LE CORAN - L’Appel

 

Traduit et présenté par André CHOURAQUI

 

www.lenoblecoran.fr

Version électronique : 1.0 (07/13)

 

 

 

Table des matières

LIMINAIRE.. 2

SOURATE 1. 10

SOURATE 2. 12

SOURATE 3. 43

SOURATE 4. 63

SOURATE 5. 82

SOURATE 6. 97

SOURATE 7. 115

SOURATE 8. 127

SOURATE 9. 127

SOURATE 10. 127

SOURATE 11. 127

SOURATE 12. 130

SOURATE 13. 138

SOURATE 14. 143

SOURATE 15. 148

SOURATE 16. 153

SOURATE 17. 161

SOURATE 18. 169

SOURATE 19. 177

SOURATE 20. 183

SOURATE 21. 190

SOURATE 22. 197

SOURATE 23. 203

SOURATE 24. 210

SOURATE 25. 216

SOURATE 26. 221

SOURATE 27. 229

SOURATE 28. 236

SOURATE 29. 243

SOURATE 30. 245

SOURATE 31. 245

SOURATE 32. 245

SOURATE 33. 245

SOURATE 34. 245

SOURATE 35. 245

SOURATE 36. 245

SOURATE 37. 245

SOURATE 38. 245

SOURATE 39. 245

SOURATE 40. 245

SOURATE 41. 245

SOURATE 42. 245

SOURATE 43. 245

SOURATE 44. 245

SOURATE 45. 245

SOURATE 46. 245

SOURATE 47. 245

SOURATE 48. 245

SOURATE 49. 245

SOURATE 50. 245

SOURATE 51. 245

SOURATE 52. 245

SOURATE 53. 245

SOURATE 54. 245

SOURATE 55. 245

SOURATE 56. 245

SOURATE 57. 245

SOURATE 58. 245

SOURATE 59. 245

SOURATE 60. 245

SOURATE 61. 245

SOURATE 62. 245

SOURATE 63. 245

SOURATE 64. 245

SOURATE 65. 245

SOURATE 66. 245

SOURATE 67. 245

SOURATE 68. 245

SOURATE 69. 245

SOURATE 70. 245

SOURATE 71. 245

SOURATE 72. 245

SOURATE 73. 245

SOURATE 74. 245

SOURATE 75. 245

SOURATE 76. 245

SOURATE 77. 245

SOURATE 78. 245

SOURATE 79. 245

SOURATE 80. 245

SOURATE 81. 245

SOURATE 82. 245

SOURATE 83. 245

SOURATE 84. 245

SOURATE 85. 245

SOURATE 86. 245

SOURATE 87. 245

SOURATE 88. 245

SOURATE 89. 245

SOURATE 90. 245

SOURATE 91. 245

SOURATE 92. 245

SOURATE 93. 245

SOURATE 94. 245

SOURATE 95. 245

SOURATE 96. 245

SOURATE 97. 245

SOURATE 98. 245

SOURATE 99. 245

SOURATE 100. 245

SOURATE 101. 245

SOURATE 102. 245

SOURATE 103. 245

SOURATE 104. 245

SOURATE 105. 245

SOURATE 106. 245

SOURATE 107. 245

SOURATE 108. 245

SOURATE 109. 245

SOURATE 110. 245

SOURATE 111. 245

SOURATE 112. 245

SOURATE 113. 245

SOURATE 114. 245

ANNEXE.. 245

 

 

LIMINAIRE

 

        La version du Qur’ân que nous publions fait suite aux traductions que nous avons présenté de la Bible hébraïque, des textes deutérocanoniques et du Nouveau Testament (La Bible, traduite et présentée par André Chouraqui, Desclée de Brouwer, 26 vol., 1972-1977; 1 vol. 1985; Un pacte neuf, Brépols, 1984; L’Univers de la Bible, 10 tomes, Brépols-Lidis, 1982-1985). Elle s’inspire d’une même problématique de la traduction, d’un même esprit d’ouverture et des mêmes méthodes, d’autant plus nécessaires ici du fait, Régis Blachère le souligne, « du désarroi du lecteur non-arabisant » devant les traductions habituelles de ce texte (Régis Blachère: Introduction au Coran, Paris, 1977, pp. 274-277).

 

        Toute traduction est ainsi problématique dans son essence même, et plus particulièrement celle du Qur’ân, texte « descendu des ciels », révélé par Allah ou par l’entremise d’un archange, Gabriel-Djibrîl. Par surcroît, dès les origines, du temps de Mûhammad, personne n’eût jamais imaginé la possibilité d’annoncer le Qur’ân dans une autre langue qu’en « arabe distinct  ». N’était-il pas destiné en premier lieu au peuple de la Mecque et des environs ?

 

        L’expansion de l’Islam hors des frontières de l’Arabie poussa théologiens et juristes à envisager la nécessité de traductions pour accompagner les progrès de leur religion. Mais ils comprirent très tôt qu’une « traduction » ne saurait prendre la place d’un original inimitable et par surcroît miraculeux, étant d’essence divine. Toute traduction, tardjama, ne pourrait jamais constituer autre chose qu’un commentaire, tafsîr. Ce point de vue facilita au sein de l’islam la rédaction de multiples « commentaires » du Qur’ân. En Turquie, vers 1920, en conséquence de la révolution, et en Égypte, en 1932, à la suite des décisions d’un maître d’Al-Azhar, le hanifite Muhammed Mustapha al-Maraghi, il fut admis qu’un musulman ignorant de l’arabe, pouvait lire le Qur’ân dans une traduction convenable qu’il était autorisé à utiliser légitimement même pour réciter ses prières.

 

        Ce qui est admis pour un musulman, le fut d’autant plus pour un non musulman. Maraghi s’appuyait sur un argument de fait: hors de l’Arabie, il n’était pas expédient d’exiger des Musulmans qu’ils apprennent tous l’arabe. Mais il soutenait que toute traduction, même si elle n’était pas Parole d’Allah, n’en transmettait pas moins le sens de cette Parole inimitable.

 

        C’est ainsi que le Qur’ân fut traduit dès les origines de l’Islam dans la plupart des langues du monde. Cela commença à l’époque des Califes orthodoxes, avec une traduction en persan, puis en berbère et en sindi. Ainsi, depuis les premiers siècles de l’Islam de nombreuses versions en turc, en persan, dans les langues du Pakistan, de l’Inde, de l’Asie du Sud-est virent le jour, le plus souvent accompagnées de commentaires inspirés du tafsîr d’Al-Tabari (923), d’Al-Razi, (1209), d’Al-Baïdawi (1291) et d’Al-Nasafi, (1310). Ceux-ci demeurent de nos jours encore les meilleurs introducteurs à une compréhension traditionnelle du Qur’ân. Au XIXe et au XXe siècle le Qur’ân est encore traduit dans plusieurs langues africaines et même en chinois et en Japonais.

 

        L’Occident ne découvre l’« Alcoran »  que cinq siècles après sa parution. Pierre le Vénérable né en Auvergne en 1092, fut l’Abbé de Cluny de 1122 à sa mort en 1156. Esprit curieux et énergique, ami des papes et des rois, il visite Tolède dans le deuxième quart du 12e siècle. Il est fasciné par les splendeurs qu’il découvre en même temps que terrifié par la puissance de ce rival géant de la chrétienté, l’Islam. La civilisation musulmane est alors à son apogée, notamment en Andalousie. Il décide de s’y initier en ses sources et demande à un anglais, archiprêtre de Pampelunes, Robert de Ketton (alias Robertus Retenensis ou Robert de Rétines), de traduire le Coran en latin.

 

        L’Islam est alors en conflit contre la chrétienté qu’il menace, depuis 711, à l’ouest de la Péninsule Ibérique, et, dès 718, à l’Est de Constantinople. Plus tard, l’expansion de l’Empire ottoman exacerbe en chrétienté la polémique anti-islamique.

 

        Ces conflits religieux et politiques ne sont pas sans laisser leurs empreintes dans l’histoire des traductions du Coran.

 

        Robert de Kenton achève la première version du Coran, faite en Occident, en 1143. Elle est en latin et le manuscrit autographe du traducteur se trouve à la Bibliothèque de l’Arsenal, à Paris. Document polémique s’il en fut: jamais l’axiome « Traduire c’est trahir » ne fut plus exacte. Des sonorités du Coran, de ses rythmes lancinants, de la splendeur poétique de l’original, il ne reste à peu près rien. Le but est de se servir de ce texte en tant qu’arme de guerre, celle qui dressait la Chrétienté contre l’Islam, afin de démontrer que Muhammad était un imposteur et l’Islam une imposture. N. Daniel dans son livre « L’Islam et l’Occident, la fabrication d’une image » (Édimbourg, 1960) le souligne: Robert de Kenton s’ingénie « à aggraver ou à exagérer un texte inoffensif pour lui donner une pointe détestable ou licencieuse, ou à préférer une interprétation improbable, mais désagréable, à une autre, vraisemblable mais décente ».

 

        Néanmoins, la traduction de Robert de Kenton joua en ce qui concerne le Coran le rôle que remplit la Vulgate avec la Bible: elle servit pendant des siècles de matrice à toutes les autres interprétations en langues européennes. Mais la Vulgate était écrite par un amant éperdu de la Bible, Saint Jérôme, qui compensait ses déficiences linguistiques par une sympathie sprirituelle grâce à laquelle il produisit son chef d’oeuvre. Son but était de convaincre ses lecteurs chrétiens de ce que les prophètes et plus encore les apôtres étaient des inspirés détenteurs de la Parole de Dieu et du Christ. Le Coran, au contraire, est écrit le plus souvent dans les langues européennes, dans un esprit de dénigrement ouvertement proclamé. Il s’agit de prouver, texte en main, que Mahomet est un faussaire et le Coran une « coranerie », selon le mot d’un de ses commentateurs .

 

        La première traduction  du Coran en langue occidentale est celle publiée en italien par Andrea Arrivabene en 1547. C’est une paraphrase de la version de Robert de Kenton: elle est retraduite en allemand par Salomon Schweigger, puis, anonymement, en hollandais en 1641.

 

        La plus ancienne traduction française du Coran est celle d’André du Ryer, sieur de la Garde Malezais. Elle est publiée en 1647 et rééditée pendant plus d’un siècle jusqu’en 1775. Elle inspirera les traductions de ce texte en anglais (Alexander Ross), en néerlandais (Glaze Maker), en allemand (Lange) et en russe (Postnikov et Veryovkin).

 

        En 1698, Louis Marracci dans un esprit nouveau fait une nouvelle traduction latine du Coran, reprise en 1721 par Reiniccius. Traduite par Nerreter en allemand, elle inspirera, jusque de nos jours maintes retraductions de ce texte, même en français (Denise Masson: Porte ouverte sur un jardin fermé, Paris, 1989, p. 243, Montet et elle-même s’en sont inspirés pour leurs traductions).

 

        Au XVIIIe siècle, l’une des meilleures traductions du Coran est faite en anglais par Sale (1734) bientôt suivi en français par Savary (1751), puis en allemand par Boysen (1773).

 

        La France lit alors le Coran de Du Ryer, plusieurs fois réédité de 1647 à 1775, et celui de Savary (1751-1960). Celui de Kasimirsky, inspiré par les travaux de Marracci et de Sale, il bat un record de durée étant constamment rééditée depuis 1840 à nos jours. Kasimirsky, un Hongrois, attaché d’ambassade à Téhéran, avait été sollicité par ses éditeurs pour réviser la version de Savary. Il préféra la récrire totalement. Comme toutes les versions faites au XIXe et au début du XXe, son principal souci n’est certes pas de suivre de près l’original arabe. Depuis, le Coran a été maintes fois retraduit par Montet (1929); Laïmèche (1931; Pesle et Tidjani (1936); Blachère (1949-1950-1966); Rajabalee (Île Maurice), (1949); Mercier (1956); Ghedira (1957); Hamidullah (1959-1966); Denise Masson (1967); Si Hamza Boubakeur (1972); Jean Grosjean (1979).

 

        Tous les traducteurs le savent comme tous les savants, grands ou petits: le Coran ­ comme la Bible ­ sont des textes intraduisibles. Mais sans doute, est-ce pour cela qu’ils excitent l’ardeur de tant de talents voués à cette quête de l’impossible.

 

        Le Qur’ân est, à l’origine, un message verbal et non écrit. Le mot Qur’ân, en ses 60 occurrences, a pour premier sens celui d’appeler: avant toute chose le Qur’ân est un Appel, un « Cri » pour retrouver le sens de la même racine Qara’a dans différentes langues sémitiques. Le sens de lire ou de réciter est dérivé du sens premier qui est vocal, datant d’une époque où la voix « descendue des ciels » n’avait pas encore de support scripturaire: l’Appel était alors en voie de constitution. Il ne sera écrit qu’après la mort de Muhammad. De tous les termes employés pour désigner le Message venu d’en haut, Ayât, Signe, Kitâb, Écrit, Dikr, Mémoire, Hikmat, Sagesse, al-Qur’ân se réfère plus explicitement à la voix d’un homme qui appelle au grand rassemblement des vivants et des morts. L’homme qui reçoit et fait entendre cet Appel d’Allah transmis par l’Archange Gabriel (Djibril) se nomme Muhammad: sa vie est intrinsèquement liée à la révélation qu’il reçoit d’en haut.

 

        Les questions soulevées par l’Appel céleste ­ Allah qui le dicte, l’Ange qui le transmet, le Nabi qui le reçoit ­ nourrissent, dès ses origines, la méditation des théologiens de l’Islam. On a noté dans les Sourates les plus anciennes que rien n’indique qui parle, ni la source de sa révélation. À mesure que l’Appel s’élabore il affirme avec une vigueur grandissante venir des ciels où trône Allah.

 

        Cela ne manque pas de susciter la raillerie des adversaires de la foi nouvelle pour qui l’Appel ne vient pas d’Allah: « C’est seulement un mortel qui l’enseigne » (S. 16. 103), ne manquent-ils pas de dire. La polémique commencée du vivant de Muhammad entre les adhérents de la foi nouvelle, les polythéistes, les Juifs et les Chrétiens ne manque pas de se poursuivre de siècles en siècles. L’orthodoxie islamique affirme avec une intransigeance sans faille que le Qur’ân vient entièrement d’Allah, tandis que la critique coranique y décèle l’oeuvre humaine d’un prophète de génie nourri non seulement d’une inspiration divine mais encore de traditions, d’histoires et d’enseignements diffusés, en Arabie, par rabbis et moines fidèles aux traditions bibliques. L’Islam libéral atteste que cette opinion hétérodoxe est néanmoins compatible avec maintes traditions islamiques fort anciennes. Même dans le Qur’ân, certains versets suggèrent que Satan ­ le Shaïtân ­ peut intervenir dans le procès de la révélation d’Allah:

 

   Mais Allah annule ce qu’attaque le Shaïtân,

   Allah confirme alors ses Signes (S. 22. 52).

   

 

        Non seulement le Shaïtân peut interférer dans le discours divin, mais encore son réceptacle, le Prophète, peut en oublier des parties.

 

   Nous n’avons envoyé, avant toi,

   aucun Envoyé, aucun Nabi

   sans que, lors d’un souhait, le Shaïtân n’attaque en son souhait (S.22.52).

   

 

        Le commentaire de ce verset par Al-Tabari (voir aussi ses Annales 1.1192-1193), soutient que les attaques du Shaïtân contre le Nabi visent, en outre, les versets 18.19 et 20 de la Sourate 53:

 

  18. Ainsi a-t-il contemplé le plus grand des Signes de son Rabb,

  19. Avez-vous vu al-Lât et al-‘Uzza

  20. et Manât, la troisième, l’autre ?

 

        Cette contemplation (voir R. Arnaldez, Mahomet, Seghers, Paris, 1970, pp. 50-52, et la note de Hamidullah dans sa traduction du Coran), cette vision ne sont pas innocentes puisque Al-Lât, Al-‘Uzza et Manât sont « les filles d’Allah », les principales déesses de l’Arabie anté-islamique; elles avaient leurs statues dans la Ka‘bat et dans d’autres sanctuaires. De plus, ce passage du Qur’ân aurait été expurgé de deux versets réputés sataniques, puisque d’obédience polythéiste:

 

Elles sont des déesses sublimes

dont l’intercession est à implorer.

 

        Au moment où Muhammad les aurait prononcé, tous ses auditeurs, y compris les musulmans se seraient prosternés. Mais l’Ange  Gabriel aurait révélé que les versets incriminés venaient non d’Allah, mais de Satan.

 

        L’Islam orthodoxe nie toute véracité à cette affaire inspirée à ses yeux par Satan. Les adversaires de l’Islam la gonflent démesurément tandis que les orientalistes sont partagés sur son authenticité. Certains d’entre eux, Burton par exemple soutient qu’elle aurait été inventée par des juristes qui s’appuyaient sur 22. 52 pour preuve de leurs théories de l’abrogation possible de textes antérieurement révélés.

 

        Voilà en quoi se résume l’affaire des « versets sataniques » qui a fait couler vainement tant d’encre, jusque de nos jours.

 

        La révélation progressive du Qur’ân s’échelonne de 610 et 632. Selon l’orthodoxie musulmane le Qur’ân fut mis par écrit par ses compagnons tel qu’il était oralement descendu des ciels, encore du vivant du Prophète ou peu après sa mort. Le travail d’agencement des 114 Sourates se poursuivit cependant sous le règne du Calife ‘Othmân (644-656), et sa vocalisation ne fut définitivement acquise qu’au début du Xe siècle: cependant ces questions continueront de se poser jusqu’à ce que paraisse une édition critique du Coran, comparable à celle de Kittel-Stuttgart pour la Bible hébraïque ou de Nestlé et Aland pour le Nouveau Testament: d’éminents spécialistes y travaillent au Caire et ailleurs; souhaitons connaître bientôt les résultats de leurs travaux.

 

        L’histoire commence à la mort de Muhammad: le premier calife, Abu Bakr, collecte le premier recueil officiel du Qur’ân (632-634). L’un des secrétaires du Nabi, Zayd ben Tabit, mandaté par Abu Bakr, recueille les paroles consignées sur « des branches de palmiers et des pierres plates ainsi que celles gardées dans la poitrine des hommes ». Il les recopie sur des feuillets d’égal format et les remet à Abu Bakr qui les légua à son successeur le calife ‘Omar.

 

        La tradition textuelle arrêtée à Médine en 656 à la mort du calife ‘Othmân, coexiste avec d’autres en usage à Kûfa, à Basra en Syrie. Une immense littérature transmet plusieurs milliers de variantes textuelles trouvées dans des sources autorisées, notamment dans les commentaires d’Al-Tabari, Al-Zamakhshari, Al-Baïdawi, Al-Razi et chez bien d’autres.

 

        L’histoire du texte coranique est ainsi d’une extrême complexité: elle a suscité de multiples polémiques, aboutissant à la fondation d’écoles rivales. Pour notre traduction nous avons de préférence suivi l’édition égyptienne de 1923, considérée de nos jours comme faisant autorité.

 

        Nous l’avons dit, Régis Blachère a souligné le « désarroi » du lecteur occidental en face du Coran. Il est confronté à un texte qui déroute en vérité, toutes ses habitudes de pensée. Il est divisé en 114 sections ­ des Sourates ­ qui n’ont entre elles aucun lien logique ou chronologique. Les titres des Sourates ne relatent qu’une infime partie de leur contenu. Rares sont celles qui traitent d’un seul sujet ­ par exemple l’histoire de Joseph (12), ou de Noé (71) ou même paraissent construites avec une certaine structure logique. Leurs péricopes ne sont rattachées les unes aux autres que par le lien apparent de l’inspiration qui les anime.

 

        La première Sourate de 7 versets, la Fâtihat, l’Ouvrante, est une prière, centrale dans la liturgique du musulman. Elle précède les autres Sourates approximativement classées par ordre de longueurs décroissantes, la plus longue ayant 286 versets (S. 2), les plus brèves 3 versets seulement. Leurs titres ont été fixés après la mort du Prophète; certains diffèrent notamment dans les éditions égyptiennes et indo-pakistanaise du Coran. La plupart du temps le titre consiste en un mot clé qui aidera le lecteur à se retrouver plus facilement dans sa lecture. De nos jours les citations sont faites par les orientalistes à partir des numéros des Sourates et de leurs versets. Nombreux sont les musulmans lettrés qui connaissent le Coran par coeur et sont en mesure de réciter n’importe lequel de ses versets à partir de ses premiers mots.

 

        Mais le lecteur moderne se heurte à une nouvelle difficulté. Le classement des Sourates n’a aucun rapport avec l’ordre chronologique de leur révélation. Celui-ci a été déterminé, dès les premiers siècles après la mort du Prophète, par les musulmans soucieux de reconstituer sa vie. La tradition distingue les Sourates selon qu’elles auraient été révélées à la Mecque de 610 à 622, ou à Médine de 622 à 632; la datation de plusieurs d’entre elles demeure discutée.

 

        Cependant, dès 1884, G. Weil s’appuyant sur des traditions constantes ainsi que sur la critique interne du style et de l’histoire du texte, propose un ordre chronologique différent pour les Sourates. Th. Nöldeke en 1860 et F. Schally, en 1909, suivent un autre classement qui est remis en cause par R. Blachère en 1947, 1949-1950 et 1966.

 

        La lecture du Qur’ân, dans l’ordre chronologique de ses Sourates est édifiante quelque soit le classement suivi. L’édition égyptienne de l’al-Qur’ân publiée en 1923 propose l’ordre chronologique que voici (les versets entre parenthèses sont censés appartenir à une époque différente):

 

96, 68 (17-33, 48-50, Médine) 73 (10-1, 20, Médine), 74, 1, 111, 81, 87, 92, 89, 93, 94, 103, 100, 108, 102,107, 109, 105, 113, 114, 112, 53, 80, 97, 91, 85, 106, 101, 75, 104, 77 (48, Médine), 50 (38, Médine), 90, 86, 54 (54-6, Médine), 38, 7 (163-70, Médine), 72, 36 (45, Médine), 25 (68-70, Médine), 35, 19 (58, 71, Médine), 20 (130-1, Médine), 56 (71-2, Médine), 26 (197, 224-7, Médine), 27, 28 (52-5, Médine; 85, pendant l’Hégire), 17 (26, 32-3, 57, 73-80, Médine), 10 (40, 94-6, Médine), 11 (12, 17, 114, Médine), 12 (1-3, 7, Médine) 15, 6 (20, 23, 91, 114, 141, 151-3, Médine), 37, 31 (27-9, Médine), 34 (6, Médine), 39 (52-4 Médine), 40 (56-7, Médine), 41, 42 (23-5, 27, Médine), 43 (54, Médine), 44, 45 (14, Médine), 46 (10, 15, 35, Médine), 51, 88, 18 (28, 83-101, Médine), 16 (126-8, Médine), 71, 14 (28-9, Médine), 21, 23, 32 (16-20, Médine), 52, 67, 70, 78, 79, 82, 84, 30 (17, Médine) 29 (1-11 Médine), 83 - Hégire - 2 (281, plus tard), 8 (30-6, la Mecque), 3, 33, 60, 4, 99, 57, 47 (13, pendant l’Hégire), 13, 55, 76, 65, 98, 59, 24, 22, 63, 58, 49, 66, 64, 61, 62, 48, 5, 9 (128-9, la Mecque), 110.

 

        R. Blachère, reprenant les recherches de G. Weil, de Th. Nöldeke, de F. Schwally ainsi que des savants du Caire a publié dès 1949 un Coran où les Sourates sont classées dans l’ordre suivant:

        Premier groupe de Sourates révélées à la Mecque:

 

96, (versets 1-5) - 74, (versets 1-7) - 106 - 93 - 94 - 103 - 91 - 107 - 86 - 95 - 99 - 101 - 100 - 92 - 82 - 87 - 80 - 81 - 84 - 79 - 88 - 52 - 56 - 69 - 77 - 78 - 75 - 55 - 97 - 53 - 102 - 96, (versets 6-19) - 70 - 73 - 76 - 83 - 74 (versets 8-55) - 111 - 108 - 104 - 90 - 105 - 89 - 85 - 112 - 109 - 1 - 113 - 114.

 

        La deuxième et la troisième période de l’apostolat de Muhammad comprendraient les Sourates suivantes:

 

51 - 54 - 68 - 37 - 71 - 44 - 50 - 20 - 26 - 15 - 19 - 38 - 36 - 43 - 73 - 67 - 23 - 21 - 25 - 27 - 18 - 32 - 41 - 45 - 17 - 16 - 30 - 11 - 14 - 12 - 40 - 28 - 39 - 29 - 31 - 42 - 10 - 34 - 35 - 7 - 46 - 6 - 13.

 

        Ces trois premiers groupes auraient été révélés à la Mecque de 610 à 622.

 

        R. Blachère range dans un quatrième groupe révélé de 622 à 632 à Médine, les Sourates suivantes:

 

2 - 98 - 64 - 62 - 8 - 47 - 3 - 61 - 57 - 4 - 65 - 59 - 33 - 63 - 24 - 58 - 22 - 48 - 66 - 60 - 110 - 49 - 9 - 5.

 

        Toute lecture chronologique conduit à revivre l’itinéraire du Prophète pendant les vingt deux années de son apostolat. Ses premiers messages sont les plus courts et les plus fulgurants. Au début il est une voix qui lance son appel dans les déserts. À mesure que le nombre de ses adhérents augmente le Prophète devient le chef d’une religion théocratique dont la puissance, même au-delà de sa mort, ne cessera de grandir. Il convenait alors non seulement d’éclairer les adeptes, mais encore d’organiser leur vie. D’où le caractère souvent normatif des textes révélés à Médine de 622 à 632.

 

        On a pu dire qure le lecteur moderne lit le Coran à l’envers, les premières Sourates appartenant pour la plupart à la période médinoise. Il est recommandé de suivre l’usage des écoles coraniques et d’entrer dans le texte en commençant par les dernières Sourates plus brèves, annoncées alors que le Nabi, âgé d’environ 40 ans (?) se nourrissait d’inspiration apocalyptique et s’exprimait avec une exceptionnelle beauté poétique.

 

        Au début de sa prédication Muhammad fait inlassablement appel à la purification, à l’amour d’Allah, à l’abandon des idoles dont le culte est mensonger et corrupteur: il évoque avec une puissance obsessionnelle l’imminence de la fin du monde et du jugement dernier, chacun se dirigeant vers les délices du paradis ou l’horreur de la Géhenne.

 

        Avec le temps, la prédication de Muhammad s’enrichit de véhémentes apostrophes lancées contre ses opposants. L’islam naissant se sent déjà assez fort pour affronter le polythéisme et déclarer la guerre aux idoles. Le style des Sourates devient harcelant: des phrases courtes, des ensembles dominés par des rythmes haletants et des rimes qui entraînent le récitant jusqu’au seuil d’une extase née de la parfaite harmonie de la forme et du fond de l’Appel.

 

        Celui-ci attaque de front et avec une violence grandissante le milieu idolâtre contre lequel surgit l’annonce d’Allah, unique, transcendant, souverain au jour de la créance: le Prophète évoque des exemples tirés de l’histoire, notamment de la Bible, pour décrire les conséquences de tout refus opposé à Allah. Ici bas et davantage encore dans la Géhenne les effaceurs d’Allah et de son Appel seront voués au feu, dans d’éternelles tortures. Par opposition, les Amants d’Allah, sur la route ascendante, sont introduits dans le Jardin d’Allah et accuillis par des houris toujours vierges: ils jouiront là d’une éternelle béatitude.

 

        Les classements chronologiques dont nous venons de rendre compte succintement ne sont pas les seuls. H. Grimme (1892-1895), William Muir (1896), H. Hirschefeld (1902) et plus récemment R. Bell (R. Bell: The Qûr’an, translated, with a critical rearrangement of the Surats (2 vol. 1937-1939)), suivant des critères différents, ont ouvert de nouvelles perspectives sur la chronologie des révélations du Coran.

 

        La complexité du problème résiste aux méthodes d’analyse modernes de plus en plus diversifiées et nous incite à la plus grande prudence. Comme pour la Bible, la critique doit ici nous conduire à une plus profonde connaissance de ce texte fondateur dont il nous faut cependant accepter qu’Allah seul continue de détenir le mystère.

 

        La langue du Qur’ân, cet arabe distinct, lisân ‘arabîy mubîn,  dont tout Arabe s’enorgueillit à juste titre (16.103; 26.195; 41.44), plutôt que le dialecte de Kuraïsh, semble être la « Koiné poétique » de la poésie arabe classique, telle qu’elle était en usage à la Mecque; à moins que ce ne soit simplement « la langue d’Allah ». Le vocabulaire d’une exceptionnelle richesse supplantera la langue de la poésie arabe anté-islamique et donnera naissance à l’arabe classique. D’éminents philologues, à la suite d’Abu ‘Ubayd (838) y décèleront un grand nombre de mots empruntés au berbère, au copte, à l’éthiopien, au grec, à l’indien, au nabatéen, au persan, au soudanais, au syriaque. L’hébraïsant est surpris de constater les harmonies profondes, multiples, de la langues coranique avec l’hébreu biblique. Bien des mots employés dans le Coran ne livrent leur sève qu’au bibliste rompu à la lecture de l’hébreu, par exemple darasa, étudier ou commenter les Écritures, fâtir, créateur, dans le sens biblique de péter réhèm, fendeur ou ouvreur de matrice ­ sans compter les mots innombrables commun à la langue du Coran et à celle de la Bible, tels qu’en lisant l’arabe coranique on découvre par transparence les textes hébraïques nés d’une même inspiration. Le Coran est écrit en une prose rythmée et souvent rimée, nettement distinct des assonances de la poésie arabe. « Distincte »,  sa communicabilité est le chant de ce langage: il suffit d’entendre l’annonce quodidienne des muezzins pour en comprendre les pouvoirs envoûtants; la Sourate 54, par exemple, compte 55 versets terminés par une voyelle brève suivie d’un ‹ r ›. L’arabe se prête à l’infini aux jeux des assonances et des rimes internes où les mots terminés en ‹ û ›, en ‹ i ›, en ‹ ha ›, en ‹ at ›, en ‹ ûn ›, en ‹ in › donnent à la langue son incomparable puissance incantatoire. Les substantifs qui désignent Allah sous cent Noms divers accentuent la force, en quelque sorte magique, d’un texte  dont le chant conduit à l’extase les mystiques qui s’abandonnent à lui. La répétition de refrains ou de questions démultiplient les pouvoirs d’une langue qui agit non par sa logique, mais par la subtilité infinie de ses allusions. Le lecteur occidental ne comprend guère les multiples répétitions des mêmes histoires, celles d’Abraham, de Noé, de Hûd, de Salih, de Loth, de Joseph ou encore des récits de la création ou de la naissance miraculeuse de Jean-Baptiste et de Jésus. L’Arabe, comme tout Sémite, se délectent des menues variantes de ces répétitions et les comprend différemment compte tenu de leurs longueurs ou de leurs contextes différents: tout dans cette parole, adorable par essence parce que divine, concourt au ravissement des amants de l’Islam.

 

        Le lecteur français nourri de classicisme cherchera à classer le jaillissement de l’inspiration coranique sous des rubriques logiques. Il y découvrira un code de vie fait de règles de conduites, de lois, de définitions de devoirs au premier rang desquels se trouvent les quatre piliers de l’Islam, la prière rituelle (11.114; 17.78.79; 2.238; 73.20; 4.103); la dîme (zakat) et l’aumône (sadaqat) (2.271; 24.56; 9.60), le jeûne (2.183-187); et enfin l’obligation du pèlerinage (2.158,196).

 

        Ces devoirs religieux sont assortis de prières dont la plus importante est la Fatiha, l’Ouvrante, assortie de Sourate en Sourate de formules liturgiques et de psaumes coraniques qui semblent faire écho à d’autres prières aux jaillissements d’une même inspiration. Celle-ci strie le Qur’ân de scènes dramatiques évoquant la mort, le jugement dernier, les horreurs de la Géhenne, les ravissements du paradis, ainsi que de pathétiques admonestations adressées aux idolâtres, aux Juifs, aux Chrétiens, à l’humanité entière, pour les convaincre de la vérité d’Allah, de son Prophète, de son Appel: les effacer serait se condamner au feu de la Géhenne pour l’éternité. L’adjuration pend parfois l’allure de serments qui prennent à témoin la nuit, le jour, le figuier, l’olivier, le Mont Sinaï ou le jour de la résurrection... (92; 37; 36; 95: 103; 75; 110) toutes d’une rare beauté poétique.

 

        Ces serments coraniques s’apparentent à des développements de style prophétique (56,81.1-14; 82; 84; 99) qui posent, à l’occasion, des questions rhétoriques, assorties de malédictions et de menaces (56; 84; 105; 104; 83; 85; III), où parfois se rencontre l’injonction Waïl ! que nous rendons par Aïe ! plutôt que par Malheur à. Pour l’essentiel le texte vise toujours à entraîner l’adhésion de l’auditeur ou du lecteur du Coran à la prédication de Muhammad, reçue directement d’Allah.

 

        L’adhérence souhaitée naît nécessairement de la lecture des signes. Là où l’occidental se heurte à des objets ou à des faits, l’oriental, voit, en tout, des Signes: la Parole révélée en est le plus important et s’écrit grâce aux ayât, ces signes descendus des ciels. Mais la terre, le ciel, le soleil, la lune, les étoiles, la pluie, le tonnerre, la foudre, le feu, l’eau, la nature toute entière sont aussi des signes que l’homme a le devoir de contempler et de comprendre afin de mieux pénétrer la vérité d’Allah et de son Prophète.

 

        Mais l’histoire est, elle aussi, conduite par Allah. La bien connaître permet une plus profonde pénétration du destin et des devoirs de l’homme. Le Qur’ân du début à la fin est donc émaillé de récits traditionnels puisés dans la Bible, et dans les traditions bibliques, comme dans d’autres civilisations proche-orientales. La création des ciels et de la terre en six jours par Allah qui trône dans les ciels sur son trône de gloire est maintes fois mentionnée sans pour autant reprendre en détail le récit des premiers chapitres de la Genèse (103; 25.59; 32.4; 9.129; 13.2; 20.5; 21.22).

 

        Le lecteur de la Bible qu’il soit Fils d’Israël ou Chrétien reconnaîtra le visage d’Elohîms sous le Nom d’Allah, l’Elohîms d’Abraham, des Prophètes, de Jésus, des Apôtres et de Mûhammad qui appose son sceau pour garantir l’authenticité de leurs enseignements. Car le Qur’ân est par essence divin; c’est Allah qui parle à Muhammad directement ou par l’intermédiaire de l’Ange Gabriel, lui qui inspira aussi les messages des Prophètes et des Apôtres: leur Appel émane, de toute évidence, d’une même source.

 

        Nous ne serons donc pas surpris de retrouver dans le Qur’ân plusieurs des héros de la Bible, Adam, Noé, Lot, Abraham, Isaac, Ismaël, Jacob, Élie, Moïse, Aaron, Pharaon, Saül, David, Salomon, Jonas, Job et d’autres encore, Hamân, Hûd, Sâlih, Shu’aïb, Lukman (31.12-9), Dû-l-Kifl, Dû-l-Qarnaïn identifié à Alexandre le Grand (18.83.98), Idrîs identifié à Élie ou Énoch (19.56; 21.85). D’autres histoires, celles des Dormants de la Caverne par exemple (18.10.26) émaillent la prédication qu’elles rendent plus attrayantes, insistant toujours sur les châtiments fatalement encourrus par les criminels voués au feu de la Géhenne, comme sur les récompenses paradisiaques des justes, béatifiés dans les jardins d’Allah. Si l’exhortation ou l’imprécation accompagnent toujours les récits historiques, la parabole n’est pas étrangère au génie du Qur’ân comme jadis à l’Évangile, celle des deux jardins (S.14.24.27) celle de la cité rebelle (S.36.13.29) ou celle encore du jardin flétri (68.17.33).

 

        Autant ou plus que la Tora en Israël et les Évangiles en chrétienté, le Coran occupe une place centrale dans la vie et la pensée des Musulmans. Davantage qu’un Écrit ou même un Écrit révélé, il est, en Islam, une étincelle d’Allah déposée sur terre pour en éclairer les ténèbres. L’Islam a su préserver l’oralité du Qur’ân qui est un Appel avant d’être un Écrit, un Appel reçu de 610 à 632, pendant vingt-deux ans, des lèvres même du Prophète parlant sous l’inspiration d’Allah et par la suite répercuté à l’infini, et toujours en arabe distinct  par les voix des croyants.

 

        Le message originel, entendu par le cercle des disciples de Muhammad, est mémorisé par eux de son vivant et transmis sous sa forme orale et jusqu’à nos jours, à la Maison de l’Islam. L’oralité de l’Appel, à peu près disparue en Israël et en chrétienté, demeure primordial en Islam. L’Écrit est fondateur pour les Hébreux et pour les Chrétiens. Pour les Musulmans, il demeure un simple aide-mémoire constamment soumis au contrôle de la tradition orale, ininterrompue depuis la mort du Prophète et toujours vivante. L’édition du Qur’ân considérée comme classique a été établie en Égypte dans les années 1920 à partir de la tradition orale et des Qirâ’ât qui l’étayent davantage que sur les plus anciens manuscrits du Qur’ân. Le docteur Mahmoud Azab, professeur de Qur’ân et de langues sémitiques à l’Université d’Al-Azhar, lors de la révision qu’il a bien voulu faire de ma version, n’avait pas besoin d’un Écrit pour la suivre en arabe: il était lui-même, comme tant de ses coreligionnaires, un Qur’ân vivant.

 

        L’oralité du Qur’ân est gardée vivante par des récitateurs professionnels ­ les Qurrâ’ ­ mais tous les musulmans, même s’ils sont analphabètes, en connaissent des parties par coeur, celles qu’ils récitent dans leurs prières, avec grande ferveur: le Qur’ân est pour les Musulmans la parole (Kalâm) d’Allah, d’où son importance fondatrice.

 

        Dès l’époque d’Harun al-Rachid (766-809), des théologiens tentèrent d’élucider le rapport qui existait entre le Qur’ân céleste gardé sur la Table auprès du trône d’Allah et celui qui fut révélé à Muhammad. Le Qur’ân est-il créé ou incréé ? Dès le IXe siècle, mu‘tazilites et hanbalites débattirent de cette question à en perdre haleine... et parfois la vie. Ibn Hanbal (780-855) soutint que le Qur’ân était une partie de la connaissance d’Allah et qu’il était sinon incréé du moins précréé (ghaïr makhlûq). Surgit alors la polémique entre partisans de la pré-création du Qur’ân, de son éternité ou de sa non-éternité, « Allah n’ayant jamais parlé et ne parlant pas ».

 

        Pour tous cependant, éternel ou non, le Qur’ân est inimitable (i‘djaz), son inimitabilité étant aux yeux même des contemporains de Muhammad, la preuve irréfutable de sa perfection et de son authenticité divine. Ces pensées nourrissent la méditation comme le genre de vie des musulmans. Un hébreu, un chrétien n’auront aucun scrupule à mettre entre les mains d’un Musulman un exemplaire de la Tora ou du Nouveau Testament. L’inverse n’est pas toujours vrai: aux yeux de certains musulmans un infidèle touchant le Qur’ân commettrait déjà un sacrilège. Voici peu j’assistais à New-Delhi à un congrès des Religions pour la Paix. Des délégués admiraient avec moi une récente édition du Coran publiée en Union Soviétique, l’une des plus belles, me sembla-t-il, qu’il m’avait été donné de voir. J’avançais la main pour en noter les références exactes, quand son détenteur, un imam pakistanais, retira son Livre, m’empêchant ainsi de le souiller.

 

        C’est dire avec quel respect de toutes ces opinions,le traducteur moderne du Qur’ân doit présenter sa version et ses commentaires. L’inimitabilité du Qur’ân, sa perfection, voire son éternité le mettent de soi au dessus de toute atteinte. Reste le fond et le sens inaltérables d’une oeuvre qui, dans sa version originale, a fondé une religion nouvelle. Celle-ci continue d’étendre son empire sur des centaines de millions de croyants répartis en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique. Le Qur’ân est devenu la source première du droit musulman, la Shari‘at, de sa théologie, tandis que sa langue et même sa graphie se répandent hors des limites géographiques de son berceau, l’Arabie.

 

        Dès ses origines, cette religion donna naissance à une civilisation nouvelle, créatrice de valeurs, de sciences et d’oeuvres artistiques nouvelles qui enrichissent, à peine née, le patrimoine commun de l’humanité.

 

        La témérité qui est la nôtre en publiant la présente version commentée du Coran, se situe dans la logique et la continuité de ma traduction de la Bible et du Nouveau Testament. Né dans un pays musulman, à Aïn-Témouchent en Algérie, le Qur’ân était pour moi une présence concrète dans mon village et dans ma rue. Il a nourri ma pensée et mes curiosités dès mon enfance, plusieurs de mes maîtres musulmans m’ayant fait partagé leurs émerveillements dès mon adolescence.

 

        L’inspiration de Muhammad se situe, il le proclame à maintes reprises dans le droit fil de celle de la Bible. À certains égards la langue même du Coran est plus proche de l’hébreu biblique que de l’arabe contemporain. De ce point de vue aussi, il n’était peut-être pas inutile d’entreprendre, de nos jours, une nouvelle interprétation d’un monument littéraire d’une importance universelle né de nos mêmes racines.

 

        Plus d’une fois, j’entends des chrétiens ou même des hébreux me poser la question suivante: puisque la Bible hébraïque et le Nouveau Testament existent, pourquoi le Coran ? La réponse à cette interrogation se trouve dans l’histoire. Lorsque Muhammad apparaît, le judaïsme comme le christianisme sont en pleine crise, dans le monde entier, et plus spécialement peut-être en Arabie. Les minuscules communautés rivales de Juifs et de Chrétiens établies à la Mecque ou à Médine sont loin de représenter alors les plus hautes valeurs de leurs religions. Les Hébreux viennent de clore en Palestine et en Mésopotamie la rédaction du Talmud. Les épreuves de leur Exil subi depuis le premier siècle, leur laisse à peine assez de force pour se survivre, en se refermant sur eux-mêmes afin de préserver leurs racines. Ils doivent se défendre contre le polythéisme triomphant en Arabie et contre la tentation du christianisme.

 

        En 632, quand Muhammad s’éteint à Médine, la chrétienté est veuve de ses plus grands docteurs: Augustin a écrit sa Cité de Dieu en 420, Saint Benoît a composé sa Règle ayant fondé le Monastère du Mont Cassin vers 530; Grégoire le Grand est mort en 604, six ans avant que Muhammad ne reçoive sa première illumination. Le monde est dominé par Héraclius enpereur des Romains de 610 à 641 tandis que Kosroès II, roi d’Iran, règne à Antioche en 610 et à Jérusalem en 614. L’Arabie est spirituellement un désert dont la carte de cette époque reste à peu près inconnue de nous. La grande voix de Muhammad, en se faisant entendre, entre en concurrence avec les polythéistes triomphants davantage qu’avec les chrétiens et les juifs, certainement marginalisés en Arabie, notamment à la Mecque, au Hidjaz, le long de la mer Rouge, la patrie du Prophète.

 

        Celui-ci naît ainsi dans un pays désertique que sa prédication reflète. Il se dresse d’abord contre les Arabes idolâtres, polythéistes qui adoraient en leurs temples de multiples divinités réunies dans la Ka‘bat, cette Maison d’Allah, un cube haut de 15 mètres sur 12 de longueur et 10 de largeur, qui demeure de nos jours le premier centre spirituel de l’Islam.

 

        Installé à Médine depuis 622, Muhammad, le Prophète d’Allah, à la tête de 300 soldats de l’Islam remporte une première victoire sur les polythéistes au nombre d’un millier en 624, à Badr (S. 3.121.127). En 625, les musulmans subissent la défaite de Uhud, où Muhammad est blessé et son oncle Hamza tué (Sourate 3.165-172).

 

        La bataille du Fossé, en 627, marque l’événement principal qui ouvre la voie à la conquête de l’Arabie par les soldats de l’Islam, au nombre de 10000, commandés par Abu Saïfan. La conquête de l’oasis fortifiée de Khaïbar prise aux juifs, en 629, précède l’occupation de la Mecque et la destruction en 630 de ses 360 idoles ainsi que les statues de Manât à Muchallal et de Al-‘Uzzâ à Nakla.

 

        Abu Bakr parachève en 631 la conquête de l’Arabie par l’Islam triomphant. En 632, an 10 de l’Hégire, les Chrétiens se soumettent à leur tour obtenant, contre paiement d’un tribut, la djizyat, le statut de protégés, ou dimmis, qu’ils partageront avec les Juifs et les Chrétiens dans les « Tentes de l’Écrit », où se reconnaissent les fidèles des religions révélées. Sa mission accomplie (S. 5.3), rongé de fièvre, Muhammad s’éteint auprès de ‘Aïsha, son épouse préférée, le lundi 8 juin 632.

 

        Une incomparable épopée commençait: en douze années, sous l’inspiration d’Allah, Muhammad avait proclamé le Livre que voici, et fondé une troisième religion de l’Unique, l’Islam, soeur parfois ennemie du judaïsme et du christianisme.

 

        Avec la même insistance que la Bible et que le Nouveau Testament, le Qur’ân annonce à ses centaines de millions d’adeptes l’absolue transcendance d’Allah. Il authentifie par la bouche de Muhammad l’héritage spirituel d’Ibrâhim, l’Abraham de la Bible, de Mûssa le Moïse de l’Exode, des Prophètes d’Israël comme de ‘Issa-Jésus et de ses Apôtres, annonciateurs de l’Unique en ses vertus de paix et de justice.

 

        Dans le Qur’ân, l’unicité d’Allah loin d’imposer à l’humanité une uniformité monolithique admet en son essence l’authenticité de la Tora et de l’Évangile antérieurs à Muhammad, prophétiquement dressé contre les passions égocentriques des effaceurs d’Allah. L’aspiration fondamentale du Prophète est d’offrir à la patrie, ou plus exactement à la « matrie des Inspirés », un peuple nouveau, en charge du salut promis par Allah à Muhammad comme aux Prophètes et aux Apôtres d’Israël.

 

        Un souffle apocalyptique traverse le Qur’ân du premier au dernier mot, plus sensible dans sa lecture en arabe, dont les assonances et les rythmes incantatoires sont, en vérité, inimitable. Muhammad s’y affirme en tant qu’inspiré d’Allah, véritable chantre de l’univers, des ciels, de la terre, des mers, du Paradis et de la Géhenne, comme du passé, du présent et de l’avenir d’une humanité vouée à la résurrection des morts et au jugement dernier.

 

        Le lecteur qui entend franchir le seuil du Qur’ân et pénétrer en ce lieu chaque jour hanté par des millions de fronts prosternés, devra oublier son Orient et ses Occidents pour mieux se mêler à la foule blanche des pélerins de l’infini et, vidé de lui-même, se remplir d’une incantation inspirée des ciels. Se réveillant, l’homme se relèvera, déchaussé et revêtu de lumière; il avancera, s’il l’ose, en ce poème incandescent, descendu de la bouche de l’Unique, frontalier, du paradis et de la Géhenne.

 

        Il fraye dans le désert des temps, à la suite de la Tora et de l’Évangile, « en arabe distinct » , un chemin ascendant, ouvert par Abraham, continué par Moïse et par Jésus, sur lequel nous sommes conviés par les voix toujours présentes des prophètes et des apôtres, annonciateurs de l’unité d’amour.

 

        Même si longue est la route, et multiples les trahisons du message essentiel dont les échos n’ont cessé de retentir à travers le monde, l’exigence est de diriger nos regards vers les cîmes et de persévérer sur la route de l’amour, dans la paix.

 

        André CHOURAQUI,

   Jérusalem, printemps 1990.

   

 

        

 

 

La révision synoptique et diachronique de la présente version du Qur’ân a été faite avec le concours du Dr Mahmoud Azab Mohamed, professeur de langues sémitiques et de Coran à l’université d’Al-Azhar au Caire, docteur en Sorbonne, et du R. P. Pierre Lambert, O. P., de la Province de Paris.

 

        Elle a également bénéficié des conseils du professeur Roger Arnaldez, de l’Académie des sciences morales et politiques,  ainsi que de l’apport des traductions et des commentaires classiques de ce Texte fondateur.

 

        Ont participé à la préparation de la présente édition: MM. Jean-Claude Frère, orientaliste, Bruno Lagrange, écrivain, Yves Thoraval, conservateur au département islamique de la Bibliothèque nationale.

 

        Écrite à Jérusalem, elle a également bénéficié des lumières de coranistes éminents, de Beyrouth, du Caire, d’Alexandrie, de Tunis, de Ouargla, d’Alger, d’Oran, de Tlemcen, de Marrakech, de Fès, de Rabat, de Casablanca, jusqu’en ce centre de convergences qu’est Paris, où elle est publiée par les éditions Robert Laffont.

 

   Que tous veuillent accepter la gratitude qui leur est due.

 

 

 

 

SOURATE 1.

 

L’OUVRANTE

AL-FÂTIHAT

 

Al-Fâtihat, l’Ouvrante, entête du Coran, donne la clé qui ouvre toutes les portes de l’Islam. Ce psaume inaugural de la révélation coranique est le seul à devoir être obligatoirement récité par coeur au début de toute prière. Il fait une synthèse parfaite des enseignements du Coran, comme le premier Psaume résumait ceux de la Bible. À ce titre, son premier verset est rappelé au début de chaque sourate, à l’exception de la neuvième. L’Ouvrante forme un tout également désigné sous le titre des « Sept Mathanî » ou litanies. Elle fut proclamée à La Mecque, au début de la prédication de Muhammad, vers 610-611, cinquième selon l’ordre chronologique traditionnel.

 

Chacun de ses mots supporte des montagnes de commentaires accumulés, des siècles durant, en toute terre d’Islam. Le Bismillah, Au nom d’Allah, implique un dogme, capital, celui de l’unicité transcendantale d’Allah, vraie matrice, rahîm, de l’univers qui émane de Lui.

 

Tout homme ne doit désirer qu’Allah seul. La formule Al-Hamdu-li-Llah, la désirance d’Allah, revient cinq fois dans le Coran en tête des sourates 1, 6, 18, 34, 35 et, sous des formes voisines, dans vingt-deux autres sourates.

 

Toute réalité est présente dans les sept versets de cette sourate: Allah, Son Nom, Sa transcendance, Sa souveraineté, mais aussi l’humanité entière, divisée, comme dans les six versets du Psaume premier, en trois catégories distinctes: les justes, les courroucés et les fourvoyés.

 

Sourate 1.

 

L’OUVRANTE

AL-FÂTIHAT

 

Djûz premier

 

Hizb Un

 

1.     Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel.

 

2.     La désirance d’Allah, Rabb des univers,

 

3.     le Matriciant, le Matriciel,

 

4.     souverain au jour de la Créance:

 

5.     Toi, nous te servons,

Toi, nous te sollicitons.

 

6.     Guide-nous sur le chemin ascendant,

 

7.     le chemin de ceux que tu ravis,

non pas celui des courroucés

ni des fourvoyés.

 

 

SOURATE 2.

 

LA GÉNISSE

AL-BAQARAT

 

La sourate 2, la plus longue du Coran, compte deux cent quatre-vingt-six versets. Elle semble dater de la seconde année de l’Hégire, en juillet 622, avant la bataille de Badr, en 624. Elle a été proclamée, dans sa plus grande partie, à Médine, étant ainsi la première des sourates médinoises. L’Islam est déjà devenu une institution dotée d’un culte nouveau, en arabe distinct.

 

Les versets 1 à 19 datent de Médine où Muhammad condamne les polythéistes qui effacent Allah, Sa Parole, Ses prophètes. Les versets 19 à 37 sont traditionnellement considérés comme appartenant à la période mekkoise. Suivent les versets que les données traditionnelles rapportent à l’époque du voyage de La Mecque à Médine puis dans cette ville, devenue le centre de la religion nouvelle.

 

Nous sommes ainsi dans les années tournantes de la vie de Muhammad qui, au Nom d’Allah, prend la tête d’une religion nouvelle. Il affronte ses adversaires, au premier rang desquels se situent les polythéistes, les effaceurs d’Allah, de Ses prophètes, de Sa Parole. À l’époque, il ne désespère pas d’être enfin suivi par ceux qui restent fidèles à la Parole révélée de la Tora et des Évangiles, les Fils d’Israël et les Nazaréens.

 

Sourate 2.

 

LA GÉNISSE

AL-BAQARAT

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. M. Alif-Lâm-Mîm.

 

2.     Voilà l’Écrit, dont tout doute est exclu,

guidance des frémissants,

 

3.     ceux qui adhèrent au mystère, élèvent la prière

et prodiguent ce dont nous les pourvoyons.

 

4.     Ils adhèrent à ce qui est descendu vers toi,

et descendu avant toi,

dans la certitude de l’Autre monde.

 

5.     Les voilà sous guidance de leur Rabb,

les voilà, les féconds.

 

6.     Mais voici ceux qui effacent Allah,

il leur est égal que tu les alertes ou non:

ils n’adhèrent pas.

 

7.     Allah a scellé leur coeur, leur ouïe,

et mis un voile sur leurs yeux:

à eux le supplice grandiose !

 

8.     Des humains disent:

« Nous adhérons à Allah et au Jour, l’Ultime ».

Mais ils n’adhèrent pas.

 

9.     Ils veulent tromper Allah et ceux qui adhèrent,

mais ils ne trompent qu’eux-mêmes,

et ne l’admettent pas.

 

10.     À la maladie de leur coeur,

Allah ajoute une maladie,

le supplice terrible qu’ils nient.

 

11.     Quand il leur est dit: « Ne corrompez pas la terre »,

ils disent: « Voici, nous sommes des Réformateurs. »

 

12.     Or ce sont des corrupteurs,

mais ils ne l’admettent pas.

 

13.     Quand il leur est dit:

« Adhérez comme adhèrent les hommes »,

ils disent:

« Adhérerons-nous comme adhèrent les insensés ? »

Or ce sont eux, les insensés,

mais ils ne le savent pas !

 

14.     Rencontrant ceux qui adhèrent, ils disent:

« Nous adhérons. »

Mais seuls avec leurs Shaïtâns, ils disent:

« Nous sommes avec vous. Avant, nous nous moquions ! »

 

15.     Mais Allah se moque d’eux:

Il les maintient dans leur révolte, aveugles.

 

16.     Ceux-là ont troqué la guidance contre le fourvoiement.

Mais leur trafic sera sans profit: ils ne sont pas guidés.

 

17.     Leur cas est à l’exemple de ceux qui allument un feu,

qui les éclaire autour,

mais Allah emporte leur lumière

et les laisse dans les ténèbres: ils ne voient rien.

 

18.     Sourds, muets, aveugles, ils ne font pas retour.

 

19.     Ou c’est comme une trombe du ciel

avec ténèbres, tonnerre, éclairs.

Ils se mettent les doigts dans les oreilles,

contre le fracas, par crainte de la mort.

Allah cerne les effaceurs !

 

20.     L’éclair leur ôte la vue.

Dès qu’il les illumine, ils marchent,

mais quand la ténèbre survient, ils s’arrêtent.

Quand Allah le décide, Il leur ôte l’ouïe et la vue,

Voici, Allah, sur tout, puissant.

 

21.     Ohé, les humains,

servez votre Rabb qui vous a créés,

vous et ceux d’avant vous.

Peut-être frémirez-vous.

 

22.     Celui qui met pour vous la terre comme un lit

et le ciel comme un édifice,

fait descendre l’eau du ciel

dont il produit des fruits,

en provende pour vous.

Ne donnez pas d’égal à Allah,

vous qui savez.

 

23.     Si vous doutez

de ce que nous avons fait descendre sur notre serviteur,

produisez une sourate semblable aux siennes !

Appelez vos témoins, sauf Allah, si vous êtes véridiques.

 

24.     Si vous ne le faites pas ­ et vous ne le ferez pas ­,

frémissez du Feu

dont hommes et pierres sont les aliments.

Il est préparé pour les effaceurs.

 

25.     Annonce à ceux qui adhèrent et sont intègres

qu’il est pour eux des jardins

sous lesquels courent des fleuves.

Chaque fois qu’ils sont pourvus

d’un de leurs fruits en provende,

ils disent: « Cela, nous en étions jadis déjà pourvus. »

Or, là, ils en auront de semblables.

Là, ils demeureront en permanence

avec des épouses purifiées.

 

Quart du Hizb Un

 

26.     Voici, Allah ne dédaigne pas de donner en exemple

un moucheron ou plus encore.

Ceux qui adhèrent

connaissent la vérité venue de leur Rabb.

Mais les effaceurs disent:

« Que veut dire Allah par cet exemple ? »

Par lui, Il en fourvoie ou en guide beaucoup,

mais Il ne fourvoie que les dévoyés.

 

27.     Ceux qui rompent le pacte d’Allah, après son alliance,

tranchent ce qu’Allah ordonne de lier.

Ils corrompent la terre et sont perdants.

 

28.     Comment effaceriez-vous Allah ?

Vous étiez morts, Il vous a donné vie,

puis Il vous fera mourir

et puis Il vous revivifiera:

vers Lui vous reviendrez.

 

29.     Il a créé pour vous tout ce qui est sur terre,

puis Il s’est élevé aux ciels

harmonisés par Lui en sept ciels,

Il sait tout, Lui.

 

30.     Quand ton Rabb a dit aux Messagers:

« Me voici, je mettrai sur terre un calife »,

ils ont dit: « Y mettras-tu quelqu’un pour la corrompre

et y répandre le sang,

quand nous, consacrés à Toi, nous glorifions ta désirance ? »

Il dit: « Me voici, je sais ce que vous ne savez pas. »

 

31.     Il enseigne à Adam les noms, tous,

puis Il les présente aux Messagers.

Il dit: « Proclamez leurs noms, si vous êtes véridiques ! »

 

32.     Ils ont dit: « Gloire à Toi.

Nous ne savons rien,

sauf ce que tu nous enseignes:

te voici, toi, le Savant, le Sage ! »

 

33.     Il dit: « Ohé, Adam,

proclame leurs noms. »

Quand il proclame leurs noms, Il dit:

« Ne vous l’avais-je pas dit ?

Je connais le mystère des ciels et de la terre:

je sais ce que vous manifestez et ce que vous cachez. »

 

34.     Quand nous avons dit aux Messagers:

« Prosternez-vous devant Adam »,

ils se sont prosternés, mais Iblîs a refusé,

il s’est enflé, étant parmi les effaceurs.

 

35.     Nous disons: « Ohé, Adam,

habite le Jardin avec ton épouse.

Mangez à satiété, comme vous le déciderez.

Mais n’approchez pas de cet arbre:

vous seriez parmi les fraudeurs. »

 

36.     Alors le Shaïtân les précipite

et les expulse de là où ils étaient.

Nous disons: « Descendez en ennemis, parti contre parti.

Vous n’aurez, sur terre,

séjour et jouissance que pour un temps. »

 

37.     Adam reçoit les paroles de son Rabb,

puis il retourne vers Lui,

le voici, Lui, le Conciliateur, le Matriciel.

 

38.     Nous disons: « Descendez tous de là.

Guidance de moi vous parviendra.

Ceux qui suivront la guidance

seront sans crainte,

et ne s’affligeront pas.

 

39.     Ceux qui effacent et nient nos Signes,

seront les Compagnons du Feu, là, en permanence. »

 

40.     Ô Fils d’Isrâ’îl,

commémorez les ravissements dont je vous ai ravis,

acquittez-vous de mon pacte, je m’acquitterai du vôtre.

Redoutez-moi.

 

41.     Adhérez à ce que j’ai fait descendre,

pour authentifier ce qui est avec vous.

N’en soyez pas les premiers effaceurs,

ne troquez pas mes Signes à vil prix.

Frémissez de moi.

 

42.     N’habillez pas de mensonge la vérité.

ne cachez pas la vérité,

vous qui savez.

 

43.     Élevez la prière, donnez la dîme,

prosternez-vous avec les prosternés.

 

Moitié du Hizb Un

 

44.     Ordonnerez-vous aux humains la transparence,

alors que vous l’oubliez pour vos êtres,

vous qui scandez l’Écrit ?

Ne le discernez-vous pas ?

 

45.     Sollicitez constance et prière,

trop démesurées, sauf pour les humbles,

 

46.     ceux qui pensent rencontrer leur Rabb

et revenir vers Lui.

 

47.     Ô Fils d’Isrâ’îl,

commémorez le ravissement dont je vous ai ravis,

en vous favorisant plus que les univers.

 

48.     Frémissez du jour où personne ne subrogera personne,

où nulle intercession ne sera reçue,

nulle compensation admise,

nul n’étant secouru.

 

49.     Quand nous vous avons délivrés de la gent de Pharaon,

ils vous infligeaient les maux du supplice.

Ils faisaient égorger vos fils,

laissant survivre vos femmes:

c’était l’épreuve grandiose de votre Rabb.

 

50.     Quand nous avons fendu pour vous la mer,

nous vous avons sauvés,

nous avons englouti la gent de Pharaon:

vous l’avez vu !

 

51.     Quand nous avons fait le pacte avec Mûssa,

quarante nuits,

loin de lui, vous avez pris le Veau,

vous, des fraudeurs.

 

52.     Puis nous vous avons pardonné,

peut-être le reconnaîtrez-vous.

 

53.     Et nous avons donné à Mûssa l’Écrit et le Critère:

peut-être serez-vous guidés.

 

54.     Quand Mûssa dit à son peuple: « Ô, mon peuple,

vous vous lésez en prenant le Veau:

retournez à votre Créateur »,

 

55.     vous avez dit: « Ô, Mûssa,

nous n’adhérerons pas à toi

tant que nous n’aurons pas vu Allah, directement »,

mais la foudre vous a atteints, vous l’avez vu.

 

56.     Nous vous avons ressuscités de votre mort,

peut-être le reconnaîtrez-vous.

 

57.     Nous avons élevé au-dessus de vous le nuage

et fait descendre sur vous

la manne et les cailles:

« Mangez des biens dont nous vous pourvoyons ! »

Ils ne nous ont pas lésés,

se lésant eux seuls.

 

58.     Quand nous avons dit:

« Entrez dans cette cité

et mangez comme vous le déciderez, à satiété,

entrez par la porte, prosternez-vous, et dites: ‹ Pardon ! ›,

nous effaçons vos fautes, favorisant les excellents. »

 

59.     Ceux qui falsifient le Verbe fraudent,

tronquant ce qui leur a été dit.

Or nous faisons descendre sur ceux qui fraudent

la colère du ciel parce qu’ils sont dévoyés.

 

Trois quarts du Hizb Un

 

60.     Quand Mûssa requiert de l’eau pour son peuple,

nous lui disons: « Frappe le roc de ton bâton. »

En jaillissent douze sources:

tous les hommes savent ainsi où boire.

 

Mangez et buvez de la provende d’Allah

ne pervertissez pas la terre en corrupteurs.

 

61.     Quand vous avez dit: « Ô, Mûssa,

nous ne supportons plus cette seule nourriture.

Implore pour nous ton Rabb,

et qu’il fasse sortir les produits de la terre,

légumes, concombres,

grains, lentilles et oignons ! »,

il a dit: « Échangerez-vous le meilleur contre le pire ?

Redescendez donc en Misr !

Vous aurez là ce que vous demandez. »

Alors l’avilissement et la pauvreté les frappent

avec le courroux d’Allah,

cela parce qu’ils effaçaient les Signes d’Allah,

et tuaient sans droit les Nabis.

Ils se rebellaient ainsi, en transgresseurs.

 

62.     Voici, ceux qui adhèrent,

ceux qui judaïsent, les Nazaréens, les Sabéens,

ceux qui adhèrent à Allah et au Jour ultime,

ceux qui sont intègres:

ils ont pour eux la rétribution de leur Rabb,

ils sont sans crainte et ne seront pas affligés.

 

63.     Nous avons fait alliance avec vous

et soulevé la Montagne au-dessus de vous:

« Prenez bien ce que nous vous avons donné

et commémorez ce qui est de Lui.

Peut-être frémirez-vous. »

 

64.     Ensuite vous vous êtes détournés.

Sans la grâce matricielle d’Allah,

vous étiez perdants.

 

65.     Vous connaissez ceux qui, parmi vous,

ont transgressé le Shabbat.

Nous leur avons dit: « Soyez des singes pourchassés ! »

 

66.     Nous les avons donnés en leçon

pour ce qui était devant ou derrière eux,

en avertissement pour les frémissants.

 

67.     Quand Mûssa dit à son peuple:

« Voici, Allah vous ordonne d’immoler une génisse »,

ils ont dit: « Te railles-tu de nous ? »

Il dit: « Je me réfugie chez Allah,

pour ne pas être parmi les ignares ! »

 

68.     Ils ont dit: « Implore pour nous ton Rabb,

qu’Il nous précise comment elle doit être. »

Il dit: « Certes », et il affirme:

« Une génisse entre deux âges, ni vieille ni vierge,

En attendant, faites ce qui vous est ordonné. »

 

69.     Ils ont dit: « Implore pour nous ton Rabb,

qu’Il nous précise sa couleur. »

Il dit: « La voici », et Il affirme:

« Une génisse safran vif,

d’une couleur agréable à voir. »

 

70.     Ils ont dit: « Implore pour nous ton Rabb,

qu’Il nous spécifie encore comment elle doit être.

Pour nous, les vaches se ressemblent.

Mais si Allah le décide, nous serons guidés. »

 

71.     Il dit: « La voici:

une génisse non asservie,

qui n’a pas soulevé la glèbe ni arrosé les labours,

parfaite, sans marque sur elle. »

Ils ont dit: « Tu viens maintenant avec la vérité. »

Ils l’immolent, ayant failli ne pas le faire.

 

72.     Quand vous avez tué un homme, tout en le niant,

Allah a fait apparaître ce que vous cachiez.

 

73.     Nous avons dit: « Frappez le cadavre

avec un membre de la génisse. »

Allah ressuscite ainsi les morts

et vous montre ses Signes.

Peut-être discernerez-vous.

 

74.     Puis vos coeurs se sont endurcis

comme du roc, ou plus durs encore.

Des rocs jaillissent des fleuves,

l’eau les fend et en rejaillit.

D’autres craquent par peur d’Allah:

Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites.

 

Hizb Deux

 

75.     Aspirez-vous à ce qu’ils adhèrent à vous ?

À peine une secte entend-elle la parole d’Allah,

que déjà elle l’altère sciemment,

s’éloignant de ce qu’elle en avait compris.

 

76.     Quand ils rencontrent ceux qui adhèrent, ils disent:

« Nous adhérons ! »

Mais quand ils sont seuls, de parti en parti, ils disent:

« Leur raconterez-vous ce qu’Allah vous a dévoilé,

pour qu’ils argumentent contre vous,

auprès de votre Rabb ?

Ne le discernez-vous pas ? »

 

77.     Ne savent-ils pas qu’Allah sait ce qu’ils cachent

et ce qu’ils divulguent ?

 

78.     Parmi eux, des illettrés ne connaissent pas l’Écrit,

sinon par ce qu’ils en imaginent.

 

79.     Aïe, ils écrivent de leurs mains l’Écrit

et disent: « C’est d’Allah ! »

afin de le troquer à vil prix.

Aïe, pour ce qu’écrivent leurs mains,

Aïe, pour ce qu’ils s’acquièrent.

 

80.     Ils ont dit:

« Le Feu ne nous atteindra que peu de jours. »

Dis: « Vous avez fait un alliance avec Allah.

Allah ne changera pas son alliance.

Ou bien direz-vous contre Allah

ce que vous ignorez ? »

 

81.     Cependant, celui qui mal acquiert et que sa faute a cerné,

le voilà parmi les Compagnons du Feu,

là, en permanence.

 

82.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

les voilà parmi les Compagnons du Jardin,

là, en permanence.

 

83.     Quand nous avons fait alliance avec les Fils d’Isrâ’îl:

« Ne servez qu’Allah.

Excellez avec vos deux parents,

avec les proches, les orphelins, les pauvres.

Excellez en vos dires aux humains.

Élevez la prière; donnez la dîme ! »,

Mais vous vous êtes détournés,

sauf quelques-uns parmi vous,

vous, des transfuges.

 

84.     Quand nous avons fait alliance avec vous:

« Ne versez pas votre sang,

ne vous expulsez pas de vos demeures ».

Alors, vous l’aviez accepté; vous en témoignez.

 

85.     Mais voilà, vous vous entre-tuez,

vous expulsez certains d’entre vous de leur demeure,

vous les dominez par le crime et l’iniquité.

S’ils deviennent vos captifs, vous les rançonnez.

Or les expulser, vous est interdit.

Adhérez-vous à une partie de l’Écrit

pour en éliminer une autre ?

Quel sera donc le salaire

de ceux qui, parmi vous, agissent ainsi,

sinon l’opprobre dans la vie de ce monde ?

Au jour du Relèvement, ils seront conduits

au supplice le plus inexorable.

Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites.

 

86.     Le supplice de ceux qui troquent l’Autre

contre la vie de ce monde

ne sera pas allégé,

ils ne seront pas secourus !

 

87.     Ainsi nous avons donné l’Écrit à Mûssa

et nous l’avons fait suivre par d’autres Envoyés.

Nous avons donné à ‘Issa, fils de Mariyam,

les preuves, le soutenant par le souffle sacré.

Or chaque fois qu’un Envoyé vous a apporté

ce que vos êtres ne désiraient pas, vous vous êtes enflés,

traitant certains d’entre eux de menteurs,

et, certains, en les tuant.

 

88.     Ils ont dit: « Nos coeurs sont incirconcis ! »

Mais Allah les exècre pour leur effaçage.

Ils adhèrent peu.

 

89.     Un Écrit d’Allah leur est parvenu

pour authentifier ce qu’ils avaient avec eux,

alors qu’ils demandaient la victoire contre les effaceurs.

Mais quand ce qu’ils savent leur est confirmé,

ils l’effacent !

Or l’exécration d’Allah est contre les effaceurs.

 

90.     Ils troquent leurs êtres contre le malheur

en effaçant ce qu’Allah a fait descendre.

Ils rejettent la grâce qu’Allah a fait descendre

sur ses serviteurs qu’Il agrée !

Ils suscitent courroux sur courroux.

Or les effaceurs subissent un supplice asservissant.

 

91.     Quand il leur dit: « Adhérez à ce qu’Allah fait descendre »,

ils disent:

« Nous adhérons à ce qui est descendu sur nous »,

mais ils effacent ce qui est après,

cette vérité qui authentifie ce qui était avec eux.

Dis: « Pourquoi avez-vous tué les Nabis d’Allah ?

Vous adhériez jadis. »

 

Quart du Hizb Deux

 

92.     Mûssa est ainsi venu avec les preuves.

Mais loin de lui, vous avez pris le Veau,

vous, des fraudeurs.

 

93.     Quand Nous avons conclu un pacte avec vous

et soulevé sur vous la Montagne:

« Acceptez de force ce que nous vous donnons.

Entendez ! »,

ils ont dit: « Nous avons entendu, mais nous désobéirons ! »

Alors il leur a fait ingurgiter, dans leur coeur, le Veau,

à cause de leur effaçage.

Dis: « Votre adhérence dresse contre vous le malheur

puisque vous êtes des adhérents ! »

 

94.     Dis: « Selon vous, l’Autre Demeure, chez Allah,

est hors de l’atteinte des hommes.

Souhaitez donc la mort, si vous êtes sincères. »

 

95.     Mais ils ne la souhaiteront jamais,

à cause de ce que commettent leurs mains.

Allah connaît les fraudeurs.

 

96.     Tu trouveras chez eux

les humains les plus excités à vivre

même parmi ceux qui associent.

Tel d’entre eux chérirait de vivre mille ans.

Cependant, d’avoir tant vécu,

ne lui épargnerait pas le supplice,

Allah, le Voyant de ce qu’ils font.

 

97.     Dis: « Qui serait l’ennemi de Djibrîl ? »

Voici, il a fait descendre le Message en ton coeur,

avec la permission d’Allah,

pour authentifier ce qui est entre vos mains,

guidance, annonce pour les adhérents.

 

98.     Qui est l’ennemi d’Allah,

de ses Messagers, de ses Envoyés,

de Djibrîl, de Mîkal ?

Oui, Allah est l’ennemi des effaceurs !

 

99.     Ainsi avons-nous fait descendre pour toi

les Signes de l’évidence,

que seuls les dévoyés effacent.

 

100.     Dès qu’ils concluent un pacte,

une partie d’entre eux le rejette,

mais, la plupart, n’adhèrent pas.

 

101.     Quand un Envoyé d’Allah vient vers eux

pour authentifier ce qui est à eux,

certains parmi ceux à qui l’Écrit a été donné

rejettent l’Écrit d’Allah derrière leur dos,

comme s’ils ne le connaissaient pas.

 

102.     Ils suivent ce qu’avaient proclamé les Shaïtâns

sous le règne de Sulaïmân.

Sulaïmân n’avait rien effacé.

Seuls les Shaïtâns l’avaient fait !

Ils enseignent aux humains la sorcellerie,

ce qui est descendu, à Babel,

sur les deux Messagers, Harût et Marût.

Ils n’instruisent personne avant de dire:

« Voici, nous sommes séduction. N’efface pas ! »

Et ils apprennent d’eux

comment séparer le mari de sa femme.

En cela, ils ne peuvent nuire à personne

sans la permission d’Allah.

Ils apprennent d’eux

ce qui leur est nuisible ou inutile.

Ceux qui troquent leur part dans l’Autre monde,

contre la créature,

savent-ils quel malheur ce troc constitue pour eux ?

S’ils savaient !

 

103.     Or s’ils adhéraient et frémissaient,

leur salaire serait meilleur chez Allah !

S’ils savaient !

 

104.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne dites pas: « Sois notre berger »,

mais dites: « Considère-nous. »

Entendez ! Aux effaceurs d’Allah, un supplice terrible !

 

105.     Ceux qui effacent Allah

parmi les tentes de l’Écrit et les associateurs

n’acceptent pas que descende sur vous

le meilleur de votre Rabb.

Allah privilégie de ses matrices qui il décide,

Allah doté de surabondances grandioses.

 

Moitié du Hizb Deux

 

106.     Nous ne transférons aucun Signe,

nous n’en laissons pas oublier,

sans en susciter un autre, meilleur ou similaire.

Ne le sais-tu pas ?

Allah est puissant sur tout !

 

107.     Ne le sais-tu pas ?

À Allah, le royaume des ciels et de la terre !

Pour vous, sauf Allah, il n’est rien,

ni protecteur ni soutien !

 

108.     Voulez-vous interpeller votre Envoyé

comme Mûssa fut interpellé jadis ?

Qui échange l’Antique parole

contre l’effaçage d’Allah

s’est déjà écarté du milieu du sentier.

 

109.     Parmi les tentes de l’Écrit,

plusieurs souhaiteraient vous exclure de votre adhérence,

en effaceurs d’Allah, jaloux en leurs êtres,

après que la Vérité leur soit apparue.

Pardonnez et réconciliez-vous,

jusqu’à ce qu’Allah survienne avec son ordre,

Allah, sur tout puissant.

 

110.     Élevez la prière, donnez la dîme,

ce bien que vous avancez de vos personnes:

vous le retrouvez en mieux chez Allah.

Voici, Allah, le Voyant de tout ce que vous faites.

 

111.     Ils ont dit: « N’entre au Jardin

que celui qui est Judéen ou Nazaréen. »

Voilà leurs souhaits.

Dis: « Apportez vos preuves, si vous êtes sincères ! »

 

112.     Qui se pacifie devant Allah, Lui, l’Excellent,

a son salaire chez son Rabb:

il est sans crainte et ne sera pas affligé.

 

113.     Les Judéens disent: « Les Nazaréens ne reposent sur rien ! »

Les Nazaréens disent: « Les Judéens ne reposent sur rien ! »

Or ils proclament le même écrit !

Ceux qui ne connaissent rien,

disent comme eux ou de même.

Allah les jugera au jour du Relèvement,

sur leurs divergences.

 

114.     Nul ne fraude davantage que ceux qui,

dans les mosquées d’Allah,

interdisent que son nom soit commémoré

et qui s’efforcent de les dévaster.

Ceux-là ne devraient y entrer qu’avec crainte.

En ce monde, ils subiront l’opprobre,

et dans l’Autre, un supplice grandiose.

 

115.     À Allah, l’Orient et l’Occident;

la face d’Allah se trouve où que vous vous tourniez.

Voici Allah, immense, savant.

 

116.     Et ils disent: « Allah s’est donné un fils: glorifions-le ! »

À Lui le tout des ciels et de la terre:

tous l’adorent.

 

117.     Formateur des ciels et de la terre,

quand Il décrète un ordre,

Il dit seulement: « Sois », et c’est.

 

118.     Ceux qui ne savent pas disent:

« Pourquoi Allah ne nous parle-t-il pas,

ou ne nous donne-t-il pas un Signe ? »

Ainsi disaient ceux qui étaient avant eux:

leurs coeurs sont identiques.

Ainsi nous avons montré

l’évidence des Signes à un peuple convaincu.

 

119.     Nous t’avons envoyé avec la Vérité

en annonciateur, en alerteur:

tu n’auras aucun compte à rendre

pour les compagnons de la Géhenne.

 

120.     Judéens et Nazaréens ne t’agréeront pas

tant que tu ne suivras pas leur doctrine.

Dis: « Voici: la guidance d’Allah est la guidance. »

Si tu suis leurs passions, après avoir connu

ce qui t’est venu d’Allah,

tu n’auras pour toi aucun protecteur ni soutien.

 

121.     Ceux à qui nous avons donné l’Écrit et qui le proclament

dans la vérité de sa proclamation, ceux-là adhèrent.

Ceux qui l’effacent sont perdants.

 

122.     Ô Fils d’Isrâ’îl,

commémorez les ravissements par lesquels je vous ai ravis,

vous favorisant plus que les univers.

 

123.     Frémissez du jour

où personne ne subrogera personne,

où nulle rançon ne sera reçue pour personne,

nulle intercession ne sera admise,

où personne ne sera aidé.

 

Trois quarts du Hizb Deux

 

124.     Quand son Rabb éprouve Ibrâhim

par des paroles et qu’il les accomplit,

Il dit: « Je t’institue Imâm des humains. »

Ibrâhim dit: « Et ma postérité ? »

Il dit: « Ma promesse ne concerne pas les fraudeurs. »

 

125.     Quand nous avons institué la Maison

en lieu de retour et d’amen pour les humains,

« Prenez la place d’Ibrâhim comme lieu de prière. »

Nous avons conclu un pacte avec Ibrâhim et Ismâ‘îl

« Oui, purifiez ma Maison

pour les circulants et les retraitants,

les courbés et les prosternés. »

 

126.     Quand Ibrâhim dit: « Mon Rabb, fais de ce pays un amen,

pourvois ses tentes de fruits, pour ceux qui parmi eux

adhèrent à Allah et au Jour ultime. »

Il dit: « Celui qui efface Allah, je le laisse jouir un peu,

puis je le contrains au supplice du Feu, le pire devenir. »

 

127.     Quand Ibrâhim élève les fondations de la Maison

avec Ismâ‘îl:

« Notre Rabb, reçois-le de nous,

te voici, toi, l’entendeur, le savant !

 

128.     Notre Rabb, pour Toi, fais de nous des pacifiés,

et de notre postérité, une patrie pacifiée,

montre-nous nos rites, retourne vers nous,

te voici, Toi, le Conciliateur, le Matriciel.

 

129.     Notre Rabb suscite parmi eux un Envoyé,

il proclamera pour eux tes Signes,

il leur enseignera l’Écrit et la sagesse, il les purifiera:

te voici, Toi, l’Intransigeant, le Sage.

 

130.     Qui donc repousse la doctrine d’Ibrâhim

s’il n’est un être insensé ?

Nous l’avons choisi en ce monde

et le voilà, dans l’Autre, parmi les Intègres. »

 

131.     Quand son Rabb lui dit: « Pacifie-toi »,

il dit: « Je suis pacifié, pour le Rabb des univers. »

 

132.     Ibrâhim l’a recommandé à ses fils, ainsi que Ya‘qûb:

« Ô mes fils,

voici, Allah choisit pour vous la créance.

Ne mourez pas sans être pacifiés. »

 

133.     Étiez-vous témoins quand la mort s’est présentée à Ya‘qûb,

quand il dit à ses fils:

« Qui servirez-vous après moi ? »

Ils dirent: « Nous servirons ton Allah

et l’Allah de tes pères, Ibrâhim, Ismâ‘îl, et Is’hâq,

Allah l’Unique, nous sommes pour Lui des pacifiés. »

 

134.     Cette patrie est déjà passée.

À elle son acquis. À vous votre acquis.

Vous ne serez pas questionnés sur ce qu’ils faisaient.

 

135.     Ils ont dit: « Soyez Judéens ou Nazaréens,

vous êtes guidés. »

Dis: « Mais Ibrâhim, un fervent en doctrine,

n’était pas parmi les associateurs. »

 

136.     Dites: « Nous adhérerons à Allah,

à ce qui est descendu vers nous,

et descendu sur Ibrâhim,

Ismâ‘îl, Is’hâq, Ya‘qûb et les tribus,

donné à Mûssa et à ‘Issa,

donné aux Nabis de leur Rabb.

Nous n’écartons aucun d’entre eux,

nous sommes pacifiés en Lui.

 

137.     S’ils adhèrent à quoi vous adhérez,

ils sont déjà guidés.

Mais, quand ils se détournent, les voilà dans le schisme:

Allah te suffit contre eux,

Lui, l’entendeur, le savant.

 

138.     À la couleur d’Allah !

Quoi de plus excellent que la couleur d’Allah ?

Nous sommes pour lui des serviteurs.

 

139.     Dis: « Contesterez-vous avec nous, contre Allah,

Lui, notre Rabb et votre Rabb ?

À nous, nos actions, à vous vos actions,

nous sommes intègres pour Lui. »

 

140.     Ou bien direz-vous qu’Ibrâhim, Ismâ‘îl, Is’hâq, et les tribus

étaient des Judéens ou des Nazaréens ?

Dis: « Qui est le plus savant, vous ou Allah ?

Qui fraude davantage que le dissimulateur

d’un témoignage d’Allah ?

Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites. »

 

141.     Voici une matrie qui est déjà passée;

à elle son acquis, à vous votre acquis.

Vous ne serez pas questionnés sur ce qu’ils faisaient.

 

Fin du Djûz premier

 

Djûz deuxième

 

Hizb Trois

 

142.     Les insensés, parmi les hommes, disent:

« Qui donc les a détournés de leur Qibla ? »

Dis: « L’Orient et l’Occident sont à Allah.

Il guide celui qu’Il veut sur le chemin ascendant. »

 

143.     Ainsi, nous avons fait de vous une matrie médiatrice,

pour que vous soyez en témoins devant les hommes,

et que l’Envoyé soit en témoin devant vous.

Nous avons érigé la Qibla vers laquelle tu te tournes

pour savoir qui suit l’Envoyé

et qui tourne les talons.

C’est important pour ceux qu’Allah guide.

Allah ne perd pas votre amen.

Voici Allah, avec les hommes, serein, matriciel !

 

144.     Souvent nous te voyons tourner ta face vers le ciel.

Nous t’orientons vers la Qibla que tu agrées.

Oriente ta face du côté de la Mosquée Interdite:

où que vous soyez, orientez vos faces de ce côté.

Voici, ceux qui ont reçu l’Écrit

savent qu’il est la vérité de leur Rabb.

Allah n’est pas inattentif à ce qu’ils font.

 

145.     Présenterais-tu tous les Signes

à ceux qui ont reçu l’Écrit,

ils ne s’orienteraient pas vers ta Qibla.

Toi, ne t’oriente pas vers leur Qibla.

Quelques-uns ne suivent pas la Qibla des autres.

Si tu suivais leurs passions,

après ce que tu as reçu de savoir,

tu serais alors parmi les fraudeurs.

 

146.     Ceux à qui nous avons donné l’Écrit le connaissent

comme ils connaissent leurs fils.

Or certains d’entre eux cachent la vérité,

qu’ils connaissent.

 

147.     Vérité de ton Rabb: ne sois pas parmi les sceptiques.

 

148.     Tous ont une manière de s’orienter:

hâtez-vous vers les meilleurs.

Où que vous soyez, Allah viendra vers vous tous.

Voici Allah, sur tout, puissant !

 

149.     D’où que tu sortes,

oriente ta face du côté de la Mosquée Interdite:

telle est la vérité de votre Rabb.

Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites.

 

150.     D’où que tu surviennes, oriente ta face

du côté de la Mosquée Interdite.

Où que vous soyez, orientez vos faces de son côté.

Les hommes seront sans arguments contre vous,

sauf ceux qui fraudent parmi eux.

Ne tremblez pas d’eux: redoutez-moi.

J’accomplirai mon ravissement en vous,

Peut-être serez-vous guidés.

 

151.     Nous vous avons dépêché un Envoyé issu de vous:

il scanda pour vous nos Signes,

il vous purifie, vous fait connaître

l’Écrit et la sagesse,

vous fait connaître ce que vous ignoriez.

 

152.     Commémorez-moi, je vous commémorerai:

remerciez-moi, ne m’effacez pas.

 

153.     Ohé, ceux qui adhèrent,

sollicitez la constance et la prière:

voici, Allah est avec les constants.

 

154.     Ne dites pas: « Ceux qui ont été tués

dans le sentier d’Allah sont morts. »

Non, ils vivent, mais vous ne le discernez pas.

 

155.     Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim,

ou par une diminution de biens, d’êtres ou de fruits:

annonce-le aux constants.

 

156.     Quand un malheur les atteint, ceux qui disent:

« Nous sommes à Allah, revenons à Lui »,

 

157.     recueillent les prières et les grâces de leur Rabb:

Ils sont guidés.

 

Quart du Hizb Trois

 

158.     Voici, Safâ et Marwât sont des rites d’Allah.

Quiconque fait le Pèlerinage à la Maison,

ou fait la Visite,

pas de grief contre lui quand il circule entre les deux.

Qui oeuvre librement,

voici, Allah, gratificateur, savant.

 

159.     Ceux qui cachent les preuves et la guidance

que nous avons fait descendre

après en avoir précisé

le sens aux hommes, dans l’Écrit,

ceux-là, Allah les exècre,

et ceux qui exècrent les exècrent aussi,

 

160.     sauf ceux qui retournent, sont intègres, et discernent.

Je retourne vers eux,

Moi le Conciliateur, le Matriciel.

 

161.     Voici, ceux qui effacent et meurent en effaceurs d’Allah,

l’exécration d’Allah, des Messagers

et de tous les hommes est sur eux.

 

162.     Ils y durent sans que leur supplice soit allégé,

eux, les non-contemplés.

 

163.     Votre Ilah est Allah, l’Unique.

Pas d’Allah, sauf Lui, le Matriciant, le Matriciel.

 

164.     Depuis la création des ciels et de la terre,

voilà l’alternance des nuits et des jours;

une felouque court sur la mer,

avec ce qui est utile aux hommes;

Allah fait descendre du ciel,

l’eau dont il vivifie la terre morte,

là où toutes les bêtes sont dispersées.

Les tourbillons du vent,

les nuages propices

entre ciel et terre,

sont autant de Signes pour le peuple qui discerne.

 

165.     Parmi les hommes, certains prennent, hors d’Allah,

des parèdres qu’ils aiment comme de l’amour d’Allah.

Mais ceux qui adhèrent,

plus fort est leur amour d’Allah.

Ceux qui fraudent, s’ils voyaient,

verraient le supplice,

et que la force est à Allah:

voici Allah, terrible au supplice.

 

166.     Alors, les suivis se dégageront des suiveurs,

ils verront le supplice;

leurs liens seront tranchés.

 

167.     Les suiveurs diront: « Si la rétractation était possible,

nous nous dégagerions d’eux

comme ils se sont dégagés de nous. »

Ainsi Allah leur fera voir leurs actes:

Quelle détresse pour eux !

Mais ils ne sortiront pas du Feu.

 

168.     Ohé, les hommes,

mangez de ce qui, sur terre, est licite et bon.

Ne suivez guère les pas du Shaïtân.

Le voici, il est pour vous un ennemi évident.

 

169.     Le voici, il vous ordonne le mal, le vice,

et de dire d’Allah ce que vous ne savez pas.

 

170.     Quand il leur est dit: « Suivez ce qu’Allah fait descendre »,

ils disent: « Non, nous suivons et trouvons

ce à quoi nos pères se sont conformés. »

Mais si leurs pères étaient à ne rien discerner,

ils resteront des non-guidés.

 

171.     Ceux qui effacent Allah sont à l’exemple

de quelqu’un qui vocifère

contre celui qui n’entend rien,

ni une imploration ni une invective.

Sourds, muets, aveugles, ils ne discernent pas.

 

172.     Ohé, ceux qui adhèrent,

nourrissez-vous des biens dont nous vous pourvoyons.

Remerciez Allah, si vous le servez.

 

173.     Voici, Il vous interdit

la charogne, le sang, la viande de porc,

et ce qui est immolé pour tout autre qu’Allah.

Mais pour qui y est contraint,

sans concupiscence ni agressivité,

voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

174.     Voici, ceux qui dissimulent l’Écrit qu’Allah fait descendre

et le troquent à vil prix,

ceux-là ne digéreront, dans leur ventre, que du Feu.

Allah ne leur parlera pas, au jour du Relèvement,

Il ne les purifiera pas:

à eux le violent supplice.

 

175.     Ce sont des troqueurs

de la guidance contre le fourvoiement,

du pardon contre le supplice !

Qui leur fera supporter le Feu ?

 

176.     Allah a fait descendre l’Écrit avec la vérité.

Ceux qui divergent de l’Écrit sont en un schisme extrême !


Moitié du Hizb Trois

 

177.     La ferveur ne consiste pas à orienter vos faces

en direction de l’Orient ou de l’Occident.

La ferveur pour qui adhère à Allah,

au Jour ultime, aux Messagers, à l’Écrit, aux Nabis,

c’est de donner ses biens,

malgré l’amour qu’on leur porte,

aux proches, aux orphelins, aux pauvres,

aux pèlerins, aux mendiants,

et pour le rachat d’esclaves.

Ceux qui élèvent la prière et donnent la dîme,

ceux qui respectent leur pacte

quand ils ont pactisé,

les constants dans le malheur et la pauvreté,

au moment du malheur,

ceux-là sont des justes.

Voilà les frémissants !

 

178.     Ohé, ceux qui adhèrent,

en cas de meurtre, le talion vous est prescrit:

homme libre pour homme libre,

esclave pour esclave,

femme pour femme.

À qui rémission d’une dette est faite, par son frère

paiement aura lieu, avec des facilités.

Cette réduction de peine est permise

par grâce de votre Rabb.

Mais ensuite, pour tout récidiviste

un supplice terrible.

 

179.     Pour vous, le talion sauvegarde la vie,

ô vous, dotés d’un coeur.

Peut-être frémirez-vous.

 

180.     Quand la mort se présente à l’un de vous,

s’il laisse un avoir, un testament est prescrit

pour les parents et les proches, selon l’usage:

c’est de droit pour les frémissants.

 

181.     Qui modifie un testament,

après en avoir entendu les termes,

commet un crime.

Contre ceux qui l’auront modifié,

voici, Allah, entendeur, savant.

 

182.     Celui qui redoute une erreur ou une injustice du testateur

arbitrera entre les héritiers, sans injustice pour personne.

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

183.     Ohé, ceux qui adhèrent,

le jeûne vous est prescrit

comme il a été prescrit à ceux d’avant vous.

Peut-être frémirez-vous.

 

184.     Celui qui, parmi vous, est malade ou en voyage,

décompte ces jours.

Prévois pour lui un même nombre d’autres jours de jeûne.

Pour ceux qui le peuvent, un rachat est possible

s’ils nourrissent des pauvres.

Qui offre plus, tant mieux pour lui.

Mais jeûnez, c’est mieux pour vous !

Ah, si vous saviez !

 

185.     L’Appel, al-Qur’ân,

est descendu au mois de Ramadân,

guidance pour les hommes,

évidence de la Guidance et du Critère.

Celui qui parmi vous est témoin de la nouvelle lune,

qu’il jeûne.

Celui qui est malade ou en voyage:

qu’il jeûne un même nombre d’autres jours.

Allah veut pour vous l’aisance, il ne veut pas la gêne:

vous parachèverez le nombre de vos jours,

et magnifierez Allah en ce qu’il vous guide.

Peut-être le reconnaîtrez-vous.

 

186.     Quand mes serviteurs t’interrogent sur moi:

« Je suis proche, je réponds à l’appel de qui appelle

quand il m’appelle et attend réponse de moi.

Qu’ils adhèrent à moi.

Peut-être seront-ils redressés. »

 

187.     Les nuits de jeûne,

il vous est permis de cohabiter avec vos épouses.

Elles sont une vêture pour vous,

vous êtes une vêture pour elles.

Allah sait quand vous trahissez vos êtres:

mais Il retourne vers vous et vous pardonne.

Maintenant, réjouissez-les, veuillez ce qu’Allah prescrit:

mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez

distinguer un fil blanc d’un fil noir,

à la lumière de l’aube.

Puis poursuivez le jeûne jusqu’à la nuit.

Ne les réjouissez pas quand vous serez

retirés dans la Mosquée.

Telles sont les bornes d’Allah;

ne vous en approchez pas.

Allah fait distinguer ainsi ses Signes aux hommes.

Peut-être frémiront-ils.

 

188.     Ne dilapidez pas vos biens, entre vous, à tort,

en les distribuant à des notables,

dans le but d’engloutir une part des biens d’autrui.

Vous, vous savez.

Trois quarts du Hizb Trois

 

189.     Ils t’interrogent sur les lunaisons.

Dis: « Ce sont des repères

pour les hommes et pour le pèlerinage ! »

La ferveur ne consiste pas à venir

dans les maisons par-derrière.

La ferveur c’est d’être plein de frémissement.

Entrez dans les maisons par les portes.

Frémissez d’Allah.

Peut-être serez-vous fécondés.

 

190.     Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent.

Ne transgressez rien: Allah exècre les transgresseurs.

 

191.     Tuez-les là où vous les rencontrez,

expulsez-les d’où ils vous auront expulsés.

La sédition est plus grave que le combat.

Ne les combattez pas dans la Mosquée Interdite

tant qu’ils ne vous y combattront pas.

S’ils vous combattent, tuez-les.

Voilà le salaire des effaceurs d’Allah.

 

192.     S’ils s’arrêtent,

voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

193.     Combattez-les jusqu’à la fin de toute sédition

et que créance soit d’Allah.

S’ils s’arrêtent,

l’hostilité ne se poursuivra que contre les fraudeurs.

 

194.     À mois interdit, mois interdit.

Pour les interdits, le talion.

Toute transgression contre vous,

vaut transgression contre Lui,

dans la mesure de la transgression contre vous.

Frémissez d’Allah !

Sachez qu’Allah est avec les fervents.

 

195.     Prodiguez vos biens dans le sentier d’Allah.

Ne vous jetez pas, de vos mains, dans la perdition.

Excellez: Allah aime les excellents.

 

196.     Accomplissez le Pèlerinage et la Visite, pour Allah.

Si vous êtes empêchés, ayez l’aisance d’une offrande.

Ne vous rasez pas la tête

avant que l’offrande ne soit parvenue à son lieu.

Celui d’entre vous qui est malade

ou souffre d’un mal de tête

se rachètera par des jeûnes, des aumônes ou un sacrifice.

Qui usera de la Visite jusqu’au Pèlerinage,

la quiétude revenue, ne se soustraira pas à l’offrande.

Qui ne trouve pas d’offrande

fera un jeûne de trois jours, durant le Pèlerinage,

et de sept à son retour, soit dix jours entiers.

Cela pour qui n’a pas de parenté

dans la Mosquée Interdite.

Frémissez d’Allah.

Voici Allah terrible au châtiment.

 

197.     Le Pèlerinage se fait aux mois connus !

Qui fait le Pèlerinage

ne cohabite pas, ne faute pas,

ne controverse pas pendant son Pèlerinage.

Quelque bien que vous fassiez, Allah le sait.

Approvisionnez-vous,

et de la meilleure des provisions, le frémissement !

Frémissez de moi, ô vous, dotés d’un coeur.

 

198.     Nul grief contre vous, si vous sollicitez

la grâce de votre Rabb.

Quand vous refluez de ‘Arafât

commémorez Allah au Taillis Interdit,

commémorez-le, comme il vous a guidés:

oui, vous étiez alors parmi les fourvoyés.

 

199.     Puis déferlez du lieu d’où déferlent les hommes,

et faites-vous absoudre par Allah.

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

200.     Quand vous aurez parachevé votre immolation,

commémorez Allah comme vous commémorez vos pères,

d’une plus intense commémoration.

Parmi les hommes, l’un dit:

« Notre Rabb, en ce monde, donne-nous tout. »

Mais celui-là n’aura pas de part dans l’Autre !

 

201.     Parmi eux, l’un dit:

« Notre Rabb, donne-nous des biens de ce monde

et des biens dans l’Autre aussi:

épargne-nous le supplice du Feu. »

 

202.     Ceux-là auront la part acquise par eux:

Allah est prompt au compte !

 

Hizb Quatre

 

203.     Commémorez Allah pendant les jours dénombrés.

Qui se hâte pendant les deux jours,

pas d’injustice à lui reprocher.

Qui s’attarde, pas d’injustice, s’il frémit.

Frémissez d’Allah.

Sachez-le: vous serez réunis à Lui.

 

204.     Parmi les hommes, l’un dit ce qu’il te plaît d’entendre

sur la vie de ce monde;

il prend Allah pour témoin de ce qui est en son coeur,

mais c’est le plus acharné des querelleurs.

 

205.     Quand il s’en retourne, il parcourt le pays,

ravage et détruit labours et bétail:

or Allah n’aime pas le ravage.

 

206.     Quand il lui est dit: « Frémis d’Allah ! »,

l’orgueil inique s’empare de lui:

Mais la Géhenne lui suffira, l’horrible grabat.

 

207.     Parmi les hommes, l’un se rachète

selon le vouloir et l’aspiration d’Allah,

Allah suave aux serviteurs !

 

208.     Ohé, ceux qui adhèrent,

entrez dans la paix, entièrement,

ne suivez pas les traces du Shaïtân,

il est votre ennemi invétéré !

 

209.     Si vous trébuchez après avoir reçu les preuves,

sachez qu’Allah est puissant, sage.

 

210.     Qu’attendent-ils, sinon qu’Allah vienne à eux

dans l’ombre des nuées avec les Messagers ?

L’ordre est prescrit et tout ordre revient à Allah.

 

211.     Demande aux Fils d’Isrâ’îl combien de Signes

des Signes évidents ­ nous leur avons donnés ?

Qui troquerait les ravissements d’Allah

après les avoir reçus ?

Voici, Allah est inexorable au châtiment.

 

212.     La vie de ce monde est belle pour ceux qui effacent.

Ils se gaussent de ceux qui adhèrent,

mais ceux qui frémissent seront au-dessus d’eux

le jour du Relèvement,

Allah pourvoit qui il décide, sans compter.

 

213.     Les hommes constituaient une seule patrie.

Pour elle, Allah a suscité les Nabis,

annonciateurs et alerteurs.

Il a fait descendre sur eux l’Écrit avec la vérité,

pour arbitrer les divergences entre les hommes.

Mais n’en ont divergé, en transgression de leur part,

que des frémissants qui avaient déjà reçu des preuves.

Allah guide ceux qui adhèrent

par sa permission,

pour qu’ils ne divergent pas de la vérité.

Allah guide qui il décide sur le chemin ascendant.

 

214.     Pensez-vous entrer au Jardin

sans qu’il vous donne de rencontrer,

comme à ceux qui étaient venus avant vous,

la ruine et les calamités qui les ébranlèrent ?

L’Envoyé et ceux qui adhéraient à lui dirent:

« À quand la délivrance d’Allah ? »

Mais la délivrance d’Allah n’est-elle pas proche ?

 

215.     Ils te questionnent sur ce qu’ils prodiguent.

Dis: « Les biens que vous prodiguez

iront aux deux parents, aux proches, aux orphelins,

aux pauvres, aux pèlerins. »

Voici, Allah connaît le bien que vous faites.

 

216.     Le combat vous est prescrit,

mais vous l’avez en abomination.

Est-il possible que vous abominiez

ce qui est un bien pour vous ?

Est-il possible que vous aimiez

ce qui est un mal pour vous ?

Allah sait, vous ne savez pas.

 

217.     Ils t’interrogent sur le Mois Interdit,

et s’il faut combattre alors ?

Dis: « Combattre alors serait grave. »

Mais écarter du sentier d’Allah,

éliminer et expulser les tentes de la Mosquée Interdite,

serait plus grave devant Allah !

La sédition serait plus grave que le combat.

Ils ne cesseront pas de vous combattre

jusqu’à vous éloigner de votre créance,

s’ils le peuvent.

Celui d’entre vous qui se détourne de sa créance,

meurt en effaceur.

Vaine est leur oeuvre, en ce monde et dans l’autre.

Voilà les compagnons du Feu, là, en permanence.

 

218.     Voici ceux qui adhèrent,

émigrent et luttent dans le sentier d’Allah.

Ils hantent les matrices d’Allah,

Allah, indulgent, matriciel.

 

Quart du Hizb Quatre

 

219.     Ils t’interrogent sur le vin et le jeu.

Dis: « Grave est l’offense des deux,

malgré leur attrait pour les hommes.

Mais leur offense est plus grave que leur attrait. »

Ils t’interrogent: « Que prodiguer ? » Dis: « Le superflu. »

Ainsi Allah vous fait discerner les Signes

pour que vous méditiez

 

220.     sur ce monde et sur l’Autre.

Ils t’interrogent sur les orphelins.

Dis: « L’intégrité envers eux est meilleure.

Si vous les admettez parmi vous, ils sont vos frères. »

Allah distingue le dépravé du parfait.

Si Allah l’avait décidé, il vous aurait affligés.

Voici, Allah, puissant, sage.

 

221.     N’épousez pas les associatrices tant qu’elles n’adhèrent pas.

La servante qui adhère vaut mieux qu’une associatrice,

celle-ci vous plairait-elle davantage.

N’épousez pas les associateurs tant qu’ils n’adhèrent pas.

L’esclave qui adhère vaut mieux qu’un associateur,

celui-ci vous plairait-il davantage.

Ceux-là vous appellent au Feu,

mais Allah vous invite au Jardin,

au pardon, par sa permission.

Il fait discerner ses Signes aux hommes.

Peut-être le commémoreront-ils.

 

222.     Ils t’interrogent sur les menstrues.

Dis: « C’est une souillure ».

Écartez-vous des femmes pendant leurs menstrues,

ne les approchez pas avant qu’elles ne se soient purifiées.

Quand elles sont purifiées, allez à elles

comme Allah vous l’a ordonné.

Voici, Allah aime les conciliateurs, Il aime les purs.

 

223.     Vos femmes sont pour vous un labour.

Allez à votre labour comme vous le voulez.

Progressez en vos personnes.

Frémissez d’Allah:

sachez-le: vous le rencontrerez !

Annonce-le aux adhérents.

 

224.     Ne prenez pas Allah pour prétexte à vos serments.

Oui, soyez intègres, frémissez.

Soyez parfaits parmi les hommes,

Allah, entendeur, savant.

 

225.     Allah ne vous reprendra pas

pour les palabres de vos serments.

Il vous reprendra plutôt

pour ce que vos coeurs acceptent.

Allah, indulgent, longanime.

 

226.     Ceux qui font un serment relatif à leur femme,

attendront quatre mois.

S’ils se dédisent,

Allah, indulgent, matriciel.

 

227.     S’ils confirment la répudiation,

voici, Allah, entendeur, savant.

 

228.     Les femmes répudiées attendront,

trois périodes.

Il ne leur est pas licite

de cacher ce qu’Allah crée dans leur matrice

si elles adhèrent à Allah et au Jour ultime.

Leurs maris sont en droit de les accueillir alors,

s’ils veulent se réconcilier.

Elles ont des droits équivalents à leurs obligations,

selon la justice.

Mais les hommes sont un degré au-dessus d’elles.

Allah, puissant, sage.

 

229.     La répudiation peut avoir lieu deux fois.

L’homme doit alors reprendre la femme, selon la justice,

ou la libérer, selon la décence.

Il ne serait pas licite pour vous de reprendre

ce que vous leur avez donné,

à moins que chacun redoute

de ne pas tenir les bornes d’Allah.

Si vous redoutez de ne pas tenir les bornes d’Allah,

nul grief contre les deux, à ce qu’elle se rachète.

Ne transgressez pas les bornes d’Allah,

Les transgresseurs des bornes d’Allah

sont des fraudeurs.

 

230.     Si l’homme répudie sa femme,

elle n’est plus licite pour lui

avant d’avoir épousé un autre conjoint.

Si celui-ci la répudie, nul grief contre les deux,

s’ils reviennent ensemble,

pour tenir les bornes d’Allah.

Telles sont les bornes d’Allah,

ce qu’Il fait discerner au peuple qui sait.

 

231.     Quand vous répudiez des femmes

et qu’elles atteignent leur terme,

retenez-les, selon l’usage,

ou libérez-les, selon l’usage,

mais ne les retenez pas de force, avec hostilité.

Qui fait cela se lèse.

Ne prenez pas les Signes d’Allah avec raillerie.

Commémorez le ravissement d’Allah, pour vous.

Ce qu’Il fait descendre sur vous

de l’Écrit et de la sagesse vous y exhorte.

Frémissez d’Allah.

Connaissez-le.

Voici Allah savant en tout.

 

232.     Quand vous répudiez vos femmes,

et qu’elles atteignent leur terme,

n’entravez pas leur remariage,

quand ils y ont consenti, selon l’usage.

Celui d’entre vous qui adhère à Allah et au Jour ultime,

est exhorté à faire cela.

Ainsi vous serez plus clairs, plus purs.

Allah sait. Vous ne savez pas.

 

Moitié du Hizb Quatre

 

233.     Les mères allaiteront leurs enfants deux années entières,

si elles veulent un allaitement complet.

Aux pères de les pourvoir en subsistance et vêture,

selon l’usage.

Un être est imposé selon ses possibilités.

Une mère ne subit pas de dommage à cause de son enfant.

Un père ne subit pas de dommage à cause de son enfant.

Il en est de même pour un héritier.

S’ils veulent le sevrage, d’un commun accord,

après s’être consultés, pas de grief contre les deux.

Si vous voulez mettre en nourrice vos enfants,

pas de grief contre vous,

quand vous acquittez ce que vous devez donner,

selon l’usage.

Frémissez d’Allah !

Il voit ce que vous faites.

 

234.     Parmi vous, les épouses de trépassés

font retraite quatre mois et dix jours.

Quand elles atteignent leur terme,

pas de grief contre vous

si elles agissent de leurs personnes,

selon l’usage.

Allah est informé de ce que vous faites.

 

235.     Nul grief contre vous

quand vous courtisez des femmes,

pour ce que vous cachez dans votre coeur.

Allah sait que vous pensez à elles !

Mais ne vous liez pas en secret.

Dites-leur votre promesse, selon l’usage.

Ne décidez pas de liaison conjugale

avant l’expiration du délai prescrit.

Sachez-le:

Allah sait ce qu’il en est de vous.

Tremblez de Lui.

Oui, connaissez-le, Allah indulgent, longanime.

 

236.     Nul grief contre vous si vous répudiez des femmes

avant de les avoir touchées

ou de les avoir dotées.

Faites-leur un cadeau

le généreux selon sa force,

le parcimonieux selon sa force,

en jouissance, selon l’usage,

ou selon le devoir des excellents.

 

237.     Si vous les répudiez avant de les avoir touchées

mais après les avoir dotées d’une dot,

réduisez de moitié leur dot,

à moins qu’elles ne vous en dispensent,

ou que ne vous en dispense

celui qui a puissance de mariage.

Faire dispense est plus proche du frémissement.

N’oubliez pas entre vous la générosité.

Voici, Allah voit ce que vous faites.

 

238.     Gardez bien la prière et la prière médiane.

Levez-vous pour Allah, en adorant.

 

239.     Quand vous avez peur, à pied ou en chevauchant,

adhérez et commémorez Allah, comme il vous l’a appris

quand vous ne saviez pas.

 

240.     Ceux qui, parmi vous, trépassent, laissant des épouses,

pourvoient à leur entretien par un legs pendant un an.

Si elles s’expulsent,

pas de grief contre vous,

si elles disposent d’elles-mêmes selon l’usage,

Allah, puissant, sage.

 

241.     Un pécule est dû aux répudiées,

selon l’usage,

par droit des frémissants.

 

242.     Allah vous précise ainsi ses Signes,

pour que vous discerniez.

 

Trois quarts du Hizb Quatre

 

243.     N’as-tu pas vu ceux qui, par milliers,

sont sortis de leurs maisons, par crainte de la mort ?

Allah leur a dit: « Mourez ! », puis Il les a revivifiés.

Voici, Allah, le détenteur

de grâces pour les hommes.

Mais la plupart des hommes ne le reconnaissent pas.

 

244.     Combattez sur le sentier d’Allah,

connaissez-le, Allah, Lui, entendeur, savant.

 

245.     Qui prête à Allah un prêt excellent

le voit multiplié pour lui de multiples fois.

Allah ferme et ouvre. Vers Lui, vous reviendrez.

 

246.     N’as-tu pas vu le Conseil des Fils d’Isrâ’îl,

quand après Mûssa

ils ont dit à un de leurs Nabis:

« Suscite-nous un roi:

nous combattrons dans le sentier d’Allah. »

Il a dit: « Ne le feriez-vous pas ?

Si le combat vous est prescrit, ne combattriez-vous pas ? »

Ils ont dit: « Pourquoi ne combattrions-nous pas

dans le sentier d’Allah ?

Nous sommes déjà expulsés de nos demeures avec nos fils. »

Mais quand il leur prescrit le combat,

ils détalent, sauf quelques-uns.

Allah connaît les fraudeurs !

 

247.     Leur Nabi leur dit: « Voici, Allah a déjà suscité

pour vous Tâlût pour roi. »

Ils disent: « Serait-ce à lui de régner sur nous ?

Nous avons plus de droit que lui à la royauté:

il n’a guère abondance de biens ! »

Il dit: « Allah l’a élu de préférence à vous,

lui donnant un surcroît de savoir et de taille. »

Allah donne le règne à qui il décide,

Allah, infini, savant.

 

248.     Leur Nabi leur dit: « Voici le Signe de sa royauté:

le coffre viendra vers vous, portant

la Présence de votre Rabb,

les reliques des tentes de Mûssa

et des tentes d’Hârûn portées par des messagers.

Voilà en cela des Signes pour vous,

si vous adhériez. »

 

249.     Quand Tâlût part avec les troupes, il dit:

« Voici, Allah vous éprouvera à la rivière.

Qui y boira ne sera pas des miens.

Qui n’en goûtera pas, sauf en lapant

d’un lapement en sa main, sera des miens. »

Ils y boivent, hormis quelques-uns.

Quand ils la dépassent,

lui et ceux qui adhèrent avec lui, disent:

« Nous serons sans force aujourd’hui

contre Djâlût et ses troupes ! »

Mais ceux qui sont certains d’avoir rencontré Allah disent:

« Souvent troupe légère vainc troupe plus nombreuse,

par permission d’Allah. »

Allah est avec les constants.

 

250.     Quand ils avancent contre Djâlût et ses troupes,

ils disent: « Notre Rabb, répands sur nous la constance.

Affermis nos talons:

nous vaincrons le peuple des effaceurs. »

 

251.     Ils les mettent en déroute par permission d’Allah.

Dâwûd tue Djâlût.

Allah lui donne le règne et la sagesse

Il lui enseigne ce qu’Il décide.

Si Allah ne remplaçait pas certains hommes par d’autres,

la terre serait corrompue.

Allah détient la grâce des univers.

 

252.     Voilà les Signes d’Allah,

nous les scandons sur toi avec la vérité:

Te voilà, parmi les Envoyés.

 

Fin du Djûz deuxième

 

Djûz Troisième

 

Hizb Cinq

 

253.     Nous avons fait surabonder

certains Envoyés plus que d’autres.

Allah a parlé aux uns,

Il a élevé le degré des autres.

Nous avons donné des preuves à ‘Issa fils de Mariyam.

Nous l’avons conforté de souffle sacré.

Si Allah l’avait décidé,

ils ne se seraient pas entre-tués, ultérieurement,

après que les preuves fussent venues à eux.

Mais ils ont divergé entre eux,

certains ont adhéré, certains ont effacé Allah.

Si Allah l’avait décidé,

ils ne se seraient pas entre-tués.

Mais Allah fait ce qu’il décide.

 

254.     Ohé, ceux qui adhèrent,

prodiguez ce dont nous vous avons pourvu,

avant que ne vienne le Jour sans troc,

sans amitié ni intercession.

Les effaceurs d’Allah, voilà les fraudeurs !

 

255.     Allah ! Pas d’Allah sauf Lui, le Vivant, l’Existant.

Somnolence ni sommeil ne l’atteignent.

À Lui, le tout des ciels et de la terre.

Qui donc intercède auprès de Lui, sans sa permission ?

Il connaît ce qui est devant ou derrière eux.

Ils ne gardent de son savoir que ce qu’Il décide.

Il dresse son trône dans les ciels et sur la terre:

maintenir l’ensemble ne l’accable pas,

Lui, sublime, grandiose.

 

256.     Pas de contrainte en créance.

La rectitude est distincte du fourvoiement.

Qui efface Tâghût et adhère à Allah

a déjà saisi l’anse la plus solide:

elle ne se rompra pas,

Allah, entendeur, savant.

 

257.     Allah est le protecteur de ceux qui adhèrent.

Il les sort des ténèbres dans la lumière.

Tâghût est le protecteur de ceux qui effacent Allah,

il les sort de la lumière dans les ténèbres,

eux, les compagnons du Feu, là, en permanence.

 

258.     N’as-tu pas vu qui a argumenté contre Ibrâhim

à cause de son Rabb qui lui avait donné le règne ?

Quand Ibrâhim dit:

« Mon Rabb est celui qui ressuscite et fait mourir »,

il dit: « Moi, je ressuscite et je fais mourir. »

Ibrâhim dit:

« Voici, Allah fait surgir le soleil de l’Orient.

Fais-le donc surgir de l’Occident ! »

Qui efface Allah est confondu.

Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs.

 

259.     Ainsi de celui qui passe près d’une cité

déserte, ravagée et dit:

« Comment Allah ressusciterait-il un homme

après sa mort ? »

Allah fait mourir un homme pendant cent ans,

puis Il le ressuscite et lui dit:

« Combien de temps es-tu resté là ? »

Il dit: « Je suis resté là un jour ou moins qu’un jour. »

Il dit: « Non, tu es resté là cent ans.

Regarde ta nourriture et ta boisson:

elles ne se sont pas gâtées.

Regarde ton âne !

Nous avons fait de toi un Signe pour les hommes.

Regarde ces ossements, nous les rassemblons

et les revêtons de chair ! »

Quand cela est évident pour lui, il dit:

« Je sais qu’Allah est fort en tout. »

 

260.     Quand Ibrâhim dit: « Rabb, fais-moi voir

comment tu ressuscites les morts ».

Il dit: « N’adhères-tu donc pas ? »

Il dit: « Oui, mais apaise mon coeur. »

Il dit: « Prends quatre oiseaux auprès de toi, découpe-les,

et mets-les sur chacune des montagnes,

puis appelle-les: ils viendront vite. »

Connaissez-le, Lui, Allah, puissant, sage !

 

261.     Ceux qui prodiguent leurs biens

dans le sentier d’Allah

sont à l’exemple d’un grain qui fait germer sept épis,

chaque épi portant cent grains.

Allah multiplie, au bénéfice de qui Il décide,

Allah, immense, savant.

 

262.     Ceux qui prodiguent leurs biens sur le sentier d’Allah

et ne revendiquent pas ce qu’ils ont prodigué

ne se font pas de tort:

leur rétribution est chez leur Rabb,

sans crainte pour eux, les non-affligés.

 

Quart du Hizb Cinq

 

263.     Une parole convenable et de l’indulgence

sont meilleures qu’une aumône suivie d’un tort:

Allah, magnanime, longanime.

 

264.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’annulez pas vos aumônes par des torts et des dommages,

comme quelqu’un qui prodiguerait ses biens

à la vue des hommes,

mais sans adhérer à Allah ni au Jour ultime.

Ceci est comme un roc recouvert de terre:

l’averse l’atteint, l’érode,

et il ne retient plus rien de ce qu’il reçoit.

Allah ne guide pas le peuple des effaceurs.

 

265.     Ceux qui prodiguent leurs biens

avec la volonté d’agréer à Allah pour se conforter,

sont comme un jardin sur une colline:

l’averse le fertilise et il donne deux fois

le double de sa semence.

Si l’averse ne le fertilise pas, c’est la rosée:

Allah voit ce que vous faites.

 

266.     Parmi vous, qui ne souhaite pas

avoir un jardin de palmiers et de vignes

qui lui donnent de tous les fruits,

avec des fleuves courant sous eux ?

Mais la vieillesse l’atteint

avec de frêles descendants.

Un vent brûlant l’atteint et l’incendie.

Allah vous fait ainsi distinguer les Signes,

afin que vous méditiez.

 

267.     Ohé, ceux qui adhèrent,

prodiguez le meilleur de ce que vous acquérez

et de ce que nous faisons sortir pour vous de terre.

Ne vous tournez pas vers ce qui y est vil pour le prodiguer.

Vous-mêmes ne le prendriez qu’en fermant les yeux.

Connaissez-le: voici Allah magnanime, désirable.

 

268.     Le Shaïtân vous destine à la misère,

il vous subjugue par des obscénités.

Allah vous destine à l’absolution, à la grâce,

Allah, immense, savant.

 

269.     Il procure la sagesse à qui Il décide.

Qui se procure la sagesse

s’est déjà procuré un grand bien.

Qui invoque Allah sans être doté de coeur ?

 

270.     Allah connaît ce que vous prodiguez de prodigalités,

et les voeux que vous vouez.

Pour les fraudeurs, pas de délivrance.

 

271.     Si vous donnez ostensiblement vos aumônes,

c’est bien,

mais si vous vous cachez en les donnant aux pauvres,

vos méfaits sont effacés et c’est mieux pour vous,

Allah, l’Informé de ce que vous faites.

 

272.     Non, ce n’est pas à toi de les guider,

mais Allah guide qui Il décide.

Ce que vous prodiguez de meilleur l’est pour vous-mêmes

Ce que vous prodiguez

ne l’est que par la volonté d’Allah.

Ce que vous prodiguez de meilleur vous sera rendu:

vous ne serez pas lésés.

 

273.     Les pauvres, assiégés sur le sentier d’Allah,

ne peuvent se démener sur terre;

l’ignorant les croit riches à leur apparence.

Ceux-là ne demandent rien aux hommes avec insistance.

Allah connaît ce que vous prodiguez de meilleur !

 

274.     Ceux qui prodiguent leurs biens, nuit et jour,

en secret ou publiquement,

ont leur rétribution chez leur Rabb.

Sans crainte pour eux, ils ne seront pas affligés.

 

275.     Ceux qui se nourrissent d’usure ne se relèveront pas,

sinon comme se relève celui que le Shaïtân

frappe de folie en le touchant.

Cela parce qu’ils disaient:

« Voici, l’usure équivaut à une vente. »

Or Allah permet la vente, mais interdit l’usure.

Celui qui obtempère à la prohibition de son Rabb et cesse,

ses profits antérieurs lui appartiennent:

son cas relève d’Allah.

Mais le récidiviste sera en permanence

avec les compagnons du Feu.

 

276.     Allah élimine l’usure, il fait fructifier l’aumône:

Allah n’aime pas l’effaceur, l’inique.

 

277.     Voici, ceux qui adhèrent sont intègres,

élèvent la prière et donnent la dîme

leur rétribution est chez leur Rabb.

Sans crainte pour eux, ils ne seront pas affligés.

 

278.     Ohé, ceux qui adhèrent,

frémissez d’Allah, renoncez aux profits de l’usure,

si vous êtes des adhérents.

 

279.     Si vous ne le faites pas,

la guerre vous guettera

de la part d’Allah et de son Nabi.

Si vous faites retour,

le capital de vos biens est à vous.

Ne lésez pas, vous ne serez pas lésés.

 

280.     Si un débiteur est dans la gêne,

donnez-lui un sursis, jusqu’à ce qu’il parvienne à l’aisance.

Si vous êtes justes, c’est pour vous le meilleur.

Ah ! Si vous saviez !

 

281.     Frémissez: un jour vous reviendrez à Allah;

alors tout être recevra ce qu’il aura acquis.

Nul ne sera lésé.

 

282.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous vous contractez une dette

à terme fixe, écrivez-le.

Qu’un scribe l’écrive, avec scrupule.

Que nul ne refuse d’écrire ce qui doit être écrit,

comme Allah le lui a appris. Qu’il l’écrive !

Que celui à qui en incombe le devoir le dicte,

qu’il frémisse d’Allah, son Rabb.

Qu’il n’en retranche rien.

Si celui à qui en incombe le devoir

est fou, débile ou incapable de dicter,

que son tuteur dicte, avec scrupule.

Faites témoigner deux témoins parmi vos hommes.

S’il n’y a pas deux hommes,

alors un homme et deux femmes,

parmi ceux que vous agréerez serviront de témoins.

Si l’un d’entre eux est défaillant,

l’autre l’aidera à se souvenir.

Que les témoins ne se dérobent pas

quand ils seront appelés.

Ne répugnez pas à écrire un acte,

pour peu ou prou, en fixant son échéance.

C’est plus équitable auprès d’Allah,

plus direct au témoignage, plus apte à écarter le doute.

Si c’est un marché que vous concluez

immédiatement entre vous,

nul grief contre vous si vous ne l’écrivez pas.

Quand vous transigez, requérez un témoignage:

nul ne nuira au scribe ni au témoin.

Si vous le faisiez, vous commettriez une injustice.

Allah savant en tout.

 

Trois quarts du Hizb Cinq

 

283.     En voyage, si vous ne trouvez pas de scribe,

prenez un gage.

Si l’un d’entre vous fait un dépôt,

que le dépositaire s’acquitte du dépôt reçu.

Qu’il frémisse d’Allah, son Rabb.

Ne vous dérobez pas au témoignage.

Voici, qui s’y dérobe est criminel en son coeur.

Allah sait tout ce qu’il vous enseigne.

 

284.     À Allah, le tout des ciels et de la terre !

Que vous manifestiez ce qui est en vous-mêmes,

ou que vous le dissimuliez, Allah vous le compte.

Il pardonne qui Il décide,

Il châtie qui Il décide,

Allah, fort par-dessus tout.

 

285.     L’Envoyé adhère à ce qui descend sur lui de son Rabb.

Tous les adhérents adhèrent à Allah, à ses Messagers,

à ses Écrits, à ses Envoyés.

Nous n’écartons aucun de ses Envoyés.

Ils ont dit: « Nous entendons et nous obéissons ! »

Ton absolution, ô notre Rabb !

À Toi, le devenir !

 

286.     Allah ne charge tout être que de ce qu’il peut porter.

À son actif, ce qu’il s’est acquis,

à son passif, ce qu’il a perpétré.

Notre Rabb, ne nous reprends

que si nous oublions ou fautons.

Ô notre Rabb, ne nous fais pas porter de fardeau

comme tu en as fait porter à nos prédécesseurs.

Ô notre Rabb, ne nous fais porter

que ce que nous pouvons porter.

Fais envoler nos méfaits.

Absous-nous.

Matricie-nous, Toi, notre Maître.

Fais-nous vaincre le peuple des effaceurs.

 

 

SOURATE 3.

 

LA GENT DE ‘IMRÂN

AL-‘IMRÂN

 

Quatre-vingt-neuvième dans l’ordre chronologique, la troisième sourate compte deux cents versets proclamés à Médine. Traditionnellement, elle a été provoquée par la rencontre de l’Envoyé avec un groupe d’une soixantaine de chrétiens conduits par l’évêque Abu Hârita ibn ’Alqama: ceux-ci désiraient situer l’enseignement nouveau par rapport à la foi chrétienne. ‘Imrân, dont cette sourate porte le nom, est ’Amran, petit-fils de Lévi qui eut de sa tante Yokhébèd deux fils, Moïse et Aaron (Ex. 6, 18). Le texte souligne l’homonymie de Myriam, soeur de Moïse et de Marie, mère de Jésus, la fille de ‘Imrân étant l’ancêtre de deux messies, David et Jésus. Certaines sectes expliquaient l’homonymie des deux Myriam en recourant à la métempsycose.

 

Sourate 3.

 

LA GENT DE ‘IMRÂN

AL-‘IMRÂN

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. M. Alif-Lâm-Mîm.

 

2.     Allah ! Pas d’Ilah sauf Lui, le Vivant, l’Existant.

 

3.     Il a fait descendre pour toi l’Écrit avec la vérité,

authentifiant ce qui était entre ses mains,

la Tora et l’Évangile qu’Il a fait descendre jadis,

 

4.     pour guidance des hommes.

Puis il a fait descendre le Critère.

Voici, ceux qui effacent les Signes d’Allah

auront un supplice inexorable.

Allah est l’Intransigeant, doté de vengeance.

 

5.     Rien n’est caché pour Allah

sur terre comme au ciel.

 

6.     Il vous forme dans les matrices, comme Il le décide.

Pas d’Ilah sauf Lui, l’Intransigeant, le Sage.

 

7.     C’est Lui qui fait descendre sur toi l’Écrit,

porteur de Signes confirmés ­ Mère de l’Écrit ­

et d’autres similaires.

Ceux dont le coeur est oblique

suivent l’équivoque, recherchent la dispute,

en quête de controverses.

Nul n’en connaît l’interprétation, sauf Allah.

Les hommes enracinés dans le savoir disent:

« Nous adhérons:

tout est de chez notre Rabb. »

Ne l’invoquent que les êtres dotés d’un coeur.

 

8.     Notre Rabb, ne rends pas obliques nos coeurs

après nous avoir guidés,

donne-nous une grâce venue de Toi,

Te voici, Toi, le donateur.

 

9.     Notre Rabb, te voici,

tu seras le rassembleur des hommes

au Jour dépouillé de tout doute:

Allah ne change pas de promesse.

 

10.     Voici, les biens et les enfants de ceux qui effacent

ne leur sont pas un avantage auprès d’Allah:

ils sont le combustible du Feu.

 

11.     Comme la gent de Pharaon ou d’autres avant eux,

ils nient nos Signes.

Allah les saisit dans leurs crimes,

Allah, inexorable au châtiment.

 

12.     Dis à ceux qui effacent: « Vaincus,

vous serez rassemblés dans la Géhenne,

le pire des grabats. »

 

13.     Voici pour vous un Signe:

deux troupes se rencontrent,

l’une combat sur le sentier d’Allah.

Dans l’autre, des effaceurs la voient,

deux fois plus nombreuse.

D’un coup d’oeil, Allah aide

ainsi à la délivrance de qui Il décide:

les dotés de clairvoyance le méditeront.

 

14.     Voici la parure des hommes:

l’amour voluptueux des femmes et des fils,

quintârs en masses d’or et d’argent,

chevaux de race, troupeaux, labours.

Tel est l’attrait de la vie de ce monde.

Mais l’excellence du retour est en Allah.

 

Hizb Six

 

15.     Dis:

« Vous proposerai-je mieux que cela ? »

Pour ceux qui frémissent, chez leur Rabb,

il est des jardins sous lesquels courent des fleuves,

et là, en permanence, des épouses pures,

au gré d’Allah,

Allah, clairvoyant pour les serviteurs

 

16.     qui disent: « Notre Rabb, nous voici, nous adhérons:

absous nos fautes, préserve-nous du supplice du Feu.

 

17.     Aux constants, aux justes, aux adorateurs,

aux frémissants, aux suppliants dès l’aurore,

l’indulgence.

 

18.     Allah en témoigne, « Pas d’Ilah sauf Lui »,

et les Messagers détenteurs du savoir en équité:

« Pas d’Ilah sauf Lui, l’Intransigeant, le Sage. »

 

19.     Voici, la créance, chez Allah,

c’est la pacification, al-islâm.

Ceux à qui les Écrits furent donnés

se sont divisés en rivalités,

après avoir reçu le savoir.

Allah est prompt à régler les comptes

de ceux qui effacent les Signes d’Allah.

 

20.     S’ils argumentent contre toi, dis:

« Je me suis pacifié, en face d’Allah,

avec ceux qui me suivent. »

Dis à ceux auxquels les Écrits ont été donnés,

et aux patries: «  tes-vous pacifiés ? »

S’ils sont pacifiés, ils sont déjà guidés.

S’ils se détournent, à toi l’alerte,

Allah est clairvoyant pour les serviteurs.

 

21.     Ceux qui effacent les Signes d’Allah,

tuent indûment les Nabis,

parmi les hommes, ils tuent

ceux qui ordonnent l’équité.

Annonce-leur un supplice effroyable.

 

22.     Ils perdront leur science,

en ce monde et dans l’Autre,

sans voir la délivrance.

 

23.     Vois-tu, ceux qui ont reçu une partie de l’Écrit,

en appellent à l’Écrit d’Allah, pour juger,

mais certains s’en écartent et dévient.

 

24.     Ceci, ils le disent en leur amen:

« Le Feu ne nous touchera qu’à jours comptés ! »

Ce qu’ils acquièrent les illusionne en leur créance !

 

25.     Comment ? Quand nous les réunirons,

au Jour inéluctable,

chacun recevra ce qu’il aura acquis:

nul ne sera lésé.

 

26.     Dis:

« Ô Allah, souverain du Règne,

tu donnes le règne à qui tu décides,

tu arraches le règne de qui tu décides,

tu élèves qui tu décides,

tu abaisses qui tu décides.

En ta main se trouve le meilleur.

Ô Toi, fort en tout.

 

27.     Tu fais pénétrer la nuit dans le jour,

tu fais pénétrer le jour dans la nuit,

tu fais sortir le vivant du mort,

tu fais sortir le mort du vivant,

tu pourvois qui tu décides. Sans compter. »

 

28.     Les adhérents ne prendront pas pour alliés

des effaceurs d’Allah

mais d’autres adhérents.

Qui ne fait ainsi n’est en rien d’Allah,

à moins que vous ne frémissiez de peur devant eux.

Allah vous prévient lui-même:

le devenir est à Allah.

 

29.     Dis:

« Que vous cachiez ce qui est en vos poitrines

ou que vous l’exprimiez, Allah le sait. »

Il sait tout des ciels et de la terre,

Allah, fort en tout.

 

30.     Un Jour chacun fera face

à ce qu’il aura commis de bien ou de mal,

ô distance extrême.

Allah vous en avertit lui-même,

Allah, suave pour les serviteurs.

 

31.     Dis:

« Si vous aimez Allah, suivez-moi.

Allah vous aimera, Il absoudra vos fautes:

Allah, indulgent, matriciel. »

 

32.     Dis:

« Obéissez à Allah et à l’Envoyé.

Si vous détaliez...

Voici, Allah n’aime pas les effaceurs. »

 

Quart du Hizb Six

 

33.     Voici, aux univers, Allah a préféré

Adam, Nûh, la gent d’Ibrâhim et la gent de ‘Imrân.

 

34.     issus les uns des autres,

Allah, entendeur, savant.

 

35.     Quand la femme de ‘Imrân dit:

« Rabb, je te voue

celui qui est en mon ventre, à Toi consacré.

Accepte-le de moi.

Te voici, toi, l’entendeur, le savant ! »

 

36.     Quand elle l’enfante, elle dit:

« Rabb, je l’ai enfantée: c’est une fille ! »

Allah savait bien ce qu’elle avait enfanté:

un mâle n’est pas comme une femelle !

« Voici, je la nomme Mariyam

et je te la voue, contre le Shaïtân, le lapidé ! »

 

37.     Son Rabb lui offre un bel accueil,

il la fait grandir en belle croissance.

Et Zakarîyâ la nourrit.

Toutes les fois que Zakarîyâ entre chez elle au Temple,

il trouve provende auprès d’elle.

Il dit: « Ô Mariyam, chez qui prends-tu cela ? »

Elle dit: « Chez Allah:

voici, Allah pourvoit qui Il veut, sans compter. »

 

38.     Alors, Zakarîyâ invoque son Rabb. Il dit:

« Rabb, donne-moi, de toi, bonne descendance.

Te voici, entendeur de l’invocation. »

 

39.     Les Messagers l’interpellent.

Lui, debout, prie au Temple:

« Voici, Allah t’annonce la naissance d’Yahyâ:

il authentifiera la parole d’Allah,

lui, un chef, un chaste, un Nabi parmi les Intègres. »

 

40.     Il dit: « Rabb, comment un adolescent

naîtrait-il de moi

quand déjà la vieillesse m’atteint

et que ma femme est stérile ? »

Il dit: « Allah fait ce qu’Il décide. »

 

41.     Il dit: « Rabb, fais pour moi un Signe. »

Il dit: « Ton Signe ? Tu ne parleras pas aux hommes

trois jours, sauf par gestes.

Invoque fort ton Rabb, célèbre-le, soir et matin. »

 

42.     Ainsi, quand les Messagers disaient:

« Ô Mariyam, voici, Allah t’a choisie et purifiée,

il t’a choisie parmi toutes les femmes de l’univers.

 

43.     Ô Mariyam, adore ton Rabb,

incline-toi, prosterne-toi avec les prosternés.

 

44.     Comme telle prophétie du mystère,

nous te la faisons parvenir.

Tu n’étais pas auprès d’eux

quand ils jetaient leurs calames

pour savoir qui nourrirait Mariyam.

Tu n’étais pas auprès d’eux

quand ils se disputaient. »

 

45.     Quand les Messagers disaient:

« Ô Mariyam, Allah t’annonce sa parole.

Son nom: le messie ‘Issa fils de Mariyam,

illustre en ce monde et dans l’Autre,

parmi les proches d’Allah. »

 

46.     Il parlera aux hommes dès le berceau.

Adulte, il sera parmi les Intègres.

 

47.     Elle dit: « Rabb, comment aurais-je un enfant ?

Nul être charnel ne m’a touchée ! »

Il dit: « Allah crée ce qu’Il décide.

Quand Il décrète, Il ordonne et réalise,

Il dit: ‹ Sois ! › Et c’est. »

 

48.     Allah lui enseigne la sagesse,

la Tora et l’Évangile:

 

49.     « Envoyé aux Fils d’Isrâ’îl,

me voici, je viens à vous

avec les Signes d’Allah, votre Rabb.

Me voici, je crée pour vous, d’argile,

des corps d’oiseaux.

Je souffle sur eux, ils deviennent des oiseaux,

par permission d’Allah.

Je guéris l’aveugle et le lépreux,

je ressuscite les morts,

par permission d’Allah.

Je vous révèle ce que vous mangez

et ce que vous enfouissez dans vos maisons.

Voici, tels sont pour vous les Signes.

Si vous adhériez !

 

50.     J’authentifie de la Tora,

ce qui est entre mes mains

je vous permets une partie

de ce qui vous était interdit.

Je suis venu à vous

avec les Signes de votre Rabb.

 

51.     Voici, Allah est mon Rabb et votre Rabb,

Servez-le: voilà le chemin ascendant. »

 

Moitié du Hizb Six

 

52.     Quand ‘Issa perçoit leur effaçage d’Allah, il dit:

« Qui m’assistera auprès d’Allah ? »

Les adeptes disent:

« Nous sommes les assistants d’Allah,

nous adhérons à Allah.

Atteste-le: oui, nous sommes des pacifiés.

 

53.     Notre Rabb, nous adhérons à ce que tu fais descendre,

nous suivons l’Envoyé: inscris-nous parmi les témoins ».

 

54.     Ils rusent, mais Allah ruse,

Allah, le plus habile des rusés.

 

55.     Quand Allah dit:

« Ô, ‘Issa, me voici, je t’assume, je t’élève vers moi,

je te purifie de ceux qui effacent,

plaçant ceux qui te suivent

au-dessus de ceux qui effacent

jusqu’au jour du Relèvement.

Ensuite, votre Retour sera vers Moi.

Je vous jugerai sur ce en quoi

vous vous opposiez.

 

56.     Ceux qui effacent, je les supplicie

d’un supplice inexorable

en ce monde et dans l’Autre:

pas de délivrance pour eux. »

 

57.     Quant à ceux qui adhèrent et sont intègres

il leur paiera leur salaire:

Allah exècre les fraudeurs.

 

58.     Ainsi, nous proclamons sur toi des Signes

et la mémoire de sagesse.

 

59.     Voici: ‘Issa, chez Allah, est à l’exemple d’Adam.

Il l’a créé de terre, puis Il lui a dit:

« Sois. » Et il est.

 

60.     La vérité est à ton Rabb !

Ne sois pas parmi les sceptiques.

 

61.     À qui conteste le savoir que tu as reçu, dis:

« Allons, convoquons nos fils et vos fils,

nos femmes et vos femmes, nos personnes et vos personnes,

puis jurons et appelons la malédiction d’Allah

sur les menteurs. »

 

62.     Voici, le récit, le vrai:

pas d’Ilah sauf Allah,

Allah, Lui, l’Intransigeant, le Sage !

 

63.     Et s’ils se détournent,

voici, Allah connaît les dévoyés.

 

64.     Dis:

« Ô Tentes de l’Écrit,

élevez-vous à une parole harmonieuse

pour nous et pour vous.

Ne servons personne, sauf Allah,

ne lui associons rien,

ne prenons pas, les uns les autres, des rabbis,

mais Allah seul ! »

S’ils se détournent, dites:

« Attestez-le: nous sommes des pacifiés ! »

 

65.     Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi argumentez-vous sur Ibrâhim,

alors que la Tora et l’Évangile

ne sont descendus qu’après lui.

Ne discernez-vous pas ?

 

66.     Vous voilà, vous vous querellez

sur ce que vous connaissez.

Mais pourquoi vous querellez-vous

sur ce que vous ne connaissez pas ?

Allah connaît, mais vous,

vous ne connaissez pas.

 

67.     Ibrâhim n’était ni Judéen ni Nazaréen,

cependant il était un fervent, un pacifié.

Il n’était pas un associateur.

 

68.     Voici, les hommes les plus proches d’Ibrâhim

sont ceux qui l’ont suivi.

Ce Nabi et ceux qui adhèrent à Allah

sont les plus proches des adhérents.

 

69.     Dans les Tentes de l’Écrit, certains voudraient vous égarer,

mais ils n’égarent qu’eux-mêmes, sans en avoir conscience.

 

70.     Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi effacez-vous les Signes d’Allah ?

Vous en êtes les témoins !

 

71.     Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi revêtez-vous la vérité d’inanité ?

Vous cachez la vérité, vous qui savez.

 

72.     Dans les Tentes de l’Écrit, certains disent:

« Adhérez à ce qui est descendu sur les adhérents,

à la face du jour, mais effacez ensuite... »

Peut-être reviendront-ils.

 

73.     N’adhérez qu’à ceux qui suivent votre créance.

Dis:

« Voici, la Guidance est guidance d’Allah »;

Il la donne à qui Il veut,

Allah, infini, savant.

 

74.     Il matricie qui Il veut,

Allah, doté de grâce grandiose.

 

Trois quarts du Hizb Six

 

75.     Dans les Tentes de l’Écrit,

confie à l’un un quintâr, il te le rendra,

mais confie à l’autre un dinar, il ne te le rendra

que si tu le harcèles, vigilant.

Ceci, parce qu’ils disent:

« Les ignares n’ont aucun recours contre nous ».

Ils disent contre Allah des mensonges,

or, ils savent.

 

76.     Voici, Allah aime les frémissants,

ceux qui observent son pacte et frémissent.

 

77.     Ceux qui troquent le pacte d’Allah

et leurs serments, à vil prix,

n’ont pas de part dans l’Autre monde.

Allah ne leur parlera pas, il ne les regardera pas.

Le jour du Relèvement, il ne les purifiera pas.

À eux, le supplice terrible.

 

78.     Et voici, parmi eux,

certains roulent leur langue dans l’Écrit,

pour que vous comptiez dans l’Écrit

ce qui n’y est pas mais dont ils disent:

« Cela vient d’Allah ».

Or cela ne vient pas d’Allah.

Ils mentent contre Allah.

Or, ils savent.

 

79.     Ce n’est pas à un être charnel

à qui Allah a donné l’Écrit,

la Sagesse et l’Inspiration ­

de dire ensuite aux hommes:

« Soyez mes serviteurs, non ceux d’Allah ! »

Soyez plutôt des rabbis,

puisque vous enseignez l’Écrit,

et que vous l’avez étudié.

 

80.     Il ne vous ordonne pas

de prendre les Messagers et les Nabis pour Rabbs.

Allah vous ordonnerait-il l’effaçage,

après vous avoir pacifiés ?

 

81.     Quand Allah a pris alliance avec les Nabis:

« Je vous ai donné l’Écrit et le règne.

Un Envoyé viendra vers vous.

Il authentifiera ce qui est avec vous:

adhérez à lui, assistez-le », dit-il.

Il dit: « Le reconnaîtrez-vous et le prendrez-vous à charge ? »

Ils disent: « Nous le reconnaîtrons. »

Il dit: « Témoignez:

moi, je suis avec vous, parmi les témoins. »

 

82.     Ceux qui après cela se détournent, sont des dévoyés.

 

83.     Voudraient-ils une autre créance que celle d’Allah

où se pacifie le tout des ciels et de la terre ?

Bon gré, mal gré, ils reviendront vers Lui !

 

84.     Dis: « Nous adhérons à Allah,

à ce qui est descendu sur nous,

à ce qui est descendu sur Ibrâhim, Ismâ‘îl, Is’hâq,

Ya‘qûb et sur les tribus,

à ce qui a été donné à Mûssa,

à ‘Issa, aux Nabis de leur Rabb.

Nous n’écartons aucun d’entre eux:

nous sommes pour Lui des pacifiés. »

 

85.     Qui recherche une autre créance

que la pacification, al-islâm,

ne sera pas reçu par Lui,

et dans l’Autre monde, sera parmi les perdants.

 

86.     Comment Allah guiderait-il ceux qui l’effacent

après qu’ils ont adhéré

et témoigné de la vérité de l’Envoyé,

les preuves leur étant parvenues ?

Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs.

 

87.     Et pour quelle rétribution ?

Pour l’exécration d’Allah,

des Messagers et des hommes, ensemble.

 

88.     La permanence du supplice ne s’allégera pas pour eux,

ils ne seront pas regardés,

 

89.     sauf ceux qui retournent et s’amendent.

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

90.     Ceux qui effacent Allah

après avoir adhéré à Lui,

et accroissent l’effaçage,

leur retour n’est plus reçu.

Ce sont des fourvoyés.

 

91.     Ceux qui effacent et meurent en effaceurs

ne seront pas reçus,

fût-ce contre le poids d’or de la terre.

Même s’ils se rachetaient avec,

à eux le supplice terrible:

pour eux, pas de délivrance.

 

92.     Vous ne parviendrez pas à la transparence

sans prodiguer ce que vous aimez.

Allah sait ce que vous prodiguez.

 

Fin du Djûz troisième

 

Djûz quatrième

 

Hizb Sept

 

93.     Toute nourriture était permise aux Fils d’Isrâ’îl,

sauf ce qu’Isrâ’îl s’interdisait

avant que la Tora ne soit descendue.

Dis: « Apportez la Tora et proclamez-la,

si vous êtes sincères. »

 

94.     Ceux qui, après cela,

forgent le mensonge contre Allah

sont des fraudeurs.

 

95.     Dis:

« Allah est juste !

Suivez la doctrine d’Ibrâhim, le fervent:

il n’était pas avec les associateurs ! »

 

96.     Voici, la Première Maison manifestée aux humains,

celle de Bekkat, est bénie, guidance des univers.

 

97.     Les Signes du discernement sont en elle, Lieu d’Ibrâhim.

Qui y pénètre est dans l’amen.

Pour les humains,

Allah prescrit le Pèlerinage à la Maison.

Qui le peut s’y dirige.

Qui efface... oui, Allah est magnanime

plus que les univers.

 

98.     Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi effaceriez-vous les Signes d’Allah ?

Allah est témoin de ce que vous faites.

 

99.     Dis:

« Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi écartez-vous

du sentier d’Allah ceux qui adhèrent ?

Vous le voudriez tortueux, vous, des témoins !

Allah n’est pas inattentif à ce que vous faites.

 

100.     Ohé, ceux qui adhèrent,

si vous obéissez à un parti,

ils souhaiteront faire de vous des effaceurs d’Allah

après votre amen.

 

101.     Comment effaceriez-vous,

vous, pour qui sont proclamés les Signes d’Allah,

avec, parmi vous, son Envoyé ?

Qui s’attache à Allah

est déjà conduit sur le chemin ascendant.

 

102.     Ohé, ceux qui adhèrent,

frémissez d’Allah d’un frémissement véridique,

ne mourez pas sans être pacifiés.

 

103.     Attachez-vous à la racine d’Allah, ensemble,

vous ne serez pas séparés.

Commémorez le ravissement d’Allah.

Quand vous étiez ennemis, il a dompté vos coeurs

et vous vous êtes éveillés, en son ravissement, fiers:

vous étiez sur le bord d’un gouffre de Feu

et Il vous en a sauvés.

Ainsi Allah vous fait-il discerner ses Signes

pour vous guider.

 

104.     Ainsi, soyez une matrie appelée au bien,

qui ordonne le convenable et réprouve le blâmable.

Les voilà, tels sont les gagnants.

 

105.     Ne soyez pas comme ceux qui se divisent

et s’opposent, après les Signes venus à eux:

voilà pour eux un supplice grandiose,

 

106.     le jour où certains visages seront blanchis,

et certains visages noircis.

Or à ceux dont le visage sera noirci:

« Vous avez effacé Allah après avoir adhéré.

Endurez le supplice, vous qui effaciez. »

 

107.     Ceux dont le visage sera blanchi

seront matriciés par Allah, là, en permanence.

 

108.     Voici les Signes d’Allah.

Nous les proclamons pour toi avec la vérité:

Allah ne veut pas de fraude pour les univers.

 

109.     À Allah, le tout des ciels et de la terre.

Les ordres reviennent à Allah.

 

110.     Vous êtes la meilleure des patries

manifestée pour les humains.

Vous ordonnez le convenable,

vous réprouvez le blâmable,

vous adhérez à Allah.

Si les Tentes de l’Écrit avaient adhéré,

tout eût été meilleur pour eux.

Parmi ceux-là, certains adhèrent,

mais la plupart sont des dévoyés.

 

111.     Ils ne vous nuiront que peu.

S’ils vous combattent,

ils tourneront le dos devant vous,

mais, ensuite, ils ne seront pas délivrés.

 

112.     Les coups de l’humiliation

s’abattront sur eux,

où qu’ils soient acculés ­

sauf par recours à Allah

ou par recours à des hommes.

Ils avaient encouru le courroux d’Allah,

sous les coups de la misère,

pour avoir effacé les Signes d’Allah

et avoir tué, à tort, les Nabis,

en rebelles, en transgresseurs.

 

Quart du Hizb Sept

 

113.     Ils ne sont pas égaux.

Parmi les Tentes de l’Écrit,

une communauté montante

proclame les Signes d’Allah, la nuit.

Ils se prosternent,

 

114.     ils adhèrent à Allah et au Jour ultime,

ils ordonnent le convenable, réprouvent le blâmable,

et se hâtent vers le bien.

Les voilà parmi les Intègres.

 

115.     Ce qu’ils font de meilleur

ne sera pas effacé pour eux:

Allah connaît les frémissants.

 

116.     Ceux qui effacent ne profitent en rien

de leurs biens ni de leurs fils, devant Allah.

Ce sont les compagnons du Feu, là, en permanence.

 

117.     Ce qu’ils prodiguent dans la vie de ce monde,

est comme un vent de grêle qui frappe et détruit

la récolte d’un peuple inique.

Allah ne les lèse pas, ils se lèsent eux-mêmes.

 

118.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne prenez pas de confidents hostiles à vous:

ils vous nuiraient,

souhaitant que le malheur s’abatte sur vous.

La haine jaillit de leur bouche,

mais ce qu’ils cachent dans leur poitrine est pire.

Nous vous avons fait distinguer assez de Signes,

si vous discerniez !

 

119.     Vous aimez ces alliés, mais eux ne vous aiment pas.

Vous adhérez à l’Écrit tout entier.

Quand ils vous rencontrent, ils disent:

« Nous adhérons. »

Mais quand ils vous dépassent, seuls,

ils se mordent les doigts de fureur.

Dis:

« Mourez dans votre fureur. »

Voici, Allah connaît le contenu des poitrines.

 

120.     Que l’excellence vous touche, elle les lèse,

que le malheur vous échoie, ils s’en réjouissent.

Si vous persévérez et frémissez,

leurs stratagèmes ne vous nuiront en rien.

Allah, en ce qu’ils font, les cerne.

 

121.     Quand tu t’es éloigné de tes tentes, au matin,

tu as assigné aux adhérents leur poste de combat,

Allah, entendeur, savant ­.

 

122.     Quand deux de vos troupes pensaient fléchir,

Allah était leur allié,

Allah, l’appui de tous les adhérents.

 

123.     Allah vous a secourus à Badr.

Vous, les humiliés, frémissez d’Allah.

Peut-être le reconnaîtrez-vous ?

 

124.     Quand tu disais aux adhérents:

« Ne vous suffit-il pas

que votre Rabb vous ait renforcés

avec trois mille Messagers descendus ? »

 

125.     Pourtant, si vous persévérez et frémissez,

et qu’ils vous assaillent, votre Rabb vous renforcera

par cinq mille de ses marqueurs d’élite.

 

126.     Allah ne l’a accordé qu’à vous, pour annonce,

afin de tranquilliser vos coeurs.

Le secours ne vient que d’Allah, l’Intransigeant, le Sage,

 

127.     afin de tailler en pièces ceux qui effacent,

que vous les culbutiez et qu’ils repartent, vaincus.

 

128.     Cet ordre ne dépend pas de toi:

ou Il retourne vers eux,

ou Il les supplicie.

Or, les voici, ce sont des fraudeurs.

 

129.     À Allah, le tout des ciels et de la terre:

Il pardonne qui Il décide,

Il supplicie qui Il décide:

Allah, indulgent, matriciel.

 

130.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne vous nourrissez pas d’usure, du double chaque fois !

Frémissez d’Allah, peut-être serez-vous fécondés.

 

131.     Frémissez du Feu, vocation des effaceurs d’Allah.

 

132.     Obéissez à Allah et à l’Envoyé,

peut-être serez-vous matriciés.

 

Hizb sept

 

133.     Hâtez-vous vers l’absolution de votre Rabb,

vers le Jardin de la largeur des ciels et de la terre,

vocation des frémissants.

 

134.     Ceux qui prodiguent dans l’aisance ou la gêne,

jugulent leur fureur et pardonnent aux humains:

Allah aime les excellents.

 

135.     Ceux qui agissent avec perversité ou se lèsent,

se font absoudre de leurs crimes, s’ils invoquent Allah.

Or qui pardonne les crimes, sinon Allah ?

Ceux qui savent ne persistent pas en ce qu’ils faisaient.

 

136.     Leur salaire est dans l’absolution de leur Rabb,

aux jardins sous lesquels courent des fleuves,

là en permanence.

Le salaire des ouvriers ravit.

 

137.     Des traditions sont nées avant vous.

Marchez sur terre et contemplez

quel est le châtiment des menteurs.

 

138.     Voilà, pour les humains, l’évidence, la guidance,

en exhortation pour les frémissants.

 

139.     Ne vous démoralisez pas, ne vous affligez pas,

vous, les plus sublimes, puisque vous adhérez.

 

140.     Si une plaie vous touche,

une plaie semblable a déjà touché le peuple.

Ces jours,

nous les faisons alterner parmi les humains,

pour qu’Allah reconnaisse ceux qui adhèrent

et suscite parmi vous des témoins.

Allah n’aime pas les fraudeurs.

 

141.     Allah, pour éclairer les adhérents

abolira les effaceurs.

 

142.     Comptez-vous entrer au Jardin

avant qu’Allah ne connaisse lesquels, parmi vous, luttent ?

Il connaît les constants.

 

143.     Déjà, vous souhaitiez la mort avant de la rencontrer,

et déjà vous l’avez vue, vous l’avez contemplée.

 

144.     Muhammad, qu’est-il, sinon un Envoyé ?

Avant lui des Envoyés étaient déjà venus.

S’il mourait ou s’il était tué,

reviendriez-vous sur vos talons ?

Qui revient sur ses talons ne nuit en rien à Allah:

Allah rétribue les reconnaissants.

 

145.     Il n’est donné à personne de mourir

sans permission d’Allah, écrite, immuable.

Qui veut le Retour de ce monde, nous le lui donnons.

Et qui veut le Retour de l’Autre, nous le lui donnons.

Nous rétribuons les reconnaissants.

 

146.     Combien de nabis ont-ils combattu avec lui

parmi tant de rabbis ?

Ils ne se décourageaient pas de ce qu’ils enduraient

sur le sentier d’Allah,

ils ne faiblissaient pas, ils ne cédaient pas:

Allah aime les constants !

 

147.     Mais leur Dire, qu’est-il, sinon ce qu’ils disent:

« Notre Rabb, absous-nous de nos crimes,

de nos excès en notre ordre,

affermis nos démarches,

secours-nous contre le peuple des effaceurs. »

 

148.     Allah leur donne le Retour en ce monde

avec l’excellence du Retour dans l’Autre:

Allah aime les excellents.

 

149.     Ohé, ceux qui adhèrent,

si vous obéissez à ceux qui effacent,

ils vous renverront sur vos talons,

et vous reviendrez en perdants.

 

150.     Pourtant, Allah est votre Rabb,

Lui, la meilleure délivrance.

 

151.     Nous jetterons l’effroi au coeur des effaceurs

car ils ont associé à Allah

un pouvoir qui n’était pas descendu de Lui.

Le Feu sera leur abri,

horreur du refuge des fraudeurs.

 

152.     Allah était juste avec vous,

déjà à son rendez-vous,

quand vous excelliez à son audience.

Fléchissant ensuite, indolents, vous violiez l’ordre,

Alors certains d’entre vous ont montré

ce que vous aimiez et vouliez de ce monde

et certains ce qu’ils voulaient de l’Autre.

Alors, Il vous a écartés pour vous éprouver.

Mais déjà Il vous pardonne,

Allah, doté de grâce, pour les adhérents.

 

Trois quarts du Hizb Sept

 

153.     Quand vous marchiez,

rencontrant affliction sur affliction

sans vous détourner,

l’Envoyé vous appelait sur vos arrières,

afin que vous ne vous affligiez pas

pour la victoire qui vous échappait

ou pour ce qui vous atteignait:

Allah est informé de ce que vous faites.

 

154.     Puis, après l’affliction, il a fait descendre l’amen.

Le sommeil engloutit certains d’entre vous,

trop préoccupés d’eux-mêmes,

imaginant d’Allah non la vérité,

mais l’imaginaire de l’ignorance.

Ils disent: « Est-ce à nous d’ordonner quoi que ce soit ? »

Dis: « Voici, l’ordre tout entier est à Allah ! »

Ils cachent en eux-mêmes ce qu’ils ne te manifestent pas.

Ils disent: « Si quelqu’un pouvait ordonner,

nous ne serions pas morts ici ! »

Fussiez-vous restés dans vos maisons,

ceux dont la mort était écrite

ne seraient sortis que dans leurs linceuls.

Allah éprouve ainsi ce qui est en vos poitrines,

Il éclaire ce qui est en vos coeurs:

Allah connaît le contenu des poitrines.

 

155.     Le jour de la rencontre des deux troupes,

le Shaïtân seul a fait trébucher

ceux d’entre vous qui ont détalé,

pour ce qu’ils s’étaient acquis:

Allah leur a déjà pardonné,

Voici, Allah, indulgent, longanime.

 

156.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne soyez pas comme ceux qui effacent

et disent de leurs frères frappés en voyage

ou pendant une razzia: « S’ils étaient restés chez nous,

ils ne seraient pas morts, ils n’auraient pas été tués ! »

Qu’Allah mette ce regret en leur coeur:

Allah ressuscite et fait mourir,

Allah voit ce que vous faites.

 

157.     Si vous êtes tués sur le sentier d’Allah

ou si vous mourez,

c’est une absolution d’Allah, matriciel,

meilleure que ce que d’autres amassent.

 

158.     Si vous mourez ou êtes tués,

vous serez rassemblés chez Allah.

 

159.     Par grâce d’Allah, tu as été conciliant envers eux.

Si tu avais été rude, dur de coeur,

ils se seraient dispersés loin de toi.

Pardonne-leur, absous-les,

consulte-les avant d’ordonner.

Quand tu seras résolu, abandonne-toi en Allah.

Voici, Allah aime les tout-abandonnés.

 

160.     Si Allah vous secourt, nul ne vous vaincra.

S’il vous abandonne, qui donc vous secourrait ?

Que tous les adhérents s’appuient sur Allah.

 

161.     Point ne sied à un Nabi de tromper.

Qui trompe recevra selon sa tromperie

au jour du Relèvement.

Tout être recevra ce qu’il se sera acquis.

Eux, ils ne seront pas fraudés.

 

162.     Celui qui suit le gré d’Allah

est-il comme celui qui irrite Allah

et qui est voué à la Géhenne, l’horrible devenir ?

 

163.     Ils sont hiérarchisés en degrés chez Allah,

Allah voit ce qu’ils font.

 

164.     Allah a déjà imputé aux adhérents

la députation, parmi eux, d’un Envoyé, issu d’eux-mêmes

qui leur envoie ses Signes, les purifie,

leur enseigne l’Écrit et la Sagesse,

même s’ils étaient auparavant dans un fourvoiement évident.

 

165.     Quand vous avez été défaits le jour de la défaite,

après que vos ennemis eussent été deux fois

plus gravement vaincus ­,

vous avez dit: « D’où cela est-il venu ? »

Dis: « Cela est venu de vous-mêmes. »

Voici, Allah est puissant sur tout !

 

166.     Le jour de la rencontre des deux troupes,

votre défaite est survenue avec la permission d’Allah

pour que les adhérents sachent,

 

167.     et que se reconnaissent ceux qui feignent.

Il leur avait été dit: « Montez, combattez

sur le sentier d’Allah, et repoussez-les. »

Ils dirent: « Si nous savions combattre,

nous vous suivrions. »

Ils étaient pour l’effaçage d’Allah,

plus proche d’eux, ce jour-là, que l’amen.

Ils disaient de leur bouche

ce qui n’était pas dans leur coeur,

mais Allah savait ce qu’ils cachaient.

 

168.     Ceux qui, assis, disaient de leurs frères:

« S’ils nous avaient obéi, ils n’auraient pas été tués. »

Dis leur:

« Écarteriez-vous la mort,

si vous étiez sincères ? »

 

169.     Ne pense pas que, tués sur le sentier d’Allah,

ils sont morts.

Non ! Ils sont vivants, et bien pourvus chez leur Rabb,

 

170.     joyeux de ce qu’Allah leur donne en sa grâce.

Ils se félicitent, car ceux qui ne les ont pas encore rejoints,

n’auront aucune crainte pour eux, et ne seront pas affligés.

 

Hizb Huit

 

171.     Ils se félicitent du ravissement d’Allah, de la grâce.

Voici, Allah ne lèse pas les adhérents.

 

172.     Ceux qui ont répondu à Allah et à l’Envoyé,

après la blessure de la défaite,

ceux d’entre eux qui excellent et frémissent

auront un salaire grandiose.

 

173.     Ceux à qui les humains disent:

« Voici, des humains se sont déjà rassemblés contre vous:

craignez-les. »

Leur amen grandit et ils disent: « Nous y comptons !

Allah est un tuteur ravisseur. »

 

174.     Ils sont revenus, par ravissement d’Allah, par grâce,

sans avoir été touchés par aucun mal.

Ils ont suivi le gré d’Allah,

Allah, doté d’une grâce grandiose.

 

175.     Pour vous, tel est le Shaïtân: il apeure ses suppôts;

ne soyez pas apeurés par eux,

mais apeurés par Moi, si vous adhérez.

 

176.     Qu’ils ne t’affligent pas,

ceux qui se ruent dans l’effaçage.

Les voici, ils ne léseront en rien Allah.

Allah ne veut pas leur mettre de part dans l’Autre monde.

À eux le supplice grandiose.

 

177.     Voici, ceux qui troquent l’amen contre l’effaçage

ne lèsent en rien Allah:

à eux le supplice terrible.

Ce dont nous les comblons ajoute à leur crime:

à eux le supplice abject.

 

178.     Ceux qui effacent n’y compteront pas:

ce dont nous les comblons n’est pas un bien pour eux,

mais ne fait qu’ajouter à leurs crimes:

à eux le supplice abject.

 

179.     Allah ne délaisse pas les adhérents,

là où vous êtes, sans peser le fourbe ou l’homme bon.

Allah ne vous élève pas au mystère:

Allah élit parmi ses Envoyés qui il décide.

Adhérez donc à Allah et à ses Envoyés.

Oui, si vous adhérez et frémissez,

vous aurez un salaire grandiose.

 

180.     Que ceux qui sont avares de ce qu’Allah

donne de sa grâce

ne comptent pas que cela soit un mieux pour eux.

Non, pour eux c’est un mal.

Le jour du Relèvement, leur avarice les subjuguera.

À Allah, l’héritage des ciels et de la terre.

Allah est informé de ce que vous faites.

 

181.     Déjà Allah entend ceux qui disent:

« Voici, Allah est un pauvre et nous des opulents ! »

Nous écrivons ce qu’ils disent,

leur meurtre des Nabis, à tort, et nous disons:

« Endurez le supplice de la fournaise. »

 

182.     Ceci contre ce que vos mains ont avancé !

Voici, Allah ne lèse pas les serviteurs.

 

183.     Ceux qui disent: « Voici, Allah est notre allié:

nous n’adhérerons pas à l’Envoyé

tant qu’il ne nous offrira pas l’offrande

que le Feu mangera. »

Dis:

« Des Envoyés sont déjà venus à vous, avant moi,

avec des preuves de ce dont vous parlez.

Pourquoi les aviez-vous tués, si vous étiez sincères ? »

 

184.     S’ils te traitent de menteur,

ils ont déjà traité de menteurs les Envoyés,

venus avant toi avec les preuves,

avec les Volumes et l’Écrit lumineux.

 

185.     Tout être goûte la mort:

voici, vos salaires vous seront payés

le jour du Relèvement.

Qui sort du Feu et entre au Jardin a déjà vaincu.

La vie de ce monde, qu’est-elle,

sinon la jouissance d’une illusion ?

 

Quart du Hizb Huit

 

186.     Vous serez éprouvés en vos richesses et en vos êtres.

Vous entendrez les griefs multiples

de ceux qui ont reçu l’Écrit avant vous,

et de ceux qui associent.

Persévérer et frémir,

voilà la solution de l’ordre.

 

187.     Quand Allah a fait alliance

avec ceux qui ont reçu l’Écrit:

« Faites-le discerner aux humains, ne le cachez pas ! »

Mais ils l’ont rejeté derrière leur dos,

ils l’ont troqué à vil prix, l’horrible troc !

 

188.     Ne compte pas ceux qui se félicitent de leurs actions

et qui aiment être désirés pour ce qu’ils n’ont pas fait,

ne les compte pas dans un désert exempt de supplice.

À eux le supplice terrible.

 

189.     À Allah, le royaume des ciels et de la terre,

Allah, fort en tout.

 

190.     Dans la création des ciels et de la terre,

dans l’alternance de la nuit et du jour,

voici des Signes pour ceux qui sont dotés d’un coeur.

 

191.     Ceux qui invoquent Allah

debout, assis ou couchés

méditent sur la création des ciels et de la terre:

« Notre Rabb, tu n’as pas créé cela en vain !

Nous te glorifions ! Épargne-nous le supplice du Feu. »

 

192.     Notre Rabb, ô toi,

tu as déjà couvert d’ignominie

celui que tu introduis au Feu.

Pour les fraudeurs, pas de d’aide.

 

193.     Notre Rabb, nous voici, nous avons entendu

un appelant appeler à l’amen:

« Adhérez à votre Rabb. »

Et nous avons adhéré.

Notre Rabb, absous-nous de nos crimes,

efface nos méfaits.

Récompense-nous avec les candides.

 

194.     Notre Rabb, donne-nous

ce que tu nous as promis par tes Envoyés,

ne nous afflige pas au jour du Relèvement:

voici, tu ne changes pas de promesse.

 

195.     Leur Rabb les exauce:

« Moi, je ne perds pas les actions

de qui agit parmi vous, mâle ou femelle:

l’un dépend de l’autre.

Ceux qui ont émigré,

qui sont sortis de leurs demeures,

qui ont souffert sur mon sentier,

qui ont combattu et qui sont morts,

j’effacerai, pour eux, leurs méfaits,

et je les ferai entrer au Jardin

sous lequel courent les fleuves,

en retour d’Allah:

Allah, à lui l’excellence du Retour. »

 

196.     Que ne te trouble pas l’agitation

de ceux qui effacent dans le pays:

 

197.     c’est une moindre jouissance, mais ensuite,

leur refuge sera la Géhenne, l’horrible grabat.

 

198.     Cependant, ceux qui frémissent de leur Rabb

auront des jardins sous lesquels courent les fleuves,

en permanence, là, descendus de chez Allah.

Ce qui est de chez Allah,

c’est le meilleur, pour les purs.

 

199.     Voici, parmi les Tentes de l’Écrit,

certains adhèrent à Allah,

à ce qui est descendu vers vous,

et à ce qui est descendu vers eux.

Humbles devant Allah,

ils ne troquent pas les Signes d’Allah, à vil prix.

Les voilà, leur salaire est chez leur Rabb,

et voici, Allah, prompt au compte.

 

200.     Ohé, ceux qui adhèrent,

persévérez et faites persévérer.

Raffermissez-vous et frémissez d’Allah.

Peut-être serez-vous fécondés.

 

 

 

SOURATE 4.

 

LES FEMMES

AN-NISÂ’

 

Les Femmes: ce titre est tiré du verset 3; la sourate a été proclamée, semble-t-il, à Médine après la campagne du Fossé, entre la défaite d’Uhud et la retraite des Mekkois. Elle comprend cent soixante-seize versets, chronologiquement proclamés à la suite de la sourate 60.

 

Sourate 4.

 

LES FEMMES

AN-NISÂ’

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Huit

 

1.     Ohé, les humains,

frémissez de votre Rabb:

il vous a créés d’un seul être

et, de lui, il a créé son épouse

suscitant, des deux, femmes et hommes nombreux.

Frémissez d’Allah que vous sollicitez tous,

et des matrices.

Voici, Allah vous observe.

 

2.     Restituez leurs biens aux orphelins,

ne rendez pas le mal pour le bien,

ne dilapidez pas leurs biens,

ce serait une faute grave ­

mais vos biens.

 

3.     Si vous craignez de ne pas être équitables

envers les orphelines,

il vous est permis de vous marier,

à deux, trois ou quatre femmes !

Si vous craignez de manquer d’impartialité envers elles,

prenez une seule femme,

ou les captives que votre droite maîtrise.

C’est plus sûr, pour ne pas être inique.

 

4.     Restituez aux femmes leurs douaires, spontanément.

Si, librement, elles vous en offrent une partie,

consommez-la, bel et bien.

 

5.     Ne donnez pas vos biens à des incapables,

ce qu’Allah vous a remis pour subsister.

Pourvoyez-les, habillez-les,

dites-leur le verbe convenable.

 

6.     Éprouvez les orphelins jusqu’à l’âge du mariage.

Si vous trouvez en eux de la rectitude,

remettez-leur leurs biens, ne les dilapidez pas

en les monnayant ou en les dissipant

avant qu’ils ne grandissent.

 

7.     Qui est opulent s’abstient d’y toucher,

qui est pauvre en consommera convenablement.

Quand vous leur remettez leurs biens,

faites-le devant témoins,

mais Allah suffit au compte.

Une part revient aux hommes de ce que laissent

les deux parents et les proches.

Aux femmes, une part de ce que laissent

les deux parents et les proches,

peu ou prou, une part imposée.

 

8.     Quand ils assistent au partage

attribuez une part aux proches,

aux orphelins, aux pauvres;

pourvoyez-les en cela, dites-leur le dire convenable.

 

9.     Ceux qui testent, laissant une postérité fragile,

et craignent pour elle.

Qu’ils frémissent d’Allah: leur propos sera définitif.

 

10.     Ceux qui dilapident les biens des orphelins en fraude

ingurgitent un Feu dans leur ventre:

ils seront la proie du brasier.

 

11.     Allah vous l’ordonne pour vos enfants:

au mâle, une part égale à celle de deux femelles.

 

Si elles sont plus que deux femelles,

à elles les deux tiers de ce qu’il aura laissé.

 

Si elle est unique, à elle la moitié

et à chacun de ses deux parents le sixième

de ce qu’il aura laissé en ayant un enfant.

S’il n’a pas d’enfant

et que ses deux parents héritent de lui,

à sa mère le tiers.

S’il a des frères, à sa mère le sixième,

après les legs faits par testament et les dettes.

De vos pères et de vos fils, vous ne savez pas

lesquels sont les plus proches de vous, les plus utiles.

Intransigeance d’Allah: voici, Allah, le Savant, le Sage.

 

Trois-quarts du Hizb Huit

 

12.     À vous, la moitié de ce que laissent vos épouses,

si elles n’ont pas d’enfant.

Si elles ont un enfant,

à vous le quart de ce qu’elles laissent

après les legs faits par testament et les créances;

à elles, le quart de ce que vous laissez

si vous n’avez pas d’enfant.

Si vous avez un enfant,

à elles le huitième de ce que vous laissez,

après les legs faits par testament et les créances.

Si un homme ou une femme laissent un héritage

à un frère ou à une soeur, à chacun d’eux le sixième;

s’ils sont plus que cela, ils seront associés pour le tiers

après les legs faits par testament et les créances,

sans préjudice, sentence d’Allah,

Allah, savant, longanime.

 

13.     Voici les bornes d’Allah.

Qui obéit à Allah et à son Envoyé

est introduit au Jardin

sous lequel courent les fleuves,

là, en permanence.

Le voilà, le triomphe grandiose.

 

14.     Qui résiste à Allah et à son Envoyé

puis transgresse ses bornes

entre dans le Feu, là, en permanence.

À lui, le supplice avilissant.

 

15.     Pour celles de vos femmes qui sont perverses,

faites témoigner contre elles quatre d’entre vous.

S’ils témoignent contre elles,

faites-les demeurer dans les maisons

jusqu’à ce que la mort les enlève

ou qu’Allah fraye pour elles un sentier.

 

16.     Deux qui, parmi vous, commettent une infamie,

sévissez contre les deux.

S’ils font retour et s’amendent, écartez-vous des deux.

Voici, Allah, conciliateur, matriciel.

 

17.     Voici, le Retour est d’Allah

pour ceux qui font le mal par inadvertance,

mais retournent promptement.

Allah retourne vers ceux-là,

Allah est Savant, Sage.

 

18.     Il n’est pas de retour pour ceux qui agissent mal

et disent, lorsque la mort se présente devant eux:

« Maintenant, je fais enfin retour ».

Ni pour ceux qui meurent en effaceurs d’Allah:

nous préparons à ceux-là un supplice terrible.

 

19.     Ohé, ceux qui adhèrent,

il ne vous est pas permis

de recevoir en héritage des femmes, par contrainte,

Ne les empêchez pas de partir

avec ce que vous leur aurez donné,

sauf si elles ont commis une perversion manifeste.

Agissez envers elles convenablement.

Si vous les abhorrez, il est possible

que vous abhorriez ce en quoi Allah a mis un grand bien.

 

20.     Si vous voulez échanger une épouse contre une autre,

si vous avez donné à l’une un quintâr, n’en reprenez rien.

Le reprendriez-vous dans l’infamie et le crime évident ?

 

21.     Comment le reprendriez-vous étant liés l’un à l’autre,

elles ayant pris de vous une alliance réelle ?

 

22.     Ne vous mariez pas à des femmes

qui ont été mariées à vos pères,

sauf pour ce qui est déjà du passé.

Voici, c’est perversion, vice, mauvais sentier.

 

23.     Sont interdites pour vous:

vos mères, vos filles, vos soeurs,

vos tantes paternelles et maternelles,

les filles du frère, les filles de la soeur,

vos mères qui vous ont allaités, vos soeurs de lait,

les mères de vos femmes,

vos belles-filles qui sont sous votre protection,

vos femmes que vous avez pénétrées,

si vous ne les avez pas pénétrées,

nul grief contre vous ­

et les épouses de vos fils nés de vos reins.

Ne vous unissez pas à deux soeurs,

sauf pour ce qui est déjà du passé.

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

Fin du Djûz quatrième

 

Djûz cinquième

 

Hizb Neuf

 

24.     Parmi les femmes, les vertueuses vous sont interdites

sauf les captives que votre droite maîtrise ­

Écrit pour vous par Allah.

En dehors d’elles, vous sont permises

les vertueuses acquises de vos biens,

sans être des fornicateurs.

Donnez leurs douaires en tant qu’imposition

à celles dont vous jouissez.

Pas de grief contre vous

pour ce que vous vous consentirez après l’imposition.

Voici, Allah, le Savant, le Sage.

 

25.     Parmi vous, celui qui ne peut pas

épouser des adhérentes vertueuses,

qu’il prenne les captives que votre droite maîtrise,

parmi les adhérentes que vous avez;

Allah connaît votre adhérence.

Mariez-vous à elles, avec la permission de leurs tentes.

Donnez-leur leurs douaires, convenablement.

Elles sont des vertueuses,

non des fornicatrices, non des preneuses d’amants.

Quand ce sont des vertueuses,

si elles provoquent l’abomination,

à elles la moitié du supplice des vertueuses,

cela pour ceux qui redoutent le mal parmi vous.

Oui, il est meilleur pour vous de persévérer:

Allah indulgent, matriciel.

 

26.     Allah veut vous faire discerner, vous guider

dans les traditions antérieures à vous.

Il retourne vers vous,

Allah, le Savant, le Sage.

 

27.     Allah veut retourner vers vous,

mais ceux qui suivent la nuisance

veulent que vous décliniez en un déclin grandiose.

 

28.     Allah veut vous soulager,

car l’humain a été créé fragile.

 

29.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne dilapidez pas vos biens en vain,

sauf si vous commercez par consentement mutuel.

Ne vous tuez pas vous-mêmes.

Voici, Allah est, avec vous, matriciel.

 

30.     Qui agit ainsi par abus et fraude glisse vite au feu,

c’est aisé pour Allah.

 

31.     Si vous vous écartez des grands crimes,

à vous interdits,

nous effacerons vos méfaits,

et nous vous ferons entrer,

d’entrée généreuse, au Jardin d’Allah.

 

32.     Ne soyez pas jaloux parce qu’Allah fait surabonder

certains plus que d’autres.

Aux hommes revient une part de ce qu’ils ont acquis;

aux femmes revient une part de ce qu’elles ont acquis.

Demandez à Allah de sa grâce.

Voici, Allah savant en tout.

 

33.     Nous avons institué pour tous,

des héritiers de ce qu’ils laissent,

les deux parents, les proches,

et ceux avec qui vous êtes liés par votre pacte.

Donnez leur part à ceux qui honorent vos serments.

Voici, Allah est témoin de tout.

 

34.     Les hommes ont autorité sur les femmes,

du fait qu’Allah fait grâce

à certains plus qu’à d’autres,

et du fait qu’ils dépensent leurs biens.

Les vertueuses adorent, et gardent

le mystère de ce qu’Allah garde.

Admonestez celles dont vous craignez la rébellion,

reléguez-les dans des dortoirs, battez-les.

Si elles vous obéissent,

ne cherchez pas contre elles de querelle.

Voici, Allah, le Sublime, le Grand.

 

35.     Si vous craignez la séparation entre des époux,

envoyez un sage de sa tente à lui,

et un sage de sa tente à elle.

Si tous les deux veulent la paix par vertu,

Allah les réconciliera tous les deux,

voici, Allah, le Savant, l’Informé.

 

Quart du Hizb Neuf

 

36.     Servez Allah, ne lui associez rien.

Agissez avec excellence envers les deux parents,

envers les proches, les orphelins, les pauvres,

le voisin proche, le voisin d’à côté,

le compagnon d’à côté, les voyageurs,

et les captives que votre droite maîtrise !

Voici, Allah n’aime pas l’insolent, le vantard,

 

37.     ni les avares qui ordonnent aux humains l’avarice

et cachent ce qu’Allah leur donne de sa grâce

nous préparons pour les effaceurs

un supplice avilissant ­,

 

38.     ni ceux qui prodiguent leurs biens à la vue des humains,

mais n’adhèrent pas à Allah, ni au Jour ultime,

ceux pour qui Shaïtân est un acolyte, un mauvais acolyte.

 

39.     Qu’en serait-il, s’ils adhéraient à Allah, au Jour ultime,

et s’ils prodiguaient de ce dont Allah les pourvoit ?

Allah les connaît bien.

 

40.     Voici, Allah ne lèse jamais, fût-ce du poids d’une fourmi:

si vous excellez, il double,

et il donne de lui-même, un salaire grandiose.

 

41.     Qu’en sera-t-il, quand nous ferons venir

de chaque patrie un témoin

et que nous te ferons venir en témoin contre eux ?

 

42.     Ce jour-là, ceux qui effacent Allah

et résistent à l’Envoyé

ne pouvant cacher à Allah leur geste,

souhaiteraient que la terre les engloutisse.

 

43.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’entrez pas en prière en étant ivres,

quand vous ne savez pas ce que vous dites,

ni pollués ­ sauf les voyageurs ­

avant de vous laver.

Si vous êtes malades ou en voyage

ou si l’un de vous revient des latrines,

ou si vous avez touché les femmes,

et ne trouvez pas d’eau, recourez à un bon sable,

frottez-vous le visage et les mains.

Voici, Allah est clément, il pardonne.

 

44.     Ne vois-tu pas ceux à qui une part de l’Écrit a été donnée ?

Ils acquièrent le fourvoiement

et veulent que vous vous fourvoyiez hors du sentier.

 

45.     Allah connaît vos ennemis.

Il suffit d’Allah pour protecteur,

il suffit d’Allah pour aide.

 

46.     Parmi ceux qui judaïsent,

certains altèrent la parole de son sens.

Ils disent: « Nous avons entendu, mais nous résistons... »

ou: « Entends sans entendement, et considère-nous. »

Ils gauchissent leurs langues, et s’attaquent à la créance.

Il eût été meilleur pour eux et plus droit,

s’ils avaient dit: « Nous entendons, et nous obéissons »,

ou: « Entends et regarde-nous... »

Mais Allah les honnit pour leur effaçage:

ils n’adhèrent que peu.

 

47.     Ohé, ceux à qui l’Écrit a été donné,

adhérez à ce que nous avons fait descendre,

justifiant ce qui était avec vous,

avant que nous n’effacions les visages,

les ramenant en arrière,

ou les honnissant

comme nous avons honni les Compagnons du Shabbat.

L’ordre d’Allah est accompli.

 

48.     Voici, Allah ne pardonne pas

celui qui lui donne des Associés.

Il pardonne, sauf cela, qui il veut.

Qui associe à Allah commet un crime grandiose.

 

49.     Vois-tu ceux qui purifient leurs êtres ?

En vain, car Allah purifie qui il veut.

Nul ne sera lésé d’une fibrille.

 

50.     Regarde comme ils inventent le mensonge contre Allah !

C’est en cela un crime évident !

 

51.     Vois-tu ceux à qui une partie de l’Écrit a été donnée ?

Ils adhèrent au Djibt et au Tâghût

et disent de ceux qui effacent:

« Ne sont-ils pas mieux guidés

que ceux qui adhèrent au sentier ? »

 

52.     Allah honnit ceux-là.

Tu ne trouveras pas de délivrance,

pour ceux qu’honnit Allah.

 

53.     Auraient-ils part au royaume,

alors qu’ils ne donnent rien aux humains,

même pas une écale ?

 

54.     Les humains jalouseront-ils

ceux auxquels Allah donne de sa grâce ?

Nous avions déjà donné aux tentes d’Ibrâhim

l’Écrit, la Sagesse:

nous leur donnerons un royaume grandiose.

 

55.     Parmi eux, certains adhèrent à Lui,

et parmi eux, certains s’en écartent:

mais la Géhenne suffit pour brasier !

 

56.     Voici, nous expédions au Feu ceux qui effacent nos Signes.

Chaque fois que leur peau est cuite

nous la leur échangeons contre une autre peau,

afin qu’ils dégustent le supplice:

Allah est sage.

 

57.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

nous les faisons entrer au Jardin

sous lequel courent les fleuves, là, en permanence.

Là, des épouses pures sont à jamais à eux:

nous les faisons pénétrer sous de frais ombrages.

 

Moitié du Hizb Neuf

 

58.     Voici, Allah vous ordonne

de restituer les dépôts à leurs tentes.

Quand vous jugez les humains, jugez-les avec équité:

Allah, l’excellent, vous en adjure.

Allah, l’entendeur, le voyant.

 

59.     Ohé, ceux qui adhèrent,

obéissez à Allah, obéissez à l’Envoyé

et, parmi vous, aux protecteurs de l’ordre.

Si vous vous disputez pour quoi que ce soit,

déférez-en à Allah et à l’Envoyé.

Si vous adhérez à Allah et au Jour ultime,

voilà la bonne, la meilleure interprétation.

 

60.     Vois-tu ceux qui affectent d’adhérer à Allah,

à ce qui est descendu vers toi

ou à ce qui est descendu avant toi ?

Ils veulent se faire juger par Tâghût

alors qu’il leur a été ordonné de l’effacer.

Le Shaïtân veut les fourvoyer en fourvoiement extrême.

 

61.     Quand il leur est dit:

« Montez vers ce qu’Allah a fait descendre et vers l’Envoyé »,

tu vois les embusqués s’écarter de toi, à l’écart.

 

62.     Comment seront-ils quand la chute les emportera

avec ce que leurs mains ont fait ?

Alors ils viendront vers toi jurer par Allah:

« Voici, nous ne voulions que l’excellence et la concorde ! »

 

63.     Ceux-là, Allah connaît ce qui est en leur coeur.

Écarte-toi d’eux. Exhorte-les

et dis, contre leurs êtres, un verbe percutant.

 

64.     Nous avons envoyé l’Envoyé

pour qu’il soit obéi, par permission d’Allah.

Quand ils se lésaient eux-mêmes, si encore

ils étaient venus à toi, pour se faire absoudre par Allah,

l’Envoyé les aurait fait absoudre:

ils auraient trouvé Allah, conciliateur, matriciel.

 

65.     Non, par ton Rabb, ils n’adhéreront pas

avant de t’avoir fait arbitrer leur litige.

Ensuite, ils ne trouveront plus, en eux-mêmes,

d’obstacle à ce que tu auras décidé:

ils s’apaiseront, pacifiés.

 

66.     Si nous leur avions prescrit: « Combattez »,

ou: « Sortez de vos demeures »,

ils ne l’auraient pas fait, sauf certains d’entre eux.

S’ils agissaient selon nos exhortations,

ce serait meilleur pour eux, de plus grande certitude.

 

67.     Nous leur donnerions alors un salaire grandiose,

 

68.     nous les guiderions sur le chemin ascendant.

 

69.     Ceux qui obéissent à Allah et à l’Envoyé,

ceux-là sont avec les Nabis, les justes,

les témoins, les intègres qu’Allah ravit,

ô, quelle excellente compagnie !

 

70.     Telle est la grâce d’Allah,

Allah suffit comme savant.

 

71.     Ohé, ceux qui adhèrent !

Prenez garde !

Élancez-vous clairsemés ou élancez-vous en masse.

 

72.     Quand la défaite survient, l’un de vous traîne.

et dit: « Allah me comble

parce que je n’ai pas témoigné avec eux ».

 

73.     Mais quand la victoire d’Allah arrive,

comme s’il n’était pas de chérissement

entre vous et Lui, il dit:

« Ah, si j’avais été avec eux,

j’aurais remporté un butin grandiose. »

 

Trois quarts du Hizb Neuf

 

74.     Ceux qui troquent la vie de ce monde contre l’Autre;

combattront sur le sentier d’Allah.

Ceux qui combattent sur le sentier d’Allah,

tués ou vainqueurs,

nous leur donnerons bientôt un salaire grandiose.

 

75.     Pourquoi donc ne combattez-vous pas sur le sentier d’Allah ?

Les plus fragiles des hommes,

des femmes et des enfants disent:

« Notre Rabb, fais-nous sortir

hors de cette cité de fraude et de ses tentes,

mets sur nous un protecteur proche de toi,

mets sur nous, proche de toi, un aide. »

 

76.     Ceux qui adhèrent combattent sur le sentier d’Allah.

Ceux qui effacent combattent sur le sentier du Tâghût.

Combattez les protecteurs du Shaïtân:

voici, la ruse du Shaïtân est fragile.

 

77.     N’as-tu pas vu ceux à qui il est dit:

« Baissez vos mains ! Élevez la prière, donnez la dîme. »

Mais, quand le combat leur est prescrit,

quand une partie d’entre eux craint les humains

d’une crainte égale à celle d’Allah

ou d’une crainte plus grande encore, ils disent:

« Notre Rabb, pourquoi nous prescris-tu le combat ?

Pourquoi ne pas le retarder à une échéance ultérieure ? »

Dis: « Jouir de ce monde, c’est peu,

mais l’Autre est meilleur, pour qui frémit:

ils ne seront pas lésés d’une fibrille. »

 

78.     Où que vous soyez, la mort vous rejoindra,

fussiez-vous dans des bordjs fortifiés.

Si un bien leur échoit, ils disent:

« C’est de chez Allah. ».

Si un mal leur échoit, ils disent: « C’est de toi. »

Dis: « Tout est de chez Allah ».

Mais comment ce peuple peut-il ne pas saisir la geste ?

 

79.     Ce qui t’échoit d’excellent, c’est d’Allah,

ce qui t’échoit de mal, c’est de toi-même.

Nous t’avons envoyé aux humains en Envoyé,

il suffit d’Allah pour témoin.

 

80.     Qui obéit à l’Envoyé obéit à Allah.

Qui se détourne...

Nous ne t’avons pas Envoyé à eux en gardien.

 

81.     Ils disent: « Obéissance ! »,

mais quand ils partent de chez toi,

une partie d’entre eux ressasse ce que tu n’as pas dit.

Or, Allah écrit ce qu’ils ressassent.

Écarte-toi d’eux, abandonne-toi à Allah,

il suffit d’Allah pour s’abandonner.

 

82.     Pourquoi ne réfléchissent-ils pas à l’Appel, al-Qur’ân ?

S’il était d’un autre que d’Allah

ils y trouveraient maintes contradictions.

 

83.     Que leur parvienne un ordre,

provoquant confiance ou peur, ils le diffusent.

S’ils le rapportaient à l’Envoyé,

ou aux gardiens de l’ordre,

ceux qui parmi eux l’exprimeraient,

autour d’eux, le feraient connaître.

Sans la grâce et les matrices d’Allah,

sauf quelques uns, vous auriez suivi le Shaïtân.

 

84.     Combats sur le sentier d’Allah:

tu ne te chargeras que de toi-même.

Stimule les adhérents.

Allah écartera peut-être le mal des effaceurs,

Allah plus redoutable que le malheur,

plus redoutable que le bannissement.

 

85.     Qui intercède d’intercession excellente,

une part en est pour lui;

qui intercède d’intercession mauvaise

le double en est pour lui.

Allah est le nourricier de tout.

 

86.     Quand vous êtes salués courtoisement

saluez mieux encore ou, du moins, répondez;

voici, Allah compte tout.

 

87.     Allah ! Pas d’Ilah sauf Lui !

Il vous rassemblera le jour du Relèvement.

Pas de doute sur Lui.

Quoi de plus juste qu’Allah dans sa geste ?

 

88.     Pour vous, concernant les embusqués, pourquoi deux parts ?

Allah les refoule avec ce qu’ils ont acquis.

Voulez-vous guider celui qu’Allah fourvoie ?

Tu ne trouveras pas de sentier

pour celui qu’Allah fourvoie.

 

Hizb Dix

 

89.     Ils souhaitent que vous effaciez Allah

comme ils l’ont effacé,

pour que vous deveniez semblables à eux.

Ne prenez pas chez eux d’alliés,

jusqu’à ce qu’ils émigrent sur le sentier d’Allah.

S’ils se détournent, prenez-les et tuez-les,

où que vous les acculiez.

Ne prenez pas chez eux d’allié ni d’aide,

 

90.     sauf chez ceux qui sont liés à un peuple

qui a fait alliance avec vous,

ou est venu à vous, la poitrine oppressée

d’avoir à vous combattre ou à combattre leur peuple.

Si Allah l’avait décidé, il leur aurait donné

le pouvoir de vous combattre.

S’il se retirent loin de vous, ne vous combattent pas,

et vous offrent la paix,

Allah n’ouvrira pas le sentier de la guerre entre vous.

 

91.     Vous en trouverez d’autres qui voudront

se réconcilier avec vous et avec leur peuple.

Mais chaque fois qu’ils voudront la sédition, ils échoueront.

S’ils ne se retirent pas, ne vous offrent pas la paix,

ne baissent pas les mains,

prenez-les et combattez-les là où vous les acculerez.

Contre eux, nous mettons en vous un pouvoir évident.

 

92.     Ce n’est pas à un adhérent de tuer un adhérent,

sauf par inadvertance.

Qui tue un adhérent par inadvertance,

à lui d’affranchir un esclave qui adhère.

Un prix est payé à ses tentes,

sauf s’ils lui en font l’aumône.

S’il est d’un peuple ennemi, lui-même étant un adhérent,

il doit affranchir la nuque d’un adhérent.

S’il est d’un peuple ayant une alliance avec vous,

un prix est payé à ses tentes:

il doit affranchir la nuque d’un adhérent.

Qui ne peut le faire

fera un jeûne de deux mois consécutifs,

pour le Retour d’Allah,

Allah, le Savant, le Sage.

 

93.     Qui tue volontairement un adhérent,

a son salaire dans la Géhenne, en permanence,

avec, contre lui, le courroux d’Allah

qui le honnit et le voue au supplice grandiose.

 

94.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous vous battez sur le sentier d’Allah, discernez.

Ne dites pas, à qui vous offre la paix:

« Tu n’es pas un adhérent ! »

Vous atteindriez l’éphémère de la vie de ce monde.

Or chez Allah le butin est multiple.

Ainsi étiez-vous auparavant,

mais Allah vous a comblés: discernez !

Voici, Allah est informé de ce que vous faites.

 

95.     Parmi les adhérents, les oisifs,

sauf les infirmes,

n’égalent pas les zélés sur le sentier d’Allah

en leurs biens et leurs êtres.

Allah favorise les zélés

en leurs biens et leurs êtres,

à un plus haut degré que les oisifs.

Allah les voue tous à l’excellence.

Allah favorise les zélés,

davantage que les oisifs, leur donnant un salaire grandiose,

 

96.     en ses degrés, absolution et matrices:

Allah est clément, matriciel.

 

97.     Voici, les Messagers disent aux fraudeurs qu’ils font payer:

« Où étiez-vous ? »

Ils disent: « Nous étions, sur terre, des miséreux. »

Ils disent: « La terre d’Allah n’est-elle pas assez vaste,

pour que vous émigriez ? »

La Géhenne sera leur refuge, l’horrible devenir.

 

98.     Cela à l’exception des miséreux,

hommes, femmes et enfants,

qui, privés de moyens, ne sont pas guidés sur le sentier.

 

99.     Peut-être Allah effacera-t-il pour eux,

Allah, l’Indulgent, le Clément.

 

Quart du Hizb Dix

 

100.     Qui émigre sur le sentier d’Allah

trouve dans le pays de l’espace

et de multiples possibilités.

Qui sort de sa maison émigre vers Allah et son Envoyé.

Quand la mort l’atteint, son salaire déferle d’Allah,

Allah, le Clément, le Matriciel.

 

101.     Quand vous vous battez, sur terre,

point de grief contre vous quand vous abrégez la prière,

si vous craignez que les effaceurs d’Allah ne vous agressent.

Voici, les effaceurs sont pour vous des ennemis avérés.

 

102.     Quand tu es parmi eux, élevant la prière pour eux,

qu’une partie d’entre eux se lève avec toi,

et qu’ils prennent les armes.

Quand ils se prosternent, qu’ils soient derrière vous.

 

Quant arrive l’autre partie qui n’a pas prié,

qu’ils prient avec toi.

Ils prendront la garde avec leurs armes.

Ceux qui effacent vous souhaiteraient

inattentifs à vos armes et tout à vos jouissances,

pour fondre soudain sur vous.

Point de grief contre vous, si, gênés par la pluie ou malades,

vous déposez vos armes.

Mais prenez garde !

Voici, Allah voue les effaceurs au supplice affligeant.

 

103.     Quand vous prononcez la prière,

invoquez Allah, debout, assis ou couchés.

Quand vous êtes dans la quiétude, élevez la prière.

Voici, la prière est prescrite,

et fixée pour les adhérents.

 

104.     Ne faiblissez pas en poursuivant ce peuple.

Si vous souffrez,

ils souffrent aussi comme vous souffrez,

mais vous espérez d’Allah ce qu’ils n’espèrent pas,

Allah, le Savant, le Sage.

 

105.     Nous voici, nous avons fait descendre sur toi

l’Écrit avec la Vérité,

pour que tu arbitres, parmi les humains,

selon ce qu’Allah t’a fait voir.

Ne défends pas les traîtres.

 

106.     Fais-toi absoudre par Allah,

voici Allah, clément, matriciel.

 

107.     Ne plaide pas pour ceux qui se trahissent,

Allah n’aime pas qui est traître, criminel.

 

108.     Ils sont craintifs devant les humains,

mais non devant Allah.

Il est auprès d’eux, quand ils nuitent

et disent ce à quoi Il n’agrée pas.

Allah se garde de ce qu’ils font.

 

109.     Voici, vous plaidez pour eux dans la vie de ce monde.

Mais qui les défendra, le jour du Relèvement,

qui sera leur défenseur ?

 

110.     Qui agit mal, se lèse, mais se fait absoudre,

puis trouve Allah clément, matriciant.

 

111.     Qui commet un crime ne le commet que contre lui-même,

voici, Allah, le Savant, le Sage.

 

112.     Qui commet une faute ou un crime

puis en accuse un innocent,

s’est déjà chargé d’une infamie, d’un crime avéré.

 

113.     Sans la grâce matricielle d’Allah sur toi

un parti parmi eux

méditait de te fourvoyer,

mais ils se fourvoient eux-mêmes,

et ne te nuisent en rien.

Allah fait descendre sur toi l’Écrit et la sagesse;

Il t’apprend ce que tu n’avais pas appris,

la grâce d’Allah, pour toi grandiose.

 

Moitié du Hizb Dix

 

114.     Aucun bien ne se trouve

dans la plupart de leurs conciliabules,

sauf quand ils ordonnent l’aumône,

ou le bien convenable ou la concorde entre humains.

À qui fait cela, et recherche l’agrément d’Allah,

nous donnerons bientôt un salaire grandiose.

 

115.     Qui se sépare de l’Envoyé,

après avoir discerné la guidance,

et suit un autre sentier que celui des adhérents,

nous lui donnons ce qu’il s’est attribué lui-même,

nous le précipitons dans la Géhenne, l’horrible devenir.

 

116.     Allah ne pardonne pas à celui qui lui donne des Associés.

Il pardonne qui Il décide, sauf en cela.

Qui associe à Allah se fourvoie d’un fourvoiement extrême.

 

117.     Oui, ils n’implorent, hors de Lui, que des femelles,

oui, ils n’implorent qu’un Shaïtân rebelle.

 

118.     Allah le honnit, lui qui a dit:

« Je prendrai un certain nombre de tes serviteurs.

 

119.     Je les fourvoierai, je les bernerai, je leur ordonnerai

de fendre les oreilles du bétail,

je leur ordonnerai de mutiler la création d’Allah. »

Qui prend le Shaïtân pour protecteur, non pas Allah,

a déjà perdu d’évidente perte.

 

120.     Il leur promet, mais les berne:

le Shaïtân ne promet que des illusions.

 

121.     Et voici leur refuge: la Géhenne.

Ils n’y trouveront échappatoire.

 

122.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

nous les ferons entrer dans les Jardins

sous lesquels courent les fleuves, en permanence.

Là, à jamais, la promesse d’Allah est Vérité.

Quoi donc de plus authentique que le Verbe d’Allah ?

 

123.     Ce n’est pas selon vos souhaits

ni selon les souhaits des Tentes de l’Écrit.

Qui fait le mal en reçoit le salaire,

et ne trouve, hors d’Allah, ni protecteur ni aide.

 

124.     Qui est intègre, mâle ou femelle, est un adhérent.

Le voici, il entre au Jardin, sans être lésé d’une écale.

 

125.     Qui est plus excellent en créance

que celui qui pacifie son visage pour Allah

Lui l’excellent ­

et qui suit la doctrine d’Ibrâhim, le fervent ?

Allah a pris Ibrâhim pour ami.

 

126.     À Allah, le tout des ciels et de la terre,

Allah, l’embrasseur de tout.

 

127.     Ils te consultent au sujet des femmes. Dis:

« Allah vous a donné une consultation à leur sujet,

elle a été proclamée dans l’Écrit, pour vous,

pour les orphelines des femmes à qui vous n’avez pas donné

leur dû quand vous désiriez les épouser,

et pour les enfants opprimés. »

Voici, agissez pour les orphelins avec équité.

Allah connaît ce que vous faites de mieux.

 

128.     Si une femme redoute de son mari dureté ou indifférence,

pas de grief contre eux s’ils s’arrangent entre eux:

oui, l’arrangement est meilleur.

La tendance des êtres est à l’avarice,

mais si vous excellez et frémissez,

voici, Allah sait ce que vous faites.

 

129.     Vous ne pourrez pas être équitables envers les femmes,

même si vous le souhaitez, même si vous le désirez.

Ne cédez pas à toute inclination,

en en laissant une comme en suspens.

Oui, accordez-vous et frémissez:

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

130.     S’ils se séparent, Allah les exaucera tous en sa magnanimité,

Allah, infini, sage.

 

131.     À Allah, le tout des ciels et de la terre.

Voici, nous conseillons à ceux à qui l’Écrit

a été donné avant vous, comme à vous-mêmes,

de frémir d’Allah.

Si vous effacez...

Voici, à Allah le tout des ciels et de la terre:

Allah, magnanime, désirable.

 

132.     À Allah le tout des ciels et de la terre:

Allah suffit pour défenseur.

 

133.     Ohé, les humains !

S’il le décidait, il vous bannirait

et il en ferait venir d’autres,

Allah en tout cela est puissant.

 

134.     Pour qui veut la récompense en ce monde,

voici, la récompense est chez Allah

en ce monde et dans l’Autre,

Allah, entendeur, voyant.

 

Trois quarts du Hizb Dix

 

135.     Ohé, ceux qui adhèrent !

Soyez constants avec impartialité,

témoins d’Allah, même contre vous-mêmes,

même contre vos deux parents et vos proches,

qu’ils soient opulents ou miséreux,

Allah est l’allié de tous.

Libérez-vous des passions pour être équitables.

Si vous falsifiez ou vous détournez,

Allah sait ce que vous faites.

 

136.     Ohé, ceux qui adhèrent !

Adhérez à Allah et à son Envoyé,

à l’Écrit qu’il a fait descendre sur son Envoyé,

à l’Écrit qu’il a fait descendre jadis.

Qui efface Allah, ses Messagers, son Écrit, ses Envoyés,

et le Jour ultime,

s’est déjà fourvoyé en fourvoiement extrême.

 

137.     Ceux qui adhèrent, puis effacent,

puis adhèrent, puis effacent,

aggravent l’effaçage.

Allah ne les absoudra pas,

Il ne les guidera pas sur le sentier.

 

138.     Annonce-le aux embusqués,

voici, il est pour eux un supplice terrible.

 

139.     Ceux qui prennent les effaceurs pour protecteurs,

à l’exclusion des adhérents,

recherchent-ils, chez eux, l’intransigeance ?

Voici, la puissance est à Allah, toute.

 

140.     Il l’a déjà fait descendre pour vous, dans l’Écrit:

Voici, quand vous entendez les signes d’Allah,

qu’ils effacent et qu’ils raillent,

ne vous asseyez pas avec eux,

jusqu’à ce qu’ils prennent un autre discours.

Sinon vous seriez semblables à eux.

Voici, Allah rassemble les embusqués et les effaceurs

dans la Géhenne, tous.

 

141.     Si vous obtenez une victoire d’Allah,

ils disent: « N’étions-nous pas avec vous ? »

Mais si l’avantage est aux effaceurs, ils disent:

« Nous avions prise sur vous

mais nous vous avons défendus contre les adhérents ? »

Allah vous jugera, le jour du Relèvement,

Allah n’ouvre pas le sentier de la guerre

aux effaceurs contre les adhérents.

 

142.     Voici, les embusqués trompent Allah,

mais c’est lui qui les leurre.

Quand ils se lèvent pour la prière,

ils se lèvent, nonchalants, et se font voir des hommes,

mais ils invoquent peu Allah.

 

143.     Ils hésitent entre ceux-là,

n’étant ni pour ceux-ci, ni pour ceux-là.

Mais pour ceux qu’Allah fourvoie,

tu ne trouveras pas de sentier.

 

144.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne prenez pas les effaceurs pour protecteurs,

de préférence aux adhérents.

Voulez-vous donc qu’Allah mette,

contre vous, un pouvoir évident ?

 

145.     Voici, les embusqués sont au degré le plus bas du Feu,

tu ne trouveras pas d’aide pour eux,

 

146.     sauf ceux qui font retour,

sont intègres, tiennent à Allah

règlent leur créance à Allah.

Voici, ceux-là sont avec les adhérents:

Allah donne aux adhérents un salaire grandiose.

 

147.     Que ferait Allah de votre supplice,

si vous étiez reconnaissants et adhériez ?

Allah, gratificateur, savant.

 

Fin du Djûz Cinquième

 

Djûz Sixième

 

Hizb Onze

 

148.     Allah n’aime pas la divulgation de la calomnie,

sauf par la victime.

Allah, entendeur, sage.

 

149.     Si vous montrez le bien, si vous le cachez,

ou si vous éliminez le mal,

Allah est clément, puissant.

 

150.     Voici, ceux qui effacent Allah et ses Envoyés

veulent séparer Allah de ses Envoyés.

Ils disent: « Nous adhérons à certains

mais nous éliminons certains. »

Ils veulent prendre un sentier intermédiaire !

 

151.     Mais voici, ceux-là sont les vrais effaceurs:

nous avons préparé pour les effaceurs

un supplice avilissant.

 

152.     Ceux qui adhèrent à Allah et à ses Envoyés,

n’écartent pas certains d’entre eux.

Leur salaire leur sera donné enfin.

Allah, indulgent, matriciant.

 

153.     Les Tentes de l’Écrit te demandent

de faire descendre sur eux l’Écrit des ciels.

Mais ils demandaient déjà à Mûssa plus grand que cela.

Ils lui disaient:

« Fais-nous voir Allah dans un éblouissement. »

Mais la foudre les a saisis dans leur fraude.

Ils ont pris le Veau,

après que l’évidence leur fut venue.

Nous l’avons éliminé

et nous avons donné à Mûssa un pouvoir évident.

 

154.     Nous avons brandi au-dessus d’eux le Mont,

avec leur alliance, et nous leur avons dit:

« Entrez par la porte, en vous prosternant. »

Nous leur avons dit: « Ne transgressez pas le sabbat »,

et nous avons fait avec eux une alliance réelle.

 

155.     Mais ils ont rompu leur alliance,

ils ont effacé les Signes d’Allah.

Ils ont tué les Inspirés, sans droit.

Ils ont dit: « Nos coeurs sont incirconcis. »

Allah les a scellés dans leur effaçage:

ils n’adhèrent pas, sauf quelques uns.

 

156.     Dans leur effaçage, ils ont proféré

une grandiose calomnie contre Mariyam.

 

157.     Ils ont dit: « Voici, nous avons tué le Messie,

‘Issa, le fils de Mariyam, l’Envoyé d’Allah ».

Mais ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié,

C’était seulement quelqu’un d’autre

qui, pour eux, lui ressemblait.

Ceux qui s’opposent à cela, et demeurent dans le doute,

n’ont pas de savoir, et ne suivent qu’une hypothèse.

Ils ne l’ont certes pas tué:

 

158.     Allah l’a élevé à Lui,

Allah, puissant, sage.

 

159.     Dans les Tentes de l’Écrit,

personne n’adhérait à lui avant sa mort.

Au jour du Relèvement, il en témoignera contre eux.

 

160.     La fraude de ceux qui judaïsent, en ce qui leur est permis,

nous a fait leur interdire d’excellents aliments,

qui leur étaient permis.

Ils s’écartent trop du sentier d’Allah,

 

161.     pratiquant l’usure que nous leur avions prohibée,

et mangeant les biens des humains en fraude.

Parmi eux, nous vouons les effaceurs au supplice terrible.

 

162.     Mais, parmi eux,

les enracinés dans la science et les adhérents

adhèrent à ce qui est descendu vers toi.

Ceux qui élèvent la prière et donnent la dîme,

les adhérents à Allah et au Jour ultime,

Nous leur donnons un salaire grandiose.

 

Quart du Hizb Onze

 

163.     Nous t’avons inspiré,

comme nous avons inspiré Nûh et les Nabis après lui.

Nous avons inspiré Ibrâhim, et Ismâ‘îl, Is’hâq, Ya‘qûb,

et les tribus, ‘Issa, Aïyûb, Yûnus, Hârûn et Sulaïmân.

Nous avons donné à Dâwûd les Volumes,

 

164.     les Envoyés que nous t’avions annoncés auparavant,

et les Envoyés que nous ne t’avions pas annoncés.

Allah a parlé à Mûssa avec des paroles,

 

165.     et aux Envoyés annonciateurs, alerteurs,

pour que les humains,

après les Envoyés,

soient sans argument contre Allah,

Allah, puissant, sage.

 

166.     Mais ce qu’Allah a fait descendre vers toi,

il l’a fait descendre en sa science.

Les Messagers en témoignent,

mais Allah se suffit comme témoin.

 

167.     Voici, ceux qui effacent et écartent du sentier d’Allah

se fourvoient en un fourvoiement extrême.

 

168.     Voici, ceux qui effacent et fraudent,

Allah n’est pas à les absoudre

ni à les guider sur la route,

 

169.     sauf sur la route de la Géhenne,

en permanence, là, à jamais.

Pour Allah, cela est aisé.

 

170.     Ohé, les humains,

l’Envoyé est déjà venu à vous

avec la vérité de votre Rabb:

Adhérez ! C’est bien pour vous.

Si vous effaciez...

Le tout des ciels et de la terre est à Allah,

Allah, savant, sage.

 

171.     Ô Tentes de l’Écrit,

n’extravaguez pas en votre créance,

ne dites d’Allah que la vérité.

Voici, le Messie ‘Issa, fils de Mariyam, est l’Envoyé d’Allah,

et sa Parole, lancée à Mariyam, est un souffle de Lui.

Adhérez donc à Allah et à ses Envoyés.

Ne dites pas: « Trois. »

Cessez, ce sera mieux pour vous.

Voici, Allah, l’unique Ilah ! Nous le célébrons !

Mais qu’Il ait à Lui un enfant de Lui !

Le tout des ciels et de la terre est à Lui.

Allah se suffit comme défenseur.

 

172.     Le Messie n’a pas dédaigné d’être le serviteur d’Allah,

ni les Messagers, les Proches.

Ceux qui dédaignent son service et s’enflent,

Il les réunit à Lui, tous.

 

173.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

il leur offre leur salaire

et leur ajoute de sa grâce.

Ceux qui dédaignent et s’enflent,

il les voue à un supplice terrible.

Ils ne trouvent, hors d’Allah, protecteur ni aide.

 

174.     Ohé, les humains,

une preuve est déjà venue de votre Rabb,

nous avons fait descendre pour vous une lumière évidente.

 

175.     Ceux qui adhèrent à Allah et se réfugient en Lui,

Il les reçoit en ses matrices, et ses grâces,

Il les guide vers lui sur le chemin ascendant.

 

176.     Ils te consultent. Dis:

« Allah vous donne une consultation sur les successions.

Si un individu décède sans enfant

mais avec une soeur, à celle-ci la moitié de ce qu’il laisse.

Il hérite d’elle, si elle n’a pas d’enfant.

Si elles sont deux,

à celles-ci les deux tiers de ce qu’il laisse.

S’il a des frères et des soeurs,

au mâle, une part égale à celle des deux femelles. »

À vous, le discernement d’Allah: ne vous fourvoyez pas !

Allah, savant en tout.

 

 

SOURATE 5.

 

LA TABLE

AL-MÂ’IDAT

 

La Table: Le titre de cette sourate de cent vingt versets est tiré du verset 112. Les commentaires la situent chronologiquement à la suite de la sourate 48, la Victoire, et situent sa proclamation à ‘Arafât, le vendredi 26 février 632, lors du pèlerinage des Adieux: elle est ainsi considérée comme l’une des dernières du Coran. La Table en question, miraculeuse, est celle que les Envoyés demandent à Jésus de faire descendre du ciel (4, 112). La sourate est parfois intitulée d’après son premier verset: les Obligations.

 

Sourate 5.

 

LA TABLE

AL-MÂ’IDAT

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Onze

 

1.     Ohé, ceux qui adhèrent,

remplissez les obligations !

Les bêtes de bétail vous sont permises,

sauf celles qui vous sont spécifiées,

et sauf le gibier

quand vous êtes en état sacral.

Voici, Allah juge ce qu’il veut.

 

2.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne profanez pas les rites d’Allah,

le mois sacré, l’offrande, les guirlandes,

ni ceux qui se dirigent vers la Maison Interdite,

en recherchant la grâce et le gré de leur Rabb.

Quand vous serez désacralisés, chassez.

Que la haine ne vous poursuive pas,

contre ceux qui se levaient

pour vous écarter de la Mosquée Interdite:

ne vous dressez pas contre eux.

Entraidez-vous dans la transparence et le frémissement,

non dans l’iniquité et l’abus.

Frémissez d’Allah,

Voici, Allah, inexorable au châtiment.

 

3.     Vous sont interdits

la charogne, le sang, la viande de porc;

ce qui est immolé pour un autre qu’Allah;

l’étouffée, l’assommée, la culbutée, l’encornée;

celle que le fauve a dévorée,

sauf quand vous aurez pu l’immoler sur des stèles.

Vous présagez avec des flèches: c’est de la scélératesse.

Aujourd’hui, ceux qui effacent votre créance désespèrent.

Ne les redoutez pas: redoutez-moi.

Aujourd’hui, j’ai réalisé pour vous votre créance,

j’ai parachevé sur vous mon ravissement.

Pour créance, je veux pour vous la pacification, al-islâm.

Sous la contrainte de la faim, sans intention mauvaise,

nul n’est inique:

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

4.     Ils t’interrogent sur ce qui leur est permis.

Dis: « Les bonnes nourritures vous sont permises

et ce que vous prenez aux prédateurs

et aux chiens à qui vous apprenez

ce qu’Allah vous apprend:

nourrissez-vous de ce qu’ils vous apportent,

après avoir invoqué dessus le nom d’Allah. »

Frémissez d’Allah,

Voici, Allah, prompt au compte.

 

5.     Aujourd’hui, les bonnes nourritures vous sont permises.

La nourriture de ceux qui ont reçu l’Écrit

vous est permise, et votre nourriture leur est permise.

Sont licites pour vous, les vertueuses parmi les adhérentes

et les vertueuses à qui l’Écrit a été donné avant vous,

quand vous leur aurez donné leurs douaires

non en fornicateurs ni en preneurs de maîtresses.

Qui efface l’amen rend son oeuvre vaine.

Il sera parmi les perdants dans l’Autre monde.

 

6.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous vous levez pour la prière

lavez vos faces et vos mains jusqu’aux coudes.

Messiez vos têtes et vos pieds jusqu’aux chevilles.

Purifiez-vous, si vous êtes pollués,

si vous êtes malades ou en voyage,

si l’un d’entre vous vient des latrines,

ou si vous avez touché à des femmes.

Si vous ne trouvez pas d’eau,

prenez un bon sol

et messiez avec vos faces et vos mains.

Allah ne veut rien mettre contre vous d’exorbitant,

mais il veut vous purifier

et parfaire en vous son ravissement

pour que vous lui soyez reconnaissants.

 

7.     Commémorez le ravissement d’Allah sur vous

et son alliance par laquelle vous vous êtes alliés

quand vous avez dit: « Nous entendons: nous obéirons. »

Frémissez d’Allah,

Allah, le connaisseur du contenu des poitrines.

 

8.     Ohé, ceux qui adhèrent,

soyez droits envers Allah, en témoins impartiaux.

L’exécration d’un peuple ne vous incriminera pas:

soyez équitables, au plus proche du frémissement.

Frémissez d’Allah.

Voici Allah informé de ce que vous faites.

 

9.     Allah promet, à ceux qui adhèrent et sont probes,

absolution et salaire grandiose.

 

10.     Ceux qui effacent et nient nos Signes

sont les Compagnons du Brasier.

 

11.     Ohé, ceux qui adhèrent,

commémorez le ravissement d’Allah sur vous.

Quand un peuple brandit ses mains contre vous,

Allah les détourne de vous.

Frémissez d’Allah !

Appuyez-vous sur Allah, vous tous, les adhérents.

 

12.     Ainsi Allah a fait alliance avec les Fils d’Isrâ’îl.

Il a suscité parmi eux douze chefs.

Allah a dit: « Je suis avec vous, si vous élevez la prière,

donnez la dîme, adhérez à mes Envoyés:

aidez-les, en prêtant à Allah un beau prêt.

J’effacerai vos méfaits,

et vous ferai entrer dans les Jardins

sous lesquels courent les fleuves. »

Celui d’entre vous qui efface

se fourvoie, hors du sentier, dans le mal.

 

13.     Mais parce qu’ils ont rompu leur alliance,

nous les avons honnis,

nous avons mis la dureté dans leur coeur.

Ils détournent la parole de ses sens

et oublient une partie de ce qu’ils en mémorisaient.

Tu ne cesseras de soulever la traîtrise en eux,

sauf chez quelques rares d’entre eux.

Mais sois tolérant pour eux et pardonne.

Voici Allah aime les excellents.

 

14.     Et de ceux qui disent: « Nous sommes Nazaréens »,

nous avons fait alliance avec eux.

Ils oublient une partie de ce qu’ils en mémorisent.

Cependant nous susciterons parmi eux

l’hostilité et la haine

jusqu’au jour du Relèvement.

Alors, Allah les avisera de ce qu’ils étaient à perpétrer.

 

15.     Ô Tentes de l’Écrit,

notre Envoyé est venu vous faire discerner

beaucoup de ce que vous cachiez de l’Écrit.

Mais ils en omettent encore beaucoup.

La lumière d’Allah vous est déjà parvenue,

avec un Écrit évident.

 

16.     Allah guide avec lui ceux qui suivent, selon son gré,

les sentiers de la paix.

Il les sort des ténèbres à la lumière,

puis il les guide vers le chemin ascendant.

 

17.     Ainsi, ils effacent, ceux qui disent:

« Voici, Allah est le Messie, fils de Mariyam ! »

Dis: « Qui s’opposerait à Allah s’il voulait

faire périr le Messie, fils de Mariyam, sa mère,

et tous, ensemble, sur terre ? »

Allah, souverain des ciels, de la terre, et de l’entre-deux,

crée ce qu’il décide, Allah, puissant en tout.

 

18.     Les Judéens et les Nazaréens disent:

« Nous sommes les fils d’Allah et ses amants ! »

Dis: « Pourquoi vous torture-t-il pour vos fautes ?

Vous, vous êtes de la chair qu’il crée. »

Il pardonne qui il décide, il torture qui il décide,

Allah, souverain des ciels, de la terre, et de l’entre-deux:

à Lui tout devenir.

 

19.     Ohé, Tentes de l’Écrit,

notre Envoyé est venu vous faire discerner,

après l’intermittence des Envoyés,

pour que vous ne disiez pas:

« Il ne nous vient pas d’annonciateur ni d’alerteur. »

Oui, un Annonciateur, un Alerteur, est déjà venu à vous,

Allah, fort au-dessus de tout.

 

20.     Quand Mûssa dit à son peuple: « Ô mon peuple,

mémorisez le ravissement d’Allah,

quand il vous a donné des Nabis et des rois,

ce qu’il n’avait fait pour aucun autre univers.

 

21.     Ô mon peuple,

entrez en Terre du Sanctuaire,

inscrite pour vous par Allah,

ne revenez plus sur vos pas,

vous retourneriez en perdants. »

 

22.     Ils disent: « Ô Mûssa !

Voici, là se trouve un peuple de héros.

Nous n’entrerons pas chez eux avant qu’ils n’en sortent.

Nous n’y entrerons que quand ils en sortiront. »

 

23.     Parmi eux, deux hommes qu’Allah a ravis

et qui frémissent d’Allah, disant:

« Entrez contre eux, par la porte.

Quand vous serez entrés, vous vaincrez. »

Fiez-vous à Allah, si vous êtes des adhérents.

 

24.     Ils disent: « Ô Mûssa,

voici, nous n’y entrerons jamais, tant qu’ils y seront.

Pars donc, avec ton Rabb, et combattez.

Voici, nous, nous restons ici. »

 

25.     Il dit: « Rabb, je ne réponds

que de moi-même et de mon frère.

Sépare-nous d’un peuple de dévoyés ! »

 

26.     Il dit: « Le pays que voici lui est interdit.

Ils erreront sur terre quarante années.

Ne te désole pas pour ce peuple de dévoyés ! »

 

Hizb Douze

 

27.     Raconte leur l’histoire des deux fils d’Adam.

En vérité, quand ils ont présenté une offrande à Allah,

Il l’a reçue de l’un,

et refusée de l’autre.

Celui-ci dit: « Je te tuerai. »

Il dit: « Allah n’accepte d’offrande que des frémissants. »

 

28.     Si tu élèves ta main contre moi pour me tuer,

je ne l’élèverai pas contre toi,

je ne te tuerai pas.

Je crains Allah, Rabb des univers.

 

29.     Je veux que tu portes ma faute avec ta faute,

parmi les Compagnons du Feu, lot des fraudeurs.

 

30.     Il lui est suggéré de tuer son frère,

et il le tue.

Il comparaît parmi les perdants.

 

31.     Allah suscite un corbeau

qui gratte la terre pour lui apprendre

comment recouvrir la dépouille de son frère.

Il dit: « Aïe !

Je suis incapable de faire comme ce corbeau

et de recouvrir la dépouille de mon frère ? »

Et il comparaît parmi les repentis.

 

32.     Alors, pour les Fils d’Isrâ’îl, nous avons écrit ceci:

« Voici, qui tue quelqu’un

qui n’a tué personne ni semé de violence sur terre

est comme s’il avait tué tous les hommes.

Et qui en sauve un

est comme s’il avait sauvé tous les hommes. »

Nos Envoyés sont venus à eux avec des preuves.

Mais voici, après cela,

il est sur terre, un grand nombre de transgresseurs.

 

33.     Mais ceux qui guerroient

contre Allah et ses Envoyés, semant sur terre la violence,

auront pour salaire

d’être tués ou crucifiés,

leur main et leur pied opposés seront tranchés,

ou seront bannis de la terre.

Tel sera leur salaire en ce monde.

Dans l’Autre, ils auront pour eux le supplice grandiose,

 

34.     exception est faite de ceux qui auront fait retour

avant que vous ne les conquériez

Sachez-le:

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

35.     Ohé, ceux qui adhèrent,

frémissez d’Allah,

recherchez un accueil auprès de lui,

luttez sur le sentier.

Peut-être serez-vous féconds.

 

36.     Voici, si ceux qui effacent

avaient tout ce qui est sur la terre,

autant et plus pour se racheter du supplice,

ils ne pourraient le faire au jour du Relèvement.

À eux, le supplice terrible.

 

37.     Ils voudront sortir du Feu mais n’en sortiront pas:

à eux, le supplice permanent.

 

38.     Tranchez les mains du voleur et de la voleuse,

pour salaire de ce qu’ils accaparent d’Allah, en exemple,

Allah, puissant, sage.

 

39.     Qui fait Retour après sa fraude et se corrige,

Allah retourne vers lui.

Voici, Allah, indulgent, matriciel.

 

40.     Ne sais-tu pas qu’Allah a pour lui

le royaume des ciels et de la terre ?

Il châtie qui il décide, il pardonne qui il décide,

Allah, fort au-dessus de tout.

 

41.     Ohé, l’Envoyé,

ne t’endeuille pas pour ceux

qui se précipitent sur l’effaçage,

ceux qui disent: « Nous adhérons »,

avec la bouche, mais n’adhèrent pas en leur coeur,

ceux qui judaïsent, mais écoutent le mensonge,

mais écoutent un autre peuple jamais venu à toi,

détournant la Parole de son sens. »

Ils disent: « Si cela vous a été donné, prenez-le.

Si cela ne vous a pas été donné, prenez garde. »

Celui qu’Allah veut éprouver, tu ne peux rien pour lui,

contre ce que veut Allah.

De même, ceux dont Allah ne veut pas purifier les coeurs,

ont pour eux l’opprobre en ce monde,

et, dans l’Autre, un supplice grandiose.

 

42.     Entendeurs de mensonges, mangeurs de corruption,

s’ils viennent à toi, juge-les ou détourne-toi d’eux.

Si tu te détournes d’eux, ils ne te nuiront en rien.

Si tu les juges, juge-les avec impartialité.

Voici, Allah aime les impartiaux.

 

43.     Comment te prendraient-ils pour juge

ayant dans la Tora, le jugement d’Allah,

dont ils se détournent ensuite ?

Ceux-là ne sont pas des adhérents.

 

44.     Nous voici, nous avons fait descendre la Tora,

avec en elle guidance et lumière.

Par elle, ils jugeaient les rabbis qui pacifiaient,

ceux qui judaïsaient, les rabbis et les compagnons,

qui gardaient l’Écrit d’Allah dont ils étaient les témoins.

Ne redoutez pas les humains, mais redoutez-moi.

Ne troquez pas mes Signes à vil prix.

Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre

sont des effaceurs !

 

45.     Nous avons écrit pour eux:

«  tre pour être, oeil pour oeil, nez pour nez,

oreille pour oreille, dent pour dent. »

Les blessures se règlent selon le talion.

Qui en fait grâce efface ses propres fautes.

Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah fait descendre

sont des fraudeurs !

 

46.     Nous avons distingué sur leurs traces

‘Issa, fils de Mariyam,

Nous lui avons donné l’Évangile,

guidance et lumière,

pour confirmer la Tora qui était entre ses mains,

guidance, avertissement pour les frémissants.

 

47.     Les Tentes de l’Évangile

jugeront d’après ce qu’Allah leur a fait descendre.

Ceux qui ne jugent pas selon ce qu’Allah a fait descendre

sont des dévoyés.

 

48.     Nous avons fait descendre sur toi l’Écrit avec la Vérité,

pour confirmer ce qui était entre ses mains de l’Écrit,

en l’authentifiant.

Juge-les d’après ce qu’Allah a fait descendre.

Ne suis pas leurs passions

mais ce qui est venu à toi de la vérité.

Pour vous tous, nous avons défini une voie, une coutume.

Si Allah l’avait décidé,

Il aurait fait de vous un peuple uni,

mais Il vous éprouve avec ce qu’Il vous donne.

Rivalisez au mieux.

Vous reviendrez ensemble vers Allah.

Il vous inspirera sur ce que vous êtes à réfuter.

 

49.     Ainsi, juge-les selon ce qu’Allah a fait descendre,

mais ne suis pas leurs passions.

Garde-toi d’eux, qu’ils ne te séduisent pas

avec une partie de ce qu’Allah a fait descendre vers toi.

S’ils se détournent, sache qu’Allah veut les punir

de certains de leurs crimes.

Voici, les humains, pour la plupart, sont des dévoyés.

 

50.     Souhaitent-ils le jugement de l’ignorance ?

Qui excelle, mieux qu’Allah, à juger un peuple convaincu ?

 

Moitié du Hizb Douze

 

51.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne prenez pas les Judéens ni les Nazaréens pour protecteurs.

Les uns sont les protecteurs des autres.

Qui de vous les prend pour protecteurs

devient des leurs.

Voici, Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs.

 

52.     Tu vois ceux dont le coeur est malade se précipiter vers eux.

Ils disent: « Nous redoutons que le sort ne tourne. »

Peut-être Allah donnera-t-il la victoire sur un ordre de Lui.

Mais ils s’éveilleront

avec ce qu’ils cachaient en eux-mêmes, en secret.

 

53.     Ceux qui adhèrent disent: « Ceux-là sont-ils avec vous,

eux qui juraient par Allah, en serments solennels ? »

Leurs oeuvres périront: ils s’éveilleront en perdants.

 

54.     Ohé, ceux qui adhèrent,

celui qui parmi vous rejette sa créance...

Allah suscitera un peuple qu’il aime et qui l’aime

humble envers les adhérents, exigeant contre les effaceurs.

Il luttera sur le sentier d’Allah,

il ne craindra pas la censure des détracteurs.

Voilà la grâce d’Allah: il la donne à qui il décide,

Allah, infini, savant.

 

55.     Voici, vos seuls protecteurs sont Allah,

son Envoyé, et ceux qui adhèrent,

ceux qui élèvent la prière et donnent la dîme,

en se prosternant.

 

56.     Qui prend pour protecteur Allah,

son Nabi et ceux qui adhèrent,

le voilà le parti d’Allah, le Gagnant !

 

57.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne prenez pas pour alliés

ceux qui se raillent ou se jouent de votre créance,

ceux auxquels les Écrits ont été donnés avant vous,

ou bien parmi les effaceurs.

Oui, frémissez d’Allah, si vous êtes des adhérents.

 

58.     Quand vous appelez à la prière,

ils l’accueillent comme une raillerie ou un jeu:

c’est un peuple sans discernement.

 

59.     Dis: « Ô Tentes de l’Écrit,

pourquoi vous vengez-vous de nous,

sinon parce que nous adhérons à Allah,

à ce qu’il a fait descendre sur nous et avant nous ?

Voilà, en cela vous êtes, pour la plupart, des dévoyés. »

 

60.     Dis: « Proclamerai-je pour vous pire

qu’un tel traitement, chez Allah ?

Ceux qu’Allah exècre et châtie, il fait d’eux

des singes ou des porcs, des esclaves du Tâghût.

Fourvoyés loin de la rectitude du sentier,

le pire des lieux leur est réservé. »

 

61.     Quand ils viennent à vous, ils disent: « Nous adhérons. »

Mais ils sont déjà entrés avec l’effaçage

et, déjà, ils sont sortis avec.

Allah sait ce qu’ils cachent.

 

62.     Tu vois la plupart d’entre eux se précipiter

dans l’iniquité, les abus, la vénalité et la corruption,

dans l’horreur de ce qu’ils font.

 

63.     Pourquoi les rabbis et les confrères

ne dénoncent-ils pas leur iniquité,

leur vénalité, leur corruption,

l’horreur de ce qu’ils fabriquent ?

 

64.     Les Judéens disent: « La main d’Allah est nouée. »

Nouées soient les leurs,

et honnis soient-ils pour ce qu’ils disent.

Non, ses mains sont larges, toutes les deux.

Il favorise ce qu’il décide.

Ce qui est descendu vers toi de ton Rabb

a aggravé chez la plupart d’entre eux l’oppression, l’effaçage.

Nous jetons parmi eux l’animosité et la haine

jusqu’au jour du Relèvement.

Chaque fois qu’ils allument un feu pour la guerre,

Allah l’éteint. Ils précipitent sur terre la corruption,

mais Allah n’aime pas les corrupteurs.

 

65.     Les Tentes de l’Écrit !

S’ils adhéraient et frémissaient

nous effacerions leurs méfaits

et nous les introduirions

dans les Jardins du ravissement.

 

66.     S’ils avaient accompli la Tora, l’Évangile

et ce qui est descendu à eux de leur Rabb,

ils auraient mangé ce qui est au-dessus d’eux

et sous leurs pieds.

Parmi eux, il est une patrie intransigeante,

mais, pour la plupart d’entre eux, ce qu’ils font est vicié.

 

Trois quarts du Hizb Douze

 

67.     Ohé, l’Envoyé,

publie ce qui t’est descendu de ton Rabb.

Si tu ne le faisais pas, tu ne publierais pas son Message.

Allah te protège des humains,

Allah ne guide pas le peuple des effaceurs.

 

68.     Dis: « Ô Tentes de l’Écrit,

vous ne reposez sur rien

tant que vous ne réalisez pas la Tora, l’Évangile,

ni ce qui vous est descendu de votre Rabb.

Au surplus, pour la plupart d’entre eux,

ce qui t’est descendu de ton Rabb

est rébellion, effaçage d’Allah.

Ne te désole pas pour le peuple des effaceurs. »

 

69.     Voici, ceux qui adhèrent, ceux qui judaïsent,

les Sabéens, et les Nazaréens,

ceux qui adhèrent à Allah, au jour ultime,

et font probité, sans peur, ils ne s’affligeront pas.

 

70.     Ainsi, nous avons fait alliance avec les Fils d’Isrâ’îl,

et nous leur avons envoyé des Envoyés.

Chaque fois que des Envoyés venaient à eux

sans les flatter,

ils accusaient les uns de mensonge

et tuaient les autres.

 

71.     Ils comptaient échapper à l’épreuve de l’abjuration,

mais ils étaient aveugles et sourds:

Allah est revenu à eux,

aveugles et sourds pour la plupart,

Allah le voyant de ce qu’ils font.

 

72.     Ceux qui disent:

« Allah est le Messie, fils de Mariyam »,

effacent Allah.

Or, le Messie a dit: « Fils d’Isrâ’îl,

servez Allah, mon Rabb et votre Rabb. »

Qui donne des associés à Allah,

Allah lui interdit déjà le Jardin.

Son refuge ? Le Feu.

Pas d’aide aux fraudeurs !

 

73.     Ceux qui disent:

« Allah est le Troisième des Trois ! »

effacent aussi

Pas d’Ilah, sinon Allah l’unique.

S’ils ne se rétractent pas,

ceux d’entre eux qui effacent

auront un supplice terrible.

 

74.     Ne retourneront-ils pas vers Allah ?

Ne se feront-ils pas absoudre par Lui ?

Allah, indulgent, matriciel.

 

75.     Le Messie, fils de Mariyam, n’est qu’un envoyé.

Avant lui des Envoyés sont venus.

Sa mère était une juste.

Ils étaient tous deux à le nourrir de mets.

Vois comme nous leur faisons distinguer les Signes,

et vois comme ils s’en détournent.

 

76.     Dis: « Sauf Allah, servirez-vous,

ceux qui ne vous causent ni dommage ni profit ?

Allah, lui, l’entendeur, le savant.

 

77.     Dis: « Ô Tentes de l’Écrit,

ne divaguez pas en votre créance:

la Vérité seule ! »

Ne suivez pas les passions du peuple.

Fourvoyés jadis,

ils ont fait se fourvoyer un grand nombre,

fourvoyés, loin de la rectitude du sentier.

 

78.     Ceux qui effacent Allah parmi les Fils d’Isrâ’îl,

ont été maudits par la langue de Dâwûd

et celle de ‘Issa, fils de Mariyam,

pour s’être rebellés en transgresseurs.

 

79.     Ils ne s’interdisaient pas

les extravagances qu’ils faisaient,

le mal qu’ils commettaient.

 

80.     Tu vois beaucoup d’entre eux

s’allier avec ceux qui effacent Allah.

Ce qu’ils se préparent est si mauvais

qu’Allah se courrouce contre eux.

À eux, le supplice, en permanence.

 

81.     S’ils étaient à adhérer à Allah

et à ce qu’il a fait descendre,

ils ne les prendraient pas pour protecteurs.

Mais la plupart sont des dévoyés.

 

Fin du Djûz Sixième

 

Djûz Septième

 

Hizb Treize

 

82.     Tu trouveras certainement que les humains

les plus hostiles à ceux qui adhèrent,

sont les Judéens et ceux qui associent;

tu trouveras aussi que les plus proches en amitié

de ceux qui adhèrent sont ceux qui disent:

« Nous sommes des Nazaréens »,

car parmi ceux-ci se trouvent des pasteurs et des ermites:

ceux-là ne s’enflent pas.

 

83.     Quand ils entendent ce qui est descendu vers l’Envoyé,

tu vois leurs yeux couler de larmes

pour ce qu’ils savent de la vérité.

Ils disent: « Notre Rabb, nous adhérons !

Inscris-nous avec les témoins.

 

84.     Pourquoi n’adhérerions-nous pas à Allah

ni à ce qui nous est venu de vérité ?

Nous espérons que notre Rabb

nous fera entrer avec le peuple des Intègres. »

 

85.     Allah leur octroiera, pour ce qu’ils disent,

les Jardins sous lesquels courent les fleuves,

là, en permanence,

salaire des excellents.

 

86.     Ceux qui effacent Allah et nient nos Signes

sont les Compagnons du Brasier.

 

87.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’interdisez pas les bonnes nourritures

qu’Allah vous a permises, mais ne transgressez rien:

Allah n’aime pas les transgresseurs.

 

88.     Mangez ce dont Allah vous pourvoit de licite et de bon.

Frémissez d’Allah qui vous les donne, adhérents !

 

89.     Allah ne vous reprendra pas pour vos serments futiles,

mais seulement pour ceux qui vous obligent.

Pour effacer cela, nourrir dix pauvres,

en moyenne de ce dont vous nourrissez les vôtres;

ou bien revêtez-les, ou encore affranchissez un serf.

Qui ne pourra le faire jeûnera trois jours.

Voilà pour le rachat de vos serments,

quand vous aurez juré.

Mais tenez vos serments.

Ainsi Allah vous fera distinguer ses Signes.

Peut-être serez-vous reconnaissants.

 

90.     Ohé, ceux qui adhèrent,

le vin, le jeu, les stèles, les flèches

sont une abomination, l’oeuvre du Shaïtân:

écartez-vous d’eux.

Peut-être serez-vous fécondés.

 

91.     Le Shaïtân veut susciter entre vous

l’animosité et la haine par le vin et le jeu,

pour vous éloigner de la mémoire d’Allah et de la prière.

Ne vous en abstiendrez-vous pas ?

 

92.     Obéissez à Allah, obéissez à l’Envoyé,

Prenez garde de vous détourner.

Sachez-le, notre Envoyé doit seulement

avertir les adhérents.

 

93.     Nul grief contre ceux qui adhèrent et sont intègres,

pour ce qu’ils goûtent, s’ils frémissent et adhèrent,

puis frémissent et excellent: Allah aime les excellents.

 

94.     Ohé, ceux qui adhèrent,

Allah vous éprouve avec le gibier

que vous procurent vos mains ou vos lances.

Allah connaît ainsi qui le craint dans le mystère.

Qui transgresse cette interdiction aura un supplice terrible.

 

95.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne tuez pas de gibier, quand vous êtes en état sacral.

Qui parmi vous en tue volontairement,

son amende équivaudra à ce qu’il aura tué.

Ce sera du bétail, évalué

par deux hommes équitables parmi vous,

en offrande à la Ka‘bat,

ou bien, pour expiation, nourrir un pauvre;

ou bien faire un jeûne équivalent,

pour goûter le châtiment de son acte.

Allah pardonne ce qui est passé.

Allah se venge de qui récidive.

Allah le puissant est doté de vengeance.

 

96.     La pêche en mer et sa nourriture

vous sont permises pour subsister,

pour votre jouissance et celle des voyageurs.

La chasse terrestre vous est interdite

quand vous êtes en état sacral.

Frémissez d’Allah, vous serez rassemblés à Lui.

 

Quart du Hizb Treize

 

97.     Allah a institué la Ka‘bat

pour Maison sacrée établie pour les humains,

et le Mois sacré, et les offrandes et les guirlandes,

cela pour que vous sachiez qu’Allah sait

ce qui est aux ciels et sur la terre;

oui, Allah, savant en tout.

 

98.     Connaissez Allah inexorable au châtiment:

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

99.     Il n’incombe à l’Envoyé que de transmettre l’avertissement.

Allah sait ce que vous manifestez et ce que vous cachez.

 

100.     Dis: « Le mal ne vaut pas le bien »,

même si le mauvais te plaît davantage.

Frémissez d’Allah, ô vous, dotés d’un coeur,

peut-être serez-vous féconds.

 

101.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’interrogez sur rien

de ce qui, vous étant divulgué, vous léserait.

Si vous interrogez, réponse vous sera donnée

quand descendra l’Appel, al-Qur’ân.

Allah vous le pardonnera.

Allah, clément, longanime.

 

102.     Avant vous déjà, un peuple avait interrogé en cela,

qui s’est érigé, par la suite, en effaceur.

 

103.     Allah n’a rien prescrit au sujet

de « fendue », bahîrat, « errante », sâ’ibat,

« reproductrice », wasîlat, ou « intouchable », hâm.

Les effaceurs se vantent de ce mensonge contre Allah.

Pour la plupart, ils ne discernent pas.

 

104.     Quand il leur est dit: « Élevez-vous

vers ce qui descend d’Allah à l’Envoyé »,

ils disent: « Ce que nos pères nous ont préparé

nous suffit ! »

Mais si leurs pères étaient à ne rien savoir,

à ne pas être guidés ? !

 

105.     Ohé, ceux qui adhèrent !

Vos êtres sont vôtres !

Celui qui s’est fourvoyé ne vous nuira pas,

si vous êtes guidés vers Allah.

Vous reviendrez à lui, tous.

Il vous informera de ce que vous faisiez.

 

106.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand la mort se présente pour vous prendre,

le testament doit être établi

par deux témoins dotés de scrupules parmi vous,

ou deux autres, en dehors de vous.

Si vous parcourez la terre,

et que la mort vous atteigne,

après avoir prié, consignez-leur deux témoignages.

Si vous avez des doutes, ils jureront par Allah:

« Nous ne trafiquons pas en cela.

Même s’il s’agissait d’un proche,

nous ne cacherions pas le témoignage d’Allah:

nous serions parmi les iniques. »

 

107.     Que ces deux défaillent,

deux autres les subrogeront,

ils se dresseront avec droiture,

parmi ceux qui seront plus véridiques que les premiers.

Ils jureront: « Par Allah, notre témoignage

est plus vrai que leur témoignage.

Nous ne transgressons rien,

autrement, nous serions parmi les fraudeurs. »

 

108.     C’est mieux qu’ils rapportent le vrai visage du témoignage,

par crainte de ce que leurs serments

ne soient récusés après qu’ils eurent prêté serment.

Frémissez d’Allah, entendez !

Allah ne guide pas un peuple dévoyé.

 

Moitié du Hizb Treize

 

109.     Le Jour où Allah rassemblera les Envoyés, il dira:

« Que vous ont-il répondu ? »

Ils diront: « Nous ne savons pas.

Te voici, tu connais les mystères. »

 

110.     Quand Allah dit: « Ô ‘Issa, fils de Mariyam,

commémore mon ravissement en toi et ta mère

quand je t’assistais par le souffle sacré.

Dès le berceau, tu parlais aux humains

comme un Ancien ! »

Quand je t’enseignais

l’Écrit, la Sagesse, la Tora et l’Évangile,

quand tu as créé d’argile une forme d’oiseau,

avec ma permission,

quand tu as guéri le muet et le lépreux,

avec ma permission,

quand tu l’as fait surgir des morts,

avec ma permission,

quand j’éloignais de toi les Fils d’Isrâ’îl,

quand tu es venu vers eux avec les évidences

et que ceux qui effacent, parmi eux, ont dit:

« C’est de la sorcellerie évidente ! »

 

111.     Quand j’ai révélé aux adeptes:

« Adhérez à moi et à mon Envoyé »,

ils ont dit: « Nous adhérons.

Atteste que nous sommes des pacifiés. »

 

112.     Quand les adeptes ont dit:

« Ô ‘Issa, fils de Mariyam,

ton Rabb nous dressera-t-il,

une table descendue des ciels ? »

Il dit: « Frémissez d’Allah,

si vous êtes des adhérents. »

 

113.     Ils disent: « Nous voulons y manger:

nos coeurs se réconforteront

et nous saurons que tu as dit vrai.

Nous serons des témoins. »

 

114.     ‘Issa, fils de Mariyam, dit: « Notre Rabb,

fais-nous descendre une table des ciels.

Ce sera pour nous un festin,

pour le premier et le dernier d’entre nous,

en Signe de toi.

Pourvois-nous, toi, le meilleur des pourvoyeurs ! »

 

115.     Allah dit: « Me voici, je la fais descendre pour vous.

Mais celui qui, parmi vous, effacera par la suite,

je le mettrai au supplice, un supplice tel

que nul n’en aura connu un semblable dans les pérennités. »

 

116.     Quand Allah dit: « Ô ‘Issa, fils de Mariyam,

as-tu dit aux humains: ‹ Prenez-moi avec ma mère

pour deux Ilahs distincts d’Allah › ? »

Il dit: « Louange à toi ! Ce n’est pas à moi de dire

ce qui, pour moi, n’est pas la vérité.

Si je le disais, tu le saurais déjà.

Tu connais mon être,

mais je ne connais pas ton  tre,

te voici, Toi, le Connaisseur des mystères ! »

 

117.     Je ne leur ai dit que ce que tu m’as ordonné:

« Oui, servez Allah, mon Rabb et votre Rabb ! »

Tant que je demeurais parmi eux,

j’étais, contre eux, un témoin.

Depuis que tu m’as rappelé,

tu es, pour eux, Toi, le Guetteur,

Toi, le Témoin de tout.

 

118.     Si tu les tortures, voici ce sont tes serviteurs !

Si tu les absous, te voici,

Toi, le Puissant, le Sage. »

 

119.     Allah dit: « Voici le Jour

où leur équité profite aux Justes.

À eux les Jardins sous lesquels

courent les fleuves, en permanence,

là où, à jamais, Allah les agrée

et où ils agréent Allah;

là se situe le triomphe grandiose. »

 

120.     À Allah, le Royaume des ciels, de la terre,

avec tout ce qui y est,

Lui, fort au-dessus de tout.

 

 

SOURATE 6.

 

LES TROUPEAUX

AL-‘ANÂM

 

Traditionnellement, cette sixième sourate de cent soixante-cinq versets, proclamés à La Mecque, à l’exception des versets 20, 23, 91, 141, 151, 152, 153 qui le furent à Médine, doit son titre aux versets 136, 138, 139, 142, 143, 144 relatifs aux troupeaux mentionnés incidemment ou à cause des coutumes particulières propres aux Mekkois.

 

Elle aurait été proclamée après la sourate 15, constituant chronologiquement la cinquante-cinquième sourate du Coran.

 

Sourate 6.

 

LES TROUPEAUX

AL-‘ANÂM

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     La désirance d’Allah !

Il crée les ciels et la terre,

il met les ténèbres et la lumière,

mais ceux qui effacent leur Rabb dévient.

 

2.     Lui, il vous crée d’argile et vous fixe un terme,

un terme fixé par Lui. Vous en doutez alors !

 

3.     Lui, Allah dans les ciels et sur la terre,

connaît votre secret et votre découvrement,

il sait ce que vous acquérez.

 

4.     Il ne leur est jamais donné de Signe,

parmi les Signes de leur Rabb,

sans qu’ils soient à s’en détourner.

 

5.     Ils avaient déjà nié la vérité,

quand elle est venue à eux,

mais bientôt l’inspiration dont ils se raillaient

leur sera donnée.

 

6.     Ne voient-ils pas combien

nous avons détruit de générations avant eux ?

Nous les avions fortifiés sur terre

plus que nous ne vous avions fortifiés,

nous leurs avons envoyé, des ciels, l’abondance,

et nous avons mis les fleuves qui, sous eux, courent.

Nous les avons détruits pour leurs crimes,

et nous avons fait naître,

après eux, d’autres générations.

 

7.     Si nous avions fait descendre

à toi un Écrit sur parchemin

et qu’ils l’aient touché de leurs mains

ceux qui effacent Allah auraient dit:

« Ceci n’est que sorcellerie évidente. »

 

8.     Ils disent: « Si un Messager descendait sur lui ! »

Or si nous faisions descendre un Messager,

ils n’attendraient plus rien:

leur affaire serait réglée.

 

9.     Si nous avions fait un Messager, nous l’aurions fait homme

et revêtu de ce dont ils se revêtent.

 

10.     Ainsi, ils se sont raillés des Envoyés avant toi

mais, vrai, ceux qui s’en moquaient

ont été engloutis en ce dont ils se raillaient.

 

11.     Dis: « Marchez sur terre,

et contemplez alors quel est le châtiment des menteurs. »

 

12.     Dis: « À qui est le tout des ciels et de la terre ? »

Dis: « À Allah ! Il s’est prescrit d’être matriciel

pour vous rassembler au jour du Relèvement:

pas de doute en cela !

Ceux qui se perdent

les voilà, ceux qui n’adhèrent pas ! »

 

Trois quarts du Hizb Treize

 

13.     À Lui, ce qui habite la nuit et le jour,

Lui, l’Entendeur, le Savant.

 

14.     Dis: « Changerais-je d’Allah,

prendrais-je un autre protecteur,

Lui, le fendeur des ciels et de la terre,

Lui, le nourricier, le non-nourri ? »

Dis: « Voici son ordre pour moi:

que je sois le premier de la pacification, al-islâm.

Ne soyez pas des associateurs ! »

 

15.     Dis: « Voici, si je me rebellais contre mon Rabb,

je redouterais le supplice d’un jour grandiose. »

 

16.     Celui qui sera épargné ce jour-là

sera déjà matricié.

Voilà le triomphe évident.

 

17.     Si Allah te touche par une calamité

nul ne t’en délivrera, sinon Lui.

S’il te touche par un bonheur, il est puissant en tout.

 

18.     Lui, le dominateur, au-dessus de ses serviteurs,

Lui, le Sage, l’Informé.

 

19.     Dis: « Qui a plus grand témoignage ? »

Dis: « Allah est le témoin entre moi et vous.

Et voilà cet Appel, al-Qur’ân, en moi découvert,

pour que je vous alerte par lui,

avec ceux auxquels il s’adresse.

Témoignez-vous de ce qu’auprès d’Allah,

il existe d’autres Ilahs ? »

Dis: « Je n’en témoigne pas. »

Dis: « Le voici, Lui, l’unique Allah:

me voilà innocent de ce que vous associez ! »

 

20.     Ceux à qui nous avons donné l’Écrit le connaissent

comme ils connaissent leurs fils.

Ceux qui y perdent leur être n’adhèrent pas à Lui.

 

21.     Qui fraude plus que l’inventeur

d’un mensonge contre Allah,

ou d’un mensonge contre ses Signes ?

Voici, les fraudeurs ne gagnent pas !

 

22.     Le Jour où nous les rassemblerons tous,

nous dirons à ceux qui associent:

« Où sont vos associés,

ceux que vous étiez à revendiquer ? »

 

23.     Ensuite, leur unique excuse ne sera que de dire:

« Par Allah, notre Rabb,

nous n’étions pas des associateurs ! »

 

24.     Contemple comme ils mentent contre eux-mêmes,

ils se fourvoient

loin de ce dont ils languissaient.

 

25.     Parmi eux, il en est qui viennent t’écouter,

mais nous avons mis sur leur coeur une gaine

pour qu’ils ne le comprennent pas,

et dans leurs oreilles une lourdeur.

S’ils voient un Signe, ils n’y adhèrent pas.

S’ils viennent vers toi, ils te contestent.

Ceux qui effacent disent:

« Oui, ce ne sont que racontars de primitifs ! »

 

26.     Eux, ils s’en éloignent et ils en éloignent,

mais ils ne font dépérir qu’eux-mêmes

et ne le conçoivent pas.

 

27.     Si tu voyais ! Quand ils seront arrêtés sur le Feu,

ils diront: « Ah ! Ah ! En descendre !

Nous ne nierions plus les Signes de notre Rabb:

nous serons parmi les adhérents. »

 

28.     Or, ce qu’ils dissimulaient naguère

leur sera montré.

S’ils descendaient du Feu,

ils recommenceraient avec ce qui leur est interdit.

Les voilà, les menteurs !

 

29.     Ils disent: « Il n’y a que notre vie en ce monde !

Nous ne serons pas rappelés ! »

 

30.     Si tu voyais ! Quand ils seront arrêtés par leur Rabb,

il dira: « N’était-ce pas la vérité ? »

Ils diront: « Oui, ô notre Rabb ! »

Il dira: « Goûtez le supplice que vous effaciez ! »

 

31.     Ceux qui nient la rencontre d’Allah sont déjà perdants.

Quand soudain leur viendra l’heure, ils diront:

« Aïe, pour ce que nous avons négligé ! »

Ils porteront leurs charges sur leurs dos.

Ce qui les charge n’est-il pas vicié ?

 

32.     Eh quoi, la vie de ce monde n’est que jeu, divertissement.

L’Autre demeure est meilleure pour ceux qui frémissent !

Ne le discernez-vous pas ?

 

33.     Déjà, nous le savions,

ils t’affligent en ce qu’ils disent,

mais les fraudeurs qui rejettent les Signes d’Allah

ne te convaincront pas de mensonge.

 

34.     Déjà, les Envoyés, avant toi,

furent traités de menteurs

par ceux qui persévéraient

dans leurs mensonges et leurs persécutions,

jusqu’à ce que nous leur apportions notre aide.

Nul ne modifiera la parole d’Allah !

Mais déjà, l’inspiration des Envoyés t’arrive.

 

35.     Voici, leur répulsion est pesante pour toi.

Ah, si tu pouvais creuser un trou dans la terre

ou dresser une échelle au ciel,

pour leur donner un Signe !...

Ou si Allah avait décidé

de les rassembler sous la guidance !

Ah, ne sois pas parmi les ignares !

 

Hizb Quatorze

 

36.     Seuls ceux qui entendent répondent:

« Allah ressuscite les morts

qui ensuite retourneront à Lui ! »

 

37.     Ils disent: « Pourquoi un Signe de son Rabb

n’est-il pas descendu sur lui ? »

Dis: « Voici, Allah peut faire descendre un Signe,

mais eux, pour la plupart, ne le reconnaissent pas. »

 

38.     Pas de bête sur terre,

pas de volatile volant de ses ailes

qui ne soit, à votre exemple, sans matrie.

Nous n’avons rien omis de l’Écrit.

Ensuite, à leur Rabb, ils seront réunis.

 

39.     Ceux qui nient nos Signes

sont sourds, muets, et dans les ténèbres.

Allah fourvoie qui il décide.

Il met sur le chemin ascendant qui il décide.

 

40.     Dis: « Voyez-vous,

si le supplice d’Allah vous était donné,

ou si l’heure vous atteignait

appelleriez-vous un autre qu’Allah,

si vous étiez sincères ? »

 

41.     Non, c’est Lui que vous appelleriez:

il élimine ce pourquoi vous l’appelez,

s’il le décide.

Vous oublierez ce que vous associiez.

 

42.     Mais déjà nous avons envoyé, avant toi,

des messages aux matries,

les saisissant de malheur et d’adversité.

Peut-être s’humilieront-elles ?

 

43.     Mais quand notre mal vient contre eux,

ils ne sont pas humiliés.

Au contraire, leur coeur s’endurcit:

le Shaïtân embellit pour eux ce qu’ils font.

 

44.     Quand ils oublient ce pour quoi ils sont frappés,

nous ouvrons devant eux toutes les portes

pour qu’ils se réjouissent de ce qui leur est donné.

Mais soudain, nous les reprenons,

et les voilà désespérés.

 

45.     Le reste du peuple, ceux qui fraudent, est retranché,

ô désirance d’Allah, Rabb des univers !

 

46.     Dis: « Voyez-vous, si Allah prenait

votre ouïe, votre vue et scellait votre coeur,

quels Ilahs, sauf Allah, vous les redonneraient-ils ? »

Contemple comment nous déclinons les Signes,

mais, ensuite, ils s’en détournent.

 

47.     Dis: « Le voyez-vous ?

Si le supplice d’Allah vous parvenait soudain,

de toute évidence,

qui périrait, sinon le peuple des fraudeurs ? »

 

48.     Nous n’envoyons d’envoyés

qu’en annonciateurs, en alerteurs.

Ceux qui adhèrent et se corrigent,

ne craindront rien, ne s’affligeront pas.

 

49.     Ceux qui nient nos Signes,

le supplice les saisit, parce qu’ils sont dévoyés.

 

50.     Dis: « Je ne vous dis pas:

‹ Les trésors d’Allah sont à moi ! ›

je ne connais pas le mystère !

Je ne vous dis pas: ‹ Je suis un Messager ›

je ne suis que ce qui m’est découvert ! »

Dis: « Se valent-ils, l’aveugle et le lucide ? »

Ne réfléchirez-vous pas ?

 

51.     Alerte ceux qui craignent

d’être réunis à leur Rabb:

hormis Lui, pas de protecteur ni d’alerteur.

Peut-être frémiront-ils ?

 

52.     Ne repousse pas ceux qui implorent leur Rabb,

matin et soir, voulant sa face.

Leur compte ne te concerne en rien,

et ton compte ne les concerne en rien.

En les repoussant, tu serais parmi les fraudeurs.

 

53.     Nous éprouvons ainsi les uns

par ce que nous donnons aux autres

pour qu’ils disent:

« N’est-ce pas ceux d’entre nous qu’Allah comble ? »

Allah ne connaît-il pas mieux ceux qui le reconnaissent ?

 

54.     Quand viennent à toi

ceux qui adhèrent à nos Signes,

dis: « Paix sur vous.

Votre Rabb a des matrices prescrites en son être. »

Que celui de vous qui agit mal par ignorance

puis retourne ensuite et se corrige...

Le voilà, clément, matriciel.

 

55.     Ainsi détaillons-nous les Signes

pour que se discerne le sentier des coupables.

 

56.     Dis: « Il m’est interdit de servir

ceux que vous implorez, sauf Allah ! »

Dis: « Je ne suivrai pas vos passions.

Je serais déjà fourvoyé,

je ne serais plus parmi les guidés. »

 

57.     Dis: « Je suis dans l’évidence de mon Rabb,

mais vous me niez.

Je n’ai pas ce que vous revendiquez de moi.

Oui, le jugement n’est qu’à Allah.

Il tranche la vérité, Lui, le meilleur des décideurs. »

 

58.     Dis: « Ah, si j’avais ce que vous revendiquez de moi,

l’affaire serait décidée entre vous et moi.

Allah connaît bien les fraudeurs. »

 

Quart du Hizb Quatorze

 

59.     À lui, les clés du mystère: nul ne les connaît que Lui.

Il sait ce qui est sur le continent et dans la mer.

Aucune feuille ne tombe, qu’il ne le sache,

ni de graine dans les ténèbres de la terre,

ni d’humidité, ni d’aridité,

sinon inscrite dans l’Écrit évident.

 

60.     Lui qui vous rappelle la nuit

sait ce que vous avez commis le jour;

il vous réveille alors

pour être jugé à l’échéance fixée.

Vous êtes alors ramenés à Lui.

Il manifeste alors pour vous

ce que vous cachiez.

 

61.     Lui, l’Invincible,

au-dessus de ses serviteurs,

il est envoyé à vous en gardien

jusqu’à ce que survienne

la mort pour l’un de vous.

Nos Envoyés le rappellent:

ils ne sont pas négligents.

 

62.     Alors ils sont rendus à Allah,

leur maître de vérité.

Le jugement n’est-il pas à Lui,

Lui, le plus prompt aux comptes ?

 

63.     Dis: « Qui vous ramènera des ténèbres,

du continent et de la mer ?

L’implorerez-vous,

vous soumettrez-vous, craintifs ?

S’il nous sauvait de là,

nous serions parmi ceux qui remercient ! »

 

64.     Dis: « Allah vous sauvera de cela

et de toute angoisse. »

Mais ensuite vous serez encore à associer ! »

 

65.     Dis: « Lui, le puissant,

enverra contre vous le tourment

sur vous ou sous vos pieds,

il vous habillera en sectaires,

et vous fera goûter le mal,

les uns des autres ! »

Contemple comme nous déclinons les Signes.

Peut-être comprendront-ils ?

 

66.     Ton peuple nie ceci, or c’est la vérité.

Dis: « Je ne suis pas pour vous un défenseur. »

 

67.     À toute prophétie, son temps,

vous le saurez !

 

68.     Quand tu vois ceux qui contestent nos Signes,

écarte-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils contestent

sur un autre sujet.

Si le Shaïtân te fait oublier,

après mémorisation,

ne t’assois pas avec le peuple des fraudeurs.

 

69.     Ce n’est pas à ceux qui frémissent

de tenir leurs comptes,

mais seulement de commémorer.

Peut-être frémiront-ils ?

 

70.     Détourne-toi de ceux qui prennent leur créance

pour jeu et divertissement.

La vie de ce monde les illusionne.

Fais-les se remémorer,

que leur être ne se perde pas

en ce qu’ils acquièrent:

Nul n’a pour lui,

de protecteur ni d’intercesseur, sauf Allah.

Aucune compensation qu’il puisse offrir

ne sera prise de lui:

ceux-là sont perdus par ce qu’ils ont acquis.

À eux, une boisson brûlante,

un supplice terrible

parce qu’ils étaient à effacer Allah.

 

71.     Dis: « En dehors d’Allah, implorerez-vous

ce qui ne peut vous être ni utile ni nuisible ? »

Reviendrons-nous sur nos talons

après qu’Allah nous aura guidés,

comme ceux que les Shaïtâns mènent sur terre à l’abîme ?

Plutôt que d’être appelés

à la guidance par des Compagnons:

« Viens à nous ! »

Dis: « Voici, la guidance d’Allah:

c’est lui, le guide !

Notre ordre: la pacification, al-islâm,

du Rabb des univers ! »

 

72.     Oui, élevez la prière, frémissez d’Allah,

Lui, vers qui vous serez rassemblés,

 

73.     Lui, qui crée les ciels et la terre

avec la vérité.

Le Jour où il dit: « Sois ! », c’est !

Son Verbe: la vérité.

Le Jour où il sera soufflé dans le cor,

à lui le Royaume.

Lui, le connaisseur du mystère, et du témoignage,

Lui, le Sage, l’Informé.

 

Moitié du Hizb Quatorze

 

74.     Quand Ibrâhim dit à son père Âzar:

« Prendrais-tu des idoles pour Ilah ?

me voici, je te vois, toi et ton peuple,

dans un fourvoiement évident. »

 

75.     Ainsi, nous avons fait voir à Ibrâhim

le royaume des ciels et de la terre,

afin qu’il soit parmi les convaincus.

 

76.     Quand la nuit vint alors sur lui,

il vit une étoile.

Il dit: « Voilà mon Rabb. »

Quand elle se coucha, il dit:

« Je n’aime pas les couchants ! »

 

77.     Quand il vit la lune se lever, il dit:

« Si mon Rabb ne me guidait pas,

je ne serais que parmi le peuple des fourvoyés. »

 

78.     Quand il vit le soleil se lever, il dit:

« Voilà mon Rabb, c’est le plus grand ! »

Quand il se coucha, il dit:

« Ô peuple ! Je renie ce que vous associez ! »

 

79.     Me voici, je tourne ma face, en fervent,

vers celui qui a fendu les ciels et la terre:

je ne suis pas parmi les associateurs.

 

80.     Son peuple argumente contre lui. Il dit:

« Argumenterez-vous contre Allah qui me guide ?

Je ne crains pas ce que vous lui associez,

mais seulement ce que décide mon Rabb.

Mon Rabb embrasse tout en savoir.

Ne le commémorerez-vous pas ? »

 

81.     Comment craindrais-je ce que vous lui associez,

si vous ne craignez pas d’associer à Allah

un pouvoir qu’il n’a pas fait descendre sur vous ?

Lequel des deux partis est-il le plus vrai en adhérence ?

Ah, si vous saviez !

 

82.     Ceux qui adhèrent et ne recouvrent pas de fraude

leur adhérence, à eux l’adhérence, eux, les guidés.

 

83.     Cet argument, nous l’avons donné à Ibrâhim,

contre son peuple.

Nous élevons le rang de qui nous décidons.

Voici: ton Rabb est sage, savant !

 

84.     Nous lui avons offert Is’hâq et Ya‘qûb

que nous avons guidés.

Jadis, de sa descendance,

nous avons aussi guidé

Dâwûd, Sulaïmân, Aïyûb, Yûsuf, Mûssa, Hârûn.

Ainsi dotons-nous les excellents,

 

85.     et Zakarîyâ, Yahyâ, ‘Issa, Ilyâs,

tous parmi des Intègres,

 

86.     et Ismâ‘îl, Alyasa‘, Yûnus et Lût:

nous les avons tous fait surabonder

davantage que les univers.

 

87.     Parmi leurs pères, leurs descendants

et leurs frères,

nous les avons choisis

et guidés sur un chemin ascendant.

 

88.     Voilà la guidance d’Allah:

il guide qui il décide parmi ses serviteurs.

S’ils avaient associé,

ce qu’ils faisaient eût été vain.

 

89.     Les voilà, ceux à qui nous avons donné

l’Écrit, la sagesse, l’inspiration.

S’ils les effacent, nous les remettons

à un peuple qui ne les effacera pas.

 

90.     Les voilà, ceux qu’Allah a guidés:

dirige-toi selon leur guidance.

Dis: « Je ne vous demande pas,

de salaire pour cela:

ce n’est que pour la Mémoire des univers. »

 

91.     Ils n’estiment pas Allah,

à sa vraie valeur quand ils disent:

« Allah n’a rien fait descendre sur un charnel ! »

Dis: « Qui a fait descendre l’Écrit

avec lequel Mûssa est venu,

lumière et guidance des humains ?

Vous l’écrivez sur des parchemins pour l’exposer,

mais vous en cachez l’essentiel.

Maintenant vous connaissez

ce que vous ne saviez pas,

vous, ni vos pères. »

Dis: « Allah ! », puis laisse-les

à se distraire en discussions.

 

92.     Voilà l’Écrit béni que nous avons fait descendre,

pour que tu alertes la Mère des Cités

et ceux de ses environs:

il justifie qui l’a entre les mains.

Ceux qui adhèrent à l’Autre monde y adhèrent,

et le gardent en leurs prières.

 

93.     Qui fraude davantage que celui qui répand

contre Allah la négation ?

Ou dit: « À moi, la révélation »,

sans que rien ne lui soit révélé !

Ou dit: « Je fais descendre

l’équivalent de ce qu’Allah a fait descendre ! »

Si tu voyais ces fraudeurs

dans les abîmes de la mort !

Les Messagers, mains brandies:

« Dépouillez-vous de vos êtres.

Aujourd’hui, vous êtes rétribués

par le supplice de l’humiliation,

pour avoir dit contre Allah la non-vérité,

et pour vous être enflés hors de ses Signes. »

 

94.     Vous venez à Nous seul,

comme nous vous avions créés,

la première fois.

Vous aviez abandonné derrière votre dos

ce que nous vous avions imparti.

Cependant nous ne voyons pas

avec vous vos intercesseurs,

ceux que vous revendiquiez

comme vos Associés,

déjà coupés de vous

et vous ayant abandonnés

en ce que vous revendiquiez.

 

Trois quarts du Hizb Quatorze

 

95.     Voici, Allah fend le grain et le noyau,

il fait sortir la vie de la mort,

et sortir le mort du vivant.

Voilà Allah !

Où vous détournerez-vous ?

 

96.     Il fend l’aurore et met la nuit, pour le repos,

le soleil et la lune en comput.

Voilà le décret du Puissant, du Savant.

 

97.     Il a mis les étoiles pour vous guider,

grâce à elles, dans les ténèbres

du continent et de la mer:

nous distinguons ainsi des Signes

pour le peuple qui sait.

 

98.     C’est lui qui nous a engendrés d’un être unique,

réceptacle et gîte.

Nous distinguons des Signes

pour le peuple qui sait.

 

99.     Il fait descendre l’eau du ciel.

Nous en faisons sortir toute germination,

nous en faisons sortir la verdure,

nous en faisons sortir les grains

récoltés en épis,

et du palmier, de ses spathes,

des régimes de dattes,

jardins de pampres, olives, grenades,

semblables et dissemblables.

Contemplez ses fruits quand ils fruitent,

et leur mûrissement !

Voici pour vous en cela des Signes,

pour le peuple qui adhère.

 

100.     Ils ont mis les Djinns pour associés d’Allah,

Lui qui les a créés !

Ils ont inventé: « À lui des fils et des filles ! »,

sans savoir !

Gloire à lui, au-dessus de ce qu’ils décrivent !

 

101.     Formateur des ciels et de la terre,

comment aurait-il des enfants,

n’ayant pas de compagne ?

Il crée tout, Lui, savant en tout.

 

102.     Le voilà pour vous, Allah, votre Rabb,

pas d’Ilah sauf Lui, le créateur de tout:

servez-le, Lui, le défenseur du tout.

 

103.     Les regards ne l’atteignent pas

mais Il atteint, Lui, les regards,

Lui, le Subtil, l’Informé.

 

104.     Déjà des illuminations de votre Rabb

vous sont parvenues.

Qui est illuminé l’est pour lui-même.

mais qui est aveugle l’est contre lui-même.

Je ne suis pas un gardien pour vous.

 

105.     Nous distinguons ainsi les Signes

pour qu’ils disent:

« Tu as étudié pour que discerne un peuple qui sait. »

 

106.     Suis ce qui t’est révélé par ton Rabb:

pas d’Ilah sauf Lui !

Détourne-toi des associateurs !

 

107.     Si Allah l’avait décidé,

ils ne lui auraient rien associé !

Nous ne t’avons pas mis

en gardien pour eux.

tu n’es pas pour eux un défenseur.

 

108.     N’insultez pas

ceux qu’ils implorent loin d’Allah:

ils insulteraient Allah,

hostiles sans le savoir.

Ainsi nous exaltons,

pour toute matrie, son oeuvre.

Ensuite, chez leur Rabb, dès leur retour,

il les informera de ce qu’ils faisaient.

 

109.     Ils jurent par Allah,

solennité de leurs serments,

que, si un signe leur parvenait,

ils adhéreraient à Lui.

Dis: « Les Signes sont chez Allah seul ! »

Qui nous fait supposer que, s’il venait,

ils n’adhéreraient pas ? »

 

110.     Nous bouleverserons leurs entrailles et leurs regards

parce qu’ils n’ont pas adhéré à Lui

et qu’ils n’adhéreront pas à Lui,

depuis la première fois.

Nous les abandonnerons à leur rébellion

qui les aveugle.

 

Fin du Djûz Septième

 

Djûz Huitième

 

Hizb Quinze

 

111.     Si nous avions fait descendre

sur eux des Messagers,

si les morts leur parlaient

et si nous avions tout exposé devant eux,

si Allah l’avait décidé, ils n’adhéreraient pas:

pour la plupart, ils l’ignorent.

 

112.     Ainsi nous avons mis, à tout Nabi, un ennemi,

des Shaïtâns, humains et Djinns.

Les uns révèlent aux autres,

le dire fallacieux des illusions.

Si ton Rabb l’avait décidé,

ils ne l’auraient pas fait.

Évite-les avec ce qu’ils imaginent,

 

113.     pour que s’inclinent vers Lui les entrailles

de ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde.

Ils l’agréeront et seront rétribués

selon leur mérite.

 

114.     « Chercherais-je un autre qu’Allah,

le souverain, Lui qui fait descendre sur vous

l’élucidation de l’Écrit ? »

Ceux auxquels nous avons donné l’Écrit savent

qu’il est descendu de ton Rabb, avec la vérité.

Ne soyez pas des sceptiques.

 

115.     La parole de ton Rabb s’est accomplie,

en vérité et justice.

Ses Paroles n’ont pas de contrefacteur,

Lui, l’Entendeur, le Savant.

 

116.     Si tu obéis à la plupart des hommes,

sur terre, ils te fourvoieront hors du sentier d’Allah.

Ils ne suivent que l’imaginaire,

et ne sont rien qu’à conjecturer.

 

117.     Voici, ton Rabb connaît

qui fourvoie loin de son sentier,

il connaît les guidés.

 

118.     Mangez ce sur quoi le Nom d’Allah a été invoqué,

si vous adhérez à ses Signes.

 

119.     Pourquoi ne mangez-vous pas ce sur quoi

le Nom d’Allah a été invoqué ?

Ce qui vous est interdit est déjà décidé pour vous,

sauf en cas de nécessité.

Plusieurs se fourvoient par passion, sans savoir.

Voici, ton Rabb connaît les transgresseurs.

 

120.     Évitez l’iniquité apparente ou secrète.

Ceux qui pratiquent l’iniquité

sont rétribués pour ce qu’ils commettent.

 

121.     Ne mangez pas ce sur quoi

le Nom d’Allah n’a pas été invoqué:

le dévoiement est là.

Les Shaïtâns inspirent à leurs suppôts

de contester avec vous.

Si vous les écoutiez, vous seriez

parmi les associateurs.

 

122.     Celui qui est mort, que nous avons ressuscité,

et à qui nous avons remis une lumière

pour marcher parmi les humains,

est-il identique à qui est dans les ténèbres,

et n’en sortira pas ?

Les effaceurs d’Allah

maquillent ainsi ce qu’ils font.

 

123.     Nous avons mis dans chaque cité

les plus grands coupables pour qu’ils y sévissent,

mais ils ne sévissent que contre eux-mêmes,

sans en avoir conscience.

 

124.     Quand un Signe vient à eux, ils disent:

« Nous n’adhérerons pas avant que nous soit donné

ce que reçurent les Envoyés d’Allah. »

Allah sait où placer son Message.

Aux coupables, l’humiliation auprès d’Allah,

un supplice immense pour leurs tromperies !

 

125.     Allah dilate la poitrine

de celui qu’il veut guider

vers la pacification ­ al-Islâm.

Il met l’angoisse au coeur

de celui qu’il veut fourvoyer,

oppressé comme s’il gravissait le ciel.

Allah répand l’abomination

sur ceux qui n’adhèrent pas.

 

126.     Voilà le chemin ascendant de ton Rabb,

Nous avons déjà expliqué les Signes

au peuple qui l’invoque.

 

Quart du Hizb Quinze

 

127.     La demeure de la paix est à eux chez leur Rabb,

Il est leur allié en ce qu’ils font.

 

128.     Le Jour où il les réunira tous:

« Ô bande de Djinns,

vous avez trop abusé les humains ! »

Et leurs suppôts parmi les humains diront:

« Notre Rabb, nous nous sommes soutenus,

les uns les autres,

jusqu’au terme que tu nous as fixé. »

Il dira: « Le Feu sera votre asile,

là, en permanence,

à moins qu’Allah n’en décide autrement.

Voici, ton Rabb, sage, savant !

 

129.     Nous accordons notre protection à certains fraudeurs

pour qu’ils châtient les crimes de certains autres.

 

130.     « Ô bande de Djinns et d’humains,

des Envoyés auprès de vous

n’ont-ils pas annoncé mes Signes,

invoquant pour vous la rencontre,

votre Jour que voici ? »

Ils diront: « Nous en témoignons

contre nous-mêmes ! »

La vie du monde les illusionne,

et ils témoignent contre eux-mêmes

de ce qu’ils effacent.

 

131.     Ton Rabb ne détruit pas des cités, par fraude,

leurs tentes étant inattentives.

 

132.     Chacun a le rang de ce qu’il fait:

ton Rabb n’est pas inattentif

à ce qu’ils font.

 

133.     Ton Rabb, le Magnanime, est doté de matrices,

s’Il le décide, Il vous emporte,

et vous remplace par d’autres qu’Il décide:

Il vous a engendrés vous-mêmes

de la descendance d’un autre peuple.

 

134.     Voici, ce qui vous a été promis advient:

vous ne le réduirez pas à l’impuissance.

 

135.     Dis: « Ô, mon peuple,

agissez selon votre condition,

j’agis selon la mienne.

Bientôt vous saurez pour qui est

le châtiment de la Demeure.

Les fraudeurs ne sont pas féconds.

 

136.     Ils donnent à Allah une part

de ce qu’Il fait croître

aux cultures et aux troupeaux.

Ils disent en leur invocation:

« Ceci est pour Allah, et cela pour nos associés. »

Ce qui est pour leurs associés ne parvient pas à Allah,

mais ce qui est à Allah parvient à leurs associés.

Leur jugement est vicieux.

 

137.     Ainsi, de nombreux associateurs exaltent

le meurtre de leurs enfants sacrifiés

pour leurs associés.

Il les font périr, travestissant ainsi leur créance.

Si Allah le décidait, ils ne le feraient pas:

laisse-les à leurs illusions.

 

138.     Ils disent: « Voilà des troupeaux et des cultures consacrés.

Nul n’en jouit sans que nous le décidions.

Ce sont des montures dont les dos sont interdits,

montures sur lesquelles

le Nom d’Allah n’a pas été invoqué. »

Tel est le salaire imaginaire

de ce qu’ils sont à imaginer !

 

139.     Ils disent: « Ce qui est dans le ventre de ces montures

est pur pour nos mâles,

mais interdit à nos épouses. »

Si une bête est morte, ils se la partagent.

Il les rétribue selon leur valeur.

Le voici, le Sage, le Savant !

 

140.     Ceux qui tuent leurs enfants sont perdus,

dans leur stupidité vide de sens.

Ils interdisent ce dont Allah les pourvoit,

en un imaginaire dressé contre Allah,

fourvoyés déjà, non guidés.

 

Moitié du Hizb Quinze

 

141.     Il fait croître les jardins, en treilles ou sans treilles,

les palmiers, les céréales.

Ils se nourrissent de leurs variétés.

Les oliviers, les grenades, semblables ou dissemblables:

Nourrissez-vous de leurs fruits quand ils fruitent.

Taxez-les le jour de la récolte,

ne soyez pas abusifs:

Il n’aime pas les abusifs.

 

142.     Les troupeaux vous fournissent portage et tissus.

Nourrissez-vous de ce dont Allah vous pourvoit.

Ne suivez pas les traces du Shaïtân,

le voilà: il est votre ennemi évident.

 

143.     Parmi les huit couples, deux d’ovins; deux de caprins.

Dis: « A-t-il interdit les deux mâles, ou les deux femelles,

ou ce que renferment les matrices des deux femelles ?

Inspirez-moi en science, si vous êtes sincères ! »

 

144.     Parmi les camelins, deux; parmi les bovins, deux.

Dis: « A-t-il interdit les deux mâles, ou les deux femelles,

ou ce que renferme les matrices des deux femelles ?

Étiez-vous témoins quand Allah vous l’a conseillé ? »

Qui fraude davantage que celui qui imagine, contre Allah,

un mensonge pour fourvoyer les humains sans science ?

Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs !

 

145.     Dis: « Je ne trouve pas, en ce qui m’a été révélé,

d’interdiction concernant la nourriture

dont ils se nourrissent,

sauf de manger une charogne ou du sang répandu,

ou de la viande de porc.

C’est une abomination, un dévoiement

de les vouer à un autre qu’Allah. »

Qui s’en nourrit par nécessité

n’est ni rebelle ni transgresseur.

Voici ton Rabb, clément, matriciel.

 

146.     À ceux qui judaïsent,

nous avons interdit toute bête ongulée.

Nous leur avons interdit

les graisses des bovins et des ovins,

sauf celles de leur dos, ou de leurs viscères,

ou celle qui est attachée aux os.

Voilà la rétribution de leur rébellion.

Nous sommes justes.

 

147.     S’ils t’accusent de mensonge, dis:

« Votre Rabb est doté de vastes matrices,

mais son châtiment ne saurait être détourné

du peuple des coupables.

 

148.     Ceux qui associent disent: « Si Allah l’avait décidé

nous n’aurions pas associé, pas plus que nos pères,

nous n’aurions rien d’interdit. »

Les Anciens mentaient ainsi

jusqu’à ce qu’ils aient goûté notre rigueur.

Dis: « Est-il chez vous quelque science ?

La manifesterez-vous pour nous ?

Vous ne suivez que l’imaginaire:

vous n’êtes que conjectures. »

 

149.     Dis: « À Allah, l’argument péremptoire !

S’il l’avait décidé, il vous aurait tous guidés ! »

 

150.     Dis: « Allons !

Vos témoins attesteront-ils qu’Allah a interdit cela ? »

S’ils en témoignent, ne témoigne pas avec eux.

Ne suis pas les passions de ceux qui nient nos Signes,

qui n’adhèrent pas à l’Autre monde,

et donnent des Égaux à leur Rabb.

 

Trois quarts du Hizb Quinze

 

151.     Dis: « Montez, je vous avertirai

de ce que votre Rabb vous interdit.

Ne Lui associez rien.

Excellez avec vos parents.

Ne tuez pas vos enfants par crainte de la misère.

Nous veillerons à votre subsistance comme à la leur. »

Éloignez-vous des vices, apparents ou cachés.

Ne tuez personne sans droit.

Allah l’interdit.

Voilà ce qu’il vous ordonne.

Peut-être discernerez-vous ?

 

152.     Ne touchez pas aux biens des orphelins,

avant leur majorité

si ce n’est pour leur bénéfice.

Remplissez la mesure et pesez avec exactitude.

Nous n’imposons à personne

plus qu’il ne peut porter.

Quand vous parlez, soyez équitables

même pour le bien d’un proche parent.

Remplissez le pacte d’Allah, cela, il vous l’ordonne.

Peut-être l’invoquerez-vous ?

 

153.     Voici mon chemin ascendant, suivez-le,

ne suivez pas les sentiers

qui vous séparent de son sentier.

Voilà ce qu’Il vous ordonne.

Peut-être frémirez-vous ?

 

154.     Nous avons donné l’Écrit à Mûssa,

perfection de ceux qui excellent,

élucidation de toute réalité,

guidance et matrice.

Peut-être adhéreront-ils

à la rencontre de leur Rabb ?

 

155.     Voici l’Écrit que nous avons fait descendre.

Il est béni, suivez-le et frémissez.

Peut-être serez-vous matriciés ?

 

156.     Direz-vous: « L’Écrit n’est descendu

que sur deux peuples avant nous:

voici, nous en ignorons les enseignements. »

 

157.     Ou direz-vous: « Si l’Écrit était descendu sur nous

nous aurions été mieux guidés qu’eux. »

Mais l’évidence de votre Rabb

vous est déjà parvenue

guidance et matrices.

Nul ne fraude davantage que le négateur

qui se détourne des Signes d’Allah.

Nous rétribuons ceux qui se détournent de nos Signes

par le châtiment du supplice dont plusieurs se détournaient.

 

158.     Qu’attendent-ils ?

Que les Messagers viennent à eux ?

Que ton Rabb vienne à eux ?

Qu’un Signe de ton Rabb vienne à eux ?

Un jour, un Signe de ton Rabb viendra,

mais il ne sera utile pour personne.

Alors nul n’adhérera, s’il n’adhérait avant,

ou s’il n’avait acquis le meilleur de son adhérence.

Dis: « Attendez-vous ? Nous attendons ! »

 

159.     Tu n’es responsable en rien

de ceux qui morcellent leur créance

et deviennent sectaires.

Leur sort appartient à Allah seul.

Il les informera de ce qu’ils faisaient.

 

160.     Qui vient avec l’excellence en aura le décuple.

Qui vient avec le mal recevra le même salaire.

Nul ne sera fraudé.

 

161.     Dis: « Me voici, mon Rabb me guide

sur le chemin ascendant,

créance érigée, doctrine d’Ibrâhim, le fervent:

Il n’est pas un associateur. »

 

162.     Dis: « Voici ma prière, mes rites:

ma vie, ma mort sont à Allah, Rabb des univers. »

 

163.     À Lui, pas d’associé. Tel est son ordre:

« Je suis le premier des pacifiés, al-muslimûna. »

 

164.     Dis: « Chercherais-je un autre Rabb qu’Allah ? »

Il est le Rabb de tout.

Chaque être n’acquiert que ce qu’il porte en lui,

et ne porte le portage de nul autre à porter.

Ensuite vers votre Rabb, votre Retour.

Il vous inspirera ce que vous étiez à troquer là.

 

165.     Il vous a institués califes de la terre,

il a élevé en rang certains d’entre vous

au-dessus des autres,

pour vous éprouver par ce qu’il vous donne.

Voici ton Rabb, prompt au châtiment,

le voici, clément, matriciel.

 

 

SOURATE 7.

 

LES HAUTEURS

AL-A‘RÂF

 

Les Hauteurs, Al-A‘râf, pluriel de ‘urf. Ce titre désigne traditionnellement les hauteurs – ou les murailles – qui séparent le jardin d’Allah – son « Paradis » – de la Géhenne où les coupables subissent la torture du Feu. Les As’habu-l-A‘râf, compagnons des hauteurs ou des murailles, identifient les élus ou les réprouvés à leurs traits: entre eux, ils se situent dans une sorte de purgatoire avant que leur sort définitif ne soit tranché. L’un des sens de la racine ‘arafa signifie questionner quelqu’un pour connaître son identité véritable. Riyâhu-l-a‘râf, « les souffles des hauteurs », proviennent des plus hauts sommets des ciels.

 

Cette septième sourate de deux cent six versets, proclamés à La Mecque (à l’exception des versets 163 -170 qui le furent à Médine), est titrée d’après ses versets 46 et 48. Son texte est l’un des plus problématiques du Coran.

 

Sourate 7.

 

LES HAUTEURS

AL-A‘RÂF

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Hizb Seize

 

1.     A. L. M. S. Alif. Lâm. Mîm. Sâd.

 

2.     Un Écrit descend vers toi.

Il ne suscitera nulle angoisse en ta poitrine

pour les alerter, en rappel pour les adhérents.

 

3.     Suivez ce qui vous est descendu de votre Rabb,

ne suivez aucun allié autre que Lui.

Vous l’invoquez peu.

 

4.     Nous avons détruit plusieurs cités,

abattant notre châtiment sur elles,

durant la nuit ou la méridienne.

 

5.     Elles disaient alors:

« Nous étions des fraudeurs ! »

 

6.     Nous avons interrogé ceux à qui ils étaient envoyés,

nous avons interrogé les Envoyés.

 

7.     Nous le relatons, le sachant,

car nous n’étions pas absents.

 

8.     La pesée aura lieu avec exactitude:

celui dont la pesée fera poids

sera avec les féconds.

 

9.     Celui dont la pesée sera légère

sera avec ceux qui se perdent

à frauder contre nos Signes.

 

10.     Nous vous avons établis sur terre,

nous y avons mis, pour vous, de quoi vivre:

vous êtes peu reconnaissants.

 

11.     Nous vous avons créés,

nous vous avons façonnés,

et nous avons dit aux Messagers:

« Prosternez-vous devant Adam. »

Ils se sont prosternés,

sauf Iblîs: il n’est pas de ceux qui se prosternent.

 

12.     Il dit: « Qu’est-ce qui t’empêche de te prosterner

quand je te l’ordonne ? »

Il dit: « Je suis bien meilleur que lui:

tu m’as créé de feu et lui d’argile. »

 

13.     Il dit: « Descends de là.

Tu ne seras pas à t’enorgueillir. Sors !

Te voilà parmi les moindres. »

 

14.     Il dit: « Fais-moi voir le Jour où ils ressusciteront. »

 

15.     Il dit: « Tu es parmi ceux qui seront visés. »

 

16.     Il dit: « Parce que tu m’as fait déchoir,

je les guette sur ton chemin ascendant.

 

17.     Je les guette, devant et derrière eux,

sur leur droite et leur gauche.

Tu ne trouveras chez la plupart,

aucune reconnaissance. »

 

18.     Allah dit: « Sors d’ici, honni, banni.

Je remplirai la Géhenne

avec tous ceux qui t’auront suivi.

 

19.     Ô Adam,

habite le Jardin, avec ton épouse,

mangez de ce que vous voudrez,

mais n’approchez pas de cet Arbre,

vous seriez, tous deux, des fraudeurs ! »

 

20.     Le Shaïtân leur chuchote à tous deux

de montrer, tous deux, leur sexe.

Il dit: « Votre Rabb vous a prohibé cet Arbre, à tous deux,

pour que vous ne soyez pas des Messagers:

vous seriez alors, vous deux, parmi les pérennisés. »

 

21.     Il leur jure: « Me voici, je suis un de vos conseilleurs. »

 

22.     Il les entraîne, tous deux, dans l’illusion.

Quand ils goûtent de l’Arbre,

leur sexe, à tous deux, leur apparaît,

et, vite, tous deux, le recouvrent des feuilles du Jardin.

Leur Rabb les appelle:

« Ne vous avais-je pas prohibé cet Arbre

et dit que le Shaïtân est, pour vous, un ennemi évident ? »

 

23.     Ils disent: « Notre Rabb, nous sommes lésés !

Si tu ne nous pardonnes pas et ne nous matricies pas,

nous serons perdus ! »

 

24.     Il dit: « Descendez en ennemis les uns contre les autres !

Pour vous, la terre ne sera

qu’un séjour de jouissances éphémères. »

 

25.     Il dit: « Vous y vivrez, vous y mourrez

et de là vous ressusciterez. »

 

26.     Ô fils d’Adam,

nous avons déjà descendu

un vêtement et des plumes, pour cacher votre sexe.

Mais le vêtement du frémissement,

c’est le meilleur, étant un des Signes d’Allah.

Peut-être l’invoqueront-ils ?

 

27.     Ô fils d’Adam,

que le Shaïtân ne vous dupe pas,

comme il a expulsé vos pères du Jardin,

arrachant leurs vêtements

pour faire voir leurs deux nudités.

Le voici, il vous voit, lui et sa bande,

là où vous ne le voyez pas.

Nous avons mis les Shaïtâns

pour alliés de ceux qui n’adhèrent pas.

 

28.     Quand ils commettent une perversité, ils disent:

« Nous imitons nos pères:

Allah nous l’ordonne ! »

Dis:

« Allah n’ordonne pas la perversité !

Direz-vous d’Allah ce que vous ne savez pas ? »

 

29.     Dis:

« Mon Rabb ordonne l’impartialité.

Relevez vos faces après toute prosternation,

implorez-le, intègres pour Lui en créance.

De même qu’il vous a créés, Il vous ressuscitera ! »

 

30.     La guidance pour les uns, l’égarement pour les autres !

Les Shaïtâns sont leurs alliés, non Allah.

Les voici, ils s’imaginaient être guidés !

 

Quart du Hizb Seize

 

31.     Ô fils d’Adam,

revêtez vos parures pour toutes vos prosternations.

Mangez, buvez sans être excessifs.

Allah n’aime pas les excessifs.

 

32.     Dis:

« Qui interdirait les parures d’Allah

créées pour les serviteurs,

les délices de toute sa provende ? »

Dis:

« Ils sont pour ceux qui adhèrent

à la vie de ce monde,

mais plus au Jour du Relèvement.

Ces Signes sont expliqués au peuple: ils sauront. »

 

33.     Dis:

« Voici, mon Rabb interdit

les perversions extérieures ou intimes,

le crime, l’oppression sans droit,

et que vous associiez à Allah

ce sur quoi Il n’a pas fait descendre de pouvoir:

ne dites pas d’Allah ce que vous ne savez pas ! »

 

34.     Toute matrie a son terme. Quand viendra leur terme,

ils ne pourront le reculer ni l’avancer d’une heure,

 

35.     Ô fils d’Adam,

si des Envoyés choisis parmi vous

répandent sur vous mes Signes,

ceux qui frémissent et se corrigent

ne craindront rien, ils ne s’affligeront pas !

 

36.     Ceux qui nient vos Signes s’enflent:

ils sont les Compagnons du Feu, là, en permanence !

 

37.     Qui fraude davantage que celui qui forge

contre Allah le mensonge et nie ses Signes ?

Leur part de l’Écrit les atteindra

quand les Envoyés viendront enfin à eux, pour les rétribuer.

Ils diront: « Qu’étiez-vous à implorer d’autres qu’Allah ! »

Ils diront: « Ils nous ont fourvoyés ! »

Et ils témoigneront, contre eux-mêmes,

qu’ils effaçaient Allah.

 

38.     Il dira: « Entrez dans le Feu,

auprès des matries de Djinns et d’humains

antérieures à vous et déjà disparues. »

Quand une matrie entrera, elle honnira l’autre,

et quand elles s’y retrouveront toutes,

la dernière dira à la première:

« Notre Rabb, pour nous avoir fourvoyés

donne-leur un double supplice de Feu. »

Il dira: « À tous, le double, mais n’en sachez rien. »

 

39.     Et les premiers diront aux derniers:

« Vous n’avez aucun avantage sur nous:

goûtez le supplice de ce que vous méritez. »

 

40.     Ceux qui nient nos Signes et s’enflent,

les portes des ciels ne s’ouvriront pas devant eux,

ils n’entreront pas au Jardin

avant qu’un chameau ne pénètre

dans le trou d’une aiguille.

Nous rétribuons ainsi les coupables.

 

41.     Dans la Géhenne, ils seront dans des lits

enfermés dans des gaines.

Nous rétribuons ainsi les fraudeurs.

 

42.     Ceux qui adhèrent et sont intègres

nous ne leur imposons que ce qu’ils peuvent porter ­

sont les Compagnons du Jardin, là, en permanence.

 

43.     Nous arracherons la jalousie de leur poitrine,

les fleuves couleront pour eux.

Ils diront: « Désirance d’Allah qui nous a guidés ici !

Nous n’aurions pas été guidés, si Allah ne l’avait fait.

Les Envoyés de notre Rabb sont venus avec la vérité. »

Il sera crié: « Oui, voici le Jardin:

vous en héritez pour ce que vous avez fait. »

 

44.     Les Compagnons du Jardin crieront

aux Compagnons du Feu:

« Nous avons vraiment trouvé

ce que notre Rabb nous préparait.

Avez-vous trouvé vraiment

ce que votre Rabb vous préparait ? »

Ils diront: « Oui ! »

L’Annonceur leur annoncera:

« Voilà la malédiction des fraudeurs,

 

45.     ceux qui s’écartaient du sentier d’Allah

et le rendaient tortueux,

en effaçant l’Autre monde !

 

46.     Entre les deux, il est un voile,

et sur les hauteurs, al-A‘râf,

des hommes les connaissent tous par leur identité. »

 

Moitié du Hizb Seize

 

47.     Les regards tournés

vers les Compagnons de la Géhenne, ils diront:

« Notre Rabb, ne nous rejette pas

parmi le peuple des fraudeurs ! »

 

48.     Les Compagnons d’al-A‘râf

appelleront les hommes qu’ils reconnaîtront à leur identité

et diront: « En quoi vous est-elle utile, votre rapacité,

ce dont vous vous enfliez ? »

 

49.     Les autres sont ceux ­ vous le juriez ­

qu’Allah ne saurait matricier:

« Entrez au Jardin sans peur, vous ne serez pas affligés. »

 

50.     Les Compagnons du Feu crieront

aux Compagnons du Jardin:

« Répandez de l’eau sur nous

ou de ce dont Allah vous pourvoit. »

Ils diront: « Non, Allah l’interdit aux effaceurs,

 

51.     qui prenaient leur créance

pour un divertissement, un jeu ».

Illusionnés par la vie de ce monde,

nous les oublions aujourd’hui

comme ils ont oublié la rencontre de leur Jour,

ce qu’ils faisaient

de nos Signes qu’ils récusaient.

 

52.     Déjà nous leur avions apporté un Écrit

intelligible, guidance et matrices

pour le peuple qui adhère.

 

53.     Que guettent-ils sinon son accomplissement ?

Le Jour où son accomplissement leur sera donné,

ceux qui l’avaient oublié diront:

« Les Envoyés de notre Rabb

sont venus avec la vérité.

Avons-nous des intercesseurs

qui intercéderont pour nous

ou redescendrons-nous

afin d’agir autrement qu’autrefois ? »

Ils s’étaient perdus,

fourvoyés en ce qu’ils imaginaient.

 

54.     Votre Rabb, c’est Allah.

Il a créé les ciels et la terre en six jours.

Ensuite, il s’est assis sur le Trône:

il recouvre le jour par la nuit qui le poursuit, avide.

Le soleil, la lune, les étoiles sont soumis à son ordre.

La création n’est-elle pas la sienne, et l’ordre ?

Il est béni, Allah, Rabb des univers !

 

55.     Implorez votre Rabb, humblement, secrètement.

Le voici, il n’aime pas les transgresseurs.

 

56.     Ne ravagez pas la terre après sa Réforme.

Implorez, dans la crainte et l’espoir:

les matrices d’Allah sont proches des excellents.

 

57.     Il envoie les vents annonciateurs de ses grâces,

ses mains, portant de lourdes nuées.

Nous les poussons vers la terre morte,

nous y faisons descendre l’eau:

nous faisons sortir tous les fruits,

comme nous ferons sortir les morts.

Peut-être vous souviendrez-vous ?

 

58.     Le bon pays sort ses germinations

avec la permission de son Rabb.

Du mauvais ne sort rien que de chétif.

Nous détaillons ainsi les Signes

pour le peuple reconnaissant.

 

59.     Nous avions envoyé Nûh à son peuple.

Il dit: « Ô peuple ! Servez Allah.

Pour vous, pas d’Ilah, sauf Lui !

Je crains pour vous le supplice du Jour immense ! »

 

60.     Le Conseil du peuple dit:

« Nous te voyons dans un égarement évident ! »

 

61.     Il dit: « Ô peuple,

pas dans l’égarement !

Je suis un Envoyé du Rabb des univers ! »

 

62.     « Je vous communique les Messages de mon Rabb,

et vous les conseille,

sachant d’Allah ce que vous ne savez pas.

 

63.     Vous étonnez-vous que mémoire de votre Rabb

vous vienne d’un homme pris parmi vous

pour vous rappeler et vous faire frémir,

afin que vous soyez matriciés ? »

 

64.     Mais ils le traitent de menteur !

Nous le sauvons avec les siens dans une felouque,

engloutissant ceux qui niaient nos Signes:

Le voilà, ce peuple aveugle.

 

Trois quarts du Hizb Seize

 

65.     Aux ‘Âd, leur frère Hûd dit: « Ô peuple,

servez Allah ! Pour vous pas d’Ilah sauf Lui:

ne frémirez-vous pas ? »

 

66.     Le Conseil dit à ceux de son peuple qui effaçaient:

« Te voyant dans ta folie,

nous te considérons comme un menteur ! »

 

67.     Il dit: « Ô peuple,

en moi, pas de folie:

je suis un Envoyé du Rabb des univers.

 

68.     Je vous communique les Messages de mon Rabb,

en conseiller sûr. »

 

69.     Vous étonnez-vous que Mémoire de votre Rabb

vous vienne d’un homme parmi vous

pour vous rappeler de l’invoquer ?

Après le peuple de Nûh,

Il a fait de vous des califes

et accru pour vous, la mesure de la création.

N’invoquez nul autre qu’Allah.

Peut-être serez-vous féconds.

 

70.     Es-tu venu à nous pour que nous servions

Allah, Lui, l’unique,

et que nous abandonnions ceux que nos pères servaient ?

Donnes-nous ce que tu nous promets,

si tu es parmi les justes.

 

71.     Il dit: « De votre Rabb, que déferlent sur vous

l’abomination et le supplice !

Me contesterez-vous les noms

dont vous et vos pères les dénommiez ?

Allah ne les a pas fait descendre munis de pouvoir.

Attendez ! Je suis avec vous parmi les guetteurs ».

 

72.     Nous l’avons sauvé avec les siens en don matriciel.

Nous avons exterminé jusqu’au dernier

ceux qui niaient nos Signes et n’adhéraient pas.

 

73.     Aux Thamûd, le frère Sâlih dit: « Ô mon peuple,

servez Allah ! Pour vous, pas d’Ilah sauf Lui.

L’évidence de votre Rabb vous est parvenue.

La Chamelle d’Allah est un Signe pour vous.

Laissez-la paître sur la terre d’Allah,

ne lui faites pas de mal.

Un supplice grandiose vous saisirait.

 

74.     Souvenez-vous: Il a fait de vous des califes.

Après les ‘Âd, il vous a installés sur terre,

en des plaines où vous construisiez des châteaux

creusant les montagnes de maisons.

Commémorez seulement Allah

ne semez pas de ravages sur terre. »

 

75.     Le Conseil de ceux qui s’enflaient, parmi son peuple,

dit à ceux d’entre eux qui, affaiblis, adhéraient:

« Sâlih est envoyé par son Rabb, le savez-vous ? »

Ils disent: « Voici, nous adhérons

à ce pour quoi il est envoyé. »

 

76.     Ceux qui s’étaient enflés disent:

« Nous renions ce à quoi vous adhérez. »

 

77.     Ils mutilent la Chamelle,

méprisant l’ordre de leur Rabb, et disent:

« Ô Sâlih,

donne-nous ce que tu nous a promis,

si tu es un Envoyé. »

 

78.     Alors le cataclysme les prend:

au matin, ils gisent dans leur demeure.

 

79.     Sâlih se détourne d’eux et dit:

« Ô peuple,

je vous ai avertis du Message de mon Rabb,

je vous ai conseillés,

mais vous n’aimez pas les conseillers. »

 

80.     Et Lût, quand il dit à son peuple:

« En venez-vous à une perversion

telle que nul, dans les univers,

n’en avait commise ?

 

81.     Vous coïtez avec des hommes, lascivement,

plutôt qu’avec des femmes...

vous n’êtes qu’un peuple criminel. »

 

82.     Et quelle est la réponse de son peuple, sinon de dire:

« Expulsez-les de votre cité. »

Les voilà, les humains qui prétendent se purifier !

 

83.     Nous l’avons sauvé, lui et les siens,

à l’exception de sa femme:

elle était parmi les retardataires.

 

84.     Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie mortelle:

vois quel est le châtiment des coupables !

 

85.     Aux Madyan, leur frère Shu‘aïb dit: « Ô peuple,

servez Allah. Pour vous, pas d’Ilah, sauf Lui.

L’évidence de votre Rabb vous est déjà parvenue.

Mesurez et pesez avec exactitude,

ne lésez pas les humains dans leurs biens,

ne ravagez pas la terre après sa Réforme:

ce serait mieux pour vous si vous adhériez !

 

86.     Ne vous postez pas sur les chemins pour menacer,

et écarter du sentier d’Allah ceux qui adhèrent,

souhaitant qu’il soit tortueux.

Rappelez-vous ! Quand vous étiez peu,

il vous a multipliés.

Contemplez quel est le châtiment des corrupteurs.

 

87.     Si un parti parmi vous

adhère à celui que j’ai envoyé

et un parti n’adhère pas à lui,

persévérez, jusqu’à ce qu’Allah

soit votre juge:

Il est le meilleur des juges. »

 

Fin du Djûz Huitième

 

Djûz Neuvième

 

Hizb Dix-sept

 

88.     Le Conseil, ceux de son peuple qui s’étaient enflés, dit:

« Nous t’expulsons de notre cité, ô Shu‘aïb,

avec ceux qui adhèrent à ce que tu penses,

à moins que vous ne reveniez à notre doctrine. »

Il dit: « Eh quoi, même si nous la détestons ?

 

89.     Nous forgerions déjà un mensonge contre Allah

si nous revenions à votre doctrine !

Après qu’Allah nous en ait délivré,

nous n’y reviendrons que si Allah, notre Rabb, le décide.

Notre Rabb embrasse tout avec science.

Nous nous appuyons sur Allah.

Notre Rabb nous introduit, nous et notre peuple.

En vérité, tu es le meilleur des introducteurs. »

 

90.     Le Conseil de ceux qui effacent parmi son peuple dit:

« Suivez Shu‘aïb et vous serez perdus ! »

 

91.     Et le cataclysme les prend:

au matin, ils gisent dans leurs demeures.

 

92.     Ceux qui reniaient Shu‘aïb,

sont comme s’ils n’avaient jamais habité là:

Ceux qui reniaient Shu‘aïb sont perdus.

 

93.     Shu‘aïb se détourne d’eux et dit: « Ô mon peuple,

je vous ai transmis le message de mon Rabb,

je vous ai conseillé:

comment pâtirai-je d’un peuple d’effaceurs ? »

 

94.     Nous n’avons pas envoyé de Nabi, à une cité

sans accabler ses tentes de malheurs et de calamités,

pour qu’elles deviennent humbles, peut-être !

 

95.     Ensuite, nous avons fait suivre le malheur par le bonheur,

si bien qu’ils ont oublié et dit:

« Bonheur et adversité ont aussi visité nos pères. »

Et nous les avons emportés soudain,

alors qu’ils ne s’y attendaient pas.

 

96.     Si les tentes de la cité avaient adhéré et frémi,

nous aurions ouvert pour elles

la bénédiction des ciels et de la terre.

Mais elles ont menti

et nous les avons châtiées par leurs propres actions.

 

97.     Dans les tentes de la cité croient-ils que notre malheur

ne les atteindra pas, endormis dans leurs maisons ?

 

98.     Ou bien, les tentes de la cité

croient-ils que notre malheur

ne les atteindra pas en plein jour,

tandis qu’ils se divertissent ?

 

99.     Croient-ils au stratagème d’Allah ?

Seul le peuple des perdants

ne croit pas au stratagème d’Allah ?

 

100.     N’est-ce pas une guidance

pour ceux qui ont hérité de la terre,

après la disparition de ses tentes, les premières ?

Si nous le décidions, nous les chasserions pour leurs crimes,

nous mettrions un sceau sur leur coeur

et ils n’entendraient plus rien.

 

101.     Voilà les cités dont nous te narrons l’histoire:

leurs Envoyés étaient déjà venus à elles, avec des preuves,

mais elles n’adhéraient pas à ce qu’elles niaient auparavant.

Allah scelle ainsi le coeur des effaceurs.

 

102.     Nous avons trouvé la plupart d’entre eux

démunis de tout pacte,

mais pourvus, pour la plupart, de dévoiements.

 

103.     Après eux, nous avons envoyé Mûssa, avec nos Signes,

à Pharaon et à son Conseil.

Ceux-ci les ont trahis.

Vois quel est le châtiment des perdants !

 

104.     Mûssa dit: « Ô Pharaon,

je suis un Envoyé du Rabb des univers.

 

105.     Je ne dis véritablement d’Allah que la vérité.

Je suis déjà venu avec une preuve de votre Rabb.

Renvoie les Fils d’Isrâ’îl avec moi. »

 

106.     Il dit: « Si tu viens avec un Signe,

montre-le donc, si tu es un juste. »

 

107.     Il jette son bâton: il se transforme en vrai dragon.

 

108.     Il étend sa main et la voici,

blanche pour les spectateurs qui la voient.

 

109.     Le Conseil du peuple de Pharaon dit:

« C’est un sorcier habile.

 

110.     Il veut vous expulser de votre terre.

Qu’ordonnez-vous ? »

 

111.     Ils disent: « Temporise avec lui et son frère !

Envoie des agents dans les cités.

 

112.     Ils t’amèneront tous les sorciers. »

 

113.     Et les sorciers viennent auprès de Pharaon.

Ils disent: « Recevrons-nous un salaire,

si nous sommes vainqueurs ? »

 

114.     Il dit: « Voici, vous serez au nombre de mes proches. »

 

115.     Ils disent: « Ô Mûssa,

est-ce à toi de lancer le premier, ou à nous ? »

 

116.     Il dit: « Lancez ! »

Quand ils lancent, ils ensorcellent les yeux humains

et les terrifient de leur sorcellerie grandiose.

 

Quart du Hizb Dix-sept

 

117.     Nous le révélons à Mûssa: « Lance ton bâton ! »

Et il engloutit ce qu’ils avaient inventé.

 

118.     La vérité déferle: ce qu’ils avaient fait s’effondre.

 

119.     Vaincus, ils se rabougrissent,

 

120.     les sorciers abattus, prosternés.

 

121.     Ils disent: « Nous adhérons au Rabb des univers,

 

122.     le Rabb de Mûssa et d’Hârûn. »

 

123.     Pharaon dit: « Adhérerez-vous à Lui

avant que je ne vous le permette ?

Vous avez machiné cette machination

pour expulser les tentes de la cité !

Vous le saurez bientôt.

 

124.     Je ferai couper vos mains et vos pieds, en alternance,

avant de vous crucifier tous. »

 

125.     Ils disent: « Nous voici,

nous nous tournons vers notre Rabb ! »

 

126.     Tu ne te venges de nous

que parce que nous avons adhéré aux Signes de notre Rabb,

quand ils nous sont parvenus.

Notre Rabb, répands sur nous la constance,

et rappelle-nous à Toi, en pacifiés.

 

127.     Le Conseil du peuple de Pharaon dit:

« Laisseras-tu Mûssa et son peuple

corrompre la terre et t’abandonner, toi et tes Ilahs ! ? »

Il dit: « Tuons leurs fils et laissons vivre leurs femmes.

Nous les dominerons et nous deviendrons invincibles. »

 

128.     Mûssa dit à son peuple:

« Implorez Allah, persévérez.

La terre est à Allah,

Il en fait hériter qui il décide parmi ses serviteurs:

La rétribution est aux frémissants ! »

 

129.     Ils disent: « Nous souffrions

avant que tu ne viennes à nous,

autant qu’après ta venue. »

Il dit: « Peut-être votre Rabb fera-t-il périr votre ennemi

pour que vous preniez sa place sur terre:

il verra comment vous agirez. »

 

130.     Déjà, nous avons frappé les Tentes de Pharaon

pendant les années de disette, sans fruits.

Peut-être s’en souviendront-elles ?

 

131.     Quand un bonheur leur arrive, ils disent:

« C’est à nous. »

Mais si un malheur leur échoit,

ils l’attribuent à Mûssa et aux siens.

Mais quoi ? ! Les augures dépendent d’Allah,

or, pour la plupart, ils ne le savent pas.

 

132.     Ils disent: « Quelques Signes que tu puisses nous donner

pour nous ensorceler,

nous n’adhérerons pas à toi ».

 

133.     Nous avons envoyé contre eux le déluge, le criquet,

le pou, le crapaud, le sang, des Signes perceptibles.

Mais ils se sont enflés en peuple coupable.

 

134.     Quand le malheur déferle sur eux, ils disent:

« Ô Mûssa, implore pour nous ton Rabb

en vertu de ton alliance avec Lui.

Si tu écartes de nous le malheur, nous adhérerons à toi,

et nous renverrons avec toi les Fils d’Isrâ’îl. »

 

135.     Quand nous écartons d’eux le malheur:

au terme de l’alerte, ils se dédisent.

 

136.     Nous nous vengeons d’eux,

nous les engloutissons dans la Mer,

pour avoir nié nos Signes

auxquels ils étaient inattentifs.

 

137.     Nous avons fait hériter

au peuple de ceux qu’ils opprimaient,

l’Orient de la terre et son Occident que nous avions bénis.

L’excellente parole de ton Rabb pour les Fils d’Isrâ’îl

s’accomplit en leur constance.

Nous avons anéanti ce que Pharaon et son peuple

avaient inventé et ce qu’ils fabriquaient.

 

138.     Nous avons fait traverser la mer aux Fils d’Isrâ’îl.

Ils viennent vers un peuple enchaîné à ses idoles.

Ils disent: « Ô Mûssa,

fais-nous un Ilah identique à leurs Ilahs. »

Il dit: « Vous voilà, peuple d’insensés ! »

 

139.     Caduc est ce en quoi ils sont,

et nul ce qu’ils font.

 

140.     Il dit: « Hormis Allah, chercherais-je pour vous des Ilahs ?

Il vous a favorisés plus que les univers ! »

 

141.     Quand nous vous avons sauvé de la gent de Pharaon,

ils vous infligeaient les pires supplices,

ils tuaient vos fils et laissaient vivre vos femmes:

c’était pour vous une grandiose épreuve du Rabb.

 

Moitié du Hizb Dix-sept

 

142.     Nous avons convoqué Mûssa trente jours, plus dix.

La rencontre avec son Rabb dura quarante nuits.

Mûssa dit à son frère Hârûn:

« Remplace-moi auprès de mon peuple,

corrige-le: ne suis pas le sentier des dévoyés. »

 

143.     Quand Mûssa vient à notre rencontre:

son Rabb lui parle

et dit: « Rabb, fais-moi voir, je te contemplerai. »

Il dit: « Tu ne me verras pas,

mais regarde vers la montagne figée.

Si elle reste immobile à sa place, tu me verras. »

Quand son Rabb apparaît sur la montagne, il la pulvérise.

Mûssa tombe foudroyé.

Quand il revient à lui, il dit:

« Gloire à toi !

Je fais retour vers toi, moi, le premier des adhérents !... »

 

144.     Il dit: « Ô Mûssa,

je t’ai choisi de préférence à tous les humains

pour mon Message et pour ma Parole.

Prends ce que je te donne.

Sois parmi les reconnaissants. »

 

145.     Nous avons écrit pour lui, sur les Tables, toute l’exhortation,

l’explication de tout: « Prends-les, avec force.

Ordonne à ton peuple d’en accueillir l’excellence.

Je vous ferai voir la demeure des dévoyés. »

 

146.     J’écarterai de mes Signes

ceux qui s’enflent sur terre, sans vérité.

S’ils voient un signe, ils n’y adhèrent pas,

s’ils voient le sentier de rectitude,

ils ne le prennent pas pour sentier,

mais s’ils voient le sentier d’aberration,

ils le prennent pour sentier,

cela parce qu’ils nient nos Signes:

ils y sont inattentifs.

 

147.     Ceux qui nient nos Signes

et la Rencontre de l’Autre monde tarissent leurs oeuvres.

Seront-ils rétribués pour ce qu’ils font ?

 

148.     Le peuple de Mûssa, derrière lui, prend ses bijoux,

et en fait un Veau mugissant auquel il se colle.

Ne voient-ils pas qu’il ne leur parle pas,

qu’il ne les guide pas sur le sentier ?

Ils le prennent par fraude.

 

149.     Quand il tombe entre leurs mains,

ils voient qu’ils se sont fourvoyés.

Ils disent: « Si notre Rabb ne nous matricie pas,

s’il ne nous pardonne pas, nous sommes perdus. »

 

150.     Quand Mûssa revient vers son peuple, courroucé, affligé,

il dit: « Vous m’avez remplacé !

Arrière, exécrables créatures !

Vous avez violé l’ordre de votre Rabb ! »

Il jette les Tables, prend son frère par la tête

et, l’entraînant vers lui, dit:

« Fils de ma mère,

le peuple m’a humilié ! Ils m’ont presque tué !

Que mes ennemis ne se réjouissent pas de moi:

ne me mets pas parmi le peuple des fraudeurs. »

 

151.     Il dit: « Rabb, pardonne-moi avec mon frère:

accueille-nous en tes matrices,

Toi, le plus matriciant des matriciels. »

 

152.     Voici, nous répandrons sur ceux qui ont pris le Veau,

le supplice de leur Rabb,

l’avilissement dans la vie de ce monde:

nous rétribuons ainsi les imposteurs.

 

153.     Pour ceux qui agissent mal puis font Retour et adhèrent,

ton Rabb est clément, matriciel.

 

154.     Quand la colère de Mûssa se calme,

il saisit les Tables de guidance matricielle,

écrites pour ceux qui appréhendent leur Rabb.

 

155.     Mûssa choisit, parmi son peuple,

soixante-dix hommes à Notre rencontre.

Quand le cataclysme les emporte,

il dit: « Si tu l’avais décidé,

tu les aurais déjà fait périr avec moi.

Nous feras-tu périr pour ce que font,

parmi nous, des hommes stupides ?

Ceci n’est qu’une épreuve de ta part,

par elle, tu diriges qui tu décides

et tu guides qui tu décides, Toi, notre protecteur.

Sois clément avec nous, matricie-nous,

Toi, le meilleur des indulgents.

 

Trois quarts du Hizb Dix-sept

 

156.     Inscris-nous en ce monde

et dans l’Autre pour le bien:

voici, nous te glorifions. »

Il dit:

« Mon supplice fond sur qui je décide,

mes grâces englobent tout.

Je les donne à ceux qui frémissent et donnent la dîme,

adhérant à nos Signes,

 

157.     et à ceux qui suivent l’Envoyé:

ils trouvent, chez eux, le Nabi des matries,

mentionné dans la Tora et l’Évangile.

Il leur ordonne le convenable

et leur interdit le blâmable,

Il leur prescrit le bien et leur proscrit le mal,

Il les libère de leurs liens et de leurs entraves.

Ceux qui adhèrent à Lui, l’aident, le secourent,

suivent la lumière qui est descendue avec lui:

tels sont les féconds. »

 

158.     Dis: « Ohé, les humains,

je suis l’Envoyé d’Allah, pour vous tous:

à lui le Royaume des ciels et de la terre.

Pas d’Ilah sauf Lui: Il ressuscite et fait mourir.

Adhérez à Allah et à son Envoyé, le Nabi des gentils.

Lui qui adhère à Allah et ses paroles,

suivez-le !

Peut-être serez-vous guidés. »

 

159.     Dans le peuple de Mûssa, une communauté

se guide dans la vérité:

grâce à elle, ils seront justifiés.

 

160.     Nous les avons divisés en douze tribus,

des communautés.

Nous le révélons à Mûssa, quand son peuple le sollicite:

« Frappe le rocher de ton bâton. »

Il en jaillit douze sources.

Chaque humain sait alors où boire.

Nous les obombrons, d’une nuée, au-dessus d’eux,

et faisons descendre sur eux la manne et les cailles:

« Mangez des biens dont nous vous pourvoyons. »

Ils ne nous ont pas lésés,

mais ils se lésaient eux-mêmes.

 

161.     ... Et quand il leur est dit: « Habitez cette cité

et mangez de ses fruits, librement... »

Dites: « Pardon », et entrez par la porte, prosternés.

Nous pardonnerons vos fautes

et nous comblerons les excellents.

 

162.     Ceux qui fraudent, parmi eux, tronquent:

ils disent un autre dire que celui qui leur a été dit.

Nous répandons sur eux le courroux des ciels,

à cause de leurs fraudes.

 

163.     Interroge-les sur la cité riveraine de la mer:

quand ils célébraient le shabbat,

leurs poissons leur étaient fournis le jour de leur shabbat,

sans avoir été pêchés.

Le jour où ils ne célébraient pas le shabbat,

ils ne leur étaient pas fournis.

Ainsi nous les éprouvions

parce qu’ils étaient des dévoyés.

 

164.     Quand une de leurs communautés dit:

« Pourquoi exhortez-vous un peuple

qu’Allah va faire périr et plonger dans leur supplice,

un supplice grandiose ? »

Ils disent: « C’est notre excuse devant votre Rabb.

Peut-être frémiront-ils. »

 

165.     Après qu’ils eurent oublié ce qu’ils devaient commémorer,

nous délivrons ceux qui avaient banni le mal,

et nous prenons, dans le pire supplice,

ceux qui avaient fraudé,

parce qu’ils s’étaient dévoyés.

 

166.     Quand ils méprisent ce que nous avions interdit,

Nous leur disons: « Soyez des singes abjects. »

 

167.     Quand ton Rabb annonce qu’il suscitera contre eux,

jusqu’au jour du Relèvement,

un persécuteur qui leur infligera le malheur d’un supplice,

voici, ton Rabb est prompt au châtiment,

Le voici, clément, matriciel.

 

168.     Nous les divisons sur terre en matries,

certaines intègres, d’autres exclues de la rectitude.

Nous les éprouvons par des bonheurs et des malheurs.

Peut-être reviendront-ils ?

 

169.     Après eux, des successeurs héritent de l’Écrit,

mais ils escroquent

en disant: « Il nous pardonnera ! »

Mais, si une nouvelle occasion se présente à eux,

ils la saisissent.

Le pacte de l’Écrit n’a-t-il pas été fait contre eux,

afin de ne dire devant Allah que la vérité ?

Ils ont étudié ce qui y est.

La demeure, l’Autre, est meilleure

pour ceux qui frémissent:

ne le discernez-vous pas ?

 

170.     Ceux qui saisissent l’Écrit et élèvent la prière...

Certes, Nous ne laisserons pas se perdre

le salaire des intègres...

 

Hizb Dix-huit

 

171.     Quand nous soulevons le Mont au-dessus d’eux,

comme s’il était une ombre,

ils s’imaginent qu’il tombera sur eux:

« Prenez par force ce que nous vous donnons,

souvenez-vous de ce qui y est.

Peut-être frémirez-vous ? »

 

172.     Quand ton Rabb tire des reins des fils d’Adam,

leur descendance, il les fait témoigner contre eux-mêmes:

« Ne suis-je pas votre Rabb ? »

Ils disent: « Oui, nous en témoignons ! »

Vous ne direz pas au jour du Relèvement:

« Voici, nous étions inattentifs à cela ! »

 

173.     Vous ne direz pas:

« Nos pères, jadis, avaient associé.

Nous, leur descendance,

nous ferais-tu périr à cause des faussaires ? »

 

174.     Nous percevons ainsi les Signes.

Peut-être reviendront-ils ?

 

175.     Raconte-leur l’histoire de celui

à qui nous avions donné nos Signes et qui s’en détourna.

Le Shaïtân le poursuivit et l’égara.

 

176.     Si nous l’avions voulu, nous l’aurions relevé,

mais il s’attacha à la terre, asservi à sa passion,

comme un chien: si tu l’attaques, il grogne,

et si tu l’abandonnes, il grogne:

ainsi du peuple qui rejette nos Signes.

Récite ce récit.

Peut-être méditeront-ils ?

 

177.     Le peuple qui nie nos Signes est un exemple vicié:

ils sont à se léser eux-mêmes.

 

178.     Celui qu’Allah guide est bien guidé,

Celui qu’il fourvoie est avec les perdants.

 

179.     Aussi nous faisons demeurer en Géhenne

nombre de Djinns et d’humains.

Ils ont des coeurs, mais ne comprennent pas.

Ils ont des yeux, mais ne voient pas.

Ils ont des oreilles, mais n’entendent pas.

Les voilà comme un troupeau ou plus fourvoyés encore.

Les voilà inattentifs !

 

180.     Allah détient les noms de l’excellence.

Invoquez-les, abandonnez ceux qui blasphèment ses noms;

ils seront rétribués pour ce qu’ils font.

 

181.     Parmi ceux que nous avons créés, il est une matrie

impartiale qui se guide selon la vérité.

 

182.     Ceux qui nient nos Signes,

nous les atteindront là où ils ne s’attendent pas.

 

183.     Je sursois encore pour eux: voici, mon stratagème est sûr.

 

184.     Ne méditent-ils pas ?

Leur acolyte n’est pas un Djinn,

oui, il est seulement un alerteur authentique.

 

185.     Ne contemplent-ils pas le Royaume des ciels et de la terre,

tout ce qu’Allah crée ?

Leur terme est peut-être proche déjà.

Quelle geste ! Après elle, adhéreront-ils ?

 

186.     Celui qu’Allah fourvoie reste sans guide:

plongé dans sa rébellion, celle-ci l’aveugle.

 

187.     Ils t’interrogent sur l’heure: « Pour quand, sa venue ? »

Dis: « Seul mon Rabb le sait.

Lui seul la manifestera à son temps,

elle s’appesantira sur les ciels et la terre.

Elle viendra soudain. »

Ils t’interrogent comme si tu en étais averti.

Dis: « Cette science n’est que chez Allah:

la plupart des humains ne savent pas. »

 

188.     Dis: « Je ne détiens pour moi ni profit ni perte,

mais ce que décide Allah.

Si j’étais à connaître le mystère,

je surabonderais de bien,

le mal ne me toucherait pas,

mais je ne suis qu’un alerteur, qu’un annonciateur

pour un peuple qui adhère. »

 

Quart du Hizb Dix-huit

 

189.     C’est Lui qui vous a créés d’un être unique.

De Lui, il a pris son épouse, pour rester avec elle.

Quand il l’étreint, elle porte,

elle chemine avec sa portée légère.

Quand elle grossit, ils implorent Allah, leur Rabb:

« Donnes-nous un fils intègre,

nous te serons reconnaissants. »

 

190.     Quand il le leur donne, intègre,

ils lui accolent des associés, malgré le don qu’Il leur a fait.

Mais Allah, souverain, est au-dessus de ce qui lui est associé.

 

191.     Lui associeront-ils ce qui ne crée rien,

mais est lui-même créé ?

 

192.     Ces Associés ne peuvent leur apporter de secours

ni les secourir.

 

193.     Si vous les implorez pour la guidance,

ils ne vous suivent pas.

Il leur est égal que vous les imploriez

ou que vous vous taisiez.

 

194.     Ceux que vous implorez, en-dehors d’Allah,

sont des Serviteurs comme vous. Implorez-les,

ils vous exauceront, si vous êtes véridiques ! »

 

195.     Ont-ils des pieds pour marcher ?

Ont-ils des mains pour saisir ?

Ont-ils des yeux pour voir ?

Ont-ils des oreilles pour entendre ?

Dis: « Implorez vos Associés, puis rusez avec moi,

mais ne m’attendez pas. »

 

196.     Voici mon protecteur, Allah:

Il a descendu l’Écrit,

Lui, le protecteur des intègres.

 

197.     Ceux que vous implorez en dehors de Lui

ne peuvent vous apporter de secours ni vous secourir.

 

198.     Si vous les implorez pour la guidance,

ils n’entendent pas.

Tu les vois: ils te regardent,

mais ne te contemplent pas.

 

199.     Pratique le pardon,

ordonne le convenable,

écarte-toi des ignares.

 

200.     Si le Shaïtân te tente,

réfugie-toi en Allah,

le voici, l’Entendeur, le Savant.

 

201.     Ceux qui frémissent,

s’ils sont hallucinés par le Shaïtân,

ils invoqueront Allah et deviendront clairvoyants.

 

202.     Leurs frères sont plongés dans une erreur,

dont ils ne reviendront pas.

 

203.     Quand tu ne leur donnes pas de Signe, ils disent:

« Eh quoi, tu n’en apportes pas ? »

Dis:

« Je ne fais que suivre

ce qui m’est révélé par mon Rabb. »

Telle est la clairvoyance de votre Rabb,

guidance et matrice pour un peuple qui adhère.

 

204.     Si l’Appel ­ al-Qur’ân ­ est annoncé, entendez-le.

Faites silence, peut-être serez-vous matriciés.

 

205.     Commémore ton Rabb en toi-même, humble et craintif,

sans emphase, à mi-voix, matin et soir.

Ne sois pas parmi les inattentifs.

 

206.     Ceux qui sont chez ton Rabb

ne s’enflent pas à son service:

ils le glorifient et, pour Lui, se prosternent.

 

 

SOURATE 8.

 

LES BUTINS

AL-’ANFÂL

 

Les soixante-quinze versets de cette sourate ont été proclamés à Médine, après le combat de Badr (mars 622). La victoire sur les quraïshites soulève les problèmes posés par la guerre et le butin pris sur l’ennemi: prisonniers, armes, bagages, chevaux et troupeaux.

 

La sourate est, dans l’ordre chronologique, la quatre-vingt-huitième. Al-’Anfâl: en vieil arabe, le mot nafal signifie surplus, supplément, gratification et, par extension, l’excédent de richesse et de puissance qu’apporte le butin pris à l’ennemi. La dispute s’éleva entre les guerriers qui prétendaient tout prendre pour eux et leurs assistants qui voulaient leur part. La loi ordonnera une répartition égale pour tous, après prélèvement d’un cinquième pour l’ensemble du peuple. On suppose que les versets 30 à 36 ont été proclamés à La Mecque.

 

Sourate 8.

 

LES BUTINS

AL-’ANFÂL

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Dix-huit

 

1.     Ils t’interrogent sur les butins.

Dis: « Les butins sont à Allah et à son Envoyé ! »

Frémissez d’Allah, corrigez ce qui est entre vous.

Obéissez à Allah et à son Envoyé,

si vous êtes des adhérents. »

 

2.     Les adhérents, ce sont

ceux qui invoquent Allah,

et dont les coeurs frissonnent

quand les Signes sont étalés devant eux.

En leur plus profond amen,

ils se remettent à leur Rabb,

 

3.     élèvent la prière

et prodiguent ce dont nous les pourvoyons.

 

4.     Tels sont les vrais adhérents.

Chez leur Rabb, ils sont aux degrés du pardon,

avec une généreuse provende.

 

5.     Comme ton Rabb t’a fait sortir de ta maison,

nanti de la vérité,

à laquelle certains adhérents répugnent,

 

6.     ils te querellent pour cette vérité,

malgré son évidence,

comme s’ils étaient poussés vers la mort:

ils observent !

 

7.     Quand Allah vous promettait

qu’une des deux troupes se rendrait à vous,

vous prétendiez que seuls

les moins redoutables le feraient.

Mais Allah voulait authentifier la vérité de ses paroles

et exterminer les effaceurs, jusqu’au dernier,

 

8.     pour authentifier la vérité et anéantir la fausseté,

en dépit des coupables.

 

9.     Quand vous appelez votre Rabb, il vous répond:

« Me voici, je vous renforce

avec une suite de mille Messagers. »

 

10.     Allah n’a fait qu’une annonce pour rasséréner vos coeurs.

D’où vient l’aide, sinon d’Allah ?

Voici, Allah, puissant, sage.

 

11.     Quand le sommeil vous enveloppe et vous sécurise,

il fait descendre sur vous, du ciel,

l’eau de votre purification

pour que s’enfuie de chez vous la souillure du Shaïtân,

pour lier vos coeurs et affermir vos talons.

 

12.     Quand votre Rabb annonce aux Messagers:

« Me voici, je suis avec vous, affermissez ceux qui adhèrent.

Je jetterai au coeur des effaceurs la panique.

Frappez sur les nuques ! Frappez toutes leurs phalanges ! »

 

13.     Cela, parce qu’ils se sont séparés d’Allah et de son Envoyé:

pour qui se sépare d’Allah et de son Envoyé,

voici, Allah, inexorable au châtiment.

 

14.     Vous voilà ! Goûtez-le !

Oui, le supplice du Feu est pour les effaceurs d’Allah.

 

15.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous rencontrez ceux qui effacent,

avancez, ne leur tournez pas le dos.

 

16.     Qui leur tournera le dos, ce jour-là,

sauf pour revenir au combat,

ou pour rallier la troupe ­,

encourt le courroux d’Allah.

Son refuge: la Géhenne, le pire devenir.

 

17.     Vous ne les avez pas tués, c’est Allah qui les a tués.

Quand tu as tiré, ce n’est pas toi qui as tiré,

c’est Allah qui a tiré pour éprouver les adhérents

par l’excellente épreuve venue de Lui.

Voici, Allah, entendeur, savant !

 

18.     Vous voilà ! Oui, Allah anéantit le piège des effaceurs.

 

19.     Si vous recherchiez le triomphe,

le triomphe est déjà venu à vous.

Si vous renoncez, c’est mieux pour vous.

Si vous recommencez, nous recommencerons.

Votre masse ne vous servira de rien, fût-elle nombreuse

Voici, Allah est avec les adhérents.

 

20.     Ohé, ceux qui adhèrent,

obéissez à Allah et à son Envoyé,

ne vous détournez pas de Lui,

vous qui entendez.

 

Trois quarts du Hizb Dix-huit

 

21.     Ne soyez pas comme ceux qui disent: « Nous entendons »,

mais n’entendent pas.

 

22.     Voici, les pires bêtes, chez Allah,

sont les sourds et les muets qui ne discernent rien.

 

23.     Si Allah avait reconnu quelque bien en eux,

il les aurait fait entendre.

Même s’il les avait fait entendre,

ils se seraient détournés, en s’écartant.

 

24.     Ohé, ceux qui adhèrent,

répondez à Allah et à l’Envoyé

quand il vous appelle à revivre.

Sachez qu’Allah s’insinue entre la personne et son coeur.

Et vous, voici, vers Lui, vous serez rassemblés.

 

25.     Frémissez d’une épreuve qui n’atteindra pas seulement

ceux qui fraudent parmi vous.

Sachez qu’Allah est inexorable au châtiment.

 

26.     Remémorez-vous: quand vous étiez peu nombreux,

abaissés à terre, craignant que les humains ne vous capturent,

il vous a abrités et secourus de son aide,

il vous a pourvus du meilleur.

Peut-être serez-vous reconnaissants.

 

27.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne trahissez pas Allah ni son Envoyé !

Vous trahiriez votre amen.

Vous, vous savez.

 

28.     Sachez que biens et enfants sont une épreuve,

oui, Allah a près de Lui une rétribution grandiose.

 

29.     Ohé, ceux qui adhèrent,

si vous frémissez d’Allah,

il met pour vous un Critère

effaçant vos méfaits et vous absolvant.

Allah, doté de la grâce grandiose.

 

30.     ... Et quand les effaceurs complotaient contre toi,

pour t’enchaîner, te tuer ou t’expulser,

ils complotaient, mais Allah complotait aussi,

Allah, le meilleur des comploteurs...

 

31.     Quand nos Signes leur étaient communiqués, ils disaient:

« Nous l’avons déjà entendu ! »

Si nous le voulions, nous dirions comme eux:

« Ce n’est que racontars de primitifs. »

 

32.     Quand ils disaient: « Ô Allah !

Si c’est ta vérité,

fais pleuvoir sur nous des pierres du ciel,

ou fais-nous venir au supplice terrible. »

 

33.     Allah ne les châtiait pas, toi étant parmi eux,

Allah ne les châtiait pas,

eux qui souhaitaient se faire pardonner.

 

34.     Pourquoi Allah ne les châtie-t-il pas,

eux qui s’écartent de la Mosquée Interdite,

et n’en sont pas les protecteurs ?

Ses protecteurs sont les frémissants seuls,

mais, pour la plupart, ils ne savent pas.

 

35.     Leur prière n’était, dans la Maison,

que sifflements, applaudissements.

Goûtez le supplice subi, pour ce que vous effaciez.

 

36.     Voici, ceux qui effacent prodiguent leurs richesses

pour écarter du sentier d’Allah.

Ils les prodiguent,

mais la défaite vient et ils sont vaincus.

Les effaceurs sont rassemblés dans la Géhenne.

 

37.     Allah distingue les scélérats des bons,

il met les scélérats les uns sur les autres,

les entasse et les précipite dans la Géhenne:

les voilà, les perdants.

 

38.     Dis à ceux qui effacent: s’ils cessent,

ils sont pardonnés pour le passé.

S’ils récidivent, ils subiront la tradition des premiers.

 

39.     Combattez-les jusqu’à la fin de l’épreuve:

toute la créance est pour Allah.

S’ils cessent, voici, Allah voit ce qu’ils font.

 

40.     S’ils se détournent,

sachez-le: Allah est votre maître,

le plus excellent des maîtres,

le plus excellent des intercesseurs.

 

Fin du Djûz Neuvième

 

Djûz Dixième

 

Hizb Dix-neuf

 

41.     Sachez-le, si vous avez fait quelque butin,

un cinquième est à Allah pour l’Envoyé,

le proche, les orphelins,

les pauvres, les pèlerins,

si vous adhérez à Allah

et à ce que nous avons fait

descendre sur notre serviteur

le Jour de l’épreuve,

le Jour de la rencontre des deux armées.

Allah est puissant en tout.

 

42.     Quand vous étiez sur le versant proche

et eux sur le versant éloigné,

la caravane était plus bas que vous.

Si vous aviez été convoqués là,

vous auriez décliné l’invitation.

Mais Allah impose l’ordre à exécuter

pour que celui qui vit, vive dans l’évidence.

Voici, Allah, entendeur, savant.

 

43.     Quand Allah, dans un rêve,

te les faisait voir, peu nombreux,

s’il te les avait fait voir très nombreux,

vous vous seriez découragés

et vous auriez contesté l’ordre.

Mais Allah pacifie,

le voilà, le connaisseur du contenu des poitrines.

 

44.     Quand il vous les a fait voir

lors de votre rencontre ­

peu nombreux à vos yeux,

Allah vous avait aussi minimisés à leurs yeux,

afin de réaliser l’ordre à imposer.

C’est vers Allah que les ordres retournent.

 

45.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous rencontrez une troupe,

fortifiez-vous, et invoquez Allah, fort.

Peut-être serez-vous féconds ?

 

46.     Obéissez à Allah et à son Envoyé,

ne vous querellez pas, vous molliriez

et votre souffle fuirait: persévérez.

Voici, Allah est avec les persévérants.

 

47.     Ne soyez pas comme ceux qui sortent de leur demeure,

avec arrogance et ostentation devant les humains:

ils écartent du sentier d’Allah.

Oui, Allah étreint ce qu’ils font.

 

48.     Quand le Shaïtân embellit leurs actions, il dit:

« Nul, parmi les humains, ne vous vaincra aujourd’hui;

me voici, je suis votre voisin. »

Quand les deux troupes se voient,

il retourne sur ses talons et dit:

« Je ne suis pas responsable de vous.

Me voici, je vois ce que vous ne voyez pas.

Me voici, je crains Allah,

Allah, inexorable au châtiment. »

 

49.     Quand les embusqués et ceux qui ont, dans leurs coeurs,

la maladie, disent: « Leur créance les abuse !

Qui s’abandonne en Allah,

le voici, Allah, puissant, sage ! »

 

50.     Si tu voyais les Messagers faire payer les effaceurs !

Ils frappent leurs faces et leurs postérieurs:

« Goûtez le supplice de la Calcination ! »

 

51.     Ceci pour ce que vos mains présentaient:

Allah ne fraude pas ses serviteurs.

 

52.     Comme la gent de Pharaon, ou ceux d’avant,

qui avaient effacé les Signes de leur Rabb,

Allah les a pris dans leurs crimes,

Allah, fort, inexorable au châtiment.

 

53.     Allah ne change pas les ravissements

dont il gratifie un peuple

avant que celui-ci ne se modifie lui-même.

Voici, Allah, entendeur, savant.

 

54.     Comme la gent de Pharaon,

ou ceux d’avant qui niaient les Signes de leur Rabb,

nous les avons fait périr avec leurs crimes.

Nous avons englouti la gent de Pharaon,

tous des fraudeurs.

 

55.     Voici, les pires bêtes, devant Allah,

sont ceux qui effacent et n’adhèrent pas,

 

56.     ceux que, parmi eux, tu as fait pactiser,

qui violent chaque fois leur pacte

et ne frémissent pas.

 

57.     Si donc tu les surprends à la guerre

disperse avec eux ceux qui les suivent.

Peut-être l’invoqueront-ils ?

 

58.     Si tu redoutes la félonie de la part d’un peuple,

agresse-le aussi:

Allah n’aime pas les félons.

 

59.     Que les effaceurs ne comptent pas rivaliser avec Lui,

ils n’empêcheront rien.

 

60.     Préparez contre eux ce que vous pourrez

de forces et de chevaux montés.

Vous effraierez, avec les ennemis d’Allah, vos ennemis,

et d’autres qu’eux:

vous ne les connaissez pas, mais Allah les connaît.

Quoi que vous prodiguiez sur le sentier d’Allah,

vous en serez récompensés, vous ne serez pas lésés.

 

Quart du Hizb Dix-neuf

 

61.     S’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci.

Confie-toi à Allah: le voici, lui, l’Entendeur, le Savant.

 

62.     S’ils veulent te tromper, Allah te suffit.

C’est lui qui t’assiste de son aide avec les adhérents.

 

63.     Il a attaché vos coeurs:

si tu dépensais tout ce qui est sur terre,

tu ne t’attacherais pas leurs coeurs.

Mais Allah les a attachés,

le voici, Allah, le Puissant, le Sage !

 

64.     Ohé, le Nabi,

Allah te suffit,

et qui te suit parmi les adhérents.

 

65.     Ohé, le Nabi,

encourage au combat les adhérents.

Si, parmi vous, vingt persévèrent,

ils en vaincront deux cents.

S’il en est cent,

ils vaincront mille effaceurs,

ce peuple qui ne raisonne pas.

 

66.     Maintenant Allah vous soulage,

il connaît votre faiblesse.

S’il est, parmi vous, cent persévérants,

ils en vaincront mille.

S’il en est mille, ils en vaincront deux mille

avec la permission d’Allah:

Allah est avec les persévérants.

 

67.     Ce n’est pas à un Nabi,

de faire lui-même des captifs

avant que la terre n’ait été vaincue.

Vous voulez l’apparence de ce monde.

Allah veut l’Autre,

Allah, intransigeant, sage.

 

68.     Si un écrit d’Allah vous avait précédés,

vous auriez été atteints, pour ce que vous aviez pris,

par un supplice grandiose.

 

69.     Nourrissez-vous du butin licite et bon que vous avez pris.

Frémissez d’Allah.

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

70.     Ohé, le Nabi,

dis aux captifs qui sont entre vos mains:

« Si Allah reconnaît en vos coeurs le meilleur,

il vous rendra mieux que ce qu’il aura pris:

il vous pardonnera:

Allah, clément, matriciel.

 

71.     S’ils veulent te trahir,

ils ont déjà trahi Allah,

qui vous donne pouvoir sur eux,

Allah, savant, sage.

 

72.     Les adhérents émigrent et combattent,

de leurs avoirs et de leurs êtres,

sur le sentier d’Allah.

Ceux qui les accueillent et les protègent

sont les alliés les uns des autres.

 

73.     Les effaceurs sont alliés les uns aux autres.

Si vous n’agissez pas, l’épreuve sera sur terre

un grand ravage.

 

74.     Ceux qui adhèrent émigrent

et combattent sur le sentier d’Allah,

ceux qui les accueillent et les protègent

sont d’authentiques adhérents.

Pour eux, c’est le pardon, la provende généreuse.

 

75.     Ceux qui, par la suite,

adhèrent, émigrent, et combattent avec vous

ont votre protection, ils sont protégés.

Les matriciés sont les alliés les uns des autres,

selon l’Écrit d’Allah.

Voici, Allah savant en tout.

 

 

SOURATE 9.

 

AMNISTIE

BARÂ’AT

 

Voici la dernière sourate proclamée à Médine. Les deux derniers de ses cent vingt-neuf versets auraient été proclamés à Médine à la suite de la sourate 5, La Table. Elle est dépourvue de la bénédiction introductrice « Au nom d’Allah, le Matriciant, le Matriciel... ». Les commentaires attribuent cette absence au fait que le Nabi serait mort avant de définir la place de ce texte dans l’ensemble du Coran. La sourate a été considérée comme faisant suite à la sourate 8, la formule introductrice étant valable pour l’ensemble de ces deux textes. Le calife ’Othmân, dans sa Vulgate, entérina ce fait: les sourates 8 et 9 furent séparées sans l’adjonction intermédiaire du verset: « Au nom d’Allah... » La sourate, à l’origine intitulée par son premier mot: Barâ’at, Amnistie, est parfois appelée Le Retour, Tawbât masdar de tâba, désignant le Retour vers Allah.

 

Sourate 9.

 

AMNISTIE

BARÂ’AT

 

Moitié du Hizb Dix-neuf

 

1.     Amnistie d’Allah et de son Envoyé,

pour les associateurs avec qui vous avez pactisé.

 

2.     Parcourez la terre quatre mois.

Sachez-le, vous n’empêcherez pas Allah

de ruiner les associateurs !

 

3.     Harangue d’Allah et de son Envoyé aux humains,

le Jour du plus grand Pèlerinage:

« Allah et son Envoyé sont libres envers les associateurs.

Si vous faites retour, quel bonheur pour vous !

Si vous vous écartez, sachez-le,

vous ne paralyserez pas Allah.

Annonce le supplice terrible de ceux qui associent,

 

4.     sauf pour les associateurs

avec lesquels vous avez pactisé,

qui ne vous ont jamais nui,

ni aidé personne contre vous.

Respectez le pacte pendant toute sa durée.

Allah aime les frémissants.

 

5.     Quand les Mois sacrés seront écoulés

combattez les associateurs où que vous les trouviez,

saisissez-les, assiégez-les, piégez-les.

S’ils font retour, élèvent la prière et donnent la dîme,

libère leurs sentiers.

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

6.     Si l’un des associateurs te demande assistance,

protège-le jusqu’à ce qu’il entende la parole d’Allah.

Ensuite, fais-le parvenir à son havre,

parce qu’il est d’un peuple qui ne sait pas.

 

7.     Comment les associateurs seraient-ils

les alliés d’Allah et de son Envoyé,

sauf ceux avec qui vous avez pactisé,

près de la Mosquée Interdite ?

Tant qu’ils sont droits envers vous,

soyez droits envers eux.

Allah aime les frémissants.

 

8.     Comment ? S’ils sont vainqueurs,

ils ne respecteront ni votre parenté ni vos alliances.

Ils sont plaisants de leurs bouches

mais leurs coeurs refusent.

Pour la plupart, ce sont des dévoyés.

 

9.     Ils troquent les Signes d’Allah à vil prix:

ils s’écartent de son sentier.

Ce qu’ils font est vicié.

 

10.     Ils n’observent pour les adhérents

ni parenté ni alliances:

ce sont des transgresseurs.

 

11.     S’ils font retour, élèvent la prière et donnent la dîme,

ils deviennent vos frères en créance.

Nous élucidons les Signes pour le peuple:

ils sauront.

 

12.     S’ils violent leurs serments, après leur pacte,

et attaquent votre créance,

combattez les meneurs de l’effaçage:

ils n’adhèrent à rien !

Peut-être cesseront-ils !

 

13.     Ne combattrez-vous pas un peuple qui viole ses serments,

et prémédite d’expulser l’Envoyé ?

Craignez-vous ceux qui vous ont attaqués

une première fois ?

Il serait plus juste que vous craigniez Allah,

si vous êtes des adhérents !

 

14.     Combattez-les ! Allah les plongera,

par vos mains, dans leur supplice.

Il les ruinera et vous délivrera d’eux,

Il guérit les poitrines du peuple des adhérents.

 

15.     Il chassera la colère de leurs coeurs:

Allah retourne à qui il décide,

Allah, savant, sage !

 

16.     Comptez-vous donc que vous serez répudiés ?

Allah ne connaît-il pas ceux qui luttent parmi vous,

et n’ont pris pour confidents nul autre qu’Allah,

son Envoyé et les adhérents ?

 

17.     Ce n’est pas aux associateurs de hanter

les mosquées d’Allah,

en témoins de l’effaçage, contre eux-mêmes.

Leurs oeuvres sont vaines,

et eux-mêmes seront pérennisés dans le Feu.

 

18.     Mais ne sert dans les mosquées d’Allah

que celui qui adhère à Allah, au Jour ultime,

élève la prière, donne la dîme

et ne redoute qu’Allah, Lui seul.

Peut-être seront-ils parmi les guidés.

 

Trois quarts du Hizb Dix-neuf

 

19.     Mettrez-vous la charge d’abreuver les pèlerins

et le service de la Mosquée Interdite

sur le même plan qu’adhérer à Allah, au Jour ultime,

et combattre sur le sentier d’Allah ?

Chez Allah, ce n’est pas un même plan !

Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs.

 

20.     Ceux qui adhèrent, émigrent

et combattent sur le sentier d’Allah,

de leurs avoirs et de leurs êtres,

ont plus haut rang, chez Allah:

les voilà, les vainqueurs.

 

21.     Leur Rabb leur annonce sa grâce,

son agrément et des jardins à eux,

dans un ravissement durable,

 

22.     en permanence, là, à jamais.

Voici Allah avec un salaire grandiose auprès de Lui !

 

23.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne prenez pas vos pères ni vos frères pour alliés,

s’ils aiment plus l’effaçage que l’amen.

Ceux qui parmi vous s’attachent à eux,

sont des fraudeurs.

 

24.     Dis:

« Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses,

votre clan, les biens que vous avez acquis,

un commerce dont vous redoutez le déclin,

des demeures qui vous agréent,

étaient aimés par vous davantage qu’Allah,

que son Envoyé

et que la lutte sur son sentier,

soyez aux aguets

jusqu’à ce qu’Allah vienne avec son ordre:

Allah ne guide pas un peuple de dévoyés. »

 

25.     Allah vous a assistés en de multiples circonstances,

et le Jour de Hûnaïn,

quand vous vous complaisiez en vos multitudes,

mais elles ne vous ont aidés en rien.

La terre s’est rétractée sur vous avant de s’élargir

alors que vous vous retiriez en fuyant.

 

26.     Ensuite Allah a fait descendre sa Présence

sur son Envoyé et sur les adhérents.

Il a fait descendre des troupes que vous n’aviez pas vues,

et supplicié ceux qui effaçaient:

voilà le salaire des effaceurs d’Allah.

 

27.     Ensuite, Allah est retourné,

vers ceux qu’Il avait décidé,

Allah, clément, matriciel.

 

28.     Ohé, ceux qui adhèrent,

les associateurs sont immondes !

Qu’ils n’approchent pas de la Mosquée Interdite,

après leur année, celle-ci.

Si vous craignez la pénurie,

Allah vous pourvoit de sa grâce, s’Il le décide,

voici, Allah, savant, sage.

 

29.     Combattez ceux qui n’adhèrent pas à Allah,

ni au Jour ultime,

qui n’interdisent pas ce qu’Allah,

et son Envoyé interdisent,

qui ne pratiquent pas la Créance de vérité

parmi ceux qui ont reçu l’Écrit,

jusqu’à ce qu’ils donnent, humiliés,

le tribut de leurs mains.

 

30.     Les Judéens disent: « ‘Ouzaïr est le Fils d’Allah »,

et les Nazaréens: « Le Messie est le Fils d’Allah. »

Voilà ce qu’ils disent de leur bouche !

Ils ressassent les dires de ceux qui effaçaient naguère !

Qu’Allah les combatte:

voici, ils se sont détournés.

 

31.     Ils ont pris leurs clercs et leurs rabbs,

ainsi que le Messie, fils de Mariyam, pour Rabbs,

non pas Allah !

Or ils avaient reçu l’ordre

de ne servir qu’un Ilah, l’unique:

pas d’Ilah sauf Lui.

Louangeons-le au-dessus de ce qu’ils associent !

 

32.     Ils veulent, de leur bouche, éteindre la lumière d’Allah,

mais Allah le refuse, sauf de parfaire sa lumière,

en dépit des effaceurs.

 

33.     C’est lui qui a envoyé son Envoyé

avec la guidance et la créance de vérité,

pour que cette créance soit au-dessus de toute créance,

lumineuse en dépit des associateurs.

 

Hizb Vingt

 

34.     Ohé, ceux qui adhèrent,

voici, nombre de clercs et de rabbs

se nourrissent, en fraude, du bien des humains:

ils écartent du sentier d’Allah.

Annonce un supplice terrible

à ceux qui enfouissent l’or et l’argent

et ne les prodiguent pas sur le sentier d’Allah,

 

35.     le Jour où, incandescents dans le Feu de la Géhenne,

leur front, leur flanc et leur dos seront marqués:

« Voilà ce dont vous vous accapariez.

Goûtez donc ce que vous accapariez. »

 

36.     Voici, chez Allah, dans l’Écrit d’Allah,

le nombre de mois est de douze,

depuis le Jour où il a créé les ciels et la terre.

Quatre d’entre eux sont sacrés:

voilà une créance établie.

Alors, ne lésez pas vos êtres,

mais combattez tous les associateurs,

comme ils vous combattent tous.

Sachez-le: Allah est avec les frémissants.

 

37.     Et voici, le mois intercalaire

aggrave l’effaçage;

ceux qui effacent s’y fourvoient:

une année, ils l’interdisent,

une année, ils le consacrent.

Pour s’accorder à ce qu’Allah prohibe,

ils profanent ce qu’Allah interdit.

Le mal de leurs actes leur paraît beau !

Allah ne guide pas le peuple des effaceurs !

 

38.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand il vous est dit:

« Élancez-vous sur le sentier d’Allah »,

qu’avez-vous à vous appesantir sur terre ?

Voulez-vous la vie de ce monde plutôt que l’Autre ?

La jouissance de la vie de ce monde, auprès de l’Autre,

qu’est-elle, sinon futile ?

 

39.     Si vous ne vous élancez pas,

il vous torturera de tortures terribles,

il choisira un autre peuple que vous

et vous ne lui nuirez en rien,

Allah, puissant en tout.

 

40.     Si vous ne l’assistez pas, Allah l’assiste déjà,

quand, expulsé dans la grotte par ceux qui effacent,

le deuxième des deux dit à son compagnon:

« Ne t’afflige pas: Allah est avec nous ! »

Allah fait descendre sa Présence sur lui

et le renforce de légions que vous ne voyez pas.

Il annule la parole de ceux qui effacent:

la parole d’Allah est sublime:

Allah, puissant, sage.

 

41.     Élancez-vous, légers ou lourds,

combattez avec vos avoirs et de vos êtres

sur le sentier d’Allah.

Cela est meilleur pour vous:

ah, si vous saviez !

 

42.     Si c’était pour un butin accessible,

après un court voyage, ils t’auraient suivi.

Mais longue est pour eux la distance !

Ils ont juré par Allah:

« Si nous le pouvions

nous sortirions avec vous. »

Ils se perdent eux-mêmes !

Mais Allah le sait:

les voici, ce sont des menteurs !

 

43.     Qu’Allah te pardonne !

Mais pourquoi l’avoir permis,

avant de discerner, toi-même,

ceux qui étaient justes,

et de déceler les menteurs !

 

44.     Ceux qui adhèrent à Allah et au Jour ultime

ne sollicitent rien pour lutter

avec leurs avoirs et de leurs êtres:

Allah connaît les frémissants.

 

45.     Seuls te sollicitent ceux qui n’adhèrent pas à Allah

ni au Jour ultime,

et dont les coeurs doutent:

ils errent dans leurs doutes.

 

Quart du Hizb Vingt

 

46.     S’ils avaient voulu l’assaut,

ils s’y seraient préparés.

Mais Allah répugnait à leur expédition.

Il leur a été dit:

« Asseyez-vous avec ceux qui sont assis. »

 

47.     S’ils étaient sortis parmi vous,

ils ne vous auraient ajouté que du trouble,

ils n’auraient manifesté que vos dissensions,

suscitant pour vous l’épreuve.

Ils ont parmi vous des auditeurs,

mais Allah connaît les fraudeurs.

 

48.     Déjà, auparavant, ils suscitaient l’épreuve,

bouleversaient pour toi les ordres,

jusqu’à ce que la vérité soit venue

et qu’apparaisse l’ordre d’Allah, eux, hostiles.

 

49.     Parmi eux, l’un dit:

« Permets-le pour moi, ne m’éprouve pas ! »

Mais ils trébuchent sur l’épreuve.

Voici, la Géhenne cerne les effaceurs.

Que t’échoie un agrément, il les blesse,

 

50.     mais qu’un malheur t’échoie, ils disent:

« Nous avions pressenti cette affaire bien avant ! »

Et ils se détournent, heureux.

 

51.     Dis:

« Rien ne nous arrive, sinon ce qu’Allah

a écrit sur nous: il est notre Maître. »

En Allah, les adhérents s’abandonnent.

 

52.     Dis:

« Que prévoir pour nous, sinon l’une des Deux Excellences ?

Mais nous prévoyons pour vous ce qu’Allah suscite,

le supplice venu de Lui, ou prévu par nos mains.

Nous voici: nous attendons avec vous. »

 

53.     Dis:

« Distribuez vos biens bon gré, mal gré.

Ils ne seront pas agréés venant de vous,

parce que vous êtes des dévoyés.

 

54.     Qu’est-ce qui empêche

que leurs prodigalités soient acceptées,

sinon qu’ils effacent Allah et son Envoyé ?

Ils ne viennent à la prière qu’en paresseux,

et ne prodiguent qu’avec aversion.

 

55.     Que ne te séduisent ni leurs biens ni leurs enfants !

Voici, par eux, Allah ne veut que les châtier

dans la vie de ce monde, pour qu’ils se dévoilent:

ce sont des effaceurs.

 

56.     Ils jurent par Allah qu’ils sont des vôtres,

mais n’en sont pas: c’est un peuple schismatique.

 

57.     S’ils trouvaient pour refuge des grottes

ou un souterrain où pénétrer,

ils s’y rassembleraient.

 

58.     Parmi eux, certains te diffament pour les aumônes:

s’il leur en est donné, ils sont satisfaits,

s’il ne leur en est pas donné, ils s’irritent.

 

59.     Que ne sont-ils satisfaits

de ce qu’Allah et son Envoyé leur donnent !

Qu’ils disent: « Allah nous suffit !

Il nous a donné sa grâce avec son Envoyé.

Voici, nous aspirons à Allah. »

 

Moitié du Hizb Vingt

 

60.     Voici, les aumônes sont pour les miséreux, les pauvres,

et ceux qui travaillent à les répartir,

pour les coeurs ralliés, les esclaves,

les débiteurs sur le sentier d’Allah:

telle est l’assignation d’Allah,

Allah, savant, sage.

 

61.     Parmi eux, certains nuisent au Nabi.

Ils disent: « Ce n’est qu’une oreille ! »

Dis:

« Il est pour vous, l’oreille du bien.

Il adhère à Allah et il adhère aux adhérents,

matriciel pour ceux qui, parmi vous, adhèrent.

Ceux qui nuisent à l’Envoyé d’Allah

auront un supplice terrible. »

 

62.     Ils jurent par Allah pour vous plaire,

mais Allah, avec son Nabi, aurait davantage lieu

de leur plaire, s’ils étaient à adhérer !

 

63.     Ne le savent-ils pas ?

Pour qui s’oppose à Allah et à son Envoyé,

c’est le Feu de la Géhenne, en permanence.

La voilà, la ruine terrible.

 

64.     Les embusqués redoutent que ne descende

contre eux une Sourate

inspirée par ce qui est en leur coeur.

Dis:

« Raillez ! Mais Allah fera survenir ce que vous redoutez. »

 

65.     Si tu les interroges, ils disent:

« Voici, nous étions à palabrer, à jouer ! »

Dis:

« Par Allah, ses Signes et son Envoyé,

étiez-vous à vous railler ? »

 

66.     Ne vous excusez pas:

vous effacez déjà, après avoir adhéré.

Nous le pardonnons à une partie d’entre vous,

mais nous châtions une autre partie

parce qu’ils sont coupables.

 

67.     Les embusqués et les embusquées

sont les uns comme les autres:

ils ordonnent le blâmable et prohibent le convenable.

Ils crispent leurs mains,

mais oublient Allah qui les oublie.

Voici, les embusqués sont des dévoyés.

 

68.     Allah promet aux embusqués et aux embusquées,

comme aux effaceurs, le Feu de la Géhenne,

là, en permanence, à satiété: Allah les honnit.

À eux le supplice permanent.

 

69.     Ainsi de ceux qui, avant vous,

étaient plus fermes que vous en force,

avec plus d’avoirs et plus d’enfants.

Ils se réjouissaient de leur part,

et vous vous réjouissez de votre part

comme vos prédécesseurs.

Vous avez palabré comme ils ont palabré.

Ceux-là, leurs oeuvres sont perdues

en ce monde et dans l’Autre:

les voilà, ils sont perdants.

 

70.     Elle ne leur est guère parvenue,

l’histoire de ceux qui furent avant eux,

le peuple de Nûh, les ‘Âd, les Thamûd,

le peuple d’Ibrâhim, les compagnons de Madyan,

les Cités bouleversées...

Leurs Envoyés étaient venus à eux avec des preuves:

Allah n’était pas à les léser,

ils se lésaient eux-mêmes.

 

71.     Les adhérents et les adhérentes

sont les alliés les uns des autres.

Ils ordonnent d’eux-mêmes le convenable

et repoussent le blâmable.

Ils élèvent la prière et payent la dîme.

Ils obtempèrent à Allah et à son Envoyé.

Les voici, Allah les matriciera.

Allah, puissant, sage.

 

72.     Allah assigne aux adhérents et aux adhérentes

des Jardins sous lesquels courent

les fleuves, en permanence,

là où sont les bonnes demeures du Jardin d’Éden.

Le gré d’Allah est plus grand:

c’est le triomphe, le grandiose.

 

73.     Ohé, le Nabi,

combats les effaceurs et les embusqués,

sévis contre eux.

Leur asile ? La Géhenne, le pire devenir !

 

74.     Ils jurent par Allah: « Ils ne l’ont pas dite ! »

Mais ils l’ont dite, la parole de l’effaçage,

ils ont effacé Allah après leur pacification !

Ils convoitaient ce qu’ils n’ont pas obtenu,

sans se satisfaire de ce dont Allah les pourvoyait

par sa grâce, avec son Envoyé.

S’ils font Retour, quel bonheur pour eux !

S’ils se détournent, Allah les supplicie,

un supplice terrible, dans ce monde et dans l’Autre,

Sur terre, ils n’auront ni protecteur ni intercesseur.

 

Trois quarts du Hizb Vingt

 

75.     Parmi eux, certains pactisent avec Allah:

« S’il nous donnait de ses grâces,

nous ferions des aumônes, nous serions intègres. »

 

76.     Mais quand Il leur donne de ses grâces,

ils lésinent et se détournent, en schismatiques.

 

77.     Par la suite, Il tendra une embuscade à leur coeur,

le Jour où ils le rencontreront,

parce qu’ils auront trahi leurs promesses à Allah,

qu’ils reniaient.

 

78.     Ne savent-ils pas qu’Allah

connaît les secrets de leurs conciliabules.

 

79.     Ceux-là diffament les adhérents

qui consentent à la dîme

mais ne disposent que de leur nécessaire.

Ils se raillent d’eux,

mais Allah les raillera mieux:

ils auront un supplice terrible.

 

80.     Demande ou ne demande pas

pour eux le pardon,

que tu le demandes septante fois,

Allah ne leur donnera pas de pardon

parce qu’ils ont effacé Allah et son Envoyé:

Allah ne guide pas le peuple des dévoyés.

 

81.     Opposés à l’Envoyé d’Allah,

les opposants se sont réjouis

de leur exemption.

Ils répugnaient à combattre

avec leurs avoirs et de leurs êtres

sur le sentier d’Allah.

Ils disaient:

« Ne vous élancez pas pendant la canicule ! »

S’ils savaient !

 

82.     Ils riront donc un peu, mais pleureront beaucoup,

pour prix de ce qu’ils acquéraient !

 

83.     Si Allah te confrontait à une partie d’entre eux

et s’ils te demandaient de livrer l’assaut, dis:

« Avec moi, vous n’assaillirez

et ne combattrez jamais l’ennemi.

Vous avez joui de l’exemption, une première fois,

demeurez donc avec les opposants ! »

 

84.     Ne prie jamais pour un seul d’entre eux,

ne te dresse jamais sur sa tombe.

Les voici, ils ont effacé Allah avec son Envoyé,

et sont morts en dévoyés.

 

85.     Ne te complais pas avec leurs avoirs et leurs enfants.

Allah veut que leur supplice en ce monde

se dévoile à eux puisqu’ils sont des effaceurs.

 

86.     Quand une Sourate descend:

« Oui, adhérez à Allah, luttez avec son Envoyé. »

Mais les grands parmi eux disent:

« Permets-nous de rester avec les planqués ! »

 

87.     Ils voulaient être avec les opposants:

un sceau sur leur coeur, ils ne comprenaient pas.

 

88.     Aussi l’Envoyé et ceux qui adhèrent avec lui

combattent avec leurs avoirs et de leurs êtres.

À ceux-là les délices: tels sont les féconds.

 

89.     Allah leur assigne des Jardins

sous lesquels courent les fleuves, en permanence:

voilà le triomphe, le grandiose.

 

90.     Les A‘râb viennent faire entendre leurs excuses,

mais ceux qui nient Allah

et son Envoyé restent planqués.

Un terrible supplice

échoit aux effaceurs.

 

91.     Rien contre les débiles,

rien contre les malades,

ni contre ceux qui ne peuvent

s’équiper du nécessaire pour l’assaut,

s’ils sont véridiques sur le sentier

devant Allah et son Envoyé

Allah, clément, matriciel ­,

 

92.     ni contre ceux à qui,

venus à toi pour demander un équipement,

tu as dit: « Je ne peux pas vous équiper. »

Ils se détournent, les yeux inondés de larmes,

affligés de ne pouvoir en faire la dépense.

 

Fin du Djûz Dixième

 

Djûz Onzième

 

Hizb Vingt et un

 

93.     Mais il est un sentier contre ceux

qui voulaient se faire entendre de toi,

ces opulents qui aspiraient

à être avec les opposants.

Allah a scellé leur coeur:

ils ne savent rien !

 

94.     Ils s’excuseront devant vous

quand vous reviendrez à eux.

Dis:

« Ne vous excusez pas ! Nous ne vous croyons pas !

Allah nous a déjà informé de votre propos,

Allah, avec son Envoyé, vous verra à l’oeuvre.

Mais ensuite vous serez précipités

devant le connaisseur du mystère et du témoignage:

il vous révélera ce que vous faisiez. »

 

95.     Quand vous reviendrez vers eux,

ils vous adjureront par Allah

de vous écarter d’eux. Écartez-vous d’eux,

car les voici, ils sont immondes !

Leur refuge ? La Géhenne,

pour prix de ce qu’ils s’acquièrent.

 

96.     Ils prêteront serment pour être agréés par vous,

mais, même si vous les agréez,

Allah n’agrée pas un peuple de dévoyés.

 

97.     Les A‘râb sont les plus rudes effaceurs,

des embusqués

inaptes à connaître les bornes

qu’Allah fait descendre pour son Envoyé,

Allah, savant, sage.

 

98.     Parmi les A‘râb, pour certains,

ce qu’ils donnent est une corvée !

Ils attendent vos revers,

mais le pire des revers surviendra contre eux,

Allah, entendeur, savant !

 

99.     Parmi les A‘râb, certains adhèrent à Allah

et, au Jour ultime,

ils offrent ce qu’ils prodiguent en présent pour Allah,

avec les prières de l’Envoyé.

Mais voici, ce n’est qu’un présent fait à eux-mêmes,

pour qu’Allah les matricie:

Allah, clément, matriciel.

 

100.     Allah se veut excellent

avec les pionniers, les premiers émigrés,

leurs adeptes et leurs suivants.

Ils veulent être avec Lui.

Il leur assigne des Jardins

sous lesquels courent les fleuves

en permanence, là, à jamais.

Voilà le triomphe, le grandiose.

 

101.     Parmi ceux qui vous entourent,

il est des A‘râb embusqués,

comme le clan de Médine,

obstinés aux embuscades.

Tu ne les connais pas,

mais nous, nous les connaissons.

Ainsi nous les affligerons doublement,

quand ils seront plongés

dans un supplice grandiose.

 

102.     Mais d’autres ont admis leurs fautes:

ils mêlaient une action intègre à une autre, mauvaise.

Peut-être Allah retournera-t-il vers eux ?

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

103.     Prends les aumônes de leurs avoirs:

tu les purifieras

et les innocenteras par elles.

Prie pour eux:

tes prières seront pour eux une présence:

Allah, entendeur, savant.

 

104.     Ne savent-ils pas qu’Allah accueille

le retour de ses serviteurs:

il prend les aumônes,

Allah, le Conciliateur, le Matriciel.

 

105.     Dis:

« Agissez ! Allah observe vos oeuvres,

ainsi que son Envoyé et les adhérents.

Vous ferez retour

vers le connaisseur du mystère et du témoignage.

Il vous révélera ce que vous étiez à faire. »

 

106.     D’autres attendent l’ordre d’Allah:

le supplice ou le retour sur eux-mêmes:

Allah, savant, sage.

 

107.     Certains se sont édifiés une mosquée,

nuisance, effaçage et schisme parmi les adhérents, piège !

Auparavant, ils avaient guerroyé contre Allah et son Envoyé.

Ils jurent: « Oui, nous ne voulions que l’excellence. »

Mais Allah en témoigne: ce sont des menteurs.

 

108.     Ne te tiens jamais là !

Une mosquée fondée,

dès le premier jour, sur le frémissement

est plus vraie pour t’y installer

avec des hommes qui aiment se purifier.

Or Allah aime les purs.

 

109.     Qui fonde son édifice

sur le frémissement d’Allah

et sur son gré est préférable,

n’est-ce pas, à celui

qui fonde son édifice

au bord d’une berge croulante,

qui s’effondrera avec lui

dans le Feu de la Géhenne.

Allah ne guide pas le peuple des fraudeurs.

 

110.     L’édifice qu’ils ont édifié

ne cessera pas de susciter

le doute de leur coeur,

jusqu’à ce que leur coeur se déchire:

Allah, savant, sage.

 

Quart du Hizb Vingt et un

 

111.     Voici, Allah achète aux adhérents

leurs êtres et leurs avoirs,

pour eux, contre le Jardin.

Ils combattent sur le sentier d’Allah,

ils combattent et sont combattus.

Telle est la vraie promesse faite dans la Tora,

l’Annonce et l’Appel, al-Qur’ân.

Qui mieux qu’Allah honorerait son pacte ?

Réjouissez-vous de votre vente,

de ce que vous lui avez vendu !

C’est cela le triomphe, le grandiose,

 

112.     pour les conciliateurs, les serviteurs, les désirants,

les itinérants, les courbés, les prosternés,

les ordonnateurs du convenable,

les proscripteurs du blâmable,

les observateurs des bornes d’Allah,

annonce-le aux adhérents !

 

113.     Ce n’est pas au Nabi ni à ceux qui adhèrent

d’implorer le pardon des associateurs,

même s’ils bénéficient d’une parenté,

après avoir discerné qu’ils sont

des compagnons de la Géhenne.

 

114.     La demande de pardon faite par Ibrâhim pour son père

n’était que l’effet d’une promesse à lui promise.

Quand il discerna qu’il était un ennemi d’Allah,

il le désavoua.

Voici Ibrâhim, gémissant, longanime !

 

115.     Ce n’est pas à Allah de fourvoyer un peuple

après l’avoir guidé,

jusqu’à lui faire discerner devant qui frémir.

Voici, Allah, savant en tout.

 

116.     À Allah, le Royaume des ciels et de la terre:

il fait vivre et mourir.

Pour vous, rien, ni protecteur ni intercesseur,

sauf Allah.

 

117.     Allah est ainsi retourné

vers le Nabi, les émigrés, les intercesseurs

qui l’avaient suivi à l’heure de la pénurie.

Après avoir été affligé

par la déviation de leurs coeurs,

il est retourné vers une partie d’entre eux,

le voici avec eux, tendre, matriciel.

 

118.     Il est retourné vers les trois

qui s’opposaient, à l’arrière.

La terre leur paraissait trop exiguë,

toute large qu’elle fût.

Ils s’angoissaient trop,

imaginant qu’il n’est de refuge,

contre Allah, qu’en Lui.

Alors Allah est retourné vers eux

afin qu’ils retournent vers Lui,

Voici, Allah, le Conciliateur, le Matriciel.

 

119.     Ohé, ceux qui adhèrent,

frémissez d’Allah, soyez avec les justes.

 

120.     Il ne saurait y avoir de tente, à Médine,

parmi les A‘râb et autour d’eux,

qui s’oppose à l’Envoyé d’Allah,

se préférant à lui.

Soif, fatigue ni faim

ne sauraient les atteindre

sur le sentier d’Allah !

Ils ne fouleront aucune foulée

sans irriter les effaceurs.

Ils n’infligeront rien aux ennemis,

sans que cela soit compté pour eux

comme acte d’intégrité.

Allah ne soustrait pas

le salaire des excellents.

 

121.     Ils ne prodiguent aucune prodigalité,

petite ou grande,

ne franchissent aucun oued

sans que cela leur soit compté

dans leur salaire:

Allah rétribue ce qu’ils font.

 

Moitié du Hizb Vingt et un

 

122.     Les adhérents ne feront pas

leurs assauts tous ensemble.

Des groupes de chaque fraction

s’y rendront seuls.

En revenant vers Lui,

ils initieront leur peuple à la créance,

en l’alertant.

Peut-être seront-ils plus circonspects ?

 

123.     Ohé, ceux qui adhèrent,

combattez les effaceurs qui vous entourent.

Qu’ils vous trouvent durs.

Sachez-le: Allah est avec les frémissants.

 

124.     Quand une sourate descend, certains disent:

« Celle-là, qu’ajoute-t-elle à l’amen ? »

Mais à ceux qui adhèrent,

elle a déjà ajouté un amen

et ils s’en réjouissent.

 

125.     Mais ceux dont le coeur est malade

ajoutent une abomination à leur abomination

et meurent en effaceurs.

 

126.     Ne le voient-ils pas ?

Ils sont éprouvés une ou deux fois par an.

Mais ils ne font pas retour,

ils n’invoquent pas Allah.

 

127.     Quand une sourate descend,

ils se regardent les uns les autres:

« Quelqu’un vous voit-il ? »

Puis ils se détournent.

Allah déjà détourne leur coeur,

celui d’un peuple non initié.

 

128.     Ainsi un Envoyé est-il venu à vous,

issu de votre être même,

exigeant envers lui-même,

pour ce que vous endurez de mal,

il est, envers les adhérents, suave, matriciel.

 

129.     S’ils se détournent, dis:

« Allah me suffit.

Pas d’Ilah sauf Lui.

En lui je m’abandonne,

Lui, le Rabb du Trône, le Grandiose. »

 

 

SOURATE 10.

 

JONAS

YÛNUS

 

Cette sourate, proclamée à La Mecque et peut-être à Médine pour quatre versets (40, 94, 95, 96), compte cent neuf versets. Elle est intitulée du nom du héros d’un livre de la Bible qui porte son nom: Iona, palombe en hébreu, devenu Yûnus en arabe et Jonas en français. Il est mentionné au verset 98 et dans plusieurs autres sourates, également sous le nom de « Celui du Poisson » dans la sourate 21. 87.

 

Sourate 10.

 

JONAS

YÛNUS

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. R. Alif. Lâm. Râ’.

Voilà les Signes de l’Écrit, le Sage.

 

2.     Est-ce pour les humains une telle merveille

que nous ayons révélé à un homme, parmi eux:

« Alerte les humains,

annonce à ceux qui adhèrent

qu’ils trouveront les prémices

de la justice chez leur Rabb ? »

Les effaceurs disent:

« Voici, c’est un sorcier avéré. »

 

3.     Voici, votre Rabb, Allah,

a créé les ciels et la terre en six jours.

Il siège sur le Trône où il régente l’ordre.

Sans sa permission, pas d’intercesseur:

le voici, Allah est pour vous votre Rabb.

Servez-le: ne l’invoquerez-vous pas ?

 

4.     Vers Lui vous reviendrez tous:

voici la vraie promesse d’Allah.

Le voici, il commence la création

et la renouvelle pour rétribuer

ceux qui adhèrent

et sont intègres avec équité.

Ceux qui effacent auront une boisson brûlante,

un supplice terrible, parce qu’ils effacent.

 

5.     C’est lui qui fait le soleil un éblouissement,

et la lune une lumière, avec ses phases,

pour que vous connaissiez

le nombre et le comput des années.

Allah a tout créé avec la vérité,

distinguant les Signes pour le peuple qui sait.

 

6.     Voici, l’alternance de la nuit et du jour,

ce qu’Allah crée dans les ciels et sur la terre,

sont des Signes pour le peuple qui frémit.

 

7.     Ceux qui n’escomptent pas notre rencontre

agréent la vie de ce monde et s’y enfouissent:

ils sont inattentifs à nos Signes.

 

8.     Les voilà, leur asile est le Feu,

pour ce qu’ils s’acquièrent.

 

9.     Voici, ceux qui adhèrent et font probité,

leur Rabb les guide pour leur amen,

les fleuves courent près d’eux

dans les jardins du ravissement.

 

10.     Leurs invocations sont là: « Nous te glorifions, Allah ! »

leur salut, est là: « Salâm, Paix ! »

et leur invocation finale:

« Ô désirance d’Allah, Rabb des univers. »

 

Trois quarts du Hizb Vingt et un

 

11.     Si Allah précipitait le malheur des humains

comme ils se précipitent vers le bonheur,

leur terme s’abattrait vite sur eux.

Nous en avertissons tous ceux

qui ne s’attendent pas à notre rencontre

et, dans leur transgression, s’aveuglent.

 

12.     Quand un malheur saisit un homme,

assis ou debout, il nous appelle auprès de lui,

mais, quand nous l’en avons délivré,

il s’éclipse, comme s’il ne nous avait pas appelé

contre ce malheur qui l’avait saisi.

Ainsi, aux yeux des transgresseurs,

leurs actions paraissaient belles.

 

13.     Nous avons fait périr,

des générations avant vous,

parce qu’elles fraudaient;

leurs Envoyés venaient à elles

avec leurs signes,

mais elles n’adhéraient pas.

Ainsi, nous salarions

le peuple des coupables.

 

14.     Ensuite, nous avons fait de vous

les derniers califes de la terre,

pour observer ce que vous ferez.

 

15.     Quand nos Signes évidents sont proclamés sur eux,

ceux qui ne s’attendent pas à notre rencontre disent:

« Donne un autre Appel, un Qur’ân,

différent de celui-là: change-le. »

Dis:

« Ce n’est pas à moi de le changer,

de ma propre initiative.

Oui, je ne suis que ce qui m’est révélé.

Me voici, si je désobéissais à mon Rabb,

je craindrais le supplice d’un Jour grandiose. »

 

16.     Dis:

« Si Allah l’avait décidé,

je ne l’aurais pas proclamé pour vous,

je ne vous l’aurais pas enseigné.

Je suis déjà resté une vie parmi vous, avant Lui.

Ne le discernez-vous pas ? »

 

17.     Qui fraude davantage que celui qui forge

contre Allah, un mensonge ou nie ses Signes ?

Voici, les coupables ne seront pas féconds.

 

18.     Ils servent, hors d’Allah,

ce qui ne peut leur nuire ni leur être utile,

et ils disent:

« Ce sont nos intercesseurs auprès d’Allah ! »

Dis:

« Informerez-vous Allah de ce qu’il ne sait pas

dans les ciels ou sur la terre ?

Glorifiez-le, sublime

au-dessus de ce qu’ils lui associent ! »

 

19.     Qu’étaient les humains, sinon une seule matrie ?

Ils se sont opposés, mais, n’eût été la parole,

avancée par ton Rabb,

leur opposition eût été vaincue.

 

20.     Ils diront:

« Que du moins un signe de ton Rabb

descende sur cet homme ! »

Dis:

« Le mystère est à Allah !

Guettez-le ! Me voici parmi les guetteurs ! »

 

21.     Quand nous matricions des humains,

après qu’un malheur les a saisis,

s’ils complotent contre nos Signes, dis:

« Allah est plus prompt aux complots.

Voici, nos Envoyés inscrivent ce que vous complotez. »

 

22.     C’est lui qui vous fait voyager sur le continent

et en mer, quand vous êtes en felouque:

elles courent sous bon vent et ils s’en réjouissent.

Survient un vent impétueux,

et surviennent des vagues de tous côtés.

Ils pensent être cernés par elles

et ils invoquent Allah, lui vouant un juste culte.

« Si tu nous fais revenir de ce danger,

nous te serons reconnaissants ! »

 

23.     Quand il les fait revenir,

ils dévient sur terre loin de la vérité.

 

24.     Voici, la vie de ce monde est comme l’eau

que nous faisons descendre du ciel

pour qu’elle irrigue la végétation de la terre

dont les humains et les troupeaux se nourrissent.

La terre revêt alors sa parure, s’embellit,

et ses tentes en tirent leur puissance.

Mais notre ordre parvient, de nuit ou de jour,

et nous récoltons ce qui était là,

comme s’il n’avait pas poussé la veille.

Nous distinguons ainsi les Signes,

pour un peuple qui médite.

 

25.     Allah convoque à la demeure de la paix,

il guide qui il décide sur un chemin ascendant.

 

Hizb Vingt-deux

 

26.     À ceux qui excellent, l’excellence et plus !

Leurs faces ne se couvriront pas

de poussière ni de vilenie.

Les voilà, les Compagnons du Jardin:

ils sont là, en permanence.

 

27.     Ceux qui ont acquis le mal,

auront le salaire du malheur, à son exemple.

La vilenie les couvre, sans autre refuge qu’Allah,

comme si leurs faces étaient enveloppées

des lambeaux de la nuit obscure.

Les voilà, les Compagnons du Feu:

ils sont là, en permanence.

 

28.     Le jour où nous les rassemblerons tous,

nous dirons à ceux qui associaient:

« À vos places, vous et vos associés ! »

Nous les séparerons les uns des autres.

Leurs associés diront:

« Vous n’étiez certainement pas à nous servir !

 

29.     Allah suffit pour témoin entre nous:

nous étions inattentifs à votre service. »

 

30.     Là, tout être subira ce qu’il perpétrait.

Ils seront rendus à Allah, leur vrai maître:

ceux qui s’illusionnaient

se fourvoieront loin d’eux.

 

31.     Dis:

« Qui vous pourvoit, des ciels et de la terre ?

Qui maîtrise l’ouïe et la vue ?

Qui sort le vivant du mort,

et qui sort le mort du vivant ?

Qui régente l’ordre ? »

Ils disent: « Allah ! »

Dis:

« Ne frémirez-vous pas ? »

 

32.     Voilà pour vous Allah, votre vrai Rabb.

Qu’y a-t-il hors de la vérité, sinon l’erreur ?

Comment, vous détourneriez-vous ?

 

33.     Que s’accomplisse ainsi la parole de ton Rabb

contre les dévoyés: ils n’adhèrent pas !

 

34.     Dis:

« Parmi vos associés,

qui commence la création, et qui la renouvelle ? »

Dis:

« Allah commence la création puis la renouvelle.

Voici, vous détourneriez-vous ? »

 

35.     Dis:

« Lequel de vos associés guide-t-il donc vers la vérité ? »

Dis:

« Allah guide vers la vérité.

Celui qui guide vers la vérité doit être suivi.

Il est plus vrai que celui qui ne guide

que s’il est lui-même guidé ?

Comment pouvez-vous juger ainsi ? »

 

36.     Pour la plupart, que suivent-ils,

sinon un imaginaire ?

Voici, l’imaginaire n’avantage en rien

contre la vérité,

Allah sait ce qu’ils font.

 

37.     Cet Appel, al-Qur’ân,

n’est pas forgé par un autre qu’Allah:

il authentifie, par Lui, ses Messages antérieurs,

élucidant l’Écrit indubitable

du Rabb des univers.

 

38.     Diront-ils: « L’a-t-il forgé ? »

Dis:

« Produisez une sourate semblable à celles-ci,

en recourant à qui vous voudrez sauf Allah,

si vous êtes véridiques ».

 

39.     Mais ils nient

ce qu’ils n’embrassent pas de leur science,

et ce dont ils n’ont pas l’explication.

Ceux qui étaient avant eux,

le niaient aussi.

Contemple le châtiment des fraudeurs !

 

40.     Parmi eux, certains adhèrent

et certains n’adhèrent pas.

Ton Rabb connaît mieux les dévoyés.

 

41.     S’ils te traitent de menteur, dis:

« À moi, mon oeuvre, à vous, vos oeuvres !

Vous êtes innocents de ce que je fais,

je suis innocent de ce que vous faites. »

 

42.     Parmi eux, certains t’écoutent:

ferais-tu entendre les sourds,

alors qu’ils ne comprennent pas ?

 

43.     Parmi eux, certains te regardent:

guiderais-tu des aveugles alors qu’ils ne voient pas ?

 

44.     Allah ne lèse en rien les humains

les humains se lèsent eux-mêmes.

 

45.     Le Jour où Allah les rassemblera,

ils se reconnaîtront comme s’ils n’étaient

dans leurs tombes que depuis une seule heure d’un jour.

Mais ceux qui auront nié la rencontre avec Allah

et qui n’étaient pas guidés seront perdus.

 

46.     Que nous te montrions un peu

de ce que nous leur promettons,

ou que nous te rappelions à nous,

nous les ferons revenir vers nous:

Allah sera alors le témoin de ce qu’ils font.

 

47.     Toute matrie a son Envoyé.

Quand leur Envoyé arrive,

il requiert contre eux avec impartialité:

nul ne sera lésé.

 

48.     Ils disent: « Pour quand cette promesse,

si vous êtes sincères ? »

 

49.     Dis:

« Je ne maîtrise nuisance

ni profit pour moi-même,

sinon ce que Allah veut.

Toute matrie a un terme.

Quand son terme arrive,

elle ne peut le retarder

ni l’avancer d’une heure. »

 

50.     Dis:

« Voyez-vous, puisque son supplice

doit vous atteindre de nuit ou de jour,

comment les coupables

pourraient-ils hâter son échéance ? »

 

51.     Est-ce après son arrivée que vous adhérerez ?

Est-ce que vous pourrez la hâter ?

 

52.     Alors, il sera dit à ceux qui fraudaient:

« Goûtez le supplice, en permanence.

Seriez-vous rétribués

pour ce que vous n’avez pas acquis ? »

 

Quart du Hizb Vingt-deux

 

53.     Ils s’informent: « Est-ce vrai, cela ? »

Dis:

« Hé, par mon Rabb, c’est la vérité:

vous n’empêcherez rien ! »

 

54.     Si toute la terre

appartenait à l’être qui fraude,

il ne se rachèterait pas avec.

Ils cacheront leur remords

quand ils verront le supplice.

Il sera requis contre eux avec impartialité:

ils ne seront pas lésés.

 

55.     N’est-il pas à Allah,

le tout des ciel et de la terre ?

N’est-elle pas promesse d’Allah, la vérité ?

Cependant, la plupart d’entre eux ne le savent pas.

 

56.     Il fait vivre et mourir:

vous reviendrez vers Lui.

 

57.     « Ohé, les humains,

l’exhortation de votre Rabb

vous est déjà parvenue,

guérison de ce qui est dans les poitrines,

guidance, matrice des adhérents. »

 

58.     Dis:

« Des bienfaits d’Allah, de sa grâce,

ils se réjouissent en tout,

mais Il est meilleur que ce qu’ils amassent. »

 

59.     Dis:

« Voyez-vous la provende qu’Allah

fait descendre pour vous ?

Vous y distinguez le licite et l’illicite. »

Dis:

« Allah l’a-t-il promulgué pour vous

ou l’imaginez-vous contre Allah ? »

 

60.     Le Jour du Relèvement, que supposeront

ceux qui imaginent le mensonge contre Allah ?

Voici, Allah est doté de grâces pour les humains,

mais, pour la plupart, ils ne le reconnaissent pas.

 

61.     Dans toute situation où vous vous trouvez,

vous ne proclamez d’appel, vous ne faite d’acte

dont nous ne sommes le témoin contre vous

dès que vous l’entreprenez.

Le poids d’une fourmi,

plus ou moins que cela,

rien n’échappe à ton Rabb,

sur terre ni au ciel,

sans être dans l’Écrit lumineux.

 

62.     Les alliés d’Allah seront sans crainte,

ils ne s’affligeront pas.

 

63.     Ceux qui adhèrent et frémissent

 

64.     auront annonce de vie en ce monde et dans l’Autre,

sans manquement à la Parole d’Allah.

Voilà le triomphe grandiose.

 

65.     Leur dire ne t’affligera pas.

L’exigence est à Allah,

Toute intransigeance est d’Allah,

l’Entendeur, le Savant.

 

66.     N’est-il pas à Allah,

le tout des ciels et de la terre ?

Que suivent-ils, ceux qui invoquent leurs associés

et non Allah ?

Ils ne suivent que l’imaginaire,

et ne sont, eux-mêmes, que conjecture.

 

67.     Il a fait la nuit pour votre repos,

et le Jour lumineux:

ce sont des Signes pour le peuple des entendeurs.

 

68.     Ils disent: « Allah s’est pris un enfant ! »

Gloire à Lui !

Lui, le Magnanime,

à Lui le tout des ciels et de la terre !

Vous n’avez aucun pouvoir contre cela.

Direz-vous, contre Allah,

ce que vous ne savez pas ? »

 

69.     Dis:

« Voici, ceux qui imaginent le mensonge,

contre Allah, ne gagnent pas ! »

 

70.     La jouissance est de ce monde

mais leur devenir est à nous.

Nous leur ferons goûter alors

le supplice, le terrible,

parce qu’ils effaçaient Allah.

 

Moitié du Hizb Vingt-deux

 

71.     Raconte-leur l’histoire de Nûh,

quand il dit à son peuple:

« Ô mon peuple,

si ma présence parmi vous

et mon rappel des Signes d’Allah

vous pèsent, je me confie en Allah.

Accordez-vous avec vos associés

pour que votre affaire

soit moins confuse contre vous.

Décidez ensuite de ce qui me concerne:

ne tergiversez pas. »

 

72.     Si vous vous détournez,

je ne vous demande pas de salaire,

Mon salaire n’est que d’Allah.

J’ai reçu l’ordre d’être avec les pacifiés.

 

73.     Ils l’avaient renié,

mais nous l’avons sauvé

avec ceux qui étaient avec lui

dans la felouque.

Nous avons fait d’eux des califes,

et nous avons englouti

ceux qui niaient nos Signes.

Vois quel est le châtiment des alertés !

 

74.     Ensuite nous avons délégué,

des Envoyés vers leurs peuples.

Ils sont venus avec des Signes,

mais ils n’adhéraient pas

à ce qu’ils avaient traité de mensonge.

Nous scellons ainsi le coeur des transgresseurs.

 

75.     Ensuite nous avons délégué, après eux,

Mûssa et Hârûn, auprès de Pharaon

et de son conseil.

Ils s’enflèrent contre nos Signes:

c’était un peuple de coupables.

 

76.     Quand notre vérité leur est parvenue, ils ont dit:

« Voici, c’est une sorcellerie avérée ! »

 

77.     Mûssa dit:

« Vous dites de la vérité qui vous est parvenue:

‹ C’est de la sorcellerie ? ›

Or les sorciers ne gagnent pas ! »

 

78.     Ils disent:

« Es-tu venu à nous pour nous détourner

de ce que nous avons trouvé chez nos pères,

afin que toute grandeur, sur terre,

soit pour vous ?

Non, nous n’adhérons pas à vous. »

 

79.     Pharaon dit:

« Amenez-moi tous les savants sorciers. »

 

80.     Quand les sorciers viennent, Mûssa leur dit:

« Jetez ce que vous jetterez. »

 

81.     Quand ils jettent, Mûssa dit:

« Ce que vous apportez

n’est que de la sorcellerie !

Allah l’élimine,

Allah ne fait pas prospérer

l’oeuvre des dépravés. »

 

82.     Allah authentifie la vérité de sa parole,

malgré la criaillerie des coupables.

 

83.     Les descendants de son peuple

n’adhéraient pas à Mûssa,

par crainte d’être poursuivis

par Pharaon et son conseil,

car Pharaon était le souverain de la terre,

mais c’était un transgresseur.

 

84.     Mûssa dit: « Ô mon peuple,

si vous adhérez à Allah,

abandonnez-vous à Lui, soyez des pacifiés. »

 

85.     Ils disent: « Nous nous abandonnons à Allah.

Notre Rabb ne nous livre pas à l’épreuve

du peuple des fraudeurs ! »

 

86.     Par tes grâces, sauve-nous du peuple des effaceurs.

 

87.     Nous avons révélé à Mûssa et à son frère:

« Édifiez pour votre peuple, en Misr, des maisons

et faites de vos maisons une Qibla.

Élevez la prière. Annonce-le aux adhérents. »

 

88.     Mûssa dit: « Notre Rabb, tu as donné

à Pharaon et à son conseil les parures

et les biens de la vie de ce monde,

notre Rabb, pour qu’ils se détournent

de ton sentier.

Notre Rabb, anéantis leurs biens

et endurcis leurs coeurs,

pour qu’ils n’adhèrent pas

avant d’avoir vu le supplice terrible. »

 

89.     Il dit: « Votre imploration est déjà exaucée !

Redressez-vous, tous les deux,

ne suivez pas le sentier de ceux qui ne savent pas. »

 

Trois quarts du Hizb Vingt-deux

 

90.     Nous avons fait franchir la mer aux Fils d’Isrâ’îl,

Pharaon et ses armées les poursuivaient

avec acharnement, hostilité,

jusqu’à ce que je les atteigne par la noyade.

Il dit: « Oui, je crois qu’il n’est pas d’Ilah,

sauf celui auquel les Fils d’Isrâ’îl adhèrent:

je suis parmi les pacifiés. »

 

91.     Ainsi toi, auparavant rebelle,

tu étais parmi les dévoyés.

 

92.     Aujourd’hui nous te faisons parvenir à ta maturité

afin que tu sois un Signe pour tes successeurs.

Voici, les humains, pour la plupart,

sont inattentifs à nos Signes.

 

93.     Ainsi, nous avons établi

les Fils d’Isrâ’îl en juste établissement.

Nous les avons salariés du meilleur.

Ils ne se sont opposés

qu’après que la science leur fut parvenue.

Voici, ton Rabb tranchera entre eux,

le Jour du Relèvement,

pour ce à quoi ils s’opposent.

 

94.     Si tu es dans le doute

en ce que nous t’avons fait descendre,

interroge ceux qui proclamaient l’Écrit avant toi.

Ainsi la vérité de ton Rabb t’est parvenue:

ne sois pas parmi les sceptiques.

 

95.     Ne soyez pas de ceux qui nient les Signes d’Allah,

vous seriez perdants.

 

96.     Voici ceux contre lesquels

se vérifie la parole d’Allah

ils n’adhéreront pas

 

97.     ­ même si tous les Signes leur parvenaient ­,

avant de voir le supplice terrible.

 

98.     Il n’était pas de cité qui adhère

à qui son amen ait servi,

sauf le peuple de Yûnus !

Quand ils ont adhéré, nous avons écarté d’eux

le supplice, ruineux dans la vie de ce monde,

dont nous les avons laissé jouir un temps.

 

99.     Si ton Rabb le décidait,

ceux qui sont sur terre adhéreraient à Lui,

tous ensemble.

Est-ce à toi de contraindre les humains

pour qu’ils adhèrent ?

 

100.     Personne n’adhère que par la permission d’Allah:

Il répand l’abomination sur ceux qui ne discernent pas.

 

101.     Dis:

« Contemplez tout dans les ciels et sur la terre ! »

Mais Signes et avertissements ne suffisent pas

au peuple qui n’adhère pas. »

 

102.     Que guettent-ils sinon l’exemple des jours

qui advinrent avant eux ?

Dis:

« Guettez ! Je suis avec vous parmi les guetteurs. »

 

103.     Ensuite nous délivrerons nos Envoyés

et ceux qui auront adhéré.

Ainsi, la vérité avec nous,

nous délivrerons les adhérents.

 

104.     Dis: « Ohé, les humains,

si vous êtes dans le doute pour ma Créance,

ne servez pas ceux que vous servez, sauf Allah. »

Je sers Allah, qui vous fera payer.

J’ai reçu l’ordre d’être parmi les adhérents.

 

105.     Oui, redresse ta face avec zèle, en fervent:

ne soyez pas des associateurs.

 

106.     Sauf Allah, n’invoque pas celui

qui ne t’avantage ni te nuit.

Si tu le faisais, tu serais un fraudeur.

 

107.     Si Allah te saisit de malheur,

nul, sinon Lui, ne l’écartera de toi.

S’il te veut du bien,

nul ne détournera de toi ses bienfaits.

Il en entoure qui il décide parmi ses serviteurs,

lui, le Clément, le Matriciel.

 

108.     Dis:

« Ohé, les humains,

La vérité de votre Rabb vous est déjà parvenue. »

Qui est guidé est guidé pour lui-même,

qui est fourvoyé se fourvoie lui-même.

Je ne suis pas avec vous en protecteur.

 

109.     Suis ce qui t’est révélé,

et persévère avant qu’Allah ne te juge,

Allah, le meilleur des juges.

 

 

SOURATE 11.

 

HÛD

 

Hûd, le nom de cet inspiré envoyé aux hommes de ‘Âd, est mentionné aux versets 50 et 53 de cette sourate, la cinquante-deuxième, selon la chronologie admise. Elle fut proclamée à La Mecque, sauf les versets 12, 15, 17 et 114, probablement médinois.

 

Ses cent vingt-trois versets composent trois homélies attribuées à la troisième période mekkoise de la vie du Nabi. Les versets 1 à 26 reprennent les thèmes fondamentaux de la prédication de Muhammad. La partie centrale (26 à 101) évoque, en six récits, l’action de prophètes plus anciens. À la conclusion (102 à 123) se greffent différentes considérations (114 à 123).

 

Hûd, comme Jonas, avait pour mission de rappeler à la pénitence la légendaire tribu de ‘Âd, entre Oman et Hadramaout. Celle-ci resta sourde à son appel et continua à adorer ses idoles au lieu de servir Allah. Une violente tornade écrasa la cité coupable et ses habitants.

 

Sourate 11.

 

HÛD

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. R. Alif. Lâm. Râ’.

Écrit dont les Signes inaltérables

ont été élucidés par le Sage, l’Informé.

 

2.     Ne servez qu’Allah.

Me voici, je suis pour Lui auprès de vous

comme alerteur, annonciateur.

 

3.     Demandez pardon à votre Rabb,

faites retour à Lui:

il vous donnera en ce monde,

jouissance excellente, et au terme,

la grâce de ses surabondances.

Si vous vous détournez,

je crains pour vous

le supplice d’un grand jour.

 

4.     À Allah vous reviendrez.

Il est puissant sur tout.

 

5.     Mais les voilà,

ils se replient sur leurs poitrines

pour se dérober à Lui !

Quand ils se masquent de leurs vêtements,

il sait ce qu’ils recèlent ou ce qu’ils divulguent:

Il connaît le secret des poitrines.

 

Fin du Djûz Onzième

 

Djûz Douzième

 

Hizb Vingt-trois

 

6.     Sur terre, les bêtes reçoivent

leur subsistance d’Allah:

il connaît leurs gîtes et leurs repaires.

Tout est dans l’Écrit manifeste.

 

7.     Il a créé les ciels et la terre en six jours,

son Trône sur les eaux, pour éprouver

qui parmi vous est le meilleur en oeuvres.

Si tu dis: « Vous ressusciterez après la mort »,

ceux qui effacent disent:

« Ce n’est que sorcellerie avérée ».

 

8.     Si nous différons un certain temps

le supplice d’une matrie,

ils disent: « Qui l’ajourne ? »

Le jour où il leur est infligé,

rien ne l’écarte:

ce dont ils se raillaient les cerne.

 

9.     Si nous faisons goûter nos grâces à l’humain,

puis l’en privons,

désespéré, il efface Allah.

 

10.     Si nous lui faisons goûter au ravissement

après qu’un malheur l’ait saisi,

il dit: « Le malheur a fui loin de moi ! »,

et le voilà heureux, comblé.

 

11.     Seuls ceux qui persévèrent et sont intègres

ont pour eux pardon et grand salaire.

 

12.     Peut-être délaisseras-tu une part

de ce qui t’est révélé ?

Ta poitrine se resserre quand ils disent:

« Pourquoi un trésor ne descend-il pas pour lui ! ? »

Ou: « Pourquoi ne vient-il pas avec un Messager ! ? »

Mais, toi, tu n’es qu’un alerteur.

Allah protège tout.

 

13.     Diront-ils: « Il a forgé cela. » ?

Dis: « Produisez dix Sourates semblables, ainsi forgées,

et invoquez qui le pourrait en dehors d’Allah,

si vous êtes sincères ! »

 

14.     S’ils ne vous répondent pas,

sachez-le, ce qui descend,

c’est la science d’Allah:

voici, pas d’Ilah sauf Lui.

Et vous, êtes-vous des pacifiés ?

 

15.     Ceux qui sont à vouloir

la vie de ce monde et sa beauté,

nous leur paierons leurs oeuvres,

là, ils ne seront pas lésés.

 

16.     Les voilà, ils n’auront,

dans l’Autre monde, que du feu,

où ce qu’ils auront fabriqué périra,

où ce qu’ils faisaient sera anéanti.

 

17.     Celui qui a vu l’évidence de son Rabb

proclame son témoignage:

l’Écrit de Mûssa.

Imâm, matriciel, l’avait déjà précédé.

Celui-là adhère à Lui.

Et qui l’efface parmi les factions,

a rendez-vous dans le Feu.

N’aies aucun doute en cela:

c’est la vérité de ton Rabb.

Cependant, la plupart des humains

n’y adhèrent pas.

 

18.     Qui fraude davantage que celui qui forge

le mensonge contre Allah ?

Ceux-là seront présentés à leur Rabb

et les témoins diront:

« Ils ont renié leur Rabb. »

Allah exècre les fraudeurs,

 

19.     ceux qui détournent, tortueux, du sentier d’Allah,

ils effacent l’Autre monde.

 

20.     Ceux-là ne sauraient rien empêcher sur terre,

il n’est pour eux aucun protecteur, sauf Allah.

Leur supplice sera redoublé:

ils étaient à ne pas entendre,

à ne pas voir.

 

21.     Ceux-là se perdent:

ce qu’ils forgent

les fourvoie hors d’eux-mêmes.

 

22.     Coupables, dans l’Autre monde,

ils sont perdants.

 

23.     Ceux qui adhèrent, agissent avec intégrité

et s’humilient devant leur Rabb,

les voilà, les Compagnons du Jardin,

là, en permanence.

 

Quart du Hizb Vingt-trois

 

24.     Par exemple, deux groupes,

l’un aveugle et sourd,

l’autre clairvoyant et entendant,

se valent-ils ?

 

25.     Ne l’invoquerez-vous pas ?

Nous avons envoyé Nûh à son peuple:

« Pour vous, je suis un alerteur distinct.

 

26.     Ne servez qu’Allah:

je crains pour vous

le supplice d’un jour terrible. »

 

27.     Dans le peuple, le Conseil de ceux qui effacent dit:

« Nous ne te voyons pas,

tu n’es qu’un être charnel semblable à nous.

Nous ne te voyons pas:

ne te suivent que les plus vils d’entre nous.

Nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous.

Nous pensons que vous êtes des menteurs. »

 

28.     Il dit: « Ô mon peuple,

Voyez-vous, si je suis dans l’évidence de mon Rabb,

et qu’il me donne une grâce venue de Lui,

vous serait-elle imposée,

si elle vous aveugle et que vous l’abhorriez ?

 

29.     Ô mon peuple,

je ne vous demande pas d’argent pour cela.

Mon salaire n’est que d’Allah.

Je ne repousse pas ceux qui adhèrent:

les voici, ils rencontrent leur Rabb.

Mais je vous vois, peuple ignare.

 

30.     Ô mon peuple,

qui me secourrait contre Allah si je le repoussais ?

Ne l’invoquerez-vous donc pas ? »

 

31.     Je ne vous dis pas:

« Je détiens les trésors d’Allah ! »

Ni: « Je connais le mystère. »

Je ne dis pas: « Je suis un Messager ! »

Je ne dis pas, à ceux que méprisent vos yeux:

« Allah ne leur donnera pas de trésors ! »

Allah sait ce qui est de leurs êtres.

Je serais alors parmi les fraudeurs.

 

32.     Ils disent: « Ô Nûh !

Tu te disputes déjà avec nous,

tu multiplies nos altercations !

Donne ce dont tu nous menaces

si tu es parmi les justes ! »

 

33.     Il dit: « Voici, Allah vous le donnera, s’il le décide,

vous ne pourrez l’empêcher.

 

34.     Si je pouvais vous conseiller !

Mais mon conseil ne vous profitera pas,

quand Allah voudra vous fourvoyer.

Il est votre Rabb: vous reviendrez vers Lui. »

 

35.     Disent-ils: « Il l’a inventé ! »

Dis:

« Si je l’avais inventé, je serais coupable.

Mais je suis innocent de ce dont

vous êtes vous-mêmes coupables ! »

 

36.     Ceci a été révélé à Nûh:

« Ceux-là seuls qui adhéraient déjà à Allah

adhéreront à toi.

Ne t’attriste pas de ce qu’ils font.

 

37.     Suivant notre révélation,

fabrique une felouque, sous nos yeux.

Ne m’implore pas pour les fraudeurs:

ils seront noyés. »

 

38.     Il fabrique la felouque

Quand les grands de son peuple

passent devant lui, se raillant de lui,

il dit: « Raillez-nous,

nous vous raillerons comme vous nous raillez.

 

39.     Vous saurez bientôt à qui

le supplice sera donné pour salaire,

sur qui s’abattra le supplice permanent ! »

 

40.     Quand notre ordre est accompli

et que le four bouillonne, nous disons:

« Charge là tous les couples, par paires,

et tes tentes, et ceux qui adhèrent,

à l’exception de qui en a été exclu par un verbe. »

Or ceux qui adhéraient étaient rares.

 

Moitié du Hizb Vingt-trois

 

41.     Il dit: « Montez là !

Sa course et son amarrage se font au nom d’Allah,

voici mon Rabb, clément, matriciel. »

 

42.     Et la felouque de courir avec eux

sur des vagues hautes comme des montagnes.

Nûh appelle son fils qui était à l’écart:

« Ô, mon fils,

monte avec nous, ne sois pas

parmi les effaceurs d’Allah. »

 

43.     Son fils dit: « Je me réfugierai sur une montagne

qui me protégera des eaux. »

Il dit: « Nul ne te protégera aujourd’hui

contre l’ordre d’Allah, sinon le Matriciel. »

Les vagues surviennent contre eux,

et son fils est noyé.

 

44.     Il est dit: « Ô, terre,

résorbe ton eau ! Ô ciel, cesse donc ! »

Et l’eau se résorbe, et l’ordre est annulé.

La felouque atterrit sur le Djûdîy.

Il est dit: « Arrière, peuple de fraudeurs ! »

 

45.     Nûh interpelle son Rabb et dit:

« Mon Rabb, voici, mon fils est de ma tente.

Ton pacte est vérité et toi,

tu es le plus sage des sages ! »

 

46.     Il dit: « Ô Nûh,

le voici, il n’est pas de ta tente,

il a agi sans intégrité.

Ne me demande pas

ce dont tu n’as pas eu connaissance par moi.

Je t’exhorte à ne pas être parmi les ignares. »

 

47.     Il dit: « Mon Rabb, je me réfugie en toi.

Voici, je ne te demande pas

ce dont je n’ai pas eu connaissance par Toi.

Si tu ne me pardonnes ni ne me matricies,

je serais perdu. »

 

48.     Il est dit: « Ô Nûh,

descends de la felouque en paix.

Ma bénédiction est sur toi

et sur les matries de tes compagnons,

des matries que nous comblerons,

avant de les frapper d’un supplice terrible !

 

49.     C’est l’histoire d’un mystère,

nous te la révélons:

tu ne la connaissais pas avant,

toi, ni ton peuple.

Persévère ! Telle est la sanction des frémissants ! »

 

50.     Aux ‘Âd, leur frère Hûd dit: « Ô mon peuple,

servez Allah. Vous n’avez d’Allah que Lui seul:

ne soyez pas des imposteurs.

 

51.     Ô mon peuple,

je ne vous demande pas de salaire pour cela:

mon salaire vient de celui qui m’a créé

Ne le discernez-vous pas ?

 

52.     Ô mon peuple,

demandez le pardon de votre Rabb, retournez à Lui.

Il enverra la grâce des ciels sur vous

ajoutant de la force à votre force.

Ne vous détournez pas en coupables ! »

 

53.     Ils disent: « Ô Hûd,

tu ne nous apportes pas de preuve.

Nous ne répudierons pas nos Ilahs sur ton dire,

nous n’adhérons pas à toi:

 

54.     nous disons simplement qu’un de nos Ilahs

te tourmente d’un mal. »

Il dit: « Voici, je l’atteste par Allah:

attestez que je suis innocent

de ce que vous associez

 

55.     en dehors de Lui. Ensuite, liguez-vous tous contre moi,

ne soyez plus à me guetter !

 

56.     Voici, je m’abandonne à Allah, mon Rabb et votre Rabb.

Il n’est pas de bête dont il ne puisse saisir le poil.

Voici mon Rabb, sur le chemin ascendant.

 

57.     Si vous vous détourniez, je vous aurais déjà avertis

de ce pour quoi je vous suis envoyé.

Mon Rabb vous remplacera par un autre peuple:

vous ne Lui nuirez en rien.

Voici, mon Rabb est le gardien de tout. »

 

58.     Quand notre ordre se réalise,

nous ramenons Hûd

et ceux qui adhéraient à lui grâce à nous.

Nous les ramenons d’un supplice grandiose.

 

59.     Mais ces ‘Âdites nient les Signes de leur Rabb,

ils se révoltent contre ses Envoyés,

ils suivent l’ordre de tyrans opiniâtres.

 

60.     Ils sont poursuivis par une malédiction,

en ce monde et au jour du Relèvement.

Voici, les ‘Âdites effacent leur Rabb:

arrière, ‘Âdites, peuple de Hûd !

 

Trois quarts du Hizb Vingt-trois

 

61.     À Thamûd, leur frère Sâlih dit: « Ô mon peuple,

servez Allah, vous n’avez d’autre Ilah que Lui !

Il vous a tirés de la terre et vous a ressuscité là.

Demandez-lui pardon, et retournez à Lui.

Voici, mon Rabb, est proche, il exauce ! »

 

62.     Ils disent: « Ô Sâlih,

parmi nous, tu es notre espérance.

Nous empêcheras-tu de servir

ceux que servaient nos pères ?

Nous sommes dans un doute profond

pour ce à quoi tu nous invites. »

 

63.     Il dit: « Ô mon peuple,

vous voyez que je suis

dans l’évidence de mon Rabb ?

Il m’a fait cette grâce.

Qui me sauverait d’Allah

si je lui désobéissais ?

Vous aggraveriez ma peine,

plutôt que de l’alléger !

 

64.     Ô mon peuple,

La Chamelle d’Allah est un Signe pour vous.

Laissez-la se nourrir sur la terre d’Allah,

Ne lui faites pas de mal:

un supplice prochain vous saisirait ! »

 

65.     Ils coupent les jarrets de la Chamelle.

Il dit: « Dans vos demeures,

réjouissez-vous trois jours.

Voilà l’indéniable promesse. »

 

66.     Quand notre ordre se réalise,

nous délivrons Sâlih et ceux qui adhéraient à lui

d’une ruine imminente,

par grâce de nous.

Voici, ton Rabb, c’est Lui,

le Fort, l’Intransigeant.

 

67.     Ceux qui fraudaient sont pris dans le fracas:

au matin ils gisent dans leurs demeures.

 

68.     Ils sont là comme s’ils n’avaient

jamais été opulents.

Les Thamûd avaient effacé leur Rabb.

Arrière, les Thamûd !

 

69.     Ainsi nos Envoyés transmettent

l’annonce à Ibrâhim.

Ils disent: « Salâm ! Paix ! »

Il dit: « Salâm ! Paix ! »

Il ne tarde pas à leur offrir un veau rôti.

 

70.     Quand il voit qu’ils n’y touchent pas,

de leurs mains, par crainte,

il les ignore et se méfie d’eux.

Ils disent: « Ne crains pas !

Nous sommes envoyés au peuple de Lût. »

 

71.     La femme d’Ibrâhim, debout, rit

alors que nous lui annonçons Is’hâq et,

après Is’hâq, Ya‘qûb.

 

72.     Elle dit: « Aïe de moi !

Enfanterai-je, moi, une vieille,

avec mon vieillard de mari ? !

Voilà bien une merveille ! »

 

73.     Ils disent: « T’émerveilles-tu de l’ordre d’Allah ?

C’est pour vous une grâce d’Allah, sa baraka,

ô tentes de la Maison ! »

Le voici, Lui, désirable, magnanime !

 

74.     Quand l’effroi fuit Ibrâhim, survient l’Annonce.

Il intercède devant nous pour le peuple de Lût.

 

75.     Voici Ibrâhim, longanime, implorant, repentant !

 

76.     « Ô Ibrâhim,

écarte-toi de là,

l’ordre de ton Rabb est déjà venu:

ils sont voués au supplice extrême. »

 

77.     Quand nos Envoyés viennent à Lût,

il les presse et du bras les serre.

Il dit: « Voilà bien un jour d’affrontement. »

 

78.     Son peuple vient à Lui, ils se hâtent.

Auparavant ils agissaient mal.

Lût dit: « Ô mon peuple,

voilà mes filles, elles sont plus pures pour vous !

Frémissez d’Allah, n’affligez pas mes hôtes.

N’est-il point parmi vous d’homme droit ? »

 

79.     Ils disent: « Tu le sais bien,

nous n’avons aucun droit sur tes filles:

tu sais bien ce que nous voulons ! »

 

80.     Il dit: « Si j’étais de force contre vous,

ou si j’avais un abri sûr pour refuge !... »

 

81.     Ils disent: « Ô Lût,

nous sommes les Envoyés de ton Rabb.

Ils n’arriveront pas jusqu’à toi.

Pars avec ta tente, au bout de la nuit.

Personne parmi vous ne se retournera, sauf ta femme:

elle sera abattue par ce qui les frappera.

Le rendez-vous est à l’aube:

L’aube n’approche-t-elle pas ? »

 

82.     Quand notre ordre se réalise,

nous l’abattons,

faisant pleuvoir sur elle

des pierres empreintes en tas,

 

83.     marquées par ton Rabb.

C’était non loin des fraudeurs.

 

Hizb Vingt-quatre

 

84.     À Madyan, leur frère Shu‘aïb dit:

« Ô mon peuple,

servez Allah: pour vous, pas d’Ilah sauf Lui.

Ne faussez pas la mesure ni la pesée.

Je vous vois prospères,

mais je crains pour vous

le supplice contraignant du Jour. »

 

85.     Ô mon peuple,

mesurez et pesez avec impartialité,

ne lésez pas les humains dans leurs affaires,

ne polluez pas la terre de corruptions.

 

86.     D’Allah, le reste serait meilleur pour vous

si vous adhériez, le reste venant d’Allah

serait meilleur pour vous.

Quant à moi, je ne suis pas votre gardien.

 

87.     Ils disent: « Ô Shu‘aïb,

ta prière t’ordonne-t-elle que nous répudiions

ce que nos pères servaient

ou que nous ne disposions plus librement de nos biens ?

Voici, tu es le Longanime, l’Intègre ! »

 

88.     Il dit: « Ô mon peuple,

Voyez-vous, étant dans l’évidence de mon Rabb,

Il me pourvoit lui-même d’excellente provende.

Je ne veux pas vous contrarier

par ce que je vous interdis.

Je ne veux, autant que je le puis, qu’une Réforme.

Mon secours n’est que d’Allah.

Je m’abandonne à Lui et vers Lui je reviens.

 

89.     Ô mon peuple,

que ma contestation ne vous culpabilise pas,

et ne vous fasse pas subir le même sort

que le peuple de Nûh,

le peuple de Hûd ou le peuple de Sâlih.

Eh quoi, le peuple de Lût n’est pas loin de vous !

 

90.     Demandez le pardon de votre Rabb,

ensuite faites-lui retour.

Voici, mon Rabb, matriciel, chérissant. »

 

91.     Ils disent: « Ô Shu‘aïb,

nous ne saisissons pas tout ce que tu dis,

Voici, nous te voyons parmi nous, si frêle !

Sans ton clan, nous t’aurions lapidé.

Tu n’es pas plus fort que nous. »

 

92.     Il dit: « Ô mon peuple,

mon clan vous semble-t-il plus puissant qu’Allah,

pour que vous puissiez lui tourner le dos ?

Voici, mon Rabb cerne tout ce que vous faites. »

 

93.     « Ô mon peuple,

agissez selon votre condition.

Moi, j’agis. Vous saurez qui subira

le supplice avilissant et qui ment.

Guettez ! Me voici, je vous guette. »

 

94.     Quand notre ordre se réalise,

nous sauvons Shu‘aïb

et ceux qui adhéraient avec lui,

par grâce de nous.

Le fracas saisit ceux qui fraudaient.

Au matin, dans leurs demeures, ils gisent,

 

95.     comme si, là, ils n’avaient

jamais été opulents.

Arrière Madyan !

Arrière aussi Thamûd !

 

96.     Ainsi, nous avions envoyé Mûssa avec nos Signes,

et nanti d’un pouvoir avéré,

 

97.     vers Pharaon et son Conseil.

Ils suivent l’ordre de Pharaon,

mais l’ordre de Pharaon

était dépourvu de rectitude.

 

98.     Le jour du Relèvement, en tête de son peuple,

il les précipite dans le Feu,

maléfique précipice, où ils sont précipités.

 

99.     La malédiction les poursuit ici-bas

comme au jour du Relèvement, maléfique offrande !

 

100.     Voilà les souvenirs que nous te rapportons de cités,

les unes encore debout, les autre abattues.

 

101.     Nous ne les avons pas lésées:

elles se sont elles-mêmes lésées.

Leurs Ilahs, ceux qu’ils invoquaient,

sauf Allah,

ne leur servent à rien,

quand l’ordre de ton Rabb se réalise.

Ils ne leur ajoutent que ruines.

 

102.     Tel est le coup de ton Rabb

quand il prend une cité frauduleuse.

Voici, son coup est terrible, direct.

 

103.     Voici en cela un Signe

pour qui craint le supplice, l’ultime,

ce Jour du Rassemblement des humains,

ce Jour témoin,

 

104.     simplement différé au terme fixé d’avance.

 

105.     Ce Jour, nul ne parlera qu’avec Sa permission,

les uns seront misérables, les autres heureux.

 

106.     Aux misérables, le Feu,

les rugissements, les sanglots,

 

107.     en permanence, là,

pour la durée des ciels et de la terre,

comme le décide ton Rabb.

Voici, ton Rabb: il fait ce qu’il veut.

 

Quart du Hizb Vingt-quatre

 

108.     Aux heureux le Jardin, en permanence, là,

pour la durée des ciels et de la terre,

selon ce qu’a décidé ton Rabb,

en don irrévocable.

 

109.     Ne sois pas dans le doute

pour ce que les autres servent.

Il sont asservis

à ce que leurs pères servaient jadis.

Nous leur réglerons leur compte, sans rabais.

 

110.     Nous avons donné ainsi l’Écrit à Mûssa:

ils s’y sont opposés.

Sans l’arrêt préalable de ton Rabb,

c’en eût été fini avec eux.

Mais en cela, les voilà depuis

dans un doute profond.

 

111.     Voici, ton Rabb les paie tous

selon leurs oeuvres.

Il est informé de ce qu’ils font.

 

112.     Redresse-toi, l’ordre t’en est donné,

comme à ceux qui font Retour avec toi.

Ne vous révoltez pas,

le voici, Il voit ce que vous faites.

 

113.     Ne vous appuyez pas sur ceux qui fraudent:

le Feu vous atteindrait.

Vous n’avez pas d’alliés, sauf Allah.

Plus tard, vous ne seriez pas délivrés.

 

114.     Élève la prière

aux deux bouts du jour

et pendant les vigiles de la nuit.

Voici, l’excellence dissipe le mal.

Telle est la Mémoire des mémorisateurs.

 

115.     Persévère !

Voici, Allah ne perd pas

le salaire de l’excellence.

 

116.     Dans vos générations passées

seul un reste réprouvait

la destruction de la terre.

Mais sauf les quelques-uns

que nous avons sauvés,

ceux qui fraudent suivent

ceux qui jouissent, et sont coupables.

 

117.     Ton Rabb ne détruit pas par fraude les cités

dont les tentes sont intègres !

 

118.     Si ton Rabb l’avait décidé,

Il aurait fait des humains une seule matrie,

mais ils ne cessent de combattre,

 

119.     sauf ceux que ton Rabb matricie:

Il les a créés pour cela.

La Parole de ton Rabb se vérifie:

« Je remplirai la Géhenne de Djinns

et d’humains réunis. »

 

120.     Nous te relatons ainsi des histoires d’Envoyés

pour en réconforter tes entrailles.

La Vérité te parvient avec,

édification et mémoire des adhérents.

 

121.     Dis à ceux qui n’adhèrent pas:

« Agissez là où vous êtes.

Voici, nous agissons.

 

122.     Attendez !

Voici, nous attendons !

 

123.     À Allah le mystère des ciels et de la terre.

L’ordre se réalise pour Lui,

tout est à Lui.

Sers-le, abandonne-toi à Lui:

ton Rabb n’est pas inattentif

à ce que vous faites. »

 

 

SOURATE 12.

 

JOSEPH

YÛSUF

 

Cette sourate, chronologiquement la cinquante-troisième, est titrée d’après l’histoire qu’elle rapporte, celle de Yûsuf-Joseph, qui apparaît dès le verset 4. Ses cent onze versets constituent une homélie avec une courte introduction (1-3) suivie par le récit proprement dit (4-101) et s’achevant sur une conclusion édifiante (102-111).

 

La vie de Yûsuf reprend les données de la Genèse (37-45), ornées de données généralement prises dans d’anciens commentaires traditionnels.

 

Sourate 12.

 

JOSEPH

YÛSUF

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. R. Alif. Lâm. Râ’.

Voilà les Signes de l’Écrit manifeste.

 

2.     Nous l’avons fait descendre:

c’est l’Appel, en arabe, al-Qur’ân,

pour que vous discerniez peut-être.

 

3.     Nous te racontons les plus beaux récits

en te révélant cet Appel, al-Qur’ân,

bien que tu fus jadis inattentif.

 

4.     Quand Yûsuf dit à son père:

« Ô mon père,

voici, j’ai vu onze étoiles,

le soleil et la lune,

je les ai vus se prosterner devant moi. »

 

5.     Il dit: « Ô mon fils,

ne raconte pas ta vision à tes frères,

ils comploteraient contre toi:

voici, le Shaïtân est pour les humains

un ennemi manifeste. »

 

6.     Ainsi ton Rabb te préfère, il t’enseigne

l’interprétation des énigmes,

il parachève son ravissement

pour toi et pour les Tentes de Ya‘qûb,

comme il l’avait parachevé, jadis,

pour tes pères Ibrâhim et Is’hâq.

Voici ton Rabb, savant, sage.

 

Moitié du Hizb Vingt-quatre

 

7.     Ainsi, il est, en Yûsuf et ses frères,

des Signes pour les questionneurs,

 

8.     quand ils disent:

« Yûsuf et son frère sont mieux aimés

par notre père que notre groupe !

Voici notre père dans un fourvoiement manifeste.

 

9.     Tuez donc Yûsuf, abattez-le à terre,

votre père tournera vers vous sa face.

Après quoi, vous serez un peuple respecté. »

 

10.     Parmi eux, un interlocuteur dit:

« Ne tuez pas Yûsuf,

précipitez-le plutôt dans une citerne profonde.

Si vous le faites,

des voyageurs le recueilleront. »

 

11.     Ils disent: « Ô notre père,

qu’as-tu à ne pas nous croire

pour ce qui est de Yûsuf ?

Nous sommes sincères en ce qui le concerne.

 

12.     Envoie-le avec nous demain,

il paîtra et jouera: nous serons ses gardiens. »

 

13.     Il dit: « Je m’afflige,

parce que vous partez avec lui.

Je crains qu’un loup ne le dévore,

quand vous serez inattentifs. »

 

14.     Ils disent: « Si un loup le dévorait,

notre groupe serait lui aussi perdu. »

 

15.     Ils partent avec lui et, ensemble,

ils le précipitent dans une citerne profonde.

Nous lui révélons:

« Tu évoqueras cette affaire devant eux

quand ils ne s’y attendront pas. »

 

16.     Ils reviennent vers leur père,

le soir, en pleurant.

 

17.     Ils disent: « Ô notre père,

voici, nous partions pour une course,

laissant Yûsuf près de nos affaires

quand un loup l’a dévoré.

Tu ne nous croiras pas,

bien que nous soyons sincères. »

 

18.     Ils viennent avec sa tunique tachée de faux sang.

Ya‘qûb dit:

« Vous avez vous-mêmes donné cet ordre.

Persévérance, sérénité !

Voici, Allah nous viendra en aide

contre ce que vous débitez. »

 

19.     Survient une caravane: ils envoient quelqu’un

descendre un seau pour puiser.

Il dit: « Quelle histoire ! Voici un adolescent ! »

Ils le cachent, comme une marchandise,

Allah sait ce qu’ils font.

 

20.     Ils le vendent à vil prix,

pour quelques dirhams.

En cela, ils le dépréciaient.

 

21.     En Misr, son acheteur dit à sa femme:

« Agrémente son séjour.

Il nous sera peut-être utile

ou bien nous le prendrons pour enfant ? »

Ainsi nous donnons à Yûsuf un lieu sur terre

pour lui enseigner l’interprétation des énigmes,

Allah vainqueur réalise son ordre,

mais les humains, pour la plupart,

ne le savent pas.

 

22.     Quand il atteint sa maturité,

nous lui donnons sagesse et savoir.

Nous rétribuons ainsi les excellents.

 

23.     La maîtresse dans sa maison le désire.

Elle ferme toutes les portes et dit:

« Je suis à toi ! »

Il dit: « Qu’Allah me garde !

Mon Maître m’a fait excellent accueil !

Les fraudeurs ne gagnent pas ! »

 

24.     Cependant, elle pense à lui et il pense à elle,

mais il voit, avec évidence, son Rabb.

Ainsi, nous détournons de lui

le mal et la perversité.

Le voici: il est un de nos serviteurs intègres.

 

25.     Tous deux courent vers la porte.

Elle déchire sa tunique, par-derrière.

Ils rencontrent son maître devant l’entrée.

Elle dit: « Quel est le salaire

de qui veut le malheur de ta tente ?

Doit-il être emprisonné

pour un supplice terrible ? »

 

26.     Il dit: « Elle m’a désiré de tout son être ! »

Un témoin de sa tente témoigne:

« Si sa tunique est déchirée devant,

elle dit vrai et lui ment !

 

27.     Mais si sa tunique est déchirée derrière, elle ment,

et lui dit vrai. »

 

28.     Il voit la tunique déchirée derrière, et dit:

« Voilà bien votre perfidie,

votre grandiose perfidie !

 

29.     Yûsuf, écarte-toi de là !

Toi, femme, demande pardon

pour ton crime: tu es fautive. »

 

Trois quarts du Hizb Vingt-quatre

 

30.     Des femmes, dans la ville, disent:

« La femme du puissant a désiré son serviteur

de tout son être: il l’a transpercée d’amour.

Nous la voyons: elle est dans un fourvoiement extrême. »

 

31.     Quand elle entend leurs médisances,

elle les convoque et leur prépare une collation.

Elle donne à chacune d’elles un couteau.

Elle dit à Yûsuf: « Sors près d’elles ! »

Quand elles le voient, elles l’admirent tant

qu’elles se coupent les mains et disent:

« Par Allah ! Ce n’est pas un être charnel !

C’est sûrement un Messager sublime ! »

 

32.     Elle dit: « Voilà celui pour qui vous me blâmiez !

Je l’ai désiré, mais il a résisté.

Quiconque n’obéit pas à mes ordres

doit être emprisonné avec les misérables. »

 

33.     Il dit: « Mon Rabb,

je préfère la prison, à ce qu’elles me proposent !

Si tu ne me préserves pas de leurs ruses,

je serais condamné ! »

 

34.     Son Rabb l’exauce et le préserve de leurs ruses,

le voici, lui, l’entendeur, le savant.

 

35.     Ensuite, après avoir vu les Signes,

il leur convient de l’emprisonner pour un temps.

 

36.     Deux autres entrent avec lui en prison.

L’un d’eux dit: « Voici,

je me suis vu pressant du vin. »

L’autre dit: « Voici,

je me suis vu portant, sur ma tête,

du pain dont mangeaient les oiseaux.

Révèle-nous l’interprétation de ces rêves.

Nous te verrons parmi les parfaits. »

 

37.     Il dit: « Votre nourriture ne vous sera pas donnée,

que je ne vous aie révélé leur interprétation,

avant qu’ils ne s’accomplissent.

Grâce aux enseignements de mon Rabb,

j’ai répudié la doctrine du peuple

qui n’adhère pas Allah,

ceux qui effacent l’Autre monde.

 

38.     J’opte pour la doctrine de mes pères

Ibrâhim, Is’hâq et Ya‘qûb.

Ce n’est pas à nous d’associer quiconque à Allah,

cela par grâce d’Allah pour nous et les humains.

Mais les humains, pour la plupart,

ne le reconnaissent pas.

 

39.     Ô mes deux compagnons de prison,

de nombreux rabbs sont-ils meilleurs

qu’Allah l’Unique, l’Irrésistible ?

 

40.     Vous ne servez, loin de Lui, que des noms,

ceux dont vous les nommez, vous et vos pères.

Allah n’a pas fait descendre sur eux de pouvoirs.

Voici, la sagesse est à Allah seul.

Il vous ordonne de ne servir nul autre que Lui.

Voilà l’immuable créance.

Mais les humains, pour la plupart,

ne le savent pas.

 

41.     Ô mes deux compagnons de prison,

l’un de vous servira le vin de son maître.

Quant à l’autre, il sera crucifié,

des oiseaux lui mangeront la tête.

Cet ordre sur lequel vous m’avez

tous deux consulté est définitif ».

 

42.     Il dit à celui des deux qui se croyait sauvé:

« Souviens-toi de moi chez ton maître. »

Mais le Shaïtân lui fait oublier

ce souvenir chez son maître,

Yûsuf reste en prison plusieurs années.

 

43.     Le roi dit: « Voici, je vois sept vaches grasses:

elles dévoraient sept vaches maigres,

et sept épis verts avec d’autres épis desséchés.

Ohé, le Conseil, expliquez-moi ma vision,

si vous savez interpréter les visions. »

 

44.     Ils disent: « Des tas de rêves !

Nous autres, nous ne sommes pas des savants,

pour interpréter les rêves ! »

 

45.     Celui des deux qui avait été libéré

après un certain temps se souvient et dit:

« Je vous exposerai leur interprétation:

envoyez l’affaire ! »

 

46.     « Yûsuf, ohé le juste, éclaire-nous

sur les sept vaches grasses

qui sont dévorées par les sept vaches maigres,

et sur les sept épis verts mêlés à d’autres épis desséchés.

Peut-être reviendrais-je vers les humains,

et peut-être sauront-ils ? »

 

47.     Yûsuf dit: « Semez sept ans comme de coutume.

Ce que vous moissonnerez, laissez-le en épis,

sauf le peu dont vous vous nourrirez. »

 

48.     Ensuite, sept années dures vous seront données:

elles dévoreront ce qu’auparavant vous aurez amassé,

sauf le peu que vous garderez.

 

49.     Ensuite, une année sera donnée

où les humains, secourus, iront aux pressoirs.

 

50.     Le roi dit: « Amenez-le moi. »

Quand l’envoyé vient à lui,

il dit: « Reviens vers ton maître.

Demande-lui pourquoi les femmes

se coupaient les mains.

Mon maître connaît bien leurs ruses. »

 

51.     Le roi dit: « Quelle était votre intention

quand vous avez désiré Yûsuf ? »

Elles disent: « Par Allah,

nous ne voyons aucun mal en lui. »

La femme du puissant dit:

« Maintenant, que la vérité éclate !

Je l’ai désiré, moi aussi !

Voici, c’est un juste !

 

52.     Cela pour que mon époux sache

que je ne le trahis pas en secret:

Allah ne guide jamais la ruse des traîtres ! »

 

Fin du Djûz Douzième

 

Djûz Treizième

 

Hizb Vingt-sept

 

53.     Je ne me disculpe pas:

voici, tout être est poussé au mal,

sauf celui que mon Rabb matricie.

Voici mon Rabb, clément, matriciel.

 

54.     Le roi dit: « Amenez-le moi: je me l’offre ! »

Quand Yûsuf lui parle, le roi dit:

« Tu es aujourd’hui, près de nous,

nanti d’autorité dans l’amen. »

 

55.     Yûsuf dit: « Prépose-moi

sur les dépôts de la terre;

j’en serai le gardien expert. »

 

56.     Nous établissons Yûsuf sur la terre,

pour l’administrer à son gré.

Nous dispensons nos grâces à qui nous voulons:

sans perdre la rétribution des parfaits,

 

57.     mais le salaire de l’Autre est meilleur

pour ceux qui adhèrent et frémissent.

 

58.     Viennent les frères de Yûsuf. Ils entrent chez lui:

il les reconnaît, mais eux se méprennent sur lui.

 

59.     Quand il les approvisionne en nourritures, il dit:

« De chez votre père, revenez chez moi, avec votre frère.

Ne le voyez-vous pas ? Je vous ai donné pleines rations,

moi, le meilleur des conciliateurs.

 

60.     Si vous ne l’amenez pas,

vous n’aurez plus, chez moi, de rations,

vous ne m’approcherez plus. »

 

61.     Ils disent: « Nous persuaderons notre père,

et nous le ferons. »

 

62.     Il dit à ses serviteurs:

« Mettez les marchandises dans leurs sacs.

Peut-être les reconnaîtront-ils

quand ils arriveront dans leurs tentes.

Ils arriveront peut-être dans leurs tentes

et peut-être reviendront-ils ? »

 

63.     Quand ils reviennent chez leur père, ils disent:

« Ô notre père !

Toute ration nous fut refusée.

Envoie avec nous notre frère:

nous nous approvisionnerons.

Nous serons ses gardiens. »

 

64.     Il dit: « Votre garantie pour lui

sera-t-elle semblable à celle

que vous m’aviez donnée pour son frère ? !

Allah est le meilleur des gardiens,

lui, le plus matriciel des matriciels. »

 

65.     Quand ils ouvrent leur chargement, ils constatent

que leurs marchandises leur ont été rendues.

Ils disent: « Ô notre père,

que voudrions-nous de plus ? !

Nos marchandises nous ont été rendues !

Nous approvisionnerons notre tente,

protégerons notre frère,

et nous ajouterons le chargement d’un chameau,

ce qui est une charge légère ! »

 

66.     Il dit: « Je ne l’enverrai pas avec vous,

que vous ne m’ayez fait le serment, par Allah,

de me le ramener, sauf empêchement contraire. »

Quand ils prêtent serment, il dit:

« Qu’Allah garde ce que nous avons dit. »

 

67.     Il dit: « Ô mes fils,

n’entrez pas par une même porte,

mais par des portes distinctes !

Je ne vous serais utile en rien contre Allah.

Voici, le jugement n’appartient qu’à Allah !

En Lui, je m’abandonne,

comme en Lui s’abandonnent les tout-abandonnés. »

 

68.     Ils entrent, selon l’ordre fixé par leur père,

mais cela ne leur aurait été utile en rien, contre Allah,

si ce n’était une exigence de Ya‘qûb, conçue par lui,

doté du savoir que Nous lui faisons connaître.

Cependant, les humains, pour la plupart, ne savent pas.

 

69.     Quand ils entrent chez Yûsuf,

il reçoit son frère près de lui.

Il dit: « Voici, je suis ton frère.

Ne sois pas accablé par ce qu’ils ont fait ! »

 

70.     Quand il les approvisionne en nourritures,

il met sa coupe sous le bât de son frère.

Ensuite un annonceur crie:

« Ohé, la caravane,

vous êtes des voleurs ! »

 

71.     En les entendant, ils disent: « Qu’avez-vous perdu ? »

 

72.     Ils disent: « Nous avons perdu le calice du roi !

Qui le rapportera gagnera une charge de chameau,

j’en suis garant ! »

 

73.     Ils disent: « Par Allah, vous le savez,

nous ne venons pas souiller la terre:

nous ne sommes pas des voleurs ! »

 

74.     Ils disent: « Quelle sera la sanction du vol

si vous mentez ? »

 

75.     Ils disent: « Celui dans le bât

duquel le calice sera trouvé,

le paiera de son être même.

Nous sanctionnons ainsi les fraudeurs. »

 

76.     Yûsuf fouille leurs ballots,

puis celui de leur frère.

Il retire alors le calice du ballot de leur frère.

Nous avions ainsi endurci Yûsuf

qui n’était pas en mesure de retenir son frère,

selon la créance du roi,

sans qu’Allah l’ait décidé.

Nous élevons en degré qui nous décidons:

mais, au-dessus de tous,

il est un Savant doté de toute science.

 

Quart du Hizb Vingt-cinq

 

77.     Ils disent: « S’il l’a volé,

un de ses frères l’avait volé avant lui. »

Yûsuf se cache et ne leur révèle rien.

 

78.     Ils disent: « Ohé, le puissant !

Il a un père âgé, vieux.

Prends donc un de nous à sa place.

Nous te verrons parmi les parfaits. »

 

79.     Il dit: « Qu’Allah me garde !

Nous prendrons celui-là seul

chez qui nous avons trouvé notre bien.

Sinon nous serions des fraudeurs. »

 

80.     Quand ils désespèrent de le fléchir, ils se consultent.

Leur aîné, dit: « Ne savez-vous pas que votre père

a déjà fait pour vous un pacte avec Allah ?

Avant, qu’aviez-vous fomenté contre Yûsuf ?

Je ne fuirai pas de cette terre

avant que mon père ne m’y autorise

ou qu’Allah ne m’en avise.

Il est le meilleur des juges. »

 

81.     Revenez à votre père et dites:

« Ô notre père, ton fils a volé.

Nous attestons ce que nous avons appris.

Nous ne sommes pas les gardiens de ce mystère.

 

82.     Interroge la cité où nous étions

et la caravane où nous avancions:

nous sommes sincères. »

 

83.     Il dit: « Vous avez vous-mêmes

inspiré cette affaire.

Persévérance, sérénité !

Puisse Allah me les redonner ensemble,

Lui, le Savant, le Sage. »

 

84.     Il se détourne d’eux et dit:

« Aïe, Yûsuf. »

Ses yeux palissent d’affliction:

il est tout accablé.

 

85.     Ils disent: « Par Allah, cesse

d’invoquer Yûsuf, jusqu’à en être

tout amaigri, et proche de l’agonie. »

 

86.     Il dit: « Voici, je me plains auprès d’Allah

de mon déchirement et de mon affliction:

je sais d’Allah ce que vous ne savez pas.

 

87.     Ô mes fils,

fuyez, enquérez-vous de Yûsuf et de son frère,

ne désespérez pas du souffle d’Allah.

Ne désespère du souffle d’Allah

que le peuple des effaceurs. »

 

88.     Quand ils entrent chez lui, ils disent:

« Ohé, le puissant !

Le malheur nous a saisis, nous et notre tente !

Nous venons avec un troc négligeable.

 

89.     Fais-nous bonne pesée. Sois juste envers nous.

Voici, Allah nous accordera bonne ration. »

Il dit: « Saviez-vous ce que vous faisiez

dans votre ignorance, à Yûsuf et à son frère ? »

 

90.     Ils disent: « Voici, Yûsuf, c’est toi ! »

Il dit: « Je suis Yûsuf et voilà mon frère.

Allah nous a fait ce don.

Le voici, il est avec qui frémit et persévère:

Allah ne perd pas la rétribution des parfaits. »

 

91.     Ils disent: « Par Allah, Allah t’a préféré à nous.

Oui, nous sommes coupables. »

 

92.     Il dit: « Nul ne vous incriminera aujourd’hui:

Allah vous pardonne,

Lui, le plus matriciant des matriciels.

 

93.     Emportez ma tunique, celle-là,

posez-la sur le visage de mon père:

il recouvrera la vue,

puis revenez tous ici avec vos tentes. »

 

94.     Quand la caravane repart, leur père dit:

« Me voici, je sens l’odeur de Yûsuf:

ne me démentez pas. »

 

95.     Ils disent: « Par Allah, te voilà

dans ton vieux fourvoiement ! »

 

96.     Quand vient le porteur de la nouvelle,

il applique la tunique sur le visage de Ya‘qûb,

celui-ci recouvre la vue.

Il dit: « Ne vous le disais-je pas ?

Je sais d’Allah ce que vous ne savez pas. »

 

97.     Ils disent: « Ô notre père,

pardonne-nous nos crimes:

nous sommes coupables. »

 

98.     Il dit: « Vite, je demande votre pardon à mon Rabb:

le voici, Lui, le Clément, le Matriciel. »

 

99.     Quand ils reviennent chez Yûsuf,

il accueille chez lui ses deux parents.

Il dit: « Entrez en Misr:

Allah l’a décidé, dans l’amen. »

 

100.     Il élève ses deux parents sur le trône

et tombe en prosternation.

Il dit: « Ô mon père,

telle est l’explication de ma vision, jadis.

Mon Rabb en a fait une réalité.

Il a excellé pour moi en me sortant de prison

et en vous ramenant du désert

après que le Shaïtân eût mis

l’exécration entre moi et mes frères.

Voici, mon Rabb est subtil envers qui il décide,

le voici, Lui, le Savant, le Sage.

 

Moitié du Hizb Vingt-cinq

 

101.     Mon Rabb, tu m’as déjà donné le pouvoir,

tu m’as appris l’interprétation des énigmes,

Toi, le fendeur des ciels et de la terre,

mon protecteur en ce monde et dans l’Autre,

rappelle-moi en pacifié,

réunis-moi aux parfaits. »

 

102.     Cela, nous le révélons avec les récits du mystère.

Tu n’étais pas près d’eux

quand ils s’étaient rassemblés pour ourdir leur affaire !

 

103.     La majorité des humains,

même si tu y aspires, n’est pas dans l’amen.

 

104.     Tu ne leur demanderas pas de salaire pour cela:

ceci n’est que la Mémoire des univers.

 

105.     Des Signes dans les ciels et sur la terre

passent près d’eux, mais ils s’en détournent.

 

106.     La plupart adhèrent à Allah

sans cesser d’être des associateurs.

 

107.     Ils croient que le supplice d’Allah

ne les atteindra jamais,

ou que leur heure, qu’ils n’attendent pas,

ne surviendra pas soudain.

 

108.     Dis:

« Voici mon sentier:

j’invoque Allah avec lucidité,

moi et qui me suit. Gloire à Allah:

je ne suis guère parmi les associateurs. »

 

109.     Nous n’avons envoyé, avant toi,

que des hommes à qui nous nous révélions,

dans les tentes des cités.

Ne marchent-ils pas sur terre ?

Qu’ils contemplent quelle est la sanction

de ceux qui étaient avant eux !

L’Autre demeure est meilleure

pour ceux qui frémissent.

Ne le discernez-vous pas ?

 

110.     Avant que les Envoyés ne se désespèrent,

imaginant être reniés,

notre secours leur parvient.

Nous délivrons qui nous voulons:

notre rigueur ne se détourne pas

du peuple des coupables.

 

111.     Ainsi, leurs histoires sont un enseignement

pour les humains dotés d’un coeur.

Ce n’est pas une Geste divergente,

mais la vérification

de ce qu’il avait entre ses mains,

l’exposé de tout le réel,

guidance et grâce

pour le peuple de l’amen.

 

 

SOURATE 13.

 

LE TONNERRE

AR-RA‘D

 

La treizième sourate, chronologiquement la quatre-vingt-seizième, compte quarante-trois versets. « Le tonnerre louange sa désirance », au verset 13, lui donne son titre.

 

L’enseignement vise à authentifier la parole d’Allah, descendue des ciels et confirmée par les Signes visibles dans toute sa prodigieuse création. Allah, vainqueur de la mort, a le pouvoir de ressusciter les morts.

 

Il semble que cette sourate ait été proclamée à La Mecque, et qu’elle ait été complétée à Médine, peu après l’hégire, à la suite de la sourate 47 ou, selon d’autres, de la sourate 96.

 

Sourate 13.

 

LE TONNERRE

AR-RA‘D

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. M. R. Alif. Lâm. Mîm. Râ’.

Voilà les Signes de l’Écrit

la vérité descendue pour toi de ton Rabb:

mais les humains, pour la plupart, n’adhèrent pas.

 

2.     Allah élève les ciels sans pylônes visibles,

puis il s’égale au Trône,

soumet le soleil et la lune,

régente l’ordre et distingue les Signes.

Peut-être vous en convaincrez-vous,

lors de la Rencontre de votre Rabb.

 

3.     Il étend la terre,

y met les escarpements et les fleuves,

y met tous les fruits, par couples, deux,

et voile le jour par la nuit.

Voilà des Signes pour un peuple réfléchi.

 

4.     Sur terre, des parcelles contiguës,

des jardins, des vignobles,

des céréales, des palmiers

touffus ou non touffus,

arrosés par la même eau,

font tout surabonder de nourritures.

Voilà des Signes, pour un peuple réfléchi.

 

Trois quarts du Hizb Vingt-cinq

 

5.     Si tu t’en étonnes, étonnant est leur dire:

« Quand nous serons réduits en poussière,

serons-nous des créatures nouvelles ? »

Les voilà, ceux qui effacent leur Rabb,

les voilà, des carcans sur leurs nuques,

les voilà, les Compagnons du Feu,

là, en permanence.

 

6.     Ils te précipitent dans le mal

plutôt que vers la perfection:

avant eux, des châtiments exemplaires sont survenus.

Voici, ton Rabb est doté de pardon

pour les humains, malgré leur fraude,

voici, ton Rabb, inexorable au châtiment.

 

7.     Ceux qui effacent disent:

« Pourquoi n’est-il pas descendu

avec un Signe de son Rabb,

voici, tu n’es qu’un alerteur:

à tout peuple, son guide ! »

 

8.     Allah sait ce que porte toute femelle,

comment les matrices se contractent et se dilatent,

chez Lui, tout est mesure,

 

9.     le connaisseur du Mystère et du Témoignage,

le Grand, le Sublime.

 

10.     Il Lui est égal que vous gardiez

ou divulguiez un secret.

que vous vous cachiez la nuit, ou circuliez le jour.

 

11.     Pour lui, l’homme a des Compagnons

postés devant et derrière lui:

ils le gardent sur l’ordre d’Allah.

Voici, Allah ne transforme pas un peuple

avant qu’il ne se transforme lui-même.

Quand Allah veut le malheur d’un peuple,

nul ne l’empêche,

ils n’a pour lui aucun protecteur, sauf Lui.

 

12.     Il vous fait voir les éclairs,

dans la crainte et l’espoir,

Il suscite de lourds nuages.

 

13.     Le tonnerre louange sa désirance,

et les Messagers sa crainte.

Il envoie la foudre sur qui Il veut,

tandis qu’ils contestent Allah,

Lui, inexorable de violence.

 

14.     À Lui, l’invocation de la vérité,

Il n’exauce en rien

ceux qui invoquent un autre que Lui,

à l’exemple d’un homme qui tend

ses paumes pleines d’eau

sans les ramener vers sa bouche pour y boire.

L’invocation des effaceurs

n’est que fourvoiement.

 

15.     Devant Allah, ceux des ciels et de la terre,

se prosternent de gré ou de force ­

avec leurs ombres ­, matin et soir.

 

(Prosternation)

 

16.     Dis:

« Qui est le Rabb des ciels et de la terre ? »

Dis:

« Allah. »

Dis:

« Prendrez-vous, sauf Lui, des protecteurs

inutiles, anodins,

qui ne règnent sur aucun être ? »

Dis:

« L’aveugle vaut-il le clairvoyant ?

Les ténèbres valent-elles la lumière ?

Ou donnent-ils à Allah des associés

capables de créer ce qu’il créé ?

Pour eux, toute création est illusoire. »

Dis:

« Allah, créateur de tout,

est l’Unique, l’Irrésistible ! »

 

17.     Il fait descendre l’eau du ciel,

les oueds coulent selon leur force.

Le torrent charrie une écume débordante.

Le métal fondu au feu, pour des bijoux

ou des objets, a une même écume.

Allah frappe ainsi la vérité et le mensonge,

dont l’écume va au rebut.

Ce qui est utile aux humains reste sur terre.

Allah frappe ainsi des exemples.

 

18.     Ceux qui répondent à leur Rabb

parviennent à l’excellence !

Ceux qui ne Lui répondent pas

même s’ils avaient tout ce qui est sur terre

et, autant encore, pour se racheter ­

à la Reddition des comptes auront le malheur,

et, pour refuge, la Géhenne, le pire des grabats.

 

Hizb Vingt-six

 

19.     Le sait-il ?

La Vérité de ton Rabb descend vers toi !

Serait-il aveugle ?

Voici, dotés d’un coeur, ils l’invoquent.

 

20.     Ceux qui réalisent le pacte d’Allah

et ne rompent pas l’alliance,

 

21.     ceux qui lient ce qu’Allah ordonne de lier,

tremblent d’Allah

et craignent le malheur à la Reddition des comptes.

 

22.     Ceux qui persévèrent en implorant

la face de leur Rabb,

élèvent la prière, prodiguent

ce dont nous les pourvoyons,

en secret et en public,

repoussent le mal par le bien.

La sanction de la Demeure leur appartient.

 

23.     Le Jardin d’Éden ! Ils y entreront,

avec les parfaits

leurs pères, leurs épouses, leur postérité.

Les Messagers entrent près d’eux

par toutes les portes.

 

24.     « Salâm ­ Paix sur vous, pour votre persévérance.

Ô ravissement, ô récompense de la Demeure ! »

 

25.     Ceux qui rompent le pacte d’Allah après son alliance,

tranchent ce qu’Allah ordonne de lier,

détruisent la terre.

À ceux-là l’exécration,

à eux le malheur de la Demeure.

 

26.     Allah donne provende à qui il veut: il le décrète.

Ils se réjouissent de la vie de ce monde,

mais qu’est donc la vie de ce monde auprès de l’Autre,

sinon un divertissement ?

 

27.     Ceux qui effacent disent:

« Pourquoi un Signe de son Rabb

n’est-il pas descendu avec lui ? ! »

Dis:

« Voici, Allah fourvoie qui Il décide,

il guide vers Lui qui se repent. »

 

28.     Ceux qui adhèrent et dont les coeurs se reposent

sont dans la Mémoire d’Allah.

N’est-ce pas dans la Mémoire d’Allah

que reposent les coeurs ?

 

29.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

à eux, la béatitude, l’excellence du Ralliement.

 

30.     Ainsi nous t’avons envoyé à une matrie

d’autres matries survinrent, avant elle,

pour leur scander ce que nous t’avons révélé,

mais ils effacent le Matriciant.

Dis:

« Lui, mon Rabb, pas d’Ilah sauf Lui.

En Lui, je m’abandonne, Lui, mon Retour. »

 

31.     S’il était un autre Appel, al-Qur’ân,

les montagnes se mettraient en marche,

par lui la terre serait fendue,

et par lui les morts parleraient.

Mais l’ordre est à Allah, en totalité.

Désespéreraient-ils, ceux qui adhèrent ?

Si Allah le décidait,

il guiderait tous les humains.

Ceux qui effacent ne manqueront pas

d’être atteints par un cataclysme

né de leurs actes.

Il s’abattra près de leur demeure,

avant la venue du Rendez-vous d’Allah:

Allah ne manquera pas son Rendez-vous.

 

32.     Des Envoyés ont été raillés, avant toi.

Je tolère ceux qui effacent,

mais je les prends ensuite:

telle est ma sanction !

 

33.     Qui donc se tient près de chaque être

en notant ce qu’il acquiert ?

Pourtant, ils mettent à Allah des associés !

Dis:

« Nommez-les ! L’informeriez-vous

de ce qu’il ne sait pas sur la terre,

ou bien d’un verbe qu’Il endosse ? »

Leur ruse paraît belle à ceux qui effacent,

mais il sont écartés du sentier.

Celui qu’Allah fourvoie n’a pas de guide.

 

34.     Pour eux, il est un supplice dans la vie de ce monde:

mais le supplice de l’Autre est plus déchirant.

Pour eux, pas de garant contre Allah.

 

Quart du Hizb Vingt-six

 

35.     Par exemple, un Jardin promis aux frémissants,

sous lequel courent les fleuves:

ses nourritures, son ombrage sont permanents.

Voilà la sanction de ceux qui frémissent.

La sanction des effaceurs ? Le Feu !

 

36.     Ceux à qui nous avons donné l’Écrit se réjouissent

de ce qui est descendu vers toi.

Certains groupes en méprisent une partie.

Dis: « Il m’a été ordonné de servir Allah

et de ne rien lui associer.

J’en appelle à Lui: Il est mon ralliement. »

 

37.     Ainsi, nous faisons descendre sur lui

une Sagesse en arabe.

Mais, si tu obéis à leurs souhaits

après que la Science te soit parvenue,

tu n’auras, contre Allah, ni protecteur ni garant.

 

38.     Nous avons envoyé d’autres Envoyés avant toi,

leur donnant épouses et postérité.

Mais un envoyé ne peut donner de Signe

qu’avec la permission d’Allah.

À chaque échéance, un Écrit.

 

39.     Allah élimine ce qu’il décide ou le confirme.

La Mère de l’Écrit est près de Lui.

 

40.     Que nous te fassions voir

un peu de ce que nous leur promettons

ou que nous te rappelions à Nous,

voici, ce qui te revient est à toi,

mais à nous le Compte.

 

41.     Ne voient-ils pas

que nous venons sur terre,

pour la réduire par ses extrémités ?

Allah juge: pas d’appel à son jugement;

Il est prompt au Compte.

 

42.     Jadis, ils étaient déjà rusés.

mais la ruse appartient à Allah, en totalité:

il sait ce que chaque être acquiert.

Les effaceurs sauront pour qui est

la rétribution de la Demeure.

 

43.     Ceux qui effacent disent: « Tu n’es pas un Envoyé. »

Dis:

« Allah suffit pour témoin entre nous,

Lui qui a la Science de l’Écrit. »

 

 

SOURATE 14.

 

ABRAHAM

IBRÂHIM

 

Les cinquante-deux versets de cette sourate ont été proclamés à La Mecque. Elle doit son titre au verset 35 où le nom d’Ibrâhim est mentionné: il est le père de la foi par excellence, et c’est à partir de lui que naît la « créance » de la Bible, à la source des trois religions qui se réclament de son Elohîms, le judaïsme, le christianisme et l’islam. L’Appel conduit l’homme des ténèbres vers la lumière: il s’adresse à chaque peuple dans son propre langage.

 

Sourate 14.

 

ABRAHAM

IBRÂHIM

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. R. Alif. Lâm. Râ’.

Écrit que nous avons fait descendre à toi,

pour faire sortir les humains

des ténèbres vers la lumière

par permission de leur Rabb,

sur le chemin du Puissant, du Désiré.

 

2.     Allah, à Lui le tout des ciels et de la terre !

Aïe, les effaceurs vont au supplice inexorable !

 

3.     Ceux qui préfèrent la vie de ce monde à l’Autre

s’écartent du sentier d’Allah:

ils le souhaiteraient tortueux.

Mais ils sont dans un fourvoiement extrême.

 

4.     Nous n’avons envoyé d’envoyé

que dans la langue de son peuple

pour les faire discerner.

Mais Allah fourvoie qui Il décide,

Il guide qui Il décide,

Lui, le Puissant, le Sage.

 

5.     Déjà, nous avions envoyé Mûssa avec nos Signes:

« Fais sortir ton peuple

des ténèbres vers la lumière,

donne-lui mémoire des jours d’Allah:

voici en cela des Signes,

pour tous, persévérance et merci. »

 

6.     Quand Mûssa dit à son peuple:

« Invoquez votre ravissement,

quand il vous a sauvés de la gent de Pharaon,

qui vous infligeait le malheur du supplice:

ils égorgeaient vos fils

et laissaient vivre vos femmes ! »

C’était une grandiose épreuve de votre Rabb.

 

7.     Et quand votre Rabb proclame:

« Si vous remerciez, je vous comble;

si vous effacez, voilà mon supplice inexorable ! »

 

8.     Mûssa dit: « Si vous effacez,

vous et tous ceux qui sont sur la terre,

voici, Allah, le Magnanime, le Désiré. »

 

9.     Ne vous est-elle pas parvenue,

l’histoire de ceux qui étaient avant vous,

le peuple de Nûh, les ‘Âd, les Thamûd,

et ceux qui vinrent après ?

Allah seul les connaissait.

Leurs Envoyés, nantis de preuves, sont venus

mais ils ont porté leurs mains à leur bouche et dit:

« Nous éliminons ce pour quoi vous nous envoyez:

nous doutons fort de ce à quoi vous nous appelez. »

 

Moitié du Hizb Vingt-six

 

10.     Leurs Envoyés disent: « Douter d’Allah,

le fendeur des ciels et de la terre ?

Il vous appelle pour vous pardonner

de vos manquements

et ajourner pour vous l’échéance fixée. »

Ils disent: « Vous n’êtes que des êtres charnels

comme nous.

Vous voulez nous détourner

de ce que nos pères servaient.

Prouvez-nous un pouvoir manifeste ! »

 

11.     Leurs Envoyés leur disent:

« Nous ne sommes que des êtres

charnels comme vous:

mais Allah comble qui il décide,

parmi ses serviteurs.

Ce n’est pas à nous

de vous prouver notre pouvoir,

sinon avec la permission d’Allah:

les adhérents s’abandonnent à Allah.

 

12.     Nous devons seulement nous abandonner en Allah.

Il nous guide sur nos sentiers,

où nous persévérons malgré ce que nous subissons:

les tout-abandonnés s’abandonnent à Allah. »

 

13.     Ceux qui effacent disent à leurs Envoyés:

« Nous vous expulserons de notre terre

à moins que vous ne reveniez à notre doctrine. »

Mais leur Rabb leur révèle alors:

« Nous anéantirons les fraudeurs,

 

14.     et nous vous établirons sur terre, après eux.

Cela survient pour qui craint

mon Lieu et mon Rendez-vous. »

 

15.     À tout tyran dévoyé, triomphe trompeur.

 

16.     Ensuite, dans la Géhenne,

il sera abreuvé d’eau putride,

 

17.     à petites gorgées, sans pouvoir l’ingurgiter.

La mort lui sera donnée de toute part,

mais il ne sera pas encore parmi les morts,

étant voué à un supplice grandiose.

 

18.     À l’exemple de ceux qui effacent leur Rabb,

leurs oeuvres sont comme de la cendre:

le vent les violente, un jour d’ouragan.

Ils ne peuvent rien pour ce qu’ils ont acquis:

tel est le fourvoiement extrême.

 

19.     Ne le vois-tu pas ?

Allah crée les ciels et la terre avec la vérité.

S’il le décidait, il vous chasserait

et susciterait une création nouvelle.

 

20.     Cela, pour Allah, n’est-il pas une exigence ?

 

21.     Qu’ils comparaissent tous devant Allah.

Les faibles diront à ceux qui s’enflaient:

« Nous étions à vous suivre.

Pouvez-vous nous être utiles en rien

contre le supplice d’Allah ? »

Ils disent: « Si Allah nous avait guidés,

nous vous guiderions.

Il nous est égal de nous émouvoir

ou de patienter: pour nous, pas de havre ! »

 

22.     Quand l’ordre se réalise, le Shaïtân dit:

« Allah vous a fait une promesse sincère,

mais moi j’ai failli envers vous,

à ce que je vous ai promis.

Je n’avais contre vous aucun pouvoir,

sauf celui de vous appeler et que vous me répondiez.

Ne me blâmez donc pas, mais blâmez vous vous-mêmes.

Je ne suis d’aucun secours pour vous

et vous n’êtes d’aucun secours pour moi. »

J’efface ceux auxquels vous m’associiez jadis:

pour les fraudeurs, il est un supplice terrible.

 

23.     Ceux qui adhèrent et sont intègres

entrent dans les Jardins sous lesquels

courent les fleuves, en permanence,

là, par permission de leur Rabb.

Leur salut est là: « Salâm ! Paix ! »

 

24.     Vois comment Allah

frappe en exemple une bonne parole,

comme un bon arbre dont la racine

est ferme et la frondaison au ciel.

 

25.     Il donne sa nourriture en toute saison,

par permission de son Rabb:

Allah frappe des exemples pour les humains:

peut-être se remémoreront-ils ?

 

26.     L’exemple d’une parole nuisible

est comme un arbre nuisible

déraciné de terre, sans stabilité.

 

27.     Allah affermit ceux qui adhèrent au verbe,

dans la vie de ce monde et dans l’Autre.

Allah fourvoie les fraudeurs,

Allah fait ce qu’il décide.

 

Trois quarts du Hizb Vingt-six

 

28.     Ne le vois-tu pas ? Ceux qui échangent

le ravissement d’Allah contre l’effaçage

ravalent leur peuple dans la demeure de stérilité.

 

29.     Ils chaufferont la Géhenne,

le pire des séjours.

 

30.     Ils mettent à Allah des égaux

en se fourvoyant hors de son sentier.

Dis:

« Réjouissez-vous... Voici, votre avenir, c’est le Feu ! »

 

31.     Dis à mes serviteurs, à ceux qui adhèrent,

d’élever la prière, de prodiguer

ce dont nous les pourvoyons

en secret et en public, avant que ne vienne

le Jour sans rachat ni amitié.

 

32.     Allah a créé les ciels et la terre,

Il fait descendre l’eau du ciel,

en fait sortir des fruits

en provende pour vous;

vous soumet la felouque,

pour courir sur la mer, à son ordre,

vous soumet les fleuves,

 

33.     vous soumet le soleil et la lune, ponctuels,

vous soumet la nuit et le jour,

 

34.     et vous donne de tout ce que vous demandez.

Si vous dénombriez les ravissements d’Allah,

vous ne les compteriez pas !

Mais voici, l’humain n’est que fraude, effaçage !

 

35.     Quand Ibrâhim dit:

« Mon Rabb, mets ce pays dans l’amen,

empêche-moi, avec mes fils,

de servir les idoles. »

 

36.     Mon Rabb, les voici,

elles fourvoient la plupart des humains.

Qui me suit est des miens.

Qui se rebelle contre moi,

te voici, toi, clément, matriciel.

 

37.     Notre Rabb, j’ai établi ma postérité

dans un oued inculte,

auprès de ta Maison interdite,

notre Rabb, pour qu’ils élèvent la prière.

Fais arder les entrailles des humains en leur faveur.

Pourvois-les de fruits:

peut-être remercieront-ils ?

 

38.     Notre Rabb, te voici,

tu sais ce que nous cachons

et ce que nous divulguons:

rien n’est caché pour Allah

sur la terre ni au ciel.

 

39.     Désirance d’Allah !

Il m’a accordé, à grand âge,

Ismâ‘îl et Is’hâq.

Voici, mon Rabb, l’Entendeur de l’imploration.

 

40.     Mon Rabb, fais-moi élever la prière,

avec ma postérité, notre Rabb,

ô, reçois mon imploration !

 

41.     Notre Rabb,

avec mes deux parents et les adhérents,

le Jour de la Reddition des Comptes, pardonne-moi.

 

42.     Ne compte pas Allah pour inattentif

à ce que font les fraudeurs.

Voici, il les remet

au Jour où les regards verront.

 

43.     Ils seront précipités, la tête humiliée,

l’oeil hébété, les entrailles vidées.

 

44.     Alerte les humains:

un jour, le supplice surviendra pour eux.

Ceux qui fraudent diront:

« Notre Rabb, remets-nous

à une échéance prochaine,

que nous répondions à ton Appel

et suivions les Envoyés.

N’étiez-vous pas à jurer jadis

que vous seriez sans faiblesse ? »

 

45.     Vous habitez les habitations

de ceux qui se lésaient eux-mêmes.

Ce que nous leur avons fait vous est manifeste:

pour vous, nous frappons des exemples.

 

46.     Ils ont déjà rusé de ruse,

mais leur ruse est connue d’Allah,

même si elle pouvait faire

disparaître des montagnes.

 

47.     Ne compte pas qu’Allah manque

à sa promesse faite à ses Envoyés.

Voici Allah, puissant:

Il sera doté de vengeance,

 

48.     le Jour où la terre sera métamorphosée

en une terre et des ciels neufs.

Ils surgiront pour Allah, l’Unique, l’Irrésistible.

 

49.     Ce jour-là, tu verras les coupables,

enchaînés aux fers,

 

50.     dans leurs tuniques de goudron,

le Feu engloutissant leurs faces,

 

51.     pour qu’Allah salarie tout être

pour le prix de son acquit.

Voici, Allah, prompt au Compte.

 

52.     Ceci est un message aux humains

pour qu’ils soient alertés

et sachent que c’est Lui, l’unique Ilah.

Que, dotés d’un coeur, ils l’invoquent.

 

Fin du Djûz Treizième

 

 

SOURATE 15.

 

AL-HIDJR

 

Cette sourate, la cinquante-quatrième dans l’ordre chronologique, compte quatre-vingt-dix-neuf versets: son titre est pris au verset 80, Al-Hidjr, « le Roc », nom d’une partie de l’Arabie du Nord, fort fertile.

 

Elle est la dernière des six sourates de la série des A. L. M. (10 à 15). Elle a pu être proclamée au milieu de la dernière période mekkoise. Elle expose les vertus de la providence et de la vérité d’Allah, gardien de Sa Révélation. L’appel du Nabi est vainqueur des ruses d’Iblîs, à qui un sursis est accordé avant son écrasement final.

 

Les mêmes Messagers d’Allah sont porteurs de la grâce faite à Ibrâhim et de la destruction du peuple de Lot. Pour mériter la grâce, il est nécessaire de prier dans l’humilité et la permanence du service d’Allah.

 

Sourate 15.

 

AL-HIDJR

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Djûz Quatorzième

 

Hizb Vingt-sept

 

1.     A. L. R. Alif. Lâm. Râ’.

Voilà les Signes de l’Écrit,

un Appel manifeste: al-Qur’ân.

 

2.     Souvent ceux qui effacent

aimeraient être des pacifiés.

 

3.     Laissez-les manger et se réjouir:

l’espoir les divertit,

mais bientôt ils sauront !

 

4.     Nous ne détruisons pas de cité,

sans qu’elle ait reçu un Écrit connu.

 

5.     Nulle matrie ne devance

son échéance ou ne l’ajourne.

 

6.     Ils disent: « Ohé,

toi sur qui la Mémoire est descendue:

te voilà, tu es un possédé !

 

7.     Amènes-nous donc des Messagers,

si tu es juste ! »

 

8.     Nous ne faisons descendre

les Messagers qu’avec la vérité:

ils ne seront pas longs à l’observer.

 

9.     Nous voici, nous faisons descendre

la Mémoire, nous, ses gardiens.

 

10.     Nous les avions envoyés déjà, avant toi,

parmi les premières peuplades.

 

11.     Nul Envoyé n’a été donné

sans qu’ils soient à le railler.

 

12.     Ainsi procédons-nous

dans le coeur des coupables.

 

13.     Ils ne le croient pas,

la tradition des premiers étant déjà oubliée.

 

14.     Si nous ouvrions devant eux

une porte du ciel

et qu’ils réussissent à la franchir,

 

15.     ils diraient: « Nous y voici,

mais nos regards sont ivres:

nous sommes un peuple ensorcelé ! »

 

16.     Nous avons mis des bordjs dans le ciel:

embellis pour ceux qui les observent,

 

17.     protégés contre tout Shaïtân lapidé,

 

18.     sauf contre les voleurs de l’Écoute,

qu’une flamme évidente poursuit.

 

19.     Nous étendons la terre,

nous y établissons des escarpements,

nous y faisons tout croître, avec pondération.

 

20.     Nous y mettons des vivres

pour vous et pour ceux que vous n’alimentez pas.

 

21.     Il n’est trésors de rien, sinon près de nous,

nous ne les faisons descendre qu’à mesure connue.

 

22.     Nous envoyons des souffles fécondants,

et faisons descendre l’eau du ciel

dont nous vous abreuvons:

vous ne pouvez pas l’accaparer.

 

23.     Nous voici, nous faisons vivre et mourir:

nous sommes vos héritiers !

 

24.     Nous connaissons déjà, parmi vous,

les pionniers et les rétrogrades.

 

25.     Voici, ton Rabb les a rassemblés,

le voici, Lui, sage, savant.

 

26.     Nous créons l’humain d’argile,

d’une boue fétide,

 

27.     comme nous avions créé auparavant les Djinns

du feu d’un simoum.

 

28.     Quand ton Rabb dit aux Messagers:

« Me voici, je crée un être charnel d’argile,

et de boue fétide.

 

29.     Quand je l’aurai façonné et gonflé par mon souffle,

allez et prosternez-vous devant lui. »

 

30.     Les Messagers se sont alors prosternés

tous ensemble,

 

31.     sauf Iblîs: il refusait d’être avec les prosternés.

 

32.     Allah dit: « Ô Iblîs,

qu’as-tu à ne pas être avec les prosternés ? »

 

33.     Iblîs dit: « Je ne veux pas me prosterner

devant un être charnel,

créé d’argile et de boue fétide. »

 

34.     Allah dit: « Sors d’ici, tu es un lapidé:

 

35.     la malédiction sera contre toi

jusqu’au jour de la Créance. »

 

36.     Il dit: « Mon Rabb, sursois pour moi,

jusqu’au jour où ils ressusciteront. »

 

37.     Il dit: « Tu seras guetté,

 

38.     jusqu’au Jour et à l’instant connus de Nous. »

 

39.     Il dit: « Mon Rabb, puisque tu m’as suborné,

je séduirai la terre, et les subornerai tous,

 

40.     sauf les parfaits, parmi tes serviteurs. »

 

41.     Allah dit: « Il est vers moi un chemin ascendant.

 

42.     Tu n’auras aucun pouvoir contre mes serviteurs,

sauf contre ceux qui te suivront avec leurs subornés. »

 

43.     Voici, la Géhenne est le rendez-vous d’eux tous.

 

44.     Elle a sept portes: à toute porte,

correspond un groupe séparé.

 

45.     Voici, les frémissants sont au Jardin,

près des sources.

 

46.     Entrez en paix, dans l’amen.

 

47.     Nous aurons extirpé toute haine

de leurs poitrines,

fraternels sur des divans appariés.

 

48.     Nulle peine ne les saisira là,

et, de là, ils ne seront jamais expulsés.

 

Quart du Hizb Vingt-sept

 

49.     Inspire mes serviteurs,

me voici, je suis le Clément, le Matriciel.

 

50.     Quant à mon supplice,

c’est un supplice terrible.

 

51.     Informe-les des hôtes d’Ibrâhim.

 

52.     Quand ils entrent chez lui,

ils disent: « Salâm ! Paix ! »

Il dit: « Vous nous émouvez ! »

 

53.     Ils disent: « Ne sois pas ému.

Nous voici, nous t’annonçons un garçon plein de sagesse. »

 

54.     Il dit: « Me l’annoncez-vous ?

Malgré mon grand âge ? Et qu’annoncez-vous ? »

 

55.     Ils disent: « Nous te l’annonçons en vérité.

Ne sois pas désespéré ! »

 

56.     Il dit:

« Qui désespère des grâces de son Rabb,

sinon les fourvoyés ? »

 

57.     Et il dit: « Quel est votre propos,

ohé, les Envoyés ? »

 

58.     Ils disent: « Nous sommes envoyés à un peuple coupable,

 

59.     excepté la gent de Lût:

nous voici, nous les sauverons tous,

 

60.     excepté sa femme.

Nous l’avons décrété:

voici, elle sera parmi les retardataires. »

 

61.     Quand les Envoyés viennent dans la gent de Lût,

 

62.     il dit: « Vous voici, peuple inconnu ? »

 

63.     Ils disent: « Non pas, nous venons à toi

avec ce dont ils doutent,

 

64.     nous t’apportons la vérité,

nous voici, nous sommes sincères.

 

65.     Marche derrière eux, avec tes tentes,

une partie de la nuit.

Qu’aucun d’entre vous ne se retourne.

Allez là où cela vous sera ordonné.

 

66.     Nous lui notifions cet ordre, pour le sauver.

Quant aux retardataires,

ils périront le matin suivant. »

 

67.     Les tentes de la ville viennent

et se congratulent.

 

68.     Il dit: « Voici, ce sont mes hôtes,

ne me flétrissez pas.

 

69.     Frémissez d’Allah, ne m’affligez pas. »

 

70.     Ils disent: « Ne t’avons-nous pas défendu

contre tout le monde ? »

 

71.     Il dit: « Les voilà, ce sont mes filles,

si vous voulez agir. »

 

72.     Mais par ta vie, ces hommes

errent dans leur ivresse:

 

73.     le fracas les prendra à l’aurore.

 

74.     Nous mettrons bas toute hauteur,

faisant pleuvoir sur eux des pierres empreintes.

 

75.     Voilà des Signes pour ceux qui observent.

 

76.     Les voilà sur le sentier ascendant.

 

77.     C’est en cela un Signe pour les adhérents.

 

78.     Les Compagnons du Bosquet étaient des fraudeurs.

 

79.     Nous nous sommes vengés d’eux,

et les voici, tous deux, en exemple manifeste.

 

80.     Voici, les Compagnons d’Al-Hidjr,

ont renié les Envoyés.

 

81.     Nous leur avions donné nos Signes,

mais ils s’y opposaient.

 

82.     Ils creusaient dans la montagne des maisons,

en toute sécurité.

 

83.     Mais le fracas les prit au matin:

 

84.     ce qu’ils avaient acquis ne leur profita pas.

 

85.     Nous n’avons créé les ciels, la terre

et ce qui est entre les deux

qu’avec la vérité:

voici, l’heure vient.

Pardonne du pardon le plus beau.

 

86.     Voici, ton Rabb est le Créateur, le Savant.

 

87.     Nous t’avons donné Sept des Répétés,

et l’Appel grandiose, al-Qur’ân.

 

88.     Ne porte pas tes yeux

sur les jouissances éphémères de leurs couples,

et ne t’afflige pas pour eux:

étends tes ailes sur les adhérents.

 

89.     Dis: « Me voici, je suis l’Alerteur distinct. »

 

90.     Ainsi, nous l’avons fait descendre

sur les Conjurés,

 

91.     qui mettaient en pièces l’Appel, al-Qur’ân.

 

92.     Par ton Rabb,

nous leur demanderons ensemble

 

93.     ce qu’ils ont fait.

 

94.     Achève ce qui t’est ordonné,

détourne-toi des associateurs.

 

95.     Nous voici, nous te suffisons

contre les railleurs

 

96.     qui mettent auprès d’Allah d’autres Ilahs:

ils sauront bientôt !

 

97.     Déjà nous le savons: te voici,

ta poitrine se serre pour ce qu’ils disent.

 

98.     Louange à la désirance de ton Rabb,

sois parmi les prosternés,

 

99.     sers ton Rabb,

jusqu’à ce que te vienne la certitude.

 

 

SOURATE 16.

 

L’ABEILLE

AN-NAHL

 

Cette sourate de cent vingt-huit versets, de la dernière période mekkoise, est la soixante-dixième dans l’ordre chronologique. L’Abeille (ou les Abeilles) est mentionnée au verset 68: An-Nahl désigne une espèce particulière d’abeilles.

 

L’Inspiré annonce aux polythéistes de La Mecque le châtiment terrestre et céleste qui les attend, grandiose, imminent. Tout dans la création proclame la gloire d’Allah. L’homme est appelé à dominer la nature, s’il se pacifie en Allah dont il doit reconnaître l’Unité et les vertus de Son Verbe.

 

Sourate 16.

 

L’ABEILLE

AN-NAHL

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Vingt-sept

 

1.     L’ordre d’Allah vient !

Ne précipitez pas sa réalisation.

Louange à Lui, exaltez-le

au-dessus de ce qu’ils Lui associent !

 

2.     Il fait descendre les Messagers,

au souffle de son ordre,

sur qui il décide parmi ses serviteurs.

Soyez avertis: me voici,

ils n’ont aucun Ilah sauf moi.

Frémissez !

 

3.     Il crée les ciels et la terre en vérité,

sublime au-dessus de ce qu’ils lui associent.

 

4.     Il crée l’humain de sperme,

mais c’est un querelleur invétéré.

 

5.     Pour vous, il crée les troupeaux

avec, par eux, vêture, services et nourritures.

 

6.     Pour vous, que de beauté en eux,

quand ils reviennent au bercail

ou vont pâturer !

 

7.     Ils transportent vos fardeaux dans les pays

que vous ne pourriez atteindre sans souffrance:

voici votre Rabb, suave, matriciel.

 

8.     Le cheval, le mulet, l’âne

sont pour que vous les montiez ou pour la parade.

Et Il crée ce que vous ne savez pas !

 

9.     À Allah, la rectitude du sentier,

mais certains s’en éloignent:

s’il le décidait, il vous y guiderait tous.

 

10.     Il fait descendre l’eau du ciel

en boisson pour vous:

les arbres où ils pâturent croissent avec.

 

11.     Il produit pour vous les céréales,

l’olivier, le palmier, la vigne et tous les fruits.

Qu’à ces Signes le peuple réfléchisse !

 

12.     Il soumet pour vous la nuit et le jour,

le soleil, la lune, les étoiles soumis à son ordre.

Voici en cela des Signes pour le peuple qui discerne.

 

13.     Il a disséminé pour vous, sur terre,

les couleurs changeantes.

Voilà des Signes pour le peuple qui mémorise.

 

14.     Il soumet la mer,

pour que vous vous nourrissiez de chair fraîche

et que vous y trouviez les joyaux de vos parures.

Tu vois la felouque y voguer,

à la recherche de bienfaits.

Peut-être le reconnaîtrez-vous ?

 

15.     Il a jeté sur terre des escarpements,

voici, ils ne vacillent pas sur vous,

des fleuves et des sentiers:

peut-être serez-vous guidés,

 

16.     aux repères des étoiles;

elles sont là pour servir de guides.

 

17.     Celui qui crée

est-il comme celui qui ne crée pas ?

Ne l’invoquez-vous pas ?

 

18.     Si vous dénombriez les ravissements d’Allah,

vous n’y parviendriez pas,

voici, Allah, clément, matriciel.

 

19.     Allah sait ce que vous cachez

et ce que vous divulguez.

 

20.     Ceux qu’ils implorent, sauf Allah,

ne créent rien: eux-mêmes sont créés,

 

21.     morts, sans vie,

ils ne prévoient pas quand ils ressusciteront.

 

22.     Votre Allah est l’unique Ilah.

Ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre,

leur coeur les aliène, et ils s’enflent.

 

23.     Sans doute Allah sait ce qu’ils cachent

et ce qu’ils divulguent,

Allah n’aime pas les enflés.

 

24.     Quand il leur est dit:

« Votre Rabb, qu’a-t-il fait descendre ? »

ils disent: « Des racontars de primitifs ! »

 

25.     Ils porteront toutes leurs charges,

au jour du Relèvement,

et la charge de ceux

qu’ils auront fourvoyés sans le savoir.

Ce dont ils sont chargés n’est-il pas vicié ?

 

26.     Ainsi ceux d’avant eux ont-ils rusé,

Mais Allah a sapé leur édifice dès sa fondation.

Le toit au-dessus d’eux tombe sur eux,

et le supplice leur vient,

là où ils ne le supputaient pas.

 

27.     Ensuite, au jour du Relèvement,

il les ruinera et dira:

« Où sont mes associés,

pour lesquels vous étiez à contester ? »

Ceux à qui le savoir est donné diront:

« Voilà la ruine terrible

et le malheur des effaceurs ! »

 

28.     Aux Messagers qui feront expier leur fraude, ils diront:

« La paix ! Nous ne faisons pas de mal ! »

Mais, voici, Allah sait ce que vous faisiez !

 

29.     Entrez par les portes de la Géhenne,

en pérennité,

le pire séjour des enflés.

 

Trois quarts du Hizb Vingt-sept

 

30.     Il est dit à ceux qui frémissent:

« Votre Rabb, qu’a-t-il fait descendre ? »

Ils disent: « Le meilleur ! »

Pour ceux qui excellent en ce monde, l’excellence,

mais la demeure, dans l’Autre, est meilleure,

la ravissante demeure des frémissants !

 

31.     Ils entreront dans les jardins d’Éden,

sous lesquels courent les fleuves.

Ils auront ce qu’ils décident:

Allah rétribue ainsi les frémissants.

 

32.     Ceux à qui les Messagers font règlement de bonté,

disent: « Paix sur vous !

Entrez au jardin pour ce que vous avez fait. »

 

33.     Que guettent-ils, sinon la venue des Messagers

et que l’ordre de ton Rabb soit donné ?

Ainsi faisaient-ils jadis.

Allah ne les a pas lésés:

ils se lésaient eux-mêmes.

 

34.     Les méfaits qu’ils commettent leur échoient,

ce dont ils se raillaient les cerne.

 

35.     Ceux qui associent à Allah disent:

« Si Allah l’avait décidé, nous ne servirions rien,

sauf Lui, nous ni nos pères,

nous n’interdirions rien, sauf venu de Lui. »

Ainsi faisaient-ils jadis.

Pour les Envoyés,

quoi d’autre que le Message manifeste ?

 

36.     Aussi nous avons député dans toute matrie un Envoyé:

« Voici, servez Allah, écartez Tâghût ! »

Parmi eux, Allah en guide certains,

et, parmi eux, le fourvoiement en sanctionne certains.

Marchez sur terre

et contemplez quel est le châtiment des menteurs !

 

37.     Si tu t’inquiètes pour leur guidance,

voici, Allah ne guide pas qui fraude:

pour eux, pas d’intercesseur.

 

38.     Ils jurent par Allah ­ force de leur amen ! ­ :

« Allah ne ressuscite pas les morts. »

Que si, c’est là une promesse véridique,

mais les humains,

pour la plupart, ne le savent pas.

 

39.     Pour faire discerner

ce en quoi ils s’opposent,

ceux qui effacent, reconnus, mentent.

 

40.     Quand nous disons vouloir quoi que ce soit,

nous lui disons: « Sois », et c’est.

 

41.     Ceux qui ont émigré pour Allah

après avoir été lésés,

nous les installerons

en ce monde dans l’excellence:

mais leur salaire dans l’Autre sera plus grand.

S’ils savaient !

 

42.     Ceux qui persévèrent en leur Rabb,

s’abandonnent à Lui.

 

43.     Nous n’avions envoyé avant toi

que des hommes à qui nous l’avions révélé:

interrogez les Tentes de la Mémoire.

Si vous saviez !

 

44.     Avec les Signes et les Volumes

nous avons fait descendre sur toi la Mémoire,

pour faire discerner aux humains

ce qui est descendu sur eux.

Peut-être méditeront-ils ?

 

45.     Ceux qui ont rusé en leurs méfaits, croient-ils

qu’Allah ne les engloutira pas en terre

ou ne leur donnera pas le supplice,

au moment où ils ne l’attendront pas ?

 

46.     Ou ne les saisira pas en leurs agissements

sans qu’ils puissent l’empêcher ?

 

47.     Ou ne les saisira pas en leur peur ?

Voici, votre Rabb, zélé, matriciel.

 

48.     Ne voient-ils donc pas ce qu’Allah crée ?

Tout a son ombre qui s’étale,

à droite ou à gauche !

Prosternés devant Allah, ils s’humilient.

 

49.     Devant Allah, le tout des ciels et de la terre

se prosterne,

(Prosternation)

animaux et Messagers, ne s’enflent pas.

 

50.     Ils craignent leur Rabb en ses hauteurs,

et font ce dont ils reçoivent l’ordre.

 

Hizb Vingt-huit

 

51.     Allah dit: « Ne prenez pas deux Ilahs,

voici, Allah est unique: appréhendez-moi ! »

 

52.     À lui, le tout des ciels et de la terre,

à lui la créance permanente.

D’un autre qu’Allah, frémiriez-vous ?

 

53.     Tout ce qui est en vous de ravissement vient d’Allah !

Mais, dès que la souffrance clopine, vous L’invoquez.

 

54.     Quand Il écarte votre détresse,

une partie d’entre vous associe à son Rabb,

 

55.     pour effacer ce que nous lui avions donné.

Jouissez donc ! Vous finirez par savoir.

 

56.     Ils octroient à ce qu’ils ne connaissent pas

une partie de ce dont nous les pourvoyons.

Par Allah, vous serez repris

pour ce que vous imaginiez.

 

57.     Ils octroient des filles à Allah ­ Louange à Lui ­

mais, pour eux-mêmes, ils n’en souhaitent pas !

 

58.     Quand il est annoncé à l’un d’eux une femelle,

pâle, sa face s’assombrit, et il suffoque.

 

59.     Il se dérobe au peuple par honte

de ce qui lui a été annoncé:

la saisira-t-il en déchéance

ou bien l’enterrera-t-il dans la poussière ?

Ce qu’ils jugent est vicié.

 

60.     Ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde

reflètent le vice,

mais Allah reflète le Sublime,

Lui, le Puissant, le Sage.

 

61.     Si Allah saisissait les humains pour leurs fraudes,

Il n’épargnerait pas une seule bête.

Aussi, il les ajourne au terme fixé d’avance.

Quand leur terme survient,

ils ne peuvent le différer

ni l’avancer d’une heure.

 

62.     Ils attribuent à Allah

ce qu’ils détestent pour eux-mêmes:

et leurs langues profèrent le mensonge,

en prétendant posséder l’excellence.

Sans aucun doute, ils seront

passibles du Feu, par priorité.

 

63.     Par Allah, nous avons envoyé aux matries

des Inspirés, avant toi.

Mais le Shaïtân adorne leurs oeuvres:

aujourd’hui, c’est lui leur allié.

À eux un supplice terrible.

 

64.     Nous ne faisons descendre l’Écrit sur toi

que pour faire discerner

ce en quoi ils s’opposent,

guidance et matrices pour le peuple qui adhère.

 

65.     Allah fait descendre l’eau du ciel,

il en vivifie la terre après sa mort,

c’est en cela un Signe pour un peuple qui écoute.

 

66.     Les troupeaux ont pour vous un enseignement:

nous vous abreuvons de ce qui, dans leur ventre,

entre chyle et sang, est du lait pur,

exquis pour les buveurs.

 

67.     Du fruit des palmiers et des raisins

vous tirez du vin et une subsistance excellente,

C’est en cela un Signe, pour un peuple qui discerne.

 

68.     Ton Rabb a révélé aux abeilles:

« Prenez demeure dans les montagnes,

les arbres ou les ruches. »

 

69.     Elles consomment de tous les fruits

et suivent le sentier de ton Rabb, docilement.

Il sort de leur abdomen

une boisson de couleur changeante,

un remède pour les humains.

C’est en cela un Signe pour un peuple qui médite.

 

70.     Allah vous crée, puis il vous rappelle:

parmi vous, certains déclinent

dans la décrépitude,

ne sachant plus rien après avoir tout su.

Voici Allah, savant, puissant.

 

71.     Allah fait prospérer certains

plus que d’autres parmi vous.

Ceux qui prospèrent

ne partagent pas également leurs richesses

au profit des esclaves qu’ils maîtrisent.

Nieraient-ils les bienfaits d’Allah ?

 

72.     Allah vous donne vos épouses

et vous donne, de vos épouses,

des fils et des petits-fils.

Pour eux, Il vous pourvoit de biens.

Mais ils adhèrent à l’inanité.

Ils effacent les ravissements d’Allah !

 

73.     Sauf Allah, ils servent

ce qui ne leur procure aucune provende

des ciels ni de la terre,

un rien qui ne peut rien changer.

 

74.     Ne donnez pas des égaux à Allah.

Voici, Allah sait: vous ne savez pas !

 

Quart du Hizb Vingt-huit

 

75.     Allah donne l’exemple

d’un esclave asservi qui ne peut rien,

et de quelqu’un que nous avons bien pourvu,

auquel Il prodigue excellente provende

en secret et publiquement. Se valent-ils ?

Désirance d’Allah !

Mais, pour la plupart, ils ne savent pas.

 

76.     Allah donne l’exemple de deux hommes,

l’un, muet, impotent,

est tout entier à la charge de son maître.

Où qu’il apparaisse, il ne ramène rien de bien.

Vaut-il celui qui administre avec scrupule,

en étant sur le chemin ascendant ?

 

77.     Le mystère des ciels et de la terre

appartient à Allah.

L’ordre, pour que l’Heure survienne,

ne sera donné que d’une parole, d’un clin d’oeil

ou par moins encore.

Voici, Allah, puissant sur tout.

 

78.     Allah vous fait naître du ventre de vos mères,

ne sachant rien.

Il vous donne l’ouïe, la vue, les entrailles.

Peut-être le reconnaîtrez-vous ?

 

79.     Voient-ils les oiseaux voler dans l’air du ciel ?

Nul ne les soutient, sauf Allah !

C’est en cela un Signe pour un peuple qui adhère.

 

80.     Allah vous donne vos maisons pour demeures,

il vous donne des troupeaux pour le cuir,

et pour des maisons que vous trouvez légères,

le jour où vous décampez ou bien vous campez.

Leur crin, leurs poils, vous laissent

les objets et la jouissance d’un temps.

 

81.     Allah vous donne ce qu’il crée d’ombre,

il vous donne des montagnes pour abris,

ils vous donne des vêtements

pour vous protéger de la chaleur,

et des vêtements pour vous protéger des coups.

Il parachève ainsi, pour vous, ses ravissements.

Peut-être vous pacifierez-vous ?

 

82.     S’ils se détournent, tu as, pour toi,

le Message manifeste.

 

83.     Ils connaissent le ravissement d’Allah,

mais le méprisent et, pour la plupart, l’effacent.

 

84.     Le jour où nous susciterons un témoin

de chaque matrie,

ceux qui effacent n’auront aucune audience:

ils ne seront pas excusés.

 

85.     Quand ceux qui fraudent verront le supplice,

il ne sera pas allégé pour eux,

ils n’attendront pas.

 

86.     Quand ceux qui associent verront leurs associés,

ils diront: « Notre Rabb,

voilà ceux que nous t’avons associés.

Nous les implorions, pas Toi. »

Ils leur diront: « Un verbe !

Vous étiez des menteurs ! »

 

87.     Ce jour-là, ils espéreront la paix d’Allah.

Mais ce qu’ils inventaient s’égarera loin d’eux.

 

88.     Ceux qui effacent s’écartent du sentier d’Allah:

nous leur ajouterons supplice sur supplice,

pour ce qu’ils détruisent.

 

89.     Le jour où nous susciterons, en chaque matrie,

un témoin issu d’elle-même,

nous te ferons venir en témoin contre elle.

Nous faisons descendre sur toi l’Écrit,

discernement de tout, guidance, matrices:

annonce-le aux pacifiés.

 

Moitié du Hizb Vingt-huit

 

90.     Voici, Allah ordonne l’équité, l’excellence,

la générosité pour les proches;

il proscrit la perversité, l’aliénation, l’insolence.

Il vous exhorte: peut-être L’invoquerez-vous ?

 

91.     Remplissez le pacte d’Allah

quand vous vous y êtes engagés.

Ne violez pas l’amen après l’avoir obtenu,

avec Allah pour garant.

Voici, Allah sait ce que vous faites.

 

92.     Ne soyez pas comme celle qui défile son fuseau

après l’avoir filé et tressé avec force.

Ne faites pas entre vous des serments fallacieux,

estimant une matrie plus puissante que l’autre.

Voici, Allah vous éprouve en cela:

au jour du Relèvement,

Il vous fera discerner

ce en quoi vous vous opposiez.

 

93.     Si Allah le décidait,

Il ferait de vous une seule matrie.

Mais Il fourvoie qui Il décide,

Il guide qui Il décide:

vous serez interpellés sur ce que vous faites.

 

94.     Ne faites pas entre vous des serments fallacieux:

le pied glisse après avoir été ferme.

Vous goûteriez au malheur

de vous être écartés du sentier d’Allah:

vous subiriez un supplice grandiose.

 

95.     Ne troquez pas à vil prix le pacte d’Allah.

Ce qui vient d’Allah est meilleur pour vous.

Si vous saviez !

 

96.     Ce qui est de vous s’épuise,

ce qui est d’Allah dure.

Nous rétribuons ceux qui persévèrent,

pour ce qu’ils font d’excellent.

 

97.     Qui est intègre, homme ou femme,

adhère, et nous le revivifierons

en excellente vie.

Nous les rétribuons pour ce qu’ils font de meilleur.

 

98.     Quand tu proclames l’Appel, al-Qur’ân,

réfugie-toi en Allah contre le Shaïtân, le Lapidé.

 

99.     Le voici, il est sans pouvoir

contre ceux qui adhèrent

et qui s’abandonnent en leur Rabb.

 

100.     Son pouvoir s’exerce

contre ceux qui se détournent

et Lui donnent des associés.

 

101.     Quand nous changeons un Signe par un Signe,

Allah sait ce qu’il fait descendre,

mais ils disent:

« Te voici, tu inventes ! »

Or, pour la plupart, ils ne savent pas.

 

102.     Dis:

« Ton Rabb a fait descendre le souffle sacré

avec la vérité, pour améliorer ceux qui adhèrent,

guidance, annonce, pour les pacifiés. »

 

103.     Nous savons qu’ils disent:

« Il l’a appris d’un être charnel ! »

Mais la langue de ceux qu’ils visent est barbare,

tandis que cet écrit est en langue arabe toute distincte.

 

104.     Allah ne guide pas ceux qui n’adhèrent pas

aux Signes d’Allah:

ils subiront un supplice terrible.

 

105.     Inventeurs du mensonge,

ceux qui n’adhèrent pas aux Signes d’Allah

ce sont des menteurs.

 

106.     Exception est faite de l’homme forcé d’apostasier Allah,

après avoir été dans son amen,

mais dont le coeur reste fidèle à son amen.

Ceux qui gonflent leur poitrine dans l’effaçage,

à eux le courroux d’Allah,

à eux le supplice grandiose.

 

107.     Cela parce qu’ils aiment

la vie de ce monde plus que l’Autre:

Allah ne guide pas le peuple des effaceurs.

 

108.     Ceux dont Allah scelle

le coeur, la vue et l’ouïe sont abrutis.

 

109.     Ils sont certainement perdus, dans l’Autre monde.

 

110.     Voici ton Rabb

est avec ceux qui ont émigré

après avoir été éprouvés,

qui ont lutté et persévéré,

Voici ton Rabb,

après cela, clément, matriciel.

 

Trois quarts du Hizb Vingt-huit

 

111.     Le Jour où tout être viendra

plaider pour lui-même,

où tout être recevra

le salaire de ses actes,

ils ne seront pas lésés.

 

112.     Allah donne en exemple

une cité tranquille dans l’amen,

où arrivent de tous lieux provendes abondantes.

Mais elle méconnaît les ravissements d’Allah.

Allah leur fait alors goûter

vêture de faim et de peur,

pour ce qu’ils fabriquaient.

 

113.     Un envoyé, issu d’eux-mêmes,

vient alors à eux.

Ils le renient

et le supplice les prend, eux, des fraudeurs.

 

114.     Mangez de ce dont Allah vous pourvoit,

le licite, le bon,

et remerciez pour les bienfaits d’Allah,

si vous Le servez, Lui.

 

115.     Voici, il vous a interdit

la charogne, le sang, la viande de porc,

et tout ce qui a été immolé

en invoquant un autre qu’Allah.

Mais qui y est contraint,

sans le vouloir ni se rebeller,

voici, Allah, clément, matriciel.

 

116.     Ne dites pas, en mensonge de votre bouche:

« Ceci est licite, ceci est interdit. »

N’inventez pas, contre Allah, de mensonge.

Ceux qui inventent le mensonge contre Allah

ne gagnent pas.

 

117.     Pour eux, à jouissance légère, supplice terrible.

 

118.     À ceux qui judaïsent, nous avons interdit

ce que nous avions mentionné jadis.

Nous ne les avons pas lésés:

ils se lésaient eux-mêmes !

 

119.     Mais voici ton Rabb

avec ceux qui font le mal par inadvertance,

puis s’en détournent et réparent,

voici ensuite ton Rabb, clément, matriciel.

 

120.     Voici Ibrâhim était une matrie

un adorateur d’Allah, un fervent:

il n’était pas au nombre des associateurs.

 

121.     Il remerciait pour ses chérissements,

choisi et guidé sur le chemin ascendant.

 

122.     Nous lui avons donné, en ce monde, l’excellence:

le voici, dans l’Autre, parmi les parfaits.

 

123.     Ensuite, nous t’avons révélé:

« Voici, opte pour la doctrine d’Ibrâhim, le fervent:

il n’était pas au nombre des associateurs. »

 

124.     Il a institué le shabbat

contre ceux qui s’opposaient à Lui.

Le Jour du Relèvement, ton Rabb les jugera

pour ce en quoi ils s’opposaient à Lui.

 

125.     Convoque-les sur le sentier de ton Rabb,

par la Sagesse et l’Exhortation.

Convaincs-les de ce qu’elle est la plus excellente.

Voici, ton Rabb connaît celui

qui fraude sur son sentier,

et il connaît les guidés.

 

126.     Si vous sanctionnez, sanctionnez

comme vous avez été sanctionnés.

Puis persévérez:

c’est meilleur pour les persévérants.

 

127.     Persévérez: ta persévérance vient d’Allah.

Ne t’afflige pas pour les autres,

ne sois pas dans l’angoisse pour leurs ruses.

 

128.     Allah est avec ceux qui frémissent,

eux, les excellents.

 

Fin du Djûz Quatorzième

 

 

SOURATE 17.

 

LE VOYAGE NOCTURNE ou LES FILS D’ISRAËL

AL-ISRÂ ou BANÛ ISRÂ’IL

 

Cette sourate de cent onze versets, la cinquantième dans l’ordre chronologique, est proclamée à La Mecque, sauf les versets 26, 32, 33, 57 et 73-80, qui semblent l’avoir été à Médine. Ses titres, le second étant le plus usuel, sont tirés des versets 1, 1-2 ou 4. Elle a pour thème le voyage céleste du Nabi, dont historiens et théologiens ne cessent, depuis des siècles, d’élucider les circonstances. Le voyage de nuit – Al-Isrâ est le miracle espéré pour faire taire les adversaires du Prophète: il aurait eu lieu l’année du Chagrin, après la mort de Khadidja, sa femme, et du chef de son clan, Abu Talib, le 27 du mois de Rajale, selon la tradition musulmane – qui décrit avec d’abondants détails ce voyage fait en compagnie des anges Michel et Gabriel, avec un troisième personnage dont l’identité reste secrète.

 

Muhammad chevauche une monture, au corps de cheval et à la tête de femme, Bouraq, fend l’espace à la vitesse de l’éclair et le conduit de La Mecque à Jérusalem. En route, le Prophète l’arrête pour prier au mont Sinaï puis à Bethléem, en hommage à Mûssa-Moshè et à ‘Issa-Iéshoua‘. Arrivé sur l’esplanade du Temple de Jérusalem, il prie en compagnie d’Ibrâhim, de Mûssa et de ‘Issa.

 

Une deuxième étape de ce voyage conduit Muhammad – qui aura laissé l’empreinte de son pied sur le rocher du Dôme du Roc – dans les sept ciels où il rencontre les prophètes de la Bible, Adam, Nûh, Yûsuf, Mûssa et au septième ciel Ibrâhim. Les commentateurs s’étendent sans fin sur les affres de la Géhenne et les splendeurs célestes du Paradis, celles du Lotus de la Limite, Sidrat-al-Muntaha, à la droite du Trône ineffable d’Allah, entouré par les manifestations de l’Unique, de la Perfection, de la Souveraineté, de la Beauté, parmi les multitudes angéliques. Là, grâce à un ange, Muhammad dialogue avec Allah qui lui donne les ultimes clés de sa révélation et prescrit les cinq prières quotidiennes de l’islam.

 

Après être redescendu à Jérusalem grâce à une échelle de lumière, Muhammad enfourche Bouraq et revient à La Mecque, métamorphosé par son extase.

 

Au récit de son voyage, plusieurs de ses auditeurs, même les plus éminents, prennent Muhammad pour un fou. Abu Bakr, qui connaissait Jérusalem, se convainc cependant de la réalité de ce voyage aux descriptions que le Prophète lui donne de cette ville.

 

La critique contemporaine – comme plusieurs des contemporains du Prophète – admet que ce voyage a eu lieu en esprit dans une extase inspirée. De multiples commentateurs admettent la thèse d’une vision réelle tandis que l’orthodoxie musulmane enseigne qu’il s’agit d’un vrai voyage de l’esprit et du corps. Les mystiques échappent au débat sur la réalité de ce voyage en y voyant un symbole de l’âme qui se détache du monde pour s’unir à Allah.

 

Sourate 17.

 

LE VOYAGE NOCTURNE ou LES FILS D’ISRAËL

AL-ISRÂ ou BANÛ ISRÂ’ÎL

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Djûz Quinzième

 

Hizb Vingt-neuf

 

1.     Louange à celui qui a transporté

son serviteur, de nuit,

de la Mosquée interdite

à la Mosquée d’Al-Aqsâ.

Le voici, Lui, l’Entendeur, le Voyant.

 

2.     Nous avons donné l’Écrit à Mûssa,

nous lui avons remis

la guidance des Fils d’Isrâ’îl.

« Ne prenez pas de protecteur, sauf Moi. »

 

3.     Ô descendance des Compagnons de Nûh,

notre serviteur reconnaissant,

 

4.     nous avons décidé pour les Fils d’Isrâ’îl,

dans l’Écrit:

« Vous serez détruits deux fois sur terre,

puis vous vous élèverez en grande élévation. »

 

5.     Pour la première promesse,

nous avons suscité contre vous

certains de nos serviteurs

dotés d’une force terrifiante:

ils ont pénétré à l’intérieur de vos demeures

et la promesse s’est réalisée.

 

6.     Ensuite, nous vous avons donné une revanche contre eux,

nous avons multiplié vos biens et vos fils,

nous vous avons donné des troupes plus nombreuses.

 

7.     Si vous excellez,

vous excellez pour vous-mêmes,

si vous méfaites, c’est contre vous-mêmes.

Quand est venu l’Autre rendez-vous,

ceux qui vous lésaient

sont entrés dans le Sanctuaire

comme ils y étaient entrés la première fois,

y détruisant ce qu’ils saccagèrent.

 

8.     Peut-être votre Rabb vous matriciera-t-il ?

Si vous récidivez, nous récidiverons:

Nous avons institué la Géhenne

pour bagne des effaceurs.

 

9.     Cet Appel, al-Qur’ân,

guide vers le plus ascendant,

vers l’Annonce pour les adhérents intègres.

Il est pour eux un grand salaire.

 

10.     Ceux qui n’adhèrent pas

à l’Autre monde,

nous les vouons à un supplice terrible.

 

11.     L’homme appelle le mal et appelle le bien:

l’homme est passionné.

 

12.     Nous avons mis pour vous deux Signes,

la nuit et le jour.

Quand nous effaçons le Signe de la nuit,

nous mettons le Signe du jour, lumineux,

pour que vous aspiriez aux bienfaits

de votre Rabb, et connaissiez

le nombre des années et leur comput:

Nous expliquons tout lucidement.

 

13.     Nous attachons l’augure

de chaque homme sur sa nuque.

Au Jour du Relèvement,

nous sortirons pour lui l’Écrit.

 

14.     « Lis ton Écrit, qu’il te suffise, aujourd’hui,

pour tout compte ! »

 

15.     Qui est guidé est guidé pour lui-même,

qui se fourvoie se fourvoie pour lui-même.

Nul porteur de fardeau

ne portera celui d’un autre.

Nous ne jetons pas de peuple au supplice

avant d’avoir suscité pour lui un Envoyé.

 

16.     Quand nous voulons anéantir une cité,

nous ordonnons à ses notables de méfaire.

Le Verbe se vérifie contre elle,

et nous la détruisons totalement.

 

17.     Que de générations

nous avons anéanties après Nûh !

Les crimes de ses serviteurs

suffisent à ton Rabb,

il est informé, clairvoyant.

 

18.     Qui est à vouloir l’éphémère,

nous rendons éphémère pour lui

ce que nous décidons,

pour qui nous le voulons,

puis nous le mettons dans la Géhenne

où il rôtit, honni, englouti.

 

19.     Qui veut l’Autre monde

et s’efforce d’y atteindre,

s’il est un adhérent,

son effort est gratifiant.

 

20.     Nous les soutenons tous

par les dons de ton Rabb:

ce que ton Rabb donne

n’est pas inaccessible.

 

21.     Contemple comment nous faisons surabonder

certains plus que d’autres,

mais l’Autre monde a de plus hauts degrés,

une plus haute grâce.

 

22.     N’adjoins pas à Allah un autre Ilah.

Tu resterais honni, abandonné.

 

Quart du Hizb Vingt-neuf

 

23.     Ton Rabb tranche:

vous ne servirez que Lui.

Excellez avec vos deux parents.

Si l’un d’eux ou tous les deux

atteignaient la vieillesse auprès de toi,

ne leur dis pas:

« Ouf ! », ne les rebiffe pas.

Dis-leur des paroles généreuses.

 

24.     Étends sur eux l’aile douce du Matriciel

et dis: « Mon Rabb, matricie-les,

eux qui m’ont élevé, petit. »

 

25.     Votre Rabb sait mieux ce qui est en vous,

si vous êtes intègres.

Le voici, il est clément pour les ralliés.

 

26.     Donne au proche son dû

et au pauvre, au voyageur,

mais ne dilapide pas tes biens.

 

27.     Les dilapideurs sont les frères des Shaïtâns,

et le Shaïtân efface son Rabb.

 

28.     Si tu t’éloignes d’eux,

aspirant à un bienfait de ton Rabb,

qui les ramènera à toi,

dis-leur un dire amène.

 

29.     Ne pose pas, sur ta nuque, ta main fermée.

Ne la tends pas non plus toute ouverte,

tu serais exclu, misérable.

 

30.     Voici, ton Rabb tend ou rationne

la subsistance à qui il décide:

Il est, sur ses serviteurs, informé, clairvoyant.

 

31.     Ne tuez pas vos enfants

par crainte du besoin.

Nous les pourvoirons comme vous-mêmes.

Si vous les tuez, c’est une grande faute.

 

32.     Évitez la fornication.

Voici, c’est une perversion,

un sentier vicié.

 

33.     Ne tuez pas, à tort,

un être qu’Allah interdit.

Qui tue par fraude, nous le remettons

au pouvoir du protecteur de la victime.

Que celui-ci n’abuse pas de sa vengeance:

voici, il sera secouru.

 

34.     Ne touchez pas aux biens d’un orphelin,

avant qu’il ne prenne vigueur,

sinon pour bien faire.

Respectez le pacte:

voici, tout pacte a des sanctions.

 

35.     Faites juste mesure quand vous mesurez.

Pesez avec la balance la plus exacte.

C’est meilleur, plus juste en résultats.

 

36.     Ne poursuis pas ce dont

tu n’as pas connaissance:

tu seras requis

pour l’ouïe, la vue, les entrailles.

 

37.     Ne marche pas sur terre avec effronterie:

te voici, tu ne saurais déchirer la terre,

ni atteindre l’altitude des montagnes.

 

38.     Tout cela est malignité,

en répulsion auprès de ton Rabb.

 

39.     C’est ce que te révèle ton Rabb avec sagesse.

N’adjoins pas à Allah un autre Ilah.

Tu serais rejeté dans la Géhenne,

exclu, englouti.

 

40.     Votre Rabb préférerait-il pour vous des fils

et prendrait-il pour Messagers des femelles ?

Vous diriez une énormité !

 

41.     Aussi, nous confirmons cet Appel, al-Qur’ân,

pour qu’ils se souviennent,

mais il ne leur ajoute que panique !

 

42.     Dis:

« S’il avait avec lui d’autres Ilahs

comme ils disent ­,

ils rechercheraient un sentier

vers le Maître du Trône,

 

43.     louangé, sublime au-dessus de ce qu’ils disent,

exalté, magnifique. »

 

44.     Les Sept ciels le louangent

et la terre avec ceux qui sont sur elle.

Il n’est rien qui ne le louange en sa désirance,

mais vous n’êtes pas initiés à leur louange.

Le voici, longanime, clément.

 

45.     Quand tu proclames l’Appel, al-Qur’ân,

nous mettons, entre toi

et ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde,

un store invisible.

 

46.     Nous mettons une gaine sur leurs coeurs

pour qu’ils ne comprennent pas

et dans leurs oreilles une pesanteur:

quand tu invoques ton Rabb, en son unité

dans l’Appel, al-Qur’ân,

ils tournent le dos et s’éloignent.

 

47.     Nous savons ce qu’ils entendent

quand ils t’entendent, ou se concertent,

et quand les fraudeurs disent:

« Voici, vous ne suivez

qu’un homme ensorcelé. »

 

48.     Contemple comme ils fabulent sur toi:

ils se fourvoient sans trouver de sentier.

 

49.     Ils disent: « Quand nous serons

ossements et poussière,

ressusciterons-nous

en une créature nouvelle ? »

 

Moitié du Hizb Vingt-neuf

 

50.     Dis:

« Seriez-vous de pierre ou de fer,

 

51.     ou nés de ce que conçoivent vos poitrines... »

Ils diront: « Mais qui nous convoquerait ? »

Dis:

« Celui qui vous a façonnés une première fois. »

Ils hocheront la tête vers toi

et diront: « À quand cela ? »

Dis:

« C’est peut-être proche. »

 

52.     Ce jour-là, il vous convoquera

et vous répondrez à sa désirance,

mais vous imaginerez n’être resté que peu

dans vos tombes.

 

53.     Dis à mes serviteurs de ne proclamer

que le plus excellent.

Voici, le Shaïtân s’immisce entre eux,

le Shaïtân, l’ennemi invétéré des humains.

 

54.     Votre Rabb vous connaît.

S’il le décide, il vous matricie

et s’il le décide, il vous plonge

dans le supplice.

Nous ne t’envoyons pas vers eux en protecteur.

 

55.     Votre Rabb sait qui est aux ciels

et sur la terre:

nous avons fait surabonder

certains inspirés plus que d’autres,

nous avons donné les Volumes à Dâwûd.

 

56.     Dis:

« Invoquez ceux que vous sollicitez,

en dehors de Lui,

ils ne brideront pas pour vous

le dévoilement de la douleur,

ils ne le modifieront pas. »

 

57.     Les voici, ceux qui implorent aspirent

à l’accès le plus rapide auprès de ton Rabb,

ils espèrent ses grâces,

ils redoutent son supplice,

le supplice redoutable de ton Rabb.

 

58.     Il n’est pas de cité que nous n’anéantirons,

avant le Jour du Relèvement,

nous les supplicierons

d’un supplice terrifiant:

c’est noté dans l’Écrit.

 

59.     La dénégation des premiers

nous a seule empêché

d’envoyer d’autres Signes contre eux.

Nous avons donné la Chamelle aux Thamûd

pour les éclairer, mais ils l’ont tuée.

Nous n’envoyons de Signe qu’en avertissement.

 

60.     Quand nous te disions:

« Voici, ton Rabb embrasse les humains »,

nous suscitions, en épreuve pour les humains,

la vision que nous te faisions voir,

et l’arbre maudit mentionné

dans l’Appel, al-Qur’ân.

Nous les menacions,

mais cela ne fit qu’accroître

leur grande rébellion.

 

61.     Quand nous avons dit aux Messagers;

« Prosternez-vous devant Adam »,

ils se sont prosternés,

à l’exception d’Iblîs.

Il dit: « Me prosternerai-je

devant celui que tu as créé d’argile ? »

 

62.     Il dit: « Vois-tu ?

Si tu sursois pour moi

jusqu’au Jour du Relèvement,

je dominerai la descendance

de celui que tu honores plus que moi. »

 

63.     Il dit: « Fuis ! Parmi eux, qui te suivra,

aura pour salaire la Géhenne,

un salaire fort grave. »

 

64.     Séduis qui tu peux parmi eux par ta voix,

lance-leur ta cavalerie et ton infanterie,

associe-toi à eux avec biens et enfants,

promets-leur tout:

les promesses du Shaïtân ne sont qu’illusion.

 

65.     Mais tu n’auras aucun pouvoir

sur mes serviteurs:

votre Rabb leur suffit comme défenseur.

 

66.     Votre Rabb vous pousse

sur la mer en felouque

pour que vous recherchiez ses bienfaits:

le voici, il est matriciel avec vous.

 

67.     Quand un péril vous saisit en mer,

ceux que vous implorez disparaissent, sauf Lui,

mais quand il vous ramène au terroir,

vous vous détournez.

L’homme efface !

 

68.     Ne pensez-vous pas que le flanc du terroir

s’affaissera sur vous ou qu’Il enverra

une tornade vous dévaster ?

Vous ne trouveriez alors aucun défenseur.

 

69.     Pensez-vous qu’il ne vous ramènera plus là

une deuxième fois ?

Ou qu’il n’enverra plus de tempête de vent

vous engloutir, parce que vous effaciez ?

Vous ne trouveriez alors plus d’allié contre nous.

 

Trois quarts du Hizb Vingt-neuf

 

70.     Nous magnifions ainsi les fils d’Adam,

nous les transportons sur le continent et la mer,

nous les pourvoyons de biens.

Nous les faisons surabonder, pour la plupart,

avec ce que nous créons de grâces.

 

71.     Le jour où nous convoquerons

tous les humains avec leurs imams,

ceux auxquels leur Écrit

sera donné dans leur droite,

liront leur Écrit:

ils ne seront pas lésés d’un fil.

 

72.     Qui était aveugle en ce monde

sera aveugle dans l’Autre,

fourvoyé hors du sentier.

 

73.     Voici, ils ont failli te détourner,

de ce que nous t’avons révélé,

pour que tu inventes contre nous le mensonge,

te prenant alors pour intime.

 

74.     Si nous ne t’avions pas conforté,

tu aurais risqué de t’incliner devant eux !

 

75.     Nous t’aurions alors fait goûter

double vie et double mort,

car ensuite tu n’aurais pas trouvé

de secours contre nous.

 

76.     Voici, ils t’ont incité à fuir le pays

pour t’en expulser,

mais alors ils y seraient restés peu, sans toi,

 

77.     selon la tradition de ceux

que nous avions envoyés avant toi:

tu ne trouveras pas d’alternative

à notre tradition.

 

78.     Élève la prière au déclin du soleil

et à l’orée de la nuit,

et l’Appel à l’aube:

voici, l’Appel de l’aube a des témoins.

 

79.     Durant la nuit, veille,

c’est une grâce pour toi.

Peut-être ton Rabb te ressuscitera-t-il,

éminent, désiré ?

 

80.     Dis:

« Mon Rabb, fais-moi entrer

par l’entrée des justes,

et fais-moi sortir

par la sortie des justes.

Mets en moi, de ta part,

le pouvoir d’aider. »

 

81.     Dis:

« Venue la vérité, évanouie l’inanité !

Voici, l’inanité doit s’évanouir. »

 

82.     Nous faisons descendre,

par l’Appel, al-Qur’ân,

ce qui est guérison, grâce,

pour les adhérents:

mais il n’ajoutera, aux fraudeurs,

que perdition.

 

83.     Quand nous comblons l’humain,

il se détourne, s’éloigne,

et quand le malheur le saisit,

il se désespère.

 

84.     Dis:

« Chacun agit selon son sens:

votre Rabb sait qui est guidé sur le sentier. »

 

85.     Ils t’interrogent sur le souffle.

Dis:

« Le souffle est aux ordres de mon Rabb,

et vous en savez peu.

 

86.     Si nous le décidions, nous remporterions

ce que nous t’avons révélé:

mais tu ne trouverais plus de défenseur,

 

87.     sinon par grâce de ton Rabb:

sa grâce est grande pour toi. »

 

88.     Dis:

« Si les humains et les Djinns se rassemblaient

pour présenter une imitation de cet Appel, al-Qur’ân,

ils ne pourraient rien présenter de similaire,

seraient-ils tous à s’y employer. »

 

89.     Ainsi, nous avons donné aux humains

en cet Appel, al-Qur’ân,

toutes sortes d’exemples,

mais, pour la plupart, ils refusent,

excepté d’effacer.

 

90.     Ils disent: « Nous n’adhérerons pas à toi,

tant que tu ne nous feras pas

jaillir de terre une source;

 

91.     ou que tu n’aies un jardin

de palmiers et de vignes

d’où tu ferais jaillir des fleuves;

 

92.     ou que tu fasses crouler

le ciel sur nous, par pans,

comme tu l’as proclamé,

ou que tu fasses apparaître devant nous

Allah et les Messagers, vite;

 

93.     ou qu’une maison luxueuse soit à toi.

Ferais-tu l’ascension du ciel,

nous ne croirions pas à ton ascension,

avant que, de là, tu ne nous descendes

un Écrit que nous puissions lire. »

Dis: « Louange à mon Rabb !

Qui suis-je, sinon un être charnel, un Envoyé ? ! »

 

94.     Quand la guidance vient à eux,

rien n’empêche les hommes d’adhérer,

sinon ce qu’ils disent:

« Allah choisirait-il un être charnel pour envoyé ? »

 

95.     Dis:

« S’il était sur terre des Messagers

qui y marchent tranquillement,

nous leur enverrions, du ciel,

un Messager pour Envoyé. »

 

96.     Dis:

« Allah suffit comme témoin entre nous. »

Le voici, il est, pour ses serviteurs,

informé, clairvoyant.

 

97.     Celui qu’Allah guide est guidé.

À ceux qu’il fourvoie,

tu ne trouveras aucun autre allié que Lui.

Nous les rassemblerons le Jour du Relèvement

face à leurs faces: aveugles, muets, sourds,

leur asile sera la Géhenne.

Quand elle s’éteint,

nous en ranimons le brasier.

 

98.     Tel est leur salaire

pour avoir effacé nos Signes et dit:

« Quand nous serons ossements et poussière,

ressusciterons-nous en une créature nouvelle ? »

 

Hizb Trente

 

99.     Ou bien ne voient-ils pas qu’Allah,

qui a créé le ciel et la terre,

a la puissance d’en créer d’identiques ?

Il leur a fixé un terme irrévocable,

mais les fraudeurs refusent, sauf d’effacer.

 

100.     Dis:

« Si vous possédiez le trésor

des grâces de mon Rabb,

quand vous l’auriez,

vous auriez peur de le prodiguer.

L’humain est avare ! »

 

101.     Aussi avons-nous donné à Mûssa

neuf Signes manifestes.

Interroge les Fils d’Isrâ’îl,

quand ils sont arrivés:

Pharaon dit:

« Je t’imagine ensorcelé, ô Mûssa ! »

 

102.     Il dit: « Ce qui est descendu, tu le sais,

vient du Rabb des ciels et de la terre,

le Clairvoyant.

Je te crois perdu, ô Pharaon. »

 

103.     Il a voulu les déraciner du pays,

mais nous l’avons englouti, avec tous les siens.

 

104.     Nous avons dit ensuite, aux Fils d’Isrâ’îl:

« Habitez cette terre !

Quand l’Autre promesse se réalisera,

nous vous ferons revenir en foule. »

 

105.     Nous l’avons fait descendre avec la vérité

et il est descendu avec la vérité.

Nous t’avons envoyé en annonciateur, en alerteur:

un Appel, al-Qur’ân.

 

106.     Nous l’avons fragmenté

pour que tu le proclames

pour les humains par séquences.

Nous l’avons fait descendre en descente véritable.

 

107.     Dis:

« Adhérez ou n’adhérez pas:

mais ceux qui ont reçu jadis la Science

proclamée pour tous

tombent sur leurs faces, prosternés,

 

108.     et disent: ‹ Louange à notre Rabb. ›

Voici, la promesse de notre Rabb s’est réalisée ! »

 

109.     Ils tombent sur leur face et pleurent,

dans leur humilité grandissante.

 

(Prosternation)

 

110.     Dis:

« Implorez Allah ou implorez le Matriciant,

Celui que vous implorez

porte les noms de l’excellence. »

Ne te manifeste pas dans ta prière,

à voix haute ou à voix basse:

entre deux, il est un sentier.

 

111.     Dis:

« Désirance d’Allah !

Il ne s’est pas donné d’enfant,

Il ne s’est pas donné d’associé à son Royaume.

Il ne s’est pas donné de protecteur

contre l’humiliation !

Magnifie-le dans sa magnificence ! »

 

 

SOURATE 18.

 

LA CAVERNE

AL-KAHF

 

Cette sourate de cent dix versets, la soixante-neuvième dans l’ordre chronologique, tire son titre du verset 9. Elle fait partie des cinq sourates (17 à 21) qui esquissent une sorte d’histoire spirituelle de l’homme: elle évoque le mystère de la vie éphémère. Les Compagnons de la Caverne, le mystérieux maître qui décrit comme une parabole la vie de Mûssa, l’histoire de Dû-l-Qarnaïn qui bâtit un mur de fer pour protéger les faibles contre les forts désignent la brièveté, les incertitudes et l’inanité de la vie humaine, sous des couleurs où le merveilleux ne cesse de recouvrir le réel.

 

Ce texte fonde la tradition chrétienne et islamique des Sept Dormants. Il est souvent proclamé dans les mosquées le vendredi. Il revêt une signification particulière pour les shi’ites et pour les mystiques. Pour tous, il réaffirme avec force, une fois de plus, l’unicité d’Allah, l’Unique.

 

Sourate 18.

 

LA CAVERNE

AL-KAHF

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     La désirance d’Allah !

Il fait descendre sur son serviteur l’Écrit,

sans rien y mettre de tronqué.

 

2.     Il se dresse pour avertir, de sa part,

d’un malheur terrifiant,

et annoncer aux adhérents intègres

qu’ils auront un salaire excellent,

 

3.     avec lequel ils prospéreront à jamais.

 

4.     Ceux qui disent:

« Allah s’est donné un enfant », sont avertis.

 

5.     Comme leurs pères, ils sont sans aucun savoir

en cette monstrueuse parole sortie de leur bouche:

ils ne profèrent qu’un mensonge.

 

6.     Peut-être te tourmentes-tu lugubrement,

sur leurs traces,

parce qu’ils ne croient pas à notre tradition.

 

7.     Voici, nous semons sur la terre de la beauté

pour éprouver ceux dont les oeuvres sont les meilleures,

 

8.     puis nous la mettrons en reg !

 

9.     Penses-tu que les Compagnons de la Caverne,

ceux d’Ar-Raqîm,

font merveille en nos Signes ?

 

10.     Quand ces adolescents

se réfugièrent dans la Caverne,

ils dirent: « Notre Rabb, fais-nous grâce

et dispose de nous avec rectitude. »

 

11.     Dans la caverne, nous avions assourdi

leurs oreilles, durant bon nombre d’années.

 

12.     Puis nous les avons ressuscités

pour savoir lequel des deux groupes

saurait le mieux calculer

la durée de son séjour

dans la Caverne.

 

13.     Nous te relatons leur histoire véritable:

voici, ils étaient des adolescents

qui adhéraient à leur Rabb:

nous leur avions ajouté la guidance.

 

14.     Nous avions ancré leur coeur

pour qu’ils se lèvent et disent:

« Notre Rabb est le Rabb

des ciels et de la terre.

Sauf Lui, nous n’invoquons aucun autre Ilah,

sans quoi nous proférerions une insanité.

 

15.     Ceux de notre peuple avaient pris,

sauf Lui, des Ilahs.

Si, du moins, ils en avaient

des preuves évidentes !

Mais qui fraude davantage

que celui qui invente des mensonges

contre Allah ?

 

16.     Quand vous serez séparés d’eux

et de ce qu’ils servent,

sauf Allah, réfugiez-vous dans la Caverne.

Votre Rabb répandra sur vous ses matrices,

il préparera pour vous

l’adoucissement de votre sort. »

 

Quart du Hizb Trente

 

17.     Alors, tu aurais vu le soleil, quand il se lève,

s’écarter d’eux, à droite de leur Caverne,

et, quand il se couche, les effleurer à gauche,

tandis qu’ils étaient au centre.

Voilà un des Signes d’Allah !

Celui qu’Allah guide est dans la guidance,

celui qu’il fourvoie ne trouve plus d’autre guide.

 

18.     Tu les croyais éveillés, mais ils dormaient.

Nous les retournions à droite et à gauche,

leur chien, pattes étendues, étant sur le seuil.

Si tu étais monté près d’eux, tu te serais écarté,

rempli d’effroi et mis en fuite.

 

19.     Nous les avons alors ressuscités

pour qu’ils s’interrogent mutuellement.

L’un dit:

« Combien de temps êtes-vous restés ici ? »

Il dit: « Un jour ou une fraction de jour. »

Ils disent: « Votre Rabb sait mieux

combien de temps vous êtes restés ici !

Envoyez en ville l’un de vous

avec la monnaie que voici.

Il verra où se trouvent les aliments les plus purs

et il vous les apportera pour nourriture.

Il sera discret, pour que nul ne soupçonne votre présence.

 

20.     Voici, s’ils vous découvraient,

ils vous lapideraient

ou vous convertiraient à leurs doctrines,

vous ne seriez alors jamais heureux. »

 

21.     Nous les avions dénoncés

pour qu’ils sachent

que la promesse d’Allah est véridique:

Son heure ne fait aucun doute.

Car ils se disputaient à leur propos, disant:

« Édifions un édifice pour eux. »

Mais leur Rabb est le plus savant.

Ceux qui l’emportent disent:

« Choisissons-leur plutôt une mosquée ! »

 

22.     Ils disaient:

« Ils sont trois, avec un quatrième, leur chien. »

Ils disaient:

« Cinq, avec un sixième, leur chien. »

Écartant tout doute, ils disaient:

« Sept, avec un huitième, leur chien. »

Dis:

« Mon Rabb connaît mieux leur nombre,

mais rares sont ceux qui le savent ! »

Ne discute pas contre eux, sinon d’évidence,

ne consulte personne à leur propos.

 

23.     Ne dis en rien:

« Voici, je ferai cela demain »,

 

24.     sans ajouter: « Si Allah le décide ! »

Invoque ton Rabb.

Quand tu oublies, dis:

« Puisse mon Rabb me guider

au plus proche de cette rectitude. »

 

25.     Or, ils demeuraient dans leur Caverne,

depuis trois cents ans,

auxquels ils en ajoutèrent neuf.

 

26.     Dis:

« Allah sait mieux combien de temps

ils sont demeurés là:

Il détient le mystère des ciels et de la terre,

Lui, le plus clairvoyant, entend !

Sauf Lui, ils n’ont pas de protecteur:

Il n’associe personne à son gouvernement. »

 

27.     Scande ce qui t’est révélé

de l’Écrit de ton Rabb,

sans changer sa doctrine.

Tu ne trouveras, hors de lui, aucun refuge.

 

28.     Persévère avec ceux qui invoquent leur Rabb,

matin et soir, en désirant sa face.

N’en détache pas tes yeux,

pour convoiter les beautés

de la vie de ce monde.

N’obéis pas à celui

dont nous avons rendu le coeur

inattentif à notre mémoire,

et qui obéit à ses passions:

son propos est outrancier !

 

29.     Dis:

« La vérité émane de votre Rabb ! »

Qui le décide, qu’il adhère !

Qui le décide, qu’il efface !

Voici, nous avons préparé pour les fraudeurs

un Feu: ses flammes les cerneront.

S’ils appellent au secours, ils seront secourus

mais par un liquide épais

comme de la poix, qui calcine le visage.

Pire breuvage, horrible séjour !

 

30.     Ceux qui adhèrent et sont intègres...

Voici, nous ne laisserons pas se perdre le salaire

de ceux dont les actes sont excellents.

 

31.     Ils résident aux Jardins d’Éden,

sous lesquels courent les fleuves.

Là, ils sont parés de bracelets d’or,

vêtus de vêtements de soie et de brocart,

accoudés sur des trônes.

Ravissement du Retour,

excellence du séjour !

 

Moitié du Hizb Trente

 

32.     Donne-leur l’exemple de deux hommes:

nous remettons à l’un deux jardins,

des vignobles que nous entourons de palmiers,

avec, entre eux, des céréales.

 

33.     Ces deux jardins leur donnent leur nourriture:

ils ne lèsent personne, en rien.

Nous faisons couler, au milieu, une rivière.

 

34.     L’un ayant des fruits dit à son compagnon:

« J’ai plus de biens que toi:

je suis d’un clan plus puissant. »

 

35.     Il entre dans son jardin en coupable

et dit: « Je n’imagine pas que ceci puisse périr.

 

36.     Je n’imagine pas que l’heure du Jugement

puisse survenir, mais, si j’étais ramené

près de mon Rabb, je trouverais

mieux que cela en retour. »

 

37.     Son compagnon, en conversant, lui dit:

« Effacerais-tu celui qui t’a créé de poussière,

de sperme, et t’a modelé en homme ? »

 

38.     Mais Allah est mon Rabb:

je n’associe personne à mon Rabb.

 

39.     Si tu entres dans ton jardin, dis:

« Quoi qu’Allah décide,

il n’est de force qu’en Allah.

Si tu me vois moindre que toi

en biens et en enfants,

 

40.     mon Rabb me donnera peut-être

mieux que ton jardin.

Et peut-être enverra-t-il un fléau du ciel

pour transformer ton jardin en désolation:

 

41.     son eau disparaîtra sous terre

et tu ne pourras plus la récupérer. »

 

42.     L’homme privé de ses fruits,

se tord les doigts pour ce qu’il a investi

dans ses treilles maintenant vides.

Il dit:

« Qui m’eût donné de n’associer personne à mon Rabb ! »

 

43.     Aucune armée ne te secourra contre Allah:

plus rien ne lui sera d’aucun secours.

 

44.     Le seul secours vient d’Allah, le véridique,

Lui, la meilleure des récompenses,

la meilleure des fins.

 

45.     Donne-leur pour exemple la vie de ce monde,

nous faisons descendre l’eau du ciel,

les plantes s’en imbibent, en terre,

puis se transforment en paille

qu’un souffle disperse.

Allah est puissant en tout.

 

46.     Les biens, les enfants

sont les beautés de la vie de ce monde,

mais le durable, l’intégrité sont meilleurs.

Le retour, chez ton Rabb, est le meilleur espoir.

 

47.     Le jour où nous déplacerons les montagnes,

tu verras la terre se niveler:

nous rassemblerons les humains

sans en omettre un seul.

 

48.     Ils seront présentés en rangs

devant ton Rabb:

« Ainsi, vous revenez à nous !

Nous vous avions créés

une première fois,

et vous prétendiez alors

que nous ne vous donnerions

plus aucun rendez-vous ! »

 

49.     L’Écrit sera manifeste.

Tu verras les coupables effrayés

par son contenu. Ils diront:

« Aïe ! Pourquoi cet Écrit

n’a-t-il rien omis de compter, petit ou grand ? »

Alors, ils seront mis en présence

de ce qu’ils faisaient:

ton Rabb ne lèse personne !

 

50.     Quand nous avons dit aux Messagers:

« Prosternez-vous devant Adam »,

ils se sont prosternés, sauf Iblîs;

un des Djinns,

révolté contre l’ordre de son Rabb.

Le prendriez-vous avec sa descendance,

pour protecteur, en dehors de Moi ?

Ce sont, contre vous, des ennemis.

Quel pire échange pour les fraudeurs !

 

Trois quarts du Hizb Trente

 

51.     Je ne les ai pas pris de témoins

pour la création des ciels et de la terre

ni pour votre création.

Je ne prends pas les fraudeurs pour assistants.

 

52.     Le jour où il dira: « Convoquez mes associés,

ceux que vous invoquiez ! »

ils les convoqueront,

mais ils ne leur répondront pas:

nous mettrons entre eux un abîme.

 

53.     Les coupables voient le feu !

Ils imaginent pouvoir y échapper,

mais ils ne trouvent pas d’issue devant eux.

 

54.     Dans cet Appel, al-Qur’ân, nous avons donné

pour les humains tous les exemples,

mais l’homme est le pire des querelleurs.

 

55.     Qui empêche les humains d’adhérer à Allah

quand la guidance leur parvient ?

Ils ne recherchent pas le pardon de leur Rabb

et refusent ce que la tradition des ancêtres leur donne:

en premier lieu, elle leur donne le supplice.

 

56.     Nous n’envoyons d’Envoyés

qu’en annonciateurs, en alerteurs.

Ceux qui effacent se querellent dans l’inanité,

pour annihiler la vérité.

Ils raillent nos Signes,

et ce dont ils sont avertis.

 

57.     Qui fraude davantage que celui

qui est appelé aux Signes de son Rabb,

mais s’en détourne, oubliant

ce que présentent ses mains ?

Voici, nous avons mis

leurs coeurs dans des gaines,

pour qu’ils ne comprennent pas,

et dans leurs oreilles une pesanteur,

pour que tu ne les convoques pas à la guidance

et pour qu’alors ils ne soient jamais guidés !

 

58.     Ton Rabb pardonne, Il est doté de grâces.

S’Il les reprenait pour leurs actes,

il hâterait leur supplice.

Mais leur rendez-vous est irrévocable:

en dehors de Lui, pas d’échappatoire !

 

59.     Nous anéantissons les cités

parce qu’elles fraudent:

nous avons fixé le rendez-vous

de leur anéantissement...

 

60.     ... Alors Mûssa dit à son garçon:

« Je ne cesserai pas, que je n’aie atteint

le confluent des Deux-Mers,

y passerais-je des années. »

 

61.     Quand ils atteignent le confluent des Deux-Mers,

ils oublient leur poisson: celui-ci reprend

son sentier maritime, librement.

 

62.     Quand ils cheminent, Mûssa dit à son garçon:

« Donne-nous notre repas:

voici, nous ressentons la fatigue du voyage... »

 

63.     Il dit: « Vois-tu, arrivés au rocher,

j’avais oublié le poisson.

Seul le Shaïtân me l’a fait oublier,

sans que je puisse m’en souvenir:

il a repris son sentier dans la mer,

merveilleusement. »

 

64.     Il dit: « Nous devions parvenir là. »

Et ils reviennent sur leurs pas, exactement.

 

65.     Ils trouvent alors un de nos serviteurs,

que nous avions favorisé,

lui transmettant de Nous-mêmes notre science.

 

66.     Mûssa lui dit: « Te suivrais-je

pour que tu m’enseignes

ce que tu as appris sur la Rectitude ? »

 

67.     Il dit: « Te voilà,

mais tu ne persévéreras pas auprès de moi ! »

 

68.     Comment persévérerais-tu

en ce que tu n’embrasses pas pleinement ? »

 

69.     Il dit: « Tu me trouveras à persévérer,

si Allah le décide !

Je ne désobéirai pas à tes ordres. »

 

70.     Il dit: « Si tu me suis,

ne m’interroge sur rien

avant que je ne te le permette. »

 

71.     Ils s’éloignent et montent sur un bateau

dans lequel il ouvre une brèche.

Il dit: « As-tu ouvert cette brèche

pour noyer les passagers ! ?

Quel acte étrange ! »

 

72.     Il dit: « Ne t’avais-je pas dit:

‹ Tu ne persévéreras pas auprès de moi ! › »

 

73.     Il dit: « Ne me reproche pas ce que j’ai oublié,

ne m’écrase pas sous un ordre trop dur. »

 

74.     Tous deux repartent.

Ils rencontrent un garçon.

Le serviteur le tue.

Mûssa dit: « Tu as tué un être innocent

de la mort d’un autre.

N’est-ce pas l’acte d’un dément ? »

 

Fin du Djûz Quinzième

 

Djûz Seizième

 

Hizb Trente et un

 

75.     Le serviteur dit: « Ne t’ai-je pas dit:

‹ Tu ne persévéreras pas auprès de moi ? › »

 

76.     Mûssa dit: « Si je t’interroge

encore sur quoi que ce soit,

ne me garde plus pour compagnon !

Accepte mes regrets. »

 

77.     Tous deux repartent

jusqu’à ce qu’ils parviennent aux tentes d’une cité.

Tous deux demandent à se restaurer dans ses tentes,

mais les habitants leur refusent l’hospitalité.

Tous deux trouvent là un mur prêt de s’écrouler:

ils l’étayent et Mûssa dit:

« Si tu le voulais, tu pourrais recevoir

un salaire pour cela ! »

 

78.     Il dit: « Voilà toute notre différence !

Que je t’explique

ce qui t’empêchait de persévérer !

 

79.     Le bateau appartenait à des pauvres

qui travaillaient en mer.

J’ai voulu y faire une brèche

parce qu’un roi, derrière lui,

faisait prise de tous les bateaux.

 

80.     Le garçon avait des parents

qui adhéraient à Allah.

Nous redoutions qu’il ne les entraînât

dans la rébellion et l’effaçage d’Allah.

 

81.     Nous voulions que leur Rabb

le remplaçât par un meilleur fils que lui,

plus innocent et plus proche de ses grâces.

 

82.     Le mur appartenait

à deux orphelins de la cité.

Dessous, il y avait un trésor.

Leur père était intègre.

 

Ton Rabb a voulu

qu’ils atteignent leur majorité

et qu’ils découvrent leur trésor,

par grâce de ton Rabb.

Je n’ai pas agi seul.

Voilà l’interprétation de:

« Tu ne persévéreras pas auprès de moi. »

 

83.     Ils interrogent sur Dû-l-Qarnaïn.

Dis:

« J’évoquerai pour vous sa mémoire. »

 

84.     Nous l’avions établi sur terre,

lui donnant la filière de tout.

 

85.     Il suivit la filière

 

86.     jusqu’à en arriver à l’Occident du soleil.

Il le voit se coucher dans une source bouillante

et il découvre auprès d’elle un peuple.

Nous disons: « Ô Dû-l-Qarnaïn,

tu peux les supplicier ou bien les traiter. »

 

87.     Dû-l-Qarnaïn dit:

« Nous supplicierons celui qui fraude.

Revenu à son Rabb, Il le suppliciera

d’un supplice cruel.

 

88.     Ou encore, il adhérera à Allah, sera intègre

et recevra le salaire de l’excellence.

Nous lui transmettrons

quelques uns de nos ordres faciles à exécuter. »

 

89.     Il suit encore la filière

 

90.     et parvient au levant du soleil.

Il le voit se lever sur un peuple

sans protection contre lui.

 

91.     Il en est ainsi.

Nous connaissions déjà

ce qu’il détenait.

 

92.     Il suit encore la filière

 

93.     et parvient entre les Deux-Remparts.

Plus loin, il trouve un peuple

qui affectait de ne pas connaître de langage.

 

94.     Ils disent: « Ô Dû-l-Qarnaïn,

voici, Ya’djûdj et Ma’djûdj,

ravagent la terre.

Te paierons-nous un tribut

pour que tu mettes entre nous un rempart ? »

 

95.     Il dit: « Ce que mon Rabb

m’a donné est meilleur.

Aidez-moi fort

et je mettrai un rempart entre vous.

 

96.     Donnez-moi des blocs de fer,

pour combler l’espace entre les Deux-Remparts. »

Il dit: « Soufflez, jusqu’à y mettre le feu. »

Il dit: « Donnez-moi de l’airain

pour le déverser dessus. »

 

97.     Dès lors, ils ne purent plus le franchir

ni en l’escaladant ni en le perçant.

 

98.     Dû-l-Qarnaïn dit:

« Voilà bien les grâces de mon Rabb !

Quand le rendez-vous de mon Rabb surviendra,

il en fera une plaine.

Le rendez-vous de mon Rabb est véritable ! »

 

Quart du Hizb Trente et un

 

99.     Nous les abandonnerons,

d’eux-mêmes, ils déferleront ce jour-là.

Le cor sonnera

et nous les rassemblerons tous.

 

100.     Ce jour-là, dans la Géhenne,

nous les présenterons aux effaceurs,

 

101.     dont les yeux étaient fermés

devant ma Mémoire,

et qui ne pouvaient entendre.

 

102.     Les effaceurs comptent-ils prendre

mes serviteurs pour protecteurs,

hors de Moi-même ?

Nous préparons la Géhenne

pour logis des effaceurs.

 

103.     Dis:

« Vous ferons-nous connaître

ceux dont les actes sont perdants ? »

 

104.     Ceux dont les heures s’égaient

dans la vie de ce monde,

estiment bien agir.

 

105.     Mais ceux qui effacent

les Signes de leur Rabb

et sa Rencontre, les voilà:

leurs oeuvres périssent.

Leur pesée ne sera pas lourde

le Jour du Relèvement !

 

106.     Voici leur salaire:

la Géhenne pour ce qu’ils effaçaient,

raillant mes Signes et mes Envoyés.

 

107.     Ceux qui adhèrent et sont intègres

ont pour logis les Jardins du paradis,

 

108.     là, en permanence:

ils ne voudront rien changer.

 

109.     Dis:

« Si la mer était de l’encre

pour les Paroles de mon Rabb,

la mer s’épuiserait

avant que ne s’épuisent

les Paroles de mon Rabb,

cela même si nous avions

deux fois plus d’encre. »

 

110.     Dis:

« Voici, je ne suis

qu’un être charnel comme vous.

Il m’a été révélé

que votre Ilah est Allah, l’Unique.

Qui est à vouloir

la Rencontre de son Rabb

agit avec intégrité,

il n’associe personne

au service de son Rabb ! »

 

 

SOURATE 19.

 

MARIE

MARYAM

 

Cette sourate de quatre-vingt-dix-huit versets, la quarante-quatrième dans l’ordre chronologique, doit son titre au verset 16, où est évoquée Maryam-Marie. L’islam vénère la mère de Jésus-‘Issa à l’égal de trois femmes – elles aussi privilégiées à ses yeux: Asiya, l’épouse du Pharaon qui éleva Moïse-Mûssa-Moshè; Khadidjat, la première femme du Prophète, et Fâtimat, sa fille. Zakarîyâ espère un enfant, qu’il reçoit providentiellement d’Allah (versets 1 à 15). La deuxième partie de la sourate traite de l’annonce faite à Maryam et de la mission de ‘Issa (versets 16 à 40). La fin de la sourate revient longuement sur l’histoire d’Ibrâhim (versets 41 à 98).

 

Sourate 19.

 

MARIE

MARYAM

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     K. H. Y. ‘, S. Kâf. Hâ’. Yâ’. ‘Aïn. Sâd.

 

2.     Mémoire des matrices de ton Rabb

envers son serviteur Zakarîyâ,

 

3.     quand il implore son Rabb

en implorations secrètes.

 

4.     Il dit: « Mon Rabb, me voici,

mes os faiblissent,

et ma tête s’éclaire de canitie.

Je ne suis jamais malheureux

en t’implorant, mon Rabb.

 

5.     Me voici, je crains

pour mes proches, après moi.

Ma femme est stérile:

donne-moi, de ta part, un descendant.

 

6.     Il héritera de moi et des tentes de Ya‘qûb.

Ô mon Rabb, fais qu’il soit agréable.

 

7.     ­ Ô Zakarîyâ, voici,

nous t’annonçons un garçon:

son nom sera Yahyâ.

Nous n’avions auparavant,

jamais donné ce nom. »

 

8.     Il dit: « Rabb, comment ce garçon

pourrait-il naître de moi ?

Ma femme est stérile,

et je suis déjà parvenu

à la décrépitude de l’âge. »

 

9.     Il dit: « Il en sera ainsi:

Ton Rabb a dit:

‹ Cela est facile:

je t’ai déjà créé de rien. › »

 

10.     Il dit: « Fais pour moi un Signe. »

Il dit: « Ton Signe ?

Tu ne parleras pas aux humains

pendant trois nuits entières. »

 

11.     Il sort du Sanctuaire vers son peuple

et leur révèle: « Oui, louangez-le matin et soir ! »

 

12.     « Ô Yahyâ, détiens l’Écrit avec force. »

Nous lui donnons la Sagesse,

 

13.     la grâce, la pureté de notre part: il en frémit,

 

14.     candide envers ses parents,

sans être violent ni rebelle.

 

15.     Paix à lui du jour où il est né,

au jour où il mourra,

et au jour où il ressuscitera, vivant.

 

16.     Commémore Maryam dans l’Écrit,

quand elle se retire dans sa tente,

en lieu d’Orient.

 

17.     Elle prend, à l’écart d’eux, un voile.

Nous lui envoyons un souffle.

Celui-ci devient un être charnel accompli, harmonieux.

 

18.     Elle dit: « Je me réfugie dans le Matriciant,

contre toi, si tu frémis. »

 

19.     Il dit: « Je ne suis que l’Envoyé de ton Rabb

venu t’offrir un garçon, un pur. »

 

20.     Elle dit: « Comment un garçon naîtrait-il de moi ?

Jamais être charnel ne m’a touchée,

et je ne suis pas impudique. »

 

21.     Il dit: « C’est ainsi. »

Ton Rabb dit: « C’est pour moi facile.

Nous en faisons un Signe, pour moi

et pour les humains, par grâce de Nous.

L’ordre en est donné. »

 

Moitié du Hizb Trente et un

 

22.     Elle le conçoit et se retire

avec lui en un lieu éloigné.

 

23.     Viennent à elle les douleurs,

près du tronc d’un palmier.

Elle dit: « Qui me donnerait

de mourir avant sa naissance ?

Je suis oubliée, éteinte ! »

 

24.     Sous elle, il l’appelle: « Ne t’afflige pas.

Ton Rabb a mis déjà un ruisseau à tes pieds.

 

25.     Secoue le tronc du palmier:

des dattes tomberont pour toi,

fraîches et mûres.

 

26.     Mange et bois, rafraîchis tes yeux !

Quand tu verras un être charnel, dis:

« Me voici, je voue un jeûne au Matriciant,

je ne parlerai plus à personne aujourd’hui. »

 

27.     Elle vient avec ‘Issa,

devant son peuple en le portant.

Ils disent: « Ô Maryam,

tu viens avec une affaire surprenante.

 

28.     Ô soeur de Hârûn,

ton père n’était pas un homme vicieux

ni ta mère une impudique ! »

 

29.     Elle lui fait un signe. Ils disent:

« Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ! »

 

30.     ‘Issa dit alors: « Me voici,

je suis un serviteur d’Allah !

Il m’a donné l’Écrit:

Il fait de moi un inspiré !

 

31.     Il m’a béni, où que je sois, m’enjoignant

la prière et la dîme à longueur de vie,

 

32.     candide pour ma mère,

sans jamais être violent ni rebelle.

 

33.     Paix au jour où je suis né,

au jour où je mourrai,

au jour où je ressusciterai, vivant ! »

 

34.     Voilà ‘Issa fils de Maryam,

le verbe de vérité dont ils doutent.

 

35.     Ce n’est pas à Allah de prendre un enfant:

louangez-le !

Quand Il donne un ordre,

Il dit: « Sois ! », et c’est.

 

36.     Allah est mon Rabb et votre Rabb, servez-le !

Tel est le chemin ascendant.

 

37.     Mais les partis s’opposent entre eux.

Aïe, pour ceux qui effacent,

au Jour grandiose du témoignage.

 

38.     Fais-leur entendre et contempler

le Jour où ils nous seront ramenés.

Les fraudeurs, aujourd’hui,

sont dans un fourvoiement évident.

 

39.     Avertis-les du Jour du soupir,

quand l’ordre sera donné:

ceux qui n’adhèrent pas à Allah seront inattentifs.

 

40.     Nous voici, nous héritons de la terre

avec ceux qui s’y trouvent:

ils reviendront vers nous.

 

41.     Dans l’Écrit, commémore Ibrâhim,

un juste, un Nabi.

 

42.     Quand il dit à son père: « Ô mon père,

pourquoi sers-tu ce qui n’entend pas,

qui ne voit pas et ne t’est utile en rien ?

 

43.     Ô mon père,

me voici: un savoir

que tu n’avais pas m’est parvenu.

Suis-moi, je te guiderai

sur un chemin harmonieux.

 

44.     Ô mon père,

ne sers pas le Shaïtân.

Voici, le Shaïtân s’est rebellé,

contre le Matriciant.

 

45.     Ô mon père,

me voici, j’ai peur que ne te saisisse

le supplice du Matriciant

et que tu ne deviennes un suppôt du Shaïtân. »

 

46.     Il dit: « Haïras-tu mes Ilahs, ô Ibrâhim.

Cesse ou je te lapide !

Exile-toi loin de moi pour un temps. »

 

47.     Il dit: « Paix à toi.

Je demande pour toi le pardon de mon Rabb.

Le voici, il est généreux avec moi.

 

48.     Je m’éloigne de vous

et de ceux que vous implorez,

sauf Allah: moi, j’invoque mon Rabb.

Peut-être ne serais-je plus un rebelle

en invoquant mon Rabb. »

 

49.     Quand il s’isole d’eux et de ce qu’ils servent,

sauf Allah, nous lui donnons Is’hâq et Ya‘qûb.

Nous en faisons tous des nabis.

 

50.     Nous leur donnons de nos grâces

et une langue de sublime vérité.

 

51.     Invoque Mûssa dans l’Écrit,

Le voici, candide, c’est un Envoyé, un Nabi.

 

52.     Nous l’appelons sur le flanc du Mont, à droite,

nous l’approchons en parent.

 

53.     Nous lui donnons, en nos grâces,

son frère Hârûn, le Nabi.

 

54.     Invoque Ismâ‘îl dans l’Écrit.

Le voici, véridique en sa promesse,

c’est un Envoyé, un Nabi.

 

55.     Il ordonne, à ses tentes la prière et la dîme,

il est agréé par son Rabb.

 

56.     Invoque Idrîs dans l’Écrit,

c’est un juste, un Nabi.

 

57.     Nous l’avons élevé en un lieu sublime.

 

58.     Tels sont ceux qu’Allah ravit

parmi les Nabis de la postérité d’Adam,

ceux que nous avons transportés avec Nûh,

la postérité d’Ibrâhim, d’Isrâ’îl

et ceux que nous avons guidés et choisis.

Quand les Signes du Matriciel leur sont donnés,

ils tombent, se prosternent et pleurent.

 

(Prosternation)

 

Trois quarts du Hizb Trente et un

 

59.     Après eux, leurs successeurs

perdent la prière pour suivre leurs passions:

ils s’enferment dans une impasse,

 

60.     exceptés ceux qui retournent et sont intègres.

Ceux-là entrent au Jardin:

ils ne seront pas lésés,

 

61.     jardins d’Éden, que le Matriciant

promet à ses serviteurs dans le mystère.

Le voici, sa promesse se réalise.

 

62.     Ils n’y entendent pas de futilités, mais « Paix ! Salâm ! »

ils y reçoivent leur nourriture, matin et soir.

 

63.     Voilà le Jardin dont nous ferons hériter

nos serviteurs, ceux qui frémissent.

 

64.     Nous ne descendons que sur l’ordre de ton Rabb:

à lui ce qui est entre nos mains,

ce qui est derrière nous et ce qui est entre.

Ton Rabb n’est pas oublieux.

 

65.     Sers le Rabb des ciels, de la terre

et de ce qui est entre les deux,

sers-le, persévère à son service.

Lui connais-tu un homonyme ?

 

66.     L’homme dit: « Une fois mort,

ressusciterais-je, vivant ? »

 

67.     L’homme ne se rappelle-t-il pas

que nous l’avons créé de rien ?

 

68.     Par ton Rabb, nous les rassemblerons avec le Shaïtân,

pour les présenter, agenouillés, dans la Géhenne.

 

69.     Dans chaque groupe, nous séparerons

les plus arrogants contre le Matriciant.

 

70.     Nous connaissons ceux qui méritent de rôtir là.

 

71.     Nul parmi vous ne le voulait,

mais tel est l’arrêt de ton Rabb.

 

72.     Nous sauverons ceux qui frémissent

et laisserons les fraudeurs à genoux.

 

73.     Quand nos Signes leur sont communiqués,

donnés par nous avec des preuves,

ceux qui effacent disent à ceux qui adhèrent à Allah:

« Lequel de nos deux groupes

jouit-il d’un meilleur lieu

et d’une meilleure compagnie ?

 

74.     Avant eux, nous avons anéanti

de nombreuses générations

plus riches, plus belles. »

 

75.     Dis:

« Qui est dans le fourvoiement ? »

Le Matriciant l’y prolongera

jusqu’à ce qu’il voie ce qui lui est promis,

le supplice ou l’heure.

Ils connaîtront alors qui se situe dans le mal

et qui a les troupes les plus faibles.

 

76.     Allah ajoute la guidance à ceux qui sont guidés,

les stables, les intègres.

Meilleur est le Retour chez ton Rabb,

et meilleure la sanction.

 

77.     Vois-tu ceux qui effacent nos Signes ?

Ils disent: « Il me sera donné

des biens et des enfants. »

 

78.     A-t-il pénétré le mystère

ou fait un pacte avec le Matriciant ?

 

79.     Nous écrivons ce qu’il dit,

et prolongeons son supplice.

 

80.     Nous lui donnerons en héritage ce qu’il a dit,

et il nous reviendra, solitaire.

 

81.     Ils ont pris des Ilahs, en dehors d’Allah,

pour devenir plus puissants.

 

82.     Non ! Ils renieront leurs services

et deviendront pour eux des ennemis.

 

83.     Ne vois-tu pas que nous avons envoyé des Shaïtâns,

contre les effaceurs d’Allah pour les exciter ?

 

84.     Ne sois pas pressé pour eux:

voici, nous leur avons fixé un rendez-vous,

 

85.     le jour où nous rassemblerons les frémissants

en cortège, auprès du Matriciant

 

86.     et où nous pousserons les coupables

vers la Géhenne, en troupeau harassé.

 

87.     Nul ne mérite l’intercession,

s’il n’a pas fait un pacte avec le Matriciant.

 

88.     Ils disent: « Le Matriciant a pris un fils ! »

 

89.     Vous avancez une abomination:

 

90.     que les ciels se fendent,

s’entrouvre la terre,

tombent en poussière les montagnes !

 

91.     Attribuer au Matriciant un fils !

 

92.     Ce n’est pas au Matriciant de prendre un fils !

 

93.     Tous ceux des ciels et de la terre

sont auprès du Matriciant des serviteurs.

 

94.     Ainsi les dénombre-t-il, les compte-t-il.

 

95.     Tous viendront à Lui,

le jour du Relèvement, en solitaires.

 

96.     Le Matriciant met son chérissement

sur ceux qui adhèrent, intègres.

 

97.     Nous te le disons dans ta langue

pour l’annoncer aux frémissants:

avertis le peuple hostile !

 

98.     Nous avons anéanti

de nombreuses générations avant eux.

Ressens-tu une seule d’entre elles ?

Ou bien, d’elles, entends-tu le murmure ?

 

 

SOURATE 20.

 

T. H.

TÂ’ . HÂ’

 

Cette vingtième sourate, la quarante-quatrième dans l’ordre chronologique traditionnel, suit la sourate de Maryam-Marie. Ses cent trente-cinq versets, après un préambule, constituent une méditation sur la vocation et la mission de Mûssa-Moïse. Elle semble avoir été proclamée à La Mecque, antérieurement à 616, à l’exception des versets 130 et 131, d’inspiration médinoise.

 

Le texte revient sur le miracle de la révélation divine, source de salut, don des matrices d’Allah (1-8), sur l’élection de Mûssa envoyé en mission auprès de Pharaon avec son frère Aaron (9-36), sur le miracle de Mûssa sauvé des eaux pour être élevé à la cour de Pharaon, auquel il annonce la gloire d’Allah (37-76), et comment Mûssa prend la tête de son peuple pour l’arracher à l’esclavage, malgré l’obstacle du mauvais Samaritain (77-104). Mais tout aboutit au Jugement dernier et, pour les justes, à la béatitude du Paradis (105-135).

 

Sourate 20.

 

T. H.

TÂ’ . HÂ’

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Hizb Trente-deux

 

1.     T. H. TÂ’ . HÂ’.

 

2.     Nous n’avons pas fait descendre

sur toi l’Appel, al-Qur’ân,

pour t’épuiser,

 

3.     mais pour que celui qui s’effraie,

implore Allah,

 

4.     Descente de celui qui crée

la terre et les ciels, le Sublime,

 

5.     le Matriciant sur son Trône établi.

 

6.     À lui le tout des ciels et de la terre,

avec, entre les deux,

tout ce qui est sous la glèbe.

 

7.     Si tu profères une parole, oui, le voilà...

Il connaît les secrets et ce qui est caché.

 

8.     Allah, pas d’Ilah sauf Lui:

à lui les Noms de l’excellence.

 

9.     La geste de Mûssa t’est-elle parvenue ?

 

10.     Quand il voit un feu, il dit à ses tentes:

« Restez ! Je distingue un feu !

Peut-être vous en donnerai-je un tison,

ou trouverai-je, en ce feu, la guidance. »

 

11.     Quand il arrive, il lui est crié: « Ô Mûssa !

 

12.     Me voici, je suis ton Rabb,

ôte tes sandales,

tu es dans l’Oued sacré de Tuwa.

 

13.     Moi, je t’ai choisi:

entends ce que je te révèle.

 

14.     Me voici, je suis Allah,

pas d’Allah sauf Moi:

sers-moi, élève la prière en mémoire de Moi !

 

15.     Voici, l’Heure arrive, je peux la cacher

afin de rétribuer tout être comme il le mérite.

 

16.     Celui qui n’adhère pas à Lui et suit ses passions

ne te détourne pas de Lui,

sinon tu périrais.

 

17.     Qu’as-tu dans ta droite, ô Mûssa ? »

 

18.     Il dit: « C’est mon bâton, je m’appuie sur lui,

j’effeuille, avec, les arbres pour mes troupeaux,

et j’en ai d’autres usages. »

 

19.     Il dit: « Jette-le, ô Mûssa ! »

 

20.     Il le jette, et voilà,

c’est un serpent qui remue.

 

21.     Il dit: « Saisis-le, n’aie pas peur,

nous le ramènerons à son état premier.

 

22.     Serre ta main sur ton flanc.

Elle sortira blanche,

sans aucun mal: c’est un autre Signe,

 

23.     pour t’annoncer nos Signes, les grands.

 

24.     Précipite-toi chez Pharaon:

le voici, c’est un tyran. »

 

25.     Il dit: « Rabb, enfle ma poitrine,

 

26.     facilite-moi ma mission,

 

27.     délie le noeud de ma langue,

 

28.     et qu’ils comprennent mes dires,

 

29.     donne moi un vizir issu de mes tentes.

 

30.     Hârûn, mon frère,

 

31.     ceins mes reins par lui,

 

32.     associe-le à ma mission.

 

33.     Ainsi nous te louangerons fort,

 

34.     nous te commémorerons fort:

 

35.     te voici avec nous, tu es clairvoyant. »

 

36.     Il dit: « Ta demande est exaucée, ô Mûssa,

 

37.     mais nous t’avions favorisé une première fois

 

38.     quand nous avions révélé à ta mère

ce qui lui fut révélé:

 

39.     ‹ Oui, pose-le dans une caisse,

et pose-la sur la mer,

la mer le posera sur la rive.

Mon ennemi ­ son ennemi ! ­ s’en saisira.

J’ai répandu sur toi un amour de moi,

pour que tu sois élevé sous mes yeux. ›

 

40.     Ta soeur passe et dit:

‹ Vous indiquerai-je qui pourra se charger de lui ? ›

Et nous l’avons ramené à ta mère

pour rafraîchir ses yeux et ne plus l’affliger.

Tu as tué un homme,

mais nous t’avons sauvé du châtiment,

te soumettant à des épreuves.

Tu es demeuré des années aux tentes de Madiân,

puis tu es revenu ici, par décret, ô Mûssa.

 

41.     Je t’ai réservé pour moi-même.

 

42.     Précipite-toi, avec ton frère, avec mes Signes.

Ne négligez pas ma Mémoire.

 

43.     Précipitez-vous chez Pharaon,

le voici, c’est un tyran.

 

44.     Dites-lui des paroles affables:

peut-être implorera-t-il ou tremblera-t-il ?

 

45.     Ils disent: « Notre Rabb, nous voici, nous craignons

qu’il ne s’irrite contre nous et ne nous tyrannise. »

 

46.     Il dit: « Ne craignez rien:

je suis avec vous, j’entends et vois. »

 

47.     Allez à lui, dites-lui:

« Nous voici, nous, les envoyés de ton Rabb,

renvoie avec nous les Fils d’Isrâ’îl,

ne les laisse pas à leur supplice.

Nous venons à toi avec les Signes de ton Rabb.

Paix à qui suit la guidance !

 

48.     Nous voici, il nous est révélé

qu’un supplice saisira qui le nie

et se détourne de Lui. »

 

49.     Il dit: « Qui est votre Rabb, ô Mûssa ? »

 

50.     Il dit: « Notre Rabb est Celui qui donne à tout

sa forme, et le guide. »

 

51.     Il dit: « Qu’en était-il des générations précédentes ? »

 

52.     Il dit: « Ce Savoir se trouve

chez mon Rabb, dans l’Écrit.

Mon Rabb ne s’égare ni n’oublie »

 

53.     Il est Celui qui vous donne

la terre pour berceau

qui y trace des sentiers

et fait descendre l’eau du ciel:

nous en faisons sortir,

par couples, des plantes variées.

 

54.     Mangez et pâturez vos troupeaux:

voici en cela des Signes

pour qui est doué de réflexion.

 

Quart du Hizb Trente-deux

 

55.     De la terre nous vous créons,

nous vous destinons à elle,

et d’elle encore nous vous ressusciterons.

 

56.     Ainsi nous lui faisons voir nos Signes, tous,

mais il nie et refuse.

 

57.     Il dit: « Viens-tu à nous pour nous expulser

de notre pays par tes sorcelleries, ô Mûssa ?

 

58.     Mais nous t’opposerons des sorcelleries semblables.

Fixe-nous un rendez-vous:

nous ne le manquerons pas, au lieu fixé. »

 

59.     Mûssa dit: « Votre rendez-vous sera le Jour de Beauté,

quand les humains se réuniront dans la lumière. »

 

60.     Pharaon se retire,

il rassemble ses ruses, puis revient.

 

61.     Mûssa leur dit:

« Aïe, n’inventez pas des mensonges contre Allah,

sinon il vous détruira au supplice.

Celui qui invente un mensonge est déjà perdu. »

 

62.     Ils se concertent pour leur mission,

mais tiennent secrète leur délibération.

 

63.     Ils disent: « Oui, ces deux-là sont des sorciers,

ils veulent vous expulser

de votre terre par leurs sorcelleries

et s’enfuir avec vos voies exemplaires.

 

64.     Rassemblez vos ruses, puis venez en procession:

celui qui l’emportera aura gagné ce jour. »

 

65.     Ils disent: « Ô Mûssa, jette ton bâton,

sinon nous serons les premiers à le jeter. »

 

66.     Il dit: « Non, jetez-le ! »

Alors, leurs cordes et leurs bâtons

semblent se mouvoir contre lui,

par leurs sorcelleries.

 

67.     Mûssa a peur.

 

68.     Nous disons: « Sois sans peur: tu gagneras !

 

69.     Jette ce qui est en ta droite,

tu happeras ce qu’ils ont fabriqué.

Voici, ce qu’ils ont fabriqué

est une ruse de sorciers,

mais le sorcier n’est pas fécond,

quoiqu’il advienne ! »

 

70.     Les sorciers tombent en prosternations.

Ils disent: « Nous adhérons au Rabb d’Hârûn et de Mûssa. »

 

71.     Pharaon dit: « Vous aviez adhéré à Lui

avant que je ne vous y autorise.

Mûssa, qui vous a appris la sorcellerie,

vous a enorgueillis.

Je vous trancherai la main droite et le pied gauche,

et vous crucifierai sur des troncs de palmiers.

Vous connaîtrez le supplice

le plus inexorable, le plus durable. »

 

72.     Ils disent:

« Après les preuves qui nous sont parvenues,

nous ne te préférons pas

à Celui qui nous a créés.

Tranche ce que tu voudras:

ce que tu trancheras

n’est que la vie de ce monde.

 

73.     Nous, nous adhérons à notre Rabb

pour absoudre nos fautes,

et les sorcelleries que tu nous as imposées:

Allah est meilleur, plus durable. »

 

74.     Qui arrive chez son Rabb en coupable

a pour lui la Géhenne, là où il ne meurt ni ne vit.

 

75.     Mais qui arrive à lui en adhérent intègre,

à celui-là les Degrés sublimes,

 

76.     les jardins d’Éden sous lesquels courent des fleuves,

là, en permanence,

voilà la rétribution des purs.

 

77.     Nous l’avons révélé à Mûssa:

« Oui, pars la nuit avec mes serviteurs,

fraie pour eux une route dans la mer, à sec,

N’aie pas peur d’une poursuite: sois sans crainte. »

 

78.     Pharaon et son armée les poursuivent,

mais ils sont engloutis dans la mer,

les eaux les engloutissent !

 

79.     Pharaon égare son peuple, au lieu de le guider.

 

80.     Ô Fils d’Isrâ’îl,

nous vous avons ramenés de chez vos ennemis,

nous nous sommes alliés à vous,

sur le flanc du Mont, à droite,

nous avons fait descendre sur vous

la manne et les cailles.

 

81.     Mangez des bontés dont nous vous pourvoyons,

mais sans excès, sinon ma fureur déferlera sur vous:

celui sur qui la fureur déferle est déjà abattu.

 

82.     Me voici à pardonner qui fait retour

et adhère, intègre, étant guidé.

 

Moitié du Hizb Trente-deux

 

83.     Qui te fait te hâter vers ton peuple, ô Mûssa ? »

 

84.     Il dit: « Eux-mêmes ! Ils suivent mes traces.

Je me hâte vers toi, mon Rabb, pour te plaire. »

 

85.     Il dit: « Nous avons déjà testé ton peuple après toi:

le Samaritain les a fourvoyés. »

 

86.     Mûssa revient vers son peuple, furieux, désolé.

Il dit: « Ô mon peuple,

votre Rabb ne vous a-t-il pas

fait une promesse excellente !

Le pacte est-il trop contraignant pour vous ?

Ou bien voulez-vous que le courroux de votre Rabb

surgisse contre vous qui avez violé votre promesse ? »

 

87.     Ils disent: « Nous n’avons pas

violé ta promesse volontairement:

nous avons seulement emporté des bijoux,

ceux du peuple, et nous les avons jetés.

Un Samaritain les a lancés au feu,

 

88.     et il en a sorti, pour eux, un Veau mugissant. »

Ils ont dit: « Voilà votre Ilah et l’Ilah de Mûssa:

celui-ci l’avait oublié ! »

 

89.     Ne le voyaient-ils pas ?

Le Veau ne leur répondait par aucun son:

il ne pouvait rien faire pour eux, en mal ou en bien.

 

90.     Ainsi Hârûn leur avait dit:

« Ô mon peuple,

voici, vous avez été tentés,

mais votre Rabb est matriciant:

suivez-moi, obéissez à mes ordres. »

 

91.     Ils disent: « Nous n’abandonnerons pas le Veau

et lui resterons attachés jusqu’à ce que Mûssa revienne. »

 

92.     Mûssa dit: « Ô Hârûn, qui t’a inhibé,

quand tu les as vus se fourvoyer à ne pas me suivre ?

 

93.     Désobéirais-tu à mes ordres ? »

 

94.     Il dit: « Ô fils de ma mère,

ne me prends pas par ma barbe ni par ma tête !

Je craignais que tu ne dises:

‹ Tu as divisé les Fils d’Isrâ’îl,

tu n’as pas obéis à mes paroles. › »

 

95.     Mûssa dit: « Quelle est ta défense, ô Samaritain ? »

 

96.     Le Samaritain dit: « J’ai vu ce qu’ils ne voyaient pas,

et j’ai empoigné de la poussière

laissée par l’Envoyé: je l’ai lancée,

comme mon être me le suggérait ! »

 

97.     Il dit: « Fuis ! Voici, c’est à toi, en cette vie, de dire:

‹ Pas de contact. ›

Voici, tu ne changeras pas ton rendez-vous.

Regarde ton Ilah, attaché devant lui, assidu.

Nous le brûlerons et ensuite

nous disperserons ses cendres dans la mer. »

 

98.     Mais voici votre Ilah, Allah,

pas d’Ilah, sauf Lui:

il embrasse tout en sa science.

 

99.     Ainsi nous proclamons pour toi

les histoires du passé

et déjà, de notre part, nous t’en donnons mémoire.

 

100.     Qui s’en détourne portera son faix

le Jour du Relèvement,

 

101.     là, en permanence, il sera pour eux un fardeau vicieux,

le Jour du Relèvement,

 

102.     Jour où il sera sonné du cor,

où nous rassemblerons les coupables,

ce jour-là, blêmes,

 

103.     chuchotant entre eux:

« Nous ne sommes restés là que dix nuits ! »

 

104.     Nous savons mieux ce qu’ils diront

quand leurs parangons sur la route diront:

« Voici, nous ne sommes restés là qu’un seul jour. »

 

105.     Ils t’interrogeront sur les montagnes.

Dis:

« Mon Rabb les réduira en cendres.

 

106.     Il en fera un plan arasé,

 

107.     où tu ne verras ni escarpements ni ravins.

 

108.     Ce jour-là, ils suivront le convocateur, sans détour:

les voix se tairont devant le Matriciant:

tu n’entendras qu’un bruissement.

 

109.     Ce jour-là, l’intercession ne profitera

qu’à celui pour qui le Matriciant le permettra,

et dont la parole sera acceptée.

 

110.     Il sait ce qui est entre leurs mains ou derrière eux,

mais ils ne l’embrassent pas de leur science.

 

Trois quarts du Hizb Trente-deux

 

111.     Humiliation des visages

devant le Vivant, l’Existant !

Le fraudeur sera déçu.

 

112.     Qui est intègre et adhère

ne craint ni fraude ni oppression.

 

113.     Ainsi, nous descendons pour lui

l’Appel arabique, al-Qur’ân,

nous y avons inclus des menaces:

peut-être frémiront-ils

et surgira-t-elle pour eux, la Mémoire.

 

114.     Allah, le roi de vérité, est magnifié !

Ne te hâte pas à proclamer l’Appel, al-Qur’ân,

avant que sa révélation ne soit achevée pour toi.

Dis:

« Rabb, accrois ma science ! »

 

115.     Ainsi, nous avions jadis fait une alliance avec Adam,

mais il l’a oubliée:

nous n’avons trouvé en lui aucune fermeté.

 

116.     Quand nous avons dit aux Messagers:

« Prosternez-vous devant Adam »,

ils se sont prosternés, sauf Iblîs,

qui refusa de le faire !

 

117.     Nous disons: « Ô Adam,

le voilà, l’ennemi, le tien et celui de ton épouse.

Qu’il ne vous expulse pas du Jardin,

sinon tu serais misérable.

 

118.     Voici, il est à toi, tu n’y seras pas affamé ni nu,

 

119.     tu n’y souffriras pas de soif ou du soleil. »

 

120.     Mais le Shaïtân lui chuchote

et dit: « Ô Adam,

t’indiquerai-je l’arbre de la permanence

et le royaume impérissable ? »

 

121.     Ils en mangent et ils voient alors leur nudité:

ils se mettent à la dissimuler

sous les feuilles du Jardin.

Adam, séditieux, se rebelle contre son Rabb.

 

122.     Ensuite son Rabb le choisit,

retourne à lui et le guide.

 

123.     Allah dit: « Descendez tous de là,

les uns les autres, en ennemis. »

Cependant, ma guidance vous est donnée.

Qui suit ma guidance ne se fourvoie pas,

il n’est pas misérable.

 

124.     Qui s’écarte de ma Mémoire a une existence étriquée:

nous le ressusciterons en aveugle

le Jour du Relèvement.

 

125.     Il dira: « Mon Rabb,

pourquoi me ressuscites-tu en aveugle,

alors que j’étais clairvoyant ? »

 

126.     Il dit: « Nos Signes étaient venus à toi

mais tu les as oubliés.

Ainsi, aujourd’hui, tu es, toi aussi, oublié. »

 

127.     Nous rétribuons ainsi qui transgresse

et n’adhère pas aux Signes de son Rabb.

Le supplice de l’Autre monde

est plus inexorable, plus durable.

 

128.     N’est-ce pas pour eux une guidance ?

Nous avons anéanti, avant eux, de nombreux appelés,

qui marchaient dans leurs demeures !

Voici des Signes pour les êtres dotés d’intelligence !

 

129.     Si la Parole de ton Rabb n’était pas antérieure,

un terme fixé eût été néanmoins nécessaire.

 

130.     Persévère en ce qu’ils disent,

louange la désirance de ton Rabb

avant le lever du soleil

comme avant son coucher.

Aux heures de la nuit,

louange-le comme aux deux bouts du jour.

Peut-être seras-tu agréé ?

 

131.     Ne fixe pas tes yeux sur les jouissances de ce monde:

nous laissons en jouir certains couples parmi eux

pour les éprouver.

La part de ton Rabb est meilleure, plus durable.

 

132.     Ordonne à tes tentes la prière, persévère avec elle.

Nous ne te demandons aucune subsistance,

nous t’en pourvoyons:

la rétribution est aux frémissants.

 

133.     Ils disent: « Pourquoi ne nous donne-t-il pas

un Signe de ton Rabb ? »

La preuve ne leur a-t-elle pas été donnée

avec les premiers Feuillets ?

 

134.     Si nous les avions anéantis

par un supplice, avant lui,

ils auraient dit: « Notre Rabb,

si tu nous avais envoyé un Envoyé,

nous aurions suivi tes Signes

avant de nous trouver

dans l’humiliation et l’opprobre. »

 

135.     Dis:

« Tous attendent. Attendez.

Vous connaîtrez les Compagnons

du chemin d’harmonie et de guidance. »

 

Fin du Djûz Seizième

 

 

SOURATE 21.

 

LES NABIS

AL-’ANBIYÂ’

 

Cette sourate de cent douze versets, la soixante-treizième dans l’ordre chronologique traditionnel, proclamée à La Mecque, est la dernière à traiter de l’histoire de Mûssa et de Hârûn. Elle débute par une diatribe contre les polythéistes (1 à 73). Elle se poursuit par l’histoire des inspirés, Lot, Noé, David, Salomon, Job et Jonas (74 à 93). Elle s’achève, elle aussi, sur une parenthèse mettant en garde contre le mal, en exhortant à la pureté et à la prière (94 à 112).

 

Sourate 21.

 

LES NABIS

AL-’ANBIYÂ’

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Djûz Dix-Septième

 

Hizb Trente-trois

 

1.     Le Compte des hommes approche,

mais eux, inattentifs, s’en détournent.

 

2.     Nul rappel de leur Rabb ne leur parvient à nouveau,

sans qu’ils s’en moquent, en l’entendant,

 

3.     le coeur distrait.

Les fraudeurs cachent leurs conciliabules:

« N’est-il pas un être charnel,

semblable à vous, celui-là ?

Virerez-vous à la sorcellerie, vous, des clairvoyants ? »

 

4.     Dis:

« Mon Rabb connaît le Verbe,

dans les ciels et sur la terre,

lui, l’Entendeur, le Savant.

 

5.     Mais ils disent: « Des tas de rêves,

il les imagine: c’est un poète...

Qu’il nous fasse un Signe, comme en firent les Premiers ! »

 

6.     Nous avons anéanti avant eux

les cités qui n’adhéraient pas.

Adhéreront-ils ?

 

7.     Nous avons envoyé avant toi

des hommes à qui nous nous étions révélés:

interrogez les Tentes de la Mémoire,

si vous ne le savez pas.

 

8.     Nous ne leur avons jamais donné

un corps se passant de nourriture:

ils n’étaient pas immortels.

 

9.     Mais nous avons respecté

les promesses qu’ils donnaient,

nous les avons sauvés avec ceux que nous agréons.

Les transgresseurs, eux, ont été anéantis.

 

10.     Nous avons fait descendre

pour vous, l’Écrit de votre Mémoire,

ne le discernez-vous pas ?

 

11.     Nous avons écrasé de nombreuses cités qui fraudaient

établissant d’autres peuples à leur place.

 

12.     Quand ils éprouvent notre violence,

ils s’enfuient.

 

13.     « Ne vous enfuyez pas,

revenez dans vos demeures,

là où vous vous plaisiez.

Peut-être serez-vous interpellés. »

 

14.     Ils disent: « Aïe, nous voici,

nous sommes des fraudeurs ! »

 

15.     Leur clameur ne cessera pas,

tant que nous n’auront pas fait d’eux

une moisson de gisants.

 

16.     Nous n’avons pas créé les ciels, la terre

et ce qui est entre eux par jeu.

 

17.     Si nous avions voulu jouer,

nous ne l’aurions pas fait hors de nous,

si nous l’avions cherché.

 

18.     Nous lançons la vérité contre le mensonge:

elle l’atteint à la tête et l’écrase à terre.

Aïe, pour ce qu’ils s’imaginent.

 

19.     À Lui ce qui est aux ciels,

sur la terre ou chez Lui.

Ils ne s’enflent pas à le servir,

ils ne s’en lassent pas.

 

20.     Ils le louangent, nuit et jour,

sans s’interrompre.

 

21.     Prendraient-ils des Ilahs d’argile

pour ressusciter les morts ?

 

22.     Si d’autres Ilahs qu’Allah existaient,

ciels et terre seraient anéantis.

Louange à Allah, Rabb du Trône,

au-delà de ce qu’ils imaginent.

 

23.     Nul ne sera interrogé sur ce qu’il fait:

eux seuls le seront.

 

24.     Prennent-ils des Ilahs, sauf Lui ?

Dis:

« Apportez vos preuves !

Voilà la Mémoire de Celui qui est avec moi:

c’est la Mémoire de Celui qui est avant moi. »

Mais pour la plupart

ils ne connaissent pas la vérité:

ils s’en détournent.

 

25.     Nous n’avons jamais envoyé, avant toi,

d’Envoyé qui ne soit nanti

de la révélation que voici:

« Pas d’Ilah, sinon Moi. Oui, servez-moi. »

 

26.     Ils disent: « Le Matriciant se prend des enfants ! »

Louangez-le ! Il n’a que des Serviteurs magnifiés !

 

27.     Ils ne devancent jamais Son Verbe,

et n’agissent que sur Son Ordre.

 

Quart du Hizb Trente-trois

 

28.     Il sait ce qu’ils ont entre leurs mains ou derrière eux.

Ils n’intercèdent que pour ceux qu’Il agrée,

pleins de Sa crainte.

 

29.     Celui qui dit:

« Je suis un Ilah, en dehors de Lui »,

a pour salaire la Géhenne,

le salaire des fraudeurs.

 

30.     Ceux qui effacent ne le voient-ils pas ?

Les ciels et la terre étaient soudés

et nous les avons séparés.

Avec de l’eau, nous avons créé tous les vivants.

N’adhéreront-ils pas ?

 

31.     Nous avons mis sur terre les escarpements

qui ne vacillent pas,

avec le passage des sentiers.

Peut-être seront-ils guidés ?

 

32.     Nous avons fait des ciels un toit protecteur,

mais eux, ils se détournent de ses Signes.

 

33.     Il a créé la nuit et le jour,

le soleil et la lune,

Ils naviguent tous en felouque...

 

34.     Nous n’avons donné de permanence

à aucun être charnel: nul, avant toi, n’était immortel.

Si tu dois mourir, pouvaient-ils être immortels ?

 

35.     Tout être est mortel.

Nous vous éprouvons, par le malheur et le bonheur:

dans l’épreuve, vous revenez.

 

36.     Quand les effaceurs d’Allah te voient,

ils te prennent en dérision:

« Est-ce lui qui médit de vos Ilahs ? »

Mais eux-mêmes effacent la Mémoire du Matriciant.

 

37.     L’humain est créé d’impatiences.

Je vous fais voir mes Signes:

ne précipitez rien.

 

38.     Ils disent: « À quand ce rendez-vous,

si vous êtes sincères ? »

 

39.     Si les effaceurs connaissaient l’instant

où ils ne pourront pas éteindre le Feu

sur leurs visages ni dans leur dos.

Ils ne seront jamais secourus....

 

40.     Cela surviendra pour eux soudain

et les consternera:

ils ne pourront le repousser ni y surseoir.

 

41.     Ils se raillaient déjà,

avant toi, des Envoyés,

mais ce dont ils étaient à se railler

étreint ceux qui s’en gaussaient.

 

42.     Dis:

« Qui vous protégera, nuit et jour,

en face du Matriciant ? »

Ils se détournent, devant la Mémoire de leur Rabb.

 

43.     Ont-ils pour eux des Ilahs

qui les défendent, sauf Nous ?

Ils ne peuvent s’aider eux-mêmes

ni compagnonner avec nous.

 

44.     Non ! Nous les avons laissé jouir,

avec leurs pères,

la durée de leur existence.

Ne le voient-ils pas ?

Nous, nous venons sur terre,

nous l’investissons par ses extrémités:

pourraient-ils vaincre ?

 

45.     Dis:

« Pourraient-ils vaincre ? »

Me voici, je vous avertis par cette Révélation,

mais un sourd n’entend pas l’invocation,

même quand il en est averti !

 

46.     Si le souffle du supplice de ton Rabb

les effleure, ils disent:

« Aïe, nous étions des fraudeurs. »

 

47.     Nous ferons des pesées impartiales

le Jour du Relèvement.

Personne ne sera lésé,

fût-ce du poids d’un grain de moutarde.

Nous le rapporterons. Nous suffisons aux comptes !

 

48.     Ainsi, nous avons donné à Mûssa et à Hârûn

le Critère, clarté et mémoire, pour les frémissants,

 

49.     ceux qui appréhendent leur Rabb dans le mystère,

et s’émeuvent de l’heure.

 

50.     Voici, c’est la mémoire bénie, par nous descendue.

La méconnaîtrez-vous ?

 

Moitié du Hizb Trente-trois

 

51.     Nous avons donné jadis à Ibrâhim sa rectitude:

Nous le connaissions, lui.

 

52.     Quand il dit à son père et à son peuple:

« Que sont-elles, ces effigies

auxquelles vous vous entravez ? »

 

53.     Ils disent: « Nous avons trouvé nos pères à les servir. »

 

54.     Il dit: « Vous êtes ainsi, vous et vos pères,

dans un fourvoiement évident. »

 

55.     Ils disent: « Viens-tu avec la vérité

ou bien es-tu un de ces plaisantins ! ? »

 

56.     Il dit: « Votre Rabb

est le Rabb des ciels et de la terre,

Il les a engendrés devant vous:

nous en sommes témoins.

 

57.     Par Allah, je saccagerai vos idoles,

dès que vous tournerez le dos. »

 

58.     Et il les met en pièces,

sauf la plus grande,

« Peut-être reviendront-ils à Lui ? »

 

59.     Ils disent: « Qui a saccagé nos Ilahs ?

C’est un sacrilège ! »

 

60.     Ils disent: « Présentez-le

sous les yeux des humains:

peut-être en témoigneront-ils. »

 

62.     Ils disent: « As-tu fait

cela à nos Ilahs, ô Ibrâhim ? »

 

63.     Il dit: « Non ! Celui qui l’a fait,

c’est le plus grand d’entre eux.

Interrogez-les, s’ils peuvent parler. »

 

64.     Ils reviennent à eux-mêmes et disent:

« Vous êtes des fraudeurs ! »

 

65.     Puis, ils renversent leur tête:

« C’est toi qui l’as donc fait.

Ceux-là ne savent pas parler ! »

 

66.     Il dit: « Servirez-vous, sauf Allah,

ce qui ne peut vous être utile

ni vous nuire en rien ? !

 

67.     Ouf ! Vous ! Allah est le seul !

Ne le discernerez-vous pas ? ! »

 

68.     Ils disent: « Brûlez-le !

Protégez vos Ilahs, si vous voulez agir ! »

 

69.     Nous disons: « Ô Feu !

Sois fraîcheur et paix pour Ibrâhim ! »

 

70.     Ils voulaient sa perte,

mais nous faisons d’eux les pires perdants.

 

71.     Nous le sauvons avec Lût

sur la terre que nous bénissons pour les univers.

 

72.     Nous lui offrons, par surcroît, Is’hâq et Ya‘qûb,

dont nous faisons des hommes intègres, tous.

 

73.     Nous en faisons des Imams:

ils guident selon nos ordres.

Nous leur révélons les meilleures actions,

l’élévation de la prière, le don de la dîme:

ce sont nos serviteurs.

 

74.     Et à Lût, nous donnons sagesse et science,

nous le sauvons de la cité d’ignominie,

du peuple vicieux, des dévoyés !

 

75.     Nous le faisons pénétrer dans nos grâces:

le voilà parmi les parfaits.

 

76.     Et Nûh,

qui implorait jadis,

nous l’avons exaucé, sauvé avec ses tentes

d’une grandiose adversité.

 

77.     Nous l’aidons contre un peuple

négateur de nos Signes,

un peuple vicieux,

et nous les engloutissons tous.

 

78.     Et Dâwûd et Sulaïmân,

quand ils jugeaient d’un champ

qu’un troupeau avait dévasté:

Nous sommes le témoin de leur jugement.

 

79.     Nous l’avons fait comprendre à Sulaïmân:

donnant à tous Sagesse et Science.

Nous domptons, avec Dâwûd, montagnes et oiseaux.

Ils Le louangent: Nous agissons.

 

80.     Nous lui apprenons à faire pour vous

des cottes de mailles

pour vous préserver des coups.

Serez-vous reconnaissants ?

 

81.     Pour Sulaïmân, le vent se déchaîne

et court à ses ordres sur la terre

où se trouve notre bénédiction.

Nous sommes en tout bien informé.

 

82.     Parmi les Shaïtâns,

certains étaient des plongeurs

et d’autres plus nombreux travaillaient pour lui,

sous notre surveillance.

 

Trois quarts du Hizb Trente-trois

 

83.     Et Aïyûb,

quand il implore son Rabb:

« Me voici, perdu de souffrances,

par Toi, le plus matriciel des matriciants ! »

 

84.     Nous l’exauçons en écartant ses souffrances,

Nous lui redonnons ses tentes

et le double avec, par grâce,

et la mémoire pour les serviteurs.

 

85.     Et Ismâ‘îl, et Idrîs,

et Dû-l-Kifl, le Maître-du-Double !

Ils sont tous des persévérants !

 

86.     Nous leur faisons pénétrer nos grâces:

les voilà parmi les parfaits.

 

87.     Et Dû-n-Nûn, le Maître du Poisson,

quand il s’enfuit courroucé:

il imaginait que nous ne ferions rien pour lui,

mais il Nous a imploré dans les ténèbres:

« Pas d’Ilah, sauf Toi !

Louange à Toi: j’étais parmi les fraudeurs. »

 

88.     Nous l’exauçons et le sauvons de l’angoisse,

Nous, le sauveur des adhérents !

 

89.     Et Zakarîyâ

quand il implore son Rabb:

« Mon Rabb, ne me laisse pas seul,

Toi, le meilleur des légataires ! »

 

90.     Nous l’exauçons et lui offrons Yâhyâ.

Nous guérissons son épouse:

Ils se hâtent pour le meilleur.

Ils nous implorent, épris, frissonnants,

humbles devant Nous.

 

91.     Et celle qui a préservé sa fente !

Nous lui avons insufflé notre souffle,

nous avons fait d’elle et de son fils

un Signe pour les univers.

 

92.     « Voici, votre matrie est unique,

Je suis votre Rabb, servez-moi. »

 

93.     Mais leur unité, chez eux, s’est brisée.

Ils reviendront tous vers Nous.

 

94.     Qui oeuvre avec intégrité est un adhérent d’Allah,

son zèle ne s’efface pas: Nous l’inscrivons.

 

95.     Il est interdit de reconstruire

toute cité anéantie par nous,

 

96.     avant que Ya’djûdj et Ma’djûdj

ne soient désentravés.

Les morts surgiront de toutes les tombes.

 

97.     Le rendez-vous de la vérité approche,

à l’apparition prévue de ceux qui effacent Allah !

« Aïe, nous étions inattentifs à cela...

Bien plus, nous étions des fraudeurs. »

 

98.     Vous êtes, avec ce que vous servez, sauf Allah !

les fagots de la Géhenne !

Vous boirez à l’aiguade de la Géhenne.

 

99.     Si ceux-là étaient des Ilahs,

ils n’y tomberaient pas.

Or, ils seront tous là, en permanence.

 

100.     À eux les gémissements,

qui ne seront pas entendus.

 

101.     Ceux qui seront précédés par l’excellence

en seront épargnés.

 

102.     Ils n’entendront pas son vacarme,

là où ils aspiraient parvenir.

 

103.     La Grande Épouvante ne les affligera pas.

Les Messagers les accueilleront:

« Voici votre Jour, celui qui vous était assigné. »

 

104.     Un Jour, nous roulerons le ciel,

comme se roule un rouleau d’Écrit.

Comme nous avions commencé la première création,

nous la renouvellerons.

À nous le Rendez-vous: nous agissons !

 

105.     Selon la Mémoire,

nous avons écrit dans les Volumes:

« Nos serviteurs intègres hériteront la terre. »

 

106.     C’est en cela un message

pour le peuple des serviteurs.

 

107.     Nous t’envoyons en matrice des univers.

 

108.     Dis:

« Ceci seulement m’est révélé »,

« Votre Ilah est Allah, l’Unique.

 tes-vous des pacifiés, muslimûn ? »

 

109.     S’ils se détournent, dis:

« Je vous avertis,

mais j’ignore si ce qui vous est assigné

est proche ou lointain. »

 

110.     Le voici, Il connaît la parole divulguée

et connaît ce que vous dissimulez.

 

111.     Mais j’ignore si c’est pour vous une épreuve,

ou la jouissance d’un moment.

 

112.     Il dit: « Mon Rabb ! Juge selon la vérité ! »

Et: « Notre Rabb est le Matriciant,

une aide, contre ce que vous décrivez ! »

 

 

SOURATE 22.

 

LE PÈLERINAGE

AL-HADJDJ

 

Le Pèlerinage est la première des quatre sourates plus spécialement consacrées aux cheminements de l’homme sur le sentier d’Allah, inspiré par l’appel des messagers, dont il a été constamment question dans les cinq sourates précédentes. Elle est la cent troisième dans l’ordre chronologique traditionnel, avec ses soixante-dix-huit versets proclamés à La Mecque, à l’exception des quatre versets 52, 53, 54 et 55 qui le furent probablement à Médine.

 

L’Inspiré traite de la pureté, de la prière, de l’humilité et de l’inconditionnelle adhérence à Allah et à Son Appel, pour donner plénitude de sens du Pèlerinage, cela jusqu’au sacrifice de la vie du pèlerin.

 

Le titre de la Sourate, Al-Hadjdj, est emprunté au verset 27.

 

Sourate 22.

 

LE PÈLERINAGE

AL-HADJDJ

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Hizb Trente-quatre

 

1.     Ohé, les humains,

frémissez de votre Rabb:

le séisme de l’Heure sera grandiose,

 

2.     le Jour où vous verrez toute nourrice

plaquer son nourrisson

et toute porteuse d’un faix

plaquer son faix.

Tu verras les humains ivres, n’étant pas ivres:

le supplice d’Allah sera inexorable.

 

3.     Parmi les humains, certains contestent

Allah sans savoir

et suivent tout Shaïtân révolté.

 

4.     Il est écrit de lui:

« Voici, il fourvoie qui le suit

et le guide vers le supplice du Brasier. »

 

5.     Ohé, les humains,

si vous êtes dans le doute pour la Résurrection,

voici, nous vous avons créés de poussière,

puis de sperme, puis d’un embryon,

puis d’un foetus, formé ou non,

une évidence pour vous !

Nous déposons dans les matrices

ce que nous voulons

jusqu’à terme,

et nous en sortons un bambin

qui atteindra sa maturité.

Parmi vous, certains trépassent,

d’autres descendent

à la décrépitude de l’existence:

après avoir su jadis,

ils ne savent plus rien.

Tu vois la terre s’éteindre,

mais, quand nous lui faisons

descendre de l’eau,

elle s’ébroue, se gonfle

et produit tous les couples splendides.

 

6.     Parce que Allah est la vérité:

le voici, Il ressuscite les morts,

le voici, puissant sur tout.

 

7.     Et voici, l’Heure vient

pas de doute pour elle ­

et voici, Allah ressuscite

les morts dans les sépulcres.

 

8.     Parmi les humains,

certains contestent Allah, sans savoir,

sans guidance, sans Écrit illuminateur,

 

9.     dodelinant du flanc pour fourvoyer

loin du sentier d’Allah.

dans ce monde, la ruine est pour celui-là.

Au Jour du Relèvement,

nous lui ferons goûter

le supplice de la Calcination.

 

10.     Cela pour ce qu’avancent tes mains...

Voici, Allah ne lèse pas les serviteurs.

 

11.     Parmi les humains,

certains servent Allah, par à-coups:

quand le meilleur leur échoit,

ils en jouissent,

mais, quand l’épreuve survient,

ils détournent leurs faces.

Ils perdent ce monde et l’Autre:

voilà leur perte évidente.

 

12.     Sauf Allah, ils implorent

ce qui ne nuit ni ne profite:

voilà le fourvoiement extrême.

 

13.     Ils implorent celui dont la nuisance

est plus certaine que le profit,

exécrable maître, exécrable compère.

 

14.     Voici, Allah fait entrer

ceux qui adhèrent, intègres

dans les Jardins sous lesquels courent les fleuves.

Voici, Allah fait ce qu’il veut.

 

15.     Qui imagine qu’Allah ne l’aide pas

en ce monde ni dans l’Autre,

qu’il accroche une corde

aux ciels, puis la coupe.

Il guettera

si son stratagème dissipe ce qui l’irritait.

 

16.     ... Ainsi nous l’avons fait descendre

en Signes évidents.

Oui, Allah guide qui il veut.

 

17.     Voici ceux qui adhèrent, ceux qui judaïsent,

les Sabéens, les Nazaréens,

les Mages et ceux qui associent,

voici, Allah les départagera,

le Jour du Relèvement.

Voici Allah: Il est le témoin de tout !

 

18.     Ne le vois-tu pas ?

Ceux des ciels et ceux de la terre

se prosternent devant Allah,

le soleil, la lune, les étoiles,

les montagnes, les arbres, les animaux,

la plupart des humains.

Or, pour la plupart,

leur part est un supplice grandiose !

Celui qu’Allah honnit, nul ne le magnifie:

Allah fait ce qu’il décide.

 

Quart du Hizb Trente-quatre

 

19.     Deux groupes se querellent:

à propos de leur Rabb.

Des habits de feu

seront taillés pour les effaceurs,

de l’eau bouillante sera déversée

sur leur tête.

 

20.     Leurs entrailles se consumeront en eux

avec leur peau.

 

21.     Des fouets de fer s’abattront sur eux,

 

22.     chaque fois qu’ils voudront s’échapper en suffoquant,

ils seront ramenés là:

« Goûtez le supplice de la Calcination. »

 

23.     Allah accueille ceux qui adhèrent

et sont intègres,

dans les Jardins sous lesquels courent des fleuves.

Ils y sont parés de bracelets d’or et de perles

dans des vêtements de soie,

 

24.     guidés vers le bien du verbe,

guidés vers le chemin de la Désirance.

 

25.     Ceux qui effacent écartent du sentier d’Allah

et de la Mosquée Interdite,

que nous avons établie pour les hommes,

pour le résident comme pour le nomade.

Qui veut agir en fraude, contre lui,

nous lui faisons goûter le supplice terrible.

 

26.     Quand nous avons préparé

pour Ibrâhim le lieu de la Maison:

« Voici, n’associe rien à Moi,

purifie ma Maison pour les Circulateurs,

debouts, courbés, prosternés.

 

27.     Proclame le Pèlerinage parmi les hommes !

Ils viendront à toi à pied ou sur des méharis,

ils viendront de toute gorge profonde,

 

28.     pour attester leurs dons

et invoquer le Nom d’Allah,

les jours connus,

ce dont il les pourvoit en bétail:

« Mangez-en, nourrissez le pauvre, le miséreux. »

 

29.     Ensuite qu’ils rompent leurs interdits,

et remplissent leurs voeux,

en contournant l’Antique Maison.

 

30.     Qui respecte l’interdit d’Allah

a le meilleur chez son Rabb.

Les bêtes des troupeaux,

sont licites pour vous,

sauf celles qui vous ont été prohibées.

Fuyez l’abomination des idoles.

Fuyez toute parole fausse,

 

31.     soyez fervents envers Allah,

sans rien lui associer !

Qui associe à Allah

est comme s’il était précipité

du haut du ciel: des oiseaux l’enlèvent

et le vent l’emporte vers des lieux lointains.

 

32.     Qui respecte les rites d’Allah,

se trouve parmi les frémissants du coeur.

 

33.     Le profit en est fixé pour vous, à terme.

Le sacrifice est alors immolé

vers l’Antique Maison.

 

34.     Pour toute matrie, nous instituons des rites

qui commémorent le Nom d’Allah

pour leur provende et leurs bêtes de troupeaux.

Votre Ilah est Allah, l’Unique.

Pour lui, pacifiez-vous,

Fais cette annonce aux immarsescibles,

 

35.     ceux dont les coeurs s’émeuvent

quand Mémoire est faite d’Allah,

les persévérants, pour ce en quoi ils persévèrent,

ceux qui élèvent la prière,

et prodiguent ce dont nous les pourvoyons.

 

36.     Nous vous donnons du bétail adipeux,

pour les rites d’Allah:

c’est pour vous le meilleur.

Sur lui, encore vivant, invoquez

le nom d’Allah,

puis quand il s’écroule, sur son flanc,

mangez-en aussi, en nourrissant

l’indigent, le nécessiteux.

 

37.     Sa viande et son sang n’atteindront pas Allah,

mais seulement votre frémissement.

Ce bétail vous est soumis

pour que vous magnifiez Allah

à la mesure de votre guidance.

Faites-en l’annonce aux excellents.

 

Moitié du Hizb Trente-quatre

 

38.     Allah protège ceux qui adhèrent,

Allah n’aime pas les traîtres, les effaceurs.

 

39.     Permission de se défendre est donnée

à ceux qui ont combattu, s’ils ont été lésés:

Voici, Allah, puissant pour les délivrer;

 

40.     et à ceux qui ont été expulsés de leurs demeures,

sans droit, pour avoir seulement dit:

« Allah est notre Rabb. »

Si Allah ne repoussait

pas certains hommes par d’autres,

ermitages, synagogues et mosquées seraient démolis.

Allah aide qui l’aide.

Voici, Allah est puissant, intransigeant.

 

41.     Il est avec ceux qui gouvernent la terre

s’ils élèvent la prière, donnent la dîme,

ordonnent le convenable, repoussent le blâmable.

La sanction des ordres appartient à Allah.

 

42.     S’ils te renient,

les peuples de Nûh, ‘Âd, et Thamûd,

 

43.     le peuple d’Ibrâhim, le peuple de Lût

reniaient déjà,

 

44.     comme les compagnons de Madyan !

Mûssa aussi a été renié !

Je sursois pour les effaceurs,

puis, quand je les saisis,

ô, quelle est ma réprobation.

 

45.     Nous avons anéanti de nombreuses cités

elles, frauduleuses,

elles, dépouillées de leurs toitures,

ô puits maçonnés, ô châteaux altiers !

 

46.     Ne marchent-ils pas sur terre,

n’ont-ils pas des coeurs pour voir,

des oreilles pour entendre ?

Leurs regards ne sont pas aveugles,

mais aveugles les coeurs dans les poitrines.

 

47.     Ils veulent que tu hâtes le supplice,

mais Allah ne change pas de rendez-vous.

Voici: un Jour, chez ton Rabb,

c’est comme mille ans à votre comput.

 

48.     Pour combien de cités frauduleuses ai-je sursis,

que, par la suite, j’ai saisies !

Le devenir est à Moi !

 

49.     Dis:

« Ohé, les humains,

me voici, je suis, d’évidence, votre alerteur. »

 

50.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

le pardon est pour eux,

généreuse provende.

 

51.     Ceux qui s’efforcent d’empêcher nos Signes,

sont les Compagnons de la Géhenne.

 

52.     Nous n’avons envoyé, avant toi,

aucun Envoyé, aucun Nabi

sans que, lors d’un souhait, le Shaïtân n’attaque

en son souhait.

Mais Allah annule ce qu’attaque le Shaïtân.

Allah confirme alors ses Signes,

Allah, savant, sage.

 

53.     Il fait des attaques du Shaïtân

une épreuve pour ceux dont le coeur est malade.

Ô dureté de leur coeur !

Voici, les fraudeurs

sont en un schisme extrême.

 

54.     Ceux qui ont reçu la Science connaissent ainsi

la vérité de ton Rabb et y adhèrent

Que leurs coeurs s’humilient devant elle !

Voici, Allah guide ceux qui adhèrent

vers un chemin ascendant.

 

55.     Ceux qui effacent ne cessent de douter de Lui,

jusqu’à ce que l’Heure arrive soudain pour eux

et arrive le supplice du Jour néfaste.

 

56.     Le règne, ce Jour-là, sera à Allah

et il les jugera.

Ceux qui adhèrent et sont intègres,

seront dans les jardins du ravissement.

 

57.     Ceux qui effacent et nient nos Signes

subiront un supplice avilissant.

 

58.     Ceux qui ont émigré sur le sentier d’Allah,

puis ont été tués ou sont morts,

Allah les pourvoit d’une excellente provende.

Allah est pour ceux-là le meilleur des pourvoyeurs.

 

59.     Il les accueillent à l’entrée qu’ils agréent.

Voici Allah, savant, longanime.

 

Trois quarts du Hizb Trente-quatre

 

60.     Ainsi, Allah secourt qui châtie

comme il a été châtié

après avoir subi un tort.

Voici, Allah: clément, Il pardonne.

 

61.     Cela, le voici:

Allah insère la nuit dans le jour,

il insère le jour dans la nuit.

Et voici, Allah, entendeur, voyant.

 

62.     Allah est la vérité.

Ceux qu’ils implorent en dehors de Lui,

ne sont qu’inanité.

Voici, Allah, le Sublime, le Grand !

 

63.     Ne le vois-tu pas ?

Allah fait descendre l’eau du ciel

et, matinale, la terre verdit.

Voici, Allah, sagace, informé.

 

64.     À lui, le tout des ciels et de la terre.

Voici, Allah, le Magnanime, le Désiré.

 

65.     Ne le voyez-vous pas ?

Allah soumet pour vous ce qui est sur la terre

et la felouque qui, sur son ordre, court en mer.

Il soutient le ciel

pour qu’il ne s’écroule pas sur la terre,

sans permission.

Voici, Allah, pour les hommes,

Lui, le Suave, le Matriciel.

 

66.     Il est celui qui vous vivifie, vous mortifie,

puis vous ressuscite.

Et voici l’homme: un effaceur !

 

67.     Pour toute matrie, nous instituons des rites,

mais ils les ritualisent.

Qu’ils n’en contestent pas les ordres:

implore ton Rabb !

Certes, te voici en guidance ascendante.

 

68.     S’ils te querellent, dis:

« Allah sait mieux ce que vous faites ! »

 

69.     Allah jugera, le Jour du Relèvement,

ce en quoi vous divergez.

 

70.     Ne le sais-tu pas ?

Allah connaît le tout du ciel et de la terre.

Voici, cela est dans l’Écrit,

voici, c’est facile, pour Allah.

 

71.     Ils servent, hors d’Allah,

ce qui est démunis de pouvoir,

dont ils n’ont aucun savoir,

et dont il n’est aucun secours

pour les fraudeurs.

 

72.     Quand, d’évidence, nos Signes leur sont transmis,

tu discernes la réprobation

sur le visage des effaceurs.

Ils agressent presque

ceux qui leur transmettent nos Signes.

Dis:

« Vous annoncerais-je votre malheur ?

Allah assigne le Feu à ceux qui effacent,

le pire devenir. »

 

73.     Ohé, les hommes,

un exemple est donné, entendez-le !

Voici, ceux que vous implorez, c’est Allah,

ne créeraient pas une mouche,

même s’ils s’unissaient tous pour cela.

Ils ne peuvent même pas reprendre

ce qu’une mouche leur enlève.

Débiles, le solliciteur et le sollicité !

 

74.     Ils n’ont pas apprécié Allah à sa vraie valeur,

voici, Allah, le Puissant, l’Intransigeant.

 

75.     Allah choisit ses Messagers

parmi les Envoyés et les hommes.

Voici, Allah, entendeur, voyant.

 

76.     Il sait ce qui est entre leurs mains

ou derrière eux:

toute réalité revient à Allah.

 

77.     Ohé, ceux qui adhèrent,

inclinez-vous, prosternez-vous,

servez votre Rabb, faites le bien,

Peut-être triompherez-vous !

 

(Prosternation)

 

78.     Luttez pour Allah dans la vérité de sa lutte.

Il vous a choisis,

et n’a mis contre vous aucune entrave de créance,

dans la doctrine de votre père Ibrâhim.

Lui, jadis, vous a appelés les Pacifiés, al-muslimûn,

et cela pour que l’Envoyé soit votre témoin

et que vous soyez des témoins pour les hommes.

Élevez la prière, donnez la dîme,

attachez-vous à Allah,

Lui, votre Maître,

le plus suave des maîtres,

le plus suave des secours.

 

Fin du Djûz Dix-Septième

 

 

SOURATE 23.

 

LES ADHÉRENTS

AL-MU’MINÛNA

 

Voici le portrait de l’homme qui, dégagé des attaches de l’idolâtrie, adhère à Allah et subordonne sa vie au témoignage de Sa Parole et à la promotion de Son Règne.

 

Cette sourate de cent dix-huit versets, la soixante-quatorzième dans l’ordre chronologique, est attribuée généralement à la deuxième période mekkoise. L’ultime triomphe d’Allah est préparé par ceux qui incarnent les vertus d’humilité, de justice, de probité à l’exemple de Nûh, de Mûssa et de ‘Issa (versets 1 à 50). Les envoyés d’Allah et ceux qui les suivent constituent une communauté destinée aux célestes félicités du Paradis, tandis que les effaceurs nient l’évidence du salut d’Allah (versets 51 à 92). La vie future compense les réalités de ce bas monde en offrant aux justes l’éternelle béatitude du Jardin d’Allah et aux effaceurs le supplice du Feu dans la Géhenne (versets 93 à 118).

 

Sourate 23.

 

LES ADHÉRENTS

AL-MU’MINÛNA

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Djûz Dix-Huitième

 

Hizb Trente-cinq

 

1.     Les adhérents triomphent déjà,

 

2.     ceux qui s’humilient dans leur prière,

 

3.     ceux qui s’écartent de la futilité,

 

4.     ceux qui donnent la dîme,

 

5.     ceux qui préservent leur nudité,

 

6.     sauf avec leurs épouses

ou avec les esclaves que maîtrise leur droite:

en cela, ils sont exempts de blâme

 

7.     ­ ceux qui convoitent d’autres femmes encore

sont des transgresseurs ­,

 

8.     ceux qui s’acquittent de leurs dépôts

et de leur pacte,

 

9.     ceux qui sont vigilants dans leurs prières,

 

10.     les voilà, les Héritiers,

 

11.     ils héritent du Paradis,

où ils seront en permanence.

 

12.     Ainsi nous créons l’homme d’un extrait d’argile,

 

13.     et nous mettons le sperme dans un enclos sûr,

 

14.     Du sperme, nous créons un embryon,

nous créons un foetus de l’embryon,

nous créons du foetus les ossements

et nous revêtons les os de chair.

Puis nous le métamorphosons en une autre créature,

Ô baraka d’Allah,

ô le plus suave des créateurs !

 

15.     Ensuite, vous mourez.

 

16.     Et ensuite, le Jour du Relèvement,

vous ressusciterez !

 

17.     Nous créons, au-dessus de vous, sept Ciels:

Nous ne sommes pas inattentifs

à la Création.

 

18.     Nous faisons descendre l’eau du ciel, avec puissance,

nous l’insérerons en terre,

alors que Nous pourrions l’emporter.

 

19.     Avec, nous faisons pousser vos jardins,

palmiers, vignes aux fruits multiples

dont vous vous nourrissez.

 

20.     Un arbre, sorti du Mont Sinaï,

produit de l’huile et un condiment

pour les mangeurs.

 

21.     Les troupeaux vous donnent une leçon:

nous vous abreuvons de ce que contient leur ventre,

pour vous, ils ont de multiples usages,

vous vous en nourrissez,

 

22.     et vous voyagez sur eux,

comme sur des felouques.

 

23.     Ainsi, nous avons envoyé Nûh à son peuple.

Il dit: « Ô mon peuple,

servez Allah: pour vous pas d’Ilah sauf Lui.

Ne frémirez-vous pas ? »

 

24.     Dans son peuple,

le Conseil des effaceurs, dit:

« Celui-là, qu’est-il sinon

un être charnel comme vous ?

Il veut vous dominer,

mais, si Allah l’avait voulu,

il aurait fait descendre des Messagers.

Or, nous n’avons pas entendu

cela de nos premiers pères !

 

25.     Voici, ce n’est qu’un homme

hanté par des Djinns.

Observez-le un instant ! »

 

26.     Il dit: « Mon Rabb, secours-moi,

puisqu’ils me renient ! »

 

27.     Nous lui révélons: « Construis une felouque

sous nos yeux, selon notre révélation.

Quand notre ordre se réalisera

et que l’abîme bouillonnera,

conduis dans la felouque un couple

de toutes les espèces, avec tes tentes,

sauf ceux contre lesquels

a été proféré un interdit.

Ne m’interpelle pas pour ceux qui fraudent:

ils seront noyés.

 

28.     Quand tu t’installeras

toi et ceux qui t’accompagnent ­

dans la felouque, dis:

« La désirance d’Allah !

Il nous a sauvés du peuple des fraudeurs ! »

 

29.     Et dis: « Mon Rabb ! Fais-moi

débarquer en un lieu béni,

toi, le meilleur des orienteurs. »

 

30.     Voici en cela des Signes:

nous les détachons.

 

31.     Nous créons ensuite d’autres générations.

 

32.     Nous leur envoyons un Envoyé issu d’elles:

« Voici, servez Allah.

Pour vous, pas d’Ilah sauf Lui.

Ne frémirez-vous pas ? »

 

33.     Le Conseil de son peuple,

ceux qui effacent

et nient la rencontre de l’Autre,

enrichis par nous dans la vie de ce monde ­,

dit: « Qu’est-il, celui-là,

sinon un être charnel comme vous ?

Il mange ce dont vous mangez,

et boit ce que vous buvez ! »

 

34.     Si vous obéissez

à un être charnel comme vous,

vous êtes perdus.

 

Quart du Hizb Trente-cinq

 

35.     Vous promet-il, une fois morts,

et réduits en poussière et en ossements,

que vous en sortirez ?

 

36.     « Lointain, lointain, ce qui vous est promis !

 

37.     Voici, il n’est rien d’autre

que notre vie en ce monde:

nous mourrons, nous vivons,

mais nous ne ressusciterons jamais !

 

38.     Celui-là est un homme

qui invente sur Allah des mensonges !

Nous ne sommes pas de ses adhérents. »

 

39.     Il dit: « Mon Rabb, secours-moi:

ils me renient ! »

 

40.     Il dit: « Encore un peu

et ils seront exposés au repentir ! »

 

41.     Le fracas les saisit dans sa vérité:

nous les mettons en morceaux.

Arrière, peuple de fraudeurs !

 

42.     Nous créons ensuite d’autres générations.

 

43.     Aucune matrie ne peut

devancer son terme ni le retarder.

 

44.     Nous envoyons successivement nos Envoyés.

Et alors, chaque fois qu’un Envoyé vient pour sa matrie,

elle le renie.

Nous les faisons se succéder

les uns les autres.

Nous en faisons des légendes.

Arrière, peuple qui n’adhère pas !

 

45.     Ensuite nous envoyons Mûssa et son frère Hârûn,

avec nos Signes, munis d’un pouvoir évident,

 

46.     à Pharaon et à son Conseil:

qui s’enflent, étant un peuple arrogant.

 

47.     Ils disent: « Adhérerons-nous

à deux êtres charnels comme nous,

eux, dont le peuple nous est asservi ? »

 

48.     Ils les renient,

mais sont bientôt exterminés !

 

49.     Nous donnons déjà l’Écrit à Mûssa.

Peut-être seront-ils guidés.

 

50.     Nous faisons du fils de Maryam et de sa mère

un Signe.

nous leur donnons refuge sur une colline

de fraîcheur et de sources.

 

51.     Ohé, les Envoyés,

nourrissez-vous bien, soyez intègres.

Me voici, je sais ce que vous faites.

 

52.     Votre matrie est unique.

Moi, je suis votre Rabb.

Frémissez de moi.

 

53.     Mais ils ont fait éclater

leur affaire en morceaux,

chaque secte exaltant

ce qu’elle avait en mains.

 

54.     Laisse-les dans leur abîme, un temps.

 

55.     Parce que nous leur avons donné

des biens et des fils,

pensent-ils

 

56.     que nous hâterons pour eux l’octroi du meilleur ?

Non, ils ne réfléchissent pas.

 

57.     Voici, ceux qui sont pénétrés

de révérence pour leur Rabb,

 

58.     ceux qui adhèrent aux Signes de leur Rabb,

 

59.     ceux qui n’associent rien à leur Rabb,

 

60.     ceux qui donnent ce qu’ils donnent,

et dont les coeurs contemplent,

ceux là retournent vers leur Rabb.

 

61.     Ils visent le meilleur

et vers Lui se hâtent.

 

62.     Nous n’imposons à un être

que ce qu’il peut supporter.

Auprès de nous il est un Écrit:

il exprime la vérité.

Ceux-là ne seront pas lésés ...

 

63.     Leur coeur est plein de cet Écrit,

mais eux-mêmes font autre chose,

et y travaillent

 

64.     jusqu’à ce que nous les poussions,

avec leurs jouissances, au supplice

où ils mugissent encore !

 

65.     Ne mugissez pas contre nous,

aujourd’hui, vous ne serez pas secourus.

 

66.     Mes Signes vous ont été déjà communiqués,

mais vous reculiez sur vos talons,

 

67.     enflés contre Lui, insomniaques, divaguant.

 

68.     N’ont-ils pas médité la Parole,

ou bien ne leur est-elle pas parvenue,

n’étant jamais venue à leurs premiers pères ?

 

69.     N’ont-ils pas reconnu leur Envoyé,

devant lui, le reniant ?

 

70.     Ou disent-ils de lui:

« Des Djinns le possèdent ! »

Mais non ! Il est venu à eux avec la vérité,

mais, pour la plupart,

ils abhorrent la vérité.

 

71.     Si la vérité correspondait à leurs passions,

les ciels, la terre

et ce qu’ils contiennent seraient ravagés.

Non ! Nous venons à eux avec leur Mémoire,

une Mémoire dont ils se détournent.

 

72.     Leur demandes-tu une issue ?

L’issue de ton Rabb est meilleure !

Il est le meilleur des pourvoyeurs.

 

73.     Tu les convoques sur un chemin ascendant.

 

74.     Mais voici, ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde

dévient du chemin.

 

Moitié du Hizb Trente-cinq

 

75.     Si nous les matricions, écartant d’eux

ce qui est en eux de souffrance,

ils persisteraient dans leurs outrances, aveuglés.

 

76.     Aussi, nous les précipitons au supplice.

Ils ne changeront pas pour leur Rabb,

ils ne se soumettront pas,

 

77.     jusqu’à ce que nous ouvrions pour eux

la porte d’un supplice grandiose,

et, là, ils seront stupéfaits !

 

78.     Lui qui forme pour vous l’ouïe,

la vue, les entrailles,

vous le remerciez peu !

 

79.     Il vous multiplie sur terre,

et vers lui vous serez rassemblés.

 

80.     Il vous ressuscite et vous fait mourir.

L’alternance de la nuit et du jour est à Lui:

ne le discernez-vous pas ?

 

81.     Cependant, ils disent

ce que disaient les premiers !

 

82.     Ils disent: « Quand nous mourrons,

nous serons poussière et ossements.

Ressusciterions-nous ?

 

83.     Ainsi, ce qui fut promis jadis,

à nous et à nos pères,

n’est que racontars de primitifs ! »

 

84.     Dis:

« À qui la terre et ce qui y est ?

Si vous saviez ! »

 

85.     Ils disent: « À Allah ! »

Dis:

« Ne vous rappelez-vous donc pas ? »

 

86.     Dis:

« Qui est le Rabb des sept Ciels

et le Rabb du Trône grandiose ? »

 

87.     Ils disent: « Allah ! »

Dis:

« Ne frémirez-vous pas ? »

 

88.     Dis:

« Qui a dans sa main tout le royaume ?

Il protège mais n’est pas protégé.

Si vous saviez ! »

 

89.     Ils disent: « Allah ! »

Dis:

«  tes-vous ensorcelés ? »

 

90.     Cependant, nos venons à eux avec la vérité,

mais les voici à nier !

 

91.     Allah ne prend pas d’enfants,

il n’a pas d’Ilahs avec lui,

sinon tout Ilah s’enfuirait

avec ce qu’il aurait créé,

certains seraient au-dessus des autres !

Allah est louangé au-dessus

de ce qu’ils racontent.

 

92.     Il connaît le mystère et le témoignage,

Lui, élevé au-dessus de ce qu’ils lui associent.

 

93.     Dis:

« Mon Rabb, me feras-tu voir

ce à quoi ils sont assignés ?

 

94.     Mon Rabb, ne me mets pas

parmi le peuple des fraudeurs.

 

95.     Voici, nous avons le pouvoir de te faire voir

ce à quoi nous les assignons,

 

96.     Repousse le mal par ce qui est le plus excellent:

nous connaissons bien ce qu’ils racontent ! »

 

97.     Dis:

« Mon Rabb, je me réfugie en toi

contre les insinuations des Shaïtâns.

 

98.     Je me réfugie en toi, mon Rabb,

ils ne me hanteront pas. »

 

99.     Quand la mort vient vers l’un d’eux, il dit:

« Mon Rabb, fais-moi revenir sur terre,

 

100.     peut-être serais-je plus intègre

en ce que j’ai négligé ! »

Que non ! Il prononce des paroles,

mais derrière, c’est le blocage,

jusqu’au jour du rappel !

 

101.     Quand il sera soufflé du cor,

il n’y aura plus de généalogies pour eux,

et, ce jour-là, ils ne s’interrogeront plus.

 

102.     À qui pesante pesée aura destin fécond.

 

103.     À qui légère pesée aura destin perdant

et son être dans la Géhenne, en permanence.

 

104.     Le feu brûlera leurs visages, eux, là, hideux.

 

105.     Mes Signes ne vous étaient-ils pas communiqués ?

Mais vous les avez niés.

 

106.     Dites: « Notre Rabb,

vaincus par nos divisions

nous sommes un peuple fourvoyé.

 

107.     Notre Rabb, sors-nous de là:

si nous récidivions encore,

nous serions des fraudeurs ! »

 

108.     Il dit: « Demeurez là, ne me parlez pas ! »

 

109.     Voici un groupe de mes serviteurs.

Ils disent: « Notre Rabb, nous adhérons à Toi.

Pardonne-nous, matricie-nous,

Toi, le meilleur des matriciants. »

 

110.     Mais vous les avez saisis en les raillant,

jusqu’à en oublier ma mémoire:

vous étiez à rire d’eux !

 

111.     Les voici, je les récompense

aujourd’hui de leur persévérance.

Les voici, ce sont eux, les vainqueurs !

 

112.     Il dit: « Combien d’années

êtes-vous restés en terre ? »

 

113.     Ils disent: « Nous y sommes restés

un jour ou une partie de jour.

Interroge les comptables. »

 

114.     Il dit: « Voici, vous n’y êtes demeurés que peu.

Ah, si vous saviez !

 

115.     Pensez-vous que nous vous avons créés par jeu

et que vous ne reviendrez pas vers nous ? »

 

116.     Il est exalté, Allah, le roi de vérité,

pas d’Ilah sauf Lui,

lui, le Rabb du Trône, le Magnanime.

 

117.     Celui qui implore

auprès d’Allah tout autre Ilah,

sans preuve de lui,

a son compte chez son Rabb:

le voici, les effaceurs ne triompheront pas.

 

118.     Dis:

« Mon Rabb, le plus clément, le plus matriciel,

Toi, le meilleur des matriciants. »

 

 

SOURATE 24.

 

LA LUMIÈRE

AN-NÛR

 

Cette sourate de soixante-quatre versets, la cent-deuxième dans l’ordre chronologique traditionnel, aurait été proclamée à Médine vers 626. Son titre est pris au verset 35: la lumière, nûr, est un thème central dans le Coran, comme dans la Bible et notamment dans les traditions mystiques issues de ces sources.

 

Elle débute par les sanctions prévues pour les crimes sexuels (versets 1 à 10), évoqués à propos de l’accusation d’adultère portée contre ‘Aïcha (verset 11 à 31). La sourate évoque ensuite la condition des esclaves (versets 32-33), puis introduit à une méditation sur la lumière et les ténèbres (34-40); l’hymne d’Allah (41-45) précède une nouvelle diatribe contre les adversaires médinois du Prophète (46-56). La sourate s’achève par des prescriptions de bienséance à l’égard des hommes et, singulièrement, du Prophète.

 

Sourate 24.

 

LA LUMIÈRE

AN-NÛR

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Trois quarts du Hizb Trente-cinq

 

1.     Sourate.

Nous la faisons descendre et nous l’imposons.

Nous la faisons descendre nantie de Signes évidents.

Peut-être invoquerez-vous ?

 

2.     Fouettez le putain et la putain:

cent coups de fouet chacun.

Que nulle indulgence ne vous saisisse

dans la créance d’Allah,

adhérez à Allah et au Jour ultime ­,

un groupe d’adhérents sera témoin de leur supplice.

 

3.     Le putain ne coïtera

qu’avec une putain ou une associatrice.

La putain ne coïtera

qu’avec un putain ou un associateur.

Cela est interdit aux adhérents.

 

4.     Ceux qui dénoncent des femmes vertueuses,

sans produire quatre témoins,

sont fouettés de quatre-vingt coups de fouet.

Leur témoignage sera à jamais irrecevable,

les voilà, les dévoyés,

 

5.     exceptés ceux qui, par la suite,

font retour et sont intègres:

voici, Allah, clément, matriciel.

 

6.     Celui qui accuse ses épouses

sans avoir d’autres témoins que lui-même

témoignera quatre fois:

« Par Allah ! », qu’il est sincère,

 

7.     Et un cinquième serment, pour appeler

l’exécration d’Allah sur lui-même,

s’il ment.

 

8.     Alors le supplice se détournera d’elle.

Voici, elle attestera qu’il ment

par quatre « Je l’atteste par Allah ! »

 

9.     Et un cinquième serment, pour appeler

le courroux d’Allah contre elle-même,

au cas où il aurait dit vrai.

 

10.     Si la grâce d’Allah n’était sur vous,

avec ses matrices...

Voici, Allah, le Conciliateur, le Sage !

 

11.     Les calomniateurs

étaient nombreux parmi vous !

Mais ne pensez pas que c’était mal pour vous,

non, c’était bien.

Chacun était coupable pour sa part,

mais celui dont la charge était la plus lourde,

subira un supplice grandiose.

 

12.     Aussi, après l’avoir entendue,

adhérents et adhérentes pensaient en eux-mêmes

au meilleur et disaient:

« C’est une calomnie évidente ! »

 

13.     Que ne sont-ils venus

avec quatre témoins contre lui !

Quand ils ne produisent pas de témoins,

les voilà, ils mentent devant Allah

 

14.     Pour cette calomnie,

sans les grâces d’Allah, matriciel pour vous,

vous subiriez,

en ce monde et dans l’Autre,

un supplice grandiose.

 

15.     Quand vous la colportiez de vos langues,

la disant de vos bouches sans en rien savoir,

vous la comptiez pour peu,

mais, chez Allah, c’était grandiose.

 

16.     Quand vous l’avez entendu,

pourquoi n’avez-vous pas dit:

« Ce n’était pas à nous d’en parler ! »

Louange à Toi ! C’est une infamie grandiose.

 

17.     Allah vous exhorte à ne plus

jamais récidiver en cela,

si vous êtes des adhérents.

 

18.     Allah vous expose les Signes,

Allah, savant, sage.

 

19.     Ceux qui aiment que la médisance se répande

parmi les adhérents

subiront un terrible supplice

dans ce monde et dans l’Autre.

Allah sait, vous ne savez pas.

 

20.     Sans les grâces d’Allah

et pour vous ses matrices...

Voici, Allah, suave, matriciant.

 

Hizb Trente-six

 

21.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne suivez guère les pas du Shaïtân.

Qui suit les pas du Shaïtân,

Allah ordonne contre lui

la perversité, l’aliénation.

Sans les grâces d’Allah

et, pour vous, ses matrices,

nul, parmi vous, ne serait jamais innocenté.

Ainsi Allah innocente qui Il décide,

Allah entend, Il sait.

 

22.     Le bénéficiaire de grâces et d’opulence, parmi vous

ne manquera pas de les répandre

sur les proches, les pauvres,

les émigrés sur le sentier d’Allah.

Qu’il passe outre et pardonne.

N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne,

Allah, clément, matriciel ?

 

23.     Ceux qui dénoncent les femmes vertueuses,

adhérentes, mais inattentives,

sont exécrés dans ce monde et dans l’Autre:

ils subiront un supplice grandiose.

 

24.     Ce jour, leurs langues, leurs mains, leurs pieds

témoigneront contre eux

pour ce qu’ils ont fait.

 

25.     Ce jour, Allah paiera leur créance de vérité,

ils sauront qu’Allah est la vérité évidente.

 

26.     Les scélérates aux scélérats,

les scélérats aux scélérates.

Les bonnes aux bons,

les bons aux bonnes.

Ils seront lavés de ce qu’ils disaient.

À eux le pardon, la subsistance magnifique.

 

27.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’entrez pas dans d’autres maisons,

que vos maisons, sans y être admis,

sans en saluer les tentes !

C’est meilleur pour vous.

Peut-être vous souviendrez-vous ?

 

28.     Si vous ne trouvez personne,

n’entrez pas avant d’y être autorisé.

S’il vous est dit: « Partez ! », partez.

Ce sera plus pur pour vous.

Allah sait ce que vous faites.

 

29.     Pas de grief contre vous à entrer

dans des maisons inhabitées

dont vous avez la jouissance.

Allah sait ce que vous divulguez

et ce que vous cachez.

 

30.     Dis aux adhérents de baisser leurs regards,

et de préserver leur nudité:

ce sera plus pur pour eux.

Voici, Allah est informé

de ce qu’ils fabriquent.

 

31.     Dis aux adhérentes de baisser leurs regards,

de préserver leur nudité,

de ne montrer que l’extérieur de leur beauté,

de rabattre leur voile sur leur gorge.

Elles ne montreront leur beauté qu’à leurs époux

ou à leurs pères ou aux pères de leurs époux,

ou à leurs fils ou aux fils de leurs époux,

ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères,

ou aux fils de leurs soeurs ou à leurs femmes

ou aux esclaves que leur droite possède,

ou aux esclaves exempts de convoitise parmi les hommes,

ou aux garçons qui ne sont pas attirés

par le giron des femmes.

Elles ne battront pas des pieds

pour révéler ce qu’elles dissimulent de leur beauté.

Retournez à Allah, vous tous, les adhérents:

peut-être serez-vous féconds.

 

32.     Mariez les célibataires,

parmi vos esclaves et vos servantes intègres.

S’ils sont démunis,

Allah les aidera de ses grâces.

Allah, immense, savant.

 

33.     Ceux qui ne trouvent pas

à se marier seront chastes,

jusqu’à ce qu’Allah les avantages de ses grâces.

Ceux qui souhaitent un Écrit,

parmi les esclaves que votre droite maîtrise,

écrivez-le pour eux,

si vous reconnaissez en eux le meilleur.

Donnez-leur des biens qu’Allah vous a donnés.

Recherchant l’éphémère de la vie de ce monde,

ne forcez pas vos esclaves

à s’adonner à la prostitution

si elles veulent être vertueuses.

Qui les force...

Si elles ont été préalablement forcées,

voici, Allah, clément, matriciel.

 

34.     Nous avons fait déjà descendre

sur vous des Signes évidents,

à l’exemple de ceux qui advinrent jadis,

en exhortation pour les frémissants.

 

Quart du Hizb Trente-six

 

35.     Allah est la lumière des ciels et de la terre.

À l’exemple de sa lumière,

voici une niche avec une lampe,

la lampe est en cristal,

et le cristal, tel un astre étincelant,

est illuminé par le fruit d’un arbre béni,

un olivier, ni oriental ni occidental.

Son huile brillerait

même si le feu ne la consumait pas,

lumière sur lumière.

Allah guide vers sa lumière qui il veut,

Allah donne des exemples pour les humains,

Allah, en tout savant.

 

36.     Dans les maisons à l’écoute d’Allah,

où son nom est exalté et commémoré,

où ils le louangent de l’aube au crépuscule,

 

37.     il est des humains que nul négoce et nul troc

ne distraient de la Mémoire d’Allah,

de l’élévation de la prière et du don de la dîme.

Ils craignent le jour

où les coeurs et les regards feront Retour,

 

38.     afin qu’Allah les rétribue

pour l’excellence de leurs oeuvres

et leur ajoute de ses grâces.

Voici, Allah pourvoit

qui il décide, sans compter.

 

39.     Ceux qui effacent Allah,

leurs oeuvres sont comme

un mirage dans une plaine:

l’assoiffé y espère de l’eau:

quand il y arrive, il ne trouve rien.

Ou plutôt il trouve chez lui Allah,

qui lui règle son compte,

Allah prompt au compte.

 

40.     Ou comme une ténèbre sur une mer abyssale:

une vague au-dessus d’une vague l’engloutit

Sous les nuages, la ténèbre est telle

qu’un homme sortant sa main ne pourrait la voir.

Celui en qui Allah ne met pas sa lumière,

n’a pas de lumière en lui.

 

41.     Ne le vois-tu pas ?

Tout dans les ciels et tout sur la terre

louange Allah, dans l’envol des oiseaux.

De chacun, il connaît la prière et la louange.

Allah sait ce qu’ils font,

 

42.     Allah, le Roi des ciels et de la terre,

Allah, à Lui le devenir !

 

43.     Ne le vois-tu pas ?

Allah meut les nuées,

il les accumule toutes

et les met en amas.

Tu vois l’ondée sortir de leur lieu

et descendre des ciels,

la grêle des montagnes:

il en atteint qui il veut

et en préserve qui il veut.

L’éclat de son éclair fait fuir le regard.

 

44.     Allah fait alterner la nuit et le jour.

C’est en cela une leçon

pour qui est doté d’un regard.

 

45.     Allah crée d’eau toute bête.

Parmi elles, certaines avancent sur leur ventre,

certaines avancent sur deux pieds,

certaines avancent sur quatre:

Allah crée ce qu’il veut !

Voici, Allah, sur tout puissant !

 

46.     Nous avons fait descendre des Signes évidents:

Allah guide qui il veut sur le chemin ascendant.

 

47.     Ils disent: « Nous adhérons à Allah et à l’Envoyé:

nous obéissons ! »

Puis une partie d’entre eux se détourne:

ceux-là ne sont pas des adhérents.

 

48.     Quand ils sont appelés devant Allah et son Envoyé

pour être jugés,

certains se détournent.

 

49.     S’ils avaient le droit pour eux,

ils viendraient à Lui, obéissants.

 

50.     Leur coeur est-il malade,

douteraient-ils,

ou craindraient-ils qu’Allah

et son Envoyé ne les appréhendent ?

Non: ce sont des fraudeurs !

 

51.     Voici le dire des adhérents

appelés devant Allah et son Envoyé

pour être jugés:

ils disent: « Nous avons entendu: nous obéirons. »

Les voilà, tels sont les féconds.

 

52.     Qui obéit à Allah et à son Envoyé,

redoute Allah, il frémit de Lui.

Tels sont les vainqueurs.

 

Moitié du Hizb Trente-six

 

53.     Ils jurent: « Par Allah, c’est la lutte !

Si tu le leur avais ordonné, ils seraient sortis ! »

Dis: « Ne jurez pas !

L’obéissance est requise !

Allah sait ce que vous faites. »

 

54.     Dis:

« Obéissez à Allah, obéissez à l’Envoyé ! »

Si vous détalez, il n’assumera pas que ce dont il est chargé:

vous assumerez seuls votre propre charge.

Si vous lui obéissez, vous serez guidés.

L’Envoyé assume seulement

de transmettre le message évident.

 

55.     Allah promet à ceux, parmi vous,

qui adhèrent et sont intègres,

de leur faire hériter la terre,

comme il en fit hériter

ceux qui vécurent avant eux;

d’affermir la créance,

qu’Il agrée d’eux,

et de substituer l’amen à leur peur.

Ils me serviront sans rien m’associer.

Ceux qui l’effacent sont des criminels.

 

56.     Élevez la prière, donnez la dîme,

obéissez à l’Envoyé.

Peut-être serez-vous matriciés.

 

57.     Comptez-y: ceux qui effacent

ne bloquent pas la terre.

Leur refuge ? Le Feu, le pire devenir.

 

58.     Ohé, les adhérents,

les esclaves que votre droite maîtrise

et ceux qui n’ont pas atteint la puberté

vous demanderont, trois fois par jour,

la permission d’entrer chez vous:

avant la prière de l’aube,

quand vous faites la sieste,

et après la prière du soir:

ces trois fois, vous vous dévêtez.

A part cela, pas de grief contre vous ni contre eux

s’ils circulent librement.

Allah élucide pour vous les Signes,

Allah, savant, sage.

 

59.     Parmi vous, quand les enfants,

atteignent la puberté

qu’ils demandent la permission d’entrer chez vous,

comme le font leurs aînés.

 

60.     Les femmes rassises,

qui n’espèrent plus se marier,

pas de grief contre elles,

si elles délaissent leurs atours,

sans exhiber leur beauté:

s’abstenir vaut mieux pour elles,

Voici, Allah, entendeur, savant.

 

61.     Pas de grief contre l’aveugle,

pas de grief contre le boiteux,

pas de grief contre le malade,

ni contre vous-mêmes

pour ce que vous mangez, dans vos maisons,

ou dans les maisons de vos pères,

ou dans les maisons de vos mères,

ou dans les maisons de vos frères,

ou dans les maisons de vos soeurs,

ou dans les maisons de vos oncles paternels,

ou dans les maisons de vos tantes paternelles,

ou dans les maisons de vos oncles maternels,

ou dans les maisons de vos tantes maternelles,

ou dans celles dont vous possédez les clés,

ou chez un de vos amis.

Pas de grief contre vous

si vous mangez ensemble ou séparément.

Quand vous entrez dans les maisons,

saluez-vous par: « la Paix », « Salâm »,

en convivance d’Allah, bénie, bonne.

Allah vous explique les Signes.

Peut-être discernerez-vous.

 

62.     Voici les adhérents:

ceux qui adhèrent à Allah et à son Envoyé,

s’ils sont auprès de lui pour une affaire,

ils ne se retireront pas sans sa permission.

Ceux qui adhèrent à Allah et à son Envoyé

agissent ainsi.

Quand ils te demandent la permission

de se retirer pour quelque affaire,

donne-la, si tu le veux.

Demande pour eux le pardon d’Allah,

Voici Allah, clément, matriciel.

 

63.     Entre vous, ne considérez pas

l’appel de l’Envoyé

comme un appel des uns aux autres.

Parmi vous Allah connaît déjà

ceux qui se dérobent, en secret.

Ceux qui tronquent son ordre trembleront

qu’une épreuve ne les atteigne

ou que ne les atteigne un terrible supplice.

 

64.     N’est-il pas à Allah,

le tout des ciels et de la terre ?

Il sait ce que vous êtes,

Il connaît le Jour où ils reviendront à Lui.

Alors, Il les avisera de ce qu’ils faisaient,

Allah en tout savant.

 

 

SOURATE 25.

 

LE CRITÈRE

AL-FURQÂN

 

La vingt-cinquième sourate, quarante-deuxième dans l’ordre chronologique, compte soixante-dix-sept versets proclamés à La Mecque, à l’exception des versets 68, 69 et 70 qui le furent, semble-t-il, à Médine.

 

Elle tire son titre du premier verset qui reprend un thème déjà évoqué dans la sourate 2. 53: l’appel d’Allah, son Qur’ân, est son don le plus sublime, celui qui donne à l’homme l’ultime critère de distinction entre le bien et le mal, entre le jardin d’Allah et le Feu de la Géhenne (25. 1-20).

 

Sourate 25.

 

LE CRITÈRE

AL-FURQÂN

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Trois quarts du Hizb Trente-six

 

1.     Il est béni, Celui qui fait descendre

le Critère sur son serviteur,

pour qu’il soit l’Alerteur des univers.

 

2.     Lui qui règne aux ciels et sur la terre

ne prend pas d’enfant,

et n’a pas d’associé au royaume:

il crée tout, décrété par décret.

 

3.     Ils prennent, hors de Lui,

des Ilahs qui ne créent rien

mais sont créés:

ils ne maîtrisent pas la mort,

la vie ni la résurrection.

 

4.     Ceux qui effacent disent:

« Cela n’est qu’une invention

imaginée par lui avec l’aide

d’un autre peuple. »

La fraude et le mensonge surgissent déjà !

 

5.     Ils disent: « Des racontars de primitifs !

Il les écrit, matin et soir,

dictées pour lui par d’autres. »

 

6.     Dis:

« Celui qui, dans les ciels et sur la terre,

détient le secret,

l’a fait descendre:

le voici, Il est clément, matriciel. »

 

7.     Ils disent: « Qu’a-t-il, cet Envoyé ?

Il mange sa nourriture,

et déambule dans les marchés !

Si du moins un messager descendait vers lui

pour alerter avec lui !

 

8.     Ou encore si un trésor lui était attribué,

si un jardin lui appartenait

pour qu’il s’en nourrisse ! »

Et les fraudeurs de dire:

« Vous ne suivez qu’un homme ensorcelé ! »

 

9.     Vois: ils te donnent des exemples,

mais ils se fourvoient sans pouvoir déceler leur sentier.

 

10.     Il est béni, Celui qui te donnera mieux que cela,

s’il le décide,

mettra pour toi mieux que cela,

des jardins sous lesquels courent des fleuves:

il y bâtira des palais !

 

11.     Mais ils nient l’Heure.

Or nous avons préparé,

pour qui nie l’Heure, un Brasier.

 

12.     Quand il les verra arriver de leur place, de loin,

il fera entendre sa fureur, ses crépitements.

 

13.     Et quand, enchaînés ensemble,

ils seront jetés,

dans l’étouffante fournaise,

ils souhaiteront être anéantis !

 

14.     Ce jour-là, vous ne souhaiterez pas

être anéantis une seule fois,

mais plusieurs.

 

15.     Dis:

« Cela vaut-il mieux que le Jardin éternel

promis pour salaire et devenir

aux frémissants » ?

 

16.     Pour eux, ce qu’ils auront voulu

est là, en permanence.

Pour ton Rabb, c’est une promesse due.

 

17.     Le Jour où il les rassemblera,

avec qui ils servent,

Il dira: « Allah,

est-ce vous qui avez lésé mes serviteurs

ou bien eux-mêmes ?

Ils se sont fourvoyés loin du sentier ! »

 

18.     Ils diront: « Louange à toi !

Nous ne voulions prendre

aucun autre protecteur que Toi.

Eux et leurs pères se sont réjouis de Toi

jusqu’à en oublier la Mémoire,

eux, ce peuple stérile. »

 

19.     Ils ont nié ce que vous disiez,

mais vous ne pourrez écarter le châtiment ni être secourus.

nous ferons goûter un supplice, un grand,

aux fraudeurs parmi vous.

 

20.     Les Envoyés que nous avons envoyés avant toi

mangeaient de la nourriture,

ils déambulaient dans les marchés.

Certains parmi eux sont devenus

une épreuve pour d’autres.

Persévérez:

ton Rabb est voyant.

 

Fin du Djûz Dix-Huitième

 

Djûz Dix-Neuvième

 

Hizb Trente-sept

 

21.     Ceux qui espèrent ne pas nous rencontrer disent:

« Ah, si des messagers descendaient vers nous,

ou même si nous pouvions voir notre Rabb ! »

Mais déjà ils s’enflent dans leurs têtes,

amèrement pleins de dédain.

 

22.     Le Jour où ils verront les messagers,

aucune annonce ne sera faite aux coupables,

Ce jour là,

ils diront: « C’est un lieu interdit. »

 

23.     Nous examinons leurs oeuvres

et les réduisons en poussière.

 

24.     Les Compagnons du Jardin, ce Jour-là,

jouiront du meilleur séjour,

du havre d’excellence.

 

25.     Le Jour où, ciels fendus de nuages,

les messagers descendront, en leur descente,

 

26.     avec le règne de la vérité:

ce Jour sera celui du Matriciant.

Jour funeste pour les effaceurs,

 

27.     Jour où le fraudeur se mordra les mains et dira:

« Que n’ai-je pris le sentier de l’Envoyé ? »

 

28.     Aïe, Aïe ! Je n’ai pas su prendre un tel ami !

 

29.     Le Shaïtân m’a fourvoyé loin de la Mémoire

à moi venue, traître à l’homme !

 

30.     L’Envoyé dit: « Ô mon Rabb,

voici, mon peuple prend l’Appel, al-Qur’ân,

pour une incongruité. »

 

31.     Nous suscitons ainsi à chaque nabi

un ennemi, parmi les coupables,

Ton Rabb suffit pour guide, et pour secours.

 

32.     Les effaceurs disent: « Si l’Appel, al-Qur’ân,

était descendu sur lui d’une seule fois ! »

Par lui, nous affermissons tes entrailles,

au rythme de ses psalmodies.

 

33.     Ils ne te donnent pas d’exemple,

sans que nous t’en révélions

la vérité avec un commentaire meilleur.

 

34.     Rassemblés dans la Géhenne,

ils ont leurs faces

dans le pire des lieux,

sur le sentier du fourvoiement.

 

35.     Ainsi, nous avons donné l’Écrit à Mûssa

et lui avons adjoint son frère Hârûn pour vizir.

 

36.     Nous avons dit: « Allez

vers un peuple qui nie nos Signes:

nous les exterminerons... »

 

37.     Nous avons noyé le peuple de Nûh,

lui faisant un Signe pour les hommes.

Nous préparons pour les fraudeurs

un terrible supplice,

 

38.     ‘Âd, Thamûd, les Compagnons du Rass,

sur de longues périodes.

 

39.     Nous avons fait des exemples de tous,

et, tous, nous les avons fait périr.

 

40.     Ils venaient vers une cité

où tombait la pluie du vice.

N’étaient-ils pas à le voir ?

Non, ils ne tressaillaient pas

au seuil de la résurrection.

 

41.     Quand ils te voient, ils te raillent:

« Est-ce lui qu’Allah dépêche pour Envoyé ? »

 

42.     Il nous fourvoierait loin de nos Ilahs,

si nous ne persévérions pas avec.

Mais ils sauront, quand ils verront le supplice,

qui s’est le plus fourvoyé loin du sentier.

 

43.     Vois-tu, serais-tu le défenseur

de qui prend sa propre passion pour Ilah ?

 

44.     Penses-tu que la plupart entendent et discernent ?

Ils sont semblables

à du bétail fourvoyé loin du sentier.

 

45.     Ne vois-tu pas comment ton Rabb

fait se mouvoir les ombres ?

S’il le décidait, il les arrêterait:

nous avons fait du soleil un indicateur,

 

46.     que nous ramenons à nous facilement.

 

47.     Il vous donne la nuit pour vêtement,

le sommeil pour repos:

Il vous donne un Jour pour la Résurrection.

 

48.     Il envoie le vent pour annonciateur

de ses grâces entre ses mains:

nous faisons descendre du ciel de l’eau pure,

 

49.     pour vivifier par elle un sol mort

et en abreuver ce que nous créons,

le bétail et les nombreux humains.

 

50.     Nous la répartissons entre eux,

pour qu’ils se souviennent,

mais la plupart des hommes refusent,

sauf d’effacer.

 

51.     Si nous le décidions, nous enverrions

un alerteur dans chaque cité.

 

52.     N’obtempère pas aux effaceurs.

Lutte contre eux, avec Lui, d’une grande lutte !

 

Quart du Hizb Trente-sept

 

53.     Il a fait confluer les Deux-Mers,

celle-ci, potable, douce,

celle-là, salée, saumâtre,

mettant entre elles une barrière:

« Lieu strictement prohibé. »

 

54.     Lui, d’eau, crée un être charnel,

et lui donne une descendance mâle ou femelle:

puissant est ton Rabb !

 

55.     Ils servent, hors d’Allah,

ce qui ne leur profite ni ne leur nuit.

L’effaceur donne son soutien

à l’ennemi de ton Rabb.

 

56.     Nous t’avons envoyé

comme annonciateur, alerteur.

 

57.     Dis:

« Je ne vous demanderai pas

pour cela de salaire

sinon ceci: qui le veut,

qu’il prenne le sentier de son Rabb. »

 

58.     Abandonne-toi au Vivant qui ne meurt pas:

louange sa désirance.

Il lui suffit d’être informé

des crimes de ses serviteurs.

 

59.     Il a créé en six jours

les ciels, la terre

et ce qui est entre les deux

Puis il siège

sur le Trône, matriciant.

Interroge qui en est informé.

 

60.     Quand il leur est dit:

« Prosternez-vous devant le Matriciant »,

Ils disent: « C’est quoi, le Matriciant ?

Nous prosternerons-nous

parce que tu nous l’ordonnes ? »

Ce qui accroît leur répulsion.

 

(Prosternation)

 

61.     Il est béni, Celui qui met aux ciels

des bordjs, un lustre et une lune lumineuse.

 

62.     C’est lui qui y met, en alternance,

la nuit et le Jour,

pour qui veut se souvenir et remercier.

 

63.     Les serviteurs du Matriciant

marchent humblement sur terre.

Quand les ignares les interpellent,

ils disent: « Salâm ! Paix ! »

 

64.     Prosternés ou debout,

ils veillent pour leur Rabb.

 

65.     Ils disent: « Notre Rabb,

éloigne de nous le supplice de la Géhenne.

Son supplice est perdition,

 

66.     gîte et lieu viciés. »

 

67.     Quand ils dépensent,

ils ne sont ni prodigues ni avares,

s’en tenant au juste milieu.

 

68.     Ils n’implorent pas

d’autres Ilahs, avec Allah.

Ils ne tuent personne qu’Allah

interdit de tuer sans droit.

Ils ne putassent pas.

Celui qui agit contrairement à cela

en subit la sanction.

 

69.     Son supplice sera redoublé

le Jour du Relèvement,

pérennisé, là, dans l’humiliation,

 

70.     sauf s’il fait retour,

adhère et agit avec intégrité.

Pour eux, Allah change

leurs méfaits en excellence:

Allah est clément, matriciel.

 

71.     Qui retourne, intègre,

le voici, il retourne en retour vers Allah.

 

72.     Ceux-là ne témoignent pas d’un faux,

et, quand ils surmontent la futilité,

ils la surmontent avec noblesse.

 

73.     Quand ils mémorisent,

les Signes de leur Rabb,

ils ne sont ni sourds ni aveugles devant eux.

 

74.     Ils disent: « Notre Rabb,

donne-nous la fraîcheur des yeux

de nos épouses, et de notre descendance,

fais de nous des exemptés

pour les frémissants. »

 

75.     Ceux-là, ayant persévéré,

habiteront le salon du Paradis.

 

76.     Ils y rencontreront reviviscence et paix,

là, en pérennité,

gîte et lieu d’excellence.

 

77.     Dis:

« Mon Rabb ne se souciera pas de vous,

si vous ne l’implorez pas.

Vous niez déjà, mais, à la fin,

nécessité sera. »

 

 

SOURATE 26.

 

LES POÈTES

ASH-SHU‘ARÂ’

 

Cette sourate de deux cent vingt-sept versets, la quarante-septième dans l’ordre chronologique traditionnel, a probablement été proclamée à La Mecque, sauf les versets 197, 225, 226 et 227 qui l’auraient été à Médine.

 

Elle doit son titre au verset 224 où les poètes sont pris à partie, en un temps où la poésie sert d’arme contre l’islam naissant; un hadîth le dit: « Mieux vaux un ventre plein de pus plutôt que de poésie. »

 

Sourate 26.

 

LES POÈTES

ASH-SHU‘ARÂ’

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Trente-sept

 

1.     T. S. M. Tâ’. Sîn. Mîm.

 

2.     Voici le Signe de l’Écrit évident.

 

3.     Peut-être es-tu abattu,

parce qu’ils n’adhèrent pas ?

 

4.     Si nous le décidions,

nous ferions descendre sur eux

un Signe des ciels,

leurs nuques, soumises,

en seraient domptées.

 

5.     La Mémoire du Matriciant

ne leur était pas donnée:

elle est venue vers eux,

mais ils s’en sont détournés,

 

6.     et l’ont reniée,

mais bientôt ils recevront en annonce

ce dont ils se raillaient.

 

7.     Ou bien ne voient-ils pas sur terre

comment nous faisons croître

généreusement toutes les espèces ?

 

8.     Voici en cela un Signe,

mais, pour la plupart,

ils n’adhèrent pas.

 

9.     Voici, ton Rabb, Lui,

le Puissant, le Matriciel.

 

10.     Et quand ton Rabb appelle Mûssa:

« Va vers un peuple de fraudeurs,

 

11.     le peuple de Pharaon,

ne frémiront-ils pas ? »

 

12.     Il dit: « Mon Rabb,

je crains qu’ils ne me renient.

 

13.     Ma poitrine s’angoisse,

ma langue n’est pas agile !

Envoie donc Hârûn !

 

14.     Ils me reprochent un crime,

et je crains qu’ils ne me tuent. »

 

15.     Il dit: « Non ! Partez tous deux avec nos Signes:

Nous serons avec vous pour vous entendre. »

 

16.     Allez chez Pharaon et dites:

« Nous sommes les envoyés du Rabb des univers.

 

17.     Renvoie, avec nous, les Fils d’Isrâ’îl. »

 

18.     Il dit: « Nous t’avons élevé parmi nous,

pendant les années de ta vie:

tu étais un enfant !

 

19.     Mais tu as commis un crime:

il te met parmi les coupables. »

 

20.     Il dit: « Je l’ai commis

quand j’étais parmi les fourvoyés.

 

21.     Je vous ai fui

parce que je vous ai craint.

Mon Rabb m’a accordé la Sagesse:

il m’a mis parmi les envoyés.

 

22.     Me reproches-tu tes bienfaits,

toi qui asservis les Fils d’Isrâ’îl ! »

 

23.     Pharaon dit: « C’est qui, le Rabb des univers ? »

 

24.     Mûssa dit: « Il est le Rabb des ciels, de la terre

et de ce qui est entre les deux,

soyez-en convaincus. »

 

25.     Il dit à son entourage:

« Entendez-vous ? »

 

26.     Mûssa dit: « Il est votre Rabb

et le Rabb de vos premiers pères. »

 

27.     Pharaon dit: « Votre envoyé est un possédé ! »

 

28.     Mûssa dit: « Il est le Rabb

de l’Orient, de l’Occident

et de ce qui est entre les deux,

le discernez-vous ! »

 

29.     Pharaon dit: « Prends un autre Ilah que moi,

et je t’enferme avec les bagnards ! »

 

30.     Mûssa dit: « Puis-je te produire un fait évident ? »

 

31.     Il dit: « Produis-le, si tu es sincère ! »

 

32.     Il lance son bâton

qui devient, de toute évidence, un serpent !

 

33.     Il étend sa main qui devient toute blanche

pour ceux qui la voient !

 

34.     Il dit au Conseil de son entourage:

« Voici, c’est un sorcier avéré !

 

35.     Il veut vous expulser de votre pays

avec sa sorcellerie: qu’ordonnez-vous ? »

 

36.     Ils disent: « Retiens-le ici avec son frère.

Envoie des recruteurs dans les cités:

 

37.     ils t’amèneront tous

les sorciers les plus savants. »

 

38.     Il rassemble les sorciers

pour la rencontre, un jour fixé.

 

39.     Il est dit aux hommes:

« Vous réunirez-vous ?

 

40.     Suivons ces sorciers:

ils gagneront ! »

 

41.     Quand viennent les sorciers,

ils disent à Pharaon:

« Aurons-nous une rétribution, si nous gagnons ? »

 

42.     Il dit: « Oui, vous serez alors parmi mes proches. »

 

43.     Mûssa leur dit:

« Lancez ce que vous allez lancer ! »

 

44.     Ils lancent leurs cordes, leurs bâtons, et disent:

« Nous gagnerons par le pouvoir de Pharaon ! »

 

45.     Mûssa lance son bâton:

celui-ci happe ce qu’ils avaient fabriqué.

 

46.     Les sorciers tombent en prosternation.

 

47.     Ils disent: « Nous adhérons au Rabb des univers,

 

48.     le Rabb de Mûssa et de Hârûn. »

 

49.     Pharaon dit: « Vous avez cru en lui

avant que je ne vous le permette !

Il est grand à vos yeux,

vous apprenant la sorcellerie:

apprenez-la donc !

Mains et pieds opposés coupés,

nous vous crucifierons tous ! »

 

50.     Ils disent: « Aucun mal à cela !

Nous retournons à notre Rabb !

 

51.     Nous aspirons à ce que notre Rabb

pardonne nos fautes:

nous sommes ses premiers adhérents ! »

 

Trois quarts du Hizb Trente-sept

 

52.     Nous révélons à Mûssa:

« Pars cette nuit avec mes serviteurs,

car vous serez pourchassés. »

 

53.     Pharaon envoie des recruteurs dans les cités:

 

54.     « C’est une bande peu nombreuse,

 

55.     ils sont contre nous à nous courroucer.

 

56.     Mais nous veillons tous !

 

57.     Nous les avons expulsés

des jardins et des sources,

 

58.     des trésors et des lieux prospères.

 

59.     Ainsi nous avons exproprié

les Fils d’Isrâ’îl.

 

60.     Ils sont pourchassés du côté de l’Orient. »

 

61.     Quand les deux groupes se voient,

les compagnons de Mûssa disent:

« Nous sommes rejoints. »

 

62.     Il dit: « Nullement ! Mon Rabb est avec moi,

il nous guidera. »

 

63.     Nous révélons à Mûssa:

« Frappe la mer de ton bâton. »

Elle se fend, d’une fente haute comme une pyramide.

 

64.     Nous approchons avec les autres.

 

65.     Nous sauvons Mûssa

et tous ceux qui sont avec lui.

 

66.     Nous noyons les autres.

 

67.     Cela est un Signe,

cependant, pour la plupart, ils n’adhèrent pas.

 

68.     Mais voici ton Rabb, Lui

le Puissant, le Matriciel.

 

69.     Transmets-leur l’annonce d’Ibrâhim,

 

70.     quand il dit à son père

et à son peuple: « Que servez-vous ? »

 

71.     Ils dirent: « Nous servons des idoles:

nous sommes quotidiennement assidus à leur dévotion. »

 

72.     Il dit: « Vous entendent-elles les implorer ?

 

73.     Vous profitent-elles ou vous nuisent-elles ? »

 

74.     Ils dirent: « Non, mais nos pères agissaient ainsi. »

 

75.     Il dit: « Considérez-vous ce que vous servez,

 

76.     vous et vos vieux pères ?

 

77.     Vos idoles que voilà sont mes ennemis:

je sers le Rabb des univers,

 

78.     qui me crée et me guide,

 

79.     me nourrit et m’abreuve:

 

80.     me guérit quand je suis malade,

 

81.     Il me fera mourir,

et me ressuscitera.

 

82.     J’aspire à Lui:

le Jour de la créance,

il pardonnera mes fautes.

 

83.     Mon Rabb, donne-moi la Sagesse,

réunis-moi aux Intègres.

 

84.     Donne-moi une langue

exacte pour les autres temps,

 

85.     mets-moi avec les héritiers

du Jardin des ravissements.

 

86.     Absous mon père, qui était parmi les fourvoyés.

 

87.     Ne me flétris pas,

le Jour où ils ressusciteront,

 

88.     le Jour où ne seront utiles richesses ni fils,

 

89.     sauf d’avoir un coeur pacifié pour Allah. »

 

90.     L’accueil du Jardin est pour les frémissants,

 

91.     l’huis de la Fournaise pour les errants !

 

92.     Il leur est dit: « Où sont-ils,

ceux que vous serviez ?

 

93.     Sauf Allah, vous aident-ils

ou s’entraident-ils ? »

 

94.     Ils seront précipités là avec les errants,

 

95.     tous, avec les légions d’Iblîs.

 

96.     Et ils diront en se querellant:

 

97.     « Par Allah, nous étions

dans un fourvoiement évident,

 

98.     quand nous vous égalions au Rabb des univers.

 

99.     Des coupables nous ont fourvoyés.

 

100.     Nous n’avons aucun intercesseur,

 

101.     aucun chaleureux ami.

 

102.     Si nous devions recommencer,

nous serions parmi les adhérents. »

 

103.     Voici en cela un Signe,

mais, pour la plupart, ils n’adhèrent pas.

 

104.     Voici ton Rabb, Lui,

l’Intransigeant, le Matriciel.

 

105.     Le peuple de Nûh nie les Envoyés,

 

106.     quand leur frère, Nûh, leur dit:

« Ne frémissez-vous pas ? »

 

107.     Me voici, je suis envoyé pour vous

dans l’Amen.

 

108.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi !

 

109.     Je ne vous demande pas

de salaire pour cela

 

110.     autre que le salaire du Rabb des univers.

Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

Hizb Trente-huit

 

111.     Ils disent: « Adhérerons-nous à toi ?

Ne te suivent que les hommes les plus vils. »

 

112.     Il dit: « J’ignore ce qu’ils font !

 

113.     Voici, leur compte incombe à mon Rabb,

vous en êtes avertis.

 

114.     Je ne repousse pas les adhérents:

 

115.     je ne suis qu’un alerteur évident. »

 

116.     Ils disent: « Si tu ne cesses pas, ô Nûh,

tu seras lapidé. »

 

117.     Il dit: « Voici, mon peuple me renie !

 

118.     Ouvre, entre nous, une ouverture,

sauve-moi avec mes adhérents. »

 

119.     Nous le sauvons, avec ceux qui sont réunis

dans la felouque bondée.

 

120.     Ensuite, nous noyons le reste.

 

121.     C’est en cela un Signe,

mais, pour la plupart, ils n’adhèrent pas !

 

122.     Voici ton Rabb, Lui,

l’Intransigeant, le Matriciel.

 

123.     ‘Âd rejette les Envoyés,

 

124.     quand leur frère Hûd leur dit:

« Ne frémirez-vous pas ? »

 

125.     Je suis pour vous un Envoyé dans l’amen.

 

126.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

127.     Je ne vous demande pour cela

aucun autre salaire

que le salaire du Rabb des univers.

 

128.     Édifierez-vous sur chaque tertre

un Signe où baguenauder ?

 

129.     Aurez-vous des palais où vous éterniser ?

 

130.     Quand vous tyrannisez,

vous tyrannisez en vrais tyrans.

 

131.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

132.     Frémissez de Celui qui vous pourvoit

de tout ce que vous savez:

 

133.     il vous pourvoit en bétail et en fils,

 

134.     en jardins et en sources.

 

135.     Or, moi, je crains pour vous

le supplice d’un Jour grandiose.

 

136.     Ils disent: « Il est égal pour nous

que tu nous exhortes

ou que tu ne nous exhortes pas.

 

137.     Nous agissons selon la tradition des Anciens.

 

138.     Nous ne serons donc pas jetés au supplice. »

 

139.     Ils le renient et nous les exterminons.

 

140.     Mais, pour la plupart, ils n’adhèrent pas.

Voici ton Rabb, Lui,

l’Intransigeant, le Matriciel.

 

141.     Les Thamûd renient les Envoyés

 

142.     quand leur frère Sâlih dit:

« Ne frémirez-vous pas ?

 

143.     Me voici, je suis pour vous

un Envoyé dans l’Amen.

 

144.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

145.     Je ne vous demande, pour cela, pas d’autre salaire

que le salaire du Rabb des univers.

 

146.     Demeurerez-vous dans l’amen qui est ici,

 

147.     dans les jardins et les sources,

 

148.     les grains et les palmiers aux régimes mûrs ?

 

149.     Creuserez-vous dans les montagnes

des maisons excavées ?

 

150.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi !

 

151.     N’obéissez pas à l’ordre des transgresseurs,

 

152.     qui corrompent la terre: ils ne sont pas intègres. »

 

153.     Ils disent: « Toi, tu es ensorcelé.

 

154.     Tu n’es qu’un être charnel comme nous !

Apporte un Signe, si tu es sincère. »

 

155.     Il dit: « Voilà une chamelle:

elle a sa part de boisson,

comme vous avez la vôtre en des jours fixés.

 

156.     Ne la touchez pas,

ne lui faites aucun mal !

Vous subiriez le supplice d’un Jour grandiose. »

 

157.     Pourtant ils lui coupent les jarrets,

mais, au matin, ils le regrettent.

 

158.     Le supplice les prend:

voici en cela un Signe.

Mais pourtant, pour la plupart,

ils n’adhèrent pas.

 

159.     Voici ton Rabb, Lui,

le Puissant, le Matriciel.

 

160.     Le peuple de Lût renie les Envoyés,

 

161.     quand leur frère Lût dit:

« Ne frémirez-vous pas ?

 

162.     Je suis pour vous un Envoyé,

dans l’amen.

 

163.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

164.     Je ne vous demande, pour cela, pas d’autre salaire

que le salaire du Rabb des univers.

 

165.     Coïterez-vous avec des mâles de l’univers,

 

166.     et délaisserez-vous celles que votre Rabb

a créées pour vous, vos épouses ?

Non ! Vous êtes un peuple pervers ! »

 

167.     Ils disent: « Cesse, ô Lût,

ou tu seras expulsé. »

 

168.     Il dit: « J’exècre vos actions.

 

169.     Mon Rabb, sauve-moi, avec mes tentes,

de ce qu’ils font ! »

 

170.     Alors nous le sauvons, avec ses tentes, tous,

 

171.     excepté une vieille, parmi les retardataires.

 

172.     Puis nous exterminons les autres,

 

173.     nous faisons pleuvoir sur eux une pluie,

la pluie des alertés, exécrable !

 

174.     Voici, en cela, un Signe,

Pourtant, pour la plupart,

ils n’adhèrent pas.

 

175.     Voici ton Rabb, Lui,

l’Intransigeant, le Matriciel.

 

176.     Les compagnons du Bosquet renient les Envoyés,

 

177.     quand Shu‘aïb leur dit: « Ne frémirez-vous pas ?

 

178.     Je suis pour vous un envoyé dans l’Amen.

 

179.     Frémissez d’Allah, obéissez-moi.

 

180.     Je ne vous demande, pour cela, pas d’autre salaire

que le salaire du Rabb des univers.

 

Quart du Hizb Trente-huit

 

181.     Faites juste mesure,

ne soyez pas des tricheurs.

 

182.     Pesez sur une balance exacte.

 

183.     N’ôtez pas leur dû aux hommes.

Ne lésez pas la terre en corrompant.

 

184.     Frémissez de celui qui vous a créés,

vous et les premières générations. »

 

185.     Ils disent: « Te voilà, tu es ensorcelé.

 

186.     Toi, tu n’es qu’un être charnel comme nous:

nous pensons que tu es un menteur.

 

187.     Fais crouler sur nous des pans de ciel,

si tu es sincère ! »

 

188.     Il dit: « Mon Rabb sait ce que vous faites. »

 

189.     Ils le renient et le supplice les prend,

le Jour de l’Ombre:

le voici, c’est le supplice d’un Jour grandiose.

 

190.     Voici en cela un Signe,

pourtant, pour la plupart,

ils n’adhèrent pas !

 

191.     Voici ton Rabb, Lui,

l’Intransigeant, le Matriciel.

 

192.     Et voici la Descente du Rabb des univers.

 

193.     Descendent avec lui, le souffle et l’Amen,

 

194.     sur ton coeur, pour que tu sois parmi les alerteurs,

 

195.     en langue arabe distincte:

 

196.     elle était annoncée dans

les Volumes des premiers.

 

197.     N’est-ce pas, pour eux, un Signe,

bien connu des savants des Fils d’Isrâ’îl ?

 

198.     Si nous l’avions fait descendre sur un barbare,

 

199.     et qu’il l’eût proclamé pour eux,

ils n’y auraient pas adhéré.

 

200.     Nous procédons ainsi avec le coeur des coupables:

 

201.     ils n’adhèrent pas avant de voir le supplice terrible.

 

202.     Or, il viendra soudain,

mais ils ne l’imaginent pas.

 

203.     Ils disent: « Sommes-nous des sursitaires ? »

 

204.     Ont-ils donc hâte de cela ?

 

205.     Vois-tu, si nous les laissions

jouir des années encore,

 

206.     ce à quoi ils sont promis

surviendrait néanmoins.

 

207.     Ils ne jouiront plus

de ce dont ils profitaient.

 

208.     Nous n’exterminons pas de cité

sans qu’elle ait eu un alerteur

 

209.     avec ma Mémoire.

Nous ne sommes pas à frauder.

 

210.     Les Shaïtâns ne sont pas descendus

dans cet Écrit.

 

211.     Ne leur agréant pas,

ils ne s’y soumettent pas.

 

212.     Ils se sont écartés de son audience.

 

213.     N’implore pas un autre Ilah, avec Allah:

tu serais condamné au supplice.

 

214.     Avertis ta dizaine la plus proche,

 

215.     et pose tes ailes

sur ceux qui te suivent parmi les adhérents.

 

216.     S’ils te résistent, dis:

« Je suis innocent de ce que vous faites. »

 

217.     Abandonne-toi au Puissant, au Matriciel,

 

218.     qui te voit au moment où tu te lèves,

 

219.     Il te courbe parmi les prosternés.

 

220.     Le voilà, Lui, Il entend, Il sait.

 

221.     Vous annoncerai-je sur qui descendent les Shaïtâns ?

 

222.     Ils descendent sur tous les imposteurs iniques.

 

223.     Ils tendent l’oreille,

mais ils sont, pour la plupart, des menteurs.

 

224.     Et les poètes ! Les errants les suivent.

 

225.     Ne les vois-tu pas divaguer dans chaque oued ?

 

226.     Les voilà ! Ils disent ce qu’ils ne font pas,

 

227.     sauf ceux qui adhèrent et sont intègres.

Ceux-ci commémorent Allah, fort.

Ils sont guidés après avoir été lésés.

Ceux qui lèsent sauront,

ah, de quels renversements

ils seront renversés !

 

 

SOURATE 27.

 

LES FOURMIS

AN-NAML

 

Cette sourate de quatre-vingt-treize versets, la quarante-huitième dans l’ordre chronologique, a été proclamée, avec celle qui la précède et les deux qui la suivent, au milieu de la période mekkoise. Son titre vient du verset 18.

 

Les merveilles de la création reflètent les splendeurs du monde spirituel. L’introduction (1-6) précède de nouveaux développements sur les histoires de Mûssa (7-14), de Dâwûd, de Sulaïmân (15-41) et des Thamûd (45-58). La gloire d’Allah est répandue sur toute Sa Création: les justes le voient, les coupables l’éprouveront à l’heure inéluctable du jugement (59-93).

 

Sourate 27.

 

LES FOURMIS

AN-NAML

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Trente-huit

 

1.     T. S. Tâ’. Sîn. Voici les Signes

de l’Appel, al-Qur’ân, l’Écrit distinct,

 

2.     guidance, annonce pour les adhérents

 

3.     qui élèvent la prière, donnent la dîme,

certains de l’Autre monde.

 

4.     Voici, ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre monde,

nous maquillons pour eux leurs oeuvres

et, les aveuglant, ils sont aveuglés.

 

5.     Les voilà, ceux pour qui survient

le malheur du supplice:

ils sont perdants dans l’Autre monde.

 

6.     Et te voilà, tu as rencontré

l’Appel, al-Qur’ân, du Sage, du Savant.

 

7.     Quand Mûssa dit à ses tentes:

« Je perçois un feu,

je vous en donnerai un nouveau,

ou bien un tison ardent.

Peut-être vous réchaufferez-vous ? »

 

8.     Quand il vient, il est interpellé:

« Oui, il est béni,

celui qui est dans le Feu,

et ceux qui sont autour !

Louange à Allah, Rabb des univers. »

 

9.     « Ô Mûssa,

me voici, Moi, Allah,

l’Intransigeant, le Sage.

 

10.     Jette ton bâton. »

Quand il le voit s’agiter tel des Djinns,

il tente de le fuir, mais ne le peut.

« Ô Mûssa,

ne crains pas.

Me voici: près de moi, les Envoyés ne craignent rien,

 

11.     excepté ceux qui fraudent

et troquent l’excellence contre le malheur.

Me voici, clément, matriciel.

 

12.     Introduis ta main sur ton sein,

elle en sortira toute blanche, sans mal:

c’est l’un des neuf Signes

donnés à Pharaon et à son peuple:

les voilà, eux, un peuple de dévoyés.

 

13.     Quand nos Signes

viennent à eux et les éclairent,

ils disent: ‹ Voici,

c’est une sorcellerie distincte. ›

 

14.     Ils les nient,

quoique convaincus en eux-mêmes,

fraudeurs, iniques.

Contemple

quelle est la sanction

des corrupteurs !

 

15.     Ainsi nous avons donné

la Sagesse à Dâwûd et à Sulaïmân.

Ils ont dit: ‹ La désirance d’Allah !

Il nous comble

plus que ses serviteurs, les adhérents. › »

 

16.     Sulaïmân hérite de Dâwûd et dit:

« Ohé, les humains,

le langage des oiseaux

nous a été appris:

tout nous est donné.

voici, en cela

une grâce distincte. »

 

17.     Et, devant Sulaïmân,

voici alignés en troupes,

des Djinns, des humains, des oiseaux,

 

18.     jusqu’à ce qu’ils viennent

à l’Oued des Fourmis.

Une fourmi dit: « Ohé, les fourmis,

entrez dans vos galeries,

que Sulaïmân et ses troupes

ne vous écrasent sans le vouloir. »

 

19.     Sulaïmân sourit, riant de telles paroles, et dit:

« Mon Rabb, inspire-moi

de te remercier pour tes ravissements

dont tu m’as comblé, moi et mes parents.

Que je sois intègre, agrée-le.

fais-moi connaître tes grâces,

parmi tes serviteurs intègres. »

 

20.     Il regarde les oiseaux et dit:

« Pourquoi ne vois-je pas la huppe ?

Est-elle absente ?

 

21.     Je la mettrai au supplice,

un dur supplice,

ou je l’égorgerais,

si elle ne se justifie pas distinctement. »

 

22.     Elle tarde un peu seulement et dit:

« J’ai embrassé ce que tu n’embrasses pas:

je t’apporte de Saba’ une nouvelle sûre.

 

23.     J’ai trouvé qu’une femme règne là,

comblée de tout: elle a un trône grandiose.

 

24.     Et je l’ai trouvée avec son peuple

à se prosterner devant le soleil,

non pas devant Allah !

Le Shaïtân maquille leurs actions

et les écarte du sentier:

non, ils ne sont pas guidés.

 

25.     Que ne se prosternent-ils pas devant Allah

qui fait sortir ce qui est latent,

dans les ciels et sur la terre:

il sait ce que vous cachez

et ce que vous divulguez.

 

(Prosternation)

 

26.     Allah, pas d’Ilah sauf Lui,

le Rabb au Trône grandiose. »

 

Trois quarts du Hizb Trente-huit

 

27.     Il dit: « Voyons si ce que tu dis est vrai

ou si tu es un menteur.

 

28.     Pars avec mon écrit,

celui-ci, et jette-le-leur,

puis éloigne-toi d’eux

et vois comment ils répondront. »

 

29.     La reine dit: « Ohé, le Conseil,

un Écrit généreux m’a été envoyé:

 

30.     il est de Sulaïmân.

Le voici: ‹ Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel,

 

31.     ne montez pas contre moi

mais venez à moi, pacifiés. › »

 

32.     Elle dit: « Ohé, le Conseil,

avisez-moi pour cette affaire.

Je ne la trancherai pas

sans que vous n’en soyez témoins ».

 

33.     Ils disent: « Nous sommes dotés de force,

et dotés d’un courage terrible,

mais l’affaire t’appartient:

décide ce qu’il faut ordonner. »

 

34.     Elle dit: « Voici,

quand des rois entrent dans une cité,

ils la saccagent et pillent

ses tentes les plus riches:

ils font ainsi.

 

35.     Mais, moi, je leur enverrai un présent:

je verrai avec quoi mes envoyés reviendront. »

 

36.     Quand ils viennent chez Sulaïmân, il dit:

« Vous me comblez de biens,

mais ce qu’Allah m’a donné vaut mieux

que ce qu’il vous a donné.

Profitez vous-mêmes de vos présents.

 

37.     Retournez chez les vôtres.

Nous viendrons avec nos troupes:

ils ne résisteront pas.

Nous les expulserons, avilis, misérables. »

 

38.     Il dit: « Ohé, le Conseil,

qui de vous me donnera ce trône

avant qu’ils ne viennent

à moi en pacifiés, muslimûna ? »

 

39.     Un ‘Ifrît parmi les Djinns dit:

« Moi, je te le donnerai

avant que tu ne te lèves de ton siège.

Je suis fort sûr de cela. »

 

40.     Quelqu’un, ayant la science de l’Écrit, dit:

« Je te le donnerais avant

que tu n’esquisses un clin d’oeil. »

Quand il voit le trône posé près de lui, il dit:

« Voilà une grâce de mon Rabb:

il éprouve ma gratitude

ou mon effaçage d’Allah !

Qui est reconnaissant l’est pour lui-même,

et qui efface...

Voici, mon Rabb, magnanime, généreux... »

 

41.     Il dit: « Maquillons son trône.

Nous verrons si elle est guidée

ou ne l’est pas. »

 

42.     Quand elle vient, il lui est dit:

« Est-ce ton trône ? »

Elle dit: « Cela lui ressemble !

La Science nous avait été donnée jadis:

nous sommes des pacifiés, muslimûna. »

 

43.     Ce qu’elle servait, hors d’Allah,

l’avait détournée,

égarée chez un peuple d’effaceurs.

 

44.     Il lui est dit:

« Entre dans la citadelle. »

Quand elle la voit,

elle la prend pour une nappe d’eau.

Elle découvre ses jambes.

Sulaïmân dit: « Voici,

cette citadelle est dallée de cristal. »

Elle dit: « Mon Rabb, voici,

je m’étais lésée moi-même:

pour Allah,

je me pacifie avec Sulaïmân, chez le Rabb des univers. »

 

45.     Ainsi, nous envoyons aux Thamûd

leur frère Sâlih: « Servez Allah. »

Ils se divisent et se querellent alors.

 

46.     Il dit: « Ô mon peuple,

pourquoi vous exposer

au malheur plutôt qu’à l’excellence ?

Demandez pardon à Allah.

Peut-être serez-vous matriciés. »

 

47.     Ils disent: « Nous présageons un malheur

pour toi et pour qui est avec toi. »

Il dit: « Votre sort est en Allah.

Vous n’êtes qu’un peuple soumis à l’épreuve.

 

48.     Dans une ville, neuf personnes corrompent la terre,

étant sans intégrité. »

 

49.     Elles disent: « Jurons-le par Allah:

nous l’attaquerons de nuit,

lui et ses tentes.

Puis nous dirons à ses vengeurs:

‹ Nous n’avons pas été les témoins

de la destruction de ses tentes:

nous sommes sincères. › »

 

50.     Ils rusent et nous rusons aussi:

mais ils ne se l’imaginent pas.

 

51.     Vois quelle est la sanction de leur ruse:

nous les avons tous exterminés,

eux et leur peuple.

 

52.     Leurs maisons sont désertes,

parce qu’ils avaient fraudé.

Cela est un Signe

pour un peuple qui sait.

 

53.     Mais nous sauvons

ceux qui adhèrent à Allah

et frémissent de Lui.

 

54.     Lût, quand il dit à son peuple:

« En venez-vous à la perversion,

vous qui êtes clairvoyants ?

 

55.     Vous donnez-vous à des hommes, avidement,

non à des femmes, peuple ignare ? »

 

Fin du Djûz Dix-Neuvième

 

Djûz Vingtième

 

Hizb Trente-neuf

 

56.     La réponse de son peuple n’est que de dire:

« Voici, expulsez de votre cité

les tentes de Lût !

Ces hommes feignent d’être purs ! »

 

57.     Mais nous le sauvons avec ses tentes,

sa femme exceptée:

nous l’avions réduite

à être parmi les retardataires.

 

58.     Nous faisons pleuvoir sur eux une pluie,

la pluie fatale aux hommes alertés.

 

59.     Dis:

« La Désirance d’Allah,

paix à ses serviteurs, choisis par Lui.

Allah est meilleur

que ceux qu’ils lui associent. »

 

60.     Il a créé les ciels et la terre:

il fait descendre pour vous l’eau du ciel.

Nous faisons germer par elle

de splendides vergers:

ce n’est pas vous qui feriez

pousser des arbres !

Des Ilahs avec Allah ? Non !

C’est un peuple qui dévie !

 

61.     Il établit la terre ferme, il établit les fleuves,

Il établit les escarpements:

Il établit une frontière entre les Deux-Mers !

Des Ilahs avec Allah ? Non !

Pour la plupart, ils ne savent pas.

 

62.     Il soutient les accablés quand ils l’implorent,

il dissipe le mal

et fait de vous les califes de la terre.

Des Ilahs avec Allah ?

Peu se souviennent !

 

63.     Il nous guide dans les ténèbres

du continent et de la mer,

Il envoie les vents, annonciateurs,

entre ses mains, de ses bienfaits.

Des Ilahs avec Allah ?

Allah est sublime

au-dessus de ceux qu’ils lui associent.

 

64.     Il commence la création, puis la renouvelle,

et vous pourvoit des ciels et de la terre...

Des Ilahs avec Allah ?

Dis:

« Apportez vos preuves, si vous êtes sincères. »

 

65.     Dis:

« Dans les ciels et sur la terre,

nul ne connaît le mystère, sauf Allah.

Ils ne prévoient pas quand ils ressusciteront. »

 

66.     Mais non, leur science

de l’Autre monde est nulle;

ils sont dans le doute, devant Lui,

ils sont, devant Lui, aveugles.

 

67.     Ceux qui effacent disent:

« Quand nous serons en poussière

avec nos pères, en serons-nous expulsés ? !

 

68.     Cela nous aurait été promis

jadis à nous et à nos pères,

mais ce ne sont là

que racontars de primitifs ! »

 

69.     Dis:

« Marchez sur la terre

et voyez la sanction des coupables !

 

70.     Ne t’afflige pas pour eux,

ne sois pas dans l’angoisse

pour ce qu’ils ourdissent. »

 

71.     Ils disent: « Pour quand

ce rendez-vous, si vous êtes sincères ? »

 

72.     Dis:

« Une partie de ce dont vous précipitez la venue

est peut-être déjà sur votre croupe ! »

 

73.     Et voici ton Rabb,

doté de grâces pour les humains,

mais, pour la plupart, ils ne le reconnaissent pas.

 

74.     Et voici, ton Rabb, il sait

ce que cache leur poitrine,

et ce qu’ils divulguent.

 

75.     Pas de mystère dans les ciels et sur la terre

qui ne soit noté dans l’Écrit distinct.

 

76.     Voici, cet Appel, al-Qur’ân,

expose aux Fils d’Isrâ’îl

ce en quoi ils divergent.

 

77.     Le voici pour guidance et matrice des adhérents.

 

78.     Ton Rabb tranchera entre eux par sa sagesse,

Lui, l’Intransigeant, le Savant.

 

79.     Abandonne-toi en Allah,

tu seras dans la vérité évidente.

 

80.     Te voici, tu ne feras pas entendre

l’imploration aux sourds

quand ils s’enfuient.

 

81.     Tu ne guideras pas les aveugles

hors de leur fourvoiement.

Tu ne feras entendre

que ceux qui adhèrent à nos Signes,

eux, les pacifiés, muslimûna.

 

Quart du Hizb Trente-neuf

 

82.     Quand le verbe d’Allah déferlera sur eux,

nous ferons sortir de terre

la Bête qui leur parlera.

Voici, les humains sont

incertains de nos Signes.

 

83.     Le Jour où nous réunirons, dans chaque patrie,

la foule de ceux qui niaient nos Signes,

ils seront divisés

 

84.     jusqu’à ce qu’ils reviennent à Lui.

Il dira: « Vous avez nié nos Signes,

vous ne les avez pas embrassés avec science.

Qu’étiez-vous donc à faire ? »

 

85.     Le verbe déferlera contre eux

parce qu’ils auront fraudé,

et ils se tairont.

 

86.     Ne le voient-ils pas ?

Nous mettons la nuit pour qu’ils se reposent

et le jour pour l’illumination.

Voici en cela un Signe

pour un peuple qui adhère !

 

87.     Le Jour où il sera soufflé du cor,

ils seront terrifiés,

ceux des ciels et de la terre,

excepté ceux qu’Allah agréera

Tous viendront à Lui en s’humiliant.

 

88.     Tu verras les montagnes que tu penses immobiles

tournoyer comme des nuages,

un fait d’Allah par qui tout existe.

Le voici, Il est informé de ce que vous faites.

 

89.     Qui viendra avec l’excellence

aura pour lui meilleur qu’elle:

loin de l’effroi de ce Jour,

ils seront dans l’Amen.

 

90.     Qui arrive avec le mal

sera, de face, précipité dans le Feu.

Vous ne serez salariés

que pour ce que vous avez fait.

 

91.     Il m’a été ordonné de servir le Rabb, lui seul.

Dans cette ville qu’il a interdite,

tout est à Lui.

Il m’est ordonné d’être parmi les pacifiés

 

92.     et de proclamer l’Appel, al-Qur’ân !

Qui est guidé, est guidé pour lui-même.

À qui se fourvoie, dis:

« Moi, je ne suis qu’un alerteur. »

 

93.     Et dis:

« La Désirance d’Allah !

Il vous fera voir ses Signes,

vous les reconnaîtrez.

Ton Rabb n’est pas inattentif

à ce que vous faites. »

 

 

SOURATE 28.

 

LE RÉCIT

AL-QASAS

 

Cette vingt-huitième sourate, la quarante-neuvième dans l’ordre chronologique traditionnel, a été proclamée à La Mecque, sauf le verset 85 qui le fut pendant l’hégire vers Médine, à Juhfa, et les versets 52 à 55 qui sont médinois. Son titre Al-Qasas, le Récit, vient du verset 29.

 

Ses quatre-vingt-huit versets sont consacrés à la jeunesse de Mûssa, à son mariage et à sa mission (3-70); le Récit se conclut par une célébration d’Allah, maître de la vie, de la mort et de la Résurrection (71-75); l’histoire de Qârûn-Coré, allusive aux ennemis du Nabi, permet de nouvelles exhortations à l’amen d’Allah, l’Unique.

 

Sourate 28.

 

LE RÉCIT

AL-QASAS

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     T. S. M. Tâ’. Sîn. Mîm.

 

2.     Voici un Signe de l’Écrit distinct.

 

3.     Nous proclamons sur toi

une partie de l’histoire

de Mûssa et de Pharaon,

avec vérité, pour le peuple qui adhère.

 

4.     Voici, Pharaon, souverain de sa terre,

avait réparti ses tentes en les séparant.

Il en affaiblit une partie,

en égorge les fils,

n’épargnant que leurs femmes.

Voilà, c’était un destructeur.

 

5.     Or nous voulions favoriser

ceux qu’il affaiblissait sur terre,

les prendre pour imams,

les prendre pour héritiers,

 

6.     les établir sur terre

et faire voir à Pharaon,

à Hamân et à leurs troupes,

ce pourquoi ils tremblaient d’eux.

 

7.     Nous révélons à la mère de Mûssa:

« Oui, allaite-le

et quand tu craindras pour lui,

jette-le sur la mer:

ne crains rien, ne t’afflige pas.

Nous te le rendrons:

il sera parmi les Envoyés.

 

8.     La tente de Pharaon le recueille

afin qu’il devienne

leur affligeant ennemi.

Voici, Pharaon, Hamân et leurs troupes

étaient des coupables. »

 

9.     La femme de Pharaon dit:

« Il est la fraîcheur

de mes yeux et des tiens !

Ne le tuez pas !

Peut-être nous profitera-t-il,

ou bien le prendrons-nous pour enfant ? »

Mais ils ne pressentent rien.

 

10.     La mère de Mûssa a un vide en ses entrailles.

Elle aurait risqué de se manifester,

si nous n’avions affermi son coeur,

pour qu’elle soit parmi les adhérents.

 

11.     Et elle dit à sa soeur: « Suis-le. »

Elle l’observe à l’écart,

mais ils ne pressentent rien.

 

Moitié du Hizb Trente-neuf

 

12.     Nous avions interdit pour Mûssa

le lait des nourrices.

La soeur dit:

« Vous indiquerais-je une maison ?

Cette tente s’en chargera pour vous:

ils s’attacheront à lui ? »

 

13.     Nous le rendrons à sa mère

pour rafraîchir ses yeux,

et qu’elle ne s’afflige plus:

sache que la promesse d’Allah est sincère.

Pourtant, la plupart ne le savent pas.

 

14.     Quand il atteint sa puberté,

en pleine force,

nous lui donnons sagesse et science.

Nous rétribuons ainsi les excellents.

 

15.     Il entre dans la ville pour un temps

à l’insu de ses tentes.

Il y trouve deux hommes qui s’entre-tuent,

celui-ci de sa faction, l’autre de ses ennemis.

Celui de sa faction appelle au secours,

contre son ennemi.

Mûssa le transperce et l’achève.

Il dit: « C’est l’oeuvre du Shaïtân:

le voici, c’est un ennemi,

un fourvoyeur évident ! »

 

16.     Il dit: « Mon Rabb,

je me suis moi-même lésé:

soit clément pour moi.

Il est clément pour lui.

Le voici, lui, le Clément, le Matriciel ».

 

17.     Mûssa dit: « Mon Rabb,

par ce dont tu me combles,

je ne serais jamais le soutien d’un criminel. »

 

18.     Il veille dans la ville, craintif, aux aguets,

quand celui qu’il avait secouru, la veille,

l’appelle à l’aide.

Mûssa lui dit: « Tu es un fieffé dévoyé. »

 

19.     Quand il veut frapper leur ennemi commun,

celui-ci dit: « Ô Mûssa,

veux-tu me tuer comme l’homme

que tu as tué hier ?

Veux-tu être un tyran sur terre ?

Ne veux-tu pas être un réformateur ? »

 

20.     Un homme vient de l’extrémité

de la ville, en courant.

Il dit: « Ô Mûssa !

Voici, le Conseil a ordonné de te tuer.

Fuis, me voici, je suis pour toi de bon conseil ! »

 

21.     Mûssa part de là, craintif, aux aguets.

Il dit: « Ô mon Rabb,

sauve-moi d’un peuple de criminels. »

 

22.     Quand il fait face à Madyan, il dit:

« Mon Rabb me guide peut-être

sur un sentier harmonieux. »

 

23.     Quand il descend à l’eau, en Madyan,

il y trouve un groupe d’hommes

qui abreuvent le bétail,

et il trouve aussi deux femmes à l’écart.

Il dit: « Que vous arrive-t-il ?

Elles disent: « Nous n’abreuvons

jamais notre troupeau

avant que les bergers ne se retirent:

notre père est très vieux. »

 

24.     Il l’abreuve pour toutes les deux,

puis il se retire à l’ombre, et dit:

« Mon Rabb, me voici,

veuille faire descendre vers moi

le bien que je souhaite. »

 

25.     L’une des deux vient vers lui,

marchant timidement.

Elle dit: « Voici, mon père t’appelle

pour te récompenser d’avoir abreuvé nos bêtes. »

Quand Mûssa vient vers lui

et le lui raconte, le père dit:

« Ne crains rien.

Tu seras sauvé d’un peuple frauduleux. »

 

26.     L’une des deux dit:

« Ô mon père, engage-le.

Voici, il est le meilleur

que tu pourrais engager, fort et sûr. »

 

27.     Le père dit: « Je voudrais

que tu te maries à l’une de mes deux filles,

à condition que tu sois mon salarié

durant huit pèlerinages.

Si tu complètes à dix ans,

ce sera de ton plein gré.

Je ne pèserai pas sur toi en cela.

Si Allah le veut, tu me trouveras

intègre avec toi. »

 

28.     Mûssa dit: « C’est conclu entre nous.

Quel que soit mon terme,

je ne le violerai pas.

Allah sera le garant

de ce que nous avons dit. »

 

Trois quarts du Hizb Trente-neuf

 

29.     Quand Mûssa achève son terme,

il repart avec ses tentes.

Il aperçoit du côté du Mont un feu.

Il dit à ses tentes:

« Restez. Me voici, j’aperçois un feu.

Peut-être vous en apporterai-je une information,

ou bien une braise de ce feu.

Peut-être vous en réchaufferez-vous. »

 

30.     Quand il parvient là, de l’arbre,

il est appelé,

du côté de l’Oued, à droite,

dans la Vallée bénie:

« Ô Mûssa, me voici, Moi,

Allah, le Rabb des univers.

 

31.     Jette ton bâton !

Quand il voit celui-ci s’agiter

comme un Djinn,

il tente de fuir, mais ne le peut:

« Ô Mûssa, vite, ne crains pas,

te voilà parmi les adhérents.

 

32.     Mets ta main sur ton sein,

elle en sortira toute blanche, sans mal.

Serre ton bras contre toi,

contre tout effroi.

Voilà une preuve de ton Rabb

pour Pharaon et son Conseil:

c’est un peuple de dévoyés. »

 

33.     Il dit: « Rabb,

j’ai tué un homme, parmi eux,

et je crains qu’ils ne me tuent.

 

34.     Mon frère Hârûn est plus habile de sa langue:

envoie-le avec moi pour m’aider:

il me réconfortera.

Je crains qu’ils ne me renient. »

 

35.     Il dit: « Nous fortifierons

ton bras par ton frère.

Nous mettrons, en vous deux, un pouvoir.

Ils ne vous toucheront pas.

Par nos Signes,

vous gagnerez, tous les deux

avec ceux qui vous suivront. »

 

36.     Quand Mûssa vient à eux

avec nos Signes évidents,

ils disent: « Qu’est-ce,

sinon une illusoire sorcellerie ?

Nous n’avions entendu

rien de tel de nos premiers pères. »

 

37.     Mûssa dit: « Mon Rabb sait qui vient,

avec la guidance près de lui,

et pour qui est la sanction de la Demeure:

les fraudeurs ne sont pas féconds. »

 

38.     Pharaon dit: « Ohé, le Conseil,

je ne vous connais pas d’Ilah, sauf moi.

Brûle pour moi des briques, ô Hamân,

et fais-moi une tour où je monterai,

peut-être chez l’Allah de Mûssa.

Mais, en moi-même, je suppose qu’il ment ! »

 

39.     Pharaon et ses troupes s’enorgueillissent,

sur terre, mais sans raison:

ils imaginaient que, vers Nous,

ils ne reviendraient jamais !

 

40.     Nous les saisissons, lui et ses troupes,

et Nous les engloutissons dans la mer.

Vois quel est le châtiment des fraudeurs !

 

41.     Nous faisons d’eux des guides

qui conduisent au Feu:

le Jour du Relèvement,

ils ne seront pas secourus.

 

42.     Dans ce monde, l’exécration les poursuit:

le Jour du Relèvement,

ils seront abhorrés.

 

43.     Après avoir exterminé les premiers,

nous avons donné à Mûssa un Écrit,

l’Appel, al-Qur’ân,

pour éclairer les humains,

guidance et matrice.

Peut-être se souviendront-ils ?

 

44.     Tu n’étais pas du côté occidental

quand nous avons dicté l’ordre à Mûssa,

tu n’étais pas l’un des témoins.

 

45.     Cependant, nous avons suscité

des générations dont la vie s’est prolongée.

Tu ne séjournais pas aux tentes de Madyan

pour leur communiquer nos Signes,

mais cependant nous les leur avions envoyés.

 

46.     Tu n’étais pas sur le flanc du Mont

quand nous avons interpellé Mûssa.

Cependant, c’était une grâce de ton Rabb

d’alerter un peuple auquel

aucun alerteur n’était venu avant toi.

Peut-être se souviendront-ils ?

 

47.     Pourtant, quand un malheur les frappe

en ce que leurs mains présentent, ils disent:

« Notre Rabb,

pourquoi ne nous as-tu pas donné d’envoyé ?

Nous suivrions tes Signes

et serions parmi les adhérents. »

 

48.     Mais quand, de chez Nous,

la vérité leur parvient, ils disent:

« Pourquoi n’a-t-il pas reçu ce qu’avait Mûssa ? »

Mais jadis n’ont-ils pas effacé ce qu’avait Mûssa ?

Ils disaient: « Ces deux

sont des sorciers, des complices ! »

Ils disaient: « Nous n’en croyons rien ! »

 

49.     Dis: « Donnez un Écrit de chez Allah,

qui guidera mieux que ces deux-là.

Je le suivrai, si vous êtes sincères. »

 

50.     S’ils ne te répondent pas,

sache qu’ils suivent leurs passions.

Mais qui est plus fourvoyé

que l’esclave de ses passions

sans guidance d’Allah ?

Voici, Allah ne guide pas

le peuple des fraudeurs.

 

Hizb Quarante

 

51.     Nous lui avons transmis le verbe.

Peut-être s’en souviendront-ils ?

 

52.     Ceux à qui nous avions donné jadis l’Écrit,

y adhèrent.

 

53.     Quand il leur est communiqué, ils disent:

« Nous y adhérons, c’est la vérité de notre Rabb !

Nous étions, bien avant, des pacifiés, muslimûna.

 

54.     Les voilà, ils recevront leur salaire deux fois,

parce qu’ils auront persévéré,

et répondu au mal par le bien,

distribuant ce dont nous les avons pourvus.

 

55.     Quand ils entendent des railleries,

ils s’en écartent

et disent: « À nous nos oeuvres,

à vous vos oeuvres !

Paix sur vous !

Nous n’agréons pas les ignares.

 

56.     Te voilà, tu ne guides pas celui que tu aimes,

mais Allah guide qui Il veut.

Il connaît les guidés. »

 

57.     Ils disent: « Si nous suivions avec toi la guidance

nous serions expulsé de notre terre ! »

N’avons-nous pas établi pour eux

un Lieu interdit dans l’amen,

qui attire des fruits de toutes sortes,

une provende de Notre part ?

Cependant, pour la plupart, ils ne savent pas.

 

58.     Nous avons exterminé de nombreuses cités,

à la vie excessive.

Leurs habitations sont maintenant inhabitées ou presque.

Nous sommes leurs héritiers.

 

59.     Ton Rabb n’exterminera pas une cité

avant d’avoir suscité pour elle un envoyé

afin de lui communiquer nos Signes.

Nous n’exterminons pas une cité,

si ses tentes ne fraudent pas.

 

60.     Ce qui vous est donné,

c’est de jouir de la vie,

de ce monde et de sa beauté.

Mais ce qui est de chez Allah

est meilleur et plus durable.

Ne discernerez-vous pas ?

 

61.     Celui à qui nous promettons

une excellence qui s’accomplit

est-il comme celui

à qui nous donnons jouissance

de la vie de ce monde ?

Au Jour du Relèvement,

qui sera présent ?

 

62.     Le Jour de leur Appel, Allah dira:

« Où sont mes associés,

ceux que vous invoquiez ? »

 

63.     Ceux contre qui le verbe se vérifie diront:

« Notre Rabb, ceux que nous avons abusés,

nous les avons abusés parce que nous étions abusés.

Nous sommes innocents devant toi

du fait qu’ils nous servaient ! »

 

64.     Il sera dit: « Implorez vos associés. »

Ils les imploreront,

mais ils ne leur répondront pas.

Ils verront le supplice.

Ah, s’ils étaient guidés !

 

65.     Le Jour où Il les appellera, Il dira:

« Qu’avez-vous répondu aux envoyés ? »

 

66.     Ce Jour-là, les inspirés seront aveuglés pour eux.

Ils ne les questionneront plus.

 

67.     Celui qui fait Retour, adhère, intègre,

sera peut-être parmi les féconds.

 

68.     Ton Rabb crée ce qu’il veut:

il choisit ce qui est le meilleur.

Louange à Allah,

souverain au-dessus de ce qu’ils lui associent.

 

69.     Ton Rabb sait ce que recèlent leurs poitrines,

et ce qu’ils divulguent.

 

70.     Lui, Allah, pas d’Ilah sauf Lui.

À lui, la Désirance,

en la première vie et dans l’Autre

À Lui le jugement !

À Lui, vous reviendrez !

 

71.     Dis:

« Voyez-vous, si Allah vous mettait

dans une nuit permanente

jusqu’au Jour du Relèvement,

quel Ilah sauf Allah

vous donnerait-il la lumière ?

N’entendrez-vous pas ? »

 

72.     Dis:

« Voyez-vous, si Allah vous mettait dans un Jour permanent

jusqu’au Jour du Relèvement,

quel Ilah sauf Allah

vous donnerait-il la nuit pour vous reposer ?

Ne voyez-vous pas ? »

 

73.     Par sa grâce, il met sur vous la nuit et le jour

pour que vous vous reposiez

ou que vous cherchiez ses bienfaits.

Ne le reconnaîtriez-vous pas ?

 

74.     Ce Jour, il les appellera et dira:

« Où sont mes associés,

ceux que vous invoquiez ?

 

75.     Nous susciterons un témoin en chaque peuple

et nous dirons: « Apportez vos preuves. »

Ils sauront que la vérité est à Allah:

ce qu’ils inventent s’écartera d’eux.

 

Quart du Hizb Quarante

 

76.     Voici, Qârûn, du peuple de Mûssa,

mais il déviait contre lui:

nous lui avions donné tant de trésors

qu’une forte troupe en détenait ses clés.

 

77.     Poursuis en ce qu’Allah t’a donné,

la demeure, l’Autre,

mais n’oublie pas ta part de ce monde.

Excelle comme Allah excelle pour toi.

Ne veuille pas la corruption, sur terre:

voici, Allah n’aime pas les corrompus.

 

78.     Qârûn dit: « Ce que j’ai,

est le fruit de ma science ! »

Ne sait-il pas qu’Allah a exterminé

avant lui des générations plus puissantes que lui

en force et plus nombreuses ?

Mais les coupables ne seront pas interrogés

sur leurs crimes !

 

79.     Il sort, dans ses fastes, contre son peuple.

Ceux qui voulaient la vie de ce monde disent:

« Ah ! Si nous avions reçu ce qui a été donné à Qârûn !

Il possède une fortune grandiose. »

 

80.     Ceux à qui la science est donnée disent:

« Aïe, le Retour d’Allah est meilleur

pour qui adhère et est intègre,

mais ne le rencontrent que ceux qui persévèrent. »

 

81.     Nous l’avons fait engloutir par la terre,

lui et sa demeure.

Pour lui, aucun parti ne pouvait l’aider,

contre Allah,

il était sans aucune aide.

 

82.     Au matin, ceux qui, la veille,

jalousaient sa place disent:

« Allah dispense sa provende

à celui qu’il veut de ses serviteurs. »

Si Allah ne nous favorisait pas,

il nous aurait engloutis.

Les effaceurs ne seront pas féconds !

 

83.     Nous remettons l’Autre demeure

à ceux qui, sur la terre,

fuient toute superbe, toute corruption.

Aux frémissants, la rétribution !

 

84.     Qui vient avec l’excellence,

a pour lui le meilleur.

Mais qui vient avec le mal...

Ceux qui mal agissent

seront salariés pour ce qu’ils faisaient.

 

85.     Celui qui sculpte pour toi

l’Appel, al-Qur’ân,

te ramènera au rendez-vous.

Dis:

« Mon Rabb connaît celui

qui vient avec la guidance,

ou qui est dans un fourvoiement distinct. »

 

86.     Tu n’espérais pas recevoir l’Écrit rencontré par toi,

sinon par grâce de ton Rabb.

Ne sois pas le soutien

des effaceurs d’Allah.

 

87.     Qu’ils ne te détournent pas des Signes d’Allah,

une fois descendus vers toi.

Implore ton Rabb:

ne sois pas parmi les associateurs !

 

88.     Avec Allah, n’implore aucun autre Ilah.

Pas d’Ilah sauf Lui.

Tout périt, sauf sa Face.

À Lui le jugement:

vous reviendrez vers Lui.

 

 

 

SOURATE 29.

 

L’ARAIGNÉE

AL-‘ANKABÛT

 

Cette sourate, la quatre-vingt-cinquième dans l’ordre chronoloqique, est la dernière d’une série qui débute avec la sourate 17: elle illustre les éclosions de l’homme spirituel par des exemples bibliques. L’accent est mis à partir de la sourate 26 sur la lumière qui conduit vers Allah et son Jardin. Les commentaires divergent pour la détermination de son origine, médinoise pour quelques-uns, mekkoise selon presque tous, en ses soixante-neuf versets.

 

L’introduction (1-13) est suivie de nouveaux rappels des histoires de Nûh-Noé (14-15), Ibrâhim et Lût (16-35), Shu‘aïb, ‘Âd, Thamûd, Qârûn, Pharaon (36-44). Un pathétique appel aux Maîtres de l’Écrit (45-49) se fonde sur une nouvelle proclamation de l’origine divine de la Parole descendue des ciels (50-52). La sourate s’achève sur l’évocation des châtiments réservés aux criminels (53-55 et 65-69), tandis que les serviteurs d’Allah sont promis au Paradis (56-58).

 

Son titre, l’Araignée, est pris au verset 41.

 

Sourate 29.

 

L’ARAIGNÉE

AL-‘ANKABÛT

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Quarante

 

1.     A. L. M. Alif. Lâm. Mîm.

 

2.     Les humains comptent-ils

être libérés de toute épreuve,

s’ils disent: « Nous adhérons » ?

 

3.     Nous avons éprouvé

ceux qui étaient avant eux:

Allah connaît ceux qui sont sincères,

il connaît les menteurs.

 

4.     Ceux qui font le mal

espèrent-ils nous gagner de vitesse ?

Leur jugement est vicié !

 

5.     À qui espère rencontrer Allah,

la sanction d’Allah arrive,

lui, l’Entendeur, le Savant.

 

6.     Qui lutte, lutte pour lui-même.

Voici, Allah, magnanime pour les univers.

 

7.     Nous effacerons les méfaits,

de ceux qui adhèrent et sont intègres:

nous les récompensons par plus d’excellence

qu’ils n’en faisaient.

 

8.     Nous enjoignons à l’humain

la générosité envers ses deux parents.

S’ils luttent contre toi

pour que tu m’associes

à ce que tu ne connais pas,

ne leur obéis pas.

À votre arrivée, je vous informerai

de ce que vous faisiez.

 

9.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

nous les ferons pénétrer parmi les intègres.

 

10.     Parmi les humains, certains disent:

« Nous adhérons à Allah »,

mais, quand ils sont affligés par Allah,

ils prennent l’épreuve humaine

comme un supplice d’Allah.

Si un secours vient de ton Rabb,

ils disent: « Nous sommes avec vous ! »

Allah connaît ce qui est au sein des univers.

 

11.     Allah connaît ceux qui adhèrent,

et il connaît les fourbes.

 

12.     Ceux qui effacent disent à ceux qui adhèrent:

« Suivez notre sentier: nous porterons vos fautes. »

Mais ils ne portent rien d’autre

que leurs propres crimes.

Ce sont des menteurs.

 

13.     Ils porteront leurs faix

et d’autres faix avec leurs faix:

au Jour du Relèvement, il leur sera demandé

ce qu’ils inventaient.

 

14.     Ainsi, nous avons envoyé Nûh à son peuple.

Il reste avec eux mille années,

moins cinquante ans.

Le déluge les prend:

ils étaient des fraudeurs.

 

15.     Nous les sauvons avec les occupants du navire,

et nous le mettons en Signe pour les univers.

 

16.     Et Ibrâhim, quand il dit à son peuple:

« Servez Allah, frémissez de Lui. »

 

17.     Mais vous servez des idoles en dehors d’Allah,

vous fabriquez de la fausseté.

Voici, ceux que vous servez, en dehors d’Allah,

ne vous procurent pas de subsistance.

Recherchez la provende chez Allah,

servez-le, remerciez-le:

vous reviendrez à Lui.

 

18.     Si vous niez, des matries niaient avant vous:

Le message distinct incombe à l’envoyé seul.

 

19.     Ne voient-ils pas comment Allah

commence la création

puis la renouvelle ?

Voici, pour Allah, cela est aisé.

 

20.     Dis:

« Marchez sur terre,

voyez comment Il a commencé la création. »

 

21.     Allah donnera ensuite

la seconde naissance, l’Autre:

Allah puissant sur tout,

Il supplicie qui Il veut,

Il matricie qui Il veut.

Vous serez ramenés à Lui.

 

22.     Vous n’empêcherez rien

sur la terre ni dans les ciels.

Pour vous, sauf Allah,

il n’est pas d’allié ni de secours.

 

23.     Ceux qui effacent les Signes d’Allah

et sa Rencontre,

désespèrent de mes grâces:

ceux-là auront un supplice terrible !

 

24.     La réponse de son peuple n’est que de dire:

« Tuez-le ou brûlez-le ! »

Mais Allah le sauve du feu:

Voici, en cela, un Signe

pour le peuple des adhérents.

 

25.     Il dit: « Vous n’avez pris d’idoles,

en dehors d’Allah,

que par attachement à la vie de ce monde.

Mais au Jour du relèvement,

vous vous renierez les uns les autres.

Votre lieu sera le Feu:

vous vous exécrerez les uns les autres.

Vous serez sans aide. »

 

Trois quarts du Hizb Quarante

 

26.     Lût adhère à Lui et dit:

« Me voici, j’émigre vers mon Rabb,

et Le voici, Lui, le Puissant, le Sage. »

 

27.     Nous lui offrons Is’hâq et Ya‘qûb.

Nous donnons à leur descendance

l’Inspiration et l’Écrit.

Nous lui donnons son salaire en ce monde:

dans l’Autre, il est parmi les intègres.

 

28.     Lût, quand il dit à son peuple:

« Vous voici, vous en venez à la perversion.

Vous êtes, plus que tous,

les pionniers des univers.

 

29.     Voici vous vous donnez à des hommes,

vous coupez les routes,

vouant votre rassemblement à l’aliénation ! »

Mais la réponse de son peuple n’est que de dire:

« Donne-nous le supplice d’Allah

si tu es véridique ! »

 

30.     Il dit: « Rabb,

aide-moi contre ce peuple dévoyé. »

 

31.     Quand nos envoyés viennent

vers Ibrâhim avec l’annonce,

ils disent: « Nous voici,

nous détruirons les tentes de cette cité,

ces tentes criminelles. »

 

32.     Ibrâhim dit: « Lût est là. »

Ils disent: « Nous savons qui est là.

Nous le sauverons, avec ses tentes,

sa femme exceptée:

elle était parmi les retardataires. »

 

33.     Quand nos Envoyés viennent à Lût,

il les presse et les serre dans ses bras.

Ils disent: « Ne crains pas, ne t’afflige pas.

Voici, nous te sauverons avec tes tentes,

sauf ta femme:

elle était parmi les retardataires. »

 

34.     Nous faisons descendre

contre les tentes de cette cité

un cataclysme du ciel

parce qu’ils sont dévoyés.

 

35.     Nous ferons d’elle un Signe distinct,

pour un peuple qui discerne.

 

36.     À Madyan, leur frère Shu‘aïb dit:

« Ô mon peuple, servez Allah,

attendez-vous au Jour, l’Autre:

ne persécutez pas la terre en corrupteurs. »

 

37.     Ils le renient. Le cataclysme les prend.

Au matin, ils gisent dans leurs demeures.

 

38.     Et les ‘Âd et les Thamûd:

cela transparaît pour vous

d’après leurs habitations.

Le Shaïtân maquillait pour eux leurs actions.

Quand ils voulaient être clairvoyants,

il les détournait du sentier.

 

39.     Et Qârûn et Pharaon et Hamân !

Ainsi Mûssa vient à eux avec les Signes.

Ils s’enflent sur terre,

mais ne nous échappent pas.

 

40.     Nous les prenons tous dans leurs crimes.

Parmi eux, contre certains,

nous envoyons une tornade;

et parmi eux, certains,

une clameur les prend;

et parmi eux, certains,

nous les engloutissons en terre;

et parmi eux, certains,

nous les noyons.

Allah ne les lésait pas.

ils se lésaient eux-mêmes.

 

41.     Ceux qui prennent,

en dehors d’Allah, des protecteurs

sont à l’exemple de l’araignée

qui tisse sa maison.

Or la plus fragile des maisons

est la maison de l’araignée.

S’ils savaient !

 

42.     Voici, Allah le sait:

ce qu’ils implorent, en dehors de Lui,

n’est rien: lui, l’Intransigeant, le Sage.

 

43.     Ces exemples, nous les donnons aux humains,

mais ne les discernent que ceux qui savent.

 

44.     Allah crée les ciels et la terre dans la vérité.

Voilà un Signe pour les adhérents.

 

45.     Proclame ce qui t’est révélé de l’Écrit,

élève la prière.

Voici, la prière éloigne

de la perversité, de l’aliénation.

La Mémoire d’Allah est plus grande:

Allah sait ce que vous fabriquez.

 

Fin du Djûz Vingtième

 

Djûz Vingt et unième

 

Hizb Quarante et un

 

46.     Ne discutez avec les tentes de l’Écrit

que de la manière la meilleure,

sauf avec ceux d’entre eux qui fraudent.

Dites: « Nous adhérons à ce qui est descendu pour nous

et à ce qui est descendu pour vous.

Notre Ilah, comme votre Ilah, est unique.

Nous sommes, pour Lui, des pacifiés, muslimûna.

 

47.     Ainsi nous avons fait descendre sur toi l’Écrit.

Ceux à qui nous avons donné l’Écrit y adhèrent.

Certains parmi eux adhèrent à Lui.

Ceux qui récusent nos Signes

sont des effaceurs d’Allah.

 

48.     Tu ne proclamas pas d’Écrit avant celui-ci,

tu n’en traçais pas de ta droite:

les imposteurs ne sont pas fermes.

 

49.     Bien plus, ce sont des Signes distincts

dans la poitrine

de ceux à qui la science a été donnée.

Ne récusent nos Signes que les fraudeurs.

 

50.     Ils disent: « Si seulement des Signes descendaient

sur lui de son Rabb ! »

Dis:

« Les Signes ne viennent que d’Allah.

Je ne suis qu’un alerteur distinct. »

 

51.     Ou bien ne leur suffit-il pas que nous fassions

descendre sur toi l’Écrit proclamé pour eux ?

Voici, en cela, matrice et mémoire

sont pour un peuple qui adhère.

 

52.     Dis:

« Entre nous, Allah suffit comme témoin.

Il connaît ce qui est

dans les ciels et sur la terre.

Ceux qui adhèrent à l’inanité,

mais effacent Allah, sont perdants. »

 

53.     Ils te demandent de précipiter

l’Heure du supplice.

S’il n’était pas à terme fixé,

le supplice serait déjà venu à eux

sans qu’ils le pressentent.

 

54.     Ils te demandent de hâter le supplice.

Voici, la Géhenne encercle les effaceurs !

 

55.     Ce Jour, le supplice les engloutira,

au-dessus d’eux et sous leurs pieds.

Il dira: « Goûtez ce que vous faisiez. »

 

56.     Ô mes serviteurs, vous qui adhérez,

voici, ma terre est vaste: servez-moi.

 

57.     Tout être goûte la mort,

ensuite vous reviendrez vers nous.

 

58.     Ceux qui adhèrent et sont intègres,

nous les installons dans les salons du Jardin

sous lesquels courent les fleuves en pérennité,

récompense du ravissement des ouvriers.

 

59.     Ceux qui persévèrent

et s’abandonnent à leur Rabb,

 

60.     de nombreux animaux ne pourraient

se charger de leur provende.

Allah les pourvoit et vous aussi,

lui, l’Entendeur, le Savant.

 

61.     Voici, si vous leur demandez:

« Qui a créé les ciels, la terre,

et soumis le soleil et la lune ? »

ils disent: « Allah ! »

Mais voici, pourquoi se dupent-ils ?

 

62.     Allah dispense sa provende à qui il veut

de ses serviteurs, largement ou chichement:

Allah savant en tout.

 

63.     Si tu leur demandes:

« Qui fait descendre l’eau du ciel,

revivifiant la terre après sa mort ? »

Ils disent: « Allah ! »

Dis:

« La Désirance d’Allah ! »

Mais la plupart ne discernent pas.

 

64.     Qu’est-elle, cette vie du monde,

sinon un divertissement, un jeu ?

La demeure, l’Autre, est Vivacité.

S’ils le savaient !

 

65.     Quand ils montent en felouque,

ils implorent Allah, et ils payent,

mais, quand nous les ramenons

sur le continent,

les voilà à s’associer à leurs idoles.

 

66.     Ils effacent ce que nous leur donnons

et ils se réjouissent !

Mais bientôt ils sauront !

 

67.     Ou bien ne le voient-ils pas ?

Nous avons institué

une Mosquée interdite, dans l’Amen,

tandis que les humains

tout autour se font dépouiller.

Adhèrent-ils à l’inanité,

effacent-ils les ravissements d’Allah ?

 

68.     Qui fraude davantage

que celui qui imagine

un mensonge contre Allah,

ou nie la vérité quand elle vient à lui ?

N’est-il pas dans la Géhenne

de séjour pour les effaceurs d’Allah ?

 

69.     Ceux qui luttent pour nous,

nous les guidons sur nos sentiers.

Voici, Allah est avec ceux qui excellent.

 

 

SOURATE 30.

 

LES « ROMAINS »

AR-RÛM

 

Les soixante versets de cette sourate, la quatre-vingt-quatrième dans l’ordre chronologique traditionnel, ont été proclamés à La Mecque, à l’exception de quelques versets d’origine médinoise.

 

Elle tire son titre du verset 2. Ces « Romains » sont en fait les Byzantins, connus en Orient en tant que « Romains » pour leur liens historiques avec l’Empire. La défaite des Byzantins évoquée au verset 2 serait celle qu’ils ont subie devant les Perses qui avaient envahi la Syro-Palestine vers 613-614. Une autre lecture de ce verset donnerait la victoire aux « Romains ». Si tel était le cas, il s’agirait des victoires remportées par Héraclius contre les Perses, en 624.

 

Mais, contre les « Romains », les sympathies arabes vont aux Perses, et l’exégèse traditionnelle voit dans ce texte une prophétie (ou une célébration) de la défaite des Tentes de l’Écrit – les Byzantins – devant les zoroastriens. La revanche des « Romains », souhaitée par le parti arabe qui leur était favorable, survient lorsque Héraclius les écrase en 624.

 

Sourate 30.

 

LES « ROMAINS »

AR-RÛM

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Quart du Hizb Quarante et un

 

1.     A. L. M. Alif. Lâm. Mîm

 

2.     Vaincus, les « Romains »,

 

3.     aux confins de notre terre !

Mais eux, par la suite,

les vaincront, après avoir été vaincus,

 

4.     dans quelques années.

l’ordre appartient À Allah,

avant comme après: en ce jour,

les adhérents se réjouissent

 

5.     de l’aide d’Allah. Il aide qui il veut.

Lui, l’Intransigeant, le Matriciel.

 

6.     Promesse d’Allah:

Allah ne change pas sa promesse !

Pourtant, la plupart des humains ne le savent pas.

 

7.     Ils connaissent l’envers de la vie de ce monde,

mais ils sont inattentifs à l’Autre.

 

8.     Ne méditent-ils pas en eux-mêmes ?

Allah a créé les ciels et la terre

et ce qui est entre les deux,

avec la seule vérité, pour un temps déterminé.

Mais la plupart des humains effacent

la rencontre de leur Rabb.

 

9.     Ne marchent-ils pas sur terre ?

Qu’ils contemplent le châtiment

de ceux qui étaient avant eux,

plus puissants qu’eux-mêmes,

ils avaient soulevé la terre

et l’avaient peuplée

davantage qu’eux-mêmes.

Des envoyés étaient venus

à eux avec les Signes:

Allah ne les lésait pas.

mais ils se lésaient eux-mêmes.

 

10.     C’est ensuite le châtiment

de ceux qui font le mal

et nient les Signes d’Allah:

ils s’en raillaient.

 

11.     Allah commence la création puis la renouvelle;

ils reviennent ensuite vers Lui.

 

12.     Le jour où l’Heure surgira,

les coupables seront muets.

 

13.     Ils n’auront pas d’intercesseurs chez leurs associés.

Ils effaceront leurs associés.

 

14.     Le jour où l’Heure surgira,

ce jour-là ils se diviseront.

 

15.     Ceux qui adhèrent et sont intègres

s’extasieront dans les pâturages.

 

16.     Ceux qui effaçaient,

niaient nos Signes et la Rencontre, l’Autre:

les voilà présents au supplice !

 

17.     Louange à Allah, soir et matin.

 

18.     À Lui la Désirance,

aux ciels et sur la terre,

au crépuscule et à midi !

 

19.     Il sort le vivant du mort,

il sort le mort du vivant,

il ravive la terre après sa mort:

ainsi serez-vous arrachés à vos tombes.

 

20.     Parmi Ses Signes,

il vous crée d’une poussière,

et vous vous répandez en êtres charnels.

 

21.     Parmi Ses Signes,

il crée pour vous, prises de vous-mêmes,

des épouses, pour que vous demeuriez

auprès d’elles:

il met entre vous une affection matricielle.

Voilà des Signes pour un peuple qui médite.

 

22.     Parmi Ses Signes,

Il crée les ciels et la terre,

la variété de vos langues et de vos couleurs,

des Signes pour ceux qui savent.

 

23.     Parmi Ses Signes,

voici votre sommeil, nuit et jour:

il se complaît en vous par ses grâces.

Voilà des Signes pour un peuple qui entend.

 

24.     Parmi Ses Signes, il vous fait voir l’éclair,

dans l’effroi, mais avec l’espoir aussi

de voir descendre l’eau du ciel

pour ressusciter la terre morte:

Voilà des Signes pour un peuple qui discerne.

 

25.     À Ses Signes, les ciels et la terre

se dresseront sur son ordre:

quand il vous convoquera

vous resurgirez soudain de terre !

 

26.     À Lui, ceux des ciels et de la terre.

Tous sont à Lui et ils l’adorent !

 

27.     Lui, Il a commencé la création

et la renouvelle encore:

cela est facile pour Lui.

À Lui, l’exemple suprême,

dans les ciels et sur la terre,

Lui, le Puissant, le Sage.

 

28.     Il vous donne un exemple pris en vous-mêmes:

avez-vous, parmi les esclaves

que votre droite maîtrise,

des associés à ce dont nous vous pourvoyons,

et dont vous seriez les égaux ?

Les craignez-vous comme ils vous craignent ?

Nous distinguons ainsi les Signes

pour un peuple qui discerne.

 

29.     Pourtant, ceux qui fraudent

obéissent à leurs passions, sans savoir.

Qui guiderait ceux qu’Allah fourvoie ?

Pour ceux-là, pas de secours.

 

30.     Relève ta face en fervent.

Par la fente d’Allah que fendent les humains,

n’altérez pas la création d’Allah:

voilà la créance de rectitude.

Pourtant, la plupart des hommes ne savent pas.

 

Moitié du Hizb Quarante et un

 

31.     Revenez à Lui, frémissez de Lui.

Élevez la prière, ne soyez pas des associateurs,

 

32.     de ceux qui scindent leurs devoirs et sont sectaires,

chaque parti se réjouissant de ce qu’il a en mains.

 

33.     Quand un malheur touche les humains,

ils implorent leur Rabb, revenant à Lui.

Puis, quand il leur fait goûter à ses bienfaits,

certains d’entre eux

associent leurs idoles à leur Rabb,

 

34.     effaçant ce que nous leur avions donné.

Réjouissez-vous: bientôt vous saurez.

 

35.     Avons-nous fait descendre sur eux un pouvoir

qui leur parle de ce qu’ils lui associent ?

 

36.     Quand nous faisons goûter aux hommes

de nos grâces, ils s’en réjouissent.

Mais, quand survient le malheur

que forgent leurs mains,

ils se désolent alors.

 

37.     Ou bien ne le voient-ils pas ?

Allah dispense ou rationne sa provende

à qui il veut:

voilà des Signes pour le peuple qui adhère.

 

38.     Donne leur dû aux parents,

au pauvre, au voyageur:

c’est le meilleur pour ceux

qui veulent la face d’Allah,

eux, les féconds.

 

39.     Ce que vous prêtez à intérêt pour profiter

des biens d’autrui

ne prospère pas chez Allah.

Ce que vous donnez en dîmes

est agréé en face d’Allah.

Voilà ce qui double votre bien.

 

40.     Allah vous crée, vous pourvoit,

vous fait mourir, puis vous ressuscite.

Lequel de ceux que vous lui associez

pourrait faire cela pour vous ?

Lui, louangé, sublime,

au-dessus de ce qu’ils lui associent.

 

41.     La corruption s’adosse

contre le continent et la mer

née de ce qu’acquiert la main des hommes.

Allah leur fera goûter une part de ce qu’ils font.

Peut-être reviendront-ils ?

 

42.     Dis:

« Marchez sur la terre,

voyez les châtiments du passé:

la plupart des hommes sont des associateurs. »

 

43.     Élève ta face vers la Créance immuable

avant que ne survienne le Jour inéluctable:

par Allah, ce Jour-là, ils se diviseront.

 

44.     Qui efface Allah est effacé par lui,

qui est intègre s’épanouit.

 

45.     Allah salarie de ses grâces:

ceux qui adhèrent et sont intègres.

Le voici, Il n’aime pas les effaceurs.

 

46.     Parmi ses Signes,

voici, il envoie le souffle annonciateur

pour vous faire goûter à ses grâces,

pour que coure la felouque à ses ordres,

pour que vous aspiriez à ses grâces:

peut-être serez-vous reconnaissants ?

 

47.     Ainsi nous avons envoyé avant toi

des Envoyés à leurs peuples:

ils sont venus à eux avec des Signes.

Nous, nous châtions les coupables,

comme il est de notre vérité

d’aider les adhérents.

 

48.     Allah envoie le vent: s’élèvent les nuages,

il les répand dans les ciels,

comme il le veut:

il les amasse

et tu vois l’ondée sourdre de leur sein.

Il en atteint alors

ceux qu’Il veut parmi ses serviteurs,

et ils s’en félicitent.

 

49.     Avant qu’elle ne descende pour eux,

ils étaient consternés.

 

50.     Contemple la trace des bienfaits d’Allah,

Il ravive la terre après sa mort,

voici, Il ressuscite les morts:

Il est puissant sur tout.

 

51.     Si nous envoyons du vent

et qu’ils voient tout jaunir,

aussitôt, les fourvoyés effacent Allah.

 

52.     Voici, tu ne feras pas entendre les morts,

tu ne feras pas entendre une prière à des sourds,

quand ils détalent.

 

53.     Tu ne guideras pas les aveugles

hors de leur fourvoiement,

voici, tu ne feras entendre

nos Signes qu’à ceux

qui adhèrent et sont pacifiés, muslimîn.

 

Trois quarts du Hizb Quarante et un

 

54.     Allah vous crée dans la faiblesse;

après la faiblesse,

il vous donne la force;

après la force,

il transforme la faiblesse en sénescence.

Il crée ce qu’Il décide:

Lui, le Savant, le Puissant.

 

55.     Le jour où surgira l’Heure,

les coupables jureront

n’être demeurés dans leur tombe qu’une heure.

Ainsi seront-ils abusés.

 

56.     Ceux qui ont reçu la science et l’Amen diront:

« Vous êtes restés là, selon l’Écrit d’Allah,

jusqu’au jour de la Résurrection,

mais vous ne le saviez pas. »

 

57.     Ce jour-là, ceux qui fraudaient

ne profiteront pas de leurs prétextes:

ils ne seront pas favorisés.

 

58.     Aussi, dans l’Appel, al-Qur’ân,

nous avons donné aux humains

de nombreux exemples.

Mais quand tu viens à eux avec un Signe,

ceux qui effacent Allah disent:

« Vous n’êtes que des faussaires. »

 

59.     Allah scelle ainsi le coeur de qui ne sait pas.

 

60.     Persévère: voici,

la promesse d’Allah est Vérité.

Ceux qui doutent ne t’ébranleront pas.

 

 

SOURATE 31.

 

LUQMÂN

 

Cette trente et unième sourate, cinquante-septième dans l’ordre chronologique traditionnel, compte trente-quatre versets, d’origine mekkoise, sauf probablement les versets 27, 29 proclamés à Médine. Elle tire son titre du verset 12. Ce Luqmân, le « sage », appartient davantage à la légende qu’à l’histoire. On ignore tout de son époque, de son origine et de sa véritable identité. Il est considéré comme un Arabe méridional, un Nubien ou un Abyssin, roi, prophète, artisan ou esclave. La critique coranique s’efforce de trouver dans les sentences qui lui sont attribuées des parallèles avec celles d’autres héros de l’Antiquité biblique, Salomon, Job, Bala’am ou Tobie; ou païenne, tels Ésope ou un sage africain « noir de peau, aux lèvres épaisses et aux pieds plats ».

 

Sourate 31.

 

LUQMÂN

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. M. Alif. Lâm. Mîm.

 

2.     Voici les Signes de l’Écrit de Sagesse,

 

3.     guidance et matrice des excellents,

 

4.     ceux qui élèvent la prière et donnent la dîme:

ils sont certains de l’Autre monde.

 

5.     Les voilà à la guidance de leur Rabb,

les voilà, eux, les féconds.

 

6.     Parmi les humains,

l’un acquiert une tradition

qui le fourvoie hors du sentier d’Allah,

sans science,

et le saisit de raillerie.

Les voilà, ils auront pour eux

un supplice affligeant.

 

7.     Quand sur lui nos Signes sont proclamés,

suffisant, il s’enfle,

comme s’il ne les entendait pas;

c’est dans ses oreilles, une lourdeur:

elle lui annonce un terrible supplice.

 

8.     Voici, ceux qui adhèrent et sont intègres,

ont pour eux les Jardins du ravissement.

 

9.     Là, en pérennité, la promesse d’Allah est vérité,

Lui, le Puissant, le Sage.

 

10.     Il crée les ciels sans pylônes visibles pour nous.

Il lance à terre des escarpements immobiles,

qui ne branlent pas sur vous.

Il y disperse toutes les bêtes

et y fait descendre l’eau du ciel:

nous y faisons germer toutes les espèces généreuses.

 

11.     Voilà la création d’Allah.

Faites-moi voir ce que créent,

ceux qui, en dehors de Lui,

sont des fraudeurs au fourvoiement distinct.

 

12.     Ainsi nous avons donné à Luqmân la Sagesse:

« Ô remercie Allah.

Qui remercie, remercie pour lui-même;

et qui efface...

voici Allah, magnanime, désirable. »

 

13.     Quand Luqmân dit à son fils, en l’exhortant:

« Ô mon fils, n’associe rien à Allah:

voici, l’association est un crime grandiose.

 

14.     Nous avons recommandé à l’humain ses deux parents:

sa mère l’a porté, fragilité sur fragilité,

jusqu’à son sevrage à deux ans...

Voici, remercie-moi avec tes deux parents:

le devenir est à Moi ! »

 

15.     Mais, s’ils viennent à toi pour que tu m’associes

ce dont tu n’as pas connaissance, ne leur obéis pas.

Accompagne-les dans ce monde selon la coutume.

Suis le sentier de qui revient vers Moi.

Votre retour se fera vers Moi:

je vous aviserai de ce que vous faisiez.

 

16.     Ô mon fils, Allah retiendra

le poids d’un grain de moutarde logé

où que ce soit, dans un rocher,

aux ciels ou sur terre,

Voici, Allah, subtil, informé.

 

17.     Ô mon fils,

élève la prière, ordonne le convenable,

interdis le blâmable, persévère en ce qui t’arrive:

ainsi va l’exécution des ordres.

 

18.     Ne sois pas arrogant envers les humains,

ne marche pas sur terre avec morgue:

voici, Allah n’aime pas tout vantard arrogant.

 

19.     Modère ta marche, tempère ta voix:

la plus bruyante des voix

n’est-elle pas la voix de l’âne ?

 

20.     Ne le voyez-vous pas ? Allah vous soumet

ce qui est dans les ciels et sur la terre,

il répand sur vous ses bienfaits,

apparents ou cachés.

Mais des hommes se querellent au sujet d’Allah,

sans science, sans guidance, sans Écrit lumineux.

 

21.     Quand il leur est dit:

« Suivez ce qu’Allah fait descendre »,

ils disent: « Non ! Nous suivrons

ce que nous avons reçu de nos pères ! »

Mais si le Shaïtân les convoquait

au supplice du brasier ?

 

Hizb Quarante-deux

 

22.     Qui pacifie sa face en Allah,

Lui, l’Excellent, a déjà saisi

l’anse la plus solide:

la sanction des ordres appartient à Allah.

 

23.     Qui efface, que son effaçage ne t’afflige pas:

leur retour se fera vers nous.

Nous les aviserons de ce qu’ils faisaient,

Allah connaît le contenu des poitrines.

 

24.     Nous les laissons se réjouir un peu,

puis nous les acculons au supplice implacable.

 

25.     Si tu leur demandes:

« Qui a créé les ciels et la terre ? »

Ils disent: « Allah. »

Dis: « La Désirance d’Allah ! »

Pourtant, la plupart ne le savent pas.

 

26.     Ce qui est dans les ciels et sur la terre

appartient à Allah.

Voici, Allah, Lui, le Magnanime, le Désirable.

 

27.     Si tous les arbres de la terre était des calames,

et si une mer d’encre était grossie

par sept autres mers,

la parole d’Allah ne l’épuiserait pas

à l’écrire avec.

Voici, Allah, l’Intransigeant, le Sage.

 

28.     Votre création et votre rappel

constituent un seul acte:

voici, Allah, entendeur, voyant.

 

29.     Ne le vois-tu pas ?

Allah fait pénétrer la nuit dans le jour,

il fait pénétrer le jour dans la nuit;

il soumet le soleil et la lune:

tous courent au but fixé.

Voici, Allah est informé de ce que vous faites.

 

30.     Voici, Allah, c’est Lui, la Vérité !

Voici, ce que vous implorez,

sauf Lui, n’est qu’inanité.

Voici, Allah, Lui, le Sublime, le Grand.

 

31.     Ne le vois-tu pas ?

La felouque court sur la mer,

au ravissement d’Allah,

pour vous faire contempler ses Signes:

voici en cela un Signe

pour tout être persévérant, reconnaissant.

 

32.     Quand les vagues les recouvrent,

comme de ténèbres,

ils implorent Allah, lui payant créance.

Mais, quand il les sauve sur le continent,

certains hésitent.

Seuls récusent nos Signes

des êtres inconstants, des effaceurs d’Allah.

 

33.     Ohé, les humains,

frémissez de votre Rabb,

redoutez le jour où un père

ne pourra payer pour son enfant,

où un enfant ne pourra rien payer

pour son père.

Voici, la promesse d’Allah est vérité.

Que la vie de ce monde

ne vous illusionne pas.

Qu’il ne vous illusionne pas sur Allah,

l’Illusionniste !

 

34.     Allah a chez lui la science de l’Heure,

il fait descendre l’ondée,

il sait ce qui est dans les matrices.

Mais nul ne prévoit ce qu’il acquerra demain,

nul ne prévoit en quelle terre il mourra.

Voici, Allah, le Savant, l’Informé.

 

 

SOURATE 32.

 

LA PROSTERNATION

AS-SADJDAT

 

La trente-deuxième sourate de trente versets d’inspiration mekkoise (sauf les versets 16 à 20 probablement révélés à Médine) est la soixante-quinzième dans l’ordre chronologique traditionnel. Elle tire son titre du verset 15, encore que certains l’intitulent Al-Madâdji‘, les Couches, d’après le verset 16.

 

Cette méditation célèbre, avec la gloire d’Allah, le mystère de la création, le mystère du temps et le mystère de la fin du monde, connus par l’homme uniquement de manière symbolique.

 

Sourate 32.

 

LA PROSTERNATION

AS-SADJDAT

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     A. L. M. Alif. Lâm. Mîm.

 

2.     La descente de l’Écrit, nul doute en cela,

vient du Rabb des univers.

 

3.     Diront-ils: « Il l’a inventé ? »

Mais non ! C’est la vérité de ton Rabb,

pour que tu alertes un peuple

à qui aucun alerteur n’était venu, avant toi.

Peut-être seront-ils guidés.

 

4.     Allah a créé les ciels et la terre

avec ce qui est entre les deux ­ en six jours,

puis il s’est assis sur le Trône:

vous n’avez pas, sauf Lui,

de protecteur ou d’intercesseur.

Ne vous souviendrez-vous pas ?

 

5.     Des ciels, Il donne des ordres à la terre:

ceux-ci reviennent à Lui en un jour,

dont la durée est de mille ans,

selon votre comput.

 

6.     Il est le Connaisseur du mystère et du témoignage,

Lui, l’Intransigeant, le Matriciel.

 

7.     Il excelle en tout ce qu’il crée,

Il a commencé à créer l’humain d’argile,

 

8.     puis Il tire sa progéniture

d’une goutte d’un liquide fétide.

 

9.     Il le forme et lui insuffle son souffle.

Il met en vous l’ouïe, la vue, les viscères:

vous êtes peu reconnaissants !

 

10.     Ils disent: « Quand nous serons enfouis en terre,

pourrions-nous devenir une créature nouvelle ? »

Cependant, ils effacent la rencontre de leur Rabb.

 

Quart du Hizb Quarante-deux

 

11.     Dis:

« Le Messager de la mort,

votre allié, vous prendra,

et vous reviendrez à votre Rabb. »

 

12.     Si tu voyais les coupables,

tête courbée, devant leur Rabb:

« Notre Rabb, nous voyons et nous entendons:

ramène-nous sur terre,

nous agirons avec intégrité:

voici, nous sommes convaincus. »

 

13.     Si nous l’avions décidé,

nous aurions donné guidance à tout être.

Mais ma parole se vérifie:

« Je remplis la Géhenne

de Djinns et d’humains, ensemble. »

 

14.     Goûtez de ce que vous aviez oublié,

la rencontre de votre jour que voici.

Nous aussi, nous vous avions oubliés:

goûtez le supplice, en pérennité,

pour ce que vous avez fait.

 

15.     Seuls ceux qui tombent, se prosternent,

adhèrent à nos Signes

et louangent la Désirance de leur Rabb,

ils ne s’enflent pas, quand ils le commémorent.

 

(Prosternation)

 

16.     Flancs arrachés à leurs couches,

ils invoquent leur Rabb dans la crainte et l’espoir:

ils répandent ce dont nous les pourvoyons.

 

17.     Nul ne sait ce que je cache pour eux,

la fraîcheur des yeux,

pour récompense de ce qu’ils faisaient.

 

18.     L’adhérent est-il semblable au criminel ?

Ils ne se valent pas !

 

19.     Ceux qui adhèrent et sont intègres

obtiennent ce Jour-là les Jardins du Refuge,

pour ce qu’ils faisaient.

 

20.     Quant aux criminels, leur refuge est le Feu:

chaque fois qu’ils voudront en sortir,

ils y seront ramenés.

Il leur sera dit: « Goûtez le supplice du Feu,

que vous étiez à nier ! »

 

21.     Nous leur ferons goûter un supplice mineur

avant le supplice majeur.

Peut-être reviendront-ils ?

 

22.     Qui fraude davantage que celui qui a mémoire

des Signes de son Rabb,

et s’en détourne ensuite ?

Nous, nous nous vengeons des coupables.

 

23.     Nous avons donné l’Écrit à Mûssa.

Ne doute pas de la Rencontre:

nous l’avons donné,

pour guidance aux Fils d’Isrâ’îl.

 

24.     Nous leur avons donné des imams,

qui les guident à nos ordres,

quand ils persévèrent,

convaincus par nos Signes.

 

25.     Au Jour du Relèvement,

ton Rabb distinguera parmi eux

ce en quoi ils divergeaient.

 

26.     N’est-ce pas une guidance pour eux ?

Avant eux, nous avons détruit des générations

dont ils foulent les demeures !

Voilà un Signe.

N’entendent-ils pas ?

 

27.     Ou bien ne le voient-ils pas ?

Sur la terre, nous orientons l’eau.

Nous en faisons sortir

les grains dont ils se nourrissent,

eux et leur bétail.

Ne le voient-ils pas ?

 

28.     Ils disent: « À quand cette victoire,

si vous êtes sincères ? »

 

29.     Dis:

« Le jour de la victoire,

ceux qui effacent Allah ne gagneront pas.

Il ne leur sera pas accordé de sursis. »

 

30.     Écarte-toi loin d’eux et sursois.

Ils sont aussi en sursis.

 

 

SOURATE 33.

 

LES PARTISANS

AL-AHZÂB

 

La trente-troisième sourate de soixante-treize versets est la quatre-vingt-deuxième selon l’ordre chronologique traditionnel. Elle doit son titre aux versets 20 et 22. Elle a été proclamée à Médine au printemps 627 et dans les mois qui suivirent.

 

Les partisans dont il est ici question sont les Qurayshites et leurs mercenaires, coalisés avec plusieurs tribus bédouines et avec des juifs de Médine, notamment le clan des Banû Quraïdha, effrayé par les succès et les tendances de l’islam naissant.

 

Contre les effaceurs et les apostats, la communauté nouvelle doit faire corps avec le Prophète inspiré d’Allah (versets 1 à 6). En face de la multitude des ennemis, la victoire ne saurait être donnée que par Allah qui hait les hypocrites et écrase les rebelles (7-35).

 

Sourate 33.

 

LES PARTISANS

AL-AHZÂB

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

Moitié du Hizb Quarante-deux

 

1.     Ohé, le Nabi,

frémis d’Allah,

n’obéis pas aux effaceurs ni aux fourbes,

voici, Allah est savant, sage.

 

2.     Suis ce qui t’est révélé par ton Rabb:

Allah est informé de ce que vous faites.

 

3.     Abandonne-toi à Allah:

il suffit d’Allah en qui s’abandonner !

 

4.     Allah n’a pas mis deux coeurs

au sein de l’homme.

Pour Lui, les épouses que vous répudiez

ne sont pas vos mères.

Pour Lui, les enfants que vous adoptez

ne sont pas vos fils.

Vos dires sont sur votre bouche,

mais Allah dit la vérité,

Il guide sur le sentier.

 

5.     Appelez ces enfants adoptés du nom de leur père,

c’est plus juste devant Allah.

Si vous ne connaissez pas leurs pères,

qu’ils soient vos frères en créance

ou vos protégés.

Il ne sera pas contre vous de griefs

pour vos inadvertances,

mais pour ce que vos coeurs préméditent.

Allah est clément, matriciel.

 

6.     Le Nabi est plus proche des adhérents

qu’ils ne le sont d’eux-mêmes.

Ses épouses sont leurs mères.

Dans l’Écrit d’Allah,

les parents matriciels

sont plus proches entre eux

que ne le sont les adhérents et les émigrants.

À moins que vous ne fassiez

pour vos protégés, ce qui est reconnu,

comme il est prévu dans l’Écrit.

 

7.     Dans leur pacte et le tien,

Nous avons pris les Nabis,

Nûh, Ibrâhim, Mûssa, ‘Issa, fils de Maryam:

nous avons fait avec eux un pacte indissoluble

 

8.     qui interpelle les justes sur leur justice,

et prépare aux effaceurs d’Allah

un supplice terrible.

 

9.     Ohé, ceux qui adhèrent,

souvenez-vous des bienfaits d’Allah,

quand des troupes sont venues, contre vous.

Nous vous avons envoyé dans un souffle

des troupes invisibles pour vous.

Allah voyait ce que vous faisiez.

 

10.     Quand ils sont venus contre vous,

au-dessus et au-dessous de vous,

les regards étaient terrifiés,

les coeurs remontaient à la gorge,

tandis que vous imaginiez l’imaginaire,

contre Allah.

 

11.     Les adhérents sont éprouvés ainsi

par un ébranlement inexorable,

 

12.     quand les fourbes

et ceux dont le coeur est malade disent:

« Allah et son Nabi

ne nous ont promis que des illusions ! »

 

13.     Quand une faction d’entre eux disait:

« Ô tentes de Yathrib,

vous ne tiendrez pas: retournez ! »,

une partie d’entre eux sollicitait

pour partir l’autorisation de l’Inspiré.

Ils disaient: « Nos maisons sont menacées »,

mais elles n’étaient pas menacées.

et ils ne voulaient que s’enfuir.

 

14.     Si Yathrib avait été envahi de tous côtés

et qu’un reniement leur eût été demandé,

ils l’eussent accordé,

mais ils n’auraient pas tenu là longtemps.

 

15.     Cependant, ils avaient déjà pactisé avec Allah,

ils ne pouvaient détaler !

Il leur sera demandé compte du pacte d’Allah.

 

16.     Dis:

« Vous ne gagnerez rien en fuyant.

Que vous fuyiez la mort ou le combat,

vous jouiriez peu de la vie. »

 

17.     Dis:

« Qui vous protégera d’Allah,

qu’Il vous veuille du mal ou du bien ?

Ils ne trouveront pas d’allié ni de secours,

sauf Allah.

 

Trois quarts du Hizb Quarante-deux

 

18.     Ainsi Allah reconnaît parmi vous les obstructeurs

qui disent à leurs frères: « Venez à nous ! »

puis ne se donnent que peu de peine,

 

19.     par avarice. Quand vient la peur,

tu les vois regarder vers toi, les yeux révulsés

comme un que la mort assaille.

Quand fuit la peur,

ils vous blessent de leur langue acérée,

avares du meilleur.

Ceux-là n’adhèrent pas:

Allah fait périr leurs oeuvres.

Pour Allah, c’est facile.

 

20.     Ils pensent que les partisans

ne sont pas partis.

Si les partisans revenaient,

ils souhaiteraient se retrouver

avec les A‘râb dans la steppe:

ils demanderaient de vos nouvelles.

Mais, s’ils restent avec vous,

ils combattront peu.

 

21.     Le Nabi d’Allah est pour vous

un exemple excellent,

pour celui qui espère Allah et le Jour ultime

et qui invoque Allah, fort.

 

22.     Lorsque les adhérents voient les partisans,

ils disent: « Voilà ce qu’Allah

et son Envoyé nous promettaient !

Allah et son Envoyé étaient judicieux. »

Et cela accroît leur amen et leur paix.

 

23.     Parmi les adhérents, des hommes

sont fidèles à leur pacte avec Allah.

Certains accomplissent leur terme

et certains attendent invariablement

 

24.     qu’Allah récompense les justes de leur justice

et mette au supplice les fourbes, s’il le veut,

sans retourner vers eux.

Voici, Allah, clément, matriciel.

 

25.     Allah renvoie les effaceurs dans leur fureur,

sans qu’ils gagnent le meilleur.

Allah épargne le combat, aux adhérents,

Allah, puissant, intransigeant.

 

26.     Il fait descendre de leurs hauteurs,

ceux des Tentes de l’Écrit qui les assistaient,

instillant en leur coeur la terreur.

Vous en avez tué une partie

et vous en avez capturé une partie.

 

27.     Il vous a fait hériter leur terre,

leurs demeures, leurs richesses,

et un pays que vos pieds ne foulaient pas,

Allah est puissant sur tout.

 

28.     Ohé, le Nabi,

dis à tes épouses:

« Si vous vouliez la vie de ce monde

et ses beautés,

montez, je vous en laisserais jouir,

je vous libérerai de belle liberté !

 

29.     Mais si vous voulez Allah, son Envoyé,

et la demeure, l’Autre,

voici, Allah prépare

pour ceux qui excellent parmi vous

une récompense grandiose. »

 

30.     Ô femmes du Nabi,

celle parmi vous qu’atteint

une perversité distincte

verra son supplice doublé: le double !

Pour Allah, c’est facile.

 

Fin du Djûz Vingt et unième

 

Djûz Vingt-Deuxième

 

Hizb Quarante-trois

 

31.     Celle parmi vous qui adore Allah et son Envoyé,

agissant avec intégrité,

nous lui donnerons sa double récompense.

Nous préparons pour elle généreuse provende.

 

32.     Ô femmes du Nabi,

vous n’êtes pas comme les autres femmes !

Quand vous frémissez,

ne soyez pas suppliantes en paroles,

pour qu’un homme au coeur malade

ne puisse vous convoiter.

Prononcez des paroles banales.

 

33.     Demeurez dans vos maisons,

ne vous parez pas des parures

de l’ignorance originelle !

Élevez la prière, donnez la dîme.

Obéissez à Allah et à son Envoyé.

Allah ne veut que faire fuir de chez vous,

la souillure ­ ô tentes de la maison ­

et vous purifier: vous serez purifiées.

 

34.     Mémorisez les Signes d’Allah et sa Sagesse:

proclamés dans vos maisons,

voici, Allah, sagace, informé.

 

35.     Voici, les pacifiés et les pacifiées,

les adhérents et les adhérentes,

les renonçants et les renonçantes,

les justes et elles, les justes,

les persévérants et les persévérantes,

les bienfaiteurs et les bienfaitrices,

les soumis et les soumises,

les jeûneurs et les jeûneuses,

les gardiens de leur chasteté et ses gardiennes,

les commémorateurs d’Allah, fort,

et les commémoratrices,

Allah leur prépare la clémence,

une récompense grandiose.

 

36.     Ce n’est pas à un adhérent ni à une adhérente

de choisir l’ordre d’Allah et de son Envoyé

ni d’imposer d’eux-mêmes cet ordre.

Qui désobéit à Allah et à son Envoyé

s’est déjà fourvoyé en fourvoiement évident.

 

37.     Quand tu disais à celui qu’Allah

favorisait et que tu favorisais:

« Retiens auprès de toi ton épouse

et frémis d’Allah »,

tu cachais en toi-même ce qu’Allah manifestait,

car tu redoutais les humains.

Mais Allah mérite d’être davantage redouté.

Quand Zaïd a cessé ses relations avec elle,

nous te l’avons faite épouser.

Cela n’est pas exorbitant pour des adhérents,

avec des épouses de fils adoptifs,

qui ont cessé leurs relations avec elles.

L’ordre d’Allah doit être exécuté.

 

38.     Ce n’est pas exorbitant pour le Nabi

ni pour ce qu’Allah lui impose:

cette tradition d’Allah existait bien avant,

l’ordre d’Allah est immuable.

 

39.     Ceux qui transmettent

les messages d’Allah le redoutent,

mais ne redoutent personne,

sauf Allah: Allah suffit au compte.

 

40.     Muhammad n’est le père d’aucun de vos hommes,

il est l’Envoyé d’Allah, le sceau des Nabis,

Allah, savant en tout.

 

41.     Ohé, ceux qui adhèrent,

commémorez Allah, en multiples mémoires.

 

42.     Louangez-le à l’aube, au crépuscule.

 

43.     Il prie pour vous, avec ses Messagers,

pour vous faire sortir des ténèbres à la lumière.

Avec les adhérents, Il est matriciel.

 

44.     Le jour où ils Le rencontreront,

leur salutation sera:

« Salâm ! Paix ! »

Il leur prépare une généreuse récompense.

 

45.     Ohé, le Nabi,

nous t’envoyons en témoin,

en annonciateur, en alerteur,

 

46.     en orant d’Allah, par sa permission,

en flambeau lumineux.

 

47.     Annonce aux adhérents

qu’ils ont de grandes grâces d’Allah.

 

48.     N’obéis pas aux effaceurs ni aux fourbes,

néglige leurs sévices, abandonne-toi à Allah:

Allah suffit pour protecteur.

 

49.     Ohé, ceux qui adhèrent,

quand vous épousez des adhérentes,

si vous les répudiez avant de les avoir touchées,

vous n’avez pas de délai à leur imposer,

laissez-les se réjouir: libérez-les d’une belle liberté.

 

50.     Ohé, le Nabi,

nous voici, nous te permettons

tes épouses auxquelles tu as donné leur douaire,

les captives que ta droite maîtrise,

ce qu’Allah t’assigne:

les filles de ton oncle paternel,

les filles de ton oncle maternel,

les filles de ta tante paternelle,

les filles de ta tante maternelle

qui ont émigré avec toi;

toute adhérente qui s’offre au Nabi,

si le Nabi veut l’épouser,

c’est ton privilège, non celui des adhérents.

Nous savons ce que nous leur avons assigné

pour leurs épouses et les esclaves

que leur droite maîtrise:

rien d’exorbitant ne sera contre toi,

Allah, clément, matriciel.

 

Quart du Hizb Quarante-trois

 

51.     Écarte celles d’entre elles que tu veux,

accueille celles que tu veux,

ou celles que tu désires

parmi celles que tu écartais:

il n’est là rien d’exorbitant pour toi.

Cela t’est permis

pour la fraîcheur de leurs yeux:

qu’elles ne s’affligent pas,

mais agréent ce que tu leur donnes à toutes.

Allah sait ce qui est dans vos coeurs,

Allah, savant, longanime.

 

52.     D’autres femmes encore ne te seront pas permises,

ni de les échanger contre d’autres épouses,

même si elles te plaisent,

sauf les captives que ta droite maîtrise,

Allah vigilant en tout.

 

53.     Ohé, ceux qui adhèrent,

n’entrez pas dans les maisons du Nabi,

sauf s’il vous convie à un repas;

n’en guettez pas le moment,

mais, quand vous êtes invités, entrez.

Quand vous avez mangé, retirez-vous,

sans vous attarder à palabrer.

Ce serait offenser le Nabi:

il aurait honte de vous.

Or Allah n’a pas honte de la vérité.

Quand vous demandez aux épouses du Nabi un objet,

demandez-le derrière un voile:

cela sera plus pur pour vos coeurs

et pour leurs coeurs.

Ce n’est pas à vous d’offenser l’Envoyé d’Allah

ni d’épouser ses épouses après lui, jamais:

contre vous, ce serait énorme devant Allah !

 

54.     Que vous révéliez quoi que ce soit

ou que vous le cachiez,

Allah est savant en tout.

 

55.     Rien d’exorbitant contre elles

si elles sont avec leur père,

leurs fils, leurs frères,

les fils de leurs frères,

les fils de leurs soeurs,

leurs femmes ou les esclaves

que maîtrisent leur droite.

Frémissez d’Allah:

voici, Allah, le Témoin de tout.

 

56.     Allah et ses messagers prient pour le Nabi.

Ohé, ceux qui adhèrent,

priez pour lui, pacifiez-le dans la paix.

 

57.     Ceux qui offensent Allah et son Envoyé,

Allah les maudit en ce monde et dans l’Autre.

Il leur réserve un supplice avilissant.

 

58.     Ceux qui offensent les adhérents et les adhérentes,

hors de ce qu’ils ont acquis,

se chargent d’infamie, d’évidente iniquité.

 

59.     Ohé, le Nabi,

dis à tes épouses, à tes filles

et aux femmes des adhérents,

de resserrer sur elles leur mante,

c’est pour elles le moyen d’être reconnues,

et de ne pas être offensées,

Allah, clément, matriciel.

 

Moitié du Hizb Quarante-trois

 

60.     Si les fourbes, ceux dont le coeur est malade,

et les trublions de la ville ne cessent pas,

nous te ferons sévir contre eux.

Là, ils voisineront peu avec toi.

 

61.     Honnis, où qu’ils soient acculés,

ils seront pris et tués au combat,

 

62.     tradition d’Allah pour ceux qui vinrent avant,

tu ne trouveras pas de tradition d’Allah qui change.

 

63.     Les humains t’interrogent sur l’Heure.

Dis:

« Allah la connaît seul. »

Qui te renseignerait ?

L’Heure est peut-être proche.

 

64.     Voici, Allah maudit les effaceurs,

Il leur prépare un Brasier,

 

65.     là, en pérennité, à jamais:

ils ne trouveront ni allié ni secours.

 

66.     le jour où leur face sera retournée dans le Feu.

Ils diront: « Aïe, nous aurions dû obéir

à Allah et à l’Envoyé. »

 

67.     Ils diront: « Notre Rabb,

nous avons obéi à nos chefs et à nos grands,

mais ils nous ont fourvoyés loin du sentier.

 

68.     Notre Rabb, donne-leur un double supplice,

maudis-les d’une grande malédiction. »

 

69.     Ohé, ceux qui adhèrent,

ne soyez pas comme ceux qui ont offensé Mûssa:

Allah a innocenté celui-ci

de ce qu’ils disaient:

il est chez Allah face à face avec Lui !

 

70.     Ohé, ceux qui adhèrent,

frémissez d’Allah, dites le verbe de droiture,

 

71.     il réparera pour vous vos actes,

il vous pardonnera vos crimes.

Qui obéit à Allah et à son Envoyé

obtient le triomphe grandiose.

 

72.     Nous avions proposé l’amen

aux ciels, à la terre, aux montagnes.

Tous ont refusé de s’en charger,

effrayés par lui.

L’humain s’en est chargé,

mais voilà, c’est un fraudeur, un ignare.

 

73.     Ceci pour qu’Allah les mette au supplice

eux, les fourbes, et elles, les fourbes,

eux, les associateurs, et elles, les associatrices:

Allah retourne chez les adhérents et les adhérentes.

Allah, clément, matriciel.

 

 

SOURATE 34.

 

LES SABA’

AS-SABA’

 

La trente-quatrième sourate, cinquante-huitième dans l’ordre chronologique traditionnel, compte cinquante-trois versets d’inspiration mekkoise, sauf le verset 6 qui aurait été proclamé à Médine. Son titre est pris au verset 14: les Saba’ sont une ancienne tribu du sud de l’Arabie, déjà évoquée dans la sourate 27, 22.

 

L’introduction célèbre l’omniscience et l’omnipotence d’Allah, juge suprême des hommes (1-9). La puissance et la sagesse des rois d’Israël, Dâwûd et Sulaïmân, sont à nouveau évoquées: elles jettent une lumière crue sur l’incrédulité et les fraudes des Saba’ (10-22).

 

Sourate 34.

 

LES SABA’

AS-SABA’

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     La désirance d’Allah,

à Lui, le tout des ciels et de la terre,

à Lui, la Désirance de l’Autre,

Lui, le Sage, l’Informé.

 

2.     Il connaît ce qui pénètre

en terre et ce qui en sort,

ce qui descend des ciels

et ce qui y revient,

Lui, le Matriciel, le Clément.

 

3.     Ceux qui effacent disent:

« L’Heure ne nous sera pas infligée ! »

Dis:

« Non, mon Rabb vous la donnera,

Lui, le connaisseur du mystère,

rien ne Lui échappe,

le poids d’un atome dans les ciels

ou sur la terre,

ou plus petit que cela, ou plus grand:

c’est dans l’Écrit évident,

 

4.     avec clémence, provende et générosité

pour récompenser ceux qui adhèrent

et sont intègres.

 

5.     Ceux qui s’acharnent

contre nos Signes seront paralysés:

il est un supplice pour leur trahison.

 

6.     Ceux à qui la science a été donnée voient

ce qui est descendu vers toi de ton Rabb:

Lui, la vérité,

guide sur le chemin du Puissant, du Désirable. »

 

7.     Ceux qui effacent disent:

« Pourrions-nous vous montrer un homme

qui vous prédira quand vous serez

totalement désintégrés

et quand vous resurgirez

en une créature nouvelle ! ? »

 

8.     Cet homme inventerait-il contre Allah

des mensonges, ou un Djinn serait-il en lui ?

Non, ceux qui n’adhèrent pas à l’Autre,

vont au supplice, au fourvoiement extrême...

 

9.     Ne voient-ils ce qui est entre leurs mains,

et ce ciel et cette terre qui les environnent,

et ce qui, du ciel et de la terre, les environne ?

Si nous le décidions, nous les engloutirions

avec la terre,

ou nous ferions crouler sur eux

des pans de ciels !

En cela, il est un Signe

pour tout serviteur qui fait retour.

 

Trois quarts du Hizb Quarante-trois

 

10.     À Dâwûd,

nous avons donné de nos bienfaits:

« Ô montagnes, alliez-vous à lui,

et vous, oiseaux !

Pour lui, Nous avons amolli le fer.

 

11.     « Fais des cottes, renforce les mailles. »

Agissez avec intégrité:

Me voici, je vois ce que vous faites.

 

12.     Et à Sulaïmân,

nous avons donné le vent:

celui du matin, un mois,

et celui du soir, un mois.

Nous lui avons donné une source d’airain.

 

Parmi les Djinns,

certains oeuvraient sous ses ordres,

par permission de son Rabb.

Celui qui, parmi eux,

se serait écarté de notre ordre,

nous lui aurions fait goûter

le supplice du Brasier.

 

13.     Les Djinns faisaient pour lui ce qu’il décidait:

sanctuaires, statues,

chaudrons semblables à des bassines, marmites solides.

Tentes de Dâwûd, travaillez avec gratitude !

Mais peu de mes serviteurs remercient !

 

14.     Quand nous avions décrété la mort de Sulaïmân,

nul n’indiqua sa mort aux Djinns,

sauf un ver de terre: il rongeait le sceptre du roi.

Quand Sulaïmân tombe,

sa mort devient évidente aux Djinns:

s’ils avaient compris plus tôt ce secret,

leur asservissement avilissant

ne se serait pas prolongé.

 

15.     Ainsi, aux Saba’, dans leur habitat,

un Signe fut donné

dans deux jardins, un à droite et un à gauche:

« Mangez de la provende de votre Rabb

et remerciez-le:

vous avez un bon pays et un Rabb clément. »

 

16.     Mais ils se détournent.

Nous envoyons contre eux l’inondation d’Al-‘Arim,

et nous échangeons leurs deux jardins

contre deux autres,

mangés de fruits amers, de tamaris,

d’un rien des baies d’un lotus.

 

17.     Pour cela, nous les châtions d’effacer Allah.

Châtierions-nous d’autres personnes

que des effaceurs ?

 

18.     Entre les Saba’ et les cités bénies

nous installons de vastes cités.

Il est possible de voyager entre elles

et d’y marcher dans l’amen, de nuit et de jour.

 

19.     Ils disaient: « Notre Rabb, prolonge nos voyages ! »

Mais ils se lèsent eux-mêmes,

nous les tournons en fable,

et les déchirons de toutes pièces.

C’est en cela des Signes,

pour tout homme qui persévère et reconnaît.

 

20.     Iblîs réalise ainsi

ses projets à leur égard:

ils le suivent, sauf un groupe d’adhérents.

 

21.     Il n’avait plus aucun pouvoir sur eux,

si bien que nous savions

qui adhérait à l’Autre monde

ou qui, à cause de lui, en doutait

Ton Rabb est le gardien de tout.

 

22.     Dis:

« Vous implorez ceux que vous invoquez, sauf Allah,

mais ils n’ont aucun pouvoir

fût-ce sur le poids d’une fourmi,

sans aucun associé ni aucun secours.

dans les ciels ni sur la terre. »

 

23.     Toute intercession est inutile auprès de Lui,

s’Il ne la permet pas.

Le coeur plein d’effroi,

ils disent: « Que dit votre Rabb ? »

Ils disent: « La vérité, c’est Lui,

le Sublime, le Grand. »

 

Hizb Quarante-quatre

 

24.     Dis:

« Qui pourvoit à vos besoins

des ciels et de la terre ? »

Dis:

« Allah.

Nous sommes guidés par Vous,

sinon nous sommes d’évidents fourvoyés. »

 

25.     Dis:

« Vous ne serez pas interpellés

pour vos actes coupables,

comme nous ne le serons pas

pour ce que vous avez fait. »

 

26.     Dis:

« Notre Rabb nous rassemblera tous,

et nous ouvrira la vérité,

lui, l’Ouvrant, le Savant. »

 

27.     Dis:

« Faites-moi voir qui vous lui donnez

pour associés, sinon...

Lui, Allah, le Puissant, le Sage ! »

 

28.     Nous t’avons envoyé à tous les humains,

en annonciateur, en alerteur,

mais la plupart des humains ne le savent pas.

 

29.     Ils disent: « À quand la réalisation

de cette promesse,

si vous êtes sincères ? »

 

30.     Dis:

« Vous avez rendez-vous, un jour

que vous ne pourrez retarder

ni avancer d’une heure. »

 

31.     Ceux qui effacent disent:

« Nous n’adhérerons pas à cet Appel, al-Qur’ân,

ni à ce qui est du passé. »

Si tu voyais les fraudeurs !

Quand ils se dresseront chez leur Rabb,

ils se renverront l’invective les uns aux autres.

Ceux qui s’humiliaient diront

à ceux qui s’enflaient:

« Sans vous, nous aurions adhéré à Allah ! »

 

32.     Et ceux qui s’enflaient

diront à ceux qui s’humiliaient:

« Nous ne vous avons pas

détournés de la guidance,

après qu’elle fut venue à vous.

Vous êtes ainsi coupables ! »

 

33.     Ceux qui s’humiliaient

diront à ceux qui s’enflaient:

« Non, de nuit et de jour, vous trompiez

quand vous nous ordonniez d’effacer Allah

et de lui donner des rivaux. »

Ils cacheront leurs remords

quand ils verront le supplice.

Seraient-ils rétribués

pour ce qu’ils ne faisaient pas ?

 

34.     Nous n’avons pas envoyé d’alerteur, dans les cités,

sans que leurs notables ne disent:

« Voici, nous effaçons

ce que vous nous transmettez de sa part. »

 

35.     Ils disent: « Nous possédons de grandes richesses

et de nombreux enfants.

Le supplice nous épargnera ! »

 

36.     Dis:

« Mon Rabb, prodigue sa provende

ou la rationne à qui il veut. »

Mais les hommes,

pour la plupart, ne le savent pas.

 

37.     Vos richesses, vos enfants

ne vous rapprocheront pas de Nous,

fût-ce d’un degré.

Seul celui qui adhère et est intègre,

aura double récompense

pour ce qu’ils aura fait.

Ceux-là seront dans les salons de l’amen.

 

38.     Ceux qui s’acharnent contre nos Signes

seront paralysés:

ils seront présents au supplice.

 

39.     Dis:

« Voici, mon Rabb dispense

la subsistance ou la rationne

à qui il veut de ses serviteurs.

Il vous rendra Lui-même ce que vous distribuez,

Lui, le meilleur des pourvoyeurs. »

 

40.     Un jour, Il les réunira tous

et Il dira aux messagers:

« Est-ce vous qu’ils servaient ? »

 

41.     Ils diront: « Tu es glorifié,

Toi, notre protecteur, pas eux ! »

Ils servaient les Djinns,

et, pour la plupart, ils adhéraient à eux.

 

42.     Ce jour, vous n’aurez,

les uns des autres, profit ni dommage.

Nous dirons à ceux qui fraudaient:

« Goûtez le supplice du Feu, que vous avez nié ! »

 

43.     Quand vos Signes sont proclamés

pour eux avec évidence,

ils disent: « Ce n’est qu’un homme !

Il veut vous détourner

de ceux que vous servez ! »

Et ils disent: « Ce n’est qu’un fourbe,

un fabulateur ! »

Ceux qui effacent la vérité

quand elle vient à eux,

disent: « Ce n’est rien d’autre

qu’une évidente sorcellerie ! »

 

44.     Nous ne leur avons pas donné d’Écrits à étudier,

Nous ne leur avons pas envoyé d’alerteur avant toi.

 

45.     Avant eux, d’autres niaient aussi,

sans parvenir au dixième

de ce que nous leur avons accordé.

Ils ont renié mes envoyés.

Quelle est ma réprobation !

 

Quart du Hizb Quarante-quatre

 

46.     Dis:

« Voici mon seul conseil:

Levez-vous devant Allah, à deux ou seul,

et méditez.

Votre compagnon n’est pas possédé

par un Djinn.

Voici, il n’est qu’un alerteur: entre ses mains,

il voit un terrifiant supplice. »

 

47.     Dis:

« Le salaire que je vous demande

n’est que pour vous-mêmes.

Ma récompense n’incombe qu’à Allah,

Lui, le témoin de tout ! »

 

48.     La vérité est venue:

le mensonge ne commencera ni ne renouvellera rien.

 

49.     Dis:

« La vérité est venue:

le mensonge ne commence ni ne renouvelle rien. »

 

50.     Dis:

« Si je me fourvoie,

voici, je me fourvoie moi-même.

Si je suis guidé,

c’est par ce que mon Rabb me révèle,

Le voici, l’Entendeur, le Très-Proche. »

 

51.     Si tu les voyais, quand saisis d’effroi,

sans échappatoire,

ils seront pris au lieu tout proche !...

 

52.     Ils diront: « Nous adhérons à Lui. »

Mais comment y auraient-ils accès

d’un lieu si lointain ? »

 

53.     Jadis déjà ils effaçaient Allah.

D’un lieu si lointain,

ils rejetaient le mystère,

 

54.     séparés, de ce qu’ils convoitaient:

voici, ils étaient dans un doute profond.

Jadis, il en était ainsi de leurs émules:

ils étaient dans un doute profond.

 

 

SOURATE 35.

 

LE FENDEUR

AL-FÂTIR

 

La trente-cinquième sourate, quarante-troisième dans l’ordre chronologique traditionnel, traite du mystère de la création: il semble qu’elle appartienne, avec ses quarante-cinq versets, à la première période.

 

L’unité de la sourate se fonde sur le thème central du « fendage » ou de la création. Les messagers – les anges – eux-mêmes sont créés par Allah.

 

Sourate 35.

 

LE FENDEUR

AL-FÂTIR

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     La désirance d’Allah,

Fendeur des ciels et de la terre,

Introducteur, pour envoyés,

de Messagers munis d’ailes, deux, trois, quatre...

Il ajoute à la création ce qu’il veut.

Voici, Allah, sur tout, il est puissant.

 

2.     Ce qu’Allah ouvre de ses matrices aux humains,

nul ne le retiendra

et, ce qu’il retient,

nul ne l’enverra après Lui:

c’est Lui, le Puissant, le Sage.

 

3.     Ohé, les humains,

commémorez les ravissements d’Allah pour vous.

Est-il un autre Créateur qu’Allah ?

Il vous pourvoit en tout

des ciels et de la terre.

Pas d’Ilah sauf Lui:

comment vous détourneriez-vous ?

 

4.     S’ils te renient,

ils ont déjà renié des envoyés avant toi.

Voici, les ordres reviennent vers Allah.

 

5.     Ohé, les humains,

la promesse d’Allah est vérité.

Qu’elle ne vous illusionne pas

la vie de ce monde,

et qu’il ne vous illusionne pas contre Allah,

l’Illusionniste !

 

6.     Voici, pour vous le Shaïtân est un ennemi:

prenez-le en ennemi !

Il invite son parti

à sombrer parmi les Compagnons du Brasier.

 

7.     Ceux qui effacent Allah

subiront un supplice terrifiant.

Ceux qui adhèrent et sont intègres

mériteront la clémence et une grande récompense !

 

8.     Pour le fraudeur, le mal de ses actes

semble si beau, il le voit si excellent..

Ainsi, Allah fourvoie qui il veut,

et guide qui veut.

Ne fuis pas en soupirant pour eux.

Voici, Allah sait ce qu’ils fabriquent.

 

9.     Allah ! Il envoie un souffle

et les nuages se soulèvent.

Nous les poussons vers un pays mort

dont, après sa mort,

nous ravivons les terres.

Ainsi en est-il de la résurrection.

 

10.     Qui veut la puissance ?

Toute puissance est à Lui, Allah !

Vers Lui le verbe gravite, la bonne,

l’oeuvre, l’intègre,

et il la hisse auprès de Lui.

Ceux qui rusent en mal,

subissent un supplice terrifiant !

Leur ruse est stérile.

 

11.     Allah vous crée de poussière,

puis d’une éjaculation,

puis il vous accouple.

Nulle femelle ne porte

ou ne met bas sans qu’Il le sache.

Rien n’est ajouté à l’existence,

Rien n’est retranché de l’existence,

sinon selon son Écrit.

Voici, pour Allah, c’est aisé.

 

12.     Elles ne se valent pas, les Deux-Mers,

celle-ci potable, douce, agréable à boire

celle-là salée, saumâtre.

Mais des deux, la chair fraîche vous nourrit,

et vous y pêchez des perles dont vous vous parez.

Tu vois la felouque y voguer,

à la poursuite de ses richesses.

Peut-être serez-vous reconnaissants.

 

13.     Il fait pénétrer la nuit dans le jour,

il fait pénétrer le jour dans la nuit.

Il soumet le soleil et la lune:

tous courent vers un but fixé.

Tel est votre Allah: à Lui le royaume !

Ceux que vous implorez, sauf Lui,

ne maîtrisent pas même de la glume.

 

14.     Si vous les invoquez,

ils n’entendent pas votre invocation,

et, s’ils l’entendaient,

ils ne vous répondraient pas.

Le jour du Relèvement,

ils renieront votre association.

Nul ne t’inspirera mieux que l’Informateur.

 

Moitié du Hizb Quarante-quatre

 

15.     Ohé, les humains,

vous êtes les pauvres d’Allah,

Allah, Lui, le Magnanime, le Désiré.

 

16.     S’il le décidait, il vous ferait disparaître

et susciterait une création nouvelle.

 

17.     Cela, pour Allah, n’est pas difficile.

 

18.     Nul ne portera le portage d’un autre porteur.

Si celui-ci implore l’allégement de sa charge,

il n’en sera pas déchargé, même par un proche.

Alerte seulement ceux qui appréhendent leur Rabb

dans le mystère, et élèvent la prière.

Qui purifie, purifie pour lui-même.

Le devenir est à Allah !

 

19.     L’aveugle ne vaut pas le voyant,

 

20.     ni les ténèbres la lumière,

 

21.     ni l’ombre la chaleur.

 

22.     Ne se valent pas les vivants et les morts !

Voici, Allah fait entendre qui il veut.

Tu ne feras entendre personne dans sa tombe !

 

23.     Tu n’es qu’un alerteur !

 

24.     Nous voici, Nous t’envoyons

avec la vérité, en annonciateur, en alerteur.

Il n’est aucune matrie

où ne soit venu un alerteur.

 

25.     S’ils te renient,

ils ont déjà renié d’autres avant toi.

Leurs envoyés étaient venus vers eux,

avec les Signes, les Volumes

et l’Écrit lumineux.

 

26.     Puis j’ai repris ceux qui effaçaient:

quelle fut ma réprobation !

 

27.     Ne le vois-tu pas ?

Allah fait descendre l’eau des ciels.

Il en produit des fruits de diverses couleurs,

et, sur les montagnes,

des surfaces blanches ou rouges,

de diverses couleurs ou d’un noir foncé,

 

28.     avec des humains, des animaux,

du bétail de diverses couleurs aussi.

Parmi Ses serviteurs, les savants

seuls appréhendent Allah.

Voici, Allah, le Puissant, le Clément.

 

29.     Ceux qui proclament l’Écrit d’Allah

élèvent la prière

et distribuent ce dont nous les pourvoyons,

secrètement ou publiquement:

ils espèrent un commerce qui ne soit pas stérile,

 

30.     pour qu’il leur donne leurs récompenses

et leur ajoute de ses richesses.

Le voici, lui, le Clément, le Gratificateur.

 

31.     Ce que nous te révélons de l’Écrit,

est la vérité.

Elle authentifie ce qui est

entre ses mains du passé.

Voici, Allah, de ses serviteurs,

informé, voyant.

 

32.     Nous avons fait hériter l’Écrit

à ceux que nous avons choisi de nos serviteurs.

Parmi eux, certains se fraudent eux-mêmes,

parmi eux, il est des médiocres,

parmi eux, des pionniers du meilleur,

par permission d’Allah:

voilà la surabondance, la grande.

 

33.     Les Jardins d’Éden !

Ils parviendront là avec des parures

d’or et de perles, avec des vêtements de soie.

 

34.     Ils diront:

« Désirance d’Allah !

Il a fait fuir loin de nous l’affliction.

Voici, notre Rabb, le Clément, le Gratificateur,

 

35.     Il nous a fait parvenir,

dans la Demeure du Relèvement,

en ses surabondances.

Nulle peine ne nous saisira, là,

ni là, nulle lassitude.

 

36.     Ceux qui effacent,

subiront le feu de la Géhenne.

Il ne leur sera pas précisé quand ils mourront:

leur supplice ne sera jamais allégé.

Ainsi salarions-nous tout effaceur d’Allah. »

 

37.     Ils crieront là: « Notre Rabb,

fais-nous sortir, nous agirons avec intégrité,

non pas comme nous étions à faire ! »

Nous avons prolongé votre vie,

pour que vous vous souveniez et l’invoquiez.

L’alerteur est venu pour vous:

oui, goûtez cela !

Aux fraudeurs, pas de secours !

 

38.     Voici, Allah connaît le mystère

des ciels et de la terre.

Le voici, Lui, le Connaisseur

du contenu des poitrines !

 

39.     Il vous a mis pour ultimes califes de la terre:

L’effaçage pèse sur les effaceurs.

L’effaçage des effaceurs ne leur ajoute rien,

chez leur Rabb,

sinon de l’aversion:

l’effaçage des effaceurs

ne leur ajoute que perdition.

 

40.     Dis:

« Voyez-vous, et pouvez-vous me faire voir

ce que vos associés,

que vous invoquez en dehors d’Allah,

créent sur la terre ?

Ont-ils une association dans les ciels ?

Leur avons-nous donné un Écrit de leurs preuves ?

Non ! Les fraudeurs ne se promettent,

les uns les autres, que des illusions ! »

 

Trois quarts du Hizb Quarante-quatre

 

41.     Allah soutient les ciels et la terre

pour qu’ils ne s’effondrent pas.

S’ils s’effondraient,

personne ne les soutiendrait, sauf Lui.

Lui, le Longanime, le Clément.

 

42.     Au plus fort de leurs serments,

ils jurent par Allah,

que, si un alerteur venait à eux,

ils seraient guidés mieux que toutes les matries.

Mais, quand l’alerteur vient à eux,

cela ne leur ajoute que répulsion,

 

43.     enflure sur la terre, et ruse maligne.

Mais la ruse maligne n’étreint que ses tentes.

Ne contemplent-ils pas la tradition des premiers ?

Dans la tradition d’Allah,

tu ne trouveras pas de changement:

tu y trouveras seulement la tradition d’Allah, immuable.

 

44.     Ne voyagent-ils pas sur terre ?

Qu’ils contemplent quel est le châtiment

de ceux qui les précédaient,

plus inexorables qu’eux-mêmes en puissance.

Allah n’est arrêté par rien,

aux ciels ni sur terre,

le voici, Lui, le Savant, le Puissant.

 

45.     Si Allah prenait les hommes pour ce qu’ils font,

il ne laisserait pas une seule bête vivante.

Ainsi, il sursoit pour eux jusqu’au terme fixé.

Quand vient leur terme...

Voici, Allah, le Voyant de ses serviteurs.

 

 

SOURATE 36.

 

Y. S.

YÂ-SÎN

 

La trente-sixième sourate, quarante et unième dans l’ordre chronologique traditionnel, compte quatre-vingt-deux versets d’inspiration mekkoise, à l’exception du verset 45 probablement révélé à Médine. Le sigle qui lui sert de titre, Yâ-Sîn, serait formé par les initiales des deux mots Yâ Insan « Ô l’Humain », entendez: Ô Nabi.

 

Les quatre-vingt-trois courts versets peuvent se diviser en une adresse introductrice aux effaceurs (1-12), un exemple pris dans la vie des citadins (13-32), une invocation à Allah, le matriciel, juge du destin des hommes (33-59), et une conclusion célébrant encore, infiniment, la gloire d’Allah.

 

Cette sourate est considérée comme le coeur du Qur’ân. Nombreux sont les musulmans qui la connaissent par coeur. Elle est traditionnellement récitée au chevet des mourants ou des morts.

 

Sourate 36.

 

Y. S.

YÂ-SÎN

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     Y. S. Yâ-Sîn.

 

2.     Par l’Appel, al-Qur’ân, le Sage,

 

3.     te voici, parmi les Envoyés

 

4.     sur le chemin ascendant,

 

5.     descente du puissant, du Matriciel,

 

6.     pour alerter un peuple,

dont les pères, indifférents,

n’avaient pas été alertés.

 

7.     Ainsi, le verbe s’est vérifié pour la plupart,

mais ils n’ont pas adhéré à Allah.

 

8.     Voici, nous mettons sur leurs nuques

des carcans jusqu’aux mentons:

ils seront domptés.

 

9.     Nous avons mis entre leurs mains une barrière,

et, derrière eux, une barrière

dont nous les cernons:

mais eux, ils ne les voient pas !

 

10.     Il leur est égal que tu les alertes

ou que tu ne les alertes pas:

ils n’adhéreront pas !

 

11.     Cependant, alerte qui garde la Mémoire,

et redoute le Matriciant, dans le mystère.

Annonce-lui la clémence, la généreuse récompense.

 

12.     Voici, nous ressuscitons les morts,

nous écrivons ce qui les a précédés ou suivis,

nous décomptons tout dans l’Imâm éclairé.

 

13.     Donne en exemple, pour eux,

les Compagnons de la Cité

quand les envoyés sont venus à eux.

 

14.     Quand nous leur en envoyons deux,

ils les renient.

Nous les renforçons par un troisième.

Ils disent: « Nous sommes envoyés pour vous. »

 

15.     Ils disent: « Vous n’êtes

que des êtres charnels, comme nous.

Le Matriciant n’a rien fait descendre sur vous.

Vous mentez seulement. »

 

16.     Ils disent: « Notre Rabb le sait,

nous sommes envoyés à vous,

 

17.     étant, seuls, chargés d’un Message éclairé. »

 

18.     Ils disent: « Voici notre augure pour vous:

si vous ne cessez pas, nous vous lapiderons:

vous subirez notre terrible supplice. »

 

19.     Ils disent: « À vous, votre augure !

Si vous L’invoquiez !

Mais vous êtes un peuple outrancier. »

 

20.     Un homme vient, du haut de la ville,

Il accourt et dit: « Ô mon peuple,

obéissez aux envoyés.

 

21.     Suivez ceux qui ne vous prennent

pas de salaire et sont guidés. »

 

22.     Pourquoi ne servirais-je pas mon Fendeur,

celui vers qui vous reviendrez ?

 

23.     Prendrai-je des Ilahs en dehors de Lui ?

Si le Matriciant voulait me nuire,

leur intercession ne m’aiderait en rien:

ils ne me délivreraient pas.

 

24.     Je serais alors dans un fourvoiement manifeste.

 

25.     Me voici, j’adhère à votre Rabb: « Entendez-moi... »

 

26.     Il lui est dit: « Entre au Jardin. »

Il dit: « Ohé, si mon peuple savait

 

27.     que mon Rabb, clément,

m’établit parmi les Magnifiques ! »

 

Fin du Djûz Vingt-Deuxième

 

Djûz Vingt-Troisième

 

Hizb Quarante-cinq

 

28.     Après lui, nous n’avons fait descendre

contre son peuple aucune armée des ciels,

nous étions à ne rien faire descendre.

 

29.     ... Ce ne fut qu’une unique clameur,

quand ils s’éteignirent !

 

30.     Aïe, serviteurs !

Il ne leur a pas été donné d’envoyé,

qu’ils ne fussent à railler.

 

31.     Ne voient-ils donc pas combien de générations

nous avons exterminées avant eux ?

Elles ne reviendront plus chez eux.

 

32.     Mais nous tous, ensemble

et chacun séparément,

nous leur serons présentés.

 

33.     Un Signe pour eux:

la terre morte, nous la ravivons

et nous en faisons pousser

le grain dont ils mangent.

 

34.     Nous y mettons des jardins

de palmiers et de vignes

nous y faisons jaillir des sources,

 

35.     pour qu’ils se nourrissent de ses fruits

et de ce que font leurs mains.

Ne seront-ils pas reconnaissants ?

 

36.     Gloire à qui crée toutes les espèces,

tout ce que la terre fait germer,

avec leurs êtres et ce qu’ils ne connaissent pas.

 

37.     Un Signe pour eux: la nuit,

dont nous exprimons le jour,

les plonge dans les ténèbres.

 

38.     Le soleil court vers son havre

sur un décret de l’Intransigeant, du Savant.

 

39.     À la lune, nous fixons des phases,

jusqu’à ce qu’elle redevienne

mince comme une palme desséchée.

 

40.     Le soleil ne veut pas dépasser la lune,

ni la nuit devancer le jour:

tous naviguent sur leurs orbites.

 

41.     Un Signe pour eux:

nous avons transporté leur progéniture

sur la felouque bondée.

 

42.     Nous en créons de semblables

pour qu’ils y montent.

 

43.     Si nous le décidions,

nous les engloutirions,

sans appel au secours d’eux:

ils ne seraient pas renfloués,

 

44.     sans notre grâce, jouissance d’un temps.

 

45.     Quand il leur est dit:

« Frémissez du passé qui est entre vos mains

et de l’avenir qui vous suit.

Peut-être serez-vous matriciés »,

 

46.     il ne leur est pas donné un Signe,

des Signes de leur Rabb,

sans qu’ils soient à s’en écarter.

 

47.     Quand il leur est dit:

« Prodiguez ce dont Allah vous pourvoit »,

ceux qui effacent disent à ceux qui adhèrent:

« Nourrirons-nous celui qu’Allah

pourrait nourrir, s’il le voulait ? »

Voilà, vous n’êtes

que dans un fourvoiement manifeste.

 

48.     Les effaceurs disent: « Pour quand

cette promesse, si vous êtes sincères ? »

 

49.     Ils n’en attendront qu’une seule clameur:

elle les saisira tandis qu’ils se battront.

 

50.     Ils ne pourront ni tester ni revenir à leurs tentes.

 

51.     Il sera soufflé dans le cor,

quand ils se précipiteront

du sépulcre vers leur Rabb.

 

52.     Ils diront: « Aïe ! Nous,

qui nous a arrachés de notre cercueil ?

C’est ce qu’avait promis le Matriciant:

les envoyés étaient sincères ! »

 

53.     Voici, ce ne sera qu’une seule clameur,

quand tous ensemble, nous Lui serons présentés.

 

54.     En ce Jour, nul être ne sera lésé en rien,

vous ne serez salariés

que pour ce que vous faisiez.

 

55.     Ce jour, les Compagnons du Jardin

se délecteront au travail,

 

56.     avec leurs épouses, à l’ombre,

sur des sofas, accoudés,

 

57.     là, dans la délectation,

à laquelle ils aspireront.

 

58.     « Salâm, Paix »:

c’est le verbe du Rabb matriciel !

 

59.     Détournez-vous de ce Jour,

ô vous, les coupables.

 

Quart du Hizb Quarante-cinq

 

60.     N’ai-je pas fait un pacte avec vous, ô fils d’Adam,

pour que vous ne serviez pas le Shaïtân

le voilà, votre ennemi avéré ! ­

 

61.     et pour que vous Me serviez ?

Voilà le chemin ascendant.

 

62.     Il fourvoie parmi vous une nombreuse multitude.

N’êtes-vous pas à le discerner ?

 

63.     La voici, la Géhenne

à laquelle vous étiez promis.

 

64.     Rejoignez-la aujourd’hui,

parce que vous effaciez Allah.

 

65.     Ce Jour, nous avons fermé leurs bouches,

mais leurs mains nous parlent,

leurs pieds témoignent de leurs actes.

 

66.     Si nous le décidions,

nous aveuglerions leurs yeux.

Ils se précipiteraient sur le chemin.

Mais comment verraient-ils ?

 

67.     Si nous le décidions,

nous les figerions à leur place:

ils ne pourraient plus partir ni revenir.

 

68.     Celui que nous faisons vivre,

nous en avons courbé la stature.

Ne discernent-ils pas ?

 

69.     Nous ne lui avons pas enseigné la poésie,

cela n’était pas souhaitable pour lui.

Il n’est que Mémoire, Appel éclairé, Qur’ân,

 

70.     pour alerter les vivants

et authentifier le Verbe,

contre les effaceurs d’Allah.

 

71.     Ne voient-ils pas que nous créons pour eux,

de Nos mains,

les troupeaux qu’ils possèdent ?

 

72.     Nous les domptons pour eux:

ils les montent et s’en nourrissent.

 

73.     Ils en ont profits et boissons.

Ne le reconnaîtront-ils pas ?

 

74.     Ils ont pris des Ilahs, en dehors d’Allah.

Peut-être ceux-ci les aideront-ils ?

 

75.     Ils ne pourront pas les aider !

Ils seront présents

contre eux, avec une armée.

 

76.     Que leur verbe ne t’afflige pas.

Voici, nous savons

ce qu’ils cachent

et ce qu’ils divulguent.

 

77.     Ou bien ne les voient-ils pas ?

Nous créons l’humain d’une éjaculation,

mais c’est un querelleur manifeste.

 

78.     Oublieux de sa propre création,

il nous donne un exemple:

et dit: « Qui ressuscitera des ossements pourris ? ! »

 

79.     Dis: « Il les ressuscitera,

Celui qui les a créés une première fois,

Lui, de toute création, Savant,

 

80.     Lui qui, pour vous, a mis un Feu

dans les arbres verts que vous brûlez.

 

81.     Lui qui crée les ciels et la terre

pourrait-il ne pas en créer de semblables,

Lui, le Créateur, le Savant ?

 

82.     Voici, son ordre:

quand il veut quoi que ce soit,

il dit: ‹ Sois ! › et c’est.

 

83.     Gloire à Celui qui a,

dans ses mains, tout le Royaume.

Vous reviendrez à Lui. »

 

 

SOURATE 37.

 

LES HARMONIES

AS-SÂFFÂT

 

La trente-septième sourate, avec ses cent quatre-vingt-deux courts versets d’inspiration mekkoise, tire son titre du premier verset où les messagers célestes, les anges, sont harmonieusement rangés, alignant leurs pieds ou leurs ailes devant Allah. Elle est la quatrième d’une série consacrée plus spécialement aux mystères du monde spirituel et à la victoire finale d’Allah sur le Shaïtân.

 

Le style haletant de ce texte décourage toute tentative d’y déceler une structure logique: l’esprit souffle, à nous d’entendre ses voix.

 

Sourate 37.

 

LES HARMONIES

AS-SÂFFÂT

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     Par les Harmonies harmonieuses.

 

2.     Par les Déchaîneurs déchaînés.

 

3.     Par les Porteurs de la Mémoire,

 

4.     voici, Allah, le vôtre, est Un,

 

5.     le Rabb des ciels, de la terre,

et de ce qui est entre eux,

le Rabb des Orients.

 

6.     Voici, nous ornons les ciels du monde

par la beauté des astres,

 

7.     en protection contre tout Shaïtân rebelle.

 

8.     Ceux-ci n’entendent pas les Légions célestes.

Harcelés de tous côtés,

 

9.     repoussés, ils subiront un supplice permanent,

 

10.     sauf celui qui aura saisi une bribe,

sauf celui qui aura une étoile filante.

 

11.     Consulte-les donc:

sont-ils plus robustes de constitution

que ce que nous créons ?

Voici, nous les créons d’une argile gluante.

 

12.     Pourtant, tu t’émerveilles et ils se gaussent:

 

13.     Quand ils doivent commémorer,

ils ne se remémorent pas.

 

14.     Quand ils voient un Signe, ils se gaussent.

 

15.     Ils disent: « Cela n’est que sorcellerie manifeste.

 

16.     Quand nous mourrons

nous ne serons que poussière, ossements !

Ressusciterions-nous ?

 

17.     Ou bien nos premiers pères ? ! »

 

18.     Dis:

« Oui, et vous serez humiliés. »

 

19.     Voici, ce sera un seul cri

quand soudain ils verront,

 

20.     ils diront: « Aïe,

nous voilà au Jour de la Créance.

 

21.     Voilà le Jour du Verdict

que vous étiez à nier.

 

Moitié du Hizb Quarante-cinq

 

22.     Rassemblez les fraudeurs et leurs épouses

avec ceux qu’ils servaient

 

23.     en dehors d’Allah.

Guidez-les vers le Chemin de la Fournaise. »

 

24.     Arrêtez-les ! Voici, ils sont interpellés:

 

25.     « Qu’avez-vous ? Vous ne vous secourez pas ! ? »

 

26.     Non, en ce jour, devenus pacifiés, muslimûna,

 

27.     ils se tourneront, les uns vers les autres,

en s’interrogeant.

 

28.     Ils diront: « Voici,

vous veniez vers nous de droite. »

 

29.     Ils répondront: « Non !

Vous n’êtes pas des adhérents. »

 

30.     Ce n’est pas à nous de vous pourvoir en rien:

vous êtes un peuple rebelle.

 

31.     Mais le verbe de notre Rabb

se réalise contre nous:

nous le goûtons !...

 

32.     Nous vous avions subornés ?

Mais nous étions nous-mêmes subornés !

 

33.     Ce Jour-là, ils seront associés au supplice.

 

34.     Ainsi faisons-nous des coupables.

 

35.     Quand il leur est dit:

« Pas d’Ilah sauf Allah »,

ils s’enflent.

 

36.     Ils disent: « Abandonnerions-nous nos Ilahs

pour un poète, un possédé ? »

 

37.     Non ! Il est venu avec la vérité,

il authentifie les envoyés.

 

38.     Vous goûterez le supplice terrible.

 

39.     Vous ne serez salariés

que pour ce que vous faisiez.

 

40.     sauf les serviteurs d’Allah, les candides.

 

41.     Ceux-là auront une provende connue,

 

42.     des fruits magnifiques,

 

43.     au Jardin du Ravissement,

 

44.     sur des divans appariés !

 

45.     Leur coupe leur sera remplie d’une source,

 

46.     blanche, savoureuse pour les buveurs.

 

47.     Avec elle, pas d’ébriété:

eux-mêmes ne pourront la vider.

 

48.     Près d’eux, des vierges

aux grands yeux chastes

 

49.     sont semblables à un oeuf oeuvré.

 

50.     Ils s’accueilleront, les uns les autres,

en s’interrogeant.

 

51.     Un parleur parmi eux dira:

« Voici, j’avais un copain

 

52.     qui disait: ‹ Es-tu pour accepter tout cela ? ›

 

53.     Quand nous mourrons,

nous ne serons que poussière, ossements !

Serions-nous soumis à la Sentence ? »

 

54.     Il dira: « Qu’en est-il de là-haut ? »

 

55.     Et de là-haut, il le voit

dans le mal de la Géhenne.

 

56.     Il lui dit: « Par Allah,

tu as failli m’y faire tomber !

 

57.     Sans les grâces de mon Rabb,

j’y serais présent ! »

 

58.     Ne sommes-nous morts

 

59.     que de notre première mort ?

Nous ne sommes pas avec les suppliciés !

 

60.     Telle est notre victoire grandiose !

 

61.     Que les ouvriers oeuvrent selon cet exemple:

 

62.     Qui est meilleur,

cette plongée, ou l’arbre de Zaqqûm ?

 

63.     Nous l’avons mis

en épreuve pour les fraudeurs.

 

64.     C’est un arbre qui pousse

au fond de la Fournaise,

 

65.     aux fruits à tête de Shaïtân.

 

66.     Les voilà à en manger

et s’en emplir le ventre,

 

67.     buvant dessus une mixture bouillante.

 

68.     Avant de revenir dans la Fournaise,

 

69.     ils trouvent leurs pères fourvoyés,

 

70.     et se ruent sur leurs traces.

 

71.     La plupart des Anciens se sont fourvoyés.

 

72.     Nous leur avions cependant envoyé des alerteurs.

 

73.     Vois donc quel est le châtiment des alertés,

 

74.     sauf les serviteurs d’Allah, les candides.

 

75.     Ainsi Nûh nous a implorés,

lui, le plus intègre des quémandeurs.

 

76.     Nous le sauvons, avec ses tentes,

du cataclysme grandiose.

 

77.     Nous laissons sa descendance parmi les survivants,

 

78.     l’illustrant parmi ses contemporains.

 

79.     Paix à Nûh, dans les univers.

 

80.     Nous rétribuons ainsi les excellents:

 

81.     il repose parmi nos serviteurs,

les adhérents d’Allah:

 

82.     nous avons noyé les autres.

 

Trois quarts du Hizb Quarante-cinq

 

83.     Parmi les adeptes de Nûh, voici Ibrâhim,

 

84.     Quand il est venu à son Rabb,

le coeur pacifié,

 

85.     il a dit à son père et à son peuple:

« Que servez-vous donc ?

 

86.     Des Ilahs abusifs, au lieu d’Allah !

Les désirez-vous ?

 

87.     Qu’imaginez-vous du Rabb des univers ? »

 

88.     En sa contemplation, il contemple les étoiles.

 

89.     Il dit: « Voici, je défaille ! »

 

90.     Ses Compagnons se détournent de lui

et détalent.

 

91.     Il se glisse auprès de leurs Ilahs

et dit: « Ne mangez-vous pas ?

 

92.     Ne parlez-vous pas ? »

 

93.     Il se rue contre eux,

et les frappe de sa droite.

 

94.     Ces compagnons s’avancent vers lui en courant.

 

95.     Il dit: « Servez-vous ce que vous avez sculpté ?

 

96.     Allah vous crée, vous-mêmes

et ce que vous faites. »

 

97.     Ils disent: « Bâtissez pour lui un four

et jetez-le dans la fournaise. »

 

98.     Ils veulent ruser contre lui,

mais nous les abattons.

 

99.     Ibrâhim dit: « Je vais vers mon Rabb:

là où il me guidera.

 

100.     Rabb, donne-moi un fils intègre. »

 

101.     Nous lui annonçons la naissance d’un enfant affable.

 

102.     Celui-ci accompagne son père, qui lui dit:

« Ô mon fils, je me suis vu

en songe et je t’immolais:

le vois-tu ? »

L’enfant dit: « Ô mon père,

fais ce qui t’est ordonné.

Si Allah le décide, je persévérerais. »

 

103.     Quand ils s’apaisent,

Ibrâhim étend son fils sur le côté.

 

104.     Nous l’appelons: « Ô Ibrâhim !

 

105.     Tu as déjà accompli la vision.

Voici, nous rétribuons ainsi les parfaits. »

 

106.     Cette épreuve était décisive pour lui.

 

107.     Nous la célébrons par un sacrifice solennel

 

108.     que nous perpétuons.

 

109.     Paix à Ibrâhim.

 

110.     Nous rétribuons ainsi les excellents.

 

111.     Il est parmi nos serviteurs,

les adhérents d’Allah.

 

112.     Nous lui annonçons Is’hâq,

un Nabi parmi les Intègres.

 

113.     Nous le bénissons, lui et Is’hâq

leur descendance compte des hommes excellents

comme des fraudeurs avérés.

 

114.     Nous avons ainsi comblé Mûssa et Hârûn.

 

115.     Avec leur peuple, nous les avons sauvés

d’une calamité grandiose.

 

116.     Nous les avons aidés:

et ils ont été vainqueurs.

 

117.     Nous leur avons donné l’Écrit éclairé.

 

118.     Nous les avons guidés sur le chemin ascendant.

 

119.     Et nous les perpétuons parmi les autres.

 

120.     Paix à Mûssa et Hârûn.

 

121.     Nous rétribuons ainsi les excellents:

 

122.     les voilà parmi nos serviteurs,

les adhérents d’Allah.

 

123.     Voici Ilyâs parmi les Envoyés,

 

124.     quand il dit à son peuple:

« Frémirez-vous ?

 

125.     Implorerez-vous Ba‘l ?

Délaisserez-vous le plus excellent des Créateurs,

 

126.     Allah, votre Rabb

et le Rabb de vos pères, les premiers ? »

 

127.     Ils le reniaient, mais les voilà,

ils sont présents dans la Fournaise,

 

128.     sauf les serviteurs d’Allah, les candides.

 

129.     Et nous le perpétuons parmi les autres.

 

130.     Paix à Ilyâs.

 

131.     Nous rétribuons ainsi les excellents.

 

132.     Il est parmi nos serviteurs,

les adhérents d’Allah.

 

133.     Et voici Lût parmi les Envoyés,

 

134.     quand nous le sauvons avec ses tentes, tous,

 

135.     à l’exception d’une vieille retardataire.

 

136.     Nous exterminons ensuite les autres.

 

137.     Passez sur eux au matin,

 

138.     ou dans la nuit, ne le discernerez-vous pas ?

 

139.     Et voici Yûnus parmi les Envoyés,

 

140.     quand il s’enfuit sur la felouque bondée.

 

141.     Au sort, il est perdant.

 

142.     Blâmé, le poisson l’avale.

 

143.     S’il n’avait pas glorifié Allah,

 

144.     il serait resté dans le ventre du poisson

jusqu’au Jour de la Résurrection.

 

Hizb Quarante-six

 

145.     Exténué, Nous le rejetons sur la côte.

 

146.     Nous faisons pousser auprès

de lui un arbre de calebassier.

 

147.     Nous l’envoyons à cent mille

effaceurs d’Allah ou plus.

 

148.     Ils adhèrent à Allah.

Nous les laissons jouir un temps de ce monde.

 

149.     Consulte-les:

ton Rabb a-t-il des filles et eux des fils ?

 

150.     Avons-nous créé des Messagers femmes ?

En ont-ils été les témoins ?

 

151.     Les voici dans leur mensonges,

où ils disent:

 

152.     « Allah l’a engendré. »

Oui, ils ne sont que des menteurs.

 

153.     Préférait-il les filles aux fils ?

 

154.     Qu’avez-vous ? Comment jugez-vous ?

 

155.     Ne vous souvenez-vous pas ?

 

156.     Avez-vous un pouvoir manifeste ?

 

157.     Apportez votre Écrit, si vous êtes sincères.

 

158.     Ils imaginent des liens de filiation

entre Lui et les Djinns,

mais les Djinns savent

qu’ils seront présents dans la Géhenne.

 

159.     Gloire à Allah,

très au-dessus de ce qu’ils fabulent,

 

160.     eux, mais non les candides serviteurs d’Allah.

 

161.     Vous ni ceux que vous servez

 

162.     ne serez jamais tentés

de vous dresser contre Lui,

 

163.     vous, mais non ceux qui rôtiront dans la Fournaise.

 

164.     Nul parmi vous ne sera

sans avoir de lieu connu.

 

165.     Nous, nous sommes

les Harmonies harmonieuses,

 

166.     nous, nous sommes les glorificateurs !

 

167.     Voici, ils disent:

 

168.     « Si nous avions trouvé chez nous

la Mémoire des Premiers,

 

169.     nous servirions Allah, candides. »

 

170.     Mais ils l’ont effacé. Bientôt, ils sauront !

 

171.     Ainsi notre Parole fut donnée jadis

à nos Serviteurs, les Envoyés.

 

172.     Les voilà eux-mêmes secourus par Nous.

 

173.     Nos troupes vaincront pour eux.

 

174.     Détourne-toi d’eux pour un temps.

 

175.     Vois-les, bientôt ils verront.

 

176.     Se hâtent-ils donc vers notre supplice ?

 

177.     Quand il descendra, sur leur seuil,

le matin des alertés sera vicié !

 

178.     Détourne-toi d’eux, un temps.

 

179.     Vois-les, ils verront.

 

180.     Glorifie ton Rabb, le Rabb de la Puissance,

au-dessus de ce qu’ils fabulent.

 

181.     Paix aux Envoyés.

 

182.     Désirance d’Allah,

le Rabb des univers !

 

 

SOURATE 38.

 

S.

SÂD

 

La trente-huitième sourate, trente-huitième aussi dans l’ordre chronologique, avec ses quatre-vingt-huit versets d’inspiration mekkoise, a pour titre la dix-neuvième lettre de l’alphabet arabe: sâd. Ce sigle est aussi impénétrable ici que ceux qui servent de suscription à d’autres sourates.

 

Les thèmes repris des sourates 34 à 36 se prolongent ici dans le contexte historique de la controverse du Nabi avec les polythéistes de La Mecque. Aucun compromis ne sera possible avec eux tant qu’ils ne proclameront pas l’unité d’Allah.

 

Sourate 38.

 

S.

SÂD

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     S. Sâd

Par l’Appel, al-Qur’ân, doté de Mémoire...

 

2.     Pourtant, ceux qui effacent Allah

sont dans la violence et le schisme.

 

3.     Combien de générations, avant vous,

avons-nous exterminées !

Elles ont imploré,

mais il n’était plus temps de les sauver.

 

4.     Ils s’étonnent qu’un alerteur

vienne à eux, issu d’eux-mêmes.

Les effaceurs disent:

« C’est un sorcier, un menteur.

 

5.     Il n’a pour Ilah qu’un seul Allah !

Voilà bien un sujet d’étonnement ! »

 

6.     Leur Conseil se disperse:

« Partez, et persévérez pour vos Ilahs:

Voilà ce qui est souhaitable !

 

7.     Nous n’avions rien entendu de semblable

dans les anciennes doctrines.

Ce n’est qu’inventions ! »

 

8.     La Mémoire est-elle descendue

pour lui, parmi nous ?

Cependant ils sont dans le doute

concernant ma Mémoire,

n’ayant pas encore goûté mon supplice !

 

9.     Ont-ils chez eux le trésor

des grâces de ton Rabb,

l’Intransigeant, le Donateur ?

 

10.     Le royaume des ciels et de la terre,

et ce qui est entre eux, est-il à eux ?

Qu’ils y grimpent avec des cordes !

 

11.     Ils ne sont rien qu’une bande de partisans

qui seront chassés de là.

 

12.     Avant eux, les peuples de Nûh, de ‘Âd

et de Pharaon, dotés de pals,

reniaient les Inspirés.

 

13.     Comme les Thamûd, le peuple de Lût,

et les Compagnons du Bosquet:

tels étaient les partisans !

 

14.     Tous n’ont fait que renier les envoyés,

méritant leur châtiment !

 

15.     Ils ne verront qu’un seul Appel,

qui ne sera pas répété.

 

16.     Ils disent: « Notre Rabb, remets-nous notre part

avant le Jour des Comptes. »

 

17.     Supporte ce qu’ils disent,

et commémore notre serviteur Dâwûd,

doté de mains puissantes:

il s’était rallié à Toi.

 

18.     Voici, Nous lui avons soumis les montagnes,

avec lui, elles Le glorifient,

le soir et à l’aurore;

 

19.     comme les oiseaux réunis,

et ralliés devant Lui,

 

20.     Nous fortifions son royaume

lui donnant la sagesse

et le tranchant de l’Arrêt.

 

Quart du Hizb Quarante-six

 

21.     L’histoire des plaideurs,

t’est-elle parvenue ?

Ils montent au sanctuaire.

 

22.     Ils entrent chez Dâwûd,

effrayé par eux,

et disent: « Ne crains pas.

Nous plaidons l’un contre l’autre.

Juge-nous avec vérité, ne sois pas partial,

conduis-nous sur le chemin harmonieux.

 

23.     Celui-ci est mon frère.

Il a quatre-vingt-dix-neuf brebis

et moi, une seule brebis.

Il m’a dit: ‹ Confie-la-moi. ›

Et il m’a convaincu avec éloquence. »

 

24.     Dâwûd dit: « Ainsi il t’a lésé,

en te demandant ta brebis

en plus de ses brebis ! »

Les trublions, pour la plupart,

se jalousent ainsi les uns les autres,

sauf ceux qui adhèrent et sont intègres,

mais ils sont rares.

Dâwûd devine que nous l’éprouvions.

Il demande pardon à son Rabb

et il tombe, prosterné, repenti.

 

(Prosternation)

 

25.     Nous lui pardonnons cela:

il est chez nous,

dans l’excellent Lieu-du-Retour.

 

26.     Ô Dâwûd,

nous t’avons mis pour calife de la terre.

Juge les humains avec vérité.

Ne suis pas la passion:

elle te fourvoierait

loin du sentier d’Allah.

Voici, ceux qui se fourvoient

loin du sentier d’Allah

subissent le dur supplice

pour avoir oublié le Jour des Comptes.

 

27.     Nous ne créons pas les ciels et la terre,

et ce qui est entre eux, dans le mensonge:

cela, les effaceurs l’imaginent.

Aïe, ceux qui effacent, à cause du Feu !

 

28.     Mettrons-nous ceux qui adhèrent

et sont intègres

là où se trouvent les corrupteurs de la terre ?

Ou bien mettrons-nous les frémissants

là où sont les dévoyés ?

 

29.     Un Écrit !

Nous le faisons descendre à toi, béni,

pour que ses Signes soient médités,

et que les dotés d’un coeur s’en souviennent.

 

30.     Nous avons donné Sulaïmân à Dâwûd,

un serviteur affable, bientôt repenti,

 

31.     quand un soir des cavales légères

lui sont présentées.

 

32.     Il dit: « J’ai préféré l’amour du luxe

à la Mémoire de mon Rabb,

jusque sous le voile de la nuit.

 

33.     Ramenez-moi ces cavales ! »

Et il entreprend de leur trancher

les jarrets et le col.

 

34.     Nous éprouvions ainsi Sulaïmân.

Nous plaçons un fantôme

à sa place sur son trône.

Il se repent alors.

 

35.     Il dit: « Rabb, pardonne-moi,

donne-moi un règne tel qu’il n’existera plus

pour personne après moi,

Te voici, Toi, le Donateur.

 

36.     Nous lui soumettons les vents.

Ils courent sur son ordre,

doucement, là où il les oriente;

 

37.     et tous les Shaïtâns,

les constructeurs et les plongeurs,

 

38.     et d’autres, enchaînés par couples.

 

39.     Voilà nos dons, garde-les

ou prodigue-les sans compter. »

 

40.     Sulaïmân a place près de Nous,

dans l’excellent Lieu-du-Retour.

 

41.     Commémore notre serviteur Aïyûb,

quand il appelle son Rabb:

« Me voici, le Shaïtân

m’inflige douleurs et supplices ! »

 

42.     ... Frappe du pied:

voilà de l’eau pour te laver,

fraîche et buvable.

 

43.     Nous lui offrons ses tentes

et le double en plus,

en grâce de nous, en mémoire

pour les dotés d’un coeur.

 

44.     Prends en ta main une touffe,

frappe avec,

mais ne te parjure pas.

Nous le trouvons, constant,

serviteur affable et repenti.

 

45.     Commémore nos serviteurs,

Ibrâhim, Is’hâq et Ya‘qûb,

dotés de mains puissantes et de visions.

 

46.     Nous les avons purifiés,

intacts de pureté, d’intégrité,

ô Mémoire de la Demeure.

 

47.     Ils sont chez nous les meilleurs

parmi les élus.

 

48.     Commémore Ismâ‘îl, Al-Yasa‘,

et le Maître-du-Double, Dû-l-Kifl,

tous des meilleurs.

 

49.     Telle est la Mémoire des frémissants,

l’excellent Lieu-du-Retour.

 

50.     Jardins d’Éden, portes ouvertes pour eux,

 

51.     accoudés là, ils jouiront

de fruits multiples,

de breuvages abondants,

 

Moitié du Hizb Quarante-six

 

52.     des vierges auprès d’eux,

aux grands yeux chastes, d’égale jeunesse.

 

53.     Voilà ce qui vous est promis,

au Jour des Comptes.

 

54.     Telle est notre provende inépuisable.

 

55.     Car voici, pour les rebelles,

c’est l’horrible Retour,

 

56.     la Géhenne où ils arriveront,

dans le pire des grabats.

 

57.     Il le dégustent, bouillant, fétide,

 

58.     avec d’autres tourments de même nature.

 

59.     Voici une foule précipitée avec vous.

Pour elle, pas de: « Bienvenue ! »

Les voilà, ils parviennent au Feu.

 

60.     Ils disent: « Pour vous, pas de bienvenue,

vous avez avancé pour nous,

le pire des séjours ! »

 

61.     Ils disent: « Notre Rabb,

ils ont avancé pour nous ceci !

Ajoute-leur un double supplice du Feu. »

 

62.     Ils disent: « Pourquoi ne voyons-nous pas ici

des hommes que nous estimions mauvais ?

 

63.     Nous les prenions en dérision,

et les regards se détournaient d’eux. »

 

64.     Telles sont les vraies querelles

aux Tentes du Feu.

 

65.     Dis:

« Je ne suis qu’un alerteur:

pas d’Ilah sauf Allah,

l’Un, l’Irrésistible,

 

66.     le Rabb des ciels, de la terre

et de ce qui est entre les deux,

Lui, l’Intransigeant, l’Indulgent. »

 

67.     Dis: « C’est une annonce prodigieuse,

 

68.     dont vous vous détournez. »

 

69.     Je n’avais aucun savoir

sur les Légions célestes,

quand ils se querellaient dans la Géhenne.

 

70.     Voici, il m’est seulement révélé

que je suis seulement un alerteur manifeste.

 

71.     Quand ton Rabb dit aux messagers:

« Je créerai d’argile un être charnel.

 

72.     Quand je l’aurai façonné,

et lui aurai insufflé de mon souffle,

courbez-vous devant lui, prosternez-vous. »

 

73.     Les messagers se prosternent tous ensemble,

 

74.     à l’exception d’Iblîs.

Il s’enfle, étant parmi les effaceurs d’Allah.

 

75.     Il dit: « Ô Iblîs, qui t’empêche de te prosterner

devant celui que j’ai créé de mes mains ?

T’enfles-tu ? Ou bien es-tu parmi les Superbes ? »

 

76.     Iblîs dit: « Je suis meilleur que lui:

tu m’as créé de Feu, tu l’as créé d’argile. »

 

77.     Il dit: « Sors de là: tu seras lapidé !

 

78.     Ma malédiction sera sur toi,

jusqu’au Jour de la Créance. »

 

79.     Iblîs dit: « Mon Rabb, sursois pour moi

jusqu’au Jour où ils ressusciteront. »

 

80.     Il dit: « Tu seras parmi les sursitaires,

 

81.     jusqu’au Jour de l’Instant connu. »

 

82.     Iblîs dit: « Par ta puissance,

je les séduirai tous,

 

83.     sauf tes serviteurs, les candides. »

 

84.     Il dit: « C’est la vérité, et la vérité, je la dis:

 

85.     je remplirai par toi la Géhenne

avec tous ceux d’entre eux

qui te suivront ! »

 

86.     Dis:

« Je ne vous en demande pas de salaire,

je suis sans arrogance.

 

87.     Il n’est que la Mémoire des univers:

 

88.     Vous connaîtrez à temps son annonce.

 

 

SOURATE 39.

 

LES FOULES

AZ-ZUMAR

 

La trente-neuvième sourate, cinquante-neuvième dans l’ordre chronologique, compte soixante-quinze versets d’inspiration mekkoise. Les versets 52, 53, 54 semblent avoir été proclamés à Médine, mais cela est encore controversé.

 

Son titre est pris aux versets 71 et 73. Les foules dont il est ici question entrent, les unes au Paradis, les autres dans la Géhenne.

 

Sourate 39.

 

LES FOULES

AZ-ZUMAR

 

Au nom d’Allah,

le Matriciant, le Matriciel...

 

1.     La descente de l’Écrit, c’est d’Allah,

l’Intransigeant, le Sage.

 

2.     Nous voici, nous faisons descendre

sur toi l’Écrit avec la vérité.

Sers Allah, sois candide envers Lui, le Décideur,

 

3.     Allah seul ! Il est le Décideur, le Candide !

Ceux qui prennent des protecteurs

en dehors de Lui:

« Nous les servons seulement

parce qu’ils nous rapprochent d’Allah ! »

Allah jugera ce en quoi ils divergent.

Allah ne guide pas le menteur, ni l’effaceur !

 

4.     Si Allah voulait prendre un enfant,

Il choisirait qui Il voudrait,

parmi ceux qu’Il a créés,

Gloire à Lui, l’Irrésistible.

 

5.     Il crée les ciels et la terre selon la vérité,

il déroule la nuit sur le jour,

il déroule le jour sur la nuit,

il soumet le soleil et la lune,

et tous courent vers le but fixé.

Lui, n’est-il pas l’Intransigeant, l’Indulgent ?

 

6.     Il vous a créés d’un seul être,

il a tiré de lui son épouse.

Il a fait descendre pour vous,

huit couples de bestiaux.

Il vous crée dans le ventre de vos mères,

création sur création, dans la triple ténèbre.

Tel est pour vous Allah, votre Rabb:

à lui le royaume.

Pas d’Ilah, sauf Lui !

Comment vous détourneriez-vous ?

 

7.     Si vous effacez, voici,

Allah, magnanime pour vous,

n’agrée aucun effaçage de ses serviteurs,

Si vous le reconnaissez, il vous agréera.

Nul ne portera le portage d’un autre porteur.

Vous serez de retour chez votre Rabb,

Il vous avisera de ce que vous faisiez:

Il connaît le contenu des poitrines.

 

Trois quarts du Hizb Quarante-six

 

8.     Quand la douleur touche l’humain,

il implore son Rabb, et revient à Lui.

Puis, quand un bienfait lui vient de Lui,

il oublie qui implorait avant.

Qui suscite des rivaux à Allah

égare loin de Son sentier.

Dis: « Jouis donc un peu de ton effaçage:

tu seras bientôt parmi les Compagnons du Feu. »

 

9.     Est-ce un adorateur ?

Il se prosterne et se relève dans la nuit.

Il veille à l’Autre: il aspire

aux grâces de son Rabb.

Dis:

« Ceux qui savent et ceux qui ne savent pas

se valent-ils ? »

Dotés d’un coeur, ils L’invoquent.

 

10.     Dis:

« Ô serviteurs qui adhérez,

frémissez de votre Rabb !

Ceux qui excellent reçoivent

l’excellence en ce monde.

La terre d’Allah est vaste.

Ceux qui persévèrent

reçoivent leur récompense sans mesure. »

 

11.     Dis:

« Me voici, il m’est ordonné de servir Allah,

en lui vouant ma créance. »

 

12.     Et: « Il m’est ordonné d’être

le premier des pacifiés. »

 

13.     Dis:

« Je crains, si je désobéis à mon Rabb,

le supplice d’un Jour grandiose. »

 

14.     Dis:

« Je sers Allah, Lui payant ma créance !

 

15.     Vous, servez qui vous voudrez en dehors de Lui ! »

Dis:

« Les perdants sont ceux qui se perdent eux-mêmes

avec leurs tentes le Jour du Relèvement.

N’est-ce pas une perte manifeste ? »

 

16.     Au-dessus, et au-dessous d’eux,

ils auront une nuée de feu.

Ses serviteurs ne doutent pas d’Allah:

« Ô serviteurs, frémissez de moi ! »

 

17.     Ceux qui s’éloignent des Tâghût

pour ne pas les servir

et reviennent à Allah,

reçoivent l’Annonce !

Annonce-la à mes serviteurs

 

18.     qui entendent le verbe

et suivent l’excellence;

les voilà, Allah les guide !

Les voilà, dotés d’un coeur.

 

19.     Le terme du supplice

se réalise pour les autres:

toi, en délivrerais-tu un seul de ce Feu ?

 

20.     Ceux qui frémissent de leur Rabb,

ont pour eux les firmaments

sur lesquels sont édifiés d’autres firmaments,

et sous lesquels courent des fleuves:

Allah a promis, Allah ne change pas de promesse.

 

21.     Ne vois-tu pas ?

Allah fait descendre l’eau du ciel,

l’infiltre et la fait couler sur terre.

Il en fait sortir des semences

de couleurs variées.

Quand elles se fanent, tu les vois jaunir,

Il les met alors en chaumes.

Telle est la Mémoire des dotés d’un coeur.

 

22.     Celui dont Allah dilate la poitrine

pour la pacification, al-islâm,

reçoit lumière de son Rabb.

Aïe, le coeur des endurcis

ne commémore pas Allah:

ils sont dans un fourvoiement manifeste !

 

23.     Allah fait descendre

la Geste la plus éloquente,

l’Écrit harmonieux, répétitif.

Il fait hérisser la peau

de ceux qui redoutent leur Rabb.

Leur peau et leur coeur

s’attendrissent alors en Mémoire d’Allah.

Voilà la guidance d’Allah,

Il guide avec, qui Il veut.

Qui est fourvoyé par Allah

n’aura pas de guide,

 

24.     Il frémira en face de l’horreur du supplice,

le Jour du Relèvement.

Il sera dit aux fraudeurs:

« Goûtez ce que vous avez fait ! »

 

25.     Avant eux, d’autres niaient aussi,

mais le supplice les surprit,

là où ils ne l’attendaient pas,

 

26.     Allah leur fait goûter l’opprobre

dans la vie de ce monde;

mais le supplice est plus grand dans l’Autre.

S’ils savaient...

 

27.     Dans cet Appel, al-Qur’ân,

nous donnons maints exemples aux humains.

Peut-être l’invoqueront-ils

 

28.     un Appel en arabe, sans détours !

Peut-être se rallieront-ils.

 

29.     Allah donne un exemple:

un homme a des associés féroces,

et un autre, pacifié,

ne sert qu’un seul maître.

Se valent-ils, par exemple ?

Pourtant, pour la plupart,

ils ne savent pas !

 

30.     Te voilà: tu meurs,

et les voilà, ils meurent,

 

31.     puis vous voilà, tous au Jour du Relèvement,

chez votre Rabb, pour le jugement.

 

Fin du Djûz Vingt-Troisième

 

Djûz Vingt-Quatrième

 

Hizb Quarante-sept

 

32.     Qui fraude plus que celui qui nie Allah

et rejette la justice quand elle vient à lui ?

La Géhenne n’est-elle pas le séjour des effaceurs ?

 

33.     Ceux qui viennent avec la justice

et se justifient par elle

sont les frémissants.

 

34.     Ils auront tout ce qu’ils désirent chez leur Rabb,

la récompense des parfaits.

 

35.     Allah efface le mal qu’ils ont fait

et leur attribue leur récompense

pour l’excellence de ce qu’ils faisaient.

 

36.     Allah ne suffit-il pas à son serviteur ?

Ceux qui sont privés de Lui t’effraient !

Celui qu’Allah fourvoie n’a pas de guidance.

 

37.     Celui qu’Allah guide n’a pas de fourvoyeur.

Allah n’est-il pas Intransigeant,

doté pour la vengeance ?

 

38.     Si tu leur demandes:

« Qui crée les ciels et la terre ? »

Ils disent: « Allah. »

Dis:

« Le voyez-vous ? En dehors d’Allah,

si Allah me faisait souffrir,

ceux que vous implorez

écarteraient-ils ma souffrance ?

Ou bien s’il voulait me matricier,

fermeraient-ils ses grâces ? »

Dis:

« Allah me suffit.

Les tout-abandonnés s’abandonnent en Lui. »

 

39.     Dis:

« Ô mon peuple, agissez à votre place.

Moi, j’agis: bientôt vous saurez

 

40.     à qui le supplice ruineux sera donné,

et qui subit le supplice permanent.

 

41.     Voici, pour les humains,

nous te faisons descendre

l’Écrit avec la vérité.

Qui est guidé l’est pour lui-même,

qui se fourvoie se fourvoie lui-même.

Tu n’es pas leur protecteur. »

 

42.     Allah fait payer tout être

à l’instant de sa mort,

et celui qui n’est pas mort,

pendant son sommeil.

Il saisit celui dont il décrète la mort

et renvoie l’autre,

à l’échéance prévue pour lui.

C’est en cela un Signe pour le peuple qui médite.

 

43.     Prennent-ils des intercesseurs

en dehors d’Allah ?

Dis:

« S’ils ne pensaient rien,

s’ils ne discernaient rien ! »

 

44.     Dis:

« À Allah, toute intercession

n’appartient qu’à Allah !

Le royaume est à Lui

dans les ciels et sur la terre:

vous reviendrez à Lui. »

 

45.     Quand Allah, en son unité, est invoqué,

les coeurs de ceux qui n’adhèrent pas

à l’Autre monde se crispent.

Quand les autres,

Lui excepté, sont invoqués,

ils se félicitent.

 

46.     Dis:

« Allah

est le Fendeur des ciels et de la terre,

le Connaisseur du mystère et du témoignage !

Juge parmi tes serviteurs

ce en quoi ils divergent. »

 

47.     Si les fraudeurs avaient

toute la terre et autant encore,

ils ne pourraient se racheter avec,

du malheur de leur supplice,

au Jour du Relèvement:

Allah commencera par eux,

là où ils ne l’attendront pas.

 

48.     Ils verront alors leurs méfaits:

ce dont ils se raillaient les cerne.

 

49.     Quand un homme souffre, il nous implore,

mais quand nous lui accordons

un de nos bienfaits

il dit: « Cela m’est donné à juste titre ! »

C’est pourtant une épreuve,

mais, pour la plupart, ils ne le savent pas.

 

50.     Leurs ancêtres disaient de même,

mais ce qu’ils ont fait

ne leur a pas profité.

 

51.     Les malheurs de leurs actes fondent sur eux.

Avec eux, les fraudeurs sont frappés

par le malheur de leurs actes:

rien ne pourra l’empêcher !

 

52.     Ne le savent-ils pas ?

Allah dispense ou rationne

la provende à qui il veut.

Voilà des Signes,

pour le peuple qui adhère.

 

Quart du Hizb Quarante-sept

 

53.     Dis:

« Ô mes serviteurs,

que ceux qui ont été abusés

ne désespèrent pas des grâces d’Allah. »

Voici, Allah exempt de tous les supplices:

le voici, Lui, l’Indulgent, le Matriciel.

 

54.     Revenez vers votre Rabb,

pacifiez-vous en Lui,

avant de subir le supplice:

ensuite, vous ne seriez plus secourus.

 

55.     Suivez l’excellence

de ce qui est descendu pour vous

de votre Rabb, avant de subir le supplice,

brusquement, sans que vous ne l’attendiez !

 

56.     Quelqu’un dira: « Quel malheur pour moi,

mes négligences envers Allah:

j’étais parmi les railleurs ! »

 

57.     Ou bien il dira: « Si Allah m’avait guidé,

je serais parmi les frémissants. »

 

58.     Ou bien il dira, au moment de subir le supplice:

« Si je pouvais recommencer,

je serais parmi les parfaits. »

 

59.     Non ! Mes Signes étaient à toi

mais tu t’es enflé avec les effaceurs.

 

60.     Le Jour du Relèvement,

tu verras ceux qui, la face ténébreuse, niaient Allah.

N’est-il pas dans la Géhenne, le séjour des enflés ?

 

61.     Allah délivre ceux qui frémissent:

dans leur triomphe,

le malheur ne les touchera pas,

ils ne seront pas torturés.

 

62.     Allah, le Créateur de tout,

est, de tout, le Protecteur.

 

63.     Les verrous des ciels

et de la terre sont à Lui.

Ceux qui effacent les Signes d’Allah

sont perdants.

 

64.     Dis: « En dehors d’Allah

qui m’ordonnerez-vous de servir,

ohé, les ignares ? »

 

65.     Cela t’a été révélé,

à toi et à d’autres avant toi:

« Si tu associes, ton oeuvre périt:

tu es perdant. »

 

66.     Mais non, sers Allah

et sois reconnaissant !

 

67.     Ils ne mesurent pas Allah

à sa vraie mesure.

La terre entière sera une poignée

dans Sa main le Jour du Relèvement,

et les ciels un pli dans Sa droite !

Glorifiez-le, très haut au-dessus

de ceux qu’ils lui associent.

 

68.     Il sera soufflé du cor

et ils s’évanouiront,

ceux des ciels et de la terre,

sauf ceux que veut Allah.

Puis il retentira encore:

ressuscités, ils contempleront.

 

69.     La terre étincellera de la lumière de son Rabb.

L’Écrit exposé,

les Nabis et les Témoins viendront.

Tous seront jugés en vérité,

nul ne sera lésé.

 

70.     Chacun sera rétribué

selon ce qu’il aura fait:

Lui sait mieux ce qu’ils faisaient !

 

71.     L’impulsion des effaceurs

les conduit en foules vers la Géhenne.

Quand ils y parviennent,

ses portes s’ouvrent.

Ses cerbères leur disent:

« N’avez-vous pas eu

des envoyés parmi vous ?

Ne vous ont-ils pas transmis

les Signes de votre Rabb,

vous avertissant de la rencontre de ce Jour ? »

Ils diront: « Oui ! »

Le terme du supplice

échoit ainsi pour les effaceurs.

 

72.     Il leur sera dit:

« Entrez par les portes de la Géhenne,

là, en permanence,

l’horrible séjour des enflés ! »

 

73.     L’impulsion de ceux qui frémissent de leur Rabb,

en foule, les conduit vers le Jardin.

Quand ils y parviennent,

ses portes s’ouvrent,

et ses gardiens leur disent:

« Paix à vous, vous êtes bons,

entrez dans la permanence. »

 

74.     Ils diront: « Désirance d’Allah !

Il a accompli la promesse

qu’Il nous avait faite:

il nous fait hériter la terre !

Nous nous installons dans le Jardin,

là où nous le voulons.

Quel ravissement, le salaire des ouvriers ! »