Le Coran

Traduction du sens de ses versets de Jean-Louis MICHON.

Version online : 2.0 (02/2018)

Liste des sourates :

Sourate 1 : Celle Qui Ouvre – Al-Fâtiha
Notes
Sourate 2 : La Vache – Al-Baqara
Notes
Sourate 3 : La Famille De Imrân – Al ‘Imrân
Notes
Sourate 4 : Les Femmes – Al-Nisâ’
Notes
Sourate 5 : La Table Servie – Al-Mâ’ida
Notes
Sourate 6 : Le Bétail – Al-An’âm
Notes
Sourate 7 : Al-A’râf
Notes
Sourate 8 : Le Butin – Al-Anfâl
Notes
Sourate 9 : Le Repentir – Al-Tawbah
Notes
Sourate 10 : Jonas – Yûnus
Sourate 11 : Houd – Hud
Notes
Sourate 12 : Joseph – Yûsuf
Notes
Sourate 13 : Le Tonnerre – Al-Ra’d
Notes
Sourate 14 : Abraham – Ibrâhîm
Notes
Sourate 15 : Al-Hijr
Notes
Sourate 16 : L’abeille – Al-Nahl
Notes
Sourate 17 : Le Voyage Nocturne – Al-Isrâ
Notes
Sourate 18 : La Caverne – Al-Kahf
Notes
Sourate 19 : Marie – Maryam
Notes
Sourate 20 : Tâ. Hâ.
Notes
Sourate 21 : Les Prophètes – Al-Anbiyâ’
Notes
Sourate 22 : Le Pèlerinage – Al-Hajj
Notes
Sourate 23 : Les Croyants – Al-Mu’minûn
Notes
Sourate 24 : La Lumière – Al-Nûr
Notes
Sourate 25 : Le Discernement – Al-Furqân
Notes
Sourate 26 : Les Poètes – Al-Shu’arâ’
Notes
Sourate 27 : Les Fourmis – Al-Naml
Notes
Sourate 28 : Le Récit – Al-Qasas
Notes
Sourate 29 : L’araignée – Al-‘Ankabût
Notes
Sourate 30 : Les Romains – Al-Rûm
Notes
Sourate 31 : Luqmân
Notes
Sourate 32 : La Prosternation – Al-Sajda
Notes
Sourate 33 : Les Coalisés – Al-Ahzâb
Notes
Sourate 34 : Saba
Notes
Sourate 35 : Créateur – Fâtirou Les Anges – Al-Malâ’ikah
Sourate 36 : Yâ-Sîn
Notes
Sourate 37 : Les Rangs – Al-Sâffât
Notes
Sourate 38 : Sâd.
Notes
Sourate 39 : Les Groupes – Al-Zumar
Notes
Sourate 40 : Le Croyant – Al-Mu’min
Notes
Sourate 41 : Les Versets Clairement Exposés – Fussilat
Notes
Sourate 42 : La Consultation – Al-Shûrâ
Notes
Sourate 43 : Les Ornements D’or – Al-Zukhruf
Sourate 44 : La Fumée – Al-Dukhân
Notes
Sourate 45 : L’agenouillée – Al-Jâthiya
Notes
Sourate 46 : Les Dunes – Al-Ahqâf
Notes
Sourate 47 : Muhammad
Notes
Sourate 48 : La Victoire – Al-Fath
Notes
Sourate 49 : Les Appartements – Al-Hujurât
Sourate 50 : Qâf
Notes
Sourate 51 : Ceux Qui Eparpillent – Al-Dhâriyât
Notes
Sourate 52 : Le Mont – Al-Tûr
Sourate 53 : L’étoile – Al-Najm
Notes
Sourate 54 : La Lune – Al-Qamar
Sourate 55 : Le Miséricordieux – Al-Rahmân
Notes
Sourate 56 : L’événement – Al-Wâqi’a
Sourate 57 : Le Fer – Al-Hadîd
Sourate 58 : La Discussion – Al-Mujâdala
Sourate 59 : Le Rassemblement – Al-Hashr
Notes
Sourate 60 : L’éprouvée – Al-Mumtahana
Notes
Sourate 61 : Le Rang – Al-Saff
Notes
Sourate 62 : Le Vendredi – Al-Jumu’a
Sourate 63 : Les Hypocrites – Al-Munâfiqûn
Sourate 64 : La Duperie Réciproque – Al-Taghâbun
Notes
Sourate 65 : La Repudiation – Al-Talâq
Sourate 66 : L’ Interdiction – Al-Tahrîm
Sourate 67 : Le Royaume – Al-Mulk
Sourate 68 : Le Calame – Al-Qalam
Notes
Sourate 69 : L’Inéluctable – Al-Hâqqa
Notes
Sourate 70 : Les Degrés Ascendants – A-Ma’ârij
Sourate 71 : Noé – Nûh
Sourate 72 : Les Djinns – Al-Jinn
Sourate 73 : L’enveloppé – Al-Muzammil
Sourate 74 : Le Couvert – Al-Muddathir
Sourate 75 : La Résurrection – Al-Qiyâma
Sourate 76 : L’homme – Al-Insân ou Le Temps – Al-Dahr
Notes
Sourate 77 : Les Emissaires – Al-Mursalât
Sourate 78 : L’annonce – Al-Naba’
Sourate 79 : Ceux Qui Arrachent – Al-Nâzi’ât
Notes
Sourate 80 : Il A Froncé Les Sourcils – ‘Abasa
Sourate 81 : Le Repli – Al-Takwîr
Sourate 82 : La Fissure – Al-Infitâr
Sourate 83 : Les Fraudeurs – Al-Mutaffifîn
Notes
Sourate 84 : La Déchirure – Al-Inshiqâq
Sourate 85 : Les Constellations – Al-Burûj
Notes
Sourate 86 : L’astre Nocturne – Al-Târiq
Sourate 87 : Le Très Haut – Al-A’lâ
Sourate 88 : Celle Qui Recouvre – Al-Ghâshiya
Sourate 89 : L’Aube – Al-Fajr
Notes
Sourate 90 : La Cité – Al-Balad
Sourate 91 : Le Soleil – Al-Shams
Sourate 92 : La Nuit – Al-Layl
Sourate 93 : La Clarté Du Matin – Al-Duhâ
Sourate 94 : La Dilatation – Al-Sharh
Sourate 95 : Le Figuier – Al-Tîn
Notes
Sourate 96 : Le Grumeau – Al-‘Alaq
Sourate 97 : La Valeur – Al-Qadr
Notes
Sourate 98 : La Preuve Décisive – Al-Bayyina
Sourate 99 : Le Tremblement – Al-Zalzala
Sourate 100 : Les Coursiers – Al-‘Adiyât
Sourate 101 : Le Grand Coup – Al-Qâri’a
Sourate 102 : L’Accumulation – Al-Takâthur
Sourate 103 : Le Déclin Du Jour – Al-‘Asr
Notes
Sourate 104 : Le Calomniateur – Al-Humaza
Sourate 105 : L’Eléphant – Al-Fîl
Notes
Sourate 106 : Les Quraïchites – Quraych
Notes
Sourate 107 : Le Nécessaire – Al-Mâ’ûn
Notes
Sourate 108 : Le Fleuve d’Abondance – Al-Kawthar
Notes
Sourate 109 : Les Mécréants – Al-Kâfirûn
Sourate 110 : Le Secours – Al-Nasr
Notes
Sourate 111 : Les Fibres – Al-Masad
Notes
Sourate 112 : Le Culte Pur – Al-Ikhlâs ou L’Unité – Al-Tawhîd
Notes
Sourate 113 : L’Aurore – Al-Falaq
Notes
Sourate 114 : Les Hommes – Al-Nâs

Sourate 1 : Celle Qui Ouvre – Al-Fâtiha

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
1.1. Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
1.2. Louange à Dieu, Seigneur des mondes,
1.3. le Miséricordieux, le Clément,
1.4. Roi du Jour du Jugement.
1.5. C’est Toi que nous adorons, et c’est de Toi que nous implorons le secours.
1.6. Guide-nous sur la voie droite,
1.7. la voie de ceux que Tu as comblés de bienfaits, non de ceux qui encourent Ta colère, ni des égarés.
ceux qui encourent Ta colère, ni des égarés.

Notes

* Titre : surtout connue comme : “L’Ouverture du Livre” (Fâtihat al-Kitâb), cette sourate porte neuf autres appellations dont les suivantes : “La Mère du Coran” (Umm al-Qur‘ân), parce qu’elle contient de façon globale tout ce qui se trouve dans le Livre ; “Les sept Redoublés” (sab‘an min al-mathânî), parce qu’elle contient sept versets et qu’elle est récitée au moins deux fois (tuthannâ) dans chaque prière canonique ; “La sourate qui enseigne la demande” (surat ta‘lîm al-mas’ala) parce qu’elle est récitée pour obtenir du Ciel une bénédiction ou une faveur spéciale, etc. Elle est aussi récitée, individuellement ou collectivement, lors de la conclusion d’un contrat de mariage, d’une opération commerciale, d’un pacte de solidarité artisanale et, de façon générale, de tout acte pour lequel le ou les participants souhaitent obtenir l’agrément et l’assistance du Ciel.
* v.1 : la formule de consécration bismi’Llâhi’r-Rahmâni’r-Rahîm – la “basmalah”- constitue ici le premier verset du Coran, alors qu’ailleurs elle figure en tête de toutes les sourates, à l’exception de la neuvième (voir note à la fin de s.9), sans en former un verset. Elle précède toute lecture ou récitation du saint Livre et, prononcée avec attention, sacralise l’accomplissement de tous les actes signifiants de la vie humaine. Elle comporte trois Noms divins, à savoir celui du Dieu unique : Allâh, et ceux de deux de Ses attributs : al-Rahmân et al-Rahîm, qui sont des formes intensives dérivées de la même racine : ra-ha-ma, porteuse de l’idée de Miséricorde. Le premier de ces noms a une signification totale, impliquant le pouvoir divin d’existenciation ; aussi ne saurait-il s’appliquer qu’à Dieu, à l’exclusion de tout être humain. Le second caractérise plus spécifiquement l’action conservatrice et rédemptrice du Seigneur telle qu’elle s’exerce sur la création. Pour suggérer au lecteur français la différence qualitative entre ces deux noms, on a repris, en les inversant, les deux termes utilisés dans bon nombre de traductions antérieures : “le Miséricordieux”, qualificatif réservé à Dieu, venant en premier, suivi par “le Clément”, puisque la clémence est une qualité dont certains hommes peuvent être revêtus – un roi, un juge, par exemple – et que “Clément” peut être utilisé comme prénom masculin (comme Rahîm peut l’être chez les musulmans, le féminin Rahîmah correspondant à “Clémence”).

Sourate 2 : La Vache – Al-Baqara

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
2.1. Alif. Lâm. Mîm.
2.2. Voici le Livre ! En lui point de doute. Il est une guidance pour ceux qui craignent Dieu,
2.3. ceux qui croient au Mystère, s’acquittent de la prière et dépensent [en aumônes] une part de ce que Nous leur avons accordé,
2.4. ceux qui croient à ce qui t’a été révélé et à ce qui a été révélé avant toi, et qui ont la certitude de la vie future.
2.5. Ceux-là suivent une Guidance venue de leur Seigneur, et ceux-là sont les bienheureux.
2.6. Quant aux mécréants, il leur est indifférent que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses pas ; ils ne croient pas.
2.7. Dieu a mis un sceau sur leurs cœurs et sur les oreilles, et un voile couvre leurs yeux. Un châtiment terrible les attend.
2.8. Parmi les hommes, ils en est qui disent : « Nous croyons en Dieu et au Jour dernier, mais ils ne sont pas croyants.
2.9. Ils essayent de tromper Dieu et ceux qui croient, mais ils ne trompent qu’eux-mêmes, sans s’en rendre compte.
2.10. Il y a dans leur cœur une maladie, et Dieu augmente cette maladie. Un châtiment douloureux sera le prix de leur mensonge.
2.11. Lorsqu’on leur dit : « Ne semez pas la corruption sur la terre, ils répondent : « Nous ne sommes que des réformateurs ! »
2.12. O vraiment, ce sont eux les corrupteurs, mais ils ne s’en rendent pas compte.
2.13. Lorsqu’on leur dit : « Croyez, comme croient vos semblables, ils répondent : « Croirons-nous comme croient les insensés ? » O vraiment, ce sont eux les insensés, mais ils ne le savent pas.
2.14. Chaque fois qu’ils rencontrent des croyants, ils disent : « Nous croyons ! » Mais lorsqu’ils se retirent vers leurs démons, ils disent : « Certes, nous sommes avec vous ; nous ne faisions que nous moquer ! »
2.15. C’est Dieu qui se moque d’eux et qui les fait persister dans leur révolte. Ils perdent la tête.
2.16. Ces gens-là troquent l’erreur contre la bonne direction. Leur négoce est sans profit et ils ne sont pas dirigés.
2.17. Ils ressemblent à celui qui avait allumé un feu : alors que l’entourage était éclairé, Dieu leur a retiré la lumière et les a laissés dans les ténèbres. Ils ne voient pas ;
2.18. sourds, muets, aveugles, ils ne reviennent pas [vers Dieu].
2.19. Ou encore : ils sont comme [devant] un nuage du ciel chargé de pluie qui renferme des ténèbres, du tonnerre et des éclairs. Ils se pressent les doigts dans les oreilles par crainte de la foudre et pour se préserver de la mort. Mais Dieu entoure les mécréants de toutes parts.
2.20. Peu s’en faut que l’éclair ne leur ôte la vue. Chaque fois que luit un éclair ils marchent à sa clarté, et lorsque survient l’obscurité ils s’arrêtent. Si Dieu le voulait, Il leur enlèverait l’ouïe et la vue. Certes, Dieu est puissant sur toute chose.
2.21. O hommes ! Adorez votre Seigneur qui vous a créés, vous et ceux qui vous ont précédés. Puissiez-vous atteindre la piété !
2.22. De la terre, Il a fait pour vous un lit de repos, et du firmament un édifice. Il fait descendre du ciel une eau de laquelle Il fait surgir des fruits pour votre subsistance. N’attribuez pas à Dieu des émules, alors que vous savez…
2.23. Si vous êtes dans le doute au sujet de ce que Nous avons révélé à Notre serviteur, apportez une sourate semblable à ceci ; appelez vos témoins autres que Dieu, si vous êtes véridiques.
2.24. Si vous ne le faites pas – et vous ne le ferez pas, redoutez le feu qui a pour aliment les hommes et les pierres ; il a été préparé pour les mécréants.
2.25. Annonce la bonne nouvelle à ceux qui croient et qui pratiquent des œuvres pies : ils posséderont des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. Chaque fois qu’ils y recevront un fruit pour se nourrir, ils diront : « C’est bien là ce que nous recevions jadis, car une nourriture semblable leur était fournie. Ils trouveront là des épouses pures, et là ils demeureront à jamais.
2.26. Dieu ne répugne pas à proposer en parabole un moucheron ou quelque chose de plus élevé. Les croyants savent qu’il s’agit de la Vérité venue de leur Seigneur. Quant à ceux qui mécroient, ils disent : « Que Dieu a-t-il voulu signifier par cette parabole ? » Il en égare ainsi un grand nombre et Il en dirige un grand nombre ; mais Il n’égare que les pervers.
2.27. Ceux qui violent le pacte de Dieu après avoir accepté Son alliance, qui coupent ce que Dieu a ordonné de lier et qui sèment la corruption sur la terre, ceux-là sont les perdants.
2.28. Comment pouvez-vous renier Dieu alors que vous étiez morts et qu’Il vous a donné la vie. Ensuite Il vous fera mourir, puis Il vous ressuscitera et vous serez ramenés à Lui.
2.29. C’est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre. Il s’est ensuite tourné vers le ciel dont Il a formé sept cieux. Il connaît toute chose.
2.30. Lorsque ton Seigneur dit aux anges : « Je vais établir un lieutenant sur la terre », ils dirent : « Vas-tu y établir quelqu’un qui y sèmera la corruption et qui répandra le sang, alors que nous célébrons Tes louanges en Te glorifiant et que nous Te sanctifions ? » Le Seigneur dit : « Je sais ce que vous ne savez pas ».
2.31. Il apprit à Adam le nom de tous les êtres, puis Il les présenta aux anges en disant : « Faites-moi connaître leurs noms, si vous êtes véridiques ».
2.32. Ils dirent : « Gloire à Toi ! Nous n’avons connaissance que de ce que Tu nous as fait connaître ; Tu es, en vérité, l’Omniscient, le Sage. »
2.33. Il dit : « O Adam ! enseigne-leur les noms de ces êtres ! » Quand Adam en eut instruit les anges, le Seigneur dit : « Ne vous ai-je pas déclaré que Je connais le mystère des cieux et de la terre ? Je connais ce que vous divulguez et ce que vous occultez. »
2.34. Lorsque Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » ils se sont prosternés, à l’exception d’Iblis qui refusa et s’enfla d’orgueil : il était au nombre des mécréants.
2.35. Nous dîmes : « O Adam ! Habite avec ton épouse dans le Jardin ; mangez de ses fruits à votre gré, là où vous voudrez ; mais n’approchez pas de l’arbre que voici, sinon vous compteriez parmi les iniques. »
2.36. Après quoi Satan les fit trébucher et sortir de là où ils se trouvaient. Nous dîmes : « Descendez, ennemis les uns des autres ! Il y aura pour vous, sur la terre, un lieu de séjour et de jouissance temporaire. »
2.37. Adam accueillit les paroles de son Seigneur et revint à Lui, repentant. Dieu, en vérité, est Celui qui accueille tout repentir, le Clément.
2.38. Nous dîmes : « Descendez tous de là ! Une guidance venant de Moi vous sera certainement donnée, et ceux qui suivront Ma guidance n’éprouveront ni peur ni affliction. »
2.39. Quant à ceux qui auront mécru et traité Nos signes de mensonges, ils seront les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais.
2.40. O fils d’Israël ! Souvenez-vous du bienfait dont Je vous ai comblés. Soyez fidèles à Mon alliance ; Je serai fidèle à votre alliance. Craignez-Moi, et Moi seul !
2.41. Croyez à ce que J’ai révélé, qui confirme ce que vous aviez déjà reçu. Ne soyez pas les premiers à le renier ; ne troquez pas Mes signes à vil prix, et craignez-Moi !
2.42. N’habillez pas la vérité avec de l’erreur. Ne cachez pas la vérité, alors que vous savez.
2.43. Acquittez-vous de la prière, faites l’aumône ; inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent.
2.44. Commanderez-vous aux hommes la vertu alors que, vous-mêmes, vous l’oubliez tout en récitant le Livre ? Ne raisonnez-vous pas ?
2.45. Cherchez assistance dans la patience et la prière ; certes, la prière peut être lourde, sauf pour les humbles,
2.46. ceux qui pensent qu’ils rencontreront leur Seigneur et qu’ils retourneront à Lui.
2.47. O fils d’Israël ! Souvenez-vous du bienfait dont Je vous ai comblés et rappelez-vous que Je vous ai donné la préférence parmi les mondes !
2.48. Redoutez un jour où nulle âme ne pourra en quoi que ce soit être punie pour une autre, où aucune intercession, aucune compensation ne seront acceptées d’elle, où personne ne sera secouru.
2.49. Nous vous avons délivrés des gens de Pharaon : ils vous infligeaient de graves tourments : ils égorgeaient vos fils et laissaient vivre vos femmes. Ce fut là une terrible épreuve de la part de votre Seigneur.
2.50. Nous avons fendu la mer pour vous ; Nous vous avons sauvés ; Nous avons noyé, sous vos yeux, les gens de Pharaon.
2.51. Lorsque Nous avons fait un pacte avec Moïse, durant quarante nuits, vous avez, en son absence, pris le veau pour l’adorer. Vous avez été iniques !
2.52. Ensuite, Nous vous avons pardonné. Puissiez-vous être reconnaissants !
2.53. Nous avons donné à Moïse le Livre et le Discernement. Puissiez-vous être bien guidés !
2.54. Souvenez-vous de ce que Moïse dit à son peuple : « O mon peuple ! Vous vous êtes fait tort à vous-mêmes en adorant le veau. Revenez à votre Créateur et tuez vos propres âmes ; ce sera meilleur pour vous auprès de votre Créateur et Il reviendra vers vous ; Il est, en vérité, Celui qui accueille tout repentir, le Clément ».
2.55. Vous avez dit : « O Moïse ! Nous ne te croirons pas tant que nous ne verrons pas Dieu clairement ». Mais voici que la foudre vous a frappés pendant que vous regardiez.
2.56. Ensuite, Nous vous avons ressuscités après votre mort. Puissiez-vous être reconnaissants !
2.57. Nous avons étendu au-dessus de vous l’ombre du nuage blanc et Nous avons fait descendre sur vous la manne et les cailles, disant : « Mangez des bonnes choses que Nous vous avons dispensées ». Ils ne nous ont pas fait tort, mais c’est à eux-mêmes qu’ils ont fait tort.
2.58. Souvenez-vous ! Nous avons dit : « Entrez dans cette cité et mangez à satiété de ce qui s’y trouve. Franchissez-en la porte en vous prosternant et dites : « Pardon ! » Nous vous pardonnerons vos torts et Nous augmenterons la récompense de ceux qui font le bien ».
2.59. Mais les iniques substituèrent d’autres paroles à celles qui avaient été prononcées, et Nous leur envoyâmes du ciel une dure épreuve pour prix de leur perversité.
2.60. Souvenez-vous : lorsque Moïse demanda à boire pour son peuple, Nous dîmes : « Frappe le rocher avec ton bâton ». Douze sources en jaillirent, et chacun sut où il devait boire. » Mangez et buvez de ce que Dieu dispense, et ne semez pas le trouble sur la terre comme des fauteurs de désordre ».
2.61. Vous avez aussi dit : « O Moïse ! Nous ne pouvons plus tolérer une seule nourriture. Appelles-en pour nous à ton Seigneur afin que, pour nous, Il fasse pousser des produits de la terre : des légumes, des concombres, de l’ail, des lentilles et des oignons ». Il répondit : « Voulez-vous échanger le meilleur contre ce qui est moins bon ? Alors, descendez en Egypte, vous y trouverez ce que vous demandez ! ». L’humiliation et la misère s’abattirent sur eux et ils encoururent la colère de Dieu, ceci parce qu’ils ne croyaient pas aux signes de Dieu, qu’ils tuaient injustement les prophètes, et parce qu’ils étaient désobéissants et transgresseurs.
2.62. Certes, ceux qui croient, ceux qui pratiquent le Judaïsme, ceux qui sont Chrétiens ou Sabéens, quiconque croit en Dieu et au Jour dernier et pratique le bien, ceux-là trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur et ils n’éprouveront ni crainte, ni affliction.
2.63. [O fils d’Israël, souvenez-vous :] Nous avons fait alliance avec vous et avons élevé le Mont au-dessus de vous, disant : « Tenez-vous fermement à ce que Nous vous avons donné et rappelez-vous son contenu. Puissiez-vous craindre Dieu ! »
2.64. Par la suite, vous vous êtes détournés. Sans la grâce de Dieu et Sa miséricorde, vous auriez été parmi les perdants.
2.65. Vous avez certes connu ceux des vôtres qui avaient transgressé le Sabbat et à qui Nous avons dit : « Soyez des singes abjects ! »
2.66. Nous en avons fait un exemple pour leurs contemporains et pour leurs descendants, ainsi qu’un avertissement pour ceux qui craignent Dieu.
2.67. Et souvenez-vous, lorsque Moïse dit à son peuple : « En vérité, Dieu vous ordonne d’immoler une vache ». « Te moques-tu de nous ? », demandèrent-ils. Il répondit : « A Dieu ne plaise que je sois au nombre des ignorants ! ».
2.68. Ils dirent : « Demande pour nous à ton Seigneur de nous indiquer clairement ce qu’elle doit être ». Il répondit : « Dieu dit qu’il s’agit d’une vache ni trop vieille, ni trop jeune, mais d’âge moyen ; faites donc ce qui vous est ordonné ! ».
2.69. Ils dirent : « Demande pour nous à ton Seigneur de nous indiquer clairement quelle doit être sa couleur ». Il répondit : « Dieu dit qu’il s’agit d’une vache d’un jaune brillant dont la couleur soit plaisante au regard ».
2.70. Ils dirent : « Demande pour nous à ton Seigneur de nous indiquer clairement ce qu’elle doit être, car à nos yeux toutes les vaches sont semblables ; mais, si Dieu le veut, nous serons bien guidés ».
2.71. Il répondit : « Dieu dit qu’il s’agit d’une vache qui n’aura pas été asservie au labour de la terre ou à l’irrigation des champs, d’une vache sans défaut ni stigmate ». Ils dirent : « Maintenant, tu as apporté la vérité, et ils immolèrent la vache quand bien même ils avaient failli ne pas le faire.
2.72. Et souvenez-vous : lorsque vous avez tué un homme et que vous vous êtes querellés à ce sujet, Dieu a fait sortir ce que vous dissimuliez.
2.73. Nous dîmes : « Frappez le cadavre avec quelque membre de la vache ». C’est ainsi que Dieu rend la vie aux morts et qu’Il vous montre Ses signes. Puissiez-vous réfléchir !
2.74. Par la suite, vos cœurs se sont endurcis. Ils sont comme le rocher, ou plus durs encore, car il est des rochers d’où sourdent les ruisseaux ; et il en est qui se fendent et d’où l’eau jaillit, et il en est qui s’effondrent par crainte de Dieu. Et Dieu n’est pas inattentif à ce que vous faites.
2.75. Comment pouvez-vous désirer que ces gens vous croient alors qu’une partie d’entre eux a entendu la Parole de Dieu, puis l’a altérée sciemment après l’avoir comprise.
2.76. Lorsqu’ils rencontrent des croyants, ils disent : « Nous croyons ! » ; mais lorsqu’ils se retrouvent entre eux, ils disent : « Allez-vous leur parler de ce que Dieu vous a révélé pour qu’ils en tirent un argument contre vous devant votre Seigneur ? Ne réfléchissez-vous donc pas ? »
2.77. Ne savent-ils pas que Dieu connaît ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent ?
2.78. Certains d’entre eux sont illettrés. Ils ne connaissent le Livre que par ouï-dire et ils ne font que des conjectures.
2.79. Malheur à ceux qui écrivent le Livre de leurs propres mains et qui disent ensuite : « Ceci vient de Dieu ! » pour le troquer à vil prix. Malheur donc à eux à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux pour le profit qu’ils en ont tiré.
2.80. Ils ont dit : « Le Feu ne nous touchera que durant des jours comptés ». Dis : « Auriez-vous pris un engagement avec Dieu ? Car Dieu, Lui, ne manque pas à Son engagement ; ou bien, dites-vous contre Dieu ce que vous ne savez pas ? »
2.81. Assurément, ceux qui commettent un péché et que leur faute enveloppe de toutes parts, ceux-là seront les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais.
2.82. Ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies, ceux-là seront les hôtes du Paradis ; ils y demeureront à jamais.
2.83. Souvenez-vous : Nous avons fait alliance avec les fils d’Israël, leur disant : « N’adorez que Dieu ; soyez bons à l’égard de vos pères et mères, de vos proches parents, des orphelins et des pauvres. Adressez aux hommes des paroles de bonté ; accomplissez la prière ; faites l’aumône ! » Vous vous êtes ensuite détournés, à l’exception d’un petit nombre d’entre vous, et vous êtes restés à l’écart.
2.84. Et souvenez-vous : Nous avons fait alliance avec vous, disant : « Ne répandez pas votre sang ; ne vous expulsez pas les uns les autres de vos maisons ». Vous avez souscrit [à Nos paroles] et vous vous en êtes portés témoins.
2.85. Et pourtant, voilà qu’ensuite vous vous entretuez, vous expulsez de leurs maisons certains d’entre vous et vous vous liguez contre eux par péché et transgression. S’ils se constituent prisonniers, vous les rançonnez, alors qu’il vous était interdit de les expulser. Croyez-vous donc à une partie du Livre alors que vous en reniez une autre ? Quelle sera donc la rétribution de celui d’entre vous qui agit ainsi, sinon d’encourir l’opprobre ici-bas et, au Jour de la Résurrection, d’être rejeté vers le châtiment le plus rigoureux ? Dieu n’est pas indifférent à ce que vous faites.
2.86. Ceux-là sont ceux qui ont troqué la vie future contre la vie de ce monde. Leur châtiment ne sera pas allégé et ils ne seront pas secourus.
2.87. En vérité, Nous avons donné le Livre à Moïse, et Nous avons envoyé après lui une suite de prophètes. Nous avons donné à Jésus, fils de Marie, des preuves évidentes et Nous l’avons conforté par l’Esprit de Sainteté. N’en a-t-il pas été ainsi chaque fois qu’un envoyé est venu à vous, apportant ce que vous ne désiriez pas : vous vous êtes enorgueillis ; d’aucuns vous les avez traités de menteurs et d’autres vous les avez tués.
2.88. Ils ont dit : « Nos cœurs sont des enveloppes bien préservées ! » Que non ! Dieu les a maudits à cause de leur mécréance. Ce sont des gens de peu de foi !
2.89. Lorsque leur parvint, venant de Dieu, un Livre confirmant ce qu’ils avaient déjà reçu, et alors même qu’ils demandaient auparavant la victoire sur les mécréants, – lorsque leur parvint ce qu’ils connaissaient déjà, ils le renièrent. Que la malédiction de Dieu tombe sur les mécréants !
2.90. Combien est exécrable ce contre quoi ils ont troqué leurs âmes en reniant ce que Dieu a révélé et en refusant que Dieu gratifie de Sa faveur ceux qu’Il veut parmi Ses serviteurs. Ils ont encouru colère sur colère. Un châtiment ignominieux est réservé aux mécréants.
2.91. Lorsqu’on leur dit : « Croyez à ce que Dieu a révélé !, ils répondent : « Nous croyons à ce qui a été révélé à nous, mais ils rejettent ce qui est venu par la suite, et qui est pourtant la Vérité confirmant ce qu’ils avaient déjà reçu. Dis : « Pourquoi donc, si vous êtes croyants, avez-vous autrefois tué les prophètes de Dieu ?
2.92. Moïse est venu à vous avec des preuves évidentes ; puis, en son absence, vous avez adoré le veau. Vous avez été iniques ».
2.93. Souvenez-vous : Nous avons fait alliance avec vous ; Nous avons élevé le Mont au-dessus de vous, disant : « Tenez-vous fermement à ce que Nous vous avons donné, et écoutez ! ». Ils répondirent : « Nous avons écouté, et nous avons désobéi ». C’est que le veau avait pénétré leurs cœurs en raison de leur mécréance. Dis : « Ce que vous ordonne votre foi est bien mauvais, si vous êtes croyants ! »
2.94. Dis : « Si la demeure dernière auprès de Dieu vous est réservée, de préférence à tous les hommes, souhaitez donc la mort, si vous êtes sincères. »
2.95. Mais ils ne la souhaitent jamais, à cause des œuvres que leurs mains ont accomplies. Et Dieu connaît bien les iniques.
2.96. Tu les trouveras plus avides de vivre que tous les autres hommes, y compris les associateurs. Tel d’entre eux voudrait pouvoir vivre mille ans, mais être prolongé ne lui éviterait pas le châtiment. Dieu voit parfaitement ce qu’ils font.
2.97. Dis : « Quiconque est ennemi de Gabriel, alors que c’est lui qui a fait descendre sur ton cœur, avec la permission de Dieu, le Livre qui confirme ce qui était avant lui : une guidance et une bonne nouvelle pour les croyants,
2.98. quiconque est ennemi de Dieu, de Ses anges, de Ses envoyés, de Gabriel et de Mikaël, doit savoir que Dieu est l’ennemi des mécréants. »
2.99. Nous t’avons révélé des versets parfaitement clairs. Seuls les pervers les renient.
2.100. Chaque fois qu’ils concluent un pacte, une fraction d’entre eux le rejette : c’est que la plupart d’entre eux ne croient pas.
2.101. Lorsqu’est venu à eux un envoyé de Dieu confirmant ce qu’ils avaient déjà reçu, une fraction de ceux auxquels le Livre avait été donné rejetèrent derrière leur dos le Livre de Dieu, comme s’ils ne savaient rien.
2.102. Ils ont suivi ce que les démons racontaient au sujet du règne de Salomon. Salomon n’a pas mécru, mais les démons sont tombés dans la mécréance. Ils enseignent aux hommes la magie et ce qui avait été révélé à Babylone aux anges Harout et Marout. Ces deux-là n’instruisent personne sans dire : « Nous ne sommes rien d’autre qu’une tentation, ne tombe pas dans la mécréance ! » Il y a des gens qui apprennent d’eux les moyens de séparer le mari de son épouse ; mais ils ne peuvent nuire à personne sans la permission de Dieu. Ils apprennent ce qui peut nuire aux hommes et ne leur est d’aucune utilité. Ils savent pourtant que celui qui achète ce pouvoir n’aura aucune part dans la vie future. Quel malheur pour ceux qui ont troqué leur âme à si vil prix ! S’ils avaient su…
2.103. Alors que s’ils avaient cru, s’ils avaient craint Dieu, une récompense de la part de Dieu eût été meilleure. S’ils avaient su…
2.104. O vous qui croyez ! Ne dites pas [au Prophète] : « Ecoute-nous ! », mais dites : « Regarde-nous ! », et écoutez ! Un châtiment douloureux attend les mécréants.
2.105. Ni ceux d’entre les Gens du Livre qui ont mécru, ni les associateurs ne souhaitent qu’un bienfait descende sur vous de la part de votre Seigneur. Dieu choisit d’accorder Sa miséricorde à qui Il veut. Dieu est le Maître de la grâce infinie.
2.106. Nous n’abrogeons pas un verset et Nous n’en faisons oublier aucun sans en apporter un autre, meilleur ou semblable. Ne sais-tu pas que Dieu est puissant sur toute chose ?
2.107. Ne sais-tu pas qu’à Dieu appartient la Royauté des cieux et de la terre et qu’en dehors de Dieu il n’y a pour vous ni protecteur, ni défenseur ?
2.108. Voudriez-vous interroger votre Envoyé comme, autrefois, on a interrogé Moïse ? Quiconque échange la foi contre la mécréance s’écarte du droit chemin.
2.109. Nombre de Gens du Livre voudraient vous faire retomber dans la mécréance après que vous ayez eu la foi, ceci par jalousie après que la Vérité se soit manifestée à eux. Pardonnez et soyez indulgents jusqu’à ce que Dieu vienne avec Son jugement. Dieu, certes, est puissant sur toute chose.
2.110. Accomplissez la prière, faites l’aumône ; le bien que vous aurez avancé pour vous-mêmes vous le retrouverez auprès de Dieu. Dieu voit parfaitement ce que vous faites.
2.111. Ils ont dit : « Nul n’entrera au Paradis à moins d’être juif ou chrétien ». Tel est leur souhait chimérique. Dis : « Apportez votre preuve si vous êtes véridiques. »
2.112. Assurément, quiconque soumet à Dieu sa personne et fait le bien aura sa récompense auprès de son Seigneur…Il n’éprouvera ni peur ni affliction.
2.113. Les Juifs disent : « Les Chrétiens ne s’appuient sur rien ! » Les Chrétiens disent : « Les Juifs ne s’appuient sur rien !, alors que tous lisent le Livre. Ceux qui ne savent rien tiennent un langage semblable. Dieu jugera entre eux le Jour de la Résurrection et Il se prononcera au sujet de leurs différends.
2.114. Qui donc est plus inique que celui qui fait obstacle à ce que le nom de Dieu soit invoqué dans les mosquées de Dieu et s’acharne à les détruire ? Pourtant, de tels gens ne devraient y pénétrer qu’en tremblant. L’opprobre les atteindra en ce monde et un terrible châtiment les attend dans la vie future.
2.115. A Dieu appartiennent l’Orient et l’Occident. Où que vous vous tourniez, là est la face de Dieu. Dieu est magnanime, omniscient.
2.116. Ils ont dit : « Dieu s’est donné un fils ! » Gloire à Lui ! Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre est Sien ; tous Lui sont soumis.
2.117. Créateur des cieux et de la terre, lorsqu’Il a décrété une chose, Il lui dit seulement : « Sois !, et elle est.
2.118. Ceux qui ne savent pas ont dit : « Pourquoi donc Dieu ne nous parle-t-il pas, et pourquoi un signe ne nous parvient-il pas ? ». C’est déjà ainsi que parlaient ceux qui ont vécu avant eux ; leurs cœurs se ressemblent. Nous avons clairement montré les signes aux gens qui acquiescent avec certitude.
2.119. Certes, Nous t’avons envoyé avec la Vérité pour annoncer la bonne nouvelle et pour avertir. Tu ne seras pas interrogé au sujet des hôtes de la Fournaise.
2.120. Ni les Juifs ni les Chrétiens ne seront contents de toi tant que tu ne suivras pas leur religion. Dis : « Certes, la Direction de Dieu est la [seule vraie] direction ». Si tu te conformais à leurs désirs après ce qui t’est parvenu en fait de science, tu ne trouverais contre Dieu ni protecteur, ni défenseur.
2.121. Ceux à qui Nous avons donné le Livre, qui le récitent comme il se doit, ceux-là y croient. Quant à ceux qui le renient, ils sont les perdants.
2.122. O fils d’Israël ! Souvenez-vous du bienfait dont Je vous ai comblés et rappelez-vous que je vous ai donné la préférence parmi les mondes.
2.123. Redoutez un Jour où nulle âme ne sera d’aucun profit pour une autre, où nulle compensation ne sera acceptée d’elle, où nulle intercession ne lui sera utile et où personne ne sera secouru.
2.124. Souvenez-vous : lorsque son Seigneur éprouva Abraham par certains ordres et que celui-ci les eut accomplis, Dieu lui dit : « Je vais faire de toi un modèle pour les hommes. »  » Et quoi de ma descendance ? » demanda Abraham. Le Seigneur répondit : « Mon alliance ne s’étend pas aux iniques ».
2.125. Souvenez-vous : Nous fîmes de la Maison un lieu de rassemblement et d’asile pour les hommes, leur enjoignant de prendre la station d’Abraham comme aire de prière. Nous conclûmes un pacte avec Abraham et Ismaël afin qu’ils purifient ma Maison pour ceux qui y accomplissent les circuits, y font retraite pieuse, s’y inclinent et s’y prosternent.
2.126. Et Abraham dit : « Mon Seigneur ! Accorde à cette contrée la sécurité, dispense des fruits à ses habitants, à ceux d’entre eux qui croient en Dieu et au Jour dernier ». Le Seigneur dit : « Au mécréant J’accorderai une brève jouissance et Je le précipiterai ensuite dans le châtiment du Feu ». Quelle misérable fin !
2.127. Pendant qu’Abraham et Ismaël élevaient les assises de la Maison [ils adressèrent cette prière] : « Notre Seigneur ! Accepte cela de notre part ; Tu es Celui qui entend tout, l’Omniscient.
2.128. » Notre Seigneur ! Fais de nous deux des croyants qui Te soient soumis ; et fais de notre descendance une communauté qui Te soit soumise ; indique-nous les rites à observer et pardonne-nous ! Tu es, certes, Celui qui agrée tout repentir, le Clément !
2.129. » Notre Seigneur ! Dépêche-leur un envoyé pris parmi eux : il leur récitera Tes versets ; il leur enseignera le Livre et la Sagesse, il les purifiera. Tu es, certes, l’Omnipotent, le Sage ! »
2.130. Qui donc ressent de l’aversion pour la Religion d’Abraham, sinon celui qui s’égare dans la folie ? En vérité, Nous avons choisi Abraham en ce monde et, dans l’autre, il sera parmi les justes.
2.131. Lorsque son Seigneur lui dit : « Soumets-toi !, il répondit : « Je me soumets au Seigneur des mondes ! »
2.132. Abraham a adressé à ses fils la même injonction, et Jacob fit de même [disant] : « O mes fils ! Dieu a choisi pour vous la Religion ; ne mourez que soumis à Lui (muslimûn) ».
2.133. Etiez-vous témoins, lorsque la mort se présenta à Jacob et qu’il dit à ses fils : « Qu’allez-vous adorer après moi ? » Ils dirent : « Nous adorerons ton Dieu et le Dieu de tes pères : Abraham, Ismaël et Isaac, un Dieu unique, et nous Lui serons soumis ! »
2.134. Cette communauté a passé. Il lui revient ce qu’elle a acquis, et il vous revient ce que vous avez acquis ; vous n’aurez pas à répondre de ce qu’ils ont fait.
2.135. Il en est [parmi les Gens du Livre] qui disent : « Soyez juifs, ou soyez chrétiens, vous serez bien dirigés ». Réponds-leur : « Ce qui importe, c’est la religion d’Abraham, un pur croyant (hanîf), qui n’a pas été au nombre des associateurs ».
2.136. Dites : « Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux tribus ; à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été donné aux prophètes venant de leur Seigneur. Nous ne faisons pas de différence entre eux ; nous Lui sommes soumis ».
2.137. S’ils croient en ce que vous croyez, ils sont bien dirigés ; mais s’ils s’en détournent, les voici dans un schisme. Alors, Dieu te suffit vis-à-vis d’eux ; Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
2.138. [Ils parlent de] l’onction de Dieu ? Mais qui, mieux que Dieu, peut donner l’onction ? Nous sommes Ses adorateurs !
2.139. Dis [aux Gens du Livre] : « Voulez-vous argumenter avec nous au sujet de Dieu alors qu’Il est notre Seigneur et votre Seigneur, qu’à nous reviennent nos actions et à vous les vôtres, et que nous Lui sommes totalement dévoués ? ».
2.140. Voulez-vous dire qu’Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus étaient juifs ou chrétiens ? Dis [leur] : « Est-ce vous, ou bien Dieu, qui êtes les plus savants ? » Qui est plus inique que celui qui cache un témoignage qu’il a reçu de Dieu ? Dieu n’est pas indifférent à ce que vous faites !
2.141. Cette communauté a passé. Il lui revient ce qu’elle a acquis, et il vous revient ce que vous avez acquis. Vous n’aurez pas à répondre de ce qu’ils ont fait.
2.142. Les insensés d’entre les hommes disent : « Qu’est-ce donc qui les a détournés de la Qibla vers laquelle ils se tournaient auparavant ? » Dis : « L’Orient et l’Occident appartiennent à Dieu ; Il guide qui Il veut dans une voie droite ».
2.143. Ainsi, Nous avons fait de vous une Communauté du juste milieu pour que vous soyez témoins envers les hommes et pour que le Prophète soit un témoin envers vous. Nous n’avions établi la Qibla vers laquelle tu te tournais que pour distinguer celui qui suit l’Envoyé de celui qui tourne les talons. Cela [le changement de Qibla] a été une épreuve pénible, sauf pour ceux que Dieu a guidés ; car ce n’est pas Dieu qui rendra vaine votre foi ! Dieu, en vérité, est compatissant et clément envers les hommes.
2.144. Nous voyons ton visage s’agiter en regardant vers le ciel. Nous allons donc te tourner vers une Qibla dont tu seras satisfait. Tourne désormais ton visage en direction de la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez votre visage dans sa direction. Ceux qui ont reçu le Livre savent bien que telle est la Vérité venue de leur Seigneur. Et Dieu n’est pas indifférent à ce qu’ils font.
2.145. Même si tu apportais à ceux qui ont reçu le Livre tous les signes possibles, ils ne suivraient pas ta Qibla, et toi tu ne suivrais leur Qibla, pas plus que certains d’entre eux ne suivraient la Qibla des autres. Si tu te conformais à leurs désirs après ce qui t’a été donné de science, tu te rangerais certainement parmi les iniques.
2.146. Ceux auxquels Nous avons donné le Livre le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs propres fils. Une partie d’entre eux, cependant, occultent sciemment la Vérité.
2.147. La Vérité vient de ton Seigneur. Ne sois pas de ceux qui tergiversent.
2.148. Pour chaque être il y a une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc en bonnes actions. Où que vous soyez, Dieu vous rejoint tous. Certes, Dieu est puissant sur toute chose.
2.149. D’où que tu sortes, tourne ton visage en direction de la Mosquée sacrée : telle est la Vérité venue de ton Seigneur. Et Dieu n’est pas indifférent à ce que vous faites.
2.150. D’où que tu sortes tourne ton visage en direction de la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez vos visages dans sa direction afin que les gens n’aient pas d’arguments à vous opposer, sauf ceux d’entre eux qui ont commis des iniquités. Ne les craignez pas, mais craignez-Moi, afin que Je parachève Ma grâce envers vous. Puissiez-vous être bien guidés !
2.151. C’est ainsi que Nous vous avons envoyé un Prophète pris parmi vous. Il vous communique Nos signes ; il vous purifie ; il vous enseigne le Livre et la Sagesse ; il vous enseigne ce que vous ne saviez pas.
2.152. Souvenez-vous de Moi, Je me souviendrai de vous ! Soyez reconnaissants envers Moi, et ne Me reniez pas !
2.153. O vous qui croyez ! Cherchez secours dans la patience et la prière. Certes, Dieu est avec les patients.
2.154. Ne dites pas de ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu : « Ils sont morts ! » Non !…Ils sont vivants, mais vous n’en êtes pas conscients.
2.155. Nous vous éprouverons sans doute par quelque crainte, par la faim ; par la perte de biens, de vies humaines ou de récoltes. Mais annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont patients,
2.156. à ceux qui disent, lorsqu’un malheur les frappe : « Certes, nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons ! »
2.157. Ceux-là reçoivent de leur Seigneur des bénédictions et une miséricorde, et ceux-là sont bien dirigés.
2.158. Assurément, Safâ et Marwa comptent parmi les symboles instaurés par Dieu. Pour celui qui accomplit le pèlerinage à la Maison [de Dieu] ou pour qui la visite, ce n’est donc pas un péché que d’accomplir des circuits autour de ces deux éminences. Quiconque agit bien de son plein gré, Dieu, certes, est reconnaissant, omniscient.
2.159. Ceux qui occultent les preuves évidentes et la guidance que Nous avons révélées, ceci après que Nous les ayons clairement exposées aux hommes dans le Livre, ceux-là Dieu les maudit et les maudissent aussi ceux qui sont habilités à maudire,
2.160. à l’exception de ceux qui se repentent, s’amendent et manifestent leur repentir. Ceux-là, Je reviendrai vers eux, car Je suis celui qui agrée tout repentir, le Clément.
2.161. Quant aux mécréants qui meurent dans la mécréance, sur eux tombe la malédiction de Dieu, des anges et de tous les hommes ;
2.162. ils l’encourent à jamais ; le châtiment ne leur est pas allégé et ils ne connaissent pas de répit.
2.163. Votre Dieu est un Dieu unique ! Il n’y a de Dieu que Lui, le Miséricordieux, le Clément.
2.164. Certes, dans la création des cieux et de la terre, dans la succession de la nuit et du jour, dans le navire qui vogue sur la mer portant ce qui est utile aux hommes, dans l’eau que Dieu fait descendre du ciel et avec laquelle Il fait revivre la terre après sa mort – cette terre où Il a disséminé toutes sortes d’animaux, dans les variations du souffle des vents, dans les nuages assujettis entre le ciel et la terre, il y a des signes pour les gens qui savent raisonner.
2.165. Parmi les hommes, il en est qui placent à côté de Dieu des émules qu’ils aiment comme on aime Dieu ; mais les croyants sont plus fermes dans l’amour de Dieu. Lorsque les iniques verront le châtiment, ils verront que la puissance entière appartient à Dieu, et que Dieu châtie sévèrement.
2.166. Lorsque ceux qui ont été suivis désavoueront ceux qui les ont suivis, quand ils verront le châtiment et que les liens qui les unissaient seront rompus,
2.167. les suiveurs diront alors : « Ah ! s’il nous était possible de revenir, nous les désavouerions comme ils nous ont désavoués ». C’est ainsi que Dieu leur montrera leurs œuvres comme [la cause de] leur perdition ; mais ils ne sortiront pas du Feu.
2.168. O vous, les hommes ! Mangez ce qui est licite et bon sur la terre. Ne suivez pas les traces de Satan : il est pour vous un ennemi déclaré,
2.169. il ne vous ordonne que le mal et les turpitudes, et de dire sur Dieu ce que vous ne savez pas.
2.170. Lorsqu’on leur dit : « Suivez ce que Dieu a révélé, ils répondent : « Non, nous suivons la coutume de nos pères ! ». Mais quoi ! Et si leurs pères ne savaient pas raisonner et n’étaient pas bien guidés ?
2.171. Les mécréants sont semblables au bétail de qui son gardien ne peut se faire entendre que par des appels et des cris. Sourds, muets, aveugles, ils ne raisonnent pas.
2.172. O vous qui croyez, mangez des bonnes choses que Nous vous avons dispensées, et remerciez Dieu, si c’est Lui que vous adorez.
2.173. Dieu vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi a été invoqué un nom autre que celui de Dieu. Mais si quelqu’un est contraint d’en manger sans pour autant être rebelle ou transgresseur, nul péché ne lui sera imputé. Dieu est pardonneur, clément.
2.174. Ceux qui occultent ce que Dieu a révélé du Livre et qui le troquent à vil prix, ceux-là ne rempliront leur ventre que du Feu. Dieu ne les interpellera pas le Jour du Jugement, Il ne les purifiera pas et ils subiront un tourment douloureux.
2.175. Ceux-là ont troqué la bonne direction contre l’égarement et le pardon contre le châtiment. Qui donc leur donnera la patience de supporter le Feu ?
2.176. Il en est ainsi parce que Dieu a révélé le Livre avec la Vérité. Certes, ceux qui se sont querellés à propos du Livre sont tombés dans un schisme profond.
2.177. La piété ne consiste pas à tourner votre face vers l’Orient ou vers l’Occident ; mais la piété est le propre de celui qui croit en Dieu, au Jour dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes, de celui qui, pour l’amour de Dieu, donne de son bien à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, au voyageur, aux mendiants et pour le rachat des esclaves et des captifs, de celui qui s’acquitte de la prière et de l’aumône légale, de ceux qui tiennent les engagements qu’ils ont pris et de ceux qui sont patients dans l’adversité, le malheur et au moment de l’épreuve ; ceux-là sont sincères, ceux-là craignent Dieu.
2.178. O vous qui croyez ! Le talion vous est prescrit en cas de meurtre : l’homme libre pour l’homme libre, l’esclave pour l’esclave, la femme pour la femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné de quelque façon devra accéder à un requête raisonnable et s’acquitter loyalement du dédommagement. C’est là un allégement accordé par votre Seigneur, et une miséricorde. Quiconque, après cela, transgressera [la règle] encourra un châtiment douloureux.
2.179. Il y a pour vous, dans le talion, une [façon de préserver la] vie, ô hommes doués d’intelligence ! Puissiez-vous craindre Dieu !
2.180. Il vous est prescrit ceci : lorsque la mort se présente à l’un de vous, et qu’il doit laisser des biens, qu’il fasse un testament en faveur de ses père et mère et de ses proches parents, conformément à l’usage. C’est là un devoir pour ceux qui craignent Dieu.
2.181. Le péché de celui qui altère le testament après l’avoir entendu ne sera imputé qu’à ceux qui l’auront altéré. Dieu, certes, entend et sait tout.
2.182. Celui qui, craignant que le testateur ait commis une erreur ou une iniquité, la répare pour réconcilier les héritiers, ne commet pas de faute. Dieu est pardonneur, clément.
2.183. O vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Puissiez-vous craindre Dieu !
2.184. Jeûnez durant des jours comptés. Si quelqu’un d’entre vous, parce qu’il est malade ou en voyage, ne jeûne pas durant un certain nombre de jours, il devra les compenser par la suite. Pour ceux qui seraient capables de jeûner [mais ne le font pas], ils peuvent se racheter, s’ils en ont les moyens, en nourrissant un pauvre durant un nombre égal de jours. Celui qui, de son plein gré, fera davantage en retirera un bien pour lui-même. Mais jeûner est encore meilleur pour vous, si vous saviez…
2.185. Le mois de Ramadan est celui durant lequel le Coran a été révélé. C’est une guidance pour les hommes, une manifestation claire de la bonne direction et du discernement. Quiconque d’entre vous sera présent à la nouvelle lune jeûnera le mois entier. Celui qui sera malade ou en voyage compensera ensuite les jours manqués. Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas pour vous la difficulté. Menez donc jusqu’au bout la période de jeûne et exaltez la grandeur de Dieu qui vous a dirigés. Puissiez-vous être reconnaissants…
2.186. Lorsque Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, dis-leur qu’en vérité Je suis proche, Je réponds à la demande de celui qui M’appelle, quand il M’appelle. Qu’ils écoutent donc Mes exhortations et qu’ils croient en Moi. Puissent-ils être bien guidés…
2.187. Il vous est permis de cohabiter avec vos femmes durant la nuit du jeûne. Elles sont un vêtement pour vous et vous êtes pour elles un vêtement. Dieu savait que vous vous faisiez tort à vous-mêmes, mais Il est revenu vers vous et vous a manifesté Sa mansuétude. Désormais, ayez rapport avec vos femmes et recherchez ce que Dieu vous a prescrit. Mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez distinguer à l’aube un fil blanc d’un fil noir. Jeûnez alors jusqu’à la tombée de la nuit, et n’ayez pas de rapport avec vos femmes si vous faites retraite dans les mosquées. Telles sont les règles édictées par Dieu ; ne les transgressez pas. C’est ainsi que Dieu expose aux hommes Ses signes. Peut-être Le craindront-ils…
2.188. Ne dilapidez pas vos biens entre vous pour des vanités et ne les utilisez pas pour obtenir la faveur des juges et dévorer injustement et sciemment une part des biens d’autrui.
2.189. Ils t’interrogent au sujet des nouvelles lunes. Dis : « Ce sont des indications servant à fixer le temps pour les hommes et pour le pèlerinage. » La piété ne consiste pas à pénétrer dans vos maisons par l’arrière, mais la piété consiste à craindre Dieu. Entrez dans vos maisons par leurs portes. Craignez Dieu, peut-être serez-vous bienheureux…
2.190. Combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent. Mais ne transgressez pas ; Dieu n’aime pas les transgresseurs.
2.191. Tuez-les partout où vous les rencontrerez ; chassez-les des lieux d’où ils vous auront chassés. La subversion est plus grave que le combat. Mais ne les combattez pas auprès de la Mosquée sacrée, à moins qu’ils ne vous combattent en ce lieu même. S’ils vous combattent, tuez-les ; telle est la rétribution des mécréants.
2.192. S’ils cessent [leurs agissements], Dieu, certes, est pardonneur, clément.
2.193. Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’oppression et que le culte soit rendu à Dieu. S’ils cessent [leurs agissements], qu’il n’y ait plus d’hostilité si ce n’est envers les iniques.
2.194. Le mois sacré vaut contre le mois sacré, et aux profanations s’applique la loi du talion. Si quelque ennemi vous agresse, agressez-le dans la mesure même où il vous a agressé. Mais craignez Dieu et sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent.
2.195. Dépensez dans le chemin de Dieu ; ne vous exposez pas, de vos propres mains, à la perdition. Excellez dans le bien. Dieu, certes, aime les hommes de bien.
2.196. Accomplissez, pour Dieu, le pèlerinage et la visite pieuse. Si vous en êtes empêchés, envoyez en compensation l’offrande qui vous est possible. Ne vous rasez pas la tête, avant que l’offrande ait atteint sa destination. Si l’un de vous est malade ou souffre d’un mal de tête [qui l’oblige à se raser le crâne], qu’il se rachète par des jeûnes, par une aumône ou par des sacrifices. Si, ayant retrouvé la sécurité, certains d’entre vous se contentent d’accomplir la visite pieuse au lieu du pèlerinage, qu’ils fassent une offrande selon leurs possibilités. Celui qui n’en trouvera pas les moyens la compensera par un jeûne de trois jours pendant la durée du pèlerinage et de sept jours lorsqu’il sera de retour, soit dix jours au total. Cela s’applique à celui dont la famille ne réside pas auprès de la Mosquée sacrée. Mais craignez Dieu, et sachez que Dieu est sévère dans le châtiment.
2.197. Le pèlerinage a lieu en des mois connus. Celui qui s’y consacre devra, pendant la durée du pèlerinage, s’abstenir de tout rapport sexuel, de libertinage et de querelles. Le bien que vous faites, Dieu le connaît. Faites des provisions [de voyage] ; mais, en vérité, la meilleure provision est la piété. Craignez-Moi, vous qui êtes doués d’intelligence !
2.198. Vous ne commettez pas de faute en recherchant une faveur de votre Seigneur. Lorsque vous déferlez de Arafat, invoquez Dieu auprès du monument sacré ; et souvenez-vous de la façon dont Il vous a dirigés, alors que vous étiez, auparavant, au nombre des égarés.
2.199. Déferlez ensuite par où les gens déferlent. Et demandez pardon à Dieu, car Dieu est pardonneur, clément !
2.200. Lorsque vous aurez accompli vos rites, invoquez Dieu comme vous aviez coutume d’invoquer vos ancêtres, ou avec une invocation encore plus intense. Parmi les hommes il en est qui disent : « Notre Seigneur, accorde-nous des dons en ce monde, mais ils n’auront aucune part dans la vie future.
2.201. Et il en est qui disent : « Notre Seigneur, donne-nous une belle part en ce monde et une belle part dans la vie future. Et préserve-nous du châtiment du Feu ! »
2.202. A ceux-là reviendra une part de ce qu’ils auront acquis. Et Dieu est prompt à faire les comptes.
2.203. Invoquez Dieu aux jours désignés. Celui qui se hâte d’accomplir ce rite en deux jours ne commet pas de péché, et celui qui s’attarde ne commet pas de péché pour autant qu’il craigne Dieu. Craignez Dieu, et sachez que vous serez rassemblés vers Lui.
2.204. Parmi les hommes, il y a celui dont le discours te plait lorsqu’il parle de la vie de ce monde. Il prend Dieu à témoin de ce que contient son cœur ; mais c’est le plus acharné des querelleurs.
2.205. Dès qu’il [te] tourne le dos, il s’en va par la terre pour y semer la corruption et détruire les récoltes et le bétail ; mais Dieu n’aime pas la corruption.
2.206. Lorsqu’on lui dit : « Crains Dieu !, la superbe s’empare de lui et le pousse au péché. Son partage sera la Géhenne : quel détestable lit de repos !
2.207. Et parmi les hommes, il en est qui livrent leur âme pour obtenir la Satisfaction divine. Dieu est compatissant envers les serviteurs.
2.208. O vous qui croyez ! Entrez dans la soumission, tous autant que vous êtes, et ne suivez pas les traces du Démon : il est, pour vous, un ennemi déclaré.
2.209. S’il vous est arrivé de trébucher après que les évidences vous soient parvenues, sachez que Dieu est omnipotent et sage.
2.210. Qu’attendent-ils, sinon que Dieu vienne à eux avec les anges, dans l’ombre des nuées et que le décret soit tombé ? Car c’est à Dieu que reviennent tous les décrets.
2.211. Interroge les fils d’Israël : combien leur avons-Nous donné de preuves irréfutables ! Mais vis-à-vis de celui qui altère le bienfait de Dieu après l’avoir reçu, Dieu est sévère dans le châtiment.
2.212. Aux mécréants la vie de ce monde a été rendue séduisante. Ils se sont moqués des croyants. Mais ceux qui craignent Dieu seront au-dessus d’eux le Jour de la Résurrection. Dieu accorde Ses bienfaits à qui Il veut, sans compter.
2.213. Les hommes formaient une seule communauté. Puis Dieu a envoyé les prophètes pour leur apporter la bonne nouvelle et pour les avertir. Il a fait descendre avec eux le Livre et la Vérité pour juger entre les hommes et trancher leurs différends. Cependant, ceux-là mêmes qui avaient reçu le Livre ont été en désaccord à son sujet, ceci par jalousie entre eux, alors que des preuves irréfutables leur étaient parvenues. Mais Dieu, par Sa permission, a guidé les croyants vers la vérité de ce qui faisait l’objet de leurs disputes. Dieu dirige qui Il veut sur une voie droite.
2.214. Pensez-vous entrer au Paradis, alors que rien ne vous est encore advenu de semblable à ce qu’ont éprouvé ceux qui ont vécu avant vous ? Ils ont été frappés par l’adversité et par des malheurs, des tremblements de terre les ont secoués, au point que le Prophète et les croyants qui étaient avec lui se sont écriés : « Quand donc viendra le secours de Dieu ? » O assurément, le secours de Dieu est proche.
2.215. Ils t’interrogent au sujet de ce que vous devez dépenser. Dis : « Ce que vous dépensez en bien sera pour vos père et mère, vos proches, pour les orphelins, les pauvres et pour le voyageur. Et tout ce que vous faites de bien, Dieu, certes, en est instruit !
2.216. Le combat vous est prescrit, mais vous l’avez en aversion. Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose, alors qu’elle est un bien pour vous. Et il se peut que vous aimiez une chose, alors qu’elle est un mal pour vous ». Dieu sait, mais vous, vous ne savez pas.
2.217. Ils t’interrogent au sujet du combat durant le mois sacré. Dis : « Combattre en ce mois est un péché grave ; mais écarter les hommes du chemin de Dieu, se montrer impie envers Lui et la Mosquée sacrée, en chasser les fidèles, tout cela est plus grave encore devant Dieu. » La subversion est plus grave que le combat. Ceux qui vous combattent n’auront de cesse qu’ils vous aient détournés de votre religion, s’ils le peuvent. Quiconque d’entre vous s’écartera de sa religion et mourra dans la mécréance, ses actions seront rendues vaines dans ce monde et dans l’autre. Tels sont les hôtes du Feu ; ils y demeurent à jamais.
2.218. En vérité, ceux qui ont cru, ceux qui ont émigré et qui ont combattu dans le chemin de Dieu, ceux-là espèrent en la miséricorde de Dieu. Et Dieu est pardonneur, clément.
2.219. Ils t’interrogent au sujet du vin et des jeux de hasard. Dis : « Dans les deux choses, il y a pour les hommes un grand péché et des choses utiles, mais le péché qui s’y attache est plus grand que leur utilité ». Ils t’interrogent aussi sur ce qu’ils doivent dépenser [en aumônes]. Dis : « Le superflu ! » C’est ainsi que Dieu vous explique les signes afin que vous puissiez méditer
2.220. sur ce bas monde et sur la vie future. Ils t’interrogent au sujet des orphelins. Dis : « Faites ce qui est le meilleur pour eux ; si vous fusionnez leurs biens avec les vôtres, alors ils sont vos frères ». Dieu sait reconnaître le corrupteur du bienfaiteur. Si Dieu le voulait, Il vous affligerait. Dieu est puissant et sage.
2.221. N’épousez pas de femmes associatrices tant qu’elles ne croient pas ; une esclave croyante vaut mieux qu’une associatrice, même si celle-ci vous plaît. Et ne mariez pas vos filles à des associateurs tant qu’ils ne croient pas ; un esclave croyant vaut mieux qu’un associateur, même si celui-ci vous plaît. Ces gens invitent au Feu ; Dieu, Lui, invite au Paradis et au pardon, avec Sa permission. Il explique Ses signes aux hommes afin qu’ils se souviennent.
2.222. Ils t’interrogent au sujet de la menstruation. Dis : « C’est une souillure. Aussi, tenez-vous à l’écart des femmes pendant les menstrues et ne les approchez que lorsqu’elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, allez à elles de la façon que Dieu vous a prescrite. » Dieu aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient.
2.223. Vos femmes sont pour vous un champ de labour : allez donc à votre champ comme vous le voulez, mais faites-vous d’abord l’avance d’une bonne action. Craignez Dieu, et sachez que vous Le rencontrerez ; et toi, annonce la bonne nouvelle aux croyants.
2.224. Ne prenez pas Dieu à témoin dans vos serments pour vous dispenser d’être droits, pieux, et de ramener la concorde entre les hommes. Dieu est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
2.225. Dieu ne vous tiendra pas rigueur pour un serment fait à la légère ; mais Il vous reprendra pour ce que vos cœurs se seront acquis. Dieu pardonne et Il est plein de mansuétude.
2.226. Un délai de quatre mois est prescrit à ceux qui se sont engagés par serment à s’abstenir de leurs femmes. Mais s’ils reviennent sur leur décision, Dieu est pardonneur, clément.
2.227. S’ils se décident pour la répudiation, Dieu est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
2.228. Les femmes répudiées devront attendre que trois périodes menstruelles se soient écoulées avant de pouvoir disposer d’elles-mêmes. Il ne leur est pas licite de tenir secret ce que Dieu a créé dans leur ventre, si elles croient en Dieu et au Jour dernier. Dans ce cas, leurs maris ont le meilleur droit de les reprendre s’ils désirent la réconciliation. Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance, mais les hommes ont un degré de préséance sur elles. Dieu est omnipotent et sage.
2.229. La répudiation peut être prononcée deux fois. Après quoi vous pouvez soit garder votre épouse avec des égards, soit la renvoyer décemment. Il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce que vous lui aviez donné, sauf si l’un et l’autre vous craignez de ne pas pouvoir observer les limites fixées par Dieu. Si vous nourrissez une telle crainte, nulle faute ne vous sera imputée, ni à l’un ni à l’autre, pour la compensation offerte par l’épouse en échange de sa liberté. Telles sont les limites fixées par Dieu ; ne les transgressez pas. Ceux qui transgressent les limites fixées par Dieu sont des iniques.
2.230. Si un homme répudie sa femme [une troisième fois], elle n’est plus licite pour lui tant qu’elle n’aura pas épousé un autre homme. Mais si celui-ci la répudie, aucune faute ne sera imputée aux anciens époux s’ils reviennent l’un à l’autre avec l’intention d’observer les limites fixées par Dieu. Telles sont les limites que Dieu a instaurées ; Il les explique pour que les gens comprennent.
2.231. Quand vous aurez répudié vos femmes et qu’elles auront atteint le délai fixé, gardez les avec des égards ou renvoyez-les décemment. Ne les retenez pas par contrainte : ce serait une transgression. Quiconque agirait ainsi se ferait du tort à lui-même. Ne prenez pas les signes de Dieu à la légère. Souvenez-vous des bienfaits de Dieu à votre égard et du Livre et de la Sagesse qu’Il vous a révélés afin de vous exhorter. Craignez Dieu ! et sachez qu’en vérité Dieu est instruit de toute chose.
2.232. Quand vous aurez répudié vos femmes et qu’elles auront atteint le délai fixé, ne les empêchez pas de prendre de nouveaux époux, s’ils se sont mis d’accord en toute bienséance. Voilà ce à quoi est exhorté celui d’entre vous qui croit en Dieu et au Jour dernier. Voilà ce qui est plus vertueux et plus pur pour vous. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas !
2.233. Les mères allaiteront leurs enfants durant deux années si l’on veut que l’allaitement soit complet. Il incombera au père d’assurer à la mère nourriture et vêtements, selon les convenances. Chacun n’est responsable que de ce qu’il peut supporter. La mère n’a pas à souffrir à cause de son enfant, ni le père à cause de son enfant. Les mêmes obligations incombent à l’héritier. Si, d’un commun accord, les parents veulent sevrer leur enfant, aucune faute ne leur sera imputée. Si vous désirez mettre vos enfants en nourrice, aucune faute ne vous sera imputée, à condition que vous vous acquittiez de la rétribution convenue, conformément à l’usage. Craignez Dieu, et sachez que Dieu voit parfaitement ce que vous faites !
2.234. Certains d’entre vous meurent en laissant des épouses. Celles-ci devront observer un délai de viduité de quatre mois et dix jours. Passé ce délai, il ne vous incombera aucune faute pour la façon dont elles disposeront d’elles-mêmes, en toute bienséance. Dieu est bien informé de ce vous faites.
2.235. Il ne vous incombera aucune faute si vous faites ouvertement une proposition de mariage, ou si vous la gardez secrète. Dieu sait que vous pensez à telles femmes, mais ne leur faites pas d’avances en secret, sinon avec des paroles bienséantes. Ne décidez pas la conclusion du mariage avant l’expiration du délai prescrit. Sachez que Dieu connaît ce qui est en vos âmes. Prenez donc garde à Lui, et sachez que Dieu est pardonneur, qu’Il est plein de mansuétude.
2.236. Il n’y aura aucune faute à vous reprocher si vous répudiez les femmes que vous n’aurez pas touchées ou auxquelles vous n’avez pas fixé de douaire. Faites-leur un don utile et décent, l’homme aisé selon ses moyens et l’indigent selon ses moyens ; c’est là un devoir pour les hommes de bien.
2.237. Si vous répudiez des femmes avant de les avoir touchées et alors que vous avez déjà fixé leur douaire, donnez-leur la moitié de ce que vous aviez fixé, à moins qu’elles ou celui qui détient le contrat de mariage renoncent à ce droit. Le renoncement est, en ce cas, plus proche de la piété. N’oubliez pas d’user de générosité les uns envers les autres. Dieu voit parfaitement ce que vous faites.
2.238. Soyez assidus aux prières, notamment à la prière centrale. Tenez-vous debout devant Dieu avec dévotion.
2.239. En cas de danger, priez soit en marchant, soit en chevauchant votre monture. Lorsque vous vous sentez en sécurité, invoquez Dieu de la façon qu’Il vous a enseignée et que vous ne connaissiez pas.
2.240. Ceux d’entre vous qui sont appelés à mourir en laissant des épouses feront, en leur faveur, un legs qui assurera leur entretien durant une année sans qu’elles soient obligées de sortir de chez elles. Si elles sortent, il ne vous sera pas imputé de faute pour la façon dont elles disposeront d’elles-mêmes en toute bienséance. Dieu est omnipotent et sage.
2.241. Les femmes répudiées ont droit à un entretien décent : le leur assurer est un devoir pour ceux qui craignent Dieu.
2.242. C’est ainsi que Dieu vous expose clairement Ses signes pour que vous raisonniez.
2.243. N’as-tu pas vu ceux qui sont sortis de leurs maisons ? Ils étaient des milliers à craindre la mort. Dieu leur a dit : « Mourez !, puis Il les a fait revivre. Dieu est Celui qui dispense la grâce aux hommes, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.
2.244. Combattez dans le chemin de Dieu, et sachez que Dieu entend et sait tout.
2.245. Quel est donc celui qui fera à Dieu un beau prêt, que Dieu lui rendra en le doublant et le multipliant ? Dieu resserre ou élargit [Sa faveur] et vous retournerez à Lui.
2.246. Ne vois-tu pas [ce qui est advenu avec] les Anciens du peuple d’Israël après Moïse ? Ils dirent à leur prophète : « Donne-nous un roi, nous combattrons alors dans le chemin de Dieu ». Il dit : « Se peut-il, s’il vous est prescrit de combattre, que vous ne combattiez pas ? ». Ils dirent : « Comment pourrions-nous ne pas combattre dans le chemin de Dieu, alors que nous avons été chassés de nos maisons et séparés de nos enfants ? ». Mais lorsque le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, à l’exception d’un petit nombre d’entre eux. Mais Dieu connaît bien les iniques.
2.247. Leur prophète leur dit : « Dieu vous a envoyé Saül (Tâlût) comme roi ». Ils dirent : « Comment pourrait-il régner sur nous alors que nous avons plus de droit que lui à la royauté, et qu’il n’a pas reçu l’apanage de la richesse ? ». Il dit : « Dieu l’a choisi plutôt que vous et Il l’a doté d’une vaste science et d’une grande force corporelle ». Dieu donne Sa royauté à qui Il veut ; Dieu est magnanime, omniscient.
2.248. Leur prophète leur dit : « Voici quel sera le signe de sa royauté : l’arche (tâbût) vous reviendra. Elle contient une présence (sakîna) de votre Seigneur et des reliques laissées par la famille de Moïse et par la famille d’Aaron, et elle sera portée par les anges. Il y a vraiment là un signe pour vous, si vous êtes croyants. »
2.249. Lorsqu’il se mit en route avec son armée, Saül dit : « Dieu va sûrement vous éprouver à une rivière : celui qui y boira ne sera pas des miens, et celui qui n’y goûtera pas sera des miens ; exception sera faite pour celui qui puisera une gorgée dans le creux de sa main. » Ils burent pourtant, sauf un petit nombre d’entre eux. Lorsqu’il eut franchi la rivière avec ceux qui croyaient, ceux-ci dirent : « Nous n’avons aucun pouvoir aujourd’hui contre Goliath et son armée ». Quant à ceux qui pensaient rencontrer Dieu, ils dirent : « Combien de fois une petite troupe n’a-t-elle pas vaincu une troupe nombreuse, avec la permission de Dieu ? » Dieu est avec ceux qui sont patients.
2.250. Alors qu’ils allaient affronter Goliath et son armée, ils s’écrièrent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous la patience, affermis nos pas et donne-nous la victoire sur les mécréants ! »
2.251. Ils les ont mis en fuite avec la permission de Dieu. David a tué Goliath, Dieu lui a donné la royauté et la sagesse, et Il lui a enseigné ce qu’Il a voulu. Si Dieu ne se servait pas de certains hommes pour en maîtriser d’autres, la terre serait corrompue. Mais Dieu dispense Sa grâce sur les mondes.
2.252. Ce sont là les signes de Dieu : Nous te les apportons avec la Vérité, car tu es au nombre des envoyés.
2.253. Parmi les envoyés, il en est que Nous avons favorisé plus que d’autres. Il en est à qui Dieu a parlé, et Dieu en a élevé plusieurs à des degrés supérieurs. Nous avons donné à Jésus, fils de Marie, des preuves évidentes. Nous l’avons fortifié par l’Esprit de sainteté. Si Dieu l’avait voulu, ceux qui vinrent après eux ne se seraient pas entre-tués, alors que des preuves évidentes leur étaient parvenues. Mais ils se sont divisés : certains d’entre eux ont cru et d’autres ont mécru. Si Dieu l’avait voulu, ils ne se seraient pas entre-tués, mais Dieu fait ce qu’Il veut.
2.254. O vous qui croyez ! Dépensez en aumônes une partie de ce que Nous vous avons dispensé avant que vienne un Jour où il n’y aura ni marchandage, ni amitié, ni intercession. Les mécréants, eux sont les iniques.
2.255. Dieu ! Il n’y a de dieu que Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même. Ni l’assoupissement, ni le sommeil n’ont de prise sur Lui. A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Qui pourrait intercéder auprès de Lui, sinon avec Sa permission ? Il sait ce qu’il y a devant les hommes et ce qu’il y a derrière eux ; mais ils n’embrassent de Sa science que ce qu’Il veut. Son Trône s’étend sur les cieux et sur la terre, et leur garde ne Lui pèse pas. Il est le Sublime, le Magnifique.
2.256. Pas de contrainte en religion ! Désormais la direction droite se distingue de la divagation. Celui qui rejette les faux dieux (les Tâghout = al-Tâghût) et qui croit en Dieu a saisi l’anse la plus solide, qui n’a pas de fêlure. Dieu est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
2.257. Dieu est le Protecteur de ceux qui croient : Il les fait sortir des ténèbres vers la lumière. Et ceux qui mécroient ont pour patrons les Tâghout, qui les font sortir de la lumière vers les ténèbres. Ils sont les hôtes du Feu où ils demeureront à jamais.
2.258. N’as-tu pas considéré le cas de celui à qui Dieu avait donné la royauté et qui a entamé une dispute avec Abraham au sujet de son Seigneur ? Abraham ayant dit : « Mon Seigneur est Celui qui fait vivre et qui fait mourir, il répliqua : « Moi, je fais vivre et je fais mourir ! » Abraham lui dit encore : « Dieu fait venir le soleil de l’Orient ; fais-le donc venir de l’Occident ! » Celui qui avait mécru fut alors confondu. Dieu ne dirige pas les iniques.
2.259. Et le cas de celui qui passa auprès d’une cité ? Celle-ci était vide et effondrée. Il dit : « Comment Dieu la ferait-Il revivre après sa mort ? » Dieu le fit alors mourir durant cent ans, puis Il le ressuscita et lui dit : « Combien de temps es-tu resté là ? » Il répondit : « J’y suis resté un jour, ou une partie d’un jour ». Dieu dit : « Non, tu y es resté cent ans. Regarde ta nourriture et ta boisson : elles ne sont pas gâtées par l’âge ; et regarde ton âne, afin que Nous fassions de toi un signe pour les hommes ; regarde bien ses ossements et la façon dont Nous les assemblons et les revêtons ensuite de chair ». Devant cette évidence, l’homme dit : « Je sais que Dieu est puissant sur toute chose ! »
2.260. Et le jour où Abraham dit : « Mon Seigneur ! Montre-moi comment tu fais revivre les morts ». Dieu dit : « Est-ce que tu ne crois pas ? » Il répondit : « Si, assurément, mais c’est pour que mon cœur soit apaisé ! ». Dieu dit : « Prends quatre oiseaux ; apprivoise- les pour qu’ils reviennent vers toi, puis sacrifie-les et place une partie de chacun d’eux sur une des montagnes environnantes ; ensuite, appelle-les : ils accourront vers toi promptement. Sache que Dieu est omnipotent et sage ! »
2.261. Ceux qui dépensent leurs biens dans le chemin de Dieu sont semblables à un grain qui produit sept épis ; et chaque épi contient cent grains. Dieu double [Ses dons] à qui Il veut. Dieu est magnanime, omniscient.
2.262. Ceux qui dépensent leurs biens dans le chemin de Dieu et qui ne font pas suivre leurs largesses de reproches ou de mauvais traitements, ceux-là recevront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront pas de peur et ils ne seront pas affligés.
2.263. Une bonne parole et un pardon valent mieux qu’une aumône suivie d’un mauvais traitement. Dieu est riche, plein de mansuétude.
2.264. O vous qui croyez ! Ne rendez pas vaines vos aumônes par un reproche ou un mauvais traitement, comme celui qui dépense son bien par ostentation et qui ne croit ni en Dieu ni au Jour dernier. Il ressemble à un rocher couvert de fine terre qu’une forte pluie a frappé et a laissé dénudé. Ces gens-là ne peuvent tirer aucun profit de ce qu’ils se sont acquis. Dieu ne dirige pas les mécréants.
2.265. Ceux qui dépensent leurs biens pour obtenir l’agrément de Dieu et pour affermir leurs âmes sont semblables à un jardin planté sur une colline : qu’une forte pluie l’atteigne et sa récolte double ; et si ce n’est pas une forte pluie qui l’atteint, alors c’est une rosée. Dieu voit parfaitement ce que vous faites.
2.266. L’un de vous souhaite-t-il posséder un jardin planté de palmiers et de vignes sous lequel coulent les fleuves, où il trouve toutes sortes de fruits ? La vieillesse l’atteint alors que ses enfants sont encore chétifs, et voici qu’un ouragan de feu s’abat sur son jardin et le brûle. C’est ainsi que Dieu vous explicite les signes pour que vous puissiez méditer.
2.267. O vous qui croyez ! Faites l’aumône des bonnes choses que vous avez acquises et de ce que, pour vous, Nous avons fait sortir de la terre. Ne choisissez pas ce qui est de mauvaise qualité pour en faire l’aumône, alors que vous ne l’accepteriez pour vous-mêmes qu’en fermant les yeux. Sachez qu’en vérité Dieu est riche, digne de toute louange.
2.268. Le Démon vous menace de la pauvreté et il vous ordonne des turpitudes ; mais Dieu vous promet Son pardon et Sa grâce. Dieu est magnanime, omniscient.
2.269. Il donne la sagesse à qui Il veut. Celui à qui la sagesse a été donnée a reçu un bien incommensurable. Mais seuls réfléchissent ceux qui sont doués d’intelligence.
2.270. Quoi que vous dépensiez en aumônes, ou quel que soit le vœu que vous formiez, Dieu le sait. Pour les iniques il n’y a point de défenseurs.
2.271. Si vous donnez les aumônes ouvertement, c’est bien ; mais si vous les tenez secrètes pour les donner aux pauvres, c’est mieux pour vous, et cela efface une part de vos mauvaises actions. Dieu est bien instruit de ce que vous faites.
2.272. Ce n’est pas à toi qu’incombe leur guidance, mais Dieu guide qui Il veut. Tous les biens que vous dépensez [en aumônes] sont pour vous, alors même que vous ne les dépensez que pour atteindre la face de Dieu. Ce que vous dépensez en bonnes œuvres vous reviendra en totalité, et vous ne serez pas lésés.
2.273. Donnez aux pauvres qui se sont confinés dans le chemin de Dieu et ne peuvent plus parcourir la terre. L’ignorant les croit riches, à cause de leur attitude réservée. Tu les reconnais à leur marque distinctive : ils ne mendient pas avec insistance. Et ce que vous dépensez en bonnes œuvres, Dieu le sait parfaitement.
2.274. Ceux qui dépensent leurs biens la nuit et le jour, en secret et en public, trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur ; ils n’éprouveront pas de peur et ils ne seront pas affligés.
2.275. Ceux qui se nourrissent de l’usure ne se lèveront [au Jour du Jugement] que comme se lève celui que Satan a violemment frappé. Il en sera ainsi parce qu’ils disaient : « La vente est semblable à l’usure ». Mais Dieu a permis la vente et Il a interdit l’usure. Celui qui, ayant reçu une exhortation de son Seigneur, cesse de pratiquer l’usure, peut conserver ce qu’il a déjà gagné, et son cas relève de Dieu. Mais ceux qui recommencent à pratiquer l’usure sont les hôtes du Feu, où ils demeureront à jamais.
2.276. Dieu anéantit les profits de l’usure et fait fructifier les aumônes. Il n’aime pas le mécréant, le pécheur.
2.277. Certes, ceux qui croient et pratiquent les œuvres pies, qui accomplissent la prière et font l’aumône auront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront pas de peur et ils ne seront pas affligés.
2.278. O vous qui croyez, craignez Dieu ! et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants.
2.279. Si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son envoyé. Tandis que si vous vous repentez, votre capital vous restera : vous ne léserez pas et vous ne serez pas lésés.
2.280. Si votre débiteur se trouve dans la gêne, attendez qu’il soit plus à l’aise ; mais si vous faites remise de sa dette en guise d’aumône, ce sera préférable pour vous, sachez-le !
2.281. Craignez un Jour où vous serez ramenés à Dieu ; alors, chaque âme recevra le juste prix de ses œuvres, et nul ne sera lésé.
2.282. O vous qui croyez ! Lorsque vous contractez une dette payable à une échéance déterminée, consignez-la par écrit. Qu’un scribe la transcrive fidèlement entre vous. Qu’aucun scribe ne refuse d’écrire de la façon que Dieu lui a enseignée. Qu’il écrive donc ce que dicte le débiteur et que celui-ci craigne son Seigneur et ne retranche rien de la dette. Si le débiteur est sot ou débile, ou s’il n’est pas en état de dicter lui-même, que son représentant dicte à sa place en toute honnêteté. Prenez deux témoins parmi vos hommes, et si vous ne trouvez pas deux hommes, prenez un homme et deux femmes, parmi celles que vous pouvez agréer comme témoins. En sorte que si l’une des deux femmes vient à s’égarer, l’autre l’aide à retrouver la mémoire. Que les témoins ne se dérobent pas lorsqu’ils sont appelés. Ne soyez pas rebutés par le fait d’avoir à consigner une dette par écrit, qu’elle soit petite ou grande, en indiquant son échéance. Cette façon d’agir est la plus juste devant Dieu, elle donne plus de force au témoignage et elle est la plus propre à vous éviter des doutes ; à moins cependant qu’il s’agisse d’une transaction commerciale passée entre vous et immédiatement exécutable, auquel cas il ne vous incombe aucune faute si vous ne l’inscrivez pas. Prenez des témoins lorsque vous vous livrez à des transactions. Que ni le scribe ni le témoin ne soient molestés. Si vous le faisiez, ce serait de la perversité de votre part. Craignez Dieu, et Dieu vous instruira ! Dieu connaît toute chose.
2.283. Si vous êtes en voyage et que vous ne trouviez pas de scribe, alors laissez quelque chose en gage. Si l’un de vous confie un dépôt à un autre, celui qui a reçu le dépôt doit le restituer. Qu’il craigne Dieu, son Seigneur ! Et ne dissimulez pas le témoignage : quiconque le dissimulerait pécherait en son cœur. Dieu sait tout ce que vous faites.
2.284. A Dieu appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Que vous fassiez voir ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Dieu vous en demandera compte. Il pardonne ensuite à qui Il veut et Il punit qui Il veut. Dieu est puissant sur toute chose.
2.285. L’Envoyé a cru à ce qui est descendu sur lui venant de son Seigneur, et les croyants de même. Chacun croit en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres et en Ses envoyés. Nous n’établissons pas de distinction entre Ses envoyés. Ils ont dit : « Nous avons entendu et nous avons obéi. Ton pardon, notre Seigneur ! Et vers Toi est le retour final ! »
2.286. Dieu n’impose à une âme que ce qu’elle peut supporter. Ce qu’elle se sera acquis lui reviendra et ce en quoi elle aura démérité lui sera à charge. Notre Seigneur ! Ne nous tiens pas rigueur pour des omissions ou des erreurs. Notre Seigneur ! Ne nous charge pas d’un fardeau tel que celui dont tu as chargé ceux qui nous ont précédés. Notre Seigneur ! Ne nous charge pas de ce que nous ne sommes pas capables de porter. Efface nos fautes, pardonne-nous et fais-nous miséricorde ! Toi qui es notre Maître, secours-nous contre les mécréants !

Notes

* v.1 : les “lettres isolées” (muqatta‘ât) qui figurent en tête de 29 sourates sur les 114 que compte le Coran, font partie intégrante du Message révélé. On les trouve, soit seules, soit disposées en groupes de 2, 3, 4 ou 5 lettres formant le premier verset (dans un cas, s.42, les deux premiers versets) des sourates concernées. Sur les 28 lettres (non compris le hamza) que compte l’alphabet arabe, 14 entrent dans la composition des muqatta‘ât. Certaines d’entre elles ont donné leur nom à des sourates, ainsi qâf, tâhâ, yâsîn, sâd. Etudiées et méditées par des générations de savants et de mystiques comme porteuses d’enseignements voilés, elles ont donné lieu à des gloses abondantes et à des interprétations multiples qui, sans s’exclure les unes les autres, laissent toutes entrevoir la part de mystère inhérente à la “science des lettres” (‘ilm al-hurûf). Ainsi, les trois lettres initiales de la présente sourate, qui se retrouvent au début des sourates 3, 29, 30, 31 et 32, soit six fois au total ont, avec des variantes, été comprises par différents exégètes comme désignant : alif, l’Absolu, le Principe suprême, unique, l’alpha où tout commence ; lâm l’Esprit – rûh, que le Créateur insuffle dans Sa création, parfois assimilé à Gabriel ; mîm, l’aboutissement, l’oméga, qui n’est autre que Muhammad, l’Homme parfait, le Prototype universel en qui se reflètent toutes les qualités divines.
* v.3 : al-ghayb, aussi traduit par l’Invisible, le Surnaturel. C’est le monde des essences pures, de la non manifestation, opposé au monde manifesté, ‘âlam al-shahâda, qui témoigne de l’Invisible en le rendant apparent. Le croyant en reconnaît l’existence, même s’il n’en saisit pas la réalité profonde.
* v.53 : al-furqân, terme qui désigne ici les Tables de la Loi et qui est également un des noms du Coran (voir s. 25, v.1).
* v.58 : une allusion à la même cité opulente est faite à s.7, v.161 (v. ce verset et la note qui l’accompagne).
* v.88 : ghulfun, litt. “incirconcis ». Les mécréants veulent dire par là qu’ils possèdent un niveau de science demeuré intact.
* v.93 : litt. “on leur fit boire le veau dans leurs cœurs…”. Cf. le récit de Exode XXVII, 20.
* v.104 : ce conseil est donné pour éviter que des railleurs ne jouent avec les mots “écoute-nous ” (râ‘inâ) pour en former un calembour injurieux (cf. s.4, v.46).
* v.125 : al-bayt désigne ici la Kaaba de la Mekke, construite par Abraham et son fils Ismaël. Abraham y fit sa prière à un emplacement proche de “la Maison”, le maqâm Ibrâhîm, dont le souvenir est marqué par un petit édifice construit dans l’enceinte sacrée.
* v.138 : sibghah, traduit ici par “onction”, signifie littéralement “teinture” et sert aux Chrétiens orientaux à désigner le baptême.
* v.142 : la Qibla est la direction dans laquelle les fidèles se tournent pour accomplir les prières rituelles. D’abord pointée vers Jérusalem, elle a été modifiée en direction de la Mekke par une révélation survenue durant la deuxième année de l’Hégire.
* v.158 : il s’agit des deux monticules sur lesquels Agar, à la recherche d’eau pour son fils Ismaël, est grimpée à plusieurs reprises dans l’espoir d’apercevoir une caravane. Ces deux “symboles” occupent une place importante dans le rituel du pèlerinage (hâjj) et celui de la visite pieuse (‘umrah) (cf. s.5, v.2).
* v.159 : cf. infra, verset 161.
* v.189 : ce verset abolit une ancienne pratique selon laquelle les Arabes n’entraient dans leur maison que par l’arrière pendant la période du pèlerinage.
* v.194 : “le mois sacré” (al-shahr al-harâm) est celui du pèlerinage à la Mekke, durant lequel la guerre est interdite, à moins qu’une “profanation” (hurmah) ne soit commise par un ennemi, auquel cas la loi du talion justifie une réplique semblable à l’agression.
* v.198 : Arafat est la colline rocheuse sur laquelle, le neuvième jour du pèlerinage, les fidèles se tiennent debout, en prière, de midi au coucher du soleil. Après quoi ils “déferlent” vers le lieu-dit Muzdalifa où se trouve le “monument sacré” (al-mash`ar al-harâm) ou Kozah, aussi connu comme “la Mosquée du Bois sacré”.
* v.200 : une fois le rituel du pèlerinage accompli, soit après le dixième jour, il est recommandé au fidèle de faire une retraite pieuse durant deux ou trois jours à Mina, lieu du sacrifice.
* v.203 : une fois le rituel du pèlerinage accompli, soit après le dixième jour, il est recommandé au fidèle de faire une retraite pieuse durant deux ou trois jours à Mina, lieu du sacrifice.
* v.220 : cf. s.4, v.2,6,10 et s.17, v.34 qui précisent les règles de gestion des biens de l’orphelin. La “fusion” avec la fortune du tuteur, admise par ce verset, confère à l’orphelin le statut de “frère” et a donc un caractère assez exceptionnel. La règle normale veut que la fortune de l’orphelin soit gérée séparément pour lui être restituée à sa majorité.
* v.225 : notion du kasb, “l’acquisition”, corollaire de la responsabilité individuelle. Si le serment a été fait en pleine connaissance de cause, il s’agit d’une “acquisition”, laquelle ne peut être effacée que par une expiation (cf. s.5, v.89).
* v.230 : la répudiation devient irrévocable si la formule de divorce est prononcée une troisième fois. Alors s’applique la règle énoncée dans ce verset.
* v.237 : il peut s’agir soit du mari (qui versera alors la totalité du douaire promis) soit du tuteur de la femme (qui renoncera pour elle à toucher la moitié du douaire).
* v.238 : la “prière centrale” (al-salât al-wustâ) est généralement comprise comme celle du milieu de l’après-midi (al-‘asr) qui, sur les cinq prières obligatoires, est la troisième de la journée. L’injonction de “se tenir debout” (du verbe qâma, qiyâman) se réfère à la station verticale par laquelle débute la prière canonique ainsi qu’à la “veille pieuse” que pratiquaient régulièrement le Prophète et ses compagnons (cf. s.73,v.1,20).
* v.245 : les racines des deux verbes qui traduisent le contraste et l’alternance des situations où la Grâce divine se fait soit rare soit généreuse sont entrées dans le lexique mystique pour désigner les états de “resserrement” (qabd) et d’“élargissement” (bast) qui jalonnent le cheminement spirituel du chercheur de Dieu.
* v.258 : nombre d’exégètes identifient le “disputeur” d’Abraham avec Nemrod (Nimrûd ou Namrûd), le vaillant chasseur de la Bible qui devint roi mais fut sévèrement châtié pour avoir défié le Seigneur (cf. Genèse X, 8-9).

Sourate 3 : La Famille De Imrân – Al ‘Imrân

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
3.1. Alif, Lâm, Mîm.
3.2. Dieu (Allâh) ! Il n’y a de Dieu que Lui : le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même !
3.3. Il a fait descendre sur toi le Livre en toute Vérité, déclarant véridique ce qui était venu avant lui, et Il a fait descendre la Tora et l’Evangile,
3.4. [qui étaient] auparavant une direction pour les hommes. Et Il a fait descendre le Discernement. Certes, ceux qui refusent de croire aux signes de Dieu encourent un châtiment rigoureux. Dieu est puissant, Maître de la vengeance.
3.5. Rien, assurément, n’est caché à Dieu ni sur la terre ni dans le ciel.
3.6. C’est Lui qui vous forme dans les matrices, comme Il veut. Il n’y a de dieu que Lui, l’Omnipotent, le Sage !
3.7. C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre. On y trouve des versets explicites : c’est la Mère du Livre, et d’autres qui sont allégoriques. Ceux qui ont dans leur cœur une distorsion s’attachent à ce qui est allégorique, car ils recherchent la discorde et sont avides d’interprétation ; mais nul autre que Dieu ne connaît l’interprétation du Livre. Ceux qui sont enracinés dans la science disent : « Nous avons foi en Lui, tout vient de notre Seigneur ! ». Mais seuls réfléchissent ceux qui sont doués d’intelligence.
3.8. Notre Seigneur ! Ne fais pas dévier nos cœurs après nous avoir dirigés ; accorde-nous une miséricorde venant de Toi. Tu es le Donateur suprême.
3.9. Notre Seigneur ! En vérité, Tu réuniras les hommes un Jour qui ne fait aucun doute, car Dieu ne manque pas à Sa promesse.
3.10. Certes, aux mécréants, ni leurs biens ni leurs enfants ne leur seront d’aucune utilité auprès de Dieu ; ceux-là seront l’aliment du Feu.
3.11. Tel a été le sort des gens de Pharaon et de ceux qui les ont précédés. Ils ont traité Nos signes de mensonges ; Dieu les a punis pour leurs péchés. Dieu est rigoureux dans le châtiment.
3.12. Dis aux mécréants : « Vous serez vaincus ; vous serez rassemblés dans la Géhenne ». Quel détestable lit de repos !
3.13. Vous aviez un signe dans les deux troupes qui se sont affrontées. L’une d’elles combattait dans le chemin de Dieu tandis que l’autre se composait de mécréants qui, de leurs propres yeux, ont vu les croyants en nombre deux fois supérieur au leur. Dieu assiste de Son secours qui Il veut. Certes, il y a en ceci un enseignement pour ceux qui sont doués de clairvoyance.
3.14. Les hommes ont été séduits par l’amour des choses désirables : les femmes, les enfants, les amoncellements d’or et d’argent, les chevaux racés, le bétail, les terres labourées. Ce sont là des attraits de la vie de ce monde ; mais auprès de Dieu se situe le meilleur retour.
3.15. Dis : « Vous ferai-je part de ce qui est meilleur que tout cela ? Pour ceux qui craignent leur Seigneur il y a auprès de Lui des Jardins sous lesquels coulent les fleuves ; ils y demeureront à jamais, avec des épouses pures et la satisfaction de Dieu. Et Dieu voit parfaitement Ses serviteurs,
3.16. ceux qui disent : « Notre Seigneur, en vérité nous avons cru ! Alors, pardonne-nous nos péchés et préserve-nous du châtiment du Feu,
3.17. ceux qui sont patients, sincères, soumis, qui dépensent en aumônes et qui, dès l’aube, implorent le pardon » ».
3.18. Dieu atteste qu’il n’y a de dieu que Lui ; de même font les anges et ceux qui possèdent la science et sont fermes dans l’équité. Il n’y a de dieu que Lui, l’Omnipotent, le Sage !
3.19. Certes, la religion auprès de Dieu est la Soumission [à Sa volonté : al-islâm]. Ceux auxquels l’Ecriture a été donnée n’ont eu des divergences qu’après avoir reçu la science, à cause de la jalousie qui s’est déclarée entre eux. Avec celui qui rejette Ses signes, Dieu, certes, est prompt à faire le compte.
3.20. S’il en est qui argumentent contre toi, dis leur : « J’ai remis mon dessein à Dieu, moi et ceux qui m’ont suivi ». Dis à ceux auxquels l’Ecriture a été donnée et aux illettrés : « Vous êtes-vous soumis à Dieu ? » S’ils se sont soumis à Dieu, ils sont bien guidés ; et s’ils se détournent, tu n’es tenu, quant à toi, que de proclamer [le Message prophétique]. Et Dieu voit parfaitement Ses serviteurs !
3.21. A ceux qui rejettent les signes de Dieu, qui tuent les prophètes sans justification et tuent les hommes qui ordonnent la justice, annonce un châtiment douloureux.
3.22. De ceux-là, les actions sont rendues vaines en ce monde et dans l’autre, et ils ne trouvent pas de secoureurs.
3.23. Ne vois-tu pas comment ceux qui ont reçu une part de l’Ecriture ont été invités à s’en remettre au Livre de Dieu pour juger de leurs différends ? Ensuite, certains d’entre eux se sont détournés et sont devenus des opposants.
3.24. C’est pour avoir dit : « Le Feu ne nous touchera que durant un nombre de jours limité ! ». Ils se sont laissés égarer dans leur religion par tout ce qu’ils ont inventé.
3.25. Qu’adviendra-t-il lorsque Nous les réunirons un Jour, qui ne peut être mis en doute, où chaque âme sera rétribuée selon ce qu’elle se sera acquis et où nul ne sera lésé ?
3.26. Dis : « O Dieu, Possesseur du Royaume ! Tu donnes le Royaume à qui Tu veux et Tu enlèves le Royaume à qui Tu veux. Tu élèves qui Tu veux et Tu abaisses qui Tu veux. Dans Ta main est le bien. Tu es, en vérité, puissant sur toute chose.
3.27. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour et Tu fais pénétrer le jour dans la nuit. Tu fais sortir le vivant du mort et Tu fais sortir le mort du vivant. Tu pourvois au besoin de qui Tu veux, sans compter ».
3.28. Que les croyants ne prennent pas pour amis des mécréants de préférence aux croyants. Celui qui agirait ainsi n’aurait rien à attendre de Dieu, à moins que vous n’ayez à vous prémunir contre eux par mesure de sécurité. Dieu vous met en garde contre Lui-même, et vers Dieu s’accomplit le retour final.
3.29. Dis : « Que vous cachiez ce qui est dans vos poitrines ou que vous le montriez, Dieu le sait. Il connaît ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Dieu est puissant sur toute chose ».
3.30. Le Jour où chaque âme sera confrontée à ce qu’elle aura fait de bien et à ce qu’elle aura fait de mal, elle souhaitera qu’une longue distance la sépare du mal qu’elle aura commis. Dieu vous met en garde contre Lui-même ; Dieu est compatissant envers Ses serviteurs.
3.31. Dis : « Si vous aimez Dieu, suivez-moi, Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Dieu est pardonneur, clément ».
3.32. Dis : « Obéissez à Dieu et à l’Envoyé. Mais si vous vous détournez, sachez que Dieu n’aime pas les mécréants ».
3.33. Certes, Dieu a choisi Adam, Noé, la famille d’Abraham, la famille de Imrân au-dessus de tous les mondes.
3.34. Ils procèdent les uns des autres. Dieu est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
3.35. La femme de Imrân dit : « Mon Seigneur ! Je te consacre ce qui est dans mon ventre ; accepte-le comme mon offrande. Tu es, en vérité, Celui qui entend tout, l’Omniscient ».
3.36. Après avoir accouché de sa fille, elle dit : « Mon Seigneur ! J’ai mis au monde une fille. » Mais Dieu savait bien ce qu’elle avait enfanté : le mâle n’est pas comme la femelle ! » Je l’ai appelée Marie et je la mets sous Ta protection, elle et sa descendance, contre Satan, le lapidé ».
3.37. Son Seigneur fit à l’enfant un bel accueil, Il la fit croître d’une belle croissance et Il la confia à Zacharie. Chaque fois que Zacharie allait la voir dans le sanctuaire, il trouvait auprès d’elle une provision et lui demandait : « O Marie ! D’où tiens-tu cela ? » Elle répondait : « Cela vient de Dieu ! Dieu pourvoit au besoin de qui Il veut sans faire de compte ».
3.38. Zacharie implora alors son Seigneur, disant : « Mon Seigneur ! Accorde-moi, venant de Toi, une bonne descendance. Tu es, en vérité, celui qui exauce la prière ».
3.39. Tandis qu’il priait debout dans le sanctuaire, les anges l’appelèrent : « Dieu t’annonce la bonne nouvelle de [la naissance de] Jean (Yahya), qui déclarera véridique un Verbe venu de Dieu, un seigneur, un chaste, un prophète parmi les justes ».
3.40. Zacharie dit : « Mon Seigneur ! Comment pourrais-je avoir un garçon ? La vieillesse m’a atteint, et ma femme est stérile ». Il lui fut répondu : « Il en sera ainsi, Dieu fait ce qu’Il veut ».
3.41. Zacharie dit : « Mon Seigneur, donne-moi un signe ! » Il lui fut dit : « Ton signe sera que tu ne parleras aux hommes durant trois jours que par gestes. Invoque beaucoup ton Seigneur ; glorifie-Le au crépuscule et à l’aube ».
3.42. Les anges dirent : « O Marie ! En vérité, Dieu t’a choisie, Il t’a purifiée ; Il t’a choisie d’entre toutes les femmes de l’univers.
3.43. O Marie ! Soumets-toi à ton Seigneur ; prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent ».
3.44. Ce sont là des choses mystérieuses que Nous te révélons [à toi, Muhammad]. Tu n’étais pas parmi eux lorsqu’ils jetaient leurs roseaux pour savoir qui d’entre eux serait le gardien de Marie. Et tu n’étais pas non plus parmi eux lorsqu’ils se sont querellés [à ce propos].
3.45. Les anges dirent alors : « O Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe venu de Lui. Son nom est : le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre en ce monde et dans l’Autre. Il est parmi les très proches de Dieu.
3.46. Il parlera aux hommes dès le berceau et à l’âge adulte, et il comptera parmi les justes ».
3.47. Elle dit : « Mon Seigneur ! Comment aurais-je un fils alors que nul homme ne m’a touchée ? ». Il lui fut répondu : « Il en sera ainsi. Dieu crée ce qu’Il veut ; lorsqu’Il a décrété une chose, Il lui suffit de dire : « Sois, et elle est ».
3.48. Dieu lui enseignera le Livre, la Sagesse, la Tora et l’Evangile.
3.49. Il sera envoyé aux fils d’Israël [et leur dira] : « Je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur : pour vous, je crée d’argile comme la forme d’un oiseau, je souffle en lui, et voici qu’il est oiseau avec la permission de Dieu. Je guéris l’aveugle et le lépreux, je ressuscite les morts, avec la permission de Dieu, et je vous annonce ce que vous mangez et ce que vous engrangez dans vos maisons. Il y a vraiment là un signe pour vous, si vous êtes croyants.
3.50. [Je suis venu] pour confirmer ce qui existait avant moi de la Tora et pour déclarer licite pour vous une partie de ce qui vous était interdit. Je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur. Donc, craignez Dieu et obéissez-moi !
3.51. Dieu est, en vérité, mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-le : c’est là une voie droite ».
3.52. Lorsqu’il eut constaté leur mécréance, Jésus dit : « Qui sont mes auxiliaires dans la voie de Dieu ? » Les apôtres dirent : « Nous sommes les auxiliaires de Dieu ; nous croyons en Dieu ; témoigne que nous sommes soumis (muslimûn) !
3.53. Notre Seigneur ! Nous avons cru en ce que Tu as révélé ; nous avons suivi l’Envoyé ; inscris-nous parmi les témoins ! »
3.54. Ils [les mécréants] ont usé de ruse [contre Jésus], et Dieu aussi a rusé ; Dieu est le meilleur des stratèges.
3.55. Dieu dit alors : « O Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi, t’élever vers Moi, te purifier de ceux qui mécroient, et placer ceux qui t’ont suivi au-dessus des mécréants jusqu’au Jour de la Résurrection. Ensuite vous retournerez à Moi ; Je jugerai alors entre vous et Me prononcerai sur vos différends.
3.56. Quant aux mécréants, Je les châtierai d’un châtiment rigoureux en ce monde et dans la vie future. Ils ne trouveront pas de défenseurs.
3.57. Quant à ceux qui auront cru et pratiqué des œuvres pies, Dieu les rétribuera en toute équité. Et Dieu n’aime pas les iniques.
3.58. C’est là une partie des signes et du sage Rappel que Nous te communiquons ».
3.59. Certes, il en est de Jésus, auprès de Dieu, comme d’Adam : Dieu l’a créé de terre, puis Il lui a dit : « Sois !, et il fut.
3.60. La Vérité vient de ton Seigneur. Ne sois donc pas de ceux qui doutent.
3.61. Si quelqu’un argumente contre toi en cette affaire après ce que tu as reçu de science, dis : « Venez ! Nous appellerons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes, puis nous ferons une ordalie en appelant la malédiction de Dieu sur les menteurs ».
3.62. C’est là le récit, le vrai ; et il n’y a pas de dieu hormis Dieu (Allâh). Et c’est Lui, Dieu, qui est l’Omnipotent, le Sage.
3.63. S’ils se détournent, alors Dieu connaît les semeurs de désordre.
3.64. Dis : « O Gens du Livre ! Venez-vous rallier à une parole qui nous soit commune, à nous et à vous : que nous n’adorions que Dieu, que nous ne Lui associions rien et que nul parmi nous ne prenne des seigneurs en dehors de Dieu ». S’ils se détournent, dites-leur : « Attestez que nous sommes soumis [= musulmans, muslimûn] ! ».
3.65. O Gens du Livre ! Pourquoi vous disputez-vous au sujet d’Abraham, alors que la Tora et l’Evangile n’ont été révélés qu’après lui ? Ne raisonnez-vous pas ?
3.66. Voilà bien comme vous êtes : déjà vous vous êtes disputés à propos de choses dont vous aviez connaissance ; mais pourquoi donc vous disputer à propos de choses dont vous n’avez pas connaissance ? Dieu sait, mais vous, vous ne savez pas.
3.67. Abraham n’était ni juif ni chrétien, mais il était un pur croyant (hanîf), soumis à Dieu (muslim), ne faisant pas partie des associateurs.
3.68. Certes, les hommes les plus dignes d’Abraham sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce prophète-ci et ceux qui ont la foi ; Dieu est le Protecteur des croyants.
3.69. Une partie des Gens du Livre auraient voulu vous égarer ; mais ils n’égarent qu’eux-mêmes, et ils ne s’en rendent pas compte.
3.70. O Gens du Livre ! Pourquoi rendez-vous les signes de Dieu alors que vous en êtes témoins ?
3.71. O Gens du Livre ! Pourquoi habillez-vous la Vérité de faux-semblants, et pourquoi occultez-vous sciemment la Vérité ?
3.72. Il y a un groupe de Gens du Livre qui, entre eux, se disent : « Au début de la journée, croyez à ce qui a été envoyé aux musulmans et, le soir venu, reniez-le : peut-être ainsi reviendront-ils [à leur ancienne religion] ;
3.73. et vous, n’ajoutez foi qu’à ceux qui suivent votre religion ! » [Toi, Muhammad,] Dis : « En vérité, la bonne guidance est celle de Dieu. » [Ils disent encore :]  » De cette façon vous éviterez que quelqu’un puisse recevoir ce qui vous a été donné, ou qu’ils argumentent contre vous en présence de votre Seigneur. » Dis : « La grâce est dans la main de Dieu ; Il la donne à qui Il veut ». Dieu est magnanime, omniscient.
3.74. Il accorde spécialement Sa miséricorde à qui Il veut. Dieu est le Maître de la Grâce infinie.
3.75. Parmi les Gens du Livre, il en est à qui tu auras confié un sac d’or et qui te le rendront, et il en est d’autres à qui tu auras confié un dinar et qui ne te le rendront que si tu les assièges sans relâche. Et cela parce qu’ils disent : « Nous ne sommes tenus à rien envers les illettrés ! » De fait, ils profèrent des mensonges contre Dieu et le font sciemment.
3.76. Mais celui qui tient son engagement et qui craint Dieu saura que Dieu aime ceux qui Le craignent.
3.77. Certes, ceux qui vendent à vil prix l’engagement pris envers Dieu et leurs serments, ceux-là n’auront aucune part dans la vie future. Le Jour de la Résurrection, Dieu ne leur adressera pas la parole et ne leur jettera pas un regard. Il ne les purifiera pas et ils subiront un châtiment douloureux.
3.78. Il y en a parmi eux qui roulent leur langue en lisant pour faire croire qu’ils récitent quelque chose du Livre, alors que cela ne vient pas du Livre. Ils disent que cela vient de Dieu, mais cela ne vient pas de Dieu. Ils profèrent des mensonges contre Dieu et le font sciemment.
3.79. Il ne siérait pas qu’un homme auquel Dieu a donné le Livre, la sagesse et la prophétie aille ensuite dire aux hommes : « Soyez mes adorateurs, non ceux de Dieu  » ; mais il devrait dire : « Soyez des maîtres, puisque déjà vous enseignez l’Ecriture et que vous l’étudiez ».
3.80. Il ne vous ordonne pas de prendre pour seigneurs les anges et les prophètes. Comment vous ordonnerait-il la mécréance alors que vous êtes déjà musulmans ?
3.81. Lorsque Dieu reçut l’engagement des prophètes, Il leur dit : « Voici que Je vous donne Livre et Sagesse. Plus tard un envoyé viendra à vous, confirmant ce que vous avez reçu. Croyez en lui et assistez-le ». Il dit encore : « Etes-vous consentants, et acceptez-vous d’assumer cette charge ? » Ils répondirent : « Nous y consentons ! » Dieu dit : « Portez donc témoignage et Moi, Je serai avec vous parmi les témoins ».
3.82. Ceux qui, par la suite, se détourneraient, seraient les pervers.
3.83. Désirent-ils une autre religion que celle de Dieu, alors que tout ce qui est dans les cieux et sur la terre se soumet à Lui, de gré ou de force, et qu’ils seront ramenés à Lui ?
3.84. Dis : « Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé et à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux Tribus ; à ce qui a été donné à Moïse, à Jésus, aux prophètes, venant de leur Seigneur. Nous ne faisons pas de distinction en faveur de l’un d’entre eux et nous sommes soumis à Dieu ».
3.85. Celui qui recherche une religion autre que l’Islam, son désir n’est pas exaucé et, dans la vie future, il sera parmi les perdants.
3.86. Comment Dieu guiderait-il des gens qui sont devenus mécréants après avoir été croyants, après avoir été témoins de la véracité du Prophète et après avoir reçu des preuves patentes ? Dieu ne guide pas les iniques.
3.87. Pour ceux-là, leur rétribution sera que tombe sur eux la malédiction de Dieu, celle des anges et de tous les hommes.
3.88. Ils l’encourront à jamais. Le châtiment ne leur sera pas allégé et ils ne connaîtront nul répit,
3.89. à l’exception de ceux qui, par la suite, se seront repentis et amendés. Car Dieu est pardonneur, clément.
3.90. Certes, ceux qui sont tombés dans la mécréance après avoir eu la foi et dont la mécréance n’a fait ensuite que grandir, leur repentir ne sera pas accepté : ceux-là sont les égarés.
3.91. Certes, ceux qui ont mécru et sont morts mécréants, il ne sera accepté d’aucun d’eux qu’il se rachète, même s’il offrait pour cela tout l’or de la terre. Un châtiment douloureux leur est réservé et ils n’auront pas de secoureurs.
3.92. Vous n’atteindrez pas à la pure vertu tant que vous ne ferez pas des largesses avec ce que vous aimez. Quoi que vous dépensiez ainsi, Dieu, en vérité, le sait.
3.93. Tout aliment était licite pour les fils d’Israël, à part ce qu’Israël s’était interdit à lui-même avant que la Tora ne fut révélée. Dis : « Apportez donc la Tora et lisez-la, si vous êtes véridiques ! »
3.94. Ceux qui, après cela, forgent un mensonge contre Dieu, ceux-là sont les iniques.
3.95. Dis : « Dieu a dit vrai. Suivez donc la religion d’Abraham, un pur croyant. Il n’était pas du nombre des associateurs ».
3.96. En vérité, le premier temple qui ait été établi pour les hommes est celui de Bakka : un lieu béni et une direction pour les mondes.
3.97. Il s’y trouve des signes évidents, [dont] la station d’Abraham. Quiconque y pénètre est en sécurité. Et c’est un devoir envers Dieu, pour tous les hommes qui en ont les moyens, de faire le pèlerinage à la Maison sacrée. Pour ce qui est du mécréant, Dieu n’a nul besoin des mondes créés…
3.98. Dis : « O Gens du Livre ! Pourquoi rejetez-vous les signes de Dieu, alors que Dieu est témoin de ce que vous faites ? »
3.99. Dis : « O Gens du Livre ! Pourquoi faites-vous obstacle au croyant sur le chemin de Dieu et voudriez-vous que ce chemin soit tortueux, alors que vous êtes témoins ? » Mais Dieu n’est pas indifférent à ce que vous faites.
3.100. O vous qui croyez ! Si vous obéissez à un groupe de ceux qui ont reçu les Ecritures, ils feront de vous des mécréants après que vous ayez eu la foi.
3.101. Comment pourriez-vous mécroire alors que les versets de Dieu vous sont récités et que Son Envoyé se trouve parmi vous ? Celui qui s’attache fermement à Dieu est guidé sur une voie droite.
3.102. O vous qui croyez ! Craignez Dieu comme Il doit être craint. Ne mourez qu’étant soumis à Lui (muslimûn).
3.103. Tous, tenez-vous fermement à la corde de Dieu, et ne vous divisez pas ; souvenez-vous des bienfaits dont Dieu vous a comblés : vous étiez ennemis et Dieu a réconcilié vos cœurs ; vous êtes, par Sa grâce, devenus frères. Vous étiez au bord d’un abîme de feu et Il vous en a sauvés. C’est ainsi que Dieu vous expose clairement Ses signes ; puissiez-vous être bien dirigés…
3.104. Que soit établie entre vous une Communauté dont les membres appellent au bien, ordonnent ce qui est convenable et interdisent ce qui est blâmable. Ceux-là sont les bienheureux !
3.105. Ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont querellés après que les évidences leur soient parvenues. A ceux-là est réservé un châtiment terrible.
3.106. [Viendra] le Jour où certains visages blanchiront tandis que d’autres visages noirciront. A ceux dont les visages seront noircis, on dira : « Avez-vous mécru après avoir eu la foi ? Goûtez donc le châtiment pour prix de votre mécréance ! »
3.107. Mais ceux dont les visages auront blanchi jouiront de la miséricorde de Dieu, dans laquelle ils demeureront à jamais.
3.108. Tels sont les versets de Dieu. Nous te les récitons en toute Vérité. Et Dieu ne veut pas d’iniquité pour les mondes.
3.109. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Et c’est à Dieu que toutes choses sont ramenées.
3.110. Vous êtes la meilleure Communauté qui ait été établie pour les hommes : vous ordonnez ce qui est convenable, vous interdisez ce qui est blâmable et vous croyez en Dieu. Si les Gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux. Il y a parmi eux des croyants, mais la plupart d’entre eux sont des pervers.
3.111. Ils ne vous causeront aucun mal, sinon quelque nuisance. S’ils vous combattent, ce sera en vous tournant le dos ; après quoi ils ne seront pas secourus.
3.112. L’opprobre les a frappés là où ils se trouvaient, à l’exception de ceux qui étaient soutenus par une corde de Dieu et une corde des hommes. Ils ont encouru la colère de Dieu et la misère les a frappés, ceci parce qu’ils ont renié les signes de Dieu et tué injustement les prophètes, et parce qu’ils ont désobéi et ont été transgresseurs.
3.113. Ils ne sont pas tous semblables : il existe, parmi les Gens du Livre, une communauté droite dont les membres récitent les versets de Dieu pendant la nuit et se prosternent.
3.114. Ils croient en Dieu et au Jour dernier, ils ordonnent ce qui est convenable, ils interdisent ce qui est blâmable, ils rivalisent en bonnes actions. Ceux-ci font partie des justes.
3.115. Quelque bien qu’ils accomplissent, il ne leur sera pas dénié, car Dieu connaît parfaitement ceux qui Le craignent.
3.116. Certes, pour les mécréants, ni leurs richesses ni leurs enfants ne leur seront d’aucune utilité vis-à-vis de Dieu. Ceux-là seront les hôtes du Feu où ils demeureront à jamais.
3.117. Ce que les hommes dépensent pour la vie de ce monde est semblable à un vent chargé de grêle qui s’abat sur la récolte de gens qui se sont fait tort à eux-mêmes, et l’anéantit. Dieu ne leur a pas fait tort, mais c’est eux-mêmes qui se sont fait tort.
3.118. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour confidents des gens qui ne soient pas des vôtres ; ils ne chercheraient qu’à vous perturber, se réjouissant de vos difficultés. Déjà la haine s’est montrée dans leurs bouches, mais ce que cachent leurs cœurs est encore plus vil. Nous vous avons clairement exposé les signes ; si seulement vous raisonniez !
3.119. Voici votre situation : ces gens, vous les aimez mais eux ne vous aiment pas, et vous croyez dans le Livre tout entier. Lorsqu’ils vous rencontrent, ils disent : « Nous croyons !, et lorsqu’ils se retirent, ils se mordent les doigts de rage contre vous. Dis : « Mourez de votre rage ! Dieu sait ce que contiennent les poitrines ! »
3.120. Si un bonheur vous échoit, ils s’en affligent et si un malheur vous atteint, ils s’en réjouissent. Mais si vous êtes patients et craignez Dieu, leur ruse ne vous nuira en rien ; car Dieu embrasse de Sa Science toutes leurs actions.
3.121. Il en fut ainsi lorsque tu quittas les tiens au petit jour pour assigner aux croyants des postes de combat – Dieu est Celui qui entend tout, l’Omniscient,
3.122. et lorsque deux de vos troupes étaient sur le point d’abandonner le combat, alors que Dieu les protégeait toutes les deux. Que les croyants s’en remettent donc à Dieu !
3.123. Dieu vous a bien secourus à Badr, alors que vous étiez en position d’infériorité. Craignez donc Dieu ! Peut-être serez-vous reconnaissants…
3.124. Lorsque tu disais aux croyants : « Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous aide en dépêchant trois mille de Ses anges à votre secours ? »
3.125. Oui, si vous êtes patients et craignez Dieu, et si vos ennemis lancent sur vous une attaque soudaine, votre Seigneur vous assistera avec cinq mille de Ses anges bien reconnaissables.
3.126. Dieu n’a fait cela que pour vous apporter une bonne nouvelle afin que, par elle, vos cœurs soient apaisés – le secours ne vient que de Dieu, l’Omnipotent, le Sage,
3.127. afin qu’Il taille en pièces une partie des mécréants ou qu’Il les subjugue et qu’ils se retirent défaits.
3.128. Cette affaire ne te concerne en rien. Il se peut que Dieu revienne vers eux ou qu’Il les châtie, car ils sont iniques.
3.129. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Il pardonne à qui Il veut, Il châtie qui Il veut. Dieu est pardonneur, clément.
3.130. O vous qui croyez ! Ne vous nourrissez pas de l’usure en doublant et redoublant [la somme prêtée]. Craignez Dieu ! Peut-être serez-vous bienheureux…
3.131. Craignez le Feu qui a été préparé pour les mécréants.
3.132. Obéissez à Dieu et à l’Envoyé ; peut-être vous sera-t-il fait miséricorde…
3.133. Hâtez-vous vers le pardon de votre Seigneur et vers un Jardin large comme les cieux et la terre, préparé pour ceux qui craignent Dieu,
3.134. ceux qui font l’aumône, dans l’aisance comme dans la gêne, ceux qui maîtrisent leur colère et pardonnent à leurs semblables. Dieu aime les hommes de bien,
3.135. ceux qui, après avoir fait une mauvaise action ou s’être fait tort à eux-mêmes, se souviennent de Dieu et demandent pardon pour leurs péchés – et qui donc pardonne les péchés si ce n’est Dieu ?, ceux qui ne s’obstinent pas sciemment dans leurs agissements.
3.136. Ceux-là obtiendront en récompense un pardon de leur Seigneur et des Jardins sous lesquels coulent les fleuves ; ils y demeureront à jamais. Comme elle est bonne la récompense de ceux qui agissent bien !
3.137. Des événements se sont déroulés avant vous ; parcourez donc la terre et voyez comment ont fini ceux qui criaient au mensonge !
3.138. C’est là une démonstration claire pour les hommes, une direction et une exhortation pour ceux qui craignent Dieu.
3.139. Ne perdez pas courage, ne vous affligez pas, car vous aurez le dessus, si vous êtes croyants.
3.140. Si une blessure vous atteint, une blessure semblable atteint aussi les autres. De telles vicissitudes, Nous les faisons alterner entre les hommes afin que Dieu reconnaisse ceux qui croient et qu’Il prenne parmi vous des témoins [= des martyrs] – car Dieu n’aime pas les iniques,
3.141. et afin qu’Il éprouve les croyants et retire Sa grâce aux mécréants.
3.142. Comptiez-vous entrer au Paradis sans que Dieu ait reconnu ceux d’entre vous qui ont combattu et qu’Il connaisse ceux qui sont patients ?
3.143. C’est vrai, vous souhaitiez la mort avant de la rencontrer ; et maintenant vous l’avez vue de vos propres yeux.
3.144. Muhammad n’est qu’un envoyé qui a été précédé d’autres envoyés. S’il mourait ou s’il était tué, retourneriez-vous sur vos pas ? Celui qui retourne sur ses pas ne nuit en rien à Dieu ; mais Dieu récompense ceux qui sont reconnaissants.
3.145. Aucune âme ne peut mourir si ce n’est avec la permission de Dieu, à un terme prescrit. A quiconque désire la récompense de ce monde, Nous lui en donnons une part ; à quiconque désire la récompense de la vie future, Nous lui en donnons une part. Et Nous récompensons ceux qui sont reconnaissants.
3.146. Combien de prophètes ont combattu, accompagnés de nombreux disciples ; ils ne se sont pas laissés abattre par les épreuves rencontrées pour la cause de Dieu. Ils n’ont pas faibli et ils n’ont pas cédé. Dieu aime ceux qui sont patients.
3.147. Ils n’ont eu d’autre discours que celui-ci : « Notre Seigneur ! Pardonne-nous nos péchés et nos excès, affermis nos pas, et secours-nous contre les mécréants ! »
3.148. Dieu leur donna donc la récompense de ce monde, ainsi que la belle récompense de l’Au-delà. Dieu aime les hommes de bien.
3.149. O vous qui croyez ! Si vous obéissez à ceux qui ont mécru, ils vous feront tourner les talons et vous reviendrez perdants.
3.150. Mais non ! C’est Dieu qui est votre Protecteur, et Lui qui peut le mieux vous assister.
3.151. Nous jetterons l’effroi dans les cœurs des mécréants pour ce qu’ils auront associé à Dieu sans qu’un mandat leur ait été délivré. Leur demeure sera le Feu. Quel affreux séjour que celui des impies !
3.152. Dieu a rempli Sa promesse envers vous lorsque, avec Sa permission, vous étiez en train d’anéantir vos ennemis, jusqu’au moment où vous avez fléchi, où vous avez contesté l’ordre donné et où vous avez désobéi après que Dieu vous eut fait voir l’objet de vos désirs. Il en est parmi vous qui veulent ce bas monde et il en est qui veulent l’Au-delà. Ensuite, Dieu vous a détournés de vos ennemis pour vous éprouver. Mais déjà Il vous avait pardonné. Dieu détient la Grâce en faveur des croyants.
3.153. Lorsque vous remontiez la pente sans vous retourner sur personne pendant que l’Envoyé vous appelait sur votre arrière, Dieu vous a gratifiés d’une angoisse, suivie d’une autre angoisse, afin que vous ne vous affligiez ni de ce [le butin] qui vous échappait, ni de ce [le revers] qui vous accablait. Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
3.154. Après l’angoisse, Il a fait descendre sur vous la sécurité, un assoupissement qui a enveloppé une partie d’entre vous, tandis que d’autres se préoccupaient de leur propre sort et se faisaient une fausse opinion de Dieu, une opinion née de l’ignorance. Ils disaient : « Avons-nous eu un choix dans cette affaire ? ». Dis : « L’affaire appartient entièrement à Dieu ». Ils cachent en eux-mêmes ce qu’ils ne te montrent pas. Ils disent : « Si nous avions eu quelque choix dans cette affaire, nous n’aurions pas été décimés en cet endroit ». Dis : « Même si vous étiez demeurés dans vos maisons, ceux dont la mort était écrite auraient été tués dans leur lit ; ceci pour que Dieu mette à l’épreuve ce qui est dans vos poitrines et qu’Il purifie ce qui est dans vos cœurs. Car Dieu sait parfaitement ce que contiennent les poitrines ».
3.155. Ceux d’entre vous qui se sont détournés le jour de la rencontre des deux armées n’ont agi ainsi que parce que le Démon les a fait trébucher à cause des fautes qu’ils avaient commises. Mais Dieu leur a pardonné. Dieu est, en vérité, pardonneur, plein de mansuétude.
3.156. O vous qui croyez ! Ne soyez pas semblables à ceux qui, ayant mécru, disent de ceux de leurs frères qui sont allés parcourir la terre ou qui ont combattu : « S’ils étaient restés avec nous, ils ne seraient pas morts, ils n’auraient pas été tués ». Dieu a ainsi fait entrer le regret dans leurs cœurs. Dieu fait vivre et fait mourir, et Il voit parfaitement ce que vous faites.
3.157. Si vous êtes tués dans le sentier de Dieu ou si vous mourez, un pardon et une miséricorde de Dieu sont vraiment meilleurs que tout ce qu’ils amassent.
3.158. Que vous mouriez ou que vous soyez tués, sans nul doute vous serez rassemblés vers Dieu.
3.159. Par une miséricorde de Dieu, tu as été indulgent à leur égard ; si tu avais été rude et dur de cœur, ils se seraient écartés de ton entourage. Pardonne-leur et demande pardon pour eux ; consulte-les sur la conduite des affaires. Et lorsque tu as pris une décision, place ta confiance en Dieu. Dieu aime ceux qui mettent leur confiance en Lui.
3.160. Si Dieu vous prête secours, nul ne l’emportera sur vous. S’Il vous abandonne, qui donc, après Lui, pourrait vous secourir ? Que les croyants placent donc leur confiance en Dieu !
3.161. Un prophète ne saurait tromper. Quiconque trompe se présentera avec sa tromperie le Jour de la Résurrection. Chaque âme recevra alors le prix de ce qu’elle aura accompli. Personne ne sera lésé.
3.162. Celui qui recherche l’agrément de Dieu est-il semblable à celui qui encourt la colère de Dieu et qui aura la Géhenne pour demeure ? Quel détestable sort !
3.163. Ils occupent des degrés différents auprès de Dieu ; Dieu voit parfaitement ce qu’ils font.
3.164. Dieu a répandu un bienfait sur les croyants lorsqu’Il leur a envoyé un messager pris parmi eux qui leur récite Ses versets, qui les purifie, qui leur enseigne le Livre et la Sagesse, alors qu’ils se trouvaient auparavant dans une erreur manifeste.
3.165. Lorsqu’un revers vous a atteint alors que vous-mêmes aviez déjà infligé à vos ennemis le double de ce revers, vous avez dit : « D’où cela vient-il ? » Réponds : « Cela vient de vous-mêmes ! » Certes, Dieu est puissant sur toute chose !
3.166. Quant au revers qui vous a atteints le jour où les deux troupes se sont rencontrées, il s’est produit avec la permission de Dieu, afin qu’Il reconnaisse les croyants,
3.167. et afin qu’Il reconnaisse les hypocrites. On leur a crié : « Avancez ! Combattez dans le chemin de Dieu, ou alors défendez-vous ! » Ils ont répondu : « Si nous savions combattre, nous vous suivrions certainement ». Ils étaient, ce jour-là, plus près de la mécréance que de la foi. Ils disaient avec leurs bouches ce qui n’était pas dans leurs cœurs. Mais Dieu savait parfaitement ce qu’ils cachaient.
3.168. Restés chez eux, ils disaient de leurs frères : « S’ils nous avaient obéi, ils n’auraient pas été tués ! » Dis : « Mettez-vous donc à l’abri de la mort, si vous êtes véridiques ! »
3.169. Ne croyez surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu soient morts. Non ! ils sont vivants et sont pourvus de bienfaits auprès de leur Seigneur.
3.170. Ils sont heureux de la grâce que Dieu leur a accordée, et ils se réjouissent pour ceux qui, restés en arrière, les rejoindront et n’éprouveront plus ni peur ni affliction.
3.171. Ils se réjouissent d’un bienfait et d’une grâce de Dieu, et de ce que Dieu ne laisse pas perdre la récompense des croyants.
3.172. Ceux qui ont répondu à Dieu et au Prophète après avoir reçu des blessures, ceux d’entre eux qui se sont comportés vaillamment et qui ont craint Dieu, à ceux-là est réservée une récompense magnifique.
3.173. Il en est à qui l’on est venu dire : « Les gens se sont unis contre vous, redoutez-les ! » et dont la foi n’a fait qu’augmenter. Ils ont répondu : « Dieu nous suffit ! Quel excellent Protecteur ! »
3.174. Ils s’en sont retournés avec un bienfait et une grâce de Dieu. Aucun mal ne les a touchés. Ils ont recherché la satisfaction de Dieu, et Dieu détient une grâce infinie.
3.175. Il en est ainsi du Démon : il effraye ses suppôts. Vous, ne les craignez pas, mais craignez-Moi, si vous êtes croyants !
3.176. Que ceux qui se précipitent à l’envi vers la mécréance ne t’attristent pas. Ils ne peuvent en rien nuire à Dieu. Dieu refusera de leur accorder une part dans la vie future. Un châtiment terrible les attend.
3.177. Ceux qui troquent la foi contre l’incrédulité ne nuisent en rien à Dieu, mais un châtiment douloureux les attend.
3.178. Et que les mécréants ne pensent pas que le délai que Nous leur accordons est un bien pour eux. Nous ne leur accordons ce délai que pour qu’ils ajoutent à leurs péchés. Un châtiment ignominieux les attend.
3.179. Ce n’est pas Dieu qui laissera les croyants dans la situation où vous vous trouvez, si ce n’est durant le temps nécessaire pour distinguer le perfide de l’honnête homme. Et Dieu n’est pas tenu de vous faire connaître ce qui est caché (al-ghayb) ; Il choisit parmi Ses envoyés qui Il veut. Croyez donc en Dieu et en Ses envoyés. Si vous croyez et craignez Dieu, une immense récompense vous est réservée.
3.180. Que ceux qui sont avares de ce que Dieu leur a donné de Sa faveur ne le considèrent pas comme un bien pour eux ; c’est, au contraire, un mal. Le Jour de la Résurrection, ils porteront autour du cou ce dont ils se montraient avares. A Dieu revient l’héritage des cieux et de la terre, et Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
3.181. Dieu a bien entendu le discours de ceux qui ont dit : « Dieu est pauvre, et nous sommes riches ! » Nous allons consigner par écrit leurs paroles et le fait qu’ils ont tué injustement les prophètes ; et Nous dirons : « Goûtez le châtiment de la Fournaise
3.182. pour prix de ce que vos mains ont accompli ». Dieu n’est pas injuste envers Ses serviteurs.
3.183. Il est des gens qui disent : « Dieu nous a engagés à ne pas croire en un prophète tant qu’il ne nous aura pas apporté une offrande que le feu consume ». Dis : « Des envoyés sont déjà venus à vous avant moi avec des évidences et avec ce dont vous parlez. Pourquoi donc les avez-vous tués, si vous êtes véridiques ? »
3.184. S’ils t’accusent de mensonge, ils ont aussi traité de menteurs des envoyés venus avant toi avec des évidences, avec les Ecritures et avec le Livre lumineux.
3.185. Toute âme goûtera la mort. Et vous ne recevrez au Jour de la Résurrection que les rétributions qui vous sont réservées. Quiconque sera éloigné du Feu et introduit au Paradis aura atteint le bonheur. La vie de ce monde n’est que jouissance illusoire.
3.186. Vous serez certainement éprouvés dans vos biens et dans vos personnes ; vous entendrez beaucoup de choses pénibles de la part de ceux auxquels le Livre a été donné avant vous et de la part des associateurs. Soyez patients et craignez Dieu, c’est l’attitude la plus recommandable.
3.187. Lorsque Dieu a pris le pacte de ceux à qui le Livre a été donné, Il leur a dit : « Vous l’expliquerez aux hommes, vous ne le garderez pas caché, mais ils l’ont rejeté derrière leur dos et l’ont troqué à vil prix. Quel détestable troc !
3.188. Ne compte pas que ceux qui se glorifient de ce qu’ils ont donné et qui aiment à être loués pour ce qu’ils n’ont pas fait, ne compte pas qu’ils soient à l’abri du châtiment ! Un châtiment douloureux leur est réservé.
3.189. A Dieu appartient la Royauté des cieux et de la terre, et Dieu est puissant sur toute chose.
3.190. En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans la succession de la nuit et du jour, il y a des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence,
3.191. pour ceux qui invoquent Dieu debout, assis ou couchés sur le côté et qui méditent sur la création des cieux et de la terre : « Notre Seigneur ! Tu n’as pas créé ceci en vain ! Gloire à toi ! Et préserve-nous du châtiment du Feu.
3.192. Notre Seigneur ! Celui que tu introduis dans le Feu, Tu le couvres d’opprobre. Pour les iniques, il n’y a pas de secoureurs.
3.193. Notre Seigneur ! Nous avons entendu un héraut qui lançait cet appel à la foi : « Croyez en votre Seigneur !, et nous avons cru. Notre Seigneur ! Pardonne-nous nos péchés ! Efface nos mauvaises actions ! Rappelle-nous à Toi avec les justes !
3.194. Notre Seigneur ! Accorde-nous ce que Tu nous as promis par la voix de Tes envoyés ; ne nous afflige pas le Jour de la Résurrection. Certes, Tu ne manques pas à Ta promesse. »
3.195. Leur Seigneur les a exaucés, disant : « Je ne laisse perdre l’œuvre d’aucun d’entre vous, homme ou femme, qui agit bien. Vous procédez les uns des autres. J’effacerai les mauvaises actions. Pour ceux qui ont émigré, qui ont été expulsés de leurs maisons, qui ont souffert dans Mon chemin, qui ont combattu, qui ont été tués, J’effacerai leurs mauvaises actions et Je les ferai entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. Ce sera une récompense venant de Dieu. Et c’est auprès de Dieu que se trouve la plus belle récompense ! »
3.196. Ne te laisse pas troubler par l’agitation que les mécréants entretiennent dans le pays [en faisant étalage de leur prospérité].
3.197. Ce n’est là pour eux qu’une brève jouissance ! Après quoi la Géhenne sera leur séjour : quel détestable lieu de repos !
3.198. Quant à ceux qui craignent leur Seigneur, ils séjourneront à jamais dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. Ce sera leur demeure auprès de Dieu ; et ce qui se trouve auprès de Dieu est la meilleure part réservée aux justes.
3.199. Parmi les Gens du Livre, il en est qui croient en Dieu, à ce qui vous a été révélé et à ce qui leur a été révélé, qui sont humbles devant Dieu, et qui ne vendent pas à vil prix les signes de Dieu. Ceux-là trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Dieu, certes, est prompt à faire les comptes.
3.200. O vous qui croyez ! Soyez patients ! Rivalisez de patience ! Attachez-vous fermement à Dieu et craignez-Le ! Puissiez-vous être bienheureux…

Notes

* v.4 : “le Discernement” (al-furqân) est un des noms du Coran ; c’est aussi le titre de la sourate 25.
* v.7 : la distinction entre ces deux catégories de versets, ceux qui énoncent avec précision les dogmes et les règles (muhkamât) et ceux qui ont un caractère amphibologique se prêtant à l’exégèse anagogique (mutashâbihât) a donné lieu à de multiples commentaires. Sur le premier de ces termes, voir aussi s.39,v.23.
* v.20 : ummiyyûn ; ce terme – parfois traduit par “les Gentils” – s’applique à ceux des Arabes qui, à la différence des Gens du Livre – Juifs et Chrétiens, mentionnés au v.19, n’avaient pas été touchés par la prédication de la foi monothéiste. Muhammad lui-même est qualifié dans le Coran (s.7, v.157) de “Prophète illettré” pour souligner que son seul savoir vient de ce que Dieu lui révèle.
* v.96 : ancien nom de la Mekke.
* v.97 : il s’agit de l’emplacement, déjà mentionné (s.2, v.125), où Abraham se tenait en prière lorsque, aidé de son fils Ismaël, il construisait la Kaaba. Une pierre portant l’empreinte de ses pieds y est conservée dans un petit édifice faisant office de reliquaire.
* v.112 : allusion au pacte d’alliance conclu entre le Prophète et les Juifs de Médine.
* v.121 : allusion aux préparatifs de la bataille d’Ohod, près de Médine, qui eut lieu durant la troisième année de l’Hégire (624 A.D.) et au cours de laquelle la déroute, due à la désobéissance de combattants musulmans attirés par l’appât du butin, ne fut évitée que de justesse ; les versets 152 à 155, infra, sont aussi en rapport avec cet évènement.
* v.140 : ayyâm, littéralt. “jours” ; ce terme qui servait à désigner les combats entre tribus arabes avant l’Islam (ayyâm al-‘Arab) a été étendu aux batailles qui ont été livrées en Arabie au temps du Prophète entre les Musulmans et les groupes hostiles à l’Islam.

Sourate 4 : Les Femmes – Al-Nisâ’

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
4.1. O vous les hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être. De celui-ci Il a créé le couple et, à partir de ce couple, Il a fait naître une multitude d’hommes et de femmes. Craignez Dieu, au sujet duquel vous vous interrogez mutuellement, et respectez les liens du sang. Dieu, certes, vous observe attentivement.
4.2. Donnez aux orphelins les biens qui leur appartiennent. Ne substituez pas [dans leur patrimoine] ce qui est bon pour le remplacer par du mauvais. Ne mangez pas leurs biens en les incorporant aux vôtres : ce serait vraiment là un grand péché.
4.3. Si vous craignez de ne pas être équitables à l’égard des orphelins, épousez deux, trois ou quatre femmes parmi celles qui vous semblent bonnes. Mais si vous craignez de n’être pas équitables [envers elles], n’en épousez qu’une, ou prenez femme parmi celles que possède votre main droite. Ainsi, il est plus probable que vous ne commettrez pas d’injustice.
4.4. Donnez-leur douaire à vos femmes comme un présent ; mais si, de bonne grâce, elles vous en abandonnent une part, disposez-en à votre aise en toute quiétude.
4.5. Ne confiez pas aux incapables les biens que Dieu vous a remis pour leur entretien, mais prélevez sur ces biens de quoi les nourrir et les vêtir, et adressez-leur des paroles bienséantes.
4.6. Eprouvez la capacité des orphelins jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de se marier. Si vous les reconnaissez capables de se diriger convenablement, remettez-leur les biens qui leur appartiennent. Ne vous hâtez pas de dissiper leur fortune avec prodigalité avant qu’ils grandissent. Celui qui est riche s’abstiendra d’en profiter et celui qui est pauvre en usera avec modération. Quand vous leur remettrez leurs biens, faites venir des témoins ; mais Dieu suffit pour établir le bon compte.
4.7. Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé leurs parents et leurs proches, et aux femmes revient une part de ce qu’ont laissé leurs parents et leurs proches, que cela représente peu ou beaucoup ; c’est une part bien déterminée.
4.8. Si des proches, des orphelins et des pauvres assistent au partage, offrez-leur quelque provision sur l’héritage, et adressez-leur des paroles bienséantes.
4.9. Ceux qui laisseraient derrière eux des descendants vulnérables et qui seraient inquiets à leur sujet devront s’en remettre pieusement à Dieu et prononcer des paroles justes.
4.10. Ceux qui mangent injustement les biens des orphelins avalent du feu dans leurs entrailles et finiront par tomber dans la Fournaise.
4.11. Pour ce qui est de vos enfants, Dieu vous enjoint d’attribuer à celui qui est de sexe masculin une part égale à celle de deux filles. Si les filles sont plus de deux, les deux tiers de l’héritage leur reviendront ; s’il n’y en a qu’une, la moitié lui appartiendra. Si le défunt a laissé un fils, ses père et mère recevront chacun un sixième de l’héritage. S’il n’a pas de fils et que ses parents héritent de lui, le tiers reviendra à sa mère. S’il a des frères, le sixième reviendra à sa mère, après que ses legs ou ses dettes auront été acquittés. De vos ascendants ou de vos descendants, vous ignorez lesquels vous sont le plus utiles. C’est là une obligation imposée par Dieu ; en vérité Dieu est omniscient, sage.
4.12. Si vos épouses n’ont pas d’enfant, la moitié de ce qu’elles ont laissé vous revient. Si elles ont un enfant, le quart de ce qu’elles ont laissé vous revient, après que leurs legs ou leur dettes auront été acquittés. Si vous n’avez pas d’enfant, le quart de ce que vous avez laissé reviendra à vos épouses. Si vous avez un enfant, elles ont droit au huitième de ce que vous laissez, après que vos legs ou vos dettes ont été acquittés. Lorsqu’un homme ou une femme meurent sans laisser d’ascendants ou de descendants, l’héritage se répartit comme suit : s’il y a un frère ou une sœur [germains], chacun d’eux a droit au sixième. S’ils sont plusieurs, ils se répartissent le tiers de la succession après que les legs ou les dettes du défunt ont été acquittés, sans préjudice pour personne. C’est là une injonction qui vient de Dieu. Dieu est omniscient, plein de mansuétude.
4.13. Telles sont les règles édictées par Dieu. Celui qui obéit à Dieu et à Son envoyé, Il le fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves, où ils demeureront à jamais. C’est là le bonheur suprême !
4.14. Mais celui qui désobéit à Dieu et à Son envoyé et qui transgresse les limites fixées par Dieu, Il le fera entrer dans un Feu où il demeurera à jamais, subissant un châtiment ignominieux.
4.15. Contre celles de vos femmes qui pratiquent la fornication, appelez quatre témoins choisis parmi vous ; s’ils témoignent [contre elles], tenez-les confinées dans les maisons jusqu’à ce que la mort les rappelle ou que Dieu établisse pour elles une issue.
4.16. Si c’est deux d’entre vous qui forniquent, sévissez contre eux ; mais s’ils se repentent et s’amendent, laissez-les ! Dieu est Celui qui agrée le repentir, le Clément.
4.17. Dieu ne pardonne qu’à ceux qui font le mal par ignorance et se repentent aussitôt après. Ceux-là, Dieu revient à eux ; Dieu est omniscient, Il est juste.
4.18. Mais il n’y a pas de pardon pour ceux qui font le mal jusqu’au moment où la mort se présentant à l’un d’entre eux, il s’écrie : « Oui, maintenant je me repens ! » Il n’y a pas de pardon non plus pour ceux qui meurent mécréants. Pour ceux-là, Nous avons préparé un châtiment douloureux.
4.19. O vous qui croyez ! Il ne vous est pas permis de recevoir des femmes en héritage contre leur gré, ni d’exercer une pression sur elles pour vous emparer d’une partie de ce que vous leur avez donné, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude manifeste. Comportez-vous envers elles avec bienséance. Si vous éprouvez de l’aversion pour elles, il se peut que vous éprouviez de l’aversion pour quelque chose en quoi Dieu a placé un grand bien.
4.20. Si vous voulez prendre une épouse à la place d’une autre alors que vous avez déjà donné à celle-ci jusqu’à un qintar d’or, ne reprenez rien de cette dote. Voudriez-vous en reprendre par voie de calomnie, en infligeant un préjudice évident ?
4.21. Comment en reprendriez-vous, alors que vous vous êtes donné l’un à l’autre et que vos femmes ont reçu de vous un engagement ferme ?
4.22. N’épousez pas les femmes que vos pères ont eues pour épouses, exception faite pour ce qui est déjà passé ; c’était vraiment là une turpitude, un acte haïssable et une détestable coutume.
4.23. Vous sont interdites : vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes paternelles, vos tantes maternelles, les filles de vos frères, les filles de vos sœurs, vos mères qui vous ont allaités, vos sœurs de lait, les mères de vos femmes, les belles-filles placées sous votre tutelle, nées de vos femmes avec qui vous avez consommé le mariage – nulle faute cependant ne vous sera imputée si le mariage n’a pas été consommé, les épouses de vos fils, issus de vos reins. Il vous est encore interdit d’avoir simultanément deux sœurs comme épouses, exception faite pour ce qui est passé. Dieu est en vérité pardonneur, clément.
4.24. [Vous sont encore interdites] : les femmes mariées, sauf si elles sont la possession de votre main droite. C’est là ce que Dieu vous a prescrit. Hormis les interdictions mentionnées, il vous est licite de contracter avec vos biens un mariage honnête, sans idée de débauche. Aux femmes dont vous souhaitez obtenir l’agrément, versez le douaire prescrit. Il n’y aura pas de faute à vous reprocher si, après vous être entendus sur le douaire, vous décidez d’un commun accord de le modifier. Dieu est omniscient, sage.
4.25. Celui qui, parmi vous, n’a pas les moyens d’épouser des femmes croyantes et de bonne condition, prendra des captives ou des esclaves croyantes. Dieu seul connaît votre foi et vous procédez les uns des autres. Epousez-les avec la permission de leur maître et donnez-leur leur douaire, suivant l’usage, comme à des femmes bien nées, non comme à des débauchées ou à des courtisanes. Si, après avoir accédé à une bonne condition, ces femmes commettent une action infâme, elles subiront la moitié du châtiment applicable à des femmes bien nées. Ces dispositions sont édictées pour ceux d’entre vous qui redoutent de tomber dans la luxure. Mais il est plus méritoire pour vous d’être patients. Dieu est pardonneur, clément.
4.26. Dieu veut vous éclairer sur les usages de ceux qui ont vécu avant vous, afin de vous guider et de revenir vers vous. Dieu est omniscient, sage.
4.27. Dieu veut revenir vers vous, alors que ceux qui suivent leurs passions veulent que vous glissiez sur une pente vertigineuse.
4.28. Dieu veut alléger votre fardeau, car l’homme a été créé faible.
4.29. O vous qui croyez ! Ne cherchez pas à vous approprier le bien d’autrui sans motif valable, sauf s’il s’agit d’un négoce par agrément mutuel. Ne vous entre-tuez pas ! Certes, Dieu est clément envers vous.
4.30. Celui qui agit ainsi de façon agressive et inique, Nous le précipiterons dans le Feu. C’est là chose facile pour Dieu !
4.31. Si vous évitez les plus graves choses qui vous sont interdites, Nous effacerons vos mauvaises actions et Nous vous ferons entrer par une noble porte.
4.32. Ne convoitez pas les faveurs dont Dieu a gratifié certains d’entre vous par rapport aux autres : aux hommes revient une part de ce qu’ils ont acquis [par leurs œuvres] et aux femmes revient une part de ce qu’elles ont acquis [par leurs œuvres]. Demandez à Dieu qu’Il vous accorde Sa grâce. Dieu, certes, connaît toute chose.
4.33. A chacun Nous avons désigné des héritiers pour ce que laissent leurs père et mère et leurs proches parents. Quant à ceux avec qui vous avez contracté une alliance, donnez-leur la part qui leur est due. Dieu est témoin de toute chose.
4.34. Les hommes ont la charge des femmes, en vertu des avantages que Dieu a accordés aux uns par rapport aux autres, et à cause des biens qu’ils dépensent [pour elles]. Ainsi, les femmes vertueuses sont obéissantes et préservent dans le secret ce que Dieu veut préserver. Celles dont vous craignez la mauvaise conduite, admonestez-les, reléguez-les dans des couches séparées et frappez-les. Mais si elles vous obéissent, ne leur cherchez plus noise. Dieu, certes, est sublime, infiniment grand.
4.35. Si vous craignez la séparation entre des conjoints, appelez un arbitre de la famille de l’époux, et un arbitre de la famille de l’épouse. Si les époux veulent se réconcilier, Dieu rétablira la bonne entente entre eux. Dieu est omniscient, instruit de tout.
4.36. Adorez Dieu ! Ne Lui associez rien ! Envers vos père et mère vous devez user de bonté de même qu’envers vos proches, envers les orphelins, les indigents, les voisins qui sont de votre parenté et ceux qui vous sont étrangers, vos compagnons intimes, le voyageur, et ce que possède votre main droite. Dieu n’aime pas l’arrogant, l’infatué,
4.37. ni ceux qui sont avares et ordonnent l’avarice aux hommes, ceux qui dissimulent ce que Dieu leur a donné de sa Grâce – pour les mécréants Nous avons préparé un châtiment ignominieux,
4.38. ni ceux qui dépensent leurs biens par ostentation et qui ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier. Celui qui a le Démon pour compagnon a, certes, un compagnon détestable.
4.39. Qu’auraient-ils eu à perdre s’ils avaient cru en Dieu et au Jour dernier et s’ils avaient dépensé [en aumônes] une partie de ce que Dieu leur a accordé ? Dieu les connaît parfaitement.
4.40. Dieu ne lèse personne, fût-ce du poids d’un atome. S’il s’agit d’une bonne action, Il en double la valeur et Il donne, venant de Lui-même, une récompense magnifique.
4.41. Que feront-ils lorsque Nous ferons venir un témoin de chaque communauté, et que Nous te ferons venir comme témoin contre eux ?
4.42. Ce jour-là, ceux qui auront mécru et qui auront désobéi à l’Envoyé souhaiteront que la terre les nivelle. Ils ne pourront cacher à Dieu rien de ce qui est advenu.
4.43. O vous qui croyez ! Ne faites pas la prière lorsque vous êtes ivres, et attendez de savoir ce que vous dites ; ne la faites pas non plus lorsque vous êtes en état d’impureté – à moins que vous ne soyez en voyage, jusqu’à ce que vous vous soyez lotionnés. Si vous êtes malades, ou si vous voyagez, ou si l’un de vous revient du lieu d’aisance, ou si vous avez eu commerce avec des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, purifiez-vous avec de la bonne terre ou du sable en vous frottant le visage et les mains. Dieu est indulgent, pardonneur.
4.44. N’as-tu pas vu ceux auxquels une partie du Livre a été donnée ? Ils trafiquent avec l’erreur et ils veulent que vous vous égariez hors du bon chemin.
4.45. Dieu connaît bien vos ennemis ; Dieu suffit comme protecteur ; Dieu suffit comme secoureur.
4.46. Il en est parmi les Juifs qui détournent les mots de leur contexte. Ils disent [en se moquant] : « Nous avons entendu et nous avons désobéi !… Entends ce qui n’est pas audible !… Ecoute-nous ! (râ`inâ)… » Ils se tordent la langue pour dénigrer la Religion. S’ils avaient dit : « Nous avons entendu et nous avons obéi… Entends… Regarde-nous, c’eût été meilleur pour eux, et plus loyal. Mais Dieu les a maudits à cause de leur mécréance. Ils ne croient pas, sauf un petit nombre.
4.47. O vous à qui le Livre a été donné ! Croyez à ce que Nous avons révélé, confirmant ce que vous aviez déjà reçu, avant que Nous effacions les visages et que Nous leur fassions faire volte-face, ou que Nous les maudissions comme Nous avons maudit les Gens du Sabbat. L’ordre de Dieu doit s’accomplir !
4.48. Certes, Dieu ne pardonne pas qu’on Lui associe quelque chose ; mais, en dehors de cela, Il pardonne à qui Il veut. Celui qui donne un associé à Dieu commet un péché monstrueux.
4.49. N’as-tu pas vu ceux qui se prétendent purs ? Mais c’est Dieu qui purifie qui Il veut, et ils ne seront pas lésés d’une pellicule de datte.
4.50. Considère la façon dont ils forgent le mensonge contre Dieu : en soi, cela est déjà un péché manifeste.
4.51. N’as-tu pas remarqué ces gens auxquels une partie de l’Ecriture a été donnée ? Ils croient à la sorcellerie et aux faux dieux (les Taghout), et ils disent en parlant des mécréants : « Ceux-là sont mieux guidés sur le chemin que les croyants ».
4.52. Ces gens, Dieu les a maudits. Et pour celui que Dieu maudit tu ne trouveras pas de secoureur !
4.53. Possèderaient-ils une part de richesse qu’ils ne donneraient à leurs semblables pas même une pelure de datte.
4.54. Pourquoi donc envient-ils ceux que Dieu a gratifiés de Sa Faveur ? Certes, Nous avons donné aux descendants d’Abraham le Livre et la Sagesse, et Nous leur avons donné un vaste royaume.
4.55. Parmi eux, certains ont eu foi en leur mission, tandis que d’autres se sont tenus à l’écart. La Géhenne sera pour eux une peine suffisante.
4.56. Ceux qui rejettent Nos signes, Nous les précipiterons bientôt dans le Feu. Chaque fois que leur peau sera cuite, Nous la remplacerons par une nouvelle afin qu’ils goûtent le châtiment. Certes, Dieu est omnipotent, sage.
4.57. Quant à ceux qui auront cru et pratiqué des œuvres pies, Nous les introduirons dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où ils demeureront à jamais. Ils y trouveront des épouses immaculées et Nous les ferons pénétrer sous d’épais ombrages.
4.58. Dieu vous ordonne de restituer les dépôts à leurs ayants-droit et, lorsque vous jugez entre les gens, de juger avec justice. Certes, c’est à l’excellence que Dieu vous exhorte. En vérité, Dieu entend tout et Il voit tout.
4.59. O vous qui croyez, obéissez à Dieu et obéissez à l’Envoyé, ainsi qu’à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité. Au cas où vous seriez en désaccord sur une chose, portez-la devant Dieu et devant l’Envoyé, si vous croyez en Dieu et au Jour dernier. Ce sera la meilleure démarche, celle qui conduira à la meilleure solution.
4.60. N’as-tu pas vu ceux qui prétendent croire à ce que Nous t’avons révélé et à ce qui a été révélé avant toi ? Ils veulent recourir à la justice des Taghout alors qu’on leur a ordonné de ne pas croire en eux. Le Démon veut les faire tomber dans un profond égarement.
4.61. Lorsqu’on leur dit : « Venez à ce que Dieu a révélé, venez à l’Envoyé !, tu vois les hypocrites se détourner de toi en s’éloignant.
4.62. Et plus encore : si une calamité les frappe pour prix de ce que leurs mains ont accompli, ils viendront à toi, jurant par Dieu : « Nous ne voulions que le bien et la concorde ! »
4.63. Ceux-là, Dieu sait ce qui est dans leurs cœurs. Donc, écarte-toi d’eux, mais exhorte-les et adresse-leur des paroles qui les pénètrent.
4.64. Nous n’avons dépêché un Envoyé que pour qu’il soit obéi, avec la permission de Dieu. Si ces gens, après s’être fait tort à eux-mêmes, venaient à toi en implorant le pardon de Dieu et si l’Envoyé demandait pardon pour eux, ils trouveraient Dieu prêt à agréer leur repentir et à se montrer clément.
4.65. Mais non, par ton Seigneur ! Ils ne seront pas de vrais croyants tant qu’ils ne t’auront pas fait juge de leurs différends, et qu’ensuite ils ne trouveront plus en eux-mêmes d’échappatoire à ce que tu auras décidé et s’y soumettront entièrement.
4.66. Si Nous leur avions prescrit : « Sacrifiez votre vie !, ou bien : « Sortez de vos maisons !, ils ne l’auraient pas fait, à l’exception d’un petit nombre d’entre eux. Il eût pourtant été meilleur pour eux, et plus efficace pour leur affermissement [dans la foi], de suivre les exhortations reçues.
4.67. Alors Nous leur aurions donné, venant de Nous, une récompense magnifique,
4.68. et Nous les aurions dirigés sur un chemin droit.
4.69. Ceux qui obéissent à Dieu et à l’Envoyé sont réunis à ceux que Dieu a comblés de Sa Grâce : les prophètes, les véridiques, les martyrs, les vertueux. Que ce sont là de beaux compagnons !
4.70. Telle est la Faveur venue de Dieu, Lui dont l’Omniscience est suffisante !
4.71. O vous qui croyez ! Faites preuve de prudence ; allez au combat par groupes, ou avancez tous ensemble.
4.72. Il y aura certainement parmi vous quelqu’un qui temporisera. Si un malheur vous atteint, il dira : « Dieu m’a vraiment fait une faveur puisque, moi, je n’étais pas présent avec eux ! »
4.73. Mais si c’est une faveur divine qui vous échoit, il dira, comme s’il n’avait jamais existé d’affection entre vous : « Hélas, que n’étais-je avec eux ! J’en aurais tiré un profit considérable ! »
4.74. Que donc combattent dans le chemin de Dieu ceux qui souhaitent échanger la vie présente contre la vie future. A celui qui combat dans le chemin de Dieu, qu’il soit tué ou qu’il soit victorieux, Nous accorderons une récompense magnifique.
4.75. Pourquoi ne combattriez-vous pas pour la cause de Dieu et des créatures les plus faibles : hommes, femmes, enfants, qui s’écrient : « Notre Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les habitants sont iniques. Suscite pour nous un protecteur venu de Toi ; suscite pour nous un secoureur venu de Toi ! »…
4.76. Ceux qui croient combattent pour la cause de Dieu, tandis que ceux qui mécroient combattent pour la cause des fausses divinités (les Taghout). Combattez donc les suppôts de Satan. Les ruses de Satan sont vraiment fragiles.
4.77. N’as-tu pas vu ceux auxquels on avait dit : « Abstenez-vous de combattre, mais acquittez-vous de la prière et faites l’aumône ! » Pourtant, lorsque le combat leur a été prescrit, certains d’entre eux ont montré qu’ils craignaient les hommes comme on craint Dieu, ou d’une crainte plus vive encore. Ils ont dit : « Notre Seigneur ! Pourquoi nous prescris-Tu le combat ? Ne pourrais-Tu nous reporter à un terme prochain ? » Dis : « La jouissance de la vie de ce monde est peu de chose ; la vie future est meilleure pour celui qui craint Dieu. Vous ne serez pas lésés d’une pellicule de datte ».
4.78. Où que vous soyez, la mort vous atteindra, même si vous vous enfermez dans de puissantes tours. Si un bien leur échoit, ils disent : « Cela vient de Dieu ! » Si un malheur échoit, ils disent : « Cela vient de toi [ô Muhammad] ! » Dis : « Tout vient de Dieu ! » Mais qu’ont donc ces gens à ne pas pouvoir comprendre ce qui leur arrive… ?
4.79. Tout bien qui t’échoit vient de Dieu, et tout mal qui t’échoit vient de toi-même. Nous t’avons envoyé aux hommes comme Messager, et Dieu suffit comme Témoin !
4.80. Quiconque obéit à l’Envoyé obéit à Dieu. Quant à ceux qui se détournent, Nous ne t’avons pas envoyé vers eux comme gardien.
4.81. Ils disent : « Obéissance !, mais dès qu’ils te quittent une partie d’entre eux parlent à couvert dans un sens différent de ce qu’ils t’ont dit. Dieu consigne ce qu’ils manigancent. Donc, écarte-toi d’eux et remets-t ‘en à Dieu ! Dieu suffit comme protecteur.
4.82. N’examinent-ils pas attentivement le Coran ? Si celui-ci venait d’ailleurs que de Dieu, ils y auraient trouvé de nombreuses incohérences.
4.83. Lorsqu’une rumeur leur parvient, rassurante ou alarmante, ils la propagent. S’ils l’avaient rapportée au Prophète et à ceux d’entre eux qui détiennent l’autorité, quelqu’un aurait su, après avoir pesé l’affaire, s’il fallait l’accréditer. Si la grâce et la miséricorde de Dieu n’étaient pas sur vous, vous auriez certainement suivi le Démon, sauf quelques-uns d’entre vous.
4.84. Combats dans le chemin de Dieu. Tu n’es responsable que de toi-même. Encourage les croyants ! Peut-être Dieu réprimera-t-il la violence des mécréants. Dieu est plus redoutable qu’eux dans la violence, et plus redoutable dans le châtiment.
4.85. Celui qui intercède pour une bonne cause en obtiendra une part, et celui qui intercède pour une mauvaise cause en subira les conséquences. Dieu est Celui qui traite chaque chose avec équité.
4.86. Lorsqu’une salutation vous est adressée, saluez d’une façon encore plus polie, ou bien rendez simplement le salut. Dieu fait le compte de toute chose !
4.87. Dieu ! Il n’y a de Dieu que Lui ! Il vous réunira le Jour de la Résurrection, cela ne fait aucun doute. Qui donc serait plus véridique que Dieu quand Il parle ?
4.88. Qu’avez-vous donc à vous diviser en deux groupes à propos des hypocrites ? Dieu les a rejetés à cause de leurs agissements. Voudriez-vous diriger celui que Dieu égare ? Pour celui que Dieu égare, tu ne trouveras pas de bon chemin.
4.89. Ils aimeraient que vous soyez des mécréants comme ils le sont eux-mêmes : ainsi, vous seriez égaux. Ne prenez donc pas de protecteurs parmi eux jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le chemin de Dieu. S’ils se détournent, saisissez-les et tuez-les partout où vous les trouverez. Et ne prenez parmi eux ni protecteur, ni secoureur,
4.90. à l’exception de ceux qui ont rejoint un peuple avec lequel vous avez conclu un pacte, ou de ceux qui viennent à vous le cœur serré d’avoir à vous combattre ou à combattre les leurs. Si Dieu l’avait voulu, Il leur aurait donné pouvoir sur vous, et ils vous auraient alors combattus. S’ils se tiennent à l’écart, s’ils ne vous attaquent pas et s’ils vous offrent la paix, alors Dieu ne vous donne aucun motif de lutter contre eux.
4.91. Vous trouverez d’autres gens qui désirent s’assurer la sécurité, à la fois de votre côté et du côté de leur peuple ; mais chaque fois qu’on les incite à semer la subversion, ils s’y emploient avec passion. S’ils ne se retirent pas loin de vous, s’ils ne vous garantissent pas la paix en déposant les armes, saisissez-les et tuez-les partout où vous les trouverez. Contre eux, Nous vous avons donné un mandat explicite !
4.92. Un croyant ne doit en aucun cas tuer un croyant, si ce n’est par erreur. Celui qui tue un croyant par erreur affranchira un esclave croyant et remettra le prix du sang à la famille du défunt, à moins que celle-ci n’en fasse aumône. Si le croyant qui a été tué appartenait à un groupe ennemi, le meurtrier affranchira un esclave croyant. S’il appartenait à un groupe auquel un pacte vous lie, le meurtrier remettra le prix du sang à la famille du défunt et il affranchira un esclave croyant. Celui qui n’en trouve pas les moyens jeûnera deux mois de suite, en signe de repentir imposé par Dieu. Dieu est omniscient, sage.
4.93. Celui qui tue volontairement un croyant aura la Géhenne pour rétribution ; il y demeurera à jamais. Dieu exerce sur lui Son Courroux. Il l’a maudit et lui a préparé un châtiment terrible.
4.94. O vous qui croyez ! Lorsque vous vous engagez dans le chemin de Dieu, soyez perspicaces et ne dites pas à celui qui vous offre la paix : « Tu n’es pas croyant !, ceci pour obtenir un profit en ce bas monde. Il y a auprès de Dieu un abondant butin. Vous vous comportiez ainsi autrefois, mais Dieu vous a accordé Sa Grâce. Soyez donc perspicaces ! Certes, Dieu est bien instruit de ce que vous faites.
4.95. Ne sont pas sur un pied d’égalité les croyants, à l’exception des infirmes, qui restent tranquillement chez eux, et ceux qui combattent dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes. Dieu a accordé à ceux qui combattent avec leurs biens et leurs personnes un degré plus élevé qu’à ceux qui demeurent chez eux. A tous, Dieu a promis un grand bien, mais ce n’est qu’aux combattants, non aux autres, qu’Il accorde une récompense magnifique :
4.96. des degrés venant de Lui, un pardon et une miséricorde. Dieu est pardonneur, clément.
4.97. A ceux qui se sont fait tort à eux-mêmes et qu’ils viennent reprendre, les Anges disent : « En quelle situation vous trouviez-vous ? » Ils répondent : « Nous étions opprimés sur la terre ». Les Anges disent : « La terre de Dieu n’est-elle pas assez vaste pour que vous ayez pu émigrer ? ». Ces gens auront la Géhenne pour séjour : quelle détestable fin !
4.98. Exception sera faite pour les impotents, les femmes et les enfants qui sont incapables de prendre des décisions et qui ne sont pas guidés sur le bon chemin.
4.99. Ceux-là, Dieu les absoudra peut-être. Dieu est Celui qui efface les péchés, le Pardonneur.
4.100. Celui qui émigre dans le sentier de Dieu trouvera sur la terre de nombreux et spacieux refuges. Celui qui sort de sa maison pour émigrer vers Dieu et Son Prophète et que la mort atteint, sa rétribution incombe à Dieu. Dieu est pardonneur, clément.
4.101. Lorsque vous parcourez la terre, vous ne commettez pas de faute si vous abrégez la prière par crainte d’être molestés par ceux qui mécroient. Les mécréants sont pour vous des ennemis déclarés.
4.102. Lorsque tu te trouves au milieu des tiens et que tu appelles à la prière, qu’une partie d’entre eux se lèvent pour prier avec toi, et qu’ils prennent leurs armes. Lorsqu’ils ont terminé leurs prosternations, qu’ils se placent en arrière et que le groupe qui n’a pas encore prié vienne prier avec toi en restant sur le qui-vive et en gardant ses armes. Les mécréants voudraient vous voir laisser de côté vos armes et vos équipements afin de tomber sur vous d’un seul coup. Il n’y a cependant pas de faute à vous reprocher si vous déposez vos armes parce que la pluie vous incommode ou que vous êtes malades. Mais, restez sur le qui-vive ! Dieu a préparé pour les mécréants un châtiment ignominieux.
4.103. Et lorsque vous avez accompli la prière, invoquez Dieu debout, assis ou étendus sur le côté. Lorsque vous êtes en sécurité, accomplissez la prière [de façon normale]. Certes, la prière est pour les croyants une obligation prescrite à des moments déterminés.
4.104. Ne faiblissez pas dans la poursuite de ces gens. Si vous souffrez, eux aussi souffrent comme vous souffrez. Mais vous, vous espérez [recevoir] de Dieu quelque chose qu’eux ne sauraient espérer. Dieu est omniscient, juste.
4.105. Certes, Nous avons fait descendre sur toi le Livre avec la Vérité, afin que tu juges entre les hommes d’après ce que Dieu t’a fait voir. Ne te fais pas le défenseur des traîtres,
4.106. mais demande pardon à Dieu ! Dieu est pardonneur, clément.
4.107. Ne plaide pas en faveur de ceux qui se trahissent eux-mêmes. Dieu n’aime pas celui qui est un traître impénitent.
4.108. Ils cherchent à se cacher des hommes, mais ils ne sauraient se cacher de Dieu, Lequel est auprès d’eux lorsqu’ils tiennent des conciliabules qu’Il n’agrée pas. Rien de ce qu’ils font n’échappe à Dieu.
4.109. Voici donc que vous plaidez la cause de ces gens en ce monde. Mais qui plaidera leur cause devant Dieu, le Jour de la Résurrection, et qui sera leur protecteur ?
4.110. Quiconque fait le mal ou se fait tort à lui-même, puis demande pardon à Dieu, trouvera Dieu pardonneur, clément.
4.111. Quiconque commet un péché le commet contre lui-même. Et Dieu est omniscient, juste.
4.112. Quiconque commet une faute ou un péché, puis le rejette sur un innocent, se charge d’une infamie et d’un péché avérés.
4.113. Sans la Grâce de Dieu sur toi et Sa Miséricorde, certains de ces gens auraient voulu t’égarer ; mais ils n’égarent qu’eux-mêmes, et ils ne te nuisent en rien. Dieu a fait descendre sur toi le Livre et la Sagesse. Il t’a enseigné ce que tu ne savais pas. La Grâce de Dieu envers toi est infinie.
4.114. Il n’y a rien de bon dans beaucoup de leurs apartés, sauf si l’un d’eux ordonne une aumône, une action convenable ou une réconciliation entre les hommes. A celui qui agit ainsi pour plaire à Dieu, Nous donnerons une récompense magnifique.
4.115. Mais celui qui se séparera de l’Envoyé après que la bonne direction lui aura été clairement indiquée et qui suivra un chemin différent de celui des croyants, Nous nous détournerons de lui comme lui-même se sera détourné, et Nous le précipiterons dans la Géhenne. Quelle détestable fin !
4.116. Dieu ne pardonne pas qu’on Lui associe [quelque chose]. Hormis cela, Il pardonne à qui Il veut. Celui qui Lui donne des associés s’égare profondément.
4.117. Ils (les associateurs, les idolâtres) n’implorent, en dehors de Lui, que des femelles, ils n’implorent qu’un Satan rebelle,
4.118. que Dieu a maudit et qui a dit : « Alors, je me saisirai d’un nombre déterminé de Tes serviteurs ;
4.119. je les égarerai, je les pousserai dans leurs ambitions, je les inciterai à fendre l’oreille des bestiaux et je leur ordonnerai de dénaturer la création de Dieu. » Quiconque prend Satan pour protecteur, plutôt que Dieu, court à une perte certaine !
4.120. Le Démon leur fait des promesses, il attise leurs ambitions ; mais ses promesses ne sont que vanité.
4.121. Ceux-là auront pour séjour la Géhenne, et ils ne trouveront aucune issue pour s’en échapper.
4.122. Quant à ceux qui croient et pratiquent les œuvres pies, Nous les introduirons dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves, où ils demeureront à jamais. Telle est la vraie promesse de Dieu. Et qui donc, dans sa parole, serait plus véridique que Dieu ?
4.123. Qu’importe ce que vous désirez ou ce que désirent les Gens du Livre ! Quiconque fait le mal sera rétribué en conséquence ; il ne trouvera, en dehors de Dieu, ni protecteur, ni secoureur.
4.124. Et quiconque, homme ou femme, s’il est croyant, agit en bien, entrera au Paradis et ne sera pas lésé d’une pellicule de datte.
4.125. Qui donc professe une religion plus belle que celui qui soumet toute sa personne à Dieu, se conduit en homme de bien et suit la religion d’Abraham, un pur croyant, que Dieu a pris pour ami ?
4.126. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, et Il embrasse toutes choses de Sa Science et de Sa Puissance.
4.127. Ils te demandent des instructions au sujet des femmes. Dis : « Dieu va vous instruire à leur sujet. Ce qui sera formulé dans le Livre concernera les orphelines auxquelles vous n’avez pas remis ce (la dot) qui est prescrit en leur faveur dès lors que vous avez l’intention de les épouser ; il concernera aussi vos devoirs vis-à-vis des garçons mineurs, et il vous sera ordonné d’agir avec équité à l’égard des orphelins. » Tout le bien que vous faites, Dieu le connaît.
4.128. Quand une femme redoute d’être maltraitée ou abandonnée par son mari, nul péché ne leur sera imputé s’ils font un arrangement à l’amiable, car un tel arrangement est préférable ; mais les individus sont portés à l’avarice. Si vous faites le bien et si vous craignez Dieu, sachez que Dieu est instruit de tout ce que vous faites.
4.129. Vous ne pouvez pas être parfaitement équitables à l’égard de chacune de vos femmes, même si vous en avez le désir. Mais ne vous détournez pas totalement de l’une d’elles en la laissant comme en suspens. Si vous maintenez la concorde et si vous craignez Dieu, sachez qu’Il est pardonneur, clément.
4.130. Et si les époux se séparent, Dieu les enrichira tous deux de Sa magnanimité. Car Dieu est magnanime, sage.
4.131. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Certes, Nous avons déjà enjoint à ceux qui ont reçu le Livre avant vous, ainsi qu’à vous-mêmes : « Craignez Dieu ! » Mais si vous mécroyez… [peu importe, en somme, car] à Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Dieu est riche, digne d’être loué.
4.132. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Dieu suffit comme protecteur !
4.133. S’Il le veut, Il vous anéantira, ô vous les hommes, et Il en mettra d’autres à votre place. Dieu est assez puissant pour le faire !
4.134. Celui qui désire la récompense de ce monde doit savoir que la récompense de ce monde et celle de la vie future sont auprès de Dieu. Dieu entend et voit tout.
4.135. O vous qui croyez ! Quand vous témoignez devant Dieu, tenez-vous en fermement à l’équité, même si le témoignage risque de se retourner contre vous, ou contre vos pères et mères et contre vos proches ; et peu importe que l’affaire concerne un riche ou un pauvre, car Dieu sera pour l’un comme pour l’autre un meilleur protecteur. Ne vous laissez pas entraîner par la passion, au risque d’être injustes ; mais si vous atermoyez, ou si vous vous abstenez de témoigner, sachez que Dieu est bien informé de ce que vous faites.
4.136. O vous qui croyez ! Ayez foi en Dieu et en Son Envoyé, dans le Livre qu’Il a fait descendre sur Son Envoyé et dans l’Ecriture qu’Il a fait descendre antérieurement. Quiconque ne croit pas en Dieu, à Ses anges, à Ses Livres, à Ses envoyés et au Jour dernier, s’égare loin de la vérité.
4.137. Ceux qui, après avoir cru, ont mécru, puis sont redevenus croyants, et sont ensuite retombés dans la mécréance pour s’y enfoncer de plus en plus, à ceux-là Dieu ne pardonnera pas et Il ne les remettra pas sur le droit chemin.
4.138. Annonce aux hypocrites qu’un châtiment douloureux les attend.
4.139. Ils prennent pour amis des mécréants de préférence aux croyants. Recherchent-ils auprès d’eux la gloire ? La gloire, en vérité, appartient toute entière à Dieu.
4.140. Il vous a bien été révélé dans le Livre que lorsque vous écoutez les versets de Dieu, certains n’y croient pas et s’en moquent. Ne restez donc pas en leur compagnie tant qu’ils n’abordent pas un autre sujet, sinon vous deviendriez semblables à eux. Certes, Dieu rassemblera les hypocrites et les mécréants, et Il les réunira dans la Géhenne.
4.141. Il y en a qui restent là à vous épier. Si Dieu vous accorde une victoire, ils disent : « Ne sommes-nous pas avec vous ? » Et si les mécréants obtiennent quelque succès, ils disent : « Ne l’emportions-nous pas sur vous et ne vous avons-nous pas protégés contre les croyants ? » Mais Dieu jugera entre vous, le Jour de la Résurrection, et Dieu ne permettra pas aux mécréants de l’emporter sur les croyants.
4.142. Les hypocrites cherchent à tromper Dieu, mais c’est Lui qui les trompe. Lorsqu’ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent avec nonchalance, pour qu’on les remarque, mais ils ne pensent guère à Dieu.
4.143. Ils sont indécis, n’allant ni vers les uns ni vers les autres. Pour celui que Dieu égare, tu ne trouveras pas de chemin.
4.144. O vous qui croyez ! Ne prenez pas les mécréants pour amis de préférence aux croyants. Voudriez-vous fournir à Dieu un mandat évident contre vous ?
4.145. Les hypocrites résideront au fin fond du Feu et tu ne trouveras pour eux aucun secoureur,
4.146. sauf pour ceux qui se sont repentis, se sont amendés, se sont fermement attachés à Dieu et ont rendu à Dieu un culte sincère, car ceux-là seront réunis avec les croyants. Et Dieu accordera aux croyants une récompense magnifique.
4.147. Comment Dieu vous infligerait-il un châtiment si vous êtes reconnaissants et si vous croyez ? Dieu est reconnaissant, omniscient !
4.148. Dieu n’aime pas que l’on profère des paroles insultantes, sauf de la part de qui a été injustement provoqué ; Dieu entend et sait tout.
4.149. Si vous faites le bien, que ce soit ouvertement ou en secret, ou si vous pardonnez un mal, Dieu est alors indulgent, omnipotent.
4.150. Ceux qui ne croient ni en Dieu ni en Ses envoyés, ou qui veulent marquer une distinction entre Dieu et Ses envoyés, disant : « Nous croyons en certains d’entre eux mais nous ne croyons pas en d’autres  » et cherchant à prendre une voie médiane,
4.151. ceux-là font vraiment partie des mécréants. Et, pour les mécréants, Nous avons préparé un châtiment ignominieux.
4.152. A ceux qui croient en Lui et en Ses envoyés sans faire de distinction entre eux, à ceux-là Dieu donnera leur récompense. Dieu est pardonneur, clément !
4.153. Les Gens du Livre te demandent de faire descendre sur eux un Livre venant du ciel. Déjà, ils avaient demandé à Moïse quelque chose d’encore plus grand, lui disant : « Fais-nous voir Dieu bien clairement !, et la foudre les avait frappés à cause de leur iniquité. Plus tard, ils adoptèrent le veau alors que des évidences leur étaient bien parvenues. Nous leur avons pardonné cela, et Nous avons donné à Moïse une autorité incontestable.
4.154. Nous avons élevé au-dessus d’eux le Mont [Sinaï] en signe de l’alliance contractée avec eux, et Nous leur avons dit : « Franchissez la porte en vous prosternant ! ». Nous leur avons dit aussi : « Ne transgressez pas le Sabbat ! ». Nous avons accepté d’eux un engagement solennel.
4.155. [Ils ont encouru notre courroux parce qu’ils ont rompu leur engagement, parce qu’ils ont renié les signes de Dieu, parce qu’ils ont tué injustement les prophètes, et parce qu’ils ont dit : « Nos cœurs sont incirconcis ! ». Non ! Dieu a mis un sceau sur leurs cœurs à cause de leur mécréance : ils ne croient donc pas, à l’exception d’un petit nombre d’entre eux.
4.156. Nous les avons punis parce qu’ils n’ont pas cru, parce qu’ils ont proféré contre Marie une horrible calomnie,
4.157. et parce qu’ils ont dit : « Certes, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, Envoyé de Dieu ». De fait ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, mais il leur a semblé qu’ils le faisaient. Ceux qui sont en désaccord à ce sujet restent dans le doute ; ils n’ont pas une connaissance certaine, mais ne font que suivre une conjecture. Assurément, ils ne l’ont pas tué,
4.158. mais Dieu l’a élevé vers Lui. Dieu est omnipotent, sage.
4.159. Il n’est personne, parmi les Gens du Livre, qui ne doive croire en lui avant sa mort, et il sera un témoin contre eux le Jour de la Résurrection.
4.160. A cause de leur iniquité, et parce qu’ils se sont souvent écartés du chemin de Dieu, Nous avons interdit aux Juifs de bonnes nourritures qui leur étaient licites auparavant ;
4.161. aussi parce qu’ils ont pratiqué l’usure alors qu’elle leur avait été défendue et parce qu’ils ont dévoré injustement le bien d’autrui. Pour ceux d’entre eux qui ne sont pas croyants, Nous avons préparé un châtiment douloureux.
4.162. Mais à ceux d’entre eux qui sont enracinés dans la Science, qui sont croyants, croient à ce qui t’a été révélé et à ce qui a été révélé avant toi, à ceux qui s’acquittent de la prière, qui font l’aumône, qui croient en Dieu et au Jour dernier, à ceux-là Nous donnerons une récompense magnifique.
4.163. Nous t’avons inspiré comme Nous avons inspiré Noé et les prophètes venus après lui. Nous avons inspiré Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, les Tribus, Jésus, Job, Jonas, Aaron, Salomon, et à David Nous avons donné les Psaumes.
4.164. Nous avons inspiré les prophètes dont Nous t’avons déjà raconté l’histoire et d’autres dont Nous ne t’avons pas raconté l’histoire. Dieu a parlé à Moïse dans un langage clair.
4.165. Nous avons inspiré des envoyés qui annoncent la bonne nouvelle et avertissent les hommes afin que ceux-ci n’aient aucun argument à opposer à Dieu après la venue des messagers. Dieu est omnipotent, sage.
4.166. Mais Dieu en témoigne : ce qu’Il t’a révélé, Il te l’a révélé avec Sa Science. Les anges aussi témoignent. Et Dieu suffit comme témoin.
4.167. Ceux qui n’ont pas cru et ont écarté des hommes du chemin de Dieu sont tombés dans un profond égarement.
4.168. Certes, ceux qui n’ont pas cru et qui ont été iniques, Dieu ne leur pardonnera pas. Il ne les dirigera sur aucun chemin, sinon
4.169. sur le chemin de la Géhenne, dans laquelle ils demeureront à jamais. Cela est facile pour Dieu.
4.170. O vous les hommes ! L’Envoyé est arrivé à vous avec la Vérité venue de votre Seigneur. Donc, croyez, c’est un bien pour vous. Si vous êtes mécréants… [qu’importe, puisqu’] à Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Dieu est omniscient, sage.
4.171. O Gens du Livre ! Ne commettez pas d’excès dans votre religion ; ne dites, sur Dieu, que la vérité. Certes, le Messie, Jésus, fils de Marie, est l’envoyé de Dieu, il est Sa Parole qu’Il a jetée en Marie, et il est un Esprit émanant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses envoyés. Ne dites pas : « Trois !, cessez de le faire ; ce sera mieux pour vous. Allâh est le Dieu unique ! Gloire à Lui ! Comment aurait-il un enfant ? A lui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Dieu suffit comme protecteur !
4.172. Le Messie ne dédaigne pas d’être un serviteur de Dieu, non plus que les anges qui sont proches de Dieu. Ceux qui dédaignent de Le servir et ceux qui s’enorgueillissent, Dieu les rassemblera bientôt devant Lui.
4.173. Quant à ceux qui auront cru et qui auront fait le bien, Il leur accordera leur récompense, avec un surcroît de Sa grâce. A ceux qui auront dédaigné [de servir] et se seront enorgueillis, un châtiment douloureux sera infligé et ils ne trouveront, en dehors de Dieu, ni protecteur, ni secoureur.
4.174. O vous les hommes ! Une preuve vous est déjà parvenue de votre Seigneur et Nous avons fait descendre sur vous une lumière éclatante.
4.175. Quant à ceux qui auront cru en Lui et se seront placés sous sa sauvegarde, Dieu les introduira dans Sa Miséricorde et Sa Grâce, et Il les dirigera vers Lui dans une voie droite.
4.176. Ils te demandent des instructions [concernant les successions]. Dis : « Dieu vous instruit au sujet de la parenté éloignée : si un homme meurt sans laisser d’enfants, mais seulement une sœur, la moitié de la succession revient à celle-ci ; et c’est lui qui hérite de sa sœur si celle-ci n’a pas d’enfants. S’il a deux sœurs, les deux tiers de la succession leur reviennent. S’il laisse des frères et sœurs, que chaque homme reçoive une part égale à celle de deux femmes ». Dieu vous donne une explication claire afin que vous ne vous égariez pas. Dieu connaît toute chose.

Notes

* v.3 : la juxtaposition de ces deux dispositions a donné lieu à diverses interprétations de la part des jurisconsultes. La plupart s’accordent néanmoins à reconnaître l’utilité d’une présence féminine dans un foyer qui héberge un ou plusieurs orphelins.
* il s’agit des captives de guerre et des esclaves, dont le statut matrimonial sera précisé plus loin, aux versets 24 et 25.
* v.12 : cette situation familiale est exprimée par le seul mot kalâlah, qui a fait l’objet d’une abondante jurisprudence ; elle est de nouveau mentionnée dans le verset final (v.176) de la présente sourate où sont complétées les règles de l’héritage.
* v.15 : cette “issue” (sabîl) sera établie plus tard sous la forme d’un châtiment corporel infligé à titre expiatoire (voir s.24, v.2).
* v.20 : le qintar, mot arabe qui a donné le français “quintal”, est le “talent” de l’ancien système monétaire méditerranéen, repris et développé par les Arabes. C’est le poids de 100 pièces (dinars) d’or, équivalent à plus de 30 kg de ce métal. Son pluriel : qanâtir a été traduit plus haut (s.3, v.14) par “amoncellements d’or”.
* v.24 : cf. supra, verset 3.
* v.33 : il s’agit surtout des liens de fraternité établis lors de l’Hégire entre les Emigrants (Muhâjirûn) venus de la Mekke à Médine avec le Prophète et leurs Auxiliaires (Ansâr) médinois.
* v.36 : ce sont les individus privés de droits civils : captifs de guerre et esclaves, dont il a déjà été question (cf. supra, v.24 et note) ; selon la Sounna – la Tradition du Prophète – l’injonction s’applique également aux animaux domestiques, qui sont privés de parole (“muets”).
* v.40 : min ladunhu, expression qui évoque le “bon plaisir” divin, l’idée que Dieu accorde spontanément quelque chose que Lui-Seul est capable de donner. Dans la mystique musulmane, le `ilm al-ladunnî désigne la “science infuse”, celle qui ne doit rien à l’expérience externe ou au raisonnement humain et qui est un pur don de Dieu, l’Omniscient.
* v.46 : cf. infra, s.5, v.204 et note.
* v.47 : allusion aux profanateurs du Sabbat que Dieu avait changés en singes (cf. supra, s.2, v.65 et infra, s.7, v.163-166).
* v.119 : allusion à une pratique ancienne qui consistait à marquer certaines bêtes en leur fendant l’oreille pour leur conférer un caractère sacré.* v.155 : cf. s.2, v.88 et note.* v.176 : cf. supra, v.12.

Sourate 5 : La Table Servie – Al-Mâ’ida

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
5.1. O vous qui croyez ! Respectez vos engagements. Les bêtes des troupeaux vous sont permises, sauf les exceptions qui sont spécifiées. La chasse ne vous est pas permise lorsque vous êtes en état de sacralisation. Certes, Dieu ordonne ce qu’Il veut.
5.2. O vous qui croyez, ne violez pas la sacralité des symboles instaurés par Dieu, ni du mois sacré, ni des animaux du sacrifice, ni des guirlandes, ni de ceux qui se rendent à la Maison sacrée pour obtenir la grâce et la satisfaction de leur Seigneur. Et chassez lorsque vous êtes revenus à l’état profane. Que la haine envers des gens qui vous ont écartés de la Mosquée sacrée ne vous incite pas à commettre des injustices. Encouragez-vous mutuellement à la piété et à la crainte de Dieu. Ne vous encouragez pas au crime et à la vengeance. Craignez Dieu ! Dieu, certes, est rigoureux en Son châtiment.
5.3. Vous sont interdits : la bête morte, le sang, la viande de porc, ce qui a été immolé à un autre que Dieu, la bête étranglée, ou morte à la suite d’un coup, ou morte d’une chute, ou morte d’un coup de corne, ou celle qu’un fauve à dévorée – sauf si vous avez eu le temps de l’égorger, ou celle qui a été immolée sur des pierres. Vous est également interdite la divination au moyen des flèches, qui est une impiété. Aujourd’hui, les mécréants désespèrent de nuire à votre Religion. Ne les craignez pas, mais craignez-Moi ! Aujourd’hui, J’ai rendu parfaite votre Religion, J’ai parachevé Ma grâce sur vous et J’ai agréé l’Islam pour être votre Religion. A l’égard de celui qui serait contraint par la faim de consommer des aliments interdits sans intention de pécher, Dieu est pardonneur, clément.
5.4. Ils te demandent ce qui leur est permis. Dis : « Vous sont permises les bonnes choses. Vous pouvez aussi manger, après avoir invoqué sur elles le Nom de Dieu, les proies saisies pour vous par les animaux que vous avez dressés, à l’instar des chiens de chasse, d’après ce que Dieu vous a enseigné ». Craignez Dieu ! Dieu est prompt dans Ses comptes.
5.5. Aujourd’hui, les choses bonnes vous sont permises. La nourriture de ceux auxquels le Livre a été donné vous est permise, et votre nourriture leur est permise. L’union avec les femmes croyantes et honnêtes et avec les femmes appartenant au peuple qui a reçu le Livre avant vous vous est aussi permise, si vous leur remettez leur douaire, en hommes vertueux et non comme des débauchés ou de ceux qui ont des liaisons secrètes. Quiconque rejette la foi, ses actions sont vaines et, dans la vie future, il se trouve parmi les perdants.
5.6. O vous qui croyez ! Lorsque vous vous êtes levés pour faire la prière, lavez vos visages et vos mains jusqu’aux coudes, passez les mains sur vos têtes et lavez vos pieds jusqu’aux chevilles. Si vous êtes en état d’impureté majeure, lotionnez-vous. Si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous vient du lieu d’aisance, ou si vous avez eu commerce avec des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, purifiez-vous avec du bon sable que vous passerez sur vos visages et sur vos mains. Dieu ne veut pas vous imposer une trop lourde charge, mais Il veut vous purifier et parachever Sa Grâce sur vous. Puissiez-vous être reconnaissants !
5.7. Rappelez-vous la grâce que Dieu vous a accordée et l’alliance qu’Il a contractée avec vous, lorsque vous avez dit : « Nous avons entendu et nous avons obéi ! » Craignez Dieu ! Dieu connaît le tréfonds des poitrines.
5.8. O vous qui croyez ! Soyez droits devant Dieu, témoignant selon l’équité. Que la haine envers certaines personnes ne vous incite pas à vous montrer injustes. Soyez justes ! Vous vous rapprocherez ainsi de la piété. Craignez Dieu ! Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
5.9. Dieu a promis à ceux qui croient et qui pratiquent des œuvres pies un pardon et une récompense magnifique.
5.10. Quant à ceux qui mécroient et qui nient la réalité de Nos signes, ceux-là seront les hôtes de la Fournaise.
5.11. O vous qui croyez ! Rappelez-vous les grâces que Dieu vous a accordées : lorsqu’un peuple s’apprêtait à porter les mains sur vous, Il a détourné leurs mains. Craignez Dieu ! Que les croyants s’en remettent donc à Dieu !
5.12. Dieu a contracté une alliance avec les fils d’Israël et Nous avons suscité parmi eux douze chefs. Dieu a dit : « En vérité, Je suis avec vous. Si vous vous acquittez de la prière, si vous faites l’aumône, si vous croyez en Mes envoyés et les assistez, et si vous faites à Dieu un beau prêt, J’effacerai vos mauvaises actions et Je vous introduirai dans des Jardins au-dessous desquels coulent les fleuves ». Si l’un d’entre vous, après cela, devient mécréant, il s’égarera hors du droit chemin.
5.13. Mais parce qu’ils ont rompu leur alliance, Nous les avons maudits et Nous avons endurci leurs cœurs. Ils altèrent le sens des paroles révélées et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. Tu ne cesseras pas de découvrir leur traîtrise, sauf chez quelques-uns d’entre eux. Mais pardonne-leur et sois indulgent. Dieu, certes, aime les hommes de bien.
5.14. Il y en a qui disent : « Nous sommes Chrétiens, ou  » Nous avons accepté l’alliance ». Mais ils ont oublié une partie de ce qui leur a été rappelé, et Nous avons suscité entre eux l’hostilité et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection. Dieu leur montrera alors ce qu’ils ont fait.
5.15. O Gens du Livre ! Notre Envoyé est venu à vous pour vous éclairer sur une grande partie de ce que vous cachiez de l’Ecriture, même s’il n’en a pas dévoilé la totalité. Une lumière et un Livre explicite vous sont venus de Dieu.
5.16. Dieu dirige ainsi dans les chemins du Salut ceux qui recherchent Sa satisfaction. Il les fait sortir des ténèbres vers la lumière, avec Sa permission, et Il les dirige sur une voie droite.
5.17. Font preuve de mécréance ceux qui disent : « Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie ». Dis : « Qui donc pourrait faire obstacle à Dieu s’Il voulait détruire le Messie, fils de Marie, ainsi que sa mère, et tous ceux qui sont sur la terre ? » A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux. Il crée ce qu’Il veut, et Il est puissant sur toute chose.
5.18. Les Juifs et les Chrétiens ont dit : « Nous sommes les fils de Dieu et ceux qu’Il aime le plus ». Dis : « Pourquoi, alors, vous châtie-t-Il pour vos péchés ? Non ! vous êtes des mortels parmi Ses créatures. Il pardonne à qui Il veut et Il punit qui Il veut ». A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre et ce qui est entre les deux. Vers Lui s’accomplit le retour final.
5.19. O peuple du Livre ! Notre Envoyé est venu à vous pour vous instruire après une interruption de la prophétie, de crainte que vous ne disiez : « Nul annonciateur de bonne nouvelle, nul avertisseur n’est venu à nous ! » Mais voilà qu’un annonciateur de bonne nouvelle, un avertisseur est venu à vous. Dieu est puissant sur toute chose.
5.20. Rappelez-vous les paroles de Moïse à son peuple : « O mon peuple ! Souvenez-vous de la Faveur de Dieu à votre égard lorsqu’Il a suscité parmi vous des prophètes, qu’Il a suscité pour vous des rois, et qu’Il vous a accordé ce qu’Il n’avait donné à nul autre parmi les mondes !
5.21. O mon peuple ! Entrez dans la Terre sainte que Dieu vous a destinée, et ne revenez pas en arrière car vous vous retrouveriez perdants ! »
5.22. Ils dirent : « O Moïse ! Cette terre est occupée par un peuple d’hommes redoutables. Nous n’y entrerons pas tant qu’ils n’en seront pas sortis. S’ils en sortent, nous y entrerons ».
5.23. Deux hommes parmi ceux qui craignaient Dieu et à qui Dieu avait accordé Sa Faveur dirent : « Franchissez leur porte ! Dès que vous serez entrés, vous aurez la victoire. Remettez-vous en à Dieu, si vous êtes croyants ! »
5.24. Ils dirent : « O Moïse ! Jamais nous n’y entrerons tant qu’ils seront là. Toi et ton Seigneur, partez donc combattre tous les deux ; nous, nous restons tranquillement ici ».
5.25. Moïse dit : « Mon Seigneur ! Je n’ai de pouvoir que sur moi-même et sur mon frère. Sépare-nous de ce peuple pervers ».
5.26. Dieu dit : « Ce pays leur est désormais interdit durant quarante ans, pendant lesquels ils erreront sur la terre. Ne te tourmente donc pas pour ce peuple pervers ».
5.27. Mais raconte leur en toute vérité l’histoire des deux fils d’Adam : ils offrirent chacun un sacrifice ; celui de l’un fut agréé tandis que celui de l’autre ne le fut pas. Celui-ci dit alors : « Je vais te tuer ! » Le premier répondit : « Dieu n’agrée les offrandes que de ceux qui Le craignent !
5.28. Si tu portes la main sur moi pour me tuer, moi je ne porterai pas la main sur toi pour te tuer. Je redoute Dieu, le Seigneur des mondes.
5.29. Ce que je veux, moi, c’est que tu prennes sur toi mon péché et le tien, et que tu deviennes un des hôtes du Feu ; car telle est la rétribution des iniques ! »
5.30. Son âme passionnelle l’incita à tuer son frère. Il le tua donc et se trouva ainsi parmi les perdants.
5.31. Dieu envoya un corbeau qui se mit à fouiller la terre pour lui montrer comment cacher la honte du cadavre de son frère. Il dit : « Malheur à moi ! Que n’ai-je pu faire comme ce corbeau et cacher la honte du cadavre de mon frère ! » Il commença alors à se repentir.
5.32. Voilà pourquoi Nous avons prescrit aux fils d’Israël : « Si quelqu’un tue un homme sans qu’il y ait eu meurtre ou violence commise sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes ; et si quelqu’un sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé tous les hommes ». Bien que Nos envoyés soient venus à eux avec des preuves évidentes, beaucoup d’entre eux ont ensuite commis des excès sur la terre.
5.33. En vérité, il n’y aura qu’une seule rétribution pour ceux qui font la guerre à Dieu et à Son Envoyé et qui sèment la corruption sur la terre : ils seront mis à mort ou crucifiés, ou on leur coupera la main droite et le pied gauche – ou inversement, ou ils seront expulsés du pays. Tel sera leur sort : une honte en ce monde et un châtiment terrible dans l’Au-delà,
5.34. sauf pour ceux qui se seront repentis avant de tomber en votre pouvoir. Sachez que Dieu est pardonneur, clément.
5.35. O vous qui croyez, craignez Dieu et recherchez les moyens d’aller à Lui ! Combattez dans Son chemin ! Peut-être serez-vous bienheureux…
5.36. Quant à ceux qui mécroient, même s’ils possédaient tout ce qui se trouve sur la terre, voire le double, et s’ils l’offraient en rançon pour éviter le châtiment du Jour de la Résurrection, leur offre ne serait pas acceptée. Ils subiront un châtiment douloureux.
5.37. Ils voudront sortir du Feu, mais ils n’en sortiront pas : leur châtiment perdurera.
5.38. Tranchez les mains du voleur et de la voleuse : ce sera une rétribution pour ce qu’ils ont commis et une punition exemplaire de la part de Dieu. Car Dieu est puissant, juste.
5.39. Quant à celui qui se repentira après sa faute et qui s’amendera, Dieu reviendra certainement à lui. Certes, Dieu est pardonneur, clément.
5.40. Ne sais-tu pas que Dieu possède le Royaume des cieux et de la terre ? Il punit qui Il veut et Il pardonne à qui Il veut. Dieu est puissant sur toute chose.
5.41. O Envoyé ! Ne t’attriste pas à cause de ceux qui se précipitent vers la mécréance, de ceux qui disent avec leurs bouches : « Nous croyons !, alors que leurs cœurs ne croient pas, de ceux des Juifs qui prêtent l’oreille à n’importe quel mensonge et écoutent volontiers des gens qui ne sont jamais venus à toi. Ils faussent le sens des mots, disant : « Si cela vous est donné, prenez-le ; sinon, méfiez-vous ! » Si Dieu veut jeter quelqu’un dans le désarroi, tu n’auras aucun pouvoir pour le protéger contre Dieu. Ce sont là des gens dont Dieu ne veut pas purifier les cœurs ; sur eux retombe l’opprobre en ce monde et un châtiment terrible dans l’Au-delà !
5.42. Quant à ceux qui prêtent l’oreille à tous les mensonges, ceux qui dévorent des gains illicites, s’ils viennent à toi, juge entre eux ou bien détourne-toi d’eux. Si tu te détournes d’eux, ils ne te nuiront en rien. Si tu les juges, juge-les avec équité. Dieu aime ceux qui sont équitables.
5.43. Comment expliquer qu’ils te prennent pour juge, alors qu’ils possèdent la Tora, dans laquelle se trouve le jugement de Dieu ? Il est vrai qu’ils s’en sont détournés par la suite. Ces gens-là ne sont vraiment pas croyants !
5.44. En vérité, Nous avons révélé la Tora où se trouvent une direction et une lumière. C’est par elle que les prophètes qui s’en sont remis à Dieu, les rabbins et les docteurs rendent la justice pour les Juifs, conformément au Livre de Dieu dont la garde leur est confiée et dont ils sont les témoins. Ne craignez pas les hommes ; craignez-Moi ! Ne vendez pas Mes signes à vil prix. Ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé, ceux-là sont les mécréants.
5.45. Nous leur avons prescrit, dans la Tora : vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent et, pour les blessures, le talion. Quant à celui qui renoncera généreusement à exercer son droit, il obtiendra l’expiation de ses fautes. Ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé sont les iniques.
5.46. Sur la trace des prophètes, Nous avons envoyé Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce que la Tora avait laissé avant lui. Et Nous lui avons donné l’Evangile où se trouvent une guidance et une lumière, qui confirme ce que la Tora avait apporté et contient une guidance et un avertissement pour ceux qui craignent Dieu.
5.47. Que les gens de l’Evangile rendent la justice d’après ce que Dieu y a révélé. Ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé sont les pervers.
5.48. Nous t’avons révélé le Livre avec la Vérité, confirmant l’Ecriture qui était avant lui et veillant à sa sauvegarde. Juge entre ces gens d’après ce que Dieu a révélé. Ne te conforme pas à leurs désirs en te détournant de ce que tu as reçu de la Vérité. A chacun de vous Nous avons donné une Loi et une Voie. Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté, mais Il a voulu vous éprouver par ce qu’Il vous a donné. Surpassez-vous en bonnes actions. C’est à Dieu que tous vous retournerez et Il vous éclairera sur l’objet de vos différends.
5.49. Juge donc entre eux d’après ce que Dieu a révélé et ne te conforme pas à leurs désirs ; prends garde qu’ils ne tentent de t’écarter d’une partie de ce que Dieu t’a révélé. S’ils se détournent, sache que Dieu veut les frapper pour certains de leurs péchés. Certes, beaucoup d’hommes sont pervers.
5.50. Est-ce le jugement [de l’époque] de l’ignorance qu’ils recherchent ? Mais qui donc est meilleur juge que Dieu pour des gens qui croient avec certitude ?
5.51. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour protecteurs les Juifs et les Chrétiens ; certains d’entre eux en protègent d’autres. Celui d’entre vous qui les prend pour protecteurs fait partie des leurs. Certes, Dieu ne dirige pas les peuples iniques.
5.52. Tu vois ceux dont les cœurs sont malades se hâter vers eux en disant : « Nous craignons qu’un coup du sort nous atteigne ! » Mais il se peut que Dieu intervienne en leur donnant la victoire ou en prenant quelqu’autre décision. Ils regretteront alors leurs pensées secrètes.
5.53. Les croyants diront : « Sont-ce ceux-là qui juraient solennellement par Dieu qu’ils étaient avec vous ? » Leurs œuvres ont été vaines et ils ont été perdants.
5.54. O vous qui croyez ! Si l’un d’entre vous s’écarte de sa religion, qu’il sache que Dieu fera quelque jour venir des hommes qu’Il aimera et qui, eux aussi, L’aimeront. Ils seront humbles envers les croyants, durs envers les mécréants ; ils combattront dans le chemin de Dieu ; ils ne craindront pas le blâme du détracteur. Ceci est une grâce de Dieu : Il la donne à qui Il veut. Dieu est omniprésent, omniscient.
5.55. Comme appui, vous n’avez que Dieu et son Envoyé, et ceux qui croient, qui s’acquittent de la prière, font l’aumône et s’inclinent humblement.
5.56. Ceux qui s’appuient sur Dieu et son Envoyé, et sur les croyants, ceux-là forment le parti de Dieu, et ils triompheront.
5.57. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour alliés ceux auxquels le Livre a été donné avant vous, ni les mécréants qui font de votre religion un objet de raillerie et de jeu. Et craignez Dieu, si vous êtes croyants !
5.58. Lorsque vous appelez à la prière, ils en font un objet de raillerie et de jeu. Ce sont, en fait, des gens qui ne raisonnent pas.
5.59. Dis : « O Gens du Livre ! Qu’avez-vous à nous reprocher, sinon de croire en Dieu, en ce qui nous a été révélé et en ce qui a été révélé auparavant ? Mais la plupart d’entre vous sont pervers ! »
5.60. Dis : « Vous ferai-je part d’un sort pire que cela, une rétribution voulue par Dieu ? » Ceux que Dieu a maudits et qui ont encouru Sa colère, dont Il a fait des singes et des porcs, qui ont adoré les Taghout, ceux-là ont la plus mauvaise place et sont les plus éloignés du droit chemin.
5.61. Lorsqu’ils viennent à vous, ils disent : « Nous croyons ! » En fait, ils sont arrivés avec la mécréance et sont repartis avec elle. Dieu connaît parfaitement ce qu’ils cachaient.
5.62. Tu vois un grand nombre d’entre eux se précipiter vers le péché et la transgression et manger le gain illicite. Que leurs actions sont exécrables !
5.63. Pourquoi leurs rabbins et leurs prêtres ne leur interdisent-ils pas de pécher en paroles et de manger le gain illicite ? Que leurs œuvres sont exécrables !
5.64. Les Juifs ont dit : « La main de Dieu est fermée ! » Ce sont leurs mains qui se sont fermées et ils ont été maudits pour ce qu’ils ont dit. Bien au contraire, les mains de Dieu sont largement ouvertes et Il prodigue Ses dons comme Il veut. Mais voilà que ce qui t’a été révélé de la part de ton Seigneur accroît chez beaucoup d’entre eux la rébellion et la mécréance. Nous avons suscité parmi eux l’hostilité et la haine jusqu’au Jour de la Résurrection. Chaque fois qu’ils ont allumé un feu pour la guerre, Dieu l’a éteint. Ils sèment la corruption sur la terre, mais Dieu n’aime pas les corrupteurs.
5.65. Si seulement les Gens du Livre avaient la foi et craignaient Dieu, Nous effacerions leurs mauvaises actions et Nous les introduirions dans les Jardins de délice.
5.66. S’ils observaient la Tora, l’Evangile et ce qui leur a été révélé par leur Seigneur, ils mangeraient de ce qui se trouve au-dessus d’eux et sous leurs pieds. Il en est parmi eux qui agissent loyalement, mais beaucoup ont une conduite détestable.
5.67. O Envoyé ! Proclame ce qui t’a été révélé par ton Seigneur ! Si tu ne le fais pas, tu n’auras pas proclamé Son Message. Dieu te protègera contre les hommes. Certes, Dieu ne dirige pas ceux qui mécroient.
5.68. Dis : « O Gens du Livre ! Vous n’avez aucun appui solide tant que vous n’observez pas la Tora, l’Evangile et ce qui a été révélé par votre Seigneur ». Ce qui t’a été révélé par ton Seigneur accroît pourtant la rébellion et la mécréance de beaucoup d’entre eux. Ne t’afflige donc pas au sujet des mécréants.
5.69. Certes, ceux qui croient, les Juifs, les Sabéens et les Chrétiens, tous ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier et agissent selon la vertu ne connaîtront pas la peur et ils ne seront pas affligés.
5.70. Nous avons conclu l’alliance avec les fils d’Israël et Nous leur avons envoyé des prophètes. Mais chaque fois qu’un envoyé est venu à eux avec un message contraire à leurs penchants, soit ils l’ont traité d’imposteur, soit ils l’ont tué.
5.71. Ils ont cru qu’il n’en résulterait rien de fâcheux et sont devenus aveugles et sourds. Dieu leur a bien pardonné, mais beaucoup d’entre eux sont redevenus aveugles et sourds. Dieu voit parfaitement ce qu’ils font.
5.72. Certes, ils font preuve de mécréance ceux qui disent : « En vérité, Dieu est le Messie, fils de Marie. » En fait, le Messie a dit : « O fils d’Israël ! Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur ! » Quiconque associe [quelque chose] à Dieu, Dieu lui ferme l’accès au Paradis et sa demeure sera le Feu. Pour les iniques, il n’y a pas de secoureurs.
5.73. Certes, ils font preuve de mécréance ceux qui disent : « En vérité, Dieu est le troisième de trois, alors qu’il n’y a de dieu qu’un Dieu unique. S’ils ne cessent pas de proférer de telles paroles, un châtiment douloureux atteindra ceux d’entre eux qui mécroient.
5.74. Ne reviendront-ils pas à Dieu et ne Lui demanderont-ils pas pardon ? Dieu est pardonneur, clément.
5.75. Le Messie, fils de Marie, n’est qu’un envoyé, avant lequel sont venus d’autres envoyés. Sa mère était une véridique. Tous deux se nourrissaient d’aliments. Vois comment Nous leur explicitons les signes et vois, ensuite, comment ils s’en détournent.
5.76. Dis leur : « Adorerez-vous, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni vous nuire, ni vous être utile ? » Dieu, Lui, est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
5.77. Dis : « O Gens du Livre ! N’insistez, dans votre religion, que sur la Vérité. Ne suivez pas les vains désirs des gens qui se sont jadis égarés, qui ont égaré beaucoup de leurs semblables et qui se sont perdus hors du droit chemin ».
5.78. Ceux des fils d’Israël qui ont mécru ont été maudits par la bouche de David et par celle de Jésus, fils de Marie, parce qu’ils ont désobéi et qu’ils ont été transgresseurs.
5.79. Ils ne s’interdisaient pas mutuellement de commettre des actions blâmables. Que leurs agissements étaient donc exécrables !
5.80. Tu vois un grand nombre d’entre eux se lier d’amitié avec les mécréants. Le mal qu’ils se sont fait à eux-mêmes est si pernicieux que Dieu s’est irrité contre eux et que le châtiment sera à jamais leur lot.
5.81. S’ils avaient cru en Dieu, au Prophète et à ce qui a été révélé à celui-ci, ils n’auraient pas pris pour amis les mécréants. Mais beaucoup d’entre eux sont pervers !
5.82. Tu trouveras que les ennemis les plus acharnés des croyants sont les Juifs et les associateurs. Et tu trouveras que les hommes qui se rapprochent le plus des croyants par l’affection sont ceux qui disent : « Certes, nous sommes Chrétiens !, parce qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines et parce qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil.
5.83. Lorsqu’ils entendent ce qui est révélé à l’Envoyé, tu vois leurs yeux déborder de larmes à cause de ce qu’ils ont reconnu de la Vérité. Ils disent : « Notre Seigneur ! Nous croyons, inscris-nous donc parmi les témoins !
5.84. Comment ne croirions-nous pas en Dieu et à ce qui nous est parvenu de la Vérité, alors que notre désir est que notre Seigneur nous introduise en compagnie des hommes vertueux ? »
5.85. Pour les récompenser de ces paroles, Dieu leur a accordé des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où ils demeurent à jamais. Telle est la récompense des hommes de bien.
5.86. Quant à ceux qui ont mécru et qui ont nié Nos signes, ceux-là sont les hôtes de la Fournaise.
5.87. O vous qui croyez ! Ne déclarez pas illicites les bonnes choses que Dieu vous a rendues licites, et ne transgressez pas. Certes, Dieu n’aime pas les transgresseurs.
5.88. Mangez ce que Dieu vous a accordé de licite et de bon. Et craignez Dieu, Celui en qui vous croyez !
5.89. Dieu ne vous tiendra pas rigueur pour des serments faits à la légère ; mais Il vous tiendra rigueur pour les serments par lesquels vous vous êtes engagés. L’expiation en sera de nourrir dix pauvres – de ce dont vous nourrissez normalement votre famille – ou de les vêtir, ou d’affranchir un esclave ; et pour qui ne trouve pas le moyen de s’acquitter ainsi, de jeûner trois jours. Telle est l’expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Mais, tenez vos serments ! C’est ainsi que Dieu vous expose Ses signes. Peut-être serez-vous reconnaissants…
5.90. O vous qui croyez ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres sacrificielles et les flèches divinatoires sont une abomination, une œuvre de Satan. Evitez-les ! Peut-être serez-vous heureux…
5.91. Satan ne veut que susciter parmi vous l’hostilité et la haine au moyen du vin et du jeu de hasard, et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière. Ne vous abstiendrez-vous donc pas ?
5.92. Obéissez à Dieu et obéissez à l’Envoyé, et soyez sur vos gardes ! Mais si vous vous détournez, sachez que notre Envoyé a pour seule mission de proclamer le message en toute clarté.
5.93. A ceux qui croient et qui font le bien, aucun blâme ne sera imputé pour ce dont ils se sont nourris dès lors qu’ils craignent Dieu, croient et pratiquent les œuvres pies, puis craignent Dieu et croient, puis craignent Dieu et font le bien. Dieu aime les hommes de bien.
5.94. O vous qui croyez ! Dieu va vous éprouver à propos du gibier qui est à la portée de vos mains et de vos lances. Dieu connaîtra ainsi celui qui le craint en secret. Quiconque transgressera par la suite subira un châtiment douloureux.
5.95. O vous qui croyez ! Ne tuez pas le gibier lorsque vous êtes en état de sacralisation. Celui d’entre vous qui en tuerait intentionnellement enverra en offrande à la Kaâba, comme compensation, un animal de son troupeau équivalent au gibier tué, selon le jugement prononcé par deux de vos hommes intègres. Une réparation équivalente consistera à nourrir des pauvres [en nombre correspondant à la valeur de la bête qui aurait dû être sacrifiée] ou à jeûner un nombre de jours équivalent [au nombre de pauvres qu’il aurait fallu nourrir], afin que le fautif goûte les conséquences de son acte. Dieu pardonne ce qui appartient au passé, mais Dieu tirera vengeance de celui qui récidive. Dieu est omnipotent, Maître de la vengeance.
5.96. La chasse aux animaux marins et la nourriture qu’ils fournissent vous sont permis : c’est un bienfait pour vous et pour les voyageurs. Mais le gibier de terre vous est interdit aussi longtemps que vous êtes en état de sacralisation. Craignez Dieu vers Qui vous serez rassemblés !
5.97. Dieu a institué la Kaâba, la Maison sacrée, comme un emblème de vénération pour les hommes, ainsi que le mois sacré, l’offrande, les guirlandes, afin que vous sachiez que Dieu connaît ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre et que Dieu connaît toute chose.
5.98. Sachez que Dieu est rigoureux en son châtiment, et que Dieu est pardonneur, clément.
5.99. Il n’incombe à l’Envoyé que de proclamer [le Message]. Dieu connaît ce que vous manifestez et ce que vous cachez.
5.100. Dis : « Ce qui est mauvais n’est pas semblable à ce qui est bon, même si l’abondance du mauvais te surprend. Craignez Dieu, vous qui êtes doués d’intelligence ; peut-être serez-vous heureux !
5.101. O vous qui croyez ! Ne posez pas de questions sur des choses qui, si elles vous étaient montrées, vous seraient nuisibles. Si vous posez des questions à leur sujet au moment où le Coran est révélé, elles vous seront expliquées parce que Dieu vous excusera pour elles. Dieu pardonne et Il est plein de mansuétude.
5.102. Des gens qui, avant vous, avaient posé de telles questions étaient ensuite tombés dans la mécréance à cause d’elles.
5.103. Dieu n’a institué ni Bahîra, ni Sâ’iba, ni Waçîla, ni Hâmi, mais les mécréants forgent des mensonges contre Dieu. La plupart d’entre eux ne raisonnent pas.
5.104. Lorsqu’on leur dit : « Venez à ce que Dieu a révélé et venez à l’Envoyé !, ils répondent : « Ce que nous avons trouvé chez nos pères nous suffit ». Et quoi donc si leurs pères ne savaient rien et s’ils n’étaient pas dirigés ?
5.105. O vous qui croyez ! Vous avez la charge de vous-mêmes. Celui qui est égaré ne vous nuira pas si vous êtes bien guidés. Tous vous retournerez à Dieu. Alors Dieu vous fera connaître ce que vous faisiez.
5.106. O vous qui croyez ! Qu’un témoignage soit arrangé lorsque la mort se présente à l’un de vous : appelez comme témoins, au moment du testament, deux hommes intègres choisis parmi les vôtres, ou bien deux étrangers si vous êtes en voyage et que l’épreuve de la mort vous surprend. Vous retiendrez ces deux témoins après la prière. Si vous n’êtes pas sûrs d’eux, vous les ferez jurer par Dieu : « Nous ne tirerons aucun profit pécuniaire de ce témoignage, même au bénéfice de proches parents, et nous ne cacherons rien du témoignage de Dieu, sans quoi nous ferions certainement partie des pécheurs ».
5.107. Cependant, si l’on découvre que ces deux témoins se sont parjurés, deux autres, pris parmi les victimes du parjure, les remplaceront. Tous deux jureront par Dieu : « Oui, notre témoignage sera plus droit que celui des deux autres, et nous n’avons pas transgressé, sans quoi nous ferions partie des iniques ».
5.108. Ainsi il sera plus probable qu’ils rendent un témoignage véridique ou qu’ils craignent que leur serment ne soit récusé après qu’ils l’auront prononcé. Craignez Dieu et écoutez, car Dieu ne dirige pas les pervers !
5.109. Le Jour où Dieu rassemblera les envoyés et leur dira : « Que vous a-t-on répondu ?, ils diront : « Nous ne savons rien ! Toi seul es, en vérité, le parfait Connaisseur des mystères. »
5.110. Dieu dit un jour : « O Jésus, fils de Marie ! Rappelle-toi Mes bienfaits à ton égard et à l’égard de ta mère, lorsque Je t’ai fortifié par l’Esprit de sainteté. Tu parlais aux hommes dès le berceau et à l’âge mûr. De même lorsque Je t’ai enseigné le Livre, la Sagesse, la Tora et l’Evangile. Et lorsqu’avec Ma permission tu créas avec de l’argile comme une forme d’oiseau ; puis tu soufflas en elle, et elle fut oiseau. Et lorsque tu guéris l’aveugle de naissance et le lépreux avec Ma permission, que tu ressuscitas les morts avec Ma permission. Et lorsque J’ai écarté de toi les fils d’Israël au moment où tu étais venu à eux avec des évidences et où ceux d’entre eux qui étaient mécréants s’écrièrent : « Ce n’est là que pure magie ! »  »
5.111. Lorsque J’ai révélé aux Apôtres : « Croyez en Moi et en Mon Envoyé !, ils dirent : « Nous croyons ! Atteste que nous sommes soumis (muslimûn) ».
5.112. Les Apôtres dirent : « O Jésus, fils de Marie ! Ton Seigneur peut-il faire descendre sur nous du ciel une Table garnie ? » Il dit : « Craignez Dieu, si vous êtes croyants ! »
5.113. Ils dirent : « Nous voulons en manger afin que nos cœurs soient rassurés, que nous sachions que tu nous as dit vrai et que nous soyons parmi les témoins de cet évènement ».
5.114. Jésus, fils de Marie, dit : « O Dieu, notre Seigneur ! Fais descendre sur nous, du ciel, une Table garnie ! Elle sera une fête pour nous, pour le premier comme pour le dernier d’entre nous, et un signe venu de Toi. Dispense-nous [cette nourriture], Toi qui es le meilleur des dispensateurs ».
5.115. Dieu dit : « Certes, Je la ferai descendre sur vous ; mais si l’un d’entre vous reste incroyant après cela, en vérité, Je lui ferai subir un châtiment dont je n’ai encore châtié personne dans l’univers ».
5.116. Dieu dit : « O Jésus, fils de Marie ! Est-ce toi qui as dit aux hommes : « Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors de Dieu » ? » Jésus dit : « Gloire à Toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire. Si je l’avais dit, Tu l’aurais su. Tu sais ce qui est en moi, alors que moi je ne sais pas ce qui est en Toi. Toi, en vérité, Tu es le parfait connaisseur des mystères.
5.117. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’as ordonné de dire : « Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur ! » J’ai été contre eux un témoin aussi longtemps que je suis demeuré parmi eux ; mais lorsque Tu m’as rappelé auprès de Toi, c’est Toi qui est devenu leur observateur vigilant, car Tu es le témoin de toute chose.
5.118. Si Tu les châties…eh bien, ne sont-ils pas Tes serviteurs ? Et si Tu leur pardonnes, c’est qu’en vérité Tu es le Puissant, le Sage. »
5.119. Dieu dit : « Voilà le Jour où leur sincérité profitera aux gens sincères : ils auront des Jardins sous lesquels coulent des fleuves et où ils demeureront à jamais. Dieu sera satisfait d’eux et ils seront satisfaits de Lui. C’est là le bonheur suprême ! »
5.120. A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre, et de ce qu’ils contiennent. Il est puissant sur toute chose.

Notes

* v.1 : cf. infra, v.4.
* v.2 : sha‘â’ira Llâh, comme Safâ et Marwâ (cf. s.2, v.158 et note).
* v.14 : nasârâ (sing. nasrânî = Nazaréen) est le seul terme utilisé dans le Coran pour désigner les Chrétiens. Parallèlement, l’usage a consacré l’emploi du mot masîhî (dérivé de Masîh, le Messie).
* v.41 : autre sens admis : “écoutent volontiers pour le compte de gens…”.
* v.95 : pour accomplir le Pèlerinage (hâjj) ou la visite pieuse (‘umra). Cet état (hurm) s’obtient en faisant une grande ablution et en se drapant dans deux étoffes blanches.
* v.97 : passées au cou des bêtes destinées au sacrifice.
* v.103 : noms donnés à certaines bêtes qui, dans l’Arabie préislamique, devenaient tabou pour avoir fait preuve d’une fécondité exceptionnelle. Ainsi, Bahîra était une chamelle qui, après avoir mis bas cinq petits, était consacrée à une idole et laissée libre de paître où bon lui plaisait. Pour la reconnaître, on lui fendait l’oreille (cf. supra, s.4, v.119 et note).

Sourate 6 : Le Bétail – Al-An’âm

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
6.1. Louange à Dieu qui a créé les cieux et la terre et qui a fait les ténèbres et la lumière ! Pourtant, ceux qui mécroient en leur Seigneur lui trouvent des égaux.
6.2. C’est Lui qui vous a créés d’argile, puis Il a décrété un terme. Il y a aussi un terme fixé auprès de Lui. Pourtant, vous doutez.
6.3. Il est Dieu dans les cieux et sur la terre. Il connaît ce que vous tenez secret et ce que vous divulguez, et Il sait ce que vous accomplissez.
6.4. Nul Signe ne leur parvient parmi les signes de leur Seigneur sans qu’ils s’en détournent.
6.5. Ils renient la Vérité lorsqu’elle vient à eux, mais il leur sera donné des nouvelles de ce dont ils se moquaient.
6.6. Ne voient-ils pas combien de générations Nous avons fait périr avant eux, que Nous avions établies sur la terre plus solidement que Nous ne l’avons fait pour vous. Nous leur avions envoyé du ciel une pluie abondante et Nous avions fait couler des fleuves à leurs pieds. Nous les avons cependant fait périr à cause de leurs péchés et Nous avons suscité après elles d’autres générations.
6.7. Aurions-Nous fait descendre sur toi un Livre écrit sur parchemin et l’auraient-ils touché de leurs mains que ceux qui mécroient auraient dit : « Ce n’est rien d’autre qu’une simple magie ! »
6.8. Ils disent : « Pourquoi n’a-t-on pas fait descendre sur lui un ange ? » Or, si Nous avions fait descendre un ange, le décret serait tombé et ils n’auraient plus eu aucun répit.
6.9. Et si Nous l’avions fait ange, Nous lui aurions donné forme humaine et Nous aurions encore augmenté leur confusion.
6.10. Certes, on s’est moqué des envoyés venus avant toi, mais les railleurs ont été enveloppés par cela même dont ils se moquaient.
6.11. Dis : « Parcourez la terre, et voyez quelle a été la fin des détracteurs ».
6.12. Dis : « A qui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre ? ». Dis : « A Dieu ! » Il s’est prescrit à Lui-même la Miséricorde. Il vous rassemblera sûrement au Jour de la Résurrection, dont la venue ne fait aucun doute. Ceux qui se sont perdus eux-mêmes, ceux-là ne croient pas !
6.13. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui se tient en repos la nuit et le jour. Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
6.14. Dis : « Prendrai-je pour protecteur un autre que Dieu (Allâh), le Créateur des cieux et de la terre, qui nourrit [les êtres] et n’est pas nourri ? » Dis : « Oui, en vérité, j’ai reçu l’ordre d’être le premier à me soumettre [à Dieu]. Ne soyez pas au nombre des associateurs ! »
6.15. Dis : « En vérité je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d’un Jour terrible ».
6.16. Quiconque, ce Jour-là, est épargné, Dieu lui a fait miséricorde. C’est là le bonheur insigne.
6.17. Si Dieu te touche avec un malheur, nul, sauf Lui, ne pourra l’effacer ; et s’Il te touche avec un bonheur, [sache qu’] Il est puissant sur toute chose.
6.18. Il est l’Invincible, bien au-dessus de Ses serviteurs, et Il est le Sage, Celui qui est instruit de tout.
6.19. Dis : « Quelle est la chose dont le témoignage a le plus de poids ? » Dis : « Dieu est témoin entre moi et vous. Ce Coran m’a été révélé pour que, par lui, je vous avertisse, vous et ceux auxquels il est parvenu. Est-ce que, vraiment, vous attestez qu’il existe avec Dieu une autre divinité ? » Dis : « Non, je n’atteste pas ! » Et ajoute : « Lui est, en vérité, un Dieu unique, et moi, je suis innocent de ce que vous Lui associez ».
6.20. Ceux auxquels Nous avons donné le Livre le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs propres enfants. Mais ceux qui se sont perdus eux-mêmes, ceux-là ne croient pas.
6.21. Qui est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu ou qui nie la réalité de Ses signes ? Certes, les iniques n’atteindront pas le bonheur.
6.22. Un jour, Nous les réunirons tous, puis Nous dirons aux associateurs : « Où sont donc ceux que vous prétendiez être les associés de Dieu ? »
6.23. Dans leur subversion, ils ne pourront alors que dire : « Par Dieu, notre Seigneur, nous n’étions pas des associateurs ! »
6.24. Vois comment ils se renient eux-mêmes et comment ce qu’ils avaient inventé s’est détourné d’eux !
6.25. Il en est parmi eux qui t’écoutent, mais Nous avons placé sur leurs cœurs des voiles qui les empêchent de comprendre, et Nous leur avons bouché les oreilles. Verraient-ils tous les signes qu’ils n’y croiraient pas ; au point que lorsqu’ils viennent discuter avec toi, ceux qui mécroient disent : « Ce ne sont là que fables des Anciens ! »
6.26. Ils empêchent d’y accéder (au Message révélé) et eux-mêmes s’en écartent ; mais ils ne font que se détruire sans s’en rendre compte.
6.27. Si tu pouvais voir comme ils se tiendront en arrêt devant le Feu ! Ils diront : « Hélas ! Si nous pouvions être ramenés en arrière, nous ne nierions plus les signes de notre Seigneur et nous nous trouverions parmi les croyants ! »
6.28. Ce qu’auparavant ils cachaient leur apparaîtra clairement. Mais même s’ils étaient ramenés sur terre, ils reviendraient à ce qui leur était interdit. Ce sont vraiment des menteurs !
6.29. Ils disent : « Seule existe notre vie de ce monde, et nous ne ressusciterons pas ! »
6.30. Si tu pouvais voir comme ils se tiendront en arrêt devant leur Seigneur. Il leur dira : « Ceci n’est-il pas la Vérité ? » Ils répondront : « Si fait, par notre Seigneur ! » Il dira : « Goûtez donc le châtiment pour ce en quoi vous avez mécru ! »
6.31. Ceux qui traitent de mensonge la rencontre avec Dieu sont perdus. Lorsque l’Heure les surprend à l’improviste, ils s’écrient : « Quel malheur pour nous que de ne pas y avoir prêté attention ! » Ils portent leur fardeau sur le dos. Et quelle charge détestable !
6.32. La vie de ce monde n’est rien que jeu et divertissement. Mais la demeure de la vie future est meilleure pour ceux qui craignent Dieu. Ne raisonnez-vous pas ?
6.33. Nous savons que leurs propos t’affligent. En fait, ce n’est pas toi qu’ils nient, mais ce sont les signes de Dieu que rejettent les iniques.
6.34. Avant toi déjà, des envoyés ont été traités de menteurs. Ils ont supporté patiemment d’être niés et persécutés jusqu’au moment où Nous les avons secourus. Nul ne peut altérer les paroles de Dieu. Une partie de l’histoire de ces envoyés t’a déjà été relatée.
6.35. L’aversion des mécréants te peine au point que si tu en avais le pouvoir tu creuserais une galerie sous la terre ou tu dresserais une échelle vers le ciel pour leur apporter un signe. Mais si Dieu le voulait, Il les rassemblerait tous dans la bonne direction. Ne sois donc pas parmi les ignorants !
6.36. Seuls ceux qui entendent peuvent répondre à l’appel. Quant aux morts, Dieu les ressuscitera, puis ils retourneront à Lui.
6.37. Ils disent : « Pourquoi un signe de son Seigneur n’est-il pas descendu sur lui ? » Dis : « Certes, Dieu a le pouvoir de faire descendre un signe, mais la plupart d’entre eux ne savent pas.
6.38. Il n’est pas de bêtes sur la terre, pas d’oiseaux volant de leurs deux ailes qui ne forment, comme vous, des communautés. Nous n’avons rien négligé dans le Livre. Ensuite, ils seront rassemblés vers leur Seigneur.
6.39. Ceux qui nient la réalité de Nos signes sont sourds, muets, plongés dans les ténèbres. Dieu égare qui Il veut et Il place qui Il veut sur une voie droite.
6.40. Dis : « Que vous en semble ? Si le châtiment de Dieu vient à vous, ou si l’Heure vient à vous, implorerez-vous quelqu’autre que Dieu ? Soyez donc sincères ! »
6.41. Assurément, c’est bien Lui que vous implorerez. Il dissipera alors, s’Il le veut, ce pour quoi vous L’imploriez, et vous oublierez ce que vous Lui aviez associé.
6.42. Avant toi déjà, Nous avons dépêché des envoyés à des communautés, puis Nous les avons saisies par la détresse et le malheur pour qu’elles puissent s’humilier.
6.43. Que ne se sont-elles humiliées lorsque Notre rigueur les a atteintes ! Au contraire, leurs cœurs se sont endurcis et Satan a enjolivé à leurs yeux leurs propres actions.
6.44. Lorsque ces gens eurent oublié ce qui leur avait été rappelé, Nous leur ouvrîmes les portes de toutes choses. Mais alors même qu’ils jouissaient de ce qu’ils avaient reçu, Nous les saisîmes à l’improviste, les plongeant dans la consternation.
6.45. Ainsi fut éliminé ce qui restait de ces peuples iniques. Louange à Dieu, Seigneur des mondes !
6.46. Dis : « Que vous en semble ? Si Dieu vous enlevait l’ouïe et la vue, s’Il plaçait un sceau sur votre cœur, quelle divinité, autre que Dieu, vous les rendrait ? » Vois comment Nous déployons les signes et comment, ensuite, ils s’en détournent !
6.47. Dis : « Que vous en semble ? Si le châtiment de Dieu vient à vous à l’improviste ou au grand jour, qui donc sera détruit, sinon les iniques ? »
6.48. Nous n’avons dépêché les envoyés que comme annonciateurs de la bonne nouvelle et comme avertisseurs. Ceux qui croient et qui s’amendent n’éprouveront pas de peur et ils ne seront pas affligés.
6.49. Mais ceux qui nient la réalité de Nos signes, le châtiment les atteindra à cause de leur perversité.
6.50. Dis leur : « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu. Je n’ai pas la connaissance du Mystère. Et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé ». Dis : « L’aveugle et le voyant sont-ils semblables ? Ne réfléchissez-vous pas ? »
6.51. Avertis par ceci (le Coran) ceux qui ont peur d’être rassemblés devant leur Seigneur qu’ils ne trouveront en dehors de Lui ni protecteur, ni intercesseur. Peut-être craindront-ils Dieu ?
6.52. Ne repousse pas ceux qui prient matin et soir leur Seigneur et qui recherchent Sa Face. Tu n’as aucun compte à rendre pour eux, et ils n’ont aucun compte à rendre pour toi. Si tu les repoussais, tu serais parmi les iniques.
6.53. C’est ainsi que Nous avons éprouvé certains en Nous servant des autres afin qu’ils disent : « Est-ce sur ces gens-là, qui sont des nôtres, que Dieu a répandu Ses bienfaits ? » Mais Dieu ne connaît-il pas mieux que quiconque ceux qui Lui sont reconnaissants ?
6.54. Lorsque viennent à toi ceux qui croient en Nos signes, dis-leur : « Salut sur vous ! Votre Seigneur s’est prescrit à Lui-même la miséricorde. Que celui d’entre vous qui commet le mal par ignorance et qui, ensuite, s’en repent et s’amende, sache que Dieu est pardonneur, clément ».
6.55. Voilà comment Nous explicitons les signes afin que le chemin des coupables soit bien mis en évidence.
6.56. Dis : « Il m’a été interdit d’adorer ceux que vous implorez en dehors de Dieu ». Dis : « Je ne suivrai pas vos passions, sinon je m’égarerais et je ne serais plus parmi les bien guidés ».
6.57. Dis : « Moi, je m’appuie sur une preuve évidente reçue de mon Seigneur, mais vous, vous la niez. Je ne possède pas ce que vous avez hâte d’obtenir. Seul Dieu est juge. Il expose clairement la Vérité et Il est le meilleur arbitre ».
6.58. Dis : « Si je possédais ce que vous avez hâte d’obtenir, l’affaire serait déjà réglée entre moi et vous ». Dieu connaît parfaitement les iniques.
6.59. Il possède les clés du Mystère. Nul autre que Lui ne les connaît. Il connaît ce qui est sur la terre et dans la mer. Nulle feuille ne tombe sans qu’Il le sache. Il n’y a pas un grain dans les ténèbres de la terre, ni rien d’humide ou de sec qui ne soit consigné dans un Livre explicite.
6.60. C’est Lui qui vous rappelle durant la nuit. Il sait ce que vous accomplissez le jour. Puis Il vous ressuscite durant le jour afin que s’accomplisse le terme fixé. Puis, vous reviendrez à Lui, et Il vous avisera ensuite de ce que vous avez fait.
6.61. Il est l’Invincible, bien au-dessus de Ses serviteurs, et Il envoie vers vous des gardiens. Ainsi, lorsque la mort survient pour l’un d’entre vous, Nos envoyés le rappellent sans se montrer négligents.
6.62. Les hommes sont ensuite ramenés à Dieu, leur vrai Maître. Le Jugement ne Lui appartient-il pas ? Et Il est le plus prompt à régler les comptes.
6.63. Dis : « Qui donc vous délivre des ténèbres de la terre et de la mer lorsque vous L’implorez humblement et secrètement, avec la pensée que s’Il vous délivre de cela vous serez pleins de reconnaissance ? »
6.64. Dis : « C’est Dieu qui vous délivre de cela et de toute détresse, mais ensuite vous Lui donnez des associés ! »
6.65. Dis : « Il a le pouvoir de vous envoyer un châtiment venu d’au-dessus de vous ou de sous vos pieds, ou encore de vous jeter dans la confusion des sectes et de faire goûter à certains d’entre vous la violence des autres ». Vois comment Nous déployons les signes. Peut-être entendront-ils raison…
6.66. Ton peuple a taxé le Coran de mensonge, alors qu’il est la Vérité. Dis : « Je ne suis pas votre garant ! »
6.67. Chaque nouvelle est annoncée en son temps. A la fin, vous saurez.
6.68. Quand tu vois des gens en train de discuter sur Nos signes (= Nos versets), écarte-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils discutent d’autre chose. Il se peut que Satan te fasse oublier cette exhortation, mais lorsqu’elle te reviendra à l’esprit, ne reste pas en compagnie des iniques.
6.69. Ceux qui craignent Dieu n’ont pas à se préoccuper du sort réservé aux iniques, mais il leur incombe de faire entendre le Rappel afin qu’ils puissent craindre Dieu.
6.70. Evite ceux qui considèrent leur religion comme un jeu et un divertissement et que la vie de ce monde a abusés. Rappelle-leur qu’une âme peut être conduite à sa perte par ses propres œuvres. Il n’y aura alors pour elle, en dehors de Dieu, ni protecteur, ni intercesseur, et quelle que soit la réparation qu’elle offrirait, celle-ci ne serait pas acceptée. Ainsi finissent ceux qui ont été conduits à leur perte par leurs propres œuvres : une boisson brûlante et un châtiment douloureux leur sont attribués pour prix de leur mécréance.
6.71. Dis : « Implorerons-nous, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni nous être utile, ni nous nuire ? Reviendrons-nous sur nos talons après que Dieu nous aura dirigés, comme quelqu’un que les démons ont intoxiqué et égaré sur la terre ? » Ses compagnons le rappellent dans la bonne direction : « Viens avec nous ! » Dis : « Certes, c’est la direction de Dieu qui est la bonne direction, et il nous a été ordonné de nous soumettre au Maître des mondes ;
6.72. acquittez-vous de la prière et craignez Dieu ! Il est celui vers Qui vous serez rassemblés ».
6.73. C’est Lui qui a créé les cieux et la terre par la Vérité. Le jour où Il dit : « Sois !, cela est. Sa Parole est Vérité. A Lui reviendra le Royaume le Jour où l’on soufflera dans la trompette. Il connaît le caché et l’apparent. Il est le Sage, Celui qui est instruit de tout.
6.74. [Rappelle-toi le jour où] Abraham dit à son père Azar : « Prendras-tu des idoles pour divinités ? Je te vois, toi et ton peuple, dans un égarement manifeste ».
6.75. Ainsi avons-Nous montré à Abraham la Royauté des cieux et de la terre pour qu’il soit ancré dans la certitude.
6.76. Lorsque la nuit l’enveloppa, il vit l’étoile et dit : « Ceci est mon Seigneur ! » Mais lorsqu’elle eut disparu, il dit : « Je n’aime pas ceux qui disparaissent ».
6.77. Lorsqu’il vit la lune qui se levait, il dit : « Ceci est mon Seigneur ! » Mais lorsqu’elle eut disparu, il dit : « Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai parmi les égarés ».
6.78. Lorsqu’il vit le soleil qui se levait, il dit : « Ceci est mon Seigneur, ceci est plus grand ! » Mais lorsqu’il eut disparu, il dit : « O mon peuple ! Je suis innocent de ce que vous associez à Dieu.
6.79. Je tourne mon visage, en pur croyant, vers Celui qui a créé les cieux et la terre, et je ne suis pas parmi les associateurs ».
6.80. Son peuple entra en discussion avec lui. Il leur dit : « Allez-vous discuter avec moi au sujet de Dieu, alors qu’Il m’a guidé ? Je ne crains rien de ce que vous Lui associez, à moins que mon Seigneur ne veuille m’éprouver. La Science de mon Seigneur s’étend à toute chose. Ne vous souviendrez-vous pas ?
6.81. Comment redouterais-je ce que vous Lui associez, alors que vous ne craignez pas d’associer à Dieu ce pour quoi Il ne vous a délivré aucun mandat ? Lequel donc des deux partis [, vous ou moi,] mérite-t-il le plus d’être en sécurité ? [Dites-le,] si vous savez ! »
6.82. Ceux qui croient et qui ne ternissent pas leur foi par de l’iniquité, ceux-là sont en sécurité et ils sont bien dirigés.
6.83. Tel est Notre argument décisif, celui que Nous avons donné à Abraham contre son peuple. Nous élevons le rang de qui Nous voulons. Certes, ton Seigneur est juste, omniscient.
6.84. Nous lui avons donné Isaac et Jacob. Tous, Nous les avons guidés comme auparavant Nous avions guidé Noé et comme, parmi ses descendants, Nous avons guidé David, Salomon, Job, Joseph, Moïse, Aaron – c’est ainsi que nous récompensons ceux qui font le bien, et
6.85. Zacharie, Jean, Jésus, Elie – tous sont des justes, et
6.86. Ismaël, Elisée, Jonas et Loth. A chacun d’eux Nous avons accordé une grâce préférentielle.
6.87. Il en a été de même pour plusieurs de leurs aïeux, de leurs descendants et de leurs frères, que Nous avons choisis et guidés sur une voie droite.
6.88. Telle est la Guidance de Dieu, par laquelle Il dirige qui Il veut parmi Ses serviteurs. S’ils Lui avaient donné des associés, leurs actions ne leur auraient été d’aucun profit.
6.89. C’est à ceux-là que Nous avons donné le Livre, la sagesse et la prophétie. Si d’aucuns les rejettent, du moins en avons-Nous confié le dépôt à des gens qui ne refusent pas d’y croire.
6.90. Ce sont ceux-là que Dieu a guidés. Oriente-toi donc d’après leur direction. Dis : « Je ne vous demande pour cela aucun salaire ; il ne s’agit que d’un Rappel adressé aux mondes ».
6.91. Ils n’apprécient pas Dieu à Sa juste mesure lorsqu’ils disent : « Dieu n’a jamais rien fait descendre sur un mortel ! » Dis : « Qui donc a révélé le Livre avec lequel Moïse est venu, qui est une Lumière et une Guidance pour les hommes ? Vous le transcrivez sur des parchemins que vous montrez en public, mais vous en cachez une grande partie. Vous avez pourtant appris des choses que ni vous-mêmes, ni vos ancêtres ne connaissiez ». Dis : « Allâh !, puis laisse-les à leurs discussions oiseuses ».
6.92. Ceci est un Livre que Nous avons fait descendre, un Livre béni qui confirme ce qu’il y avait avant lui, afin que tu avertisses la Mère des cités et ceux qui vivent aux alentours. Ceux qui croient à la vie future croient aussi au Livre, et ils sont assidus à leurs prières.
6.93. Qui est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu, ou qui dit : « J’ai reçu une révélation, alors que rien ne lui a été révélé ? Ou celui qui dit : « Je ferai descendre le pareil de ce que Dieu a fait descendre ! » Si tu pouvais voir les iniques lorsqu’ils sont dans les affres de la mort et que les anges, leur tendant les mains, disent : « Laissez échapper vos âmes ! Aujourd’hui vous serez rétribués par le châtiment de l’humiliation, pour avoir dit sur Dieu ce qui est contraire à la vérité et pour vous être, par orgueil, détournés de Ses signes ».
6.94. Vous voici donc venus à Nous, esseulés, comme lorsque Nous vous avons créés la première fois, laissant derrière vous les biens dont Nous vous avions gratifiés. Et Nous ne voyons pas auprès de vous ces intercesseurs que vous prétendiez avoir comme associés. Il y a eu rupture entre vous, et vos prétentions se sont évanouies.
6.95. Certes, c’est Dieu qui fend le grain et le noyau. Il fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant. Tel est Dieu ! Comment donc vous en détourner ?
6.96. Il fend le ciel au point du jour ; Il a assigné à la nuit le repos, et au soleil et à la lune la mesure du temps. C’est là le décret de l’Omnipotent, de l’Omniscient.
6.97. C’est Lui qui a placé pour vous les étoiles afin que vous vous dirigiez d’après elles dans les ténèbres de la terre et de la mer. Nous explicitons les signes pour que les gens puissent savoir.
6.98. C’est Lui qui vous a produits d’un être unique, devenu lieu de séjour et de départ. Nous explicitons les signes pour que les gens puissent entendre raison.
6.99. C’est Lui qui, du ciel, fait descendre l’eau avec laquelle Nous faisons éclore des plantes de toutes espèces. Nous en faisons surgir la pousse verte d’où Nous faisons sortir les grains groupés en épis ; et de la spathe du palmier sortent des régimes de dattes qui pendent à portée de la main. Nous faisons croître des jardins plantés de vignes, d’oliviers et de grenadiers, semblables ou différents les uns des autres. Regardez leurs fruits lorsqu’ils fructifient et qu’ils mûrissent. Certes, il y a là des signes pour ceux qui croient !
6.100. Ils ont donné à Dieu comme associés les djinns, alors que c’est Lui qui les a créés ; et, sans rien savoir, ils Lui imputent faussement des fils et des filles. Gloire à Lui, et qu’Il soit exalté au-dessus de ce qu’ils [Lui] attribuent !
6.101. Créateur des cieux et de la terre, comment aurait-Il un enfant, alors qu’Il n’a pas de compagne, alors qu’Il a créé toute chose et qu’Il connaît toute chose ?
6.102. Tel est Dieu, votre Seigneur. Il n’y a de Dieu que Lui, le Créateur de toute chose. Adorez-le ! Il a la garde de toute chose.
6.103. Les regards ne l’atteignent pas, mais Il saisit les regards. Il est le Subtil, Celui qui est instruit de tout.
6.104. [Dis-leur, ô Muhammad :]  » Des aides à la clairvoyance vous sont déjà parvenues de votre Seigneur. Qui est clairvoyant l’est pour lui-même, et qui est aveugle l’est à son détriment. Et moi, je ne suis pas votre gardien ».
6.105. C’est ainsi que Nous exposons les signes afin qu’ils disent : « Tu as étudié, et afin d’en montrer l’évidence aux gens qui veulent savoir.
6.106. Conforme-toi à ce que ton Seigneur t’a révélé : il n’y a de Dieu que Lui. Eloigne-toi des associateurs.
6.107. Si Dieu l’avait voulu, ils n’auraient pas pris d’associés. Mais Nous n’avons pas fait de toi leur gardien, et tu n’es pas leur garant.
6.108. N’insultez pas ceux qu’ils invoquent en dehors de Dieu, sinon ils insulteraient Dieu par hostilité et par ignorance. C’est ainsi que Nous avons enjolivé aux yeux de chaque communauté ses propres actions. Mais ses membres retourneront ensuite vers leur Seigneur et Il leur fera alors connaître leurs agissements passés.
6.109. Ils ont juré par Dieu en un serment solennel que si un signe leur parvenait, ils y croiraient. Dis : « Les signes ne se trouvent qu’auprès de Dieu ! » Qu’est-ce qui vous donne à penser que si un signe leur parvenait ils n’y croiraient pas ?
6.110. [C’est parce que] Nous détournerons leurs cœurs et leurs yeux, comme la première fois où ils n’ont pas cru aux signes, et Nous les laisserons errer aveuglément dans leur rébellion.
6.111. Même si Nous avions fait descendre vers eux les anges, si les morts leur avaient parlé, si Nous avions rassemblé toutes choses en face d’eux, ils n’auraient cru que si Dieu l’avait voulu. Mais la plupart d’entre eux sont ignorants.
6.112. C’est ainsi que Nous avons suscité pour chaque prophète un ennemi : des hommes et des djinns démoniaques qui s’inspirent les uns aux autres le clinquant de paroles trompeuses. Si ton Seigneur l’avait voulu, ils ne l’auraient pas fait. Laisse-les donc, eux et ce qu’ils concoctent.
6.113. [Nous avons agi ainsi] pour que soient attirés vers de telles choses les cœurs de ceux qui ne croient pas à la vie future, pour qu’ils s’y complaisent et pour qu’ils récoltent ce qu’ils auront gagné.
6.114. Chercherai-je un autre juge que Dieu ? C’est Lui qui fait descendre sur vous le Livre pleinement explicite. Ceux auxquels nous avons donné le Livre savent qu’il a été révélé par ton Seigneur avec la Vérité. Ne soyez donc pas de ceux qui doutent !
6.115. La Parole de ton Seigneur s’est accomplie en toute véracité et justice. Ses paroles ne sauraient être modifiées. Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
6.116. Si tu obéis à la plupart de ceux qui sont sur la terre, ils t’égareront hors du chemin de Dieu. Ils ne suivent que des opinions et ne font que conjecturer.
6.117. Certes, ton Seigneur connaît parfaitement ceux qui s’égarent hors de Son chemin ; et Il connaît parfaitement ceux qui sont bien guidés.
6.118. Mangez ce sur quoi le nom de Dieu a été invoqué, si vous croyez en Ses signes.
6.119. Pourquoi ne mangeriez-vous pas de ce sur quoi le nom de Dieu a été invoqué, alors qu’Il vous a clairement indiqué ce qui vous est interdit, sauf en cas de contrainte ? Beaucoup d’hommes sont égarés par leurs propres passions et leur ignorance. Certes, ton Seigneur connaît parfaitement les transgresseurs.
6.120. Evitez le péché, apparent ou caché. Ceux qui commettent le péché seront certainement rétribués pour leur conduite passée.
6.121. Ne mangez pas de ce sur quoi le nom de Dieu n’a pas été invoqué, car ce serait une perversion. Les démons inspirent à leurs suppôts d’entrer en discussion avec vous. Si vous leur obéissiez, vous deviendrez des associateurs.
6.122. Celui qui était mort, que Nous avons ressuscité et à qui Nous avons donné une lumière avec laquelle il marche parmi les hommes est-il semblable à celui qui se trouve dans les ténèbres d’où il ne sortira jamais ? C’est ainsi que les actions des mécréants ont été enjolivées à leurs yeux.
6.123. Dans chaque cité, Nous avons placé des grands criminels pour qu’ils ourdissent des complots ; mais ils ne complotent que contre eux-mêmes, sans s’en rendre compte.
6.124. Lorsqu’un signe leur parvient, ils disent : « Nous ne croirons pas tant que nous n’aurons pas reçu la même chose que ce qui a été donné aux envoyés de Dieu ». Mais Dieu sait le mieux où placer son message. Une humiliation venant de Dieu et un terrible châtiment frapperont les coupables à cause de leurs machinations.
6.125. Celui que Dieu veut guider, Il ouvre son cœur à la soumission (al-islâm). Et celui qu’Il veut égarer, Il lui resserre et oppresse la poitrine comme à quelqu’un qui voudrait grimper au ciel. Dieu jette ainsi l’opprobre sur les mécréants.
6.126. Telle est la voie de ton Seigneur, toute de droiture. Désormais, Nous avons explicité les signes pour que les gens réfléchissent.
6.127. Pour eux est une demeure de paix auprès de leur Seigneur. Et Il est leur protecteur compte tenu de leurs actions passées.
6.128. Le Jour où Il les rassemblera tous [Il dira] : « O Assemblée des djinns ! Vous avez abusé des humains ! » Leurs suppôts parmi les humains répondront : « Notre Seigneur ! Nous avons tiré les uns des autres un mutuel profit, et nous avons atteint le terme que Tu nous as fixé ». Dieu dira : « Le Feu est votre demeure ! Vous y demeurerez à jamais, à moins qu’à Dieu ne plaise ! » Certes, ton Seigneur est juste, omniscient.
6.129. C’est ainsi que Nous plaçons certains iniques sous l’autorité d’autres iniques pour les payer de ce qu’ils ont commis.
6.130. » O assemblée des djinns et des hommes ! Des envoyés pris parmi vous ne sont-ils pas venus à vous en vous exposant Mes signes et en vous avertissant de la rencontre avec votre Jour que voici ? ». Ils diront : « Nous nous portons témoins contre nous-mêmes ». La vie de ce monde les a séduits, et ils témoigneront contre eux-mêmes qu’ils étaient mécréants.
6.131. Ainsi en est-il car ton Seigneur ne saurait détruire injustement des cités dont les habitants n’ont pas été avertis.
6.132. Pour tous les hommes, il existe des degrés qui sont fonction de leurs œuvres. Ton Seigneur n’est pas indifférent à ce qu’ils font.
6.133. Ton Seigneur est le Riche, Maître de la Miséricorde. S’Il le veut, Il peut vous faire disparaître et vous remplacer par ce qu’Il voudra, tout comme Il vous a fait naître de la descendance d’un autre peuple.
6.134. Ce qui vous a été promis arrivera certainement, et vous ne pouvez y faire obstacle.
6.135. Dis : « O mon peuple ! Agissez selon votre capacité, moi aussi j’agirai. Ainsi saurez-vous à qui échoit la meilleure demeure dans l’Au-delà. Il est certain que les iniques ne prospèreront pas. »
6.136. Ils assignent à Dieu une part de la récolte et du bétail qu’il a Lui-même produits en abondance et disent : « Ceci est pour Dieu – c’est du moins ce qu’ils prétendent, et ceci est pour nos associés ». Mais la part destinée à leurs associés ne parvient pas à Dieu, alors que la part destinée à Dieu parvient à leurs associés. Combien leur jugement est détestable !
6.137. De la même façon, les divinités de nombreux associateurs leur ont fait croire qu’il était bon d’immoler leurs enfants. C’était pour les faire périr eux-mêmes et pour couvrir leur religion d’obscurité. Si Dieu l’avait voulu, ils ne l’auraient pas fait. Laisse-les donc, eux et ce qu’ils inventent.
6.138. Ils disent : « Voici des bêtes et une récolte qui sont frappés d’interdit : nul ne doit en manger sans que nous le voulions ». C’est là ce qu’ils prétendent. Pour eux, il y a des animaux qu’il est interdit d’utiliser comme bêtes de somme et des animaux sur lesquels le nom de Dieu ne peut être prononcé. Ce sont là des inventions concoctées contre Dieu. Un jour, Il les rétribuera pour ce qu’ils ont inventé.
6.139. Ils disent : « Ce qui se trouve dans le ventre de ces bestiaux est licite pour nos mâles et interdit à nos épouses ». Mais s’il s’agit d’une bête mort-née, tous en ont leur part. Dieu les rétribuera pour une telle distinction. Il est sage, omniscient.
6.140. Ils sont perdus ceux qui, dans leur sottise et leur ignorance, ont tué leurs propres enfants et qui, par un artifice concocté contre Dieu, ont déclaré illicite la nourriture que Dieu leur a dispensée. Ils se sont égarés et n’ont pas été guidés.
6.141. C’est Lui qui fait pousser des jardins disposés en treilles ou autrement, des palmiers et des céréales aux saveurs variées, des oliviers et des grenadiers d’espèce semblable ou dissemblable. Mangez de leurs fruits, quand ils fructifient, et payez-en les droits le jour de la récolte. Ne commettez pas de gaspillage. Dieu, certes, n’aime pas les gaspilleurs.
6.142. Certains de vos bestiaux sont des bêtes de somme, d’autres vous procurent de la viande. Mangez de ce que Dieu vous a dispensé, et ne suivez pas les foulées de Satan. Il est certes pour vous un ennemi déclaré.
6.143. Dieu ayant créé huit têtes de bétail réparties en deux couples d’ovins et deux couples de caprins, demande-leur : « Dieu a-t-Il déclaré illicites les deux mâles ou les deux femelles, ou bien ce que contiennent les entrailles des deux femelles ? Renseignez-moi en toute connaissance de cause, si vous êtes véridiques ».
6.144. Dieu a aussi créé deux couples de camélidés et deux couples de bovins. Demande-leur : « Dieu a-t-Il déclaré illicites les deux mâles ou les deux femelles, ou bien ce que contiennent les entrailles des deux femelles ? Etiez-vous présents lorsque Dieu vous a ordonné cela ? » Qui donc est plus inique que celui qui, sans rien connaître, forge un mensonge contre Dieu pour égarer les hommes ? Certes, Dieu ne dirige pas les iniques.
6.145. Dis : « Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé aucune interdiction concernant la nourriture, à part la bête morte, le sang répandu et la viande de porc – car ce sont des souillures – et ce qui, par perversion, a été sacrifié à un autre que Dieu. Quant à celui qui serait contraint d’en consommer, sans que ce soit par esprit de rébellion ou de transgression, ton Seigneur est pardonneur, clément.
6.146. A ceux qui pratiquent le Judaïsme, Nous avons interdit toute bête à ongles. Nous leur avons interdit la graisse des bovins et des ovins, à l’exception de celle de leur dos, de leurs entrailles et de celle qui est mêlée aux os. Nous les avons ainsi rétribués pour leur rébellion. Certes, Nous sommes véridiques !
6.147. S’ils t’accusent de mensonge, dis-leur : Votre Seigneur possède une vaste miséricorde, mais Sa rigueur ne sera pas détournée du peuple des coupables ».
6.148. Les associateurs diront : « Si Dieu l’avait voulu, ni nous ni nos pères n’aurions associé [quoi que ce soit à Dieu], et nous n’aurions déclaré aucun interdit ». Ainsi criaient déjà au mensonge leurs prédécesseurs, jusqu’au moment où ils ont goûté Notre rigueur. Dis- leur : « Avez-vous quelque science à nous exhiber ? Vous ne suivez que des opinions, et vous ne faites que conjecturer ! »
6.149. Dis : « A Dieu appartient l’argument décisif. S’Il l’avait voulu, Il vous aurait tous guidés ».
6.150. Dis : « Venez avec vos témoins, ceux qui attestent que Dieu a interdit ces choses ! » S’ils l’attestent, n’atteste pas avec eux. Ne te conforme pas aux vains désirs de ceux qui renient Nos signes et de ceux qui ne croient pas à la vie future tout en attribuant des émules à leur Seigneur.
6.151. Dis : « Venez ! Je vous répéterai ce dont votre Seigneur vous a fait un devoir sacré : ne Lui associez rien ; traitez vos pères et mères avec bonté ; ne tuez pas vos enfants à cause de l’indigence : Nous assurerons votre subsistance ainsi que la leur ; éloignez-vous des turpitudes, qu’elles soient apparentes ou cachées ; ne tuez personne, car Dieu a rendu sacrée la personne, sauf dans l’exercice d’un droit légitime ».Voilà ce que Dieu vous prescrit. Peut-être raisonnerez-vous !
6.152. Ne touchez pas au bien de l’orphelin, sauf pour le faire fructifier, jusqu’à ce qu’il ait atteint la puberté. Donnez la bonne mesure et le poids juste. – Nous n’imposons à une âme que ce qu’elle peut supporter. – Quand vous adressez la parole à quelqu’un, fût-ce un proche parent, faites-le avec justesse. Soyez fidèles au pacte de Dieu. C’est là ce qu’Il vous recommande. Peut-être réfléchirez-vous !
6.153. Telle est Ma voie. Elle est droite ; suivez-la donc ! Et ne suivez pas d’autres chemins, de ceux qui vous disperseraient hors du chemin de Dieu. Voilà ce qu’Il vous recommande. Peut-être Le craindrez-vous !
6.154. Nous avons ensuite donné le Livre à Moïse. Il répond au besoin de l’homme de bien, il fournit une explication pour toute chose et il apporte une guidance et une miséricorde. Peut-être croiront-ils à la rencontre de leur Seigneur…
6.155. Et voici un Livre béni que Nous avons fait descendre : suivez-le donc et craignez Dieu ! Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde…
6.156. Vous ne direz pas : « Seuls deux peuples avant nous ont reçu le Livre et nous en avons ignoré les enseignements ».
6.157. Vous ne direz pas non plus : « Si c’était sur nous que le Livre était descendu, nous aurions été mieux dirigés qu’eux ». Une preuve évidente, qui est une direction et une miséricorde, vous est maintenant parvenue de votre Seigneur. Qui donc est plus inique que celui qui nie les signes de Dieu et qui s’en détourne ? Nous rétribuerons ceux qui se détournent de Nos signes par un dur châtiment.
6.158. Attendent-ils seulement que les anges viennent à eux, ou que vienne ton Seigneur, ou que vienne quelque signe de ton Seigneur ? Le jour où viendra un signe de ton Seigneur, la foi ne sera d’aucune utilité à l’être qui n’aura pas cru auparavant ou qui, tout en ayant la foi, n’aura accompli aucun bien. Dis : « Attendez ! Nous aussi, nous attendrons ! ».
6.159. Ceux qui ont scindé leur religion et qui ont formé des sectes, tu n’as rien de commun avec eux. Leur affaire ressortit à Dieu. Plus tard, Il les avisera de ce qu’ils ont fait.
6.160. Celui qui se présentera avec une bonne action en recevra dix fois l’équivalent, tandis que celui qui se présentera avec une mauvaise action ne sera rétribué que par son équivalent. Personne ne sera lésé.
6.161. Dis : « Certes, Mon Seigneur m’a dirigé sur une voie droite, une religion immuable, la religion d’Abraham, un pur croyant (hanîf), qui ne fut pas un associateur ».
6.162. Dis : « Oui, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, le Seigneur des mondes ;
6.163. Il n’a pas d’associé ! C’est cela qui m’a été ordonné, et je suis le premier de ceux qui se sont soumis (muslimûn) ».
6.164. Dis : « Chercherai-je comme Seigneur un autre que Dieu alors qu’Il est le Seigneur de toute chose ? » Chaque âme n’est responsable que de ce qui lui incombe. Aucune n’est chargée de porter le fardeau d’une autre. Ensuite, vous ferez retour vers votre Seigneur et Il vous instruira sur l’objet de vos différends.
6.165. C’est Lui qui a fait de vous Ses lieutenants sur la terre. Il a élevé certains d’entre vous de plusieurs degrés au-dessus des autres pour vous éprouver dans ce qu’Il vous a donné. Certes, ton Seigneur est prompt au châtiment, et Il est pardonneur, clément.

Notes

* v.2 : selon les commentateurs, le premier “terme” (ajall) est celui de la mort, le second celui de la Résurrection et du Jugement dernier.
* v.52 : il s’agit des plus pauvres parmi les premiers disciples de Muhammad que les riches méprisent, prenant prétexte de leur infériorité sociale pour ne pas s’asseoir avec eux lorsque le Prophète fait sa prédication.
* v.73 : bi’l-Haqq, “par la puissance du Vrai” (opposé au bâtil, le faux, l’erreur). Le Vrai, la Vérité (al-Haqq) est un Nom divin et un attribut (sifa) qui, à la différence d’autres sifât, n’appartient qu’à Dieu et ne peut s’appliquer à la créature (al-khalq). * al-ghaybu wa’l-shahâda ; sur ces deux termes, cf. s.2, v.3.
* v.75 : malakût, traduit ici par “Royauté” exprime l’idée de la Souveraineté qu’exerce sur le “Royaume” (mulk) des cieux et de la terre le Dieu Tout-Puissant, Allâh, qui l’a créé. Les versets qui suivent montrent comment Abraham acquiert lui-même la certitude de cette vérité.
* v.96 : taqdîr ; la norme établie par le Tout-Puissant (al-Qâdir) pour régler la marche du monde.
* v.98 : ce verset très concis se prête à diverses interprétations. L’ “être” ou “âme unique” (nafsun wâhida) dont est issue l’espèce humaine, l’Adam primordial, porte en lui une polarité qu’expriment les termes mustaqarr et mustawda‘ mis en apposition. Tous deux ont un sens anatomique, le premier désignant “le ventre de la mère” et le second “les lombes du père”, ce qui évoque l’image d’un réceptacle féminin fécondé par l’organe masculin. Est aussi suggérée une complémentarité entre le repos dans la vie terrestre (“lieu de séjour”, horizontalité) et une quête dirigée vers le Ciel (“lieu de départ”, verticalité).
* v.105 : allusion au fait que certains accusaient Muhammad de ne faire que répéter des enseignements consignés dans les anciennes Ecritures.

Sourate 7 : Al-A’râf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
7.1. Alif. Lâm. Mîm. Câd.
7.2. Un Livre t’a été révélé – que ton cœur n’en conçoive pas d’angoisse ! – afin que, par lui, tu avertisses les hommes et qu’il soit un Rappel pour les croyants.
7.3. Suivez ce qui est descendu sur vous de la part de votre Seigneur et ne suivez pas d’autre maître que Lui. Comme vous réfléchissez peu !
7.4. Que de cités Nous avons détruites ! Notre rigueur s’est abattue sur elles durant leur repos nocturne ou celui de la sieste.
7.5. Leur seule imploration, lorsque Notre rigueur s’est abattue sur elles, a été : « Certes, nous avons été iniques ! »
7.6. Nous interrogerons ceux à qui des envoyés ont été dépêchés et Nous interrogerons aussi les envoyés.
7.7. Nous leur relaterons leur chronique en toute connaissance, car Nous n’étions pas absent.
7.8. Ce jour-là, la pesée se fera selon la Vérité. Ceux dont les œuvres seront lourdes, ceux-là seront les bienheureux.
7.9. Mais ceux dont les œuvres seront légères, ceux-là auront causé eux-mêmes leur propre perte parce qu’ils auront méprisé Nos signes.
7.10. Nous vous avons établis sur la terre et Nous vous y avons procuré des moyens de vivre. Comme vous êtes peu reconnaissants !
7.11. Oui, Nous vous avons créés, puis Nous vous avons façonnés. Puis Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » Ils se sont prosternés, à l’exception d’Iblis qui, lui, ne s’est pas prosterné.
7.12. Dieu dit : « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner lorsque Je te l’ai ordonné ? » Il répondit : « Je suis meilleur que lui. Tu m’as créé de feu, et lui Tu l’as créé d’argile ».
7.13. Dieu dit : « Descends d’ici ! Tu n’as pas à t’enfler d’orgueil en ce lieu. Sors donc, car tu fais partie des destitués ! »
7.14. Il dit : « Accorde-moi un délai jusqu’au jour où ils seront ressuscités ».
7.15. Dieu dit : « Oui, ce délai t’est accordé ».
7.16. Il dit : « Puisque Tu m’as égaré, je leur obstruerai Ta voie droite,
7.17. puis je les harcèlerai, par-devant et par-derrière, sur leur droite et sur leur gauche. Et Tu ne trouveras, chez la plupart d’entre eux, aucune reconnaissance ».
7.18. Dieu dit : « Sors d’ici, méprisé, rejeté ! Ceux d’entre eux qui te suivront, J’en remplirai la Géhenne avec vous tous ».
7.19. » O Adam ! Habite le Jardin, toi avec ton épouse. Mangez de ses fruits partout où vous voudrez ; mais n’approchez pas de l’arbre que voici, sinon vous compteriez parmi les iniques ».
7.20. Alors, Satan leur chuchota qu’il leur ferait voir ce qui leur avait été caché de leur nudité. Il dit : « Votre Seigneur ne vous a interdit l’approche de cet arbre que pour vous empêcher de devenir des anges ou d’être immortels ».
7.21. Il leur jura : « Je suis, pour vous, un conseiller sincère ».
7.22. C’est ainsi qu’il les fit chuter par tromperie. Lorsqu’ils eurent goûté aux fruits de l’arbre, leur nudité leur apparut et ils se mirent à la couvrir de feuilles du Jardin. Leur Seigneur les appela : « Ne vous avais-je pas défendu cet arbre ? Ne vous avais-je pas dit que Satan est pour vous un ennemi déclaré ? »
7.23. Ils dirent : « Notre Seigneur ! Nous nous sommes fait tort à nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas, si Tu ne nous fais pas miséricorde, nous serons certainement perdus ».
7.24. Dieu dit : « Descendez ! Vous serez ennemis les uns des autres et vous aurez sur la terre un séjour et une jouissance temporaires ».
7.25. Il dit encore : « Vous y vivrez, vous y mourrez et on vous en fera sortir ».
7.26. O fils d’Adam ! Nous vous avons appris à confectionner des vêtements qui cachent votre nudité, ainsi que des parures ; mais le vêtement de la piété, celui-là est meilleur ! Ce sont là des signes de Dieu. Peut-être vont-ils réfléchir…
7.27. O fils d’Adam ! Que Satan ne vous suborne pas comme il a fait sortir vos parents du Jardin, les dépouillant de leur vêtement [originel] pour leur faire voir leur nudité. Certes, lui et ses suppôts vous voient d’où vous ne les voyez pas. Nous avons fait des démons les intimes de ceux qui ne croient pas.
7.28. Quand ceux-ci commettent une turpitude, ils disent : « Nous avons trouvé que nos pères la pratiquaient, et Dieu nous l’a ordonnée ». Dis : « Dieu n’ordonne pas la turpitude. Allez-vous dire de Dieu ce que vous ne savez pas ? »
7.29. Dis [ô Muhammad] : « Mon Seigneur a ordonné l’équité. Levez vos visages vers Lui en tout lieu de prière. Implorez-Le en Lui rendant un culte sincère. De même qu’Il vous a donné l’existence, de même vous retournerez à Lui ».
7.30. Il dirige certains alors que d’autres encourent l’égarement. Ils ont pris les démons pour intimes plutôt que Dieu, et ils se croient bien dirigés.
7.31. O fils d’Adam ! Portez vos beaux vêtements en tout lieu de prière. Mangez et buvez, mais ne commettez pas d’excès. Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès.
7.32. Dis : « Qui donc a déclaré illicites les parures que Dieu a produites pour Ses serviteurs, et les bonnes nourritures qu’Il a dispensées ? » Dis : « Ces choses sont destinées aux croyants : ils en ont la jouissance durant la vie de ce monde et l’apanage au Jour de la Résurrection ». C’est ainsi que Nous exposons clairement les signes pour que les gens puissent savoir.
7.33. Dis : « Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes, qu’elles soient apparentes ou cachées, le péché et la violence injuste, comme Il vous a interdit d’associer à Dieu ce pour quoi Lui-même n’a conféré aucun pouvoir, et de dire contre Dieu ce que vous ne savez pas ».
7.34. Pour chaque communauté est fixé un terme. Lorsque son terme arrive, elle ne peut ni le retarder, ni l’avancer d’une heure.
7.35. O fils d’Adam ! Lorsque des envoyés pris parmi vous se présentent en vous exposant Mes signes, ceux qui craignent Dieu et qui s’amendent n’éprouvent pas de peur et ils ne sont pas affligés.
7.36. Quant à ceux qui rejettent Nos signes et s’en détournent par orgueil, ceux-là seront les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais.
7.37. Qui donc est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu, ou celui qui rejette Ses signes ? Ceux-là recevront la part qui leur est réservée dans le Livre [du Destin] jusqu’au moment où Nos émissaires viendront leur ôter la vie en disant : « Où donc sont ceux que vous imploriez en dehors de Dieu ? ». Ils répondront : « Ils nous ont abandonnés, témoignant ainsi contre eux-mêmes qu’ils étaient mécréants.
7.38. Dieu dira : « Pénétrez dans le Feu auprès des communautés de djinns et d’hommes qui vous ont précédés ». Chaque fois qu’une communauté y pénètrera, elle maudira sa sœur jusqu’au moment où elles y seront toutes rassemblées, et où la dernière arrivée dira de la première : « Notre Seigneur ! Voilà ceux qui nous ont égarés ; inflige-leur donc un double châtiment du Feu ! ». Dieu dira : « Chacun reçoit le double, mais vous n’en savez rien ».
7.39. La première dira à la dernière : « Vous n’avez aucun avantage sur nous ; goûtez donc le châtiment pour ce que vous vous êtes acquis ».
7.40. Certes, ceux qui auront renié Nos signes et s’en seront détournés par orgueil, les portes du ciel ne s’ouvriront pas pour eux, et ils n’entreront pas au Paradis tant que le chameau ne passera pas par le chas de l’aiguille. C’est ainsi que Nous rétribuons les coupables.
7.41. La Géhenne leur servira de lit et des couvertures brûlantes les recouvriront. C’est ainsi que Nous rétribuons les iniques.
7.42. A aucun de ceux qui croient et font des œuvres pies, Nous n’imposons plus que ce qu’il peut supporter : ceux-là sont les hôtes du Paradis où ils demeureront à jamais.
7.43. Nous aurons enlevé de leurs poitrines tout ressentiment. Les fleuves couleront sous leurs pieds. Ils diront : « Louange à Dieu qui nous a conduits à cela. Nous n’aurions pas été guidés si Dieu ne nous avait pas guidés. Les envoyés de notre Seigneur sont venus avec la Vérité ». On les appellera : « Voici le Jardin qui vous a été donné en héritage pour ce que vous avez fait ! ».
7.44. Les hôtes du Paradis interpelleront les hôtes du Feu : « Nous avons trouvé vrai ce que notre Seigneur nous avait promis ; et vous, avez-vous trouvé vrai ce que votre Seigneur vous avait promis ? »  » Oui ! diront-ils ». L’un d’entre eux, un crieur, proclamera alors : « Que la malédiction de Dieu soit sur les iniques,
7.45. ceux qui détournent les hommes du chemin de Dieu et le voudraient tortueux, et qui nient l’existence de la vie future ! »
7.46. Entre les deux groupes est tendu un voile, et au sommet de A’râf se tiennent des hommes qui reconnaissent chacun à sa marque distinctive. Ils appellent les hôtes du Paradis : « Salut sur vous !, mais ils n’y pénètrent pas, malgré leur désir.
7.47. Et lorsque leurs regards se portent sur les hôtes du Feu, ils s’écrient : « Notre Seigneur, ne nous place pas avec les iniques ! »
7.48. Du haut de A’râf, ils interpellent aussi ceux qu’ils reconnaissent à leurs marques : « Ce que vous avez accumulé et ce dont vous vous enorgueillissiez ne vous a été d’aucun profit,
7.49. et ces autres gens ne sont-ils pas ceux dont vous juriez que Dieu ne leur ferait pas miséricorde ? [O vous, les élus,] entrez dans le Jardin : vous n’éprouverez pas de peur et vous ne serez pas affligés ! »
7.50. Les hôtes du Feu crieront alors aux hôtes du Paradis : « Répandez sur nous de l’eau, ou quelque chose de ce que Dieu vous a dispensé ». La réponse sera : « Dieu a interdit ces deux choses aux mécréants,
7.51. ceux qui ont pris leur religion pour un divertissement et un jeu et que la vie de ce monde a séduits. Nous les oublions en ce jour, comme eux-mêmes ont oublié leur rencontre de ce jour, et parce qu’ils ont rejeté Nos signes. »
7.52. Nous sommes pourtant venu à eux avec un Livre que Nous avons explicité sciemment afin qu’il soit une guidance et une miséricorde pour ceux qui croient.
7.53. Attendent-ils uniquement que s’accomplisse ce qu’il contient ? Le Jour où son contenu s’accomplira, ceux qui n’en avaient fait aucun cas auparavant diront : « Les envoyés de notre Seigneur étaient bien venus nous apporter la Vérité. Y a-t-il pour nous des intercesseurs qui intercéderont en notre faveur ? Ou bien pourrons-nous revenir sur la terre et agir autrement que nous l’avons fait ? ». Ils se sont perdus eux-mêmes et ce qu’ils avaient inventé les a abandonnés.
7.54. Certes, Votre Seigneur est Dieu (Allâh), qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis s’est établi sur le Trône. Il couvre le jour avec la nuit, en rapide succession. Le soleil, la lune et les étoiles sont soumis à Son commandement. Assurément, c’est à Lui qu’appartiennent la création et le Commandement. Béni soit Dieu, le Maître des mondes !
7.55. Implorez votre Seigneur, humblement et en secret. Certes, Il n’aime pas les insoumis.
7.56. Ne semez pas la corruption sur la terre après qu’elle a été amendée. Implorez-Le avec crainte et désir ardent. La miséricorde de Dieu est proche de ceux qui agissent bien.
7.57. C’est Lui qui envoie les vents annonciateurs de Sa Miséricorde. Ainsi, lorsqu’ils portent un nuage bien chargé, Nous le poussons vers une terre morte et Nous en faisons descendre l’eau par laquelle Nous faisons surgir toutes sortes de fruits. De la même façon Nous faisons ressurgir les morts. Peut-être allez-vous réfléchir…
7.58. Sur la bonne terre, les plantes poussent avec vigueur avec la permission de son Seigneur, tandis que la mauvaise terre ne donne que des plantes chétives. Nous explicitons ainsi les signes pour que les gens se montrent reconnaissants.
7.59. Nous avons envoyé Noé à son peuple. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pas, pour vous, d’autre dieu que Lui. Certes, je crains pour vous le châtiment d’un Jour terrible ».
7.60. Les notables de son peuple dirent : « Nous te voyons dans un égarement manifeste ».
7.61. Il dit : « O mon peuple ! Je ne suis pas égaré, mais je suis un envoyé du Seigneur des mondes !
7.62. Je vous communique les messages de mon Seigneur, je vous conseille avec sincérité et je sais, venant de Dieu, ce que vous ne savez pas.
7.63. Vous étonnez-vous qu’un Rappel vous parvienne de votre Seigneur par la voie de l’un d’entre vous, dépêché pour vous avertir, pour vous appeler à craindre Dieu et pour qu’il puisse vous être fait miséricorde ? »
7.64. Mais ils le traitèrent de menteur. Nous le sauvâmes alors, lui et les siens, dans l’arche, et Nous noyâmes ceux qui rejetaient Nos signes. C’était vraiment un peuple aveugle !
7.65. Aux ‘Ad, Nous avons envoyé leur frère Houd. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pas, pour vous, d’autre dieu que Lui. Ne Le craignez-vous pas ? »
7.66. Les notables de son peuple qui mécroyaient dirent : « Nous te voyons plongé dans la folie et nous pensons même que tu es un menteur ! »
7.67. Il dit : « O mon peuple ! Je ne suis pas atteint de folie, mais je suis un envoyé du Seigneur des mondes.
7.68. Je vous communique les messages de mon Seigneur et je suis, pour vous, un conseiller digne de confiance.
7.69. Vous étonnez-vous qu’un Rappel vous parvienne de votre Seigneur par la voie de l’un d’entre vous, dépêché pour vous avertir ? Souvenez-vous que votre Seigneur a fait de vous les successeurs du peuple de Noé et qu’il a favorisé votre expansion dans le monde. Souvenez-vous des bienfaits de Dieu ; peut-être serez-vous heureux… »
7.70. Ils dirent : « Es-tu venu à nous pour que nous adorions Allâh, lui seul, et que nous délaissions ce que nos pères adoraient ? Apporte-nous donc ce dont tu nous menaces, si tu es véridique ? »
7.71. Houd dit : « L’opprobre et la colère de votre Seigneur sont tombés sur vous ! Allez-vous disputer avec moi au sujet des noms que vous et vos pères avez donnés à des divinités à qui Dieu n’a accordé aucun pouvoir ? Attendez donc ! Moi, je resterai en attente avec vous ! »
7.72. Nous l’avons sauvé, lui et les siens, par un effet de Notre Miséricorde, et Nous avons fait périr jusqu’au dernier ceux qui niaient Nos signes et n’étaient pas croyants.
7.73. Aux Thamoud, Nous avons envoyé leur frère Câlih. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pas, pour vous, d’autre dieu que Lui. Une preuve patente vous est déjà venue de votre Seigneur : voici la chamelle de Dieu, qui est un signe pour vous. Laissez la manger sur la terre de Dieu ; ne lui faites aucun mal, sinon un châtiment douloureux vous saisira ».
7.74. Souvenez-vous qu’Il a fait de vous les successeurs des ‘Ad et qu’Il vous a solidement établis sur la terre. Dans ses plaines vous aménagez des palais et dans les montagnes vous creusez des maisons. Souvenez-vous donc des bienfaits de Dieu et ne semez pas le mal sur la terre en fauteurs de désordre.
7.75. Les notables de son peuple qui étaient enflés d’orgueil dirent à ceux qui leur semblaient faibles et qui étaient devenus croyants : « Savez-vous si Câlih est un envoyé de son Seigneur ? » Ils répondirent : « Certes, nous croyons en ce qui a été envoyé avec lui ! »
7.76. Les orgueilleux reprirent : « Ce à quoi vous croyez, nous le rejetons ! »
7.77. Ils tranchèrent les jarrets de la chamelle, en rébellion contre l’ordre de leur Seigneur, et dirent : « O Câlih ! Fais venir sur nous ce dont tu nous a menacés si tu es vraiment un envoyé ».
7.78. Le cataclysme s’abattit sur eux, et le matin suivant les trouva gisant dans leurs demeures.
7.79. Alors Câlih se détourna d’eux en disant : « O mon peuple ! Je vous ai délivré le message de mon Seigneur et je vous ai bien conseillés ; mais vous n’aimez pas les bons conseillers ».
7.80. Et Loth, qui s’est adressé à son peuple en ces termes : « Etes-vous en train de commettre une turpitude qu’avant vous personne au monde n’a jamais commise ?
7.81. Vous vous approchez des hommes de préférence aux femmes pour assouvir votre désir charnel. Vous êtes un peuple dévoyé. »
7.82. Pour toute réponse, son peuple déclara : « Chassez-les de votre cité ; ce sont des gens qui affectent la pureté ».
7.83. Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, à l’exception de sa femme, qui resta parmi les attardés.
7.84. Nous fîmes pleuvoir sur ceux-ci une pluie [de pierres]. Vois quelle a été la fin des coupables !
7.85. Aux gens de Madian, nous avons envoyé leur frère Chu’aïb. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pas, pour vous, d’autre dieu que Lui. Une preuve patente vous est déjà parvenue de votre Seigneur. Donnez bonne mesure et bon poids. Ne causez pas de tort aux hommes dans leurs biens. Ne semez pas la corruption sur la terre après qu’elle aura été amendée. Ce sera un bien pour vous si vous êtes croyants.
7.86. Ne restez pas au guet sur tous les sentiers pour menacer et détourner du chemin de Dieu ceux qui croient en Lui en cherchant à rendre cette voie tortueuse. Souvenez-vous, lorsque vous étiez peu nombreux et qu’Il vous a multipliés. Et voyez quelle a été la fin des fauteurs de désordre !
7.87. Si une partie d’entre vous croit au Message avec lequel j’ai été envoyé, et si une autre partie ne croit pas, alors patientez jusqu’à ce que Dieu juge entre nous, car Il est le meilleur des juges ».
7.88. Ceux des notables de son peuple qui étaient orgueilleux dirent : « Nous te chasserons de notre cité, ô Chu’aïb, toi et ceux qui ont cru avec toi, à moins que vous ne reveniez à notre religion ». Il dit : « Eh quoi, même si nous la détestons ?
7.89. Ce serait forger un mensonge contre Dieu que de revenir à votre religion après que Dieu nous en a délivrés. Il ne nous appartient pas d’y revenir à moins que Dieu, notre Seigneur, le veuille. La Science de notre Seigneur s’étend à toute chose. Nous nous en remettons à Dieu. Notre Seigneur ! Prononce entre nous et notre peuple une sentence véridique, car Tu es le meilleur des arbitres ! »
7.90. Ceux des notables de son peuple qui mécroyaient dirent : « Si vous suivez Chu’aïb, vous serez certainement perdants ! »
7.91. Le cataclysme s’abattit alors sur eux, et le matin suivant les trouva gisant dans leurs demeures.
7.92. Ceux qui avaient traité Chu’aïb de menteur disparurent comme s’ils n’avaient jamais habité en ces lieux. Ceux qui avaient traité Chu´aïb de menteur, ce furent eux les perdants.
7.93. Chu’aïb se détourna d’eux en disant : « O mon peuple ! Je vous ai fait parvenir les messages de mon Seigneur et j’ai été pour vous de bon conseil ! Comment me chagrinerais-je pour un peuple mécréant ? »
7.94. Nous n’avons envoyé aucun prophète dans une cité sans frapper ses habitants de malheur et de calamité afin que, peut-être, ils s’humilient.
7.95. Ensuite, Nous avons remplacé le malheur par un bienfait, au point qu’ils ont tout oublié et se sont écriés : « Déjà nos pères avaient éprouvé la calamité et le bonheur ». Alors, Nous les avons saisis brusquement, à l’improviste.
7.96. Si les habitants de cette cité avaient cru et s’ils avaient craint Dieu, Nous leur aurions ouvert les bénédictions du ciel et de la terre ; mais ils ont crié au mensonge et Nous nous sommes saisis d’eux à cause de leurs œuvres.
7.97. Les habitants de cette cité croyaient-ils que Notre rigueur ne les atteindrait pas nuitamment pendant qu’ils dormiraient ?
7.98. Ou encore, les habitants de cette cité croyaient-ils que Notre rigueur ne les atteindrait pas le matin, pendant qu’ils joueraient ?
7.99. Se croyaient-ils à l’abri du stratagème de Dieu ? Seuls les perdants se croient à l’abri du stratagème de Dieu.
7.100. N’est-il pas démontré à ceux qui héritent de la terre après ses anciens occupants que si Nous le voulions, Nous les frapperions à cause de leurs péchés ? Nous mettrions un sceau sur leurs cœurs et ils n’entendraient plus.
7.101. Telles sont les cités dont Nous te relatons les chroniques. Leurs envoyés venaient à leurs habitants avec des preuves évidentes, mais ils ne pouvaient pas croire en ce qu’ils avaient auparavant taxé de mensonges. C’est ainsi que Dieu met un sceau sur le cœur des mécréants.
7.102. Nous n’avons trouvé chez la plupart d’entre eux aucune fidélité à l’alliance, mais Nous les avons trouvés en majorité pervers.
7.103. Par la suite, Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes à Pharaon et ses notables, mais ils se sont montrés méprisants à l’égard de ces signes. Vois quelle a été la fin des corrupteurs !
7.104. Moïse dit : « O Pharaon ! Assurément, je suis un envoyé du Seigneur des mondes.
7.105. En toute justice, je ne dirai sur Dieu que la Vérité. Je suis venu vers vous avec une preuve manifeste émanant de votre Seigneur. Renvoie donc avec moi les fils d’Israël ! »
7.106. Pharaon dit : « Si tu es venu avec un signe, fais-le voir si tu es véridique ».
7.107. Moïse jeta son bâton, et le voici devenu un vrai serpent.
7.108. Puis il retira la main de son giron et elle apparut blanche aux yeux des spectateurs.
7.109. Les notables du peuple de Pharaon s’écrièrent : « Celui-ci est un savant magicien.
7.110. Il veut vous chasser de votre pays. Qu’allez-vous décider ? »
7.111. Ils dirent [à Pharaon] : « Retiens-le, lui et son frère, et envoie dans les cités des émissaires qui rassembleront
7.112. tous les savants magiciens et te les amèneront ».
7.113. Les magiciens se rendirent auprès de Pharaon et dirent : « Nous recevrons bien une récompense si nous sommes vainqueurs ? »
7.114. Il dit : « Oui, et vous ferez alors partie de mon entourage ».
7.115. Ils dirent : « O Moïse ! Est-ce toi qui vas jeter ou est-ce nous qui allons jeter ? »
7.116. Il dit : « Jetez ! » Lorsqu’ils eurent jeté, ils ensorcelèrent les yeux des gens, les épouvantèrent et déployèrent une puissante magie.
7.117. Alors, Nous inspirâmes à Moïse : « Jette ton bâton ! » Et voici que ce bâton dévora ce qu’ils avaient fabriqué.
7.118. C’est ainsi que la Vérité s’est imposée et que leurs opérations et leurs manœuvres sont restées vaines.
7.119. Ils furent donc vaincus et se retirèrent humiliés.
7.120. Les magiciens tombèrent prosternés
7.121. et s’écrièrent : « Nous croyons au Seigneur des mondes,
7.122. au Seigneur de Moïse et d’Aaron ! »
7.123. Pharaon leur dit : « Ainsi, vous auriez cru avant que je vous y autorise ? C’est là une ruse que vous avez concoctée dans la ville pour en faire sortir les habitants. Bientôt, vous allez voir,
7.124. je vous ferai couper la main droite et le pied gauche, puis je vous ferai tous crucifier ».
7.125. Ils dirent : « C’est vers notre Seigneur que nous nous tournons !
7.126. Tu veux te venger de nous simplement parce que nous avons cru aux signes de notre Seigneur lorsqu’ils nous sont parvenus. Seigneur ! Accorde nous la patience et fais nous mourir en état de soumission ! »
7.127. Les notables du peuple de Pharaon dirent : « Laisserez-vous Moïse et son peuple semer la subversion sur la terre et faire que toi et tes divinités soyez délaissés ? » Il répondit : « Nous tuerons leurs fils et laisserons vivre leurs filles. Assurément, nous les tenons à notre merci ! »
7.128. Moïse dit à son peuple : « Implorez le secours de Dieu et soyez patients. La terre appartient à Dieu et Il en fait hériter qui Il veut parmi Ses serviteurs. L’heureuse fin attend ceux qui Le craignent ».
7.129. Ils dirent : « Nous avons souffert avant que tu viennes à nous et après ta venue ». Il dit : « Peut-être votre Seigneur anéantira-t-il votre ennemi et vous fera-t-il hériter de la terre afin de voir comment vous agirez ? »
7.130. Nous avons frappé les gens de Pharaon par des années de sécheresse et une pénurie de récoltes. Ils auraient pu réfléchir !
7.131. Lorsqu’arrivait la prospérité ils s’écriaient : « Voilà bien ce qui nous est destiné ! » Mais quand une infortune les frappait, ils accusaient Moïse et ses compagnons de leur jeter un mauvais sort. Or, leur sort ne dépend que de Dieu, mais la plupart d’entre eux ne le savent pas.
7.132. Ils dirent : « Quel que soit le signe que tu nous apportes pour nous ensorceler, nous ne croirons pas en toi ! »
7.133. Nous avons envoyé contre eux l’inondation, les sauterelles, la vermine, les grenouilles et le sang, comme des signes distincts. Mais ils se sont enflés d’orgueil et sont restés un peuple scélérat.
7.134. Lorsqu’une plaie tombait sur eux, ils disaient : « O Moïse ! Implore pour nous ton Seigneur en vertu de l’alliance qu’Il t’a concédée. Si tu écartes de nous cette plaie nous croirons en toi et nous renverrons avec toi les fils d’Israël ».
7.135. Mais lorsque Nous leur avons épargné la plaie jusqu’au terme qui leur avait été fixé, ils ont violé leur engagement.
7.136. Alors, Nous nous sommes vengé d’eux ; Nous les avons engloutis dans la mer parce qu’ils ont nié Nos signes et s’y sont montrés indifférents.
7.137. Nous avons donné en héritage aux peuples qui avaient été opprimés les contrées orientales de la terre et les contrées occidentales que Nous avions bénies. Ainsi s’est accomplie la belle Parole donnée par ton Seigneur aux fils d’Israël, parce qu’ils avaient été patients. Et Nous avons détruit ce que Pharaon et son peuple avaient fabriqué et ce qu’ils avaient édifié.
7.138. Nous avons alors traversé la mer avec les fils d’Israël et ils sont arrivés auprès d’un peuple qui adorait ses idoles. Ils dirent : « O Moïse ! Fais-nous un dieu semblable à leurs dieux ». Il dit : « Vous êtes un peuple d’ignorants !
7.139. Ces gens suivent une voie condamnée à disparaître et leurs œuvres sont vaines ».
7.140. Il dit encore : « Comment pourrais-je vouloir pour vous une divinité autre que Dieu, alors qu’Il vous a comblés de Sa faveur plus que tous les mondes ? »
7.141. Nous vous avons délivrés des gens de Pharaon qui vous infligeaient les pires tourments ; ils tuaient vos enfants mâles et laissaient la vie à vos filles. C’était là, pour vous, une terrible épreuve de la part de votre Seigneur !
7.142. Nous avons fait une promesse à Moïse pour trente nuits, que Nous avons complétées par dix autres nuits, en sorte que la rencontre avec son Seigneur a duré quarante nuits. Moïse dit à son frère Aaron : « Remplace-moi auprès de mon peuple. Conduis-toi honnêtement et ne suis pas le chemin des pervers ».
7.143. Lorsque Moïse vint à Notre rencontre et que son Seigneur lui parla, il dit : « Mon Seigneur ! Montre-toi à moi pour que je Te contemple ! » Le Seigneur dit : « Tu ne me verras pas, mais regarde vers la Montagne ; si elle demeure à sa place, tu me verras enfin ». Mais lorsque son Seigneur se manifesta sur la montagne, Il la réduisit en poussière et Moïse tomba évanoui. Lorsqu’il revint à lui, il s’écria : « Gloire à Toi ! Me voici revenu à Toi et je suis le premier des croyants ! »
7.144. Le Seigneur dit : « O Moïse ! Je t’ai choisi de préférence à tous les hommes pour que tu transmettes Mes Messages et Ma Parole. Prends ce que je t’ai donné et sois de ceux qui sont reconnaissants ! »
7.145. Nous avons écrit pour lui sur les Tables une exhortation sur tous les sujets et une explication détaillée sur toute chose. » Saisis-t-en avec fermeté et enjoins à ton peuple de se tenir à ce qu’elles contiennent d’excellent. Plus tard, Je vous ferai voir le séjour des pervers.
7.146. J’écarterai de Mes signes ceux qui s’enorgueillissent indûment sur la terre, qui, s’ils voient quelque signe n’y croient pas, qui, s’ils voient le chemin de la rectitude ne le prennent pas comme chemin, et qui, s’ils voient le chemin de l’égarement le prennent comme chemin. Il en est ainsi parce qu’ils nient Nos signes et y restent indifférents.
7.147. Ceux qui ont nié Nos signes et la rencontre de la vie future, vaines sont leurs œuvres. Comment seraient-ils rétribués autrement que pour ce qu’ils ont fait ? »
7.148. Moïse s’étant absenté, les fils d’Israël prirent pour l’adorer un veau couleur safran formé avec leurs joyaux et qui mugissait. Ne voyaient-ils pas que ce veau ne leur parlait pas et qu’il ne les dirigeait pas dans le bon chemin ? Ils l’adorèrent et se rendirent iniques.
7.149. Lorsqu’ils se reconnurent coupables et comprirent qu’ils s’étaient fourvoyés, ils s’écrièrent : « Si notre Seigneur ne nous fait pas miséricorde et ne nous pardonne pas, nous serons perdus ! »
7.150. Quand Moïse fut revenu vers son peuple, rempli de colère et de dépit, il s’écria : « Combien est exécrable ce que vous avez fait en mon absence ! Voulez-vous hâter l’ordre de votre Seigneur ? ». Il jeta les Tables à terre, puis il saisit son frère par la tête et le tira vers lui. » O fils de ma mère, dit Aaron. Ces gens m’ont réduit à l’impuissance et ils ont failli me tuer. Ne réjouis pas mes ennemis en me condamnant, et ne me range pas parmi les iniques ! »
7.151. Moïse dit : « Mon Seigneur ! Pardonne-moi, ainsi qu’à mon frère, et fais-nous entrer dans Ta Miséricorde. Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux ».
7.152. Certes, ceux qui ont pris le veau pour objet de leur culte ont encouru la colère de leur Seigneur et l’humiliation en ce monde. C’est ainsi que Nous rétribuons ceux qui forgent des mensonges.
7.153. Quant à ceux qui ont accompli des actions mauvaises et qui, ensuite, se sont repentis et ont cru, ton Seigneur leur pardonnera et leur sera clément.
7.154. Lorsque la colère de Moïse se fut apaisée, il reprit les Tables dont le texte contient une Guidance et une Miséricorde pour ceux qui craignent leur Seigneur.
7.155. Moïse choisit parmi son peuple soixante-dix hommes pour assister à Notre rencontre. Lorsque le séisme les engloutit, il s’écria : « Mon Seigneur ! Si Tu l’avais voulu, Tu les aurais fait périr plus tôt, ainsi que moi. Nous feras-tu périr à cause de ce qu’ont perpétré certains des nôtres qui sont insensés ? Ce n’est là qu’une des épreuves par lesquelles Tu égares qui Tu veux et Tu diriges qui Tu veux. Tu es notre Protecteur ! Aussi, pardonne nous et fais-nous miséricorde, Toi qui es le meilleur de ceux qui pardonnent !
7.156. Inscris pour nous une belle part dans ce monde et dans l’Autre. Nous nous dirigeons vers Toi ! » Le Seigneur dit : « Mon châtiment tombe sur qui Je veux et Ma Miséricorde s’étend à toute chose, Je l’inscrirai pour ceux qui Me craignent et font l’aumône, et ceux qui croient en Nos signes,
7.157. ceux qui suivent l’Envoyé, le Prophète illettré, celui qu’ils trouvent mentionné chez eux dans la Tora et l’Evangile. Il leur ordonne ce qui est convenable ; il leur interdit ce qui est blâmable ; pour eux il déclare licites les bonnes nourritures et déclare illicites les aliments impurs ; il les décharge du fardeau et des carcans qui les accablaient. Ceux qui auront cru en lui, qui l’auront soutenu, qui auront suivi la lumière descendue avec lui, ceux-là seront les bienheureux ! »
7.158. Dis : « O hommes ! Je suis, en vérité, l’Envoyé vers vous tous du Dieu à qui appartient le Royaume des cieux et de la terre. Il n’y a de dieu que Lui. C’est Lui qui fait vivre et qui fait mourir. Croyez en Dieu et en Son Envoyé, le Prophète illettré qui croit en Dieu et en Ses paroles ; suivez-le ! Peut-être serez-vous bien guidés… »
7.159. Il existe parmi le peuple de Moïse une communauté dont les membres se dirigent selon la Vérité et s’en pénètrent pour pratiquer l’équité.
7.160. Nous les avons partagés en douze tribus, douze nations. Puis Nous avons révélé à Moïse, lorsque son peuple lui demanda de l’eau : « Frappe le rocher avec ton bâton ! » Douze sources en jaillirent et chacun des groupes sut où il devait boire. Nous les avons couverts de l’ombre d’un nuage et avons fait descendre sur eux la manne et les cailles : « Mangez des excellentes nourritures que Nous vous avons dispensées ! » Ils ne nous ont fait aucun tort, mais c’est à eux-mêmes qu’ils ont fait tort !
7.161. On leur avait pourtant dit : « Habitez cette cité et mangez à votre gré de ce qui s’y trouve. Dites : « Pardon !, et franchissez-en la porte en vous prosternant. Vos torts vous seront pardonnés et Nous augmenterons la récompense de ceux qui font le bien ».
7.162. Ceux d’entre eux qui étaient iniques remplacèrent par un autre le mot qui avait été prononcé, mais Nous leur envoyâmes du ciel un châtiment pour prix de leur iniquité.
7.163. Interroge-les sur la cité située au bord de la mer dont les habitants transgressaient le Sabbat. C’est ce jour-là que leurs gros poissons apparaissaient à la surface de l’eau, alors qu’ils ne se montraient pas en dehors du Sabbat. Nous les éprouvions ainsi parce qu’ils étaient pervers.
7.164. Lorsqu’une de leurs communautés intervint en disant : « Pourquoi donc exhortez-vous un peuple alors que Dieu va le détruire ou le punir d’un terrible châtiment ?, les blâmeurs répondirent : « C’est pour nous disculper devant votre Seigneur, et peut-être ces gens craindront-ils Dieu… »
7.165. Mais quand ceux-ci eurent oublié ce qui leur avait été rappelé, Nous sauvâmes ceux qui interdisaient le mal et Nous saisîmes d’un châtiment douloureux ceux qui s’étaient montrés iniques pour prix de leur perversité.
7.166. Après qu’ils se furent rebellés contre ce qui leur était interdit, Nous leur dîmes : « Soyez des singes repoussants ! »
7.167. Ton Seigneur annonça alors qu’Il enverrait contre eux quelqu’un qui leur infligerait un dur châtiment jusqu’au Jour de la Résurrection. Ton Seigneur est prompt à châtier et Il est, en vérité, pardonneur, clément.
7.168. Nous les avons divisés sur la terre en communautés : il y en a parmi eux qui sont vertueux et d’autres qui ne le sont pas. Nous les avons éprouvés par des bonnes et des mauvaises choses afin que, peut-être, ils reviennent à Nous.
7.169. Après eux sont venus leurs successeurs, qui ont hérité du Livre. Ils se sont emparés de biens de ce monde en disant : « Cela nous sera pardonné ! » Mais quand une même quantité de biens leur a été présentée, ils l’ont encore accaparée. N’avaient-ils pas contracté l’alliance du Livre, selon laquelle ils ne doivent dire, sur Dieu, que la vérité, puisqu’ils ont étudié ce qui est dans le Livre. La demeure dernière est meilleure pour ceux qui craignent Dieu – ne raisonnez-vous pas ?,
7.170. pour ceux qui s’attachent fermement au Livre et s’acquittent de la prière. Certes, Nous ne laisserons pas perdre la récompense de ceux qui s’amendent.
7.171. Souvenez-vous ! Quand nous élevâmes le Mont [Sinaï] au-dessus d’eux comme s’il s’agissait d’un ombrage, ils pensèrent qu’il allait tomber sur eux. [Alors, Nous leur dîmes :]  » Tenez-vous fermement à ce que Nous vous avons donné et rappelez-vous ce qu’il contient ; peut-être craindrez-vous Dieu ! »
7.172. Quand ton Seigneur tira des reins des fils d’Adam toute leur descendance, Il les fit témoigner contre eux-mêmes [leur disant :]  » Ne suis-je pas votre Seigneur ? – Si fait ! dirent-ils, nous en témoignons ! » [Il en fut ainsi] pour que vous ne disiez pas, le Jour de la Résurrection : « Nous n’étions pas concernés !,
7.173. ou que vous ne disiez pas : « Avant nous, nos pères avaient pris des associés, et nous sommes leur postérité. Voudrais-tu nous détruire à cause de ce qu’ont fait les imposteurs ? »
7.174. C’est ainsi que Nous explicitons les signes. Peut-être reviendront-ils à Nous…
7.175. Récite-leur l’histoire de celui auquel Nous avions apporté Nos signes. Il s’en détourna pour suivre Satan et fut au nombre des égarés.
7.176. Si Nous l’avions voulu, Nous l’aurions élevé grâce à ces signes ; mais il s’est cramponné à la terre et a suivi ses passions. Ainsi, il ressemblait au chien qui, si tu le chasses, halète la langue pendante, et qui fait de même si tu le laisses tranquille. Tel est le peuple qui nie Nos signes. Raconte-leur donc les récits : peut-être méditeront-ils ?
7.177. C’est un mauvais exemple que celui des gens qui nient Nos signes et qui se font du tort à eux-mêmes.
7.178. Celui que Dieu dirige est bien dirigé ; quant à ceux qu’Il égare, ils sont perdus.
7.179. Nous avons destiné à la Géhenne un grand nombre de djinns et d’hommes. Ils ont des cœurs avec lesquels ils ne comprennent pas ; ils ont des yeux avec lesquels il ne voient pas ; ils ont des oreilles avec lesquelles ils n’entendent pas. Ceux-là sont comme des bestiaux, et même plus égarés encore. Tels sont les inadvertants !
7.180. A Dieu appartiennent les plus beaux Noms. Appelez-Le par eux. Et écartez-vous de ceux qui profanent Ses Noms ; ils seront rétribués pour le prix de ce qu’ils auront fait.
7.181. Il existe parmi ce que Nous avons créé une communauté dont les membres se dirigent selon la Vérité et fondent sur elle la justice.
7.182. Quant à ceux qui nient Nos signes, Nous les conduisons par des chemins détournés qu’ils ignorent, et Nous les précipiterons par degrés vers ce qu’ils ne savent pas.
7.183. Je leur accorderai un délai. Certes, Mon stratagème est puissant.
7.184. Ne réfléchissent-ils donc pas ? Leur compagnon n’est pas un possédé ; il n’est qu’un simple avertisseur.
7.185. N’ont-ils pas tourné leur regard vers la Royauté des cieux et de la terre et vers toutes les choses que Dieu a créées, et ne voient-ils pas que leur terme est peut-être proche ? A quel message croiront-ils après cela ?
7.186. Pour celui que Dieu égare, il n’y a pas de guide. Il les abandonne errant aveuglément dans leur rébellion.
7.187. Ils t’interrogeront au sujet de l’Heure, demandant quand elle viendra. Dis : « Sa connaissance n’appartient qu’à mon Seigneur ; nul autre que Lui ne la fera apparaître en son temps. Elle pèsera sur les cieux et sur la terre ; elle ne vous atteindra qu’à l’improviste ». Ils t’interrogeront comme si tu en étais informé. Dis leur : « Sa connaissance n’appartient qu’à Dieu, mais la plupart des hommes l’ignorent ».
7.188. Dis : « Par moi-même je n’ai le pouvoir ni d’être utile ni de nuire, en dehors de ce que Dieu veut. Si je connaissais le Mystère, je possèderais des biens en abondance et le mal ne me toucherait pas. Mais je ne suis qu’un avertisseur et un annonciateur de bonne nouvelle pour un peuple croyant ».
7.189. C’est Lui qui vous a créés d’un seul être, duquel Il a produit sa conjointe afin qu’il se repose auprès d’elle. Après qu’il l’a couverte, elle porte un fardeau léger, avec lequel elle marche. Lorsqu’elle s’alourdit, tous deux implorent Dieu, leur Seigneur : « Si Tu nous donnes un enfant de belle disposition (sâlih), nous te serons sûrement reconnaissants ! »
7.190. Mais après qu’Il leur a donné un enfant de belle disposition tous deux Lui attribuent des associés dans ce qu’Il leur a accordé. Que Dieu soit exalté au-dessus de ce qu’on Lui associe !
7.191. Veulent-ils lui associer des divinités qui ne créent rien alors qu’elles-mêmes sont créées,
7.192. et qui ne peuvent ni les aider ni s’aider elles-mêmes ?
7.193. Si vous les appelez à la bonne direction, ils ne vous suivront pas. Il leur est égal que vous les appeliez ou que vous vous taisiez.
7.194. Ceux que vous implorez en dehors de Dieu sont des serviteurs semblables à vous. Implorez-les donc, et qu’ils vous répondent si vous êtes véridiques !
7.195. Ont-ils des pieds qui leur permettent de marcher ? Ont-ils des mains qui leur permettent de saisir ? Ont-ils des yeux qui leur permettent de voir ? Ont-ils des oreilles qui leur permettent d’entendre ? Dis : « Implorez vos associés ! Et puis usez de ruses contre moi, mais ne me faites pas attendre !
7.196. Oui, mon Protecteur est Dieu, Celui qui a fait descendre le Livre. C’est Lui qui protège les vertueux.
7.197. Ceux que vous implorez en dehors de Lui ne peuvent ni vous aider ni s’aider eux- mêmes ».
7.198. Si tu les appelles à la vraie Direction, ils n’entendent pas. Tu les vois qui te regardent, mais ils ne sont pas clairvoyants.
7.199. Tiens-toi à la mansuétude, ordonne la bonne conduite et écarte-toi des ignorants.
7.200. Chaque fois qu’une suggestion maligne te vient de Satan, cherche refuge auprès de Dieu. Certes, Il entend tout et Il sait tout.
7.201. Ceux qui craignent Dieu, lorsqu’une tentation satanique s’empare d’eux, ils se souviennent [du Rappel] et deviennent aussitôt clairvoyants.
7.202. Quant à leurs frères, ils sont maintenus dans l’égarement et ne peuvent plus s’en échapper.
7.203. Quand tu ne viens pas vers eux avec un signe, ils disent : « Comment ? Ne l’as-tu pas trouvé ? » Dis : « Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé par mon Seigneur ». Ce sont là, de la part de votre Seigneur, des appels à la clairvoyance, une Guidance et une Miséricorde pour ceux qui croient.
7.204. Lorsque le Coran est récité, écoutez-le attentivement et faites silence. Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde…
7.205. Invoque ton Seigneur en toi-même avec humilité et crainte, sans que la voix résonne, le matin et le soir. Ne sois pas au nombre des négligents.
7.206. Ceux qui se tiennent auprès de ton Seigneur ne renoncent pas, par orgueil, à l’adorer. Ils Le glorifient et ils se prosternent devant Lui.

Notes

* Titre : Montagne ou barrière rocheuse située entre le Paradis et l’Enfer.
* v. 161 : il s’agit probablement, comme à s. 2, v. 58-59, de Sittim, la “ville des acacias” située dans la plaine de Moab, à l’Est du Jourdain, dont les habitants s’étaient livrés à la débauche et attachés au culte de Baal-Peor (ap. Nombres, 25, 1-2 & 8-9)
* v. 175 : d’après certains commentateurs, ce verset se rapporterait au devin Balaam, fils de Beor, cité dans Nombres, 22-24. Cette interprétation paraît cependant douteuse puisque, appelé à jeter une malédiction sur Israël, Balaam l’aurait au contraire béni sur l’ordre du Seigneur.
* Titre : Montagne ou barrière rocheuse située entre le Paradis et l’Enfer.
* v. 161 : il s’agit probablement, comme à s. 2, v. 58-59, de Sittim, la “ville des acacias” située dans la plaine de Moab, à l’Est du Jourdain, dont les habitants s’étaient livrés à la débauche et attachés au culte de Baal-Peor (ap. Nombres, 25, 1-2 & 8-9)
* v. 175 : d’après certains commentateurs, ce verset se rapporterait au devin Balaam, fils de Beor, cité dans Nombres, 22-24. Cette interprétation paraît cependant douteuse puisque, appelé à jeter une malédiction sur Israël, Balaam l’aurait au contraire béni sur l’ordre du Seigneur.

Sourate 8 : Le Butin – Al-Anfâl

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
8.1. Ils t’interrogent au sujet du butin. Dis : « Le butin est pour Dieu et l’Envoyé. Craignez donc Dieu, maintenez la concorde entre vous et obéissez à Dieu et à Son Envoyé si vous êtes croyants ! »
8.2. Certes, les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent lorsque le Nom de Dieu est mentionné, ceux dont la foi augmente lorsqu’on leur récite Ses versets, et ceux qui s’en remettent à leur Seigneur,
8.3. ceux qui accomplissent la prière et dépensent [en aumônes] une part de ce que Nous leur avons dispensé.
8.4. Ceux-là, véritablement, sont les croyants. Des degrés [élevés] leur sont réservés auprès de leur Seigneur, avec un pardon et une généreuse attribution.
8.5. Ainsi, c’est pour la Vérité que ton Seigneur t’a fait quitter ta maison à l’encontre de ce que souhaitaient une partie des croyants.
8.6. Ils disputent avec toi sur la Vérité après qu’elle a été clairement mise en évidence, comme si on les poussait à la mort et qu’ils la regardaient en face.
8.7. Lorsque Dieu vous promit qu’un des deux groupes vous serait livré, vous désirâtes que ce fût celui qui était sans armes. Mais Dieu voulut manifester la Vérité par Ses paroles et exterminer les mécréants jusqu’au dernier,
8.8. afin de faire éclater la Vérité et d’annihiler le faux, dussent les coupables en concevoir du dépit.
8.9. Lorsque vous implorâtes le secours de votre Seigneur, Il vous exauça, disant : « Je vous envoie un renfort de mille anges, les uns à la suite des autres ».
8.10. Dieu n’a fait cela que pour vous apporter une bonne nouvelle, et pour que vos cœurs s’apaisent. Il n’y a pas de victoire qui ne vienne de Dieu. Dieu est puissant, sage.
8.11. Souvenez-vous qu’Il vous enveloppa de sommeil pour vous mettre en sécurité et qu’Il fit descendre sur vous l’eau du ciel pour vous purifier et écarter de vous la souillure du Démon, pour fortifier vos cœurs et affermir vos pas.
8.12. Ton Seigneur s’est adressé aux anges par voie d’inspiration, leur disant : « Je suis avec vous. Affermissez donc ceux qui croient. Je jetterai l’effroi dans le cœur des mécréants : frappez-les sur le cou et frappez-les sur chaque phalange ! »
8.13. Il en fut ainsi, parce qu’ils avaient fait scission avec Dieu et Son Envoyé ! Or, à celui qui fait scission avec Dieu et Son Envoyé, Dieu réserve un châtiment terrible.
8.14. C’est cela que vous devez goûter ! Le châtiment du Feu attend les mécréants.
8.15. O vous qui croyez ! Lorsque vous rencontrez les mécréants en marche pour le combat, ne leur tournez pas le dos.
8.16. Quiconque leur tourne le dos en ce jour, à moins que ce soit pour revenir au combat ou pour se rallier à une autre troupe, celui-là encourt la colère de Dieu et se retrouvera dans la Géhenne. Quelle misérable fin !
8.17. Non, ce n’est pas vous qui les avez tués, mais c’est Dieu qui les a tués. Et ce n’est pas toi qui a tiré des flèches, mais c’est Dieu qui a tiré, afin d’éprouver Lui-même les croyants par une belle épreuve. Dieu, certes, entend tout, Il sait tout.
8.18. Voyez donc comment Dieu rend inopérante la ruse des mécréants !
8.19. Vous demandiez la victoire [ô Quraïchites], mais elle vous a été enlevée. Cesser [le combat] sera meilleur pour vous ; mais si vous reprenez la lutte, Nous reviendrons aussi, et vos troupes ne vous serviront à rien, même si elles sont nombreuses. Certes, Dieu est avec les croyants.
8.20. O vous qui croyez ! Obéissez à Dieu et à Son Envoyé ! Ne vous détournez pas de lui lorsque vous [l’] entendez [parler].
8.21. Ne soyez pas comme ceux qui disent : « Nous avons entendu !, alors qu’ils n’écoutent pas.
8.22. Il n’y a pas pires créatures vivantes au regard de Dieu que les sourds et les muets qui ne raisonnent pas.
8.23. Si Dieu avait reconnu quelque bien en eux, Il aurait fait en sorte qu’ils entendent ; mais, même s’Il les avait fait entendre, ils se seraient détournés et éloignés.
8.24. O vous qui croyez ! Répondez à Dieu et à Son Envoyé lorsqu’ils vous appellent à ce qui vous donne la vie. Sachez qu’en vérité Dieu se place entre l’homme et son cœur, et que c’est devant Lui que vous serez tous rassemblés.
8.25. Craignez une épreuve qui ne frappera pas forcément que ceux d’entre vous qui ont été iniques. Sachez que Dieu est sévère dans Son châtiment.
8.26. Souvenez-vous du temps où vous étiez peu nombreux et faibles sur la terre, craignant que les hommes ne vous subjuguent. Dieu vous a alors donné un asile ; Il vous a assistés de Son secours et Il vous a dispensé de bonnes nourritures. Peut-être serez-vous reconnaissants…
8.27. O vous qui croyez ! Ne trahissez pas Dieu ni l’Envoyé et ne trichez pas sciemment avec ce qui vous a été confié.
8.28. Sachez que vos biens et vos enfants sont une tentation, mais qu’une récompense magnifique se trouve auprès de Dieu.
8.29. O vous qui croyez ! Si vous craignez Dieu, Il vous accordera le discernement, Il effacera vos mauvaises actions et Il vous pardonnera. Dieu est Maître de la Grâce infinie.
8.30. Lorsque les mécréants complotent contre toi pour s’emparer de toi, pour te tuer ou pour t’expulser, lorsqu’ils usent de stratagèmes, alors Dieu aussi use de stratagèmes et Il est le meilleur des stratèges.
8.31. Lorsque Nos versets leur sont récités, ils disent : « Oui, nous avons entendu ! Si nous le voulions, nous en dirions autant. Ce ne sont là que racontars des Anciens ! »
8.32. Et ils disent aussi : « O Dieu ! Si cela est la Vérité venue de Toi, fais pleuvoir sur nous des pierres tombées du ciel, ou fais nous éprouver un châtiment douloureux ».
8.33. Mais Dieu ne veut pas les châtier alors que tu es parmi eux. Et Dieu ne les châtiera pas s’ils demandent pardon.
8.34. Comment peuvent-ils croire que Dieu ne les punira pas, eux qui écartent les croyants de la Mosquée sacrée alors qu’ils n’en sont pas les gardiens : les vrais gardiens, ce sont seulement ceux qui craignent Dieu, mais la plupart des gens ne le savent pas.
8.35. Leur prière à la Maison n’est que sifflements et battements de mains. » Goûtez donc le châtiment pour prix de votre mécréance ! »
8.36. Oui, ceux qui mécroient dépensent leurs biens pour détourner les gens du chemin de Dieu. Ils les dépenseront, après quoi ils en éprouveront du regret et seront finalement vaincus. Les mécréants seront rassemblés dans la Géhenne
8.37. afin que Dieu sépare le mauvais du bon, qu’Il entasse les mauvais les uns sur les autres et qu’ensuite Il les attache tous ensemble avant de les jeter dans la Géhenne. Ceux-là sont les perdants !
8.38. Dis à ceux qui mécroient que s’ils mettent fin à leurs agissements, il leur sera pardonné pour ce qui est passé ; mais s’ils récidivent, qu’ils se rappellent ce qui est advenu aux Anciens.
8.39. Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition, et que le culte soit entièrement rendu à Dieu. S’ils cessent leurs agissements, Dieu, certes, voit parfaitement ce qu’ils font.
8.40. S’ils tournent le dos, sachez que Dieu est votre Maître. Quel excellent Maître, et quel excellent Secoureur !
8.41. Sachez que quel que soit le butin que vous preniez, le cinquième en revient à Dieu, à l’Envoyé, aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs, si vous croyez en Dieu et à ce que Nous avons révélé à Notre serviteur le Jour du Discernement, le jour où les deux groupes se sont affrontés. Dieu est puissant sur toute chose.
8.42. Lorsque vous étiez sur le versant le plus proche et eux sur le versant éloigné, et que la caravane se trouvait en dessous de vous, si vous aviez cherché à fixer les conditions du combat, vous n’auriez pas été d’accord sur le lieu de la rencontre. Mais le décret divin devait s’accomplir afin que périsse celui qui devait périr, selon l’évidence, et que vive celui qui devait vivre, selon l’évidence. Dieu, certes, entend tout, Il sait tout.
8.43. Souviens-toi que Dieu te les a fait voir peu nombreux dans ton sommeil ; s’Il te les avait montrés nombreux, vous auriez perdu courage et vous vous seriez querellés à ce sujet. Mais Dieu vous en a préservés, Lui qui connaît le tréfonds des cœurs.
8.44. Lorsque vous les avez rencontrés, Il les a fait paraître peu nombreux à vos yeux et Il vous a fait paraître peu nombreux à leurs yeux, ceci pour que s’accomplisse le décret divin. Car c’est à Dieu que reviennent tous les décrets.
8.45. O vous qui croyez ! Quand vous rencontrez une troupe ennemie, soyez inébranlables et invoquez beaucoup Allâh. Peut-être serez-vous bienheureux…
8.46. Et obéissez à Dieu et à Son Envoyé. Ne vous querellez pas, sinon vous perdriez courage et votre chance de succès s’amenuiserait. Prenez patience ! Certes, Dieu est avec les patients.
8.47. Ne soyez pas semblables à ceux qui sortirent de leurs demeures avec arrogance, pour être vus des hommes et les écarter du chemin de Dieu. Mais Dieu embrasse de Sa science tout ce qu’ils font.
8.48. Or Satan, pour enjoliver à leurs yeux leurs propres actions, leur dit : « Personne, aujourd’hui, ne vous vaincra, car moi je suis à vos côtés ». Mais lorsque les deux troupes furent en présence, il tourna les talons et dit : « Moi, je vous désavoue ! Moi, je vois ce que vous ne voyez pas. Moi, Je redoute Dieu ! Dieu est sévère dans Son châtiment ».
8.49. Les hypocrites et ceux dont les cœurs sont malades disaient alors : « Ces gens-là, leur religion les égare ! » Mais celui qui s’en remet à Dieu sait qu’Il est puissant, juste.
8.50. Ah, si tu pouvais voir les anges ôter la vie aux mécréants : ils les frappent au visage et sur le dos [leur disant] : « Goûtez le châtiment du Feu !
8.51. C’est le fruit de vos propres agissements, car Dieu n’est pas un tyran pour Ses serviteurs ».
8.52. Tel fut le sort des gens de Pharaon et de ceux qui les ont précédés. Ils ont nié les signes de Dieu et Dieu les a saisis à cause de leurs péchés. En vérité, Dieu est fort, sévère dans Son châtiment.
8.53. Il en est ainsi parce que Dieu ne change rien au bienfait dont Il a gratifié un peuple tant que ces gens ne changent pas ce qui est en eux-mêmes. Dieu, certes, entend tout, Il sait tout.
8.54. Tel fut le sort des gens de Pharaon et de ceux qui les ont précédés. Ils ont nié les signes de leur Seigneur, alors Nous les avons fait périr à cause de leur péchés et Nous avons englouti les gens de Pharaon : tous étaient iniques.
8.55. Les pires des créatures vivantes devant Dieu, ce sont les mécréants, ceux qui ne croient pas,
8.56. ceux d’entre eux avec qui tu as conclu un pacte et qui, ensuite, ont violé leurs engagements en toute occasion, ceux qui ne craignent pas Dieu.
8.57. Si tu t’en saisis à la guerre, traite-les de façon à décourager ceux qui se trouvent derrière eux. Peut-être réfléchiront-ils !
8.58. Et si tu crains une traîtrise de la part d’un peuple, rejette pareillement son alliance. Dieu, certes, n’aime pas les traîtres.
8.59. Que ceux qui mécroient ne pensent pas qu’ils l’emporteront sur vous ! Ils ne sauraient vous affaiblir.
8.60. Préparez, pour lutter contre eux, toutes les forces et la cavalerie que vous pouvez mobiliser, afin d’effrayer l’ennemi de Dieu et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas mais que Dieu connaît. Tout ce que vous aurez dépensé dans le chemin de Dieu vous sera rendu et vous ne serez pas lésés.
8.61. S’ils inclinent à la paix, fais de même et remets-t-en à Dieu. Certes, Il entend tout, Il sait tout.
8.62. S’ils veulent te trahir, alors Dieu te suffit. C’est Lui qui t’a assisté par Son secours et par l’aide des croyants.
8.63. Il a uni leurs cœurs par une affection réciproque. Aurais-tu dépensé tout ce que contient la terre, tu n’aurais pas réussi à unir ainsi leurs cœurs, mais Dieu les a unis par l’affection. Certes, Il est puissant, juste.
8.64. O Prophète ! Dieu te suffit, à toi et à ceux des croyants qui te suivent.
8.65. O Prophète ! Encourage les croyants au combat ! S’il y a parmi vous vingt hommes armés de patience, ils en vaincront deux cents. S’il s’en trouve cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont des gens qui n’entendent pas raison.
8.66. Maintenant, Dieu a allégé votre tâche parce qu’Il sait qu’il y a en vous une faiblesse. S’il y a parmi vous cent hommes armés de patience, ils en vaincront deux cents. S’il y en a mille, ils en vaincront deux mille, avec la permission de Dieu. Dieu est avec ceux qui sont patients.
8.67. Il n’appartient pas à un prophète de faire des captifs tant qu’il n’a pas mené sur terre un combat acharné. Vous voulez les biens de ce monde, mais Dieu veut [pour vous] la vie future. Dieu est puissant, sage.
8.68. Si une prescription de Dieu n’était pas déjà intervenue, un terrible châtiment vous aurait atteints à cause de ce dont vous vous êtes emparés.
8.69. Mangez ce qui, dans le butin, est licite et bon. Craignez Dieu ! Dieu est pardonneur, clément.
8.70. O Prophète ! Dis à ceux des captifs qui sont tombés entre vos mains : « Si Dieu reconnaît un bien en vos cœurs, Il vous donnera mieux que ce qui vous a été enlevé et Il vous pardonnera ; Dieu est pardonneur, clément ».
8.71. S’ils veulent te trahir, [sache qu’] ils ont déjà trahi Dieu ; mais Dieu t’a donné pouvoir sur eux. Dieu est omniscient, sage.
8.72. Ceux qui ont cru, ont émigré et ont combattu dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes, et ceux qui ont donné l’asile et prêté assistance aux croyants, tous ceux-là sont devenus des alliés intimes les uns des autres. Quant aux croyants qui n’ont pas encore émigré, vous n’aurez pas à nouer une proche alliance avec eux tant qu’ils n’auront pas émigré. S’ils vous demandent assistance au nom de la religion, vous devez les assister, sauf contre un peuple à qui vous êtes liés par un pacte. Dieu voit parfaitement ce que vous faites.
8.73. Ceux qui ont mécru [, eux aussi] sont alliés les uns aux autres. Si vous n’agissez pas selon ce qui vient d’être édicté, il y aura sur la terre de la subversion et une grande corruption.
8.74. Ceux qui ont cru, ont émigré et ont combattu dans le chemin de Dieu et ceux qui ont donné l’asile et prêté assistance [au Prophète et aux croyants], ceux-là, véritablement, sont les croyants. Un pardon et une généreuse récompense les attendent.
8.75. Et ceux qui, ayant cru plus tard, auront émigré et lutté avec vous, ceux-là sont des vôtres. Ceux d’entre eux qui sont unis par les liens du sang sont encore plus proches les uns des autres, selon la Loi divine. Certes, Dieu est omniscient !

Notes

* v. 7 : les “deux groupes” cités ici sont les caravaniers se dirigeant vers la Mekke et l’escorte de guerriers mekkois venue à leur rencontre pour les accueillir et les protéger. C’est à ce deuxième groupe que, suivant un ordre divin, le Prophète décida de livrer bataille, contre l’avis de ceux qui auraient voulu razzier la caravane.
* v. 41 : yawm al-furqân désigne le jour de la bataille de Badr (cf. supra, v. 7 et note) où les Musulmans, bien que moins nombreux et moins bien armés, ont remporté la victoire sur les Mekkois associateurs. Elle est considérée comme un symbole du triomphe de la Vérité sur l’erreur.
* v. 72 : “alliés intimes” traduit ici le terme awliyâ’ (plur. de walî), rencontré ailleurs avec le sens d’ “appui” (ainsi : s. 5, v. 55 ; s. 9, v. 23), “protecteur” (s. 11, v. 113 ; s. 29, v. 41), “ami” (proche de Dieu, à qui sont épargnés la peur et l’affliction, passim), “suppôt” (de Satan s. 29, v. 45 ou des démons, s. 6, v. 121) et qui, dans le contexte des relations entre Muhâjirûn et Ansâr, revêt, liée à la notion de proximité réciproque, une connotation juridique.

Sourate 9 : Le Repentir – Al-Tawbah

9.1. Voici une déclaration d’immunité faite par Dieu et Son Envoyé aux associateurs avec lesquels vous avez conclu un pacte :
9.2. » Parcourez la terre durant quatre mois. Sachez que vous ne prévaudrez-pas contre Dieu, mais que Dieu couvre d’opprobre les mécréants ! »
9.3. Et voici une proclamation de Dieu et de Son Envoyé adressée aux hommes le jour du Grand Pèlerinage : « Dieu et Son Envoyé désavouent les associateurs. Si vous vous repentez, cela vaudra mieux pour vous ; mais si vous vous détournez, sachez que vous ne prévaudrez pas contre Dieu ! » Annonce aux mécréants un châtiment douloureux,
9.4. à l’exception des associateurs avec lesquels vous avez conclu un pacte et qui, par la suite, ne l’ont pas violé et n’ont prêté assistance à personne contre vous. Respectez pleinement le pacte conclu avec eux jusqu’au terme convenu. Dieu aime ceux qui Le craignent.
9.5. Lorsque les mois sacrés se seront écoulés, tuez les associateurs partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les et dressez-leur toutes sortes d’embuscades. Mais s’ils se repentent, s’acquittent de la prière et font l’aumône, alors laissez libre leur chemin. Dieu est pardonneur, clément.
9.6. Si un associateur te demande l’asile, accueille-le afin qu’il entende la Parole de Dieu ; puis amène-le là où il est en sécurité. Agis ainsi parce que ce sont des gens qui ne savent pas.
9.7. Comment pourrait-il exister un engagement pris par des associateurs envers Dieu et Son Envoyé, à l’exception de ceux avec qui vous avez conclu un pacte auprès de la Mosquée sacrée ? Tant qu’ils agiront loyalement envers vous, soyez loyaux envers eux. Dieu aime ceux qui Le craignent !
9.8. Comment [pourriez-vous conclure avec eux d’autres alliances, sachant que] s’ils l’emportent sur vous, ils ne respecteront à votre égard ni lien du sang, ni promesse de protection. Ils cherchent à vous plaire avec leurs bouches, mais leurs cœurs sont rebelles ; la plupart d’entre eux sont pervers.
9.9. Ils vendent à vil prix les signes de Dieu et détournent les hommes de Son chemin. Que leurs agissements sont donc détestables !
9.10. Ils ne respectent à l’égard d’un croyant ni lien de sang, ni promesse de protection : tels sont les transgresseurs.
9.11. Mais s’ils se repentent, s’ils s’acquittent de la prière et font l’aumône, ils sont vos frères en religion. Nous exposons les signes pour que les gens apprennent.
9.12. S’ils violent leurs serments après avoir pris un engagement, s’ils attaquent votre religion, alors combattez les chefs de la mécréance, ceux pour qui les serments n’ont pas de valeur. Peut-être cesseront-ils [d’agir ainsi]…
9.13. Ne combattrez-vous pas des gens qui ont violé leurs serments, qui ont cherché à bannir l’Envoyé et qui vous ont attaqués en premier ? Les redoutez-vous ? C’est pourtant Dieu qui mérite davantage d’être redouté, si vous êtes croyants.
9.14. Combattez-les ! Dieu les châtiera par vos mains, Il les couvrira d’opprobre et Il vous donnera la victoire sur eux. Il guérira la poitrine des croyants
9.15. et Il bannira la colère de leur cœur. Dieu revient vers qui Il veut ; Dieu est omniscient, sage.
9.16. Pensiez-vous que vous seriez délaissés sans que Dieu sache encore lesquels d’entre vous ont combattu et n’ont pas pris d’alliés en dehors de Dieu, de Son Envoyé et des croyants ? Dieu est parfaitement informé de ce que vous faites.
9.17. Il ne sied pas que les associateurs s’occupent du service des oratoires de Dieu tout en professant leur propre mécréance. De ceux-là les œuvres sont vaines et ils demeureront à jamais dans le Feu.
9.18. Que seuls fassent le service des oratoires de Dieu ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier, qui s’acquittent de la prière, font l’aumône et ne craignent que Dieu seul. Peut-être ceux-là seront-ils au nombre des bien guidés…
9.19. Pensez-vous que celui qui donne à boire aux pèlerins et qui fait le service de la Mosquée sacrée occupe le même rang que celui qui croit en Dieu et au Jour dernier et qui lutte dans le chemin de Dieu ? Non, ils ne sont pas égaux devant Dieu, et Dieu ne dirige pas les iniques.
9.20. Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont combattu dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes occupent un rang des plus éminent auprès de Dieu : ceux-là sont les heureux !
9.21. Leur Seigneur leur annonce, venant de Lui, la bonne nouvelle d’une miséricorde, d’un agrément et de jardins où ils jouiront d’un délice pérenne ;
9.22. ils y demeureront à jamais. Certes, auprès de Dieu se trouve une récompense magnifique.
9.23. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour amis intimes vos pères et vos frères s’ils préfèrent la mécréance à la foi. Ceux d’entre vous qui en feraient leurs intimes tomberaient dans l’impiété.
9.24. Dis : « Si vos pères, vos fils, vos frères, vos épouses, votre clan, les biens que vous avez acquis, un négoce dont vous craignez la ruine, des demeures où vous vous plaisez, vous sont plus chers que Dieu et Son Envoyé et que la lutte dans le chemin de Dieu, alors attendez-vous à ce que Dieu vienne avec Son commandement ! » Dieu ne dirige pas les pervers.
9.25. Dieu vous a secourus en maintes circonstances et le jour de Hunaïn, alors que vous vous complaisiez dans votre grand nombre et que celui-ci ne vous a servi à rien. Aussi vaste soit-elle, la terre vous fut alors étroite, et vous tournâtes le dos en fuyant.
9.26. Ensuite, Dieu fit descendre Sa Présence bénissante sur Son Envoyé et sur les croyants. Il fit descendre des armées invisibles et Il châtia ceux qui ne croyaient pas. Telle est la rétribution des mécréants.
9.27. Par la suite, Dieu revient vers qui Il veut. Dieu est pardonneur, clément.
9.28. O vous qui croyez ! Les associateurs ne sont qu’impureté : qu’ils ne s’approchent donc plus de la Mosquée sacrée après que cette année se sera écoulée. Si vous craignez l’indigence, Dieu vous enrichira par Sa grâce, s’Il le veut. Dieu est omniscient, sage.
9.29. Combattez ceux qui, parmi les Gens du Livre, ne croient pas en Dieu ni au Jour dernier, ne déclarent pas illicite ce que Dieu et Son Envoyé ont déclaré illicite et ne pratiquent pas la vraie Religion, et ce jusqu’à ce qu’ils payent le tribut de leurs mains, faisant amende honorable.
9.30. Les Juifs ont dit : « Uzaïr est fils de Dieu ! ». Les Chrétiens ont dit : « Le Messie est le fils de Dieu ! » Telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils copient ce que les mécréants disaient avant eux. Que Dieu leur fasse la guerre ! Comme ils sont retors !
9.31. Ils ont pris comme seigneurs leurs rabbins et leurs moines ainsi que le Messie, fils de Marie, en lieu et place de Dieu. Pourtant, il ne leur avait été ordonné que d’adorer un Dieu unique : il n’y a de Dieu que Lui ! Gloire à Lui au-delà de ce qu’ils Lui associent !
9.32. Ils voudraient éteindre la lumière de Dieu avec leurs bouches, alors que Dieu ne veut que parachever Sa lumière, dussent les mécréants en concevoir du dépit.
9.33. C’est Lui qui a dépêché Son Envoyé avec la bonne Guidance et la Religion de Vérité pour la faire prévaloir sur la religion toute entière, dussent les associateurs en concevoir du dépit.
9.34. O vous qui croyez ! Sachez que beaucoup de docteurs et de moines dévorent en pure perte le bien d’autrui et détournent les gens du chemin de Dieu. A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent sans rien en dépenser dans le chemin de Dieu, annonce un châtiment douloureux.
9.35. Le jour où ces métaux seront chauffés dans le feu de la Géhenne et serviront à marquer leurs fronts, leurs flancs et leurs dos, [il leur sera dit :]  » Voici ce que vous thésaurisiez pour vous-mêmes ; goûtez donc ce que vous thésaurisiez ! »
9.36. En vérité, le nombre des mois, pour Dieu, est de douze, comme il a été inscrit dans le Livre de Dieu le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés. Telle est la Religion immuable. Ne vous faites pas tort à vous-mêmes durant ce temps. Combattez les associateurs sans relâche comme eux-mêmes vous combattent sans relâche, et sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent.
9.37. Ajourner un mois sacré n’est qu’un surcroît d’infidélité par lequel s’égarent les mécréants. Une année, ils le déclarent non sacré et une autre année ils le déclarent sacré, afin de s’aligner sur le nombre de mois que Dieu a déclaré sacrés. Ainsi, ils déclarent licite ce que Dieu a défendu. Le mal qu’ils commettent leur semble bon, mais Dieu ne dirige pas les mécréants.
9.38. O vous qui croyez ! Qu’avez-vous ? Lorsque l’on vous a dit : « Elancez-vous dans le chemin de Dieu, vous vous êtes appesantis sur la terre. Préférez-vous la vie de ce monde à la vie future ? Et pourtant, la jouissance de la vie ici-bas comparée à la vie future n’est que bien peu de chose !
9.39. Si vous ne vous élancez pas au combat, Il vous infligera un châtiment douloureux ; Il vous remplacera par un autre peuple sans que vous Lui occasionniez le moindre tort. Dieu est puissant sur toute chose.
9.40. Si vous ne secourez pas le Prophète, [souvenez-vous que] Dieu l’a déjà secouru lorsque les mécréants l’ont expulsé, lui, le deuxième de deux. Ce jour-là, tous deux se trouvaient dans la caverne et il dit à son compagnon : « Ne t’afflige pas, Dieu est avec nous ! » Dieu fit alors descendre sur lui Sa Présence bénissante et lui vint en aide avec des armées invisibles. Il rendit vile la parole des mécréants, alors que la Parole de Dieu est sublime. Dieu est puissant, sage.
9.41. Légèrement ou lourdement armés, élancez-vous au combat. Luttez avec vos biens et vos personnes dans le chemin de Dieu. Cela est un bien pour vous, si vous saviez !
9.42. S’il s’était agi d’une chance de profit à portée de main ou d’un voyage facile, ils t’auraient suivi ; mais la distance leur a semblé trop longue. Aussi vont-ils jurer par Dieu : « Si nous avions pu, nous serions partis avec vous ! » Ils se perdent eux-mêmes, mais Dieu sait parfaitement qu’ils sont menteurs.
9.43. Que Dieu te pardonne ! Pourquoi les as-tu dispensés du combat avant que ceux qui sont sincères se manifestent à toi et que tu connaisses les menteurs ?
9.44. Ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier ne te demandent pas de dispense lorsqu’il s’agit de combattre avec leurs biens et leurs personnes. Dieu connaît parfaitement ceux qui Le craignent.
9.45. Seuls te demandent de les excuser ceux qui ne croient pas en Dieu et au Jour dernier, dont les cœurs doutent et qui, dans le doute, restent hésitants.
9.46. S’ils avaient voulu aller au combat, ils s’y seraient préparés avec soin ; mais il a déplu à Dieu qu’ils y allassent et Il les a rendus indolents. On leur a dit : « Restez avec ceux qui restent ! »
9.47. S’ils étaient partis avec vous, ils ne vous auraient ajouté que des ennuis, ils auraient semé la dissension parmi vous en incitant à la révolte, d’autant que certains d’entre vous les écoutent avidement. Mais Dieu connaît les iniques !
9.48. Déjà, auparavant, ils avaient cherché à susciter la révolte et à te créer des embarras, jusqu’au moment où la Vérité est venue et où le décret de Dieu s’est manifesté à leur grand dam.
9.49. Parmi eux, il en est qui disent : « Dispense-moi du combat ; ne m’induis pas en tentation ! » De fait, ils sont déjà tombés en rébellion. Certes, la Géhenne enveloppera les mécréants.
9.50. Si un bonheur t’échoit, ils s’en affligent, et si un malheur t’échoit, ils disent : « Nous avons déjà pris nos précautions, et ils tournent le dos en se réjouissant.
9.51. Dis : « Rien ne nous échoit, en dehors de ce que Dieu a écrit pour nous. Il est notre Maître ! Que les croyants s’en remettent donc à Dieu ! »
9.52. Dis : « Que croyez-vous qui puisse nous atteindre, sinon l’une de deux belles alternatives ? Quant à nous, nous attendons pour vous que Dieu vous frappe d’un châtiment venu de Lui ou infligé par nos mains. Attendez donc ! Nous attendrons aussi avec vous ! »
9.53. Dis : « Dépensez vos biens de bon gré ou à contrecœur : ils ne seront pas agréés, venant de vous, parce que vous êtes des pervers ».
9.54. Quels obstacles y a-t-il à ce que leurs dons soient acceptés, sinon qu’ils ne croient ni en Dieu ni en Son Envoyé, qu’ils sont paresseux à venir s’acquitter de la prière et qu’ils ne font l’aumône qu’à contrecœur ?
9.55. Que leurs richesses et leurs enfants ne t’éblouissent pas ! Dieu ne veut [par ces dons] que les éprouver en ce monde et que leurs âmes trépassent alors qu’ils sont dans la mécréance.
9.56. Ils jurent par Dieu qu’ils sont des vôtres alors qu’ils ne sont pas des vôtres ; mais ces gens sont des couards.
9.57. S’ils trouvent un refuge, des cavernes ou un abri quelconque, ils s’y précipitent en toute hâte.
9.58. Plusieurs d’entre eux te critiquent au sujet des aumônes. Si on leur en donne une part, ils sont satisfaits, et si on ne leur donne rien, les voici qui enragent…
9.59. Que ne sont-ils satisfaits de ce que Dieu et Son Prophète leur donnent ! Que ne disent- ils : « Dieu nous suffit ! Dieu nous accordera sûrement quelque faveur, ainsi que Son Envoyé. Car c’est vraiment à Dieu que nous aspirons ! »
9.60. Les aumônes sont réservées aux pauvres et aux nécessiteux, à ceux qui en assurent la gestion, à ceux dont les cœurs sont à rallier [à l’Islam], au rachat des captifs, à ceux qui sont chargés de dettes, à la lutte dans le chemin de Dieu, et au voyageur. C’est là un précepte divin. Dieu est omniscient, sage !
9.61. Il en est parmi eux qui offensent le Prophète en disant : « Il est tout oreilles ! » Réponds : « Il est tout oreilles pour votre bien. Il croit en Dieu et il fait confiance aux croyants ; il est une miséricorde pour ceux d’entre vous qui croient ». Ceux qui offensent l’Envoyé de Dieu, un châtiment douloureux les attend.
9.62. Devant vous, ils jurent par Dieu pour vous plaire. Mais Dieu et son Envoyé mériteraient davantage qu’ils cherchent à leur plaire, s’ils sont croyants.
9.63. Ne savent-ils pas que celui qui s’oppose à Dieu et à son Envoyé, le feu de la Géhenne l’attend pour qu’il y demeure à jamais. C’est là l’immense opprobre !
9.64. Les hypocrites redoutent que l’on fasse descendre sur eux une sourate qui leur fasse connaître ce qui se trouve dans leurs cœurs. Dis : « Moquez-vous ! Dieu dévoilera ce que vous redoutez ! »
9.65. Si tu les interroges, ils diront : « Nous ne faisions que discuter et jouer ! » Dis : « Vous moquez-vous de Dieu, de Ses signes et de Son Envoyé ?
9.66. Ne cherchez pas à vous excuser : vous êtes devenus mécréants après avoir eu la foi ». Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre partie parce qu’ils ont fait preuve de scélératesse.
9.67. Les hypocrites, hommes et femmes, s’ordonnent mutuellement ce qui est blâmable et s’interdisent ce qui est convenable ; et ils tiennent leurs mains fermées. Ils ont oublié Dieu, alors Il les a oubliés. Les hypocrites, certes, sont pervers.
9.68. Dieu a promis aux hypocrites, hommes et femmes, ainsi qu’aux mécréants le feu de la Géhenne dans lequel ils demeureront à jamais. C’est là leur acquis. Dieu les a maudits et un châtiment permanent les attend.
9.69. Vous agissez comme ceux qui, avant vous, possédaient plus de force que vous, plus de richesses et davantage d’enfants. Ils ont joui de leur part et vous avez joui de la vôtre comme avaient joui de la leur ceux qui vous ont précédés, et vous avez discuté comme ils l’avaient fait. Ceux-là, leurs œuvres sont restées stériles en ce monde et dans l’Autre. Ce sont les perdants.
9.70. L’histoire de ceux qui vécurent avant eux ne leur est-elle pas parvenue ? celle du peuple de Noé, des ‘Ad, des Thamoud, du peuple d’Abraham, des habitants de Madian et celle des cités renversées ? Leurs prophètes leur avaient apporté des preuves évidentes. Ce n’est pas que Dieu ait voulu leur faire tort, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes.
9.71. Les croyants et croyantes sont de proches amis les uns des autres. Ils s’ordonnent mutuellement ce qui est bienséant et s’interdisent ce qui est malséant ; ils s’acquittent de 100 la prière, ils font l’aumône et obéissent à Dieu et à Son Envoyé : A ceux-là, Dieu fera miséricorde. Dieu est puissant, sage.
9.72. Dieu a promis aux croyants et aux croyantes des Jardins au-dessous desquels coulent les fleuves et où ils demeureront à jamais, ainsi que d’agréables demeures dans les Jardins d’Eden ; mais l’agrément de Dieu est encore plus précieux ! C’est cela, le bonheur ineffable.
9.73. O Prophète ! Combats les mécréants et les hypocrites et traite-les avec rigueur. Leur ultime demeure sera la Géhenne ; quelle misérable fin !
9.74. Ils jurent par Dieu qu’ils n’ont pas dit telle chose, alors qu’ils ont proféré des paroles de mécréance et qu’ils ont mécru après avoir embrassé l’Islam. Ils ont aspiré à quelque chose qu’ils n’ont pas atteint et ils n’ont obtenu que ce que Dieu et Son Envoyé, par faveur divine, leur ont accordé. S’ils revenaient à toi, ce serait meilleur pour eux ; mais s’ils se détournent, Dieu leur infligera un châtiment douloureux en ce monde et dans l’Autre, et ils ne trouveront sur la terre ni protecteur, ni défenseur.
9.75. Il en est parmi eux qui ont pris cet engagement envers Dieu : « S’Il nous gratifie de Sa faveur, nous ferons l’aumône et nous serons au nombre des vertueux ».
9.76. Mais une fois que Dieu les a gratifiés de Sa faveur, ils se sont montrés avares, se sont détournés et éloignés.
9.77. Ainsi, Dieu a suscité l’hypocrisie dans leurs cœurs jusqu’au Jour où ils Le rencontreront, parce qu’ils ont violé les promesses faites à Dieu et parce qu’ils ont menti.
9.78. Ne savent-ils pas que Dieu connaît leurs secrets et leurs conciliabules, et que Dieu est parfait connaisseur des mystères ?
9.79. Certains se gaussent des croyants qui distribuent généreusement les aumônes, comme ils se moquent de ceux qui, pour donner, doivent prendre sur leur strict nécessaire. Dieu se moquera de ces gens-là, et ils subiront un châtiment douloureux.
9.80. Demande le pardon pour eux, ou ne le demande pas : même si tu demandes le pardon pour eux soixante-dix fois, Dieu ne leur pardonnera pas, parce qu’ils ont refusé de croire en Dieu et à Son Envoyé, et Dieu ne dirige pas les gens pervers.
9.81. Ceux qui sont restés en arrière, laissant devant eux l’Envoyé de Dieu, se sont réjouis de pouvoir demeurer dans leurs foyers. Il leur répugnait de combattre dans le chemin de Dieu avec leurs biens et leurs personnes. Ils disaient : « Ne partez pas en campagne par cette chaleur ! » Dis : « Le feu de la Géhenne est bien plus ardent ! » Si seulement ils comprenaient…
9.82. Qu’ils rient donc un peu, et qu’ils pleurent beaucoup en rétribution de leurs œuvres !
9.83. Si Dieu te ramène vers un groupe de ces gens-là et qu’ils te demandent de partir en expédition, dis-leur : « Vous ne partirez jamais avec moi, et vous ne combattrez jamais avec moi un ennemi. Vous avez été contents de demeurer dans vos foyers la première fois ; et bien, demeurez avec ceux qui restent en arrière ! »
9.84. Ne prie jamais sur l’un d’entre eux quand il est mort, et ne t’arrête pas sur sa tombe. Ils ont refusé de croire en Dieu et à Son Envoyé, et ils sont morts dans l’impiété.
9.85. Que leurs richesses et leurs enfants ne t’éblouissent pas ! Dieu ne veut [par ces dons] que les éprouver en ce monde et que leurs âmes trépassent alors qu’ils sont dans la mécréance.
9.86. Lorsqu’une sourate fut révélée, enjoignant de croire en Dieu et de combattre avec Son Envoyé, les mieux nantis te demandèrent de les exempter, disant : « Laisse-nous avec ceux qui restent dans leurs foyers ! »
9.87. Ils furent contents de demeurer avec ceux qui restaient en arrière. Un sceau avait été imprimé sur leurs cœurs en sorte qu’ils n’entendaient pas raison.
9.88. Mais l’Envoyé et les croyants ont combattu avec leurs biens et leurs personnes. A ceux-là sont destinées les meilleures choses ; ceux-là sont les bienheureux !
9.89. Dieu a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où ils demeureront à jamais. C’est là le bonheur ineffable !
9.90. Ceux des Bédouins qui allèguent des excuses sont venus demander la permission [de ne pas combattre], et ceux qui ont menti à Dieu et à Son Envoyé sont restés dans leurs foyers. Un châtiment douloureux frappera ceux d’entre eux qui ont mécru.
9.91. Nulle faute n’est à imputer aux faibles, aux malades, à ceux qui se trouvent sans ressources s’ils sont loyaux envers Dieu et Son Envoyé ; on ne saurait s’en prendre à des hommes de bien – Dieu est pardonneur, clément,
9.92. ni à ceux qui sont venus à toi pour que tu leur fournisses une monture, auxquels tu as dit : « Je ne trouve aucune monture à vous donner  » et qui sont repartis, les yeux débordant de larmes, tristes de n’avoir rien trouvé qu’ils puissent dépenser [dans le sentier de Dieu].
9.93. Mais il y a lieu de blâmer ceux qui te demandent d’être exemptés [du combat] alors qu’ils sont riches. Ce qu’ils souhaitent, c’est demeurer avec ceux qui sont à l’arrière. Dieu a imprimé un sceau sur leurs cœurs en sorte qu’ils ne savent pas.
9.94. Ils s’excuseront auprès de vous à votre retour. Dis-leur : « Ne vous excusez pas ! Nous ne vous croyons pas. Dieu nous a déjà instruits sur votre compte. Dieu et Son Envoyé verront vos actions, après quoi vous serez ramenés vers Celui qui connaît le caché et l’apparent, et Il vous renseignera sur ce que vous avez fait ».
9.95. Lorsque vous reviendrez vers eux, ils vous adjureront, par Dieu, de vous écarter d’eux. Oui, écartez-vous d’eux : ils sont souillés. Leur refuge sera la Géhenne, pour prix de ce qu’ils se sont acquis.
9.96. Ils vous feront des serments pour gagner votre agrément, mais même si vous êtes satisfaits d’eux, Dieu n’est pas satisfait d’un peuple pervers.
9.97. Les Bédouins sont les plus ancrés dans la mécréance et l’hypocrisie, et les plus enclins à méconnaître les limites que Dieu a révélées à Son Envoyé. Dieu est omniscient, sage.
9.98. Parmi les Bédouins, il en est qui considèrent ce qui se dépense en aumônes comme une charge onéreuse et qui guettent impatiemment vos revers. Qu’un méchant revers les atteigne, eux ! Dieu entend tout, Il sait tout.
9.99. Parmi les Bédouins, il en est qui croient en Dieu et au Jour dernier, et qui considèrent ce qui se dépense en aumônes comme des moyens de s’approcher de Dieu et de s’attirer les prières de l’Envoyé. Leurs offrandes leur seront certainement comptées. Dieu les fera entrer dans Sa Miséricorde. Dieu, certes, est pardonneur, clément.
9.100. Quant à ceux des Emigrés et des Auxiliaires qui sont venus les premiers et à ceux qui les ont suivis avec un comportement vertueux, Dieu est satisfait d’eux et ils sont satisfaits de Lui. Il leur a préparé des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où ils demeureront à jamais. C’est là le bonheur suprême !
9.101. Parmi les Bédouins qui vous entourent, il y a des hypocrites, et parmi les habitants de Médine certains sont endurcis dans l’hypocrisie. Tu ne les connais pas, mais Nous, Nous les connaissons. Nous les châtierons par deux fois, puis ils seront livrés à un tourment rigoureux.
9.102. D’autres ont reconnu leurs péchés ; ils ont mêlé une bonne action à une autre mauvaise. Il se peut que Dieu revienne vers eux. Dieu, certes, est pardonneur, clément.
9.103. Prélève une aumône sur leurs biens afin de les purifier et de les rendre meilleurs. Prie sur eux, car tes prières leur sont un apaisement. Dieu entend et sait tout !
9.104. Ne savent-ils pas que Dieu accueille le repentir de Ses serviteurs, qu’Il agrée les aumônes et qu’Il est par excellence Celui qui accueille tout repentir, le Clément ?
9.105. Dis : « Agissez ! Dieu verra vos actions, ainsi que l’Envoyé et les croyants. Vous serez ramenés à Celui qui connaît le caché et l’apparent. Il vous avisera alors de ce que vous avez fait ».
9.106. D’autres attendent le décret de Dieu : soit qu’Il les châtie, soit qu’Il revienne à eux. Dieu est omniscient, sage.
9.107. Ceux qui ont construit une mosquée par désir de nuire, par mécréance, pour semer la désunion entre les croyants et pour qu’elle serve de poste de guet à ceux qui luttaient auparavant contre Dieu et son Envoyé, ceux-là ne manquent pas de jurer : « Vraiment, nous n’avons voulu que le bien ! » Mais Dieu atteste que ce sont des menteurs.
9.108. Toi, ne prie jamais en ce lieu ! Une mosquée fondée dès le premier jour sur la crainte de Dieu est plus digne de ta présence. Il s’y trouve des hommes qui aiment à se purifier, et Dieu aime ceux qui se purifient.
9.109. Celui qui a fondé son édifice sur la crainte de Dieu et pour Lui plaire n’est-il pas meilleur que celui qui a fondé son édifice au bord d’un fragile escarpement qu’un torrent entraîne avec le bâtisseur dans le feu de la Géhenne ? Dieu ne dirige pas les iniques.
9.110. L’édifice qu’ils ont construit ne cessera pas d’éveiller le doute en leurs cœurs, à moins que leurs cœurs ne se brisent. Et Dieu est omniscient, sage.
9.111. Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens parce que le Paradis leur est réservé. Ils combattent dans le chemin de Dieu : ils tuent et ils sont tués. C’est une promesse qu’Il a souscrite en vérité dans la Tora, l’Evangile et le Coran. Qui donc tient son engagement mieux que Dieu ? Réjouissez-vous donc du pacte que vous avez conclu. C’est cela le bonheur suprême,
9.112. réservé à ceux qui reviennent à Dieu, ceux qui L’adorent, ceux qui Le louent, ceux qui font de pieux déplacements, ceux qui s’inclinent, ceux qui se prosternent, ceux qui ordonnent ce qui est bienséant et s’opposent à ce qui est malséant, et ceux qui observent les règles édictées par Dieu. Annonce la bonne nouvelle aux croyants !
9.113. Il n’appartient pas au Prophète ni aux croyants d’implorer le pardon de Dieu pour les associateurs, fussent-ils de leurs proches parents, une fois qu’il leur est devenu évident que ces gens seront les hôtes de la Fournaise.
9.114. Si Abraham a demandé pardon pour son père, ce n’est qu’en vertu d’une promesse qu’il avait faite ; mais quand il vit clairement que son père était un ennemi de Dieu, il le désavoua. Abraham était humble et charitable.
9.115. Dieu ne peut égarer un peuple, après l’avoir dirigé, tant qu’Il ne lui a pas clairement montré ce dont il doit se garder. Dieu connaît parfaitement toute chose !
9.116. Certes, le Royaume des cieux et de la terre appartient à Dieu. Il fait vivre et Il fait mourir. Vous n’avez, en dehors de Dieu, ni protecteur, ni secoureur.
9.117. Dieu est revenu vers le Prophète, vers les Emigrés et vers les Auxiliaires qui l’ont suivi à un moment difficile, alors que les cœurs de plusieurs d’entre eux étaient sur le point de se dévoyer. Il est alors revenu vers eux, se montrant compatissant, clément.
9.118. Il est aussi revenu vers les trois hommes qui étaient restés à l’arrière et pour qui, toute vaste qu’elle fût, la terre paraissait exiguë tandis que leur âme était contractée. Ils pensaient qu’il n’existe aucun refuge contre Dieu, si ce n’est Lui-même. Dieu est alors revenu à eux, afin qu’ils reviennent à Lui. Dieu est Celui qui accueille tout repentir, le Clément.
9.119. O vous qui croyez, craignez Dieu et soyez avec les sincères.
9.120. Il ne sied pas que les habitants de Médine et les Bédouins qui vivent autour d’eux restent en arrière de l’Envoyé de Dieu et préfèrent leur propre bien-être à sa personne. Car, en fait, ils n’endurent ni soif, ni fatigue, ni privation dans le chemin de Dieu, ils ne font aucun pas qui suscite la colère des mécréants et ils n’obtiennent aucun avantage sur un ennemi sans que, pour cela, une bonne œuvre soit inscrite à leur actif. Dieu ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien.
9.121. Ils ne font aucune dépense, petite ou grande, ils ne franchissent aucune vallée sans que cela leur soit inscrit afin que Dieu les récompense pour le meilleur de ce qu’ils ont fait.
9.122. Il ne sied pas que les croyants quittent leur pays tous ensembles. Pourquoi un groupe d’hommes de chaque faction ne partiraient-ils pas s’instruire de la religion et ne reviendraient-ils pas avertir leurs concitoyens d’avoir à se tenir sur leurs gardes.
9.123. O vous qui croyez ! Combattez les mécréants qui sont vos voisins. Qu’ils trouvent en vous la rigueur ! Sachez que Dieu est avec ceux qui Le craignent.
9.124. Lorsqu’une sourate est révélée, il y en a qui disent : « Y en a-t-il un parmi vous dont elle augmente la foi ? » Pour ce qui est des croyants, elle augmente leur foi et ils se réjouissent.
9.125. Quant à ceux dont les cœurs sont malades, elle ajoute un opprobre à leur opprobre, et ils meurent mécréants.
9.126. Ne voient-ils pas que chaque année ils sont poussés à la révolte une fois ou deux ? Par la suite, ils ne s’en repentent pas et ne s’en souviennent plus.
9.127. Quand une sourate est révélée, ils se regardent les uns les autres : « Quelqu’un vous observe-t-il ? » puis ils se détournent. Que Dieu détourne leurs cœurs, car ces gens ne raisonnent pas.
9.128. Un Envoyé est venu à vous d’entre les vôtres. Vos épreuves lui pèsent. Il est avide de votre bien. Il est compatissant et clément envers les croyants.
9.129. S’ils se détournent de toi, dis : « Dieu me suffit ! Il n’y a de dieu que Lui ! Je me confie entièrement à Lui ! Il est le Seigneur du Trône immense ! »

Notes

* v. 23 : sur les connotations du mot walî (plur. awliyâ’), cf. supra, la note de s. 8, v. 72.
* v. 33 : v. infra, s. 48, v. 28 et note.
* v. 36 : ce sont Muharram (le 1er mois de l’année), Rajab (7ème), Dhû’l-qa`da (11ème), Dhûl-Hijja (12ème).
* v. 37 : le décalage – d’environ dix jours par année – entre le calendrier lunaire, qui rythme la vie musulmane, et le calendrier solaire donnait lieu à l’institution d’un mois de rattrapage, ou “mois intercalaire” que les Arabes hostiles à l’Islam utilisaient de manière à contrarier le rituel instauré par la nouvelle religion, notamment en ce qui concerne le Pèlerinage et les périodes d’interdiction de la guerre. C’est cette pratique qui est désormais condamnée par la Loi révélée.
* v. 39 : ce verset et les suivants : 41 à 49 se rapportent à l’appel lancé par le Prophète, en l’an 9 de l’Hégire, pour mener une expédition en territoire syrien (bataille de Tabûk).
* v. 40 : allusion à un évènement qui a marqué le début de l’ère islamique, l’Hégire, en 622 A. D. : fuyant la Mekke où les Quraïchites avaient fomenté son assassinat, Muhammad se réfugia avec son compagnon Abû Bakr dans la grotte de Thaur où il séjourna plusieurs jours en attendant que ses poursuivants aient perdu l’espoir de le retrouver.
* v. 52 : qui sont : la victoire ou la mort en martyr.
* v. 118 : lors de l’expédition de Tabûk (v. ci-dessus note v.39), trois hommes avaient retardé leur départ sous de fallacieux prétextes et avaient été punis de leur lâcheté par une rupture de leurs relations avec les membres de la communauté, y compris leurs épouses. Le présent verset est venu proclamer leur pardon et la levée de cette mise au ban.

Sourate 10 : Jonas – Yûnus

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
10.1. Alif. Lâm. Râ. Voici les versets du Livre sage.
10.2. Est-il si étonnant pour les hommes que Nous ayons inspiré à l’un d’entre eux d’avertir ses semblables et d’annoncer aux croyants qu’une récompense les attend auprès de leur Seigneur en raison de leur sincérité ? Les mécréants disent : « Celui-là est un véritable sorcier ! »
10.3. Certes, votre Seigneur, c’est Dieu (Allâh), qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis s’est établi sur le Trône, dirigeant toute chose. Il n’y a pas d’intercesseur, sauf après qu’Il a donné Sa permission. C’est Lui, Dieu, votre Seigneur ! Donc, adorez-le ! Ne réfléchissez-vous pas ?
10.4. C’est à Lui que, tous, vous retournez. Telle est la promesse de Dieu en toute Vérité. C’est Lui qui produit la création, puis la renouvelle afin de récompenser avec équité ceux qui ont cru et ont accompli des œuvres pies. Quant à ceux qui ont refusé de croire, une boisson brûlante et un châtiment douloureux leur sont destinés pour prix de leur mécréance.
10.5. C’est Lui qui fait du soleil une clarté et de la lune une lumière, dont Il a déterminé les phases afin que vous connaissiez le nombre des années et le comput. Dieu n’a créé cela que par la Vérité. Il expose les signes pour les gens doués de savoir.
10.6. Certes, dans la succession de la nuit et du jour, dans ce que Dieu a créé dans les cieux et sur la terre, il y a des signes pour les gens qui Le craignent.
10.7. Quant à ceux qui ne souhaitent pas Notre rencontre, sont satisfaits de la vie de ce monde et y trouvent l’apaisement, ceux qui restent indifférents à Nos signes,
10.8. ceux-là auront le Feu comme refuge pour ce qu’ils se seront acquis.
10.9. Mais ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies, leur Seigneur les dirigera à cause de leur foi. Les fleuves couleront à leurs pieds dans les Jardins de délice.
10.10. Là, leur invocation sera : « Gloire à toi, O Dieu !, leur salutation : « Paix ! » et la fin de leur invocation : « Louange à Dieu, Seigneur des mondes ! »
10.11. Si Dieu hâtait le malheur destiné aux hommes comme eux-mêmes se hâtent vers le bonheur, leur terme serait déjà accompli ; mais Nous laissons ceux qui ne souhaitent pas Notre rencontre marcher aveuglément dans leur rébellion.
10.12. Lorsque le malheur atteint l’homme, il Nous implore couché sur le côté, assis ou debout ; mais quand Nous avons écarté de lui ce malheur, il passe comme s’il ne Nous avait pas appelé pour le mal qui le frappait. C’est ainsi que les actions des transgresseurs sont enjolivées à leurs yeux.
10.13. Nous avons fait périr avant vous des générations lorsqu’elles ont fait preuve d’iniquité. Leurs envoyés leur avaient apporté des preuves évidentes, mais elles n’y ont pas cru. Nous rétribuons ainsi les coupables.
10.14. Nous vous avons ensuite établis sur la terre comme leurs successeurs afin de voir comment vous agiriez.
10.15. Lorsque leur sont récités Nos versets évidents, ceux qui ne souhaitent pas Notre rencontre disent : « Apporte-nous un coran autre que celui-ci, ou modifie celui-ci ! ». Dis : « Il ne m’appartient pas de le modifier de mon propre chef ; je ne fais que suivre ce qui m’a été révélé. Certes, je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d’un jour terrible ! »
10.16. Dis : « Si Dieu l’avait voulu, je ne vous l’aurais pas récité et je ne vous l’aurais pas fait connaître. Avant de le faire, j’avais déjà passé parmi vous le temps d’une vie. Ne comprenez-vous pas ? »
10.17. Qui est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu ou celui qui renie Ses signes ? Il ne donne pas le bonheur aux coupables.
10.18. Ce qu’ils adorent en dehors de Dieu ne peut ni leur nuire, ni leur être utile. Ils disent : « Ce sont nos intercesseurs auprès de Dieu ! » Dis : « Allez-vous renseigner Dieu sur ce qu’Il ne connaît pas dans les cieux et sur la terre ? Qu’Il soit glorifié et exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent ! »
10.19. Les hommes ne formaient qu’une seule communauté, puis ils se sont divisés. Si une Parole de ton Seigneur n’était pas intervenue précédemment, un jugement aurait été rendu au sujet de leurs différends.
10.20. Ils disent : « Si seulement un signe lui avait été envoyé de la part de son Seigneur ! » Dis : « Le mystère n’appartient qu’à Dieu. Attendez donc ! Certes, j’attendrai avec vous ! »
10.21. Quand Nous faisons goûter aux hommes une miséricorde après qu’un malheur les a touchés, voilà qu’ils usent de stratagèmes pour déjouer Nos signes. Dis : « Dieu est plus prompt à user de stratagèmes, et Nos envoyés (les anges) consignent les vôtres par écrit ».
10.22. C’est Lui qui vous fait aller sur la terre et sur la mer. Ainsi, vous étiez montés sur des bateaux qui voguaient grâce à un bon vent, et les hommes s’en réjouissaient. Un vent impétueux se leva et des vagues les assaillirent de tous côtés au point qu’ils s’en croyaient enveloppés. Ils implorèrent Dieu avec une dévotion sincère : « Si tu nous sauves de là, nous serons parmi les reconnaissants ! ».
10.23. A peine Dieu les eut-il sauvés qu’ils semèrent sur terre la discorde et l’injustice. » O vous, hommes ! Votre révolte se tournera contre vous après l’éphémère jouissance de la vie de ce monde ; vous reviendrez vers Nous et Nous vous aviserons de ce que vous faisiez ».
10.24. La vie de ce monde est seulement comparable à une eau que Nous faisons descendre du ciel et qui se mélange aux plantes de la terre dont se nourrissent les hommes et les bêtes. Alors, la terre revêt sa parure et s’embellit, et ses habitants s’imaginent qu’ils ont le pouvoir sur elle. Notre ordre survient alors, de nuit ou de jour, et Nous en faisons un champ moissonné, comme si, la veille, elle n’avait pas été florissante. C’est ainsi que Nous exposons Nos signes pour les hommes qui méditent.
10.25. Dieu appelle à la Demeure de Paix et Il guide qui Il veut vers une voie droite.
10.26. A ceux qui font le bien échoit la belle récompense, et plus encore. Nulle poussière, nul opprobre ne couvriront leurs visages. Ceux-là seront les hôtes du Paradis où ils demeureront à jamais.
10.27. Quant à ceux qui ont commis de mauvaises actions, leur rétribution sera égale au mal qu’ils ont fait, et ils seront couverts d’opprobre. Ils n’auront pas de défenseur contre Dieu. Leurs visages seront comme recouverts d’un lambeau de nuit épaisse. Tels seront les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais.
10.28. Un jour Nous les rassemblerons tous, puis Nous dirons aux associateurs : « Restez à vos places, vous et vos associés ! » Nous les séparerons alors les uns des autres. Leurs associés diront : « Ce n’est pas nous que vous adoriez !
10.29. Dieu suffit pour témoigner entre nous et vous que nous restions indifférents à votre adoration ».
10.30. A ce point, chaque être éprouvera les conséquences de ses actions passées. Tous seront ramenés à Dieu, leur vrai Maître, et ce qu’ils avaient inventé les abandonnera.
10.31. Dis : « Qui donc vous dispense une nourriture céleste et terrestre ? Qui dispose de l’ouïe et des regards ? Qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant ? Et qui gouverne le cours des choses ? » Ils répondront : « C’est Dieu ! » Dis : « Ne Le craindrez-vous pas ? »
10.32. Tel est Dieu, votre Seigneur, la Vérité ! Et qu’y a-t-il hors de la Vérité, sinon l’erreur ? Comment, alors, pouvez-vous vous détourner ?
10.33. Ainsi s’est réalisée la Parole de ton Seigneur à l’encontre des pervers, selon laquelle ils ne croient pas.
10.34. Dis : « S’en trouve-t-il un, parmi vos associés, qui produise la création et, ensuite, la renouvelle ? » Dis : « Dieu produit la création, puis Il la renouvelle. Comment, alors, pouvez-vous déraisonner ? »
10.35. Dis : « Y a-t-il parmi vos associés quelqu’un qui dirige vers la Vérité ? » Dis : « Dieu dirige vers la Vérité. Eh quoi ! Celui qui dirige vers la Vérité n’est-il pas plus digne d’être suivi que celui qui ne dirige que s’il est lui-même dirigé ? Qu’avez-vous donc à juger de la sorte ? »
10.36. La plupart des gens ne suivent qu’une opinion. Or, une opinion n’a aucun poids au regard de la Vérité. Dieu sait parfaitement ce qu’ils font.
10.37. Ce coran n’est pas inventé par un autre que Dieu, mais il est la confirmation de ce qui existait avant lui et l’explication, par le Seigneur des mondes, du Livre qui ne renferme aucun doute.
10.38. S’ils disent : « Il l’a inventé, réplique : « Apportez donc une sourate semblable à ceci, et appelez qui vous pouvez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques ».
10.39. Mais non, ils traitent de mensonge ce que leur savoir ne peut embrasser et ce dont l’interprétation ne leur est pas parvenue. Ceux qui avaient vécu avant eux avaient crié au mensonge de la même façon. Vois donc quelle a été la fin des iniques !
10.40. Il y en a parmi eux qui y croient et d’autres qui n’y croient pas ; mais ton Seigneur connaît les fauteurs de trouble.
10.41. S’ils te traitent de menteur, dis : « A moi mes actes, à vous les vôtres. Vous êtes innocents de ce que je fais, et moi je suis innocent de ce que vous faites ».
10.42. Parmi eux, certains t’écoutent. Mais peux-tu faire entendre les sourds s’ils ne raisonnent pas ?
10.43. Parmi eux, certains te regardent. Mais toi, peux-tu guider les aveugles, s’ils ne voient pas ?
10.44. Dieu ne lèse en rien les hommes, mais ce sont les hommes qui se lèsent eux-mêmes.
10.45. Le Jour où Il les rassemblera, ce sera comme s’ils n’étaient restés [dans leurs tombeaux] qu’une seule heure du jour, et ils se reconnaîtront mutuellement. Ceux qui niaient la rencontre avec Dieu auront perdu et n’auront pas été dirigés.
10.46. Soit que Nous te montrions une partie de ce que Nous leur promettons, soit que Nous te rappelions à Nous sans attendre, c’est à Nous qu’ils reviendront. Ensuite, c’est Dieu qui sera témoin de leurs agissements.
10.47. Pour chaque nation il y a un envoyé. Lorsque son envoyé arrive, il est statué entre ses membres avec équité et ils ne sont pas lésés.
10.48. Ils disent : « Quand donc se réalisera cette promesse, si vous êtes véridiques ? »
10.49. Dis : « Je ne possède le pouvoir de me faire à moi-même ni mal, ni bien, sauf en ce que Dieu veut ». A chaque communauté est assigné un terme. Lorsque son terme arrive, elle ne peut ni le retarder d’une heure, ni l’avancer.
10.50. Dis : « Que vous en semble ? Si Son châtiment doit vous atteindre, que ce soit de nuit ou de jour, qu’ont donc les coupables à en réclamer la venue ?
10.51. N’y croirez-vous donc que plus tard, lorsqu’il surviendra, alors que maintenant vous en réclamez la venue avec insistance ? »
10.52. On dira ensuite à ceux qui ont été iniques : « Goûtez le châtiment éternel ! Etes-vous rétribués pour autre chose que ce que vous avez accompli ? »
10.53. Ils s’enquerront auprès de toi : « Cela est-il vrai ? » Réponds : « Oui, par mon Seigneur, cela est bien vrai, et vous ne pouvez rien contre la Puissance de Dieu ! »
10.54. Toute âme chargée d’iniquité, si elle possédait toutes les richesses de la terre, voudrait les donner pour son rachat. Ceux qui auront des regrets les dissimuleront en voyant le châtiment. Mais il aura été jugé entre eux avec équité et ils ne seront pas lésés.
10.55. Certes, tout ce qui est dans les cieux et sur la terre appartient à Dieu. La promesse de Dieu est Vérité, mais la plupart des hommes ne le savent pas.
10.56. C’est Lui qui fait vivre et fait mourir, et à Lui vous retournerez.
10.57. O hommes ! Il vous est déjà parvenu une exhortation de votre Seigneur, une guérison pour les cœurs malades, une Guidance et une Miséricorde pour les croyants.
10.58. Dis : « C’est là un effet de la Grâce de Dieu et de Sa Miséricorde : qu’ils s’en réjouissent donc ! C’est un bienfait meilleur que ce qu’ils amassent ! »
10.59. Dis : « Avez-vous considéré ce que Dieu a fait descendre pour votre subsistance ? Vous avez déclaré certaines de ces choses illicites et d’autres licites. » Dis : « Dieu vous y a-t ‘il autorisé ? Ou bien forgez-vous des inventions contre Lui ? »
10.60. Que penseront, le Jour de la Résurrection, ceux qui forgeaient un mensonge contre Dieu ? Certes, Dieu est Maître de la Grâce envers les hommes, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.
10.61. Jamais tu ne t’occuperas d’une chose, tu ne réciteras un passage du Coran, et jamais vous n’accomplirez une action sans qu’au même moment Nous en soyons témoin. Pas même le poids d’un atome n’échappe à ton Seigneur, que ce soit sur la terre ou dans les cieux, et il n’existe rien de plus petit ni de plus grand que cela qui ne soit inscrit dans un Livre explicite.
10.62. O vraiment, les amis de Dieu n’éprouveront pas de peur et ils ne seront pas affligés :
10.63. à ceux qui croient en Dieu et qui Le craignent
10.64. est réservée la bonne nouvelle dans ce monde et dans l’Autre. Les paroles de Dieu ne varient point : c’est là le bonheur suprême.
10.65. Que leurs dires ne t’attristent pas. La puissance entière appartient à Dieu. Il est Celui qui entend et sait tout.
10.66. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre n’appartient-il pas à Dieu ? Que suivent donc ceux qui implorent des associés en dehors de Dieu ? Ils ne suivent que des conjectures et ne font que s’abuser.
10.67. C’est Lui qui a fait pour vous la nuit pour que vous y trouviez le repos et le jour pour vous permettre de voir. Il y a vraiment là des signes pour qui sait entendre.
10.68. Ils ont dit : « Dieu a pris un enfant ». Gloire à Lui ! Il est le Riche ! A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Avez-vous quelque autorité pour parler ainsi ? Ou dites-vous sur Dieu ce que vous ne savez pas ?
10.69. Dis : « Ceux qui forgent un mensonge contre Dieu ne connaîtront pas le bonheur ».
10.70. Ils auront une jouissance momentanée en ce monde, après quoi ils retourneront vers Nous, et Nous leur ferons goûter le châtiment rigoureux pour prix de leur mécréance.
10.71. Relate-leur l’histoire de Noé, lorsqu’il dit à son peuple : « O mon peuple ! Si ma présence parmi vous et mon rappel des signes de Dieu vous sont pénibles, moi je m’en remets à Dieu. Mettez-vous donc d’accord sur votre dessein et rassemblez vos associés sans que votre affaire vienne vous tourmenter. Puis finissez-en avec moi, et ne me faites pas attendre !
10.72. Si vous tournez le dos, [rappelez-vous que] je ne vous ai pas demandé de rétribution. Ma rétribution n’incombe qu’à Dieu et j’ai reçu l’ordre d’être de ceux qui se soumettent (à Lui : muslimûn) ».
10.73. Ils le traitèrent de menteur et Nous le sauvâmes alors dans le navire, lui et ceux qui étaient avec lui. Nous en avons fait des successeurs, et Nous avons noyé ceux qui avaient rejeté Nos signes. Vois donc quelle a été la fin de ceux qui avaient été avertis.
10.74. Par la suite, Nous avons dépêché au même peuple des envoyés qui sont venus à eux avec des preuves évidentes. Mais ces gens n’étaient pas disposés à croire à ce qu’ils avaient nié auparavant. C’est ainsi que Nous mettons un sceau sur les cœurs qui transgressent.
10.75. Par la suite, Nous avons envoyé Moïse et Aaron avec Nos signes à Pharaon et aux notables de son entourage ; mais ils se sont enflés d’orgueil et conduits en coupables.
10.76. Lorsque la Vérité leur vint de Notre part, ils s’écrièrent : « C’est manifestement de la magie ! »
10.77. Moïse dit : « Comment pouvez-vous parler ainsi de la Vérité lorsqu’elle vous est parvenue ! Serait-ce de la magie ? Non, car les magiciens ne peuvent pas prospérer ! »
10.78. Ils dirent : « Es-tu venu à nous pour nous détourner de ce que nous avons trouvé chez nos pères, et pour que le pouvoir sur terre vous appartienne à tous les deux ? Nous n’avons pas confiance en vous ! »
10.79. Pharaon dit : « Amenez-moi les magiciens les plus experts ! »
10.80. Lorsque les magiciens furent venus, Moïse leur dit : « Jetez ce que vous avez à jeter ! »
10.81. Lorsqu’ils eurent jeté, Moïse dit : « Ce que vous avez apporté est de la magie : Dieu en montrera la vanité. Dieu ne fait pas prospérer l’œuvre des corrupteurs.
10.82. Dieu, par Ses paroles, confirme la Vérité, dussent les coupables en concevoir du dépit ! »
10.83. Personne ne crut en Moïse, sauf une lignée de son peuple, les autres craignant d’être éprouvés par Pharaon et par leurs propres chefs. Car Pharaon était arrogant sur la terre et il était au nombre des transgresseurs.
10.84. Moïse dit : « O mon peuple ! Si vous croyez en Dieu, remettez-vous en à Lui si vous Lui êtes soumis ».
10.85. Ils dirent alors : « Nous nous en remettons à Dieu ! Notre Seigneur, ne nous expose pas à la persécution des impies et
10.86. sauve-nous par Ta Miséricorde de ce peuple de mécréants ! »
10.87. Nous avons révélé à Moïse et à son frère : « Allez en Egypte avec votre peuple et construisez-y des maisons dont vous ferez des oratoires. Accomplissez la prière, et annonce la bonne nouvelle aux croyants ».
10.88. Moïse dit : « Notre Seigneur ! Tu as donné à Pharaon et à ses notables des parures et des biens dans la vie de ce monde tant et si bien qu’ils se sont écartés de Ton chemin. Notre Seigneur ! anéantis leurs richesses, endurcis leurs cœurs et fais qu’ils ne croient qu’au moment où ils verront le châtiment douloureux ».
10.89. Dieu dit : « Votre demande a été exaucée. Tous deux, tenez-vous dans la rectitude et ne suivez pas le chemin de ceux qui ne savent rien ».
10.90. Nous fîmes traverser la mer aux fils d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hostilité jusqu’à ce que, sur le point d’être noyé, Pharaon s’écrie : « Je crois qu’il n’y a de dieu que Celui en qui croient les fils d’Israël, et je fais partie de ceux qui Lui sont soumis ! »
10.91. Dieu dit : « Tu en es là maintenant, alors qu’avant tu t’es montré rebelle et tu as été parmi les corrupteurs.
10.92. Pourtant, aujourd’hui, Nous allons te sauver en ton corps afin que tu sois un signe pour ceux qui viendront après toi. Certes, bien des hommes ne prêtent aucune attention à Nos signes ».
10.93. Nous avons établi pour les fils d’Israël une résidence sûre et Nous leur avons dispensé de bonnes choses pour leur subsistance. Des divergences ne se sont élevées entre eux qu’après que la Science leur soit parvenue. Certes, le Jour de la Résurrection, ton Seigneur se prononcera entre eux sur l’objet de leurs disputes.
10.94. Si tu es dans le doute au sujet de ce que Nous t’avons révélé, interroge ceux qui lisent les Ecritures envoyées avant toi,
10.95. et ne sois jamais de ceux qui nient les signes de Dieu, sans quoi tu ferais partie des perdants.
10.96. Certes, ceux contre qui s’est réalisée la parole de ton Seigneur [concernant les coupables] ne croiront pas,
10.97. quand bien même tous les signes leur parviendraient, tant qu’ils ne verront pas le châtiment douloureux.
10.98. S’il en était autrement, une cité croyante aurait été sauvée par sa foi. Mais cela n’est arrivé qu’au peuple de Jonas : lorsqu’il a cru, Nous avons écarté de lui le châtiment ignominieux en ce monde et Nous lui avons accordé une jouissance temporaire.
10.99. Si ton Seigneur le voulait, tous les habitants de la terre croiraient. Peux-tu, toi, contraindre les hommes à être croyants ?
10.100. Aucune âme ne peut croire si ce n’est avec la permission de Dieu. Il jette l’opprobre sur ceux qui ne raisonnent pas.
10.101. Dis : « Considérez ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre : ni les signes, ni les avertissements ne sont utiles aux gens qui ne croient pas ».
10.102. Qu’attendent-ils donc, sinon des jours semblables à ceux des générations qui les ont précédés ? Dis : « Attendez ! Moi, j’attendrai avec vous ! »
10.103. Nous délivrerons ensuite Nos envoyés et ceux qui croient, car il est juste que Nous délivrions les croyants.
10.104. Dis : « O les hommes ! Si vous êtes dans le doute au sujet de ma religion, sachez que je n’adore pas ceux que vous adorez en dehors de Dieu, mais que j’adore Dieu, Celui qui vous rappellera à Lui. Il m’a été ordonné d’être croyant ».
10.105. De même il m’a été dit : « Consacre ton dessein à la Religion en pur croyant (hanîf). Ne sois pas au nombre des associateurs.
10.106. N’implore pas, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni te servir, ni te nuire. Si tu agissais ainsi, tu serais parmi les iniques.
10.107. Si Dieu te frappe d’un mal, nul autre que Lui ne l’écartera de toi. S’Il veut pour toi un bien, nul ne détournera de toi Sa grâce. Il en gratifie qui Il veut parmi Ses serviteurs. Il est le Pardonneur, le Clément ».
10.108. Dis : « O vous, les hommes ! La Vérité vous est parvenue de votre Seigneur. Quiconque est bien guidé n’est guidé que pour lui-même. Et quiconque s’égare ne s’égare qu’à son propre détriment. Je ne suis pas pour vous un garant ».
10.109. Suis donc ce qui t’es révélé, et prends patience jusqu’à ce que Dieu vienne juger. Il est le meilleur des juges.

Sourate 11 : Houd – Hud

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
11.1. Alif. Lâm. Râ. Voici un Livre dont les versets ont été arrêtés, puis exposés, venant d’un Sage, instruit de tout.
11.2. » N’adorez que Dieu ! Envoyé par Lui, je suis pour vous un avertisseur et un porteur de bonne nouvelle.
11.3. Demandez pardon à votre Seigneur, puis revenez vers Lui. Il vous fera jouir d’une belle part jusqu’à un terme fixé. Il accorde Sa grâce à quiconque est apte à la recevoir. Si vous vous détournez, je crains pour vous le châtiment d’un grand Jour.
11.4. A Dieu vous retournerez ; Il est puissant sur toute chose ».
11.5. N’est-ce pas pour se cacher de Lui qu’ils replient leurs cœurs sur eux-mêmes ? Mais lorsqu’ils se couvrent de leurs vêtements, Dieu sait fort bien ce qu’ils cachent comme ce qu’ils extériorisent ! Certes, Il connaît le tréfonds des cœurs.
11.6. Il n’y a sur terre aucun être vivant dont la subsistance n’incombe pas à Dieu. Il connaît son gîte et son repaire : tout est consigné dans un Livre clair.
11.7. C’est Lui qui a créé les cieux et la terre en six jours – Son Trône était sur l’eau – afin de vous éprouver, pour voir lequel d’entre vous agit le mieux. Si tu dis : « Vous serez certainement ressuscités après votre mort, les mécréants diront : « Ce n’est là que pure magie ! »
11.8. Si Nous retardons pour eux le châtiment jusqu’à une génération déterminée, ils diront : « Qu’est-ce qui le retient ? » Mais le jour où il surviendra, personne ne le détournera d’eux et ce dont ils se moquaient les enveloppera de toutes parts.
11.9. Si Nous faisons goûter à l’homme une miséricorde venue de Nous, et qu’ensuite Nous la lui retirons, le voici désespéré et ingrat.
11.10. Lui faisons-Nous goûter un bonheur après que le malheur l’a touché, il dit : « Les maux s’en sont allés de moi !, et le voici joyeux et outrecuidant.
11.11. Il n’en va pas ainsi de ceux qui sont patients et font le bien : ceux-là obtiennent un pardon et une grande récompense.
11.12. Peut-être délaisses-tu une partie de ce qui t’a été révélé et ton cœur se serre-t-il à les entendre dire : « Que n’a-t-on fait descendre sur lui un trésor ! » ou bien : « Si seulement un ange l’avait accompagné ! » Tu n’es qu’un avertisseur, et Dieu a la garde de toute chose.
11.13. Au cas où ils diraient : « Cela, il l’a forgé !, dis leur : « Apportez donc dix sourates semblables à ceci, forgées par vous, et implorez qui vous pourrez en dehors de Dieu, si vous êtes véridiques !
11.14. S’ils (ces faux dieux) ne vous répondent pas, sachez qu’en vérité ceci est descendu de par la Science de Dieu et qu’il n’y a de dieu que Lui. Lui serez-vous soumis ? »
11.15. Ceux qui désirent la vie de ce monde et ses attraits, Nous rétribuons équitablement leurs actions ici-bas et ils ne sont pas lésés.
11.16. Ce sont ceux-là qui, dans la vie future, n’auront que le Feu pour partage. Ce qu’ils auront accompli en ce monde restera stérile, et vaines seront leurs œuvres.
11.17. Peut-il rester dans le doute celui qui a reçu une preuve manifeste de son Seigneur, communiquée par un témoin venant de Dieu, alors même qu’auparavant le Livre de Moïse était déjà un guide et une miséricorde ? Ceux-là croient au message. Quant à ceux qui, parmi les factions, refusent d’y croire, ils se rencontreront dans le Feu. Ne mets pas en doute cette révélation. Elle est la Vérité venant de ton Seigneur, mais la plupart des hommes ne croient pas.
11.18. Qui est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu ? Ceux-là devront comparaître devant leur Seigneur, et les témoins diront : « Voilà ceux qui ont menti contre leur Seigneur ». La malédiction de Dieu ne tombera-t-elle pas sur les iniques,
11.19. ceux qui détournent les hommes du chemin de Dieu et voudraient le rendre tortueux, qui nient l’existence de la vie future ?
11.20. Ceux-là n’auront pas échappé à la Puissance de Dieu sur la terre, et ils n’auront pas trouvé de protecteurs en dehors de Dieu. Pour eux, le châtiment sera doublé. Ils ne pouvaient pas entendre et ils ne voyaient rien.
11.21. Ceux-là se seront perdus eux-mêmes et ce qu’ils avaient forgé les aura abandonnés.
11.22. Sans nul doute, ils seront les plus grands perdants dans la vie future.
11.23. Certes, ceux qui croient, qui font le bien et qui s’humilient devant leur Seigneur, ceux-là seront les hôtes du Paradis où ils demeureront à jamais.
11.24. Les deux groupes d’hommes sont comme l’aveugle et le sourd comparés à celui qui voit et à celui qui entend : sont-ils égaux et semblables ? Ne réfléchissez-vous pas ?
11.25. Nous avons envoyé Noé vers son peuple : « Je suis pour vous un avertisseur explicite
11.26. pour que vous n’adoriez que Dieu. Je crains pour vous le châtiment d’un Jour douloureux ».
11.27. Les notables de son peuple, qui mécroyaient, dirent : « Nous ne voyons en toi qu’un mortel semblable à nous. Nous ne voyons que les plus méprisables d’entre nous qui t’aient suivi au premier coup d’œil. Nous ne voyons en vous rien qui vous donne l’avantage sur nous. Nous vous considérons au contraire comme des menteurs ».
11.28. » O mon peuple ! dit Noé, qu’en pensez-vous ? Si je m’appuie sur une preuve évidente venue de mon Seigneur et s’Il m’a gratifié d’une miséricorde qui vous est occultée, pensez-vous que nous puissions vous l’imposer contre votre gré ?
11.29. O mon peuple ! Je ne vous demande en échange aucune richesse. Ma récompense n’incombe qu’à Dieu. Je ne peux repousser ceux qui croient – certes, ils rencontreront leur Seigneur, mais je vois que vous êtes un peuple d’ignorants.
11.30. O mon peuple ! Qui donc me secourrait contre Dieu si je les repoussais ? Ne réfléchissez-vous pas ?
11.31. Je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu. Je ne possède pas la connaissance du Mystère. Je ne dis pas que je suis un ange. Je ne dis pas de ceux que vos yeux méprisent : « Dieu ne leur accordera aucun bien ! » Dieu sait mieux ce qui est dans leurs âmes ; si je parlais ainsi, je ferais partie des iniques ».
11.32. Ils dirent : « O Noé ! Tu as déjà disputé avec nous et tu as multiplié nos controverses. Fais donc venir ce dont tu nous menaces, si tu es véridique ».
11.33. Il dit : « Dieu seul vous le fera venir, s’Il le veut. Vous ne saurez échapper à Sa puissance.
11.34. Si je voulais vous donner un conseil, il ne vous servirait à rien dès lors que Dieu voudrait vous égarer. Il est votre Seigneur et à Lui vous serez ramenés ».
11.35. S’ils disent : « Il l’a forgé, dis : « Si je l’ai forgé, que mon crime retombe sur moi ! Moi, je suis innocent de ce que vous commettez ».
11.36. Il fut révélé à Noé : « Nul parmi ton peuple ne croit, sauf ceux qui croyaient déjà. Ne te tourmente donc pas à cause de leurs actions passées.
11.37. Construis le vaisseau sous nos yeux et d’après Notre révélation. Et ne me parle pas en faveur des iniques : ils vont être noyés ».
11.38. Il se mit à construire le vaisseau, et chaque fois que des notables de son peuple passaient près de lui, ils se moquaient de lui. Il dit : « Si vous vous moquez de nous, nous nous moquerons de vous tout comme vous le faites !
11.39. Bientôt, vous saurez qui va être frappé d’un châtiment ignominieux, sur qui s’abattra un châtiment perpétuel ».
11.40. Lorsque vint Notre ordre et que le four se mit à déborder, Nous dîmes : « Charge sur le vaisseau un couple de chaque espèce et aussi ta famille – à l’exception de celui contre qui un arrêt a déjà été prononcé, ainsi que les croyants ». Mais ceux qui partageaient la foi de Noé étaient peu nombreux.
11.41. Il dit : « Montez sur le vaisseau, au nom de Dieu qui le fera voguer et arriver à bon port. » En vérité, mon Seigneur est pardonneur, clément !
11.42. Et voici le vaisseau voguant avec eux au milieu de vagues semblables à des montagnes. Noé appela son fils, resté en un lieu écarté : « O mon fils, monte avec nous, ne reste pas avec les mécréants ! »
11.43. Celui-ci répondit : « Je vais me réfugier sur une montagne qui me mettra à l’abri de l’eau ». Noé dit : « Nul, aujourd’hui, ne sera abrité contre l’ordre de Dieu, sauf celui à qui Il aura fait miséricorde ». Les vagues déferlèrent entre eux et il fut parmi les noyés.
11.44. Il fut dit : « O terre, absorbe ton eau ! O ciel, dégage-toi ! » Les eaux se retirèrent, l’ordre s’accomplit et le vaisseau se posa sur le [Mont] Joudî. Il fut dit : « Loin d’ici les iniques ! »
11.45. Noé appela alors son Seigneur disant : « Mon Seigneur ! Mon fils fait bien partie de ma famille, Ta promesse est sûrement Vérité et Tu es le plus sage des juges ! ».
11.46. Il répondit : « O Noé ! Celui-là n’appartient pas à ta famille. Il a commis des vilenies. Ne me sollicite donc pas pour quelque chose dont tu n’as aucune connaissance. Je t’admoneste afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants ».
11.47. Noé dit : « Mon Seigneur ! Préserve-moi de te solliciter pour quelque chose que j’ignore. Si Tu ne me pardonnes pas, si Tu ne me fais pas miséricorde, je compterai parmi les perdants ! »
11.48. Il fut dit : « O Noé ! Descends avec Notre salut et Nos bénédictions sur toi et sur les nations issues de ceux qui sont avec toi. Il y a des nations auxquelles Nous accorderons une jouissance éphémère, mais que Nous frapperons ensuite d’un châtiment douloureux.
11.49. Ce sont là des récits mystérieux que Nous te révélons alors que ni toi, ni ton peuple ne les connaissaient auparavant. Sois patient ! Certes, l’heureuse fin attend ceux qui craignent Dieu ».
11.50. Aux ‘Ad, Nous avons envoyé leur frère Houd. Celui-ci leur dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pour vous d’autre dieu que Lui ! Vous n’êtes que des affabulateurs !
11.51. O mon peuple ! Je ne vous demande pour cela aucune rétribution. Ma rétribution n’incombe qu’à Celui qui m’a créé. Ne raisonnez-vous pas ?
11.52. O mon peuple ! Demandez pardon à votre Seigneur, puis revenez vers Lui. Il vous enverra du ciel une pluie abondante et Il augmentera encore votre force. Ne vous détournez pas [de Lui] en vous rendant coupables ».
11.53. Ils dirent : « O Houd ! Tu ne nous as pas apporté une preuve évidente, et nous n’abandonnerons pas nos divinités sur ta parole. Nous ne croyons pas en toi.
11.54. Nous disons simplement qu’une de nos divinités t’a frappé d’un mal ». Il dit : « Assurément, je prends Dieu à témoin, et vous aussi soyez témoins que je suis innocent de ce que vous Lui associez.
11.55. Usez de stratagèmes envers moi, tous autant que vous êtes, et ne me laissez pas de répit.
11.56. Je m’en remets à Dieu, mon Seigneur et le vôtre. Il n’existe aucun être vivant qu’Il ne saisisse par son toupet. Certes, mon Seigneur est sur une voie droite.
11.57. Si vous vous détournez, du moins vous aurai-je délivré ce avec quoi j’ai été envoyé vers vous, et mon Seigneur vous remplacera par un autre peuple sans que vous Lui nuisiez en quoi que ce soit. Mon Seigneur, en vérité, veille sur toute chose ».
11.58. Lorsque vint Notre Ordre, Nous sauvâmes Houd et ceux qui, avec lui, croyaient, par une miséricorde venue de Nous, et Nous les délivrâmes d’un lourd châtiment.
11.59. Ces ‘Ad refusèrent les signes de leur Seigneur, ils désobéirent à Ses envoyés et obéirent aux ordres de chaque tyran rebelle.
11.60. La malédiction les a poursuivis en ce monde et au Jour de la Résurrection. Les ‘Ad n’ont-ils pas nié leur Seigneur ? Que soient donc éloignés les ‘Ad, peuple de Houd !
11.61. Aux Thamoud Nous envoyâmes leur frère Câlih. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Vous n’avez d’autre dieu que Lui. Il vous a produits de la terre et Il vous y a établis. Demandez-Lui pardon, puis revenez à Lui. Mon Seigneur est proche et Il exauce ».
11.62. Ils dirent : « O Câlih ! Tu étais, auparavant, un espoir pour nous. Veux-tu nous interdire d’adorer ce que nos pères adoraient ? Nous sommes très perplexes au sujet de ce à quoi tu nous exhortes ».
11.63. » O mon peuple ! dit-il, songez-y ! Si je m’appuie sur une preuve évidente venue de mon Seigneur et s’Il m’a donné un gage de Sa miséricorde, qui donc pourrait me secourir contre Dieu au cas où je Lui désobéirais ? Vous ne feriez alors qu’accroître ma perte.
11.64. O mon peuple ! Voici la chamelle de Dieu ! Elle est un signe pour vous. Laissez-la donc paître sur la terre de Dieu et ne lui faites aucun mal ; sinon un châtiment vous saisira promptement ».
11.65. Ils lui tranchèrent alors les jarrets et Câlih de s’écrier : « Profitez de votre demeure durant trois jours ; et ce n’est pas là une promesse mensongère ! »
11.66. Lorsque vint Notre ordre, Nous sauvâmes de l’opprobre de ce jour, par un effet de Notre Miséricorde, Câlih et ceux qui avaient cru avec lui. Ton Seigneur est le Fort, le Puissant.
11.67. Le cri saisit les fauteurs d’iniquité et, le matin suivant, ils gisaient dans leurs demeures
11.68. comme s’ils n’y avaient jamais habité. Les Thamoud n’ont-ils pas nié leur Seigneur ? Que soient donc éloignés les Thamoud !
11.69. Nos envoyés vinrent trouver Abraham avec la bonne nouvelle. Ils dirent : « Salut ! » ; il répondit : « Salut ! » et ne fut pas long à apporter un veau rôti.
11.70. Mais lorsqu’il vit que leurs mains ne le touchaient pas, il en conçut vis à vis d’eux du déplaisir et de la frayeur. Ils lui dirent : « N’aies crainte ! Nous sommes envoyés au peuple de Loth ».
11.71. La femme d’Abraham, qui se tenait debout, se mit à rire. C’est alors que Nous lui annonçâmes la bonne nouvelle [de la naissance] d’Isaac et, après Isaac, de celle de Jacob.
11.72. Elle dit : « Pauvre de moi ! Comment enfanterais-je alors que je suis vieille et que celui-ci, mon mari, est un vieillard ? Ce serait une chose bien étonnante ! »
11.73. Ils dirent : « T’étonnes-tu de l’ordre de Dieu ? Que la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous, O gens de cette maison ! Dieu est digne d’être loué, digne d’être glorifié ! ».
11.74. Lorsque Abraham fut rassuré, et que la bonne nouvelle lui fut parvenue, il argumenta avec Nous en faveur du peuple de Loth.
11.75. Abraham était charitable, humble et repentant.
11.76. » O Abraham, abandonne ce sujet ! L’arrêt de ton Seigneur est déjà pris, et un châtiment les atteindra irrévocablement ».
11.77. Lorsque Nos envoyés arrivèrent auprès de Loth, celui-ci s’en affligea car son bras était trop faible pour les protéger. Il dit : « Cela va être un jour pénible ! »
11.78. Les gens de son peuple accoururent vers lui, ceux-là même qui avaient déjà commis des turpitudes. Il leur dit : « O mon peuple ! Voici mes filles ! Elles seraient plus pures pour vous ! Craignez Dieu et ne m’outragez pas dans mes hôtes ! N’y a-t-il pas parmi vous un seul homme droit ? »
11.79. » Tu sais parfaitement que n’avons rien à voir avec tes filles, et tu sais bien ce que nous voulons ! »
11.80. Il dit : « Que n’ai-je la force de m’opposer à vous, ou que ne puis-je trouver un solide appui ! »
11.81. Nos envoyés dirent : « O Loth ! Nous sommes les envoyés de ton Seigneur ; ces gens ne parviendront pas à t’atteindre. Voyage avec ta famille durant une partie de la nuit. Que nul d’entre vous ne se retourne, à l’exception de ta femme. Quant à elle, ce qui frappera les autres la frappera elle aussi. Cela surviendra à l’aube ; et l’aube n’est-elle pas proche ? »
11.82. Lorsque vint Notre ordre, Nous renversâmes la cité de fond en comble et fîmes pleuvoir sur elle, une par une, des pierres d’argile
11.83. marquées du sceau de ton Seigneur et toujours prêtes à frapper les iniques.
11.84. Aux gens de Madian, Nous avons envoyé leur frère Chu’aïb. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pour vous d’autre dieu que Lui ! Ne diminuez pas la mesure et le poids. Certes, je vous vois dans la prospérité, mais je crains pour vous le châtiment d’un Jour qui enveloppera tout.
11.85. O mon peuple ! Donnez la bonne mesure et le juste poids. Ne fraudez pas les hommes dans leurs avoirs et ne répandez pas les crimes et la corruption.
11.86. Ce qui demeure auprès de Dieu est meilleur pour vous, si vous êtes croyants. Quant à moi, je ne suis pas votre gardien ».
11.87. Ils dirent : « O Chu’aïb, ta façon de prier t’ordonne-t-elle que nous abandonnions ce que nos pères adoraient, ou que nous ne fassions plus ce que nous voulons de nos richesses ? Pourtant, tu es bienveillant et droit ».
11.88. Il dit : « O mon peuple ! Ne voyez-vous pas que je m’appuie sur une preuve évidente reçue de mon Seigneur et que, de Sa part, m’est échue une belle attribution. Je ne cherche pas à vous contrarier en vous défendant quelque chose ; je ne veux que vous amender autant que je le puis, et mon succès ne dépend que de Dieu. Je m’en remets à Lui et c’est vers Lui que je me tourne.
11.89. O mon peuple ! Puisse ma séparation d’avec vous ne pas vous rendre coupables au point d’attirer sur vous des maux pareils à ceux qui ont frappé le peuple de Noé, ou le peuple de Houd, ou le peuple de Câlih ! Et aussi le peuple de Loth, qui n’est pas très éloigné de vous !
11.90. Demandez pardon à votre Seigneur, puis revenez à Lui repentants. Certes, mon Seigneur est clément, aimant ».
11.91. Ils dirent : « O Chu’aïb ! Nous ne comprenons pas grand-chose à ce que tu dis. Nous voyons que tu n’as guère de prestige parmi nous, et si ce n’était par égard pour ton clan, nous t’aurions certainement lapidé. De fait, tu ne possèdes aucun pouvoir contre nous ! »
11.92. Il dit : « O mon peuple ! Mon clan serait-il à vos yeux plus puissant que Dieu, au point que vous Le reléguiez derrière vous en Lui tournant le dos ? En vérité, mon Seigneur embrasse de Sa science tout ce que vous faites.
11.93. O mon peuple ! Agissez selon vos possibilités, j’agirai aussi ! Bientôt vous saurez sur qui tombera un châtiment ignominieux, et qui est menteur. Veillez donc ; je veillerai avec vous ».
11.94. Lorsque vint Notre ordre, Nous sauvâmes par un effet de Notre miséricorde Chu’aïb et les croyants qui étaient avec lui. Le cri saisit ceux qui avaient été iniques et, le matin suivant, ils gisaient dans leurs demeures
11.95. comme s’ils n’y avaient jamais habité et prospéré. Que soient donc éloignés les Madianites comme ont été éloignés les Thamoud !
11.96. Nous avons envoyé Moïse, nanti de Nos signes et d’une autorité patente,
11.97. à Pharaon et à ses notables. Mais ceux-ci ont suivi l’ordre de Pharaon, bien que l’ordre de Pharaon ne soit pas juste.
11.98. Le Jour de la Résurrection, il marchera en tête de son peuple et il le conduira au Feu comme à un abreuvoir ; mais quel détestable abreuvoir !
11.99. Une malédiction les poursuit ici-bas comme au Jour de la Résurrection. Quel détestable présent les attend !
11.100. Ce sont là des récits que Nous te rapportons au sujet des cités, dont certaines sont encore debout tandis que d’autres ont été moissonnées.
11.101. Nous ne les avons pas lésées, mais elles se sont fait tort à elles-mêmes. Les divinités qu’elles invoquaient en dehors de Dieu ne leur ont servi à rien lorsque l’ordre de ton Seigneur est arrivé ; elles n’ont fait qu’accroître leur ruine.
11.102. Telle est la frappe de ton Seigneur lorsqu’Il frappe les cités impies. Certes, Sa frappe est douloureuse, sévère.
11.103. Il y a vraiment là un signe pour qui craint le châtiment de la vie future. Ce sera un Jour où les hommes seront responsables, ce sera un Jour dont chacun sera témoin.
11.104. Nous ne le retarderons que jusqu’à un terme fixé d’avance.
11.105. Le Jour viendra où nulle âme ne parlera, sinon avec la permission de Dieu. Il y aura des réprouvés et des bienheureux :
11.106. les réprouvés seront dans le Feu, où retentiront des soupirs et des sanglots ;
11.107. ils y demeureront à jamais, tant que dureront les cieux et la terre, à moins que ton Seigneur ne le veuille autrement ; ton Seigneur, certes, fait ce qu’Il veut.
11.108. Quant aux bienheureux, ils seront au Paradis où ils demeureront à jamais, tant que dureront les cieux et la terre, à moins que ton Seigneur ne le veuille autrement. C’est un don jamais interrompu.
11.109. Ne sois pas dans l’incertitude au sujet de ce qu’ils adorent ; ils n’adorent que de la manière dont leurs pères adoraient auparavant. Nous ne manquerons pas de leur donner leur part, sans en rien retrancher.
11.110. Nous avons donné à Moïse le Livre, mais celui-ci a suscité des différends. Si une Parole de ton Seigneur n’était pas déjà intervenue auparavant, un jugement eût été prononcé entre eux ; mais ils demeurent dans un profond embarras au sujet de ce Livre.
11.111. Ton Seigneur donnera certainement à tous l’exacte rétribution de leurs œuvres. Il est parfaitement informé de ce qu’ils font.
11.112. Tiens-toi dans la rectitude, comme tu en as reçu l’ordre, ainsi que ceux qui, avec toi, sont retournés à Lui. Ne vous révoltez pas ! Dieu voit parfaitement ce que vous faites.
11.113. Ne vous appuyez pas sur les iniques, car le Feu vous atteindrait. Vous n’avez pas d’autres protecteurs que Dieu et vous n’obtiendrez aucun secours par la suite.
11.114. Accomplis la prière aux deux extrémités du jour et à plusieurs reprises durant la nuit. Certes, les bonnes actions chassent les mauvaises. C’est là un rappel pour ceux qui savent se souvenir.
11.115. Persévère, car Dieu ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien.
11.116. Parmi les générations qui vous ont précédés, les hommes assez vertueux pour réprouver la corruption sur la terre et que Nous avons sauvés n’ont été que peu nombreux. Les iniques ont préféré suivre leur penchant pour la vie facile et ils se sont rendus coupables.
11.117. Ce n’est pas ton Seigneur qui va détruire injustement les cités dont les habitants s’amendent.
11.118. Si ton Seigneur l’avait voulu, Il aurait fait des hommes une seule nation. Or, ils ne cessent de se dresser les uns contre les autres,
11.119. à l’exception de ceux auxquels ton Seigneur a fait miséricorde. C’est à cette fin qu’Il les a créés. La Parole de ton Seigneur s’accomplit : « Je remplirai certainement la Géhenne de djinns et d’hommes rassemblés ».
11.120. Tout ce que Nous te relatons à propos des envoyés est destiné à affermir ton cœur. Par là t’est parvenue la Vérité, ainsi qu’une exhortation et un rappel à l’adresse des croyants.
11.121. Dis à ceux qui ne croient pas : « Agissez selon vos possibilités ; certes, nous agissons aussi !
11.122. Attendez ; certes, nous attendons aussi ! »
11.123. A Dieu appartient le Mystère des cieux et de la terre. A Lui revient l’ordre de toute chose. Adore-Le donc et remets-toi entièrement à Lui. Ton Seigneur n’est pas indifférent à ce que vous faites.

Notes

* v. 40 : le “four qui déborde” est un signe avant-coureur du Déluge ; quant à celui qui n’est pas admis à monter dans l’Arche, il s’agit d’un fils de Noé qui aurait été incroyant (cf. infra, v. 42- 43 et 46-47) mais dont il n’est pas fait mention dans la Genèse.

Sourate 12 : Joseph – Yûsuf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
12.1. Alif. Lâm. Râ. Voici les versets du Livre évident.
12.2. Nous l’avons fait descendre sous forme d’un Coran arabe pour que vous puissiez raisonner.
12.3. Nous te relatons, en te révélant ce Coran, le plus beau des récits, même si tu n’y prêtais pas attention auparavant.
12.4. Joseph dit un jour à son père : « O mon père ! J’ai vu onze étoiles, le soleil et la lune, je les ai vues se prosterner devant moi ».
12.5. Il dit : « O mon fils ! Ne raconte pas ta vision à tes frères, car ils trameraient alors des ruses contre toi. Satan est pour l’homme un ennemi déclaré ».
12.6. Ainsi, ton Seigneur te prendra comme élu ; Il t’enseignera l’interprétation des événements ; Il te comblera de toute Sa faveur, ainsi que la famille de Jacob, comme Il a comblé tes deux ancêtres : Abraham et Isaac. Ton Seigneur est omniscient, sage.
12.7. Il y a certes en Joseph et ses frères des signes pour ceux qui cherchent à savoir.
12.8. Ils se dirent alors : « Joseph et son [plus jeune] frère sont plus chers que nous à notre père, bien que nous formions un groupe. Notre père est manifestement égaré.
12.9. Tuez Joseph, ou bien déportez-le en quelque contrée pour que votre père n’aie de regard que pour vous. Ensuite, vous vous conduirez en hommes de bien ».
12.10. L’un d’eux prit la parole et dit : « Ne tuez pas Joseph ; s’il vous faut agir, jetez-le plutôt dans les profondeurs du puits, où quelque voyageur le recueillera ».
12.11. Ils dirent : « O notre père ! Pourquoi ne nous fais-tu pas confiance au sujet de Joseph alors que nous lui voulons du bien ?
12.12. Envoie-le demain avec nous ; il s’ébattra, il jouera et nous serons ses gardiens ».
12.13. Il dit : « Certes, je suis triste que vous l’emmeniez. Je crains que le loup ne le dévore pendant que vous ne ferez pas attention à lui ».
12.14. Ils dirent : « Si le loup le dévorait, alors que nous sommes en groupe, nous serions vraiment des misérables ! »
12.15. Ils l’emmenèrent, puis ils tombèrent d’accord pour le jeter dans les profondeurs du puits. Nous lui révélâmes : « Tu les aviseras un jour de ce qu’ils ont fait, alors qu’aujourd’hui ils sont inconscients ! »
12.16. Ils revinrent le soir chez leur père en pleurant
12.17. et ils dirent : « O notre père ! Nous étions partis pour jouer à la course et avions laissé Joseph près de nos affaires. Le loup l’a dévoré. Tu ne vas pas nous croire, mais nous disons la vérité ».
12.18. Ils apportèrent sa tunique tachée d’un sang trompeur. Leur père dit : « C’est vous-mêmes qui avez manigancé cette affaire. Mais, douce patience ! C’est à Dieu qu’il faut demander assistance contre ce que vous racontez ».
12.19. Arrivèrent des voyageurs qui envoyèrent au puits leur homme chargé de la corvée d’eau. Ayant fait descendre son seau, celui-ci s’écria : « Quelle bonne fortune ! Voici un jouvenceau ! » Ils le cachèrent comme une marchandise ; mais Dieu savait bien ce qu’ils allaient faire !
12.20. Ils le vendirent à vil prix, pour quelques pièces d’argent, car ils voulaient s’en défaire.
12.21. Son acquéreur, originaire d’Egypte, dit à sa femme : « Traite-le généreusement ! Peut-être nous sera-t-il utile ou le prendrons-nous comme enfant ». C’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans ce pays, afin aussi de lui enseigner l’interprétation des évènements. Dieu est souverain en Son commandement, mais la plupart des hommes ne le savent pas.
12.22. Lorsqu’il eut atteint l’âge viril, Nous lui donnâmes la sagesse et la science. De cette façon Nous récompensons ceux qui font le bien.
12.23. Celle qui l’avait reçu dans sa maison tenta de le séduire. Elle ferma les portes et dit : « Me voici à toi ! » Il dit : « Que Dieu me garde ! Lui, mon maître, m’a traité avec bienveillance. Il n’y a pas de vrai bonheur pour les iniques ! »
12.24. Mais elle le désirait ardemment, et lui aussi l’aurait désirée s’il n’avait eu une vision probante de son Seigneur. Nous avons ainsi écarté de lui le mal et la turpitude. Certes, il fait partie de Nos serviteurs intègres.
12.25. Tandis que tous deux couraient vers la porte, elle s’agrippa à la tunique de Joseph et la déchira dans le dos. Devant la porte, ils se trouvèrent en présence du mari. » Que mérite celui qui a voulu nuire à ta famille, sinon la prison ou un dur châtiment ?, s’écria-t-elle.
12.26. » C’est elle qui a voulu me séduire ! » dit Joseph. Un parent de la femme appelé à témoigner déclara : « Si la tunique a été déchirée par-devant, elle dit vrai, et c’est lui qui est un menteur,
12.27. mais si la tunique a été déchirée dans le dos, elle a menti et c’est lui qui est véridique ».
12.28. Lorsque le maître vit la tunique déchirée dans le dos, il dit : « C’est bien là une de vos ruses féminines ; vraiment, votre ruse dépasse les bornes !
12.29. Joseph, prends tes distances et toi, femme, demande pardon pour ton péché : vraiment, tu t’es rendue coupable ! »
12.30. Dans la ville, les femmes parlaient : « La femme de Son Excellence cherche à séduire son jeune serviteur : il l’a rendue éperdument amoureuse. Nous la voyons manifestement égarée ! »
12.31. Ayant eu vent de leurs propos sournois, elle leur adressa une invitation, puis elle leur prépara un banquet et donna à chacune un couteau. Elle dit alors à Joseph : « Parais devant elles ! » Lorsqu’elles le virent, elles s’extasièrent et se tailladèrent les mains en s’exclamant : « A Dieu ne plaise ! Celui-ci n’est pas un mortel ; ce ne peut être qu’un ange noble ! »
12.32. Elle dit : « Voici donc celui à propos duquel vous m’avez blâmée ! C’est vrai, j’ai voulu le séduire, mais il s’est maîtrisé. Pourtant, s’il ne fait pas ce que je lui ordonne, il sera jeté en prison et se trouvera parmi les misérables ».
12.33. Joseph dit : « Mon Seigneur ! Je préfère la prison à ce qu’elles m’incitent à commettre. Mais si tu ne détournes pas de moi leurs ruses, je leur céderai et serai parmi les insensés ».
12.34. Son Seigneur l’exauça, et Il détourna de lui leurs ruses. Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
12.35. Ensuite, bien qu’aient été perçus les signes [de son innocence], on trouva bon de l’incarcérer pour un certain temps.
12.36. Deux jeunes serviteurs furent mis en prison avec lui. L’un d’eux dit : « Je me suis vu [en rêve] en train de presser du raisin. – Moi, dit l’autre, je me suis vu portant sur ma tête du pain que les oiseaux venaient picorer. Fais-nous connaître la signification de ces choses, car nous te tenons pour un homme de bien ».
12.37. Joseph dit : « Avant même que l’on vous apporte la nourriture qui vous est destinée, je vous aurai fait connaître l’interprétation de ces choses, ceci grâce à ce que mon Seigneur m’a enseigné. C’est que j’ai abandonné la religion d’un peuple qui ne croit pas en Dieu et qui nie la vie future.
12.38. J’ai alors suivi la religion de mes pères : Abraham, Isaac et Jacob. Nous ne pouvons associer quoi que ce soit à Dieu. C’est là une grâce que Dieu répand sur nous et sur tous les hommes ; mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.
12.39. O mes deux compagnons de prison ! Une multitude de maîtres séparés vaut-elle mieux qu’Allâh, le Dieu unique, l’Invincible ?
12.40. Ceux que vous adorez en dehors de Lui ne sont que des noms que vous et vos pères leur avez donnés sans que Dieu vous délègue un pouvoir quelconque à ce sujet. De fait, le jugement n’appartient qu’à Dieu. Il a ordonné que vous n’adoriez que Lui. Telle est la Religion immuable, mais la plupart des hommes ne savent pas.
12.41. O mes deux compagnons de prison ! L’un de vous versera du vin à son maître ; quant à l’autre, il sera crucifié et les oiseaux viendront picorer sa tête. L’affaire pour laquelle vous me consultez est déjà arrêtée ».
12.42. S’adressant à celui qui, selon lui, allait être élargi, il lui dit : « Rappelle-moi au souvenir de ton maître ». Mais le Démon lui fit oublier de parler de Joseph à son maître, si bien que Joseph demeura en prison plusieurs années.
12.43. Le roi dit un jour : « J’ai vu [en rêve] sept vaches grasses que dévoraient sept vaches maigres, et sept épis verts et les autres desséchés. O mes dignitaires, expliquez-moi ce que j’ai vu, si vous savez interpréter les songes ».
12.44. Ils dirent : « C’est un amas de rêves, et nous n’entendons rien à l’interprétation des rêves ».
12.45. Celui des deux prisonniers qui avait été élargi et à qui la mémoire était enfin revenue prit la parole et dit : « Moi, je vous apporterai l’interprétation de ce rêve. Prenez-moi comme émissaire ! »
12.46. » O Joseph, toi qui es véridique, dis-nous ce que signifient sept vaches grasses que dévorent sept vaches maigres, et sept épis verts et les autres desséchés. Peut-être reviendrai-je vers ceux qui m’ont envoyé et pourront-ils savoir ce qu’il en est… »
12.47. Joseph dit : « Vous sèmerez de la façon habituelle durant sept années. Ce que vous aurez moissonné, laissez-le en épis, sauf le peu que vous consommerez.
12.48. Viendront ensuite sept années arides, qui mangeront les provisions faites dans leur attente, laissant subsister une petite partie de vos réserves.
12.49. Puis viendra une année durant laquelle les gens recevront une pluie abondante et se rendront au pressoir ».
12.50. Le roi dit : « Amenez-le-moi ! » A l’émissaire qui venait le chercher, Joseph dit : « Retourne auprès de ton seigneur et demande-lui quel dessein poursuivaient les femmes qui se sont tailladé les mains. Mon Seigneur, Lui, connaît parfaitement leur malice ! »
12.51. Le roi demanda à ces femmes : « Quel discours avez-vous tenu à Joseph pour tenter de le séduire ? » Elles répondirent : « A Dieu ne plaise ! Nous ne connaissons aucun mal à lui attribuer ! » Et la femme du grand Intendant de déclarer : « Maintenant la vérité éclate : c’est moi qui cherchais à le séduire ; quant à lui, c’est un homme véridique !
12.52. Je dis cela pour qu’il [mon mari] sache que je ne l’ai pas trahi en secret et que Dieu ne dirige pas la malice des traîtres.
12.53. Je ne cherche cependant pas à m’innocenter, car l’âme incite fortement au mal, sauf si mon Seigneur fait miséricorde. Certes, mon Seigneur est pardonneur, clément ! »
12.54. Le roi dit : « Amenez-moi Joseph ! Je vais l’attacher à ma personne ». Après lui avoir adressé quelques mots, le roi poursuivit : « Te voilà dès aujourd’hui auprès de nous, investi d’autorité et de confiance ».
12.55. Joseph dit : « Confie-moi l’intendance des magasins du pays, j’en serai le gardien averti ».
12.56. C’est ainsi que Nous avons solidement établi Joseph dans ce pays. Il pouvait s’y installer là où il voulait. Nous accordons Notre Miséricorde à qui Nous voulons, et Nous ne laissons pas perdre la récompense des hommes de bien.
12.57. Cependant, la récompense de la vie future est meilleure pour ceux qui auront cru en Dieu et L’auront craint.
12.58. Quant vinrent les frères de Joseph, ils se présentèrent à lui ; il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas.
12.59. Après les avoir pourvus de provisions, il leur dit : « Amenez-moi un de vos frères, celui qui est resté auprès de votre père. Ne voyez-vous pas que je donne pleine mesure [de blé] et que je suis le meilleur des hôtes ?
12.60. Si vous ne me l’amenez pas, vous ne recevrez plus de mesure chez moi, et vous ne m’approcherez plus ».
12.61. Ils dirent : « Nous demanderons instamment à son père de le laisser partir ; oui, nous ferons de notre mieux ! »
12.62. Joseph dit à ses jeunes servants : « Remettez dans leurs sacs les marchandises avec lesquelles ils nous ont payés, afin qu’ils les retrouvent lorsqu’ils seront de retour dans leur famille ; peut-être alors reviendront-ils ici… »
12.63. Une fois de retour chez leur père, ils lui dirent : « O notre père ! On nous refuse la mesure. Pour que nous l’obtenions, envoie notre frère avec nous ; certes, nous veillerons sur lui ».
12.64. Il répondit : « Vous le confierai-je tout comme je vous ai jadis confié son frère ? Dieu, il est vrai, est le meilleur gardien ; Il est le plus miséricordieux de ceux qui font miséricorde ! »
12.65. En ouvrant leurs sacs, ils trouvèrent les marchandises qui leur avaient été rendues. Ils dirent : « O notre père ! Que désirer de plus ? Voici que nos marchandises nous ont été rendues. Nous irons approvisionner notre famille, nous protégerons notre frère et nous ajouterons le chargement d’un chameau : c’est une charge légère ! »
12.66. Il dit : « Je ne l’enverrai pas avec vous tant que vous ne m’aurez pas donné, devant Dieu, la promesse formelle de me le ramener, sauf dans le cas où vous seriez encerclés ». Lorsqu’ils lui eurent donné leur promesse, leur père dit : « Dieu est garant de ce que nous disons ! »
12.67. Il dit encore : « O mes fils ! N’entrez pas [dans la cité] par une seule porte, mais entrez par des portes différentes. Je ne puis vous être d’aucune utilité contre Dieu. Le jugement n’appartient qu’à Dieu. Je m’en remets à Lui, et qu’à Lui s’en remettent ceux qui Lui font confiance ! »
12.68. Ils entrèrent donc de la façon que leur père leur avait prescrite, ce qui ne leur aurait été d’aucune utilité auprès de Dieu si la chose n’avait eu, dans l’esprit de Jacob, l’importance d’un décret divin. Car Jacob possédait la science que Nous lui avions enseignée ; mais la plupart des hommes sont dans l’ignorance.
12.69. Lorsqu’ils pénétrèrent auprès de Joseph, celui-ci prit son (jeune) frère en aparté et lui dit : « Je suis ton frère ; ne t’afflige pas pour ce qu’ils ont commis ».
12.70. Après les avoir pourvus de leurs provisions, il plaça la coupe dans le sac de son (jeune) frère. C’est alors qu’un héraut proclama : « O les caravaniers, vous êtes des voleurs ! » Revenant sur leurs pas,
12.71. ceux-ci dirent : « Que cherchez-vous ? »
12.72. Ils (les Egyptiens) répondirent : « Nous cherchons la coupe du roi : celui qui la rapportera recevra le chargement d’un chameau ; j’en suis garant ! »
12.73. Ils (les frères de Joseph) dirent : « Par Dieu ! Vous savez que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption dans le pays et que nous ne sommes pas des voleurs ».
12.74. Ils (les Egyptiens) reprirent : « Quelle sera donc la punition du voleur, si vous mentez ? »
12.75. Ils (les frères de Joseph) répondirent : « Sa punition ? Celui dans le sac duquel on trouvera la coupe vous sera livré en expiation. C’est ainsi que nous punissons les iniques ! »
12.76. Joseph commença par fouiller les bagages des autres frères ; puis il fouilla le bagage de son (jeune) frère et en extirpa la coupe. Nous avons suggéré cette ruse à Joseph, car il ne pouvait pas se saisir de son frère, d’après la loi royale et sans que Dieu l’ait voulu. Nous élevons le rang de qui Nous voulons. Au-dessus de chaque savant, il y a l’Omniscient.
12.77. Ils (les frères) dirent : « S’il a volé, un de ses frères a aussi volé autrefois ». Joseph garda le secret sur ce qui s’était passé et ne leur dévoila rien. Il dit : « Vous voilà en vilaine posture ! Dieu sait parfaitement ce que vous insinuez ».
12.78. Ils dirent : « O Excellence ! Son père est très âgé ; prends l’un de nous à sa place. Nous voyons que tu es un homme de bien ».
12.79. Il dit : « A Dieu ne plaise que nous nous saisissions d’un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien ! Agir ainsi serait commettre une iniquité ».
12.80. Désespérant de le fléchir, ils se retirèrent pour se consulter. L’aîné dit : « Ne savez-vous pas que votre père a reçu de vous une promesse formelle devant Dieu et que, déjà, vous y avez manqué autrefois à propos de Joseph ? Je ne quitterai donc pas ce pays avant que mon père ne m’y autorise ou que Dieu ne le décrète pour moi. Car c’est Lui le meilleur des juges. »
12.81. Retournez chez votre père et dites-lui : « O notre père ! Oui, ton fils a volé ; nous ne rapportons que ce que nous savons, sans pouvoir nous prononcer sur ce qui est caché.
12.82. Interroge les gens de la cité où nous nous trouvions et ceux de la caravane avec laquelle nous sommes arrivés ; certes, nous disons la vérité ! »
12.83. Jacob dit : « Mais encore ! Vos âmes vous ont inspiré quelque intrigue. Prenons patience, peut-être Dieu, me les rendra-t-il tous ! Il est, en vérité, l’Omniscient, le Sage ! »
12.84. Il dit en se détournant d’eux : « Hélas, pauvre Joseph ! » Et ses yeux blanchirent à cause du chagrin qu’il s’efforçait de contenir.
12.85. Ils dirent : « Par Dieu ! Tu ne cesseras pas de penser à Joseph jusqu’à te consumer et jusqu’à en mourir ».
12.86. Il dit : « Je me plains seulement à Dieu de ma douleur et de mon affliction, et je sais, venant de Dieu, ce que vous ne savez pas.
12.87. O mes fils ! Partez, et enquérez-vous de Joseph et de son frère. Ne désespérez pas de la Bonté de Dieu, car seuls les mécréants désespèrent de la Bonté de Dieu ».
12.88. Une fois entrés auprès de Joseph, ils lui dirent : « O Excellence ! Le malheur nous a touchés, nous et notre famille, et nous n’apportons qu’une marchandise de faible valeur. Donne-nous donc une pleine mesure et fais-nous l’aumône. Dieu, certes, récompense ceux qui font l’aumône ».
12.89. Il dit : « Ne savez-vous pas ce que, dans votre ignorance, vous avez fait à Joseph et à son frère ? »
12.90. Ils dirent : « Est-ce que toi tu ne serais pas Joseph ? » Il répondit : « Je suis Joseph, et voici mon frère. Dieu nous a comblés de Sa faveur. Pour celui qui Le craint et patiente, Dieu, certes, ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien ».
12.91. Ils dirent : « Par Dieu ! Il est vrai que Dieu t’a préféré à nous et que nous avons été pécheurs ».
12.92. Il dit : « Aucun reproche ne vous sera adressé aujourd’hui ! Que Dieu vous pardonne ! Il est le plus miséricordieux de ceux qui font miséricorde.
12.93. Emportez ma tunique que voici et appliquez-la sur le visage de mon père. Il recouvrera la vue ; puis amenez-moi votre famille au complet ».
12.94. Lorsque la caravane se mit en route, leur père dit : « Je sens l’odeur de Joseph, même si vous pensez que je radote ! »
12.95. Ils dirent : « Par Dieu ! Te voici retombé dans ton ancien égarement ! »
12.96. Quand arriva celui qui apportait la bonne nouvelle, il appliqua la tunique sur le visage de Jacob et celui-ci recouvra la vue. Il dit : « Ne vous avais-je pas affirmé que je sais, venant de Dieu, ce que vous ignorez ? »
12.97. Ils dirent : « O notre père ! Implore, pour nous, le pardon de nos péchés. C’est vrai, nous avons été pécheurs ! »
12.98. Il dit : « Je vais, pour vous, demander le pardon de mon Seigneur. Certes, Il est le Pardonneur, le Miséricordieux ».
12.99. Quand ils (Jacob et sa famille) arrivèrent auprès de Joseph, celui-ci accueillit son père et sa mère en disant : « Entrez en Egypte en toute sécurité, si Dieu le veut ! »
12.100. Il fit monter son père et sa mère sur le dais et ils se prosternèrent à ses pieds. Il dit alors : « O mon père ! Voici l’explication de mon ancienne vision : mon Seigneur l’a rendue réelle. Il a été bon envers moi lorsqu’Il m’a fait sortir de prison et qu’Il vous a fait venir du désert après que le Démon eut suscité la discorde entre moi et mes frères. Certes, mon Seigneur est bienveillant envers qui Il veut, Il est l’Omniscient, le Sage !
12.101. O mon Seigneur ! Tu m’as investi de souveraineté et tu m’as enseigné l’interprétation des évènements. Créateur des cieux et de la terre, tu es mon Protecteur en ce monde et dans l’autre. Fais-moi mourir soumis à Toi (muslim) et place-moi parmi les vertueux ! »
12.102. Ce sont là des choses mystérieuses que Nous te révélons. Tu n’étais pas auprès d’eux lorsqu’ils se sont concertés pour ourdir leur stratagème.
12.103. En dépit de ton désir ardent, la plupart des hommes ne sont pas croyants.
12.104. Tu ne leur demandes en échange aucun salaire. Ceci n’est qu’un rappel adressé aux mondes.
12.105. Que de signes les cieux et la terre ne contiennent-ils pas ! Les hommes passent auprès d’eux et ils s’en détournent.
12.106. La plupart d’entre eux ne croient pas en Dieu sans être des associateurs.
12.107. Sont-ils donc sûrs que le châtiment de Dieu ne les enveloppera pas, ou que l’Heure ne fondra pas sur eux à l’improviste ?
12.108. Dis : « Voici mon chemin ! J’en appelle à Dieu, moi et ceux qui me suivent, en toute clairvoyance. Gloire à Dieu ! Je ne suis pas au nombre des associateurs ».
12.109. Nous n’avions envoyé avant toi que des hommes habitant les cités, que Nous inspirions. Ceux-là ne parcourent-ils pas la terre et ne voient-ils pas quelle a été la fin de ceux qui vécurent avant eux ? Oui, la demeure de l’Au-delà est meilleure pour ceux qui craignent Dieu. Ne comprenez-vous pas ?
12.110. Alors que les envoyés se désespéraient, pensant qu’on les traitait de menteurs, Notre secours leur est parvenu. C’est que Nous sauvons qui Nous voulons, tandis que Notre rigueur ne se détourne pas des coupables.
12.111. Certes, l’histoire des envoyés contient des enseignements pour les hommes doués d’intelligence. Il ne s’agit pas d’un récit inventé, mais de la confirmation des révélations antérieures, d’une explication de toute chose, d’une Guidance et d’une Miséricorde pour ceux qui croient.

Notes

* v. 30 : al-`azîz : titre honorifique donné à de hauts dignitaires de la cour d’Egypte, dont Putiphar, le mari de Zulaykha qui, selon le récit biblique (Genèse, 37, 36), était le chef de la garde royale. La tradition musulmane lui reconnaît plutôt la charge de “Grand Intendant”, qu’après sa sortie de prison Joseph aurait à son tour reçue du Pharaon. Il aurait ainsi accédé à la dignité d’Al-`Azîz (“Excellence”) par laquelle l’interpellent ses frères (v. 78 et 88).
* v. 62 : les marchandises “rendues”, c’est-à-dire remises dans les sacs sur l’ordre de Joseph, sont celles qui avaient été échangées contre le blé acheté en Egypte. Par ce stratagème, Joseph mettait à l’épreuve l’honnêteté de ses frères en même temps qu’il leur donnait un motif supplémentaire de revenir en Egypte avec Benjamin (cf. Genèse 42, 25 sq.).
* v. 67 : ce conseil semble avoir pour but de ne pas exposer les fils de Jacob à la méfiance et au “mauvais œil” de ceux qui verraient une dizaine de beaux jeunes gens pénétrer ensemble dans la cité où réside Joseph.
* v. 77 : allusion mensongère que ses frères dirigent contre Joseph, sans doute pour soulager leur propre mauvaise conscience du crime qu’ils avaient naguère commis en le jetant dans le puits.

Sourate 13 : Le Tonnerre – Al-Ra’d

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
13.1. Alif. Lâm. Mîm. Râ. Voici les versets du Livre. Ce qui t’a été révélé venant de ton Seigneur est la Vérité, mais la plupart des hommes ne croient pas.
13.2. Dieu est celui qui a élevé les cieux sans colonnes visibles. Ensuite, Il s’est établi sur le Trône. Il a soumis le soleil et la lune, chacun poursuivant sa course vers un terme fixé ; Il ordonne toute chose ; Il expose clairement les signes. Peut-être obtiendrez-vous la certitude de la rencontre avec votre Seigneur…
13.3. C’est Lui qui a étendu la terre, qui y a placé des montagnes et des fleuves, et qui, dans toutes les espèces de fruits, a placé deux sexes appariés. Il recouvre le jour avec la nuit. Certes, il y a en tout cela des signes pour ceux qui méditent.
13.4. Il y a sur la terre des parcelles qui se jouxtent, des jardins plantés de vignes, des cultures de céréales, des palmiers groupés ou isolés qui, tous, sont arrosés avec la même eau et dont, par un effet de Notre faveur, certains sont rendus plus savoureux que d’autres. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui raisonnent.
13.5. Si tu t’étonnes, c’est qu’il est en effet étonnant de les entendre dire : « Se peut-il qu’étant devenus poussière nous nous retrouvions dans une nouvelle création ? » Ceux-là sont ceux qui ont mécru en leur Seigneur, ceux aux cous desquels seront attachés des carcans, ceux qui seront les hôtes du Feu où ils demeureront à jamais.
13.6. Ils insistent pour que tu hâtes la venue des maux (dont ils sont menacés) plutôt que celle de belles promesses, ceci bien que des choses semblables se soient produites dans le passé. Certes, ton Seigneur est prêt à pardonner aux hommes leur iniquité ; mais ton Seigneur est vraiment redoutable dans Son châtiment.
13.7. Les mécréants disent : « Si au moins un prodige venu de son Seigneur était descendu sur lui ! » Mais tu n’es qu’un avertisseur, et à chaque peuple est donné un guide.
13.8. Dieu sait ce que porte chaque femelle, ce dont les matrices avortent et ce qu’elles portent à maturité. Toute chose a sa mesure en Lui.
13.9. Il connaît le caché et l’apparent. Il est l’infiniment Grand, l’Exalté.
13.10. Il n’y a pas de différence [pour Lui] entre celui d’entre vous qui tient secrète sa parole et celui qui la divulgue, ni entre celui qui se dissimule dans la nuit et celui qui se produit au grand jour.
13.11. Tout homme a des anges qui sont attachés à ses pas, devant lui et derrière lui ; ils le protègent sur l’ordre de Dieu. Dieu ne change rien à l’état de choses dans lequel se trouvent les hommes tant que ceux-ci ne changent pas ce qui est en eux-mêmes. Quand Dieu veut un mal pour un peuple, rien ne peut le repousser et il n’existe en dehors de Lui aucun protecteur.
13.12. C’est Lui qui, faisant luire l’éclair, vous inspire la crainte et l’espoir, et qui fait surgir les nuages chargés de pluie.
13.13. Le tonnerre célèbre Ses louanges et les anges Le glorifient, saisis de crainte. Il lance les foudres et atteint ceux qu’Il veut pendant qu’ils se disputent au sujet de Dieu, car Il est redoutable en Son pouvoir.
13.14. Lui seul est vraiment digne d’être imploré. Ceux qui s’adressent à d’autres que Dieu ne sont en rien exaucés. Ils sont comme celui qui tendrait ses deux paumes vers l’eau pour la porter à sa bouche, mais sans parvenir à l’atteindre.
13.15. L’imploration des mécréants n’est qu’un appel lancé dans le vide. Devant Dieu se prosternent, de gré ou de force, les êtres qui sont dans les cieux et sur la terre, et ainsi font leurs ombres, le matin et le soir.
13.16. Dis : « Qui est le Seigneur des cieux et de la terre ? » Réponds : « C’est Allâh ! » Dis encore : « Prendrez-vous en dehors de Lui des protecteurs qui ne peuvent par eux-mêmes être ni utiles ni nuisibles ? ». Ajoute : « L’aveugle est-il pareil au clairvoyant ? Ou bien, les ténèbres sont-elles pareilles à la lumière ? » Ou se peut-il qu’ils prêtent à Dieu des associés capables de créer comme Lui, en sorte que, pour eux, leur création se confond avec la Sienne ? Dis : « Dieu est le Créateur de toute chose ; Il est l’Unique, le Dominateur suprême ! »
13.17. Il fait descendre une eau du ciel et les rivières s’écoulent selon leur capacité. Le courant emporte une écume qui surnage. Une écume semblable se forme avec ce qu’ils fondent sur le feu pour en obtenir des bijoux ou des ustensiles. C’est ainsi que Dieu représente le vrai et le faux. L’écume, quant à elle, disparaît sans laisser de trace ; mais ce qui est utile aux hommes reste sur la terre. C’est ainsi que Dieu propose des symboles.
13.18. A ceux qui auront répondu à leur Seigneur est réservée la belle récompense. Quant à ceux qui ne Lui auront pas répondu, possèderaient-ils tout ce qui se trouve sur la terre et même le double, ils ne pourraient l’offrir pour se racheter. Ceux-là, leur compte est mauvais et leur refuge sera la Géhenne : quel détestable lieu de repos !
13.19. Celui qui sait que ce que ton Seigneur t’a révélé est la Vérité serait-il semblable à l’aveugle ? Seuls réfléchissent ceux qui sont doués d’intelligence,
13.20. ceux qui observent fidèlement le pacte de Dieu et ne violent pas Son alliance,
13.21. ceux qui lient ce que Dieu a ordonné de lier, qui redoutent leur Seigneur et craignent que leur compte ne soit mauvais,
13.22. ceux qui recherchent avec constance la Face de leur Seigneur, s’acquittent de la prière, dispensent en secret et ouvertement une part de ce que Nous leur avons dispensé et repoussent le mal par le bien : à ceux-là échoit la demeure céleste,
13.23. les jardins d’Eden. Ils y entrent avec ceux de leurs pères, de leurs conjoints et de leurs descendants qui ont été justes. Les anges entrent pour les accueillir par toutes les portes.
13.24. » Que la paix soit sur vous pour la constance dont vous avez fait preuve ! » Comme la demeure finale est excellente !
13.25. Ceux qui violent le pacte de Dieu après avoir accepté Son alliance, qui coupent ce que Dieu a ordonné de lier, qui sèment la corruption sur la terre, ceux-là sont maudits et à eux échoit la demeure détestable.
13.26. Dieu dispense largement Ses dons à qui Il veut, ou Il les mesure. Ils ont joui de la vie de ce monde. Or, qu’est donc la vie de ce monde en comparaison de la vie dernière, sinon une jouissance passagère ?
13.27. Les mécréants disent : « Si seulement un signe venu de son Seigneur était descendu sur lui ! » Dis : « Dieu égare qui Il veut et Il dirige vers Lui celui qui revient à Lui repentant,
13.28. ceux qui croient et dont les cœurs s’apaisent au souvenir de Dieu : les cœurs ne s’apaisent-ils pas au souvenir de Dieu ? »
13.29. Ceux qui croient et pratiquent les œuvres pies auront en partage la béatitude et un beau lieu de retour.
13.30. Ainsi, Nous t’avons envoyé à une communauté que d’autres communautés avaient précédée, pour que tu lui récites ce que Nous t’avons révélé, alors que ces gens refusent de croire au Miséricordieux. Dis : « Lui est mon Seigneur ! Il n’y a de dieu que Lui ! A Lui je m’en remets et vers Lui est mon retour ».
13.31. A supposer qu’un Coran (tel que celui-ci) puisse faire que les montagnes se déplacent, que la terre se fende, et que les morts parlent… Mais non ! C’est à Dieu qu’il appartient de tout ordonner. Les croyants ne savent-ils pas que s’Il le voulait Dieu guiderait tous les hommes ? Un grand coup ne manquera pas de frapper ceux qui mécroient pour prix de leurs œuvres, ou bien il attendra près de leurs demeures jusqu’à ce que s’accomplisse la promesse de Dieu. Dieu ne faillit pas à Sa promesse !
13.32. Des envoyés venus avant toi ont été en butte aux railleries. J’ai accordé un répit aux mécréants, puis Je les ai saisis. Quel fut alors Mon châtiment !
13.33. N’est-ce pas Lui qui se tient auprès de chaque individu, voyant ce qu’il accomplit ? Et pourtant, ils attribuent à Dieu des associés. Dis-leur : « Nommez-les ! Allez-vous apprendre à Dieu quelque chose qu’Il ignorerait sur la terre ? ou n’est-ce qu’une façon de parler ? » En fait, les mécréants ont été séduits par leur propres ruses et ils se sont écartés du droit chemin. Celui que Dieu égare ne trouvera pas de guide.
13.34. Un châtiment les atteindra dès cette vie, mais le châtiment de la vie future est encore plus terrible, et ils n’auront pas de défenseur contre Dieu.
13.35. Voici l’image du Jardin promis à ceux qui craignent Dieu : les fleuves y coulent en contre-bas, ses nourritures et ses ombrages sont toujours présents. Telle est l’heureuse issue pour ceux qui auront craint Dieu ; mais pour les mécréants, leur issue sera le Feu.
13.36. Ceux auxquels Nous avons donné le Livre se réjouissent de ce qui t’a été révélé. Certaines factions en rejettent une partie. Dis : « J’ai n’ai reçu l’ordre que d’adorer Dieu et de ne rien Lui associer. A Lui je m’adresse et vers Lui est mon retour ».
13.37. C’est ainsi que Nous avons envoyé ce message de sagesse en langue arabe. Si tu suis leurs désirs après la science qui t’est parvenue, il n’y aura pour toi ni protecteur, ni défenseur contre Dieu.
13.38. Nous avons envoyé des messagers avant toi et Nous leur avons donné des épouses et des descendants. Il n’appartient pas à un envoyé de faire un prodige, si ce n’est avec la permission de Dieu. Chaque époque a reçu un Livre.
13.39. Dieu abroge ou confirme ce qu’Il veut. La Mère du Livre est auprès de Lui.
13.40. Soit que Nous te fassions voir une partie de ce que Nous promettons aux hommes, soit que Nous te fassions mourir, seule t’incombe la proclamation du message, et c’est à Nous de faire le compte.
13.41. Ne voient-ils pas que Nous intervenons dans leur pays pour en resserrer les limites ? Dieu juge et nul ne peut s’opposer à Son jugement. Il est prompt à faire le compte.
13.42. Ceux qui ont vécu avant eux ont usé de stratagèmes, mais c’est à Dieu qu’appartient tout stratagème. Il sait ce que chacun acquiert par ses œuvres, et les mécréants sauront bientôt à qui échoira la demeure dernière.

Notes

* v. 41 : d’après la chronologie des sourates, ce verset qui a été révélé durant l’année de l’Hégire (622 A. D.) annonce la perte de souveraineté que subiront les Mekkois idolâtres quelque huit ans plus tard, lorsque les musulmans entreront à la Mekke en vainqueurs

Sourate 14 : Abraham – Ibrâhîm

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
14.1. Alif. Lâm. Râ. C’est un Livre que Nous avons fait descendre sur toi pour que tu fasses sortir les hommes des ténèbres vers la lumière, avec la permission de leur Seigneur, (et que tu les orientes) vers la voie de l’Omnipotent, Celui qui est digne de toute louange :
14.2. Allâh, à qui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Et malheur aux mécréants qu’attend un châtiment sévère.
14.3. Ceux qui donnent plus de prix à la vie de ce monde qu’à la vie dernière, qui détournent les hommes du chemin de Dieu et voudraient qu’il soit tortueux, ceux-là sont dans un profond égarement.
14.4. Nous n’avons dépêché aucun envoyé sans qu’il parle la langue de son peuple et puisse lui exposer clairement son message. Dieu égare qui Il veut et guide qui Il veut ; Il est le Puissant, le Sage.
14.5. C’est ainsi que Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes [lui disant] : « Fais sortir ton peuple des ténèbres vers la lumière ; rappelle-lui les jours où Dieu s’est manifesté à lui ». Certes, il y a là des signes pour tout homme vraiment patient et reconnaissant.
14.6. Quand Moïse dit à son peuple : « Rappelez-vous les bienfaits de Dieu envers vous, lorsqu’Il vous a délivrés des gens de Pharaon qui vous infligeaient les pires tourments : ils égorgeaient vos fils et épargnaient vos filles. Ce fut, pour vous, une épreuve terrible envoyée par votre Seigneur ».
14.7. Rappelez-vous que votre Seigneur vous a fait cette annonce : « Si vous êtes reconnaissants, Je multiplierai pour vous Mes bienfaits, mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera sévère ! »
14.8. Moïse dit encore : « Quand bien même vous feriez preuve d’ingratitude, vous et tous ceux qui sont sur la terre, Dieu, certes, est infiniment riche, digne de toute louange ».
14.9. N’avez-vous jamais entendu l’histoire de ceux qui vécurent avant vous : les peuples de Noé, de ‘Ad et de Thamoud ? Quant à ceux qui ont vécu après eux, Dieu seul les connaît. Leurs envoyés vinrent à eux avec des preuves évidentes ; mais ils se mirent la main dans la bouche et dirent : « Vraiment, nous refusons de croire à ce pour quoi vous nous avez été envoyés, et ce vers quoi vous nous appelez nous inspire le plus grand doute ».
14.10. Leurs envoyés dirent : « Peut-on douter de Dieu, le Créateur des cieux et de la terre ? Il vous appelle pour vous pardonner nombre de vos péchés et prolonger votre vie jusqu’à un terme fixé ». Ils rétorquèrent : « Vous n’êtes que des mortels comme nous. Vous voulez nous éloigner de ce que nos pères adoraient. Apportez-nous donc une preuve évidente de votre pouvoir ! »
14.11. Leurs envoyés répondirent : « Nous ne sommes que des mortels comme vous, mais Dieu accorde Sa faveur à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Il ne nous appartient pas de vous apporter une preuve de notre pouvoir, si ce n’est avec la permission de Dieu. Et c’est à Dieu que s’en remettent les croyants !
14.12. Comment ne nous en remettrions-nous pas à Dieu alors qu’Il nous a guidés sur nos chemins ? Nous supportons avec patience les maux que vous nous infligez. C’est à Dieu que s’en remettent ceux qui placent leur confiance en Lui ! »
14.13. Les mécréants dirent à leurs envoyés : « Nous vous chasserons de notre pays, à moins que vous ne reveniez à notre religion ». Leur Seigneur révéla alors aux envoyés : « Nous ferons périr les iniques,
14.14. et Nous vous établirons ensuite dans leur pays : tel est le lot réservé à quiconque craint Ma grandeur et redoute Ma menace ».
14.15. Les envoyés implorèrent le secours de Dieu, et chaque tyran arrogant fut déchu.
14.16. Devant lui se dresse la Géhenne et il y est abreuvé d’une eau fétide
14.17. qu’il absorbe par petites gorgées et a de la peine à avaler. La mort l’assaille de toutes parts mais il ne peut pas mourir. Un châtiment terrible le confronte.
14.18. Pour ceux qui refusent de croire en leur Seigneur, leurs actions sont semblables à de la cendre sur laquelle le vent s’acharne un jour d’ouragan. Ils ne peuvent se prévaloir en rien de ce qu’ils ont accompli. C’est là l’errance la plus profonde.
14.19. Ne vois-tu pas que Dieu a créé les cieux et la terre par la Vérité ? S’Il le veut, Il vous fera disparaître et Il suscitera une nouvelle création.
14.20. Il n’y aura là rien de difficile pour Dieu.
14.21. Tous les hommes comparaîtront devant Dieu. Les faibles diront à ceux qui furent puissants : « Nous vous avons emboîté le pas ; allez-vous nous soulager quelque peu du châtiment de Dieu ? » Ils répondront : « Si Dieu nous avait guidés, nous vous aurions guidés. Peu importe que nous gémissions ou que nous nous résignions, il n’y a pour nous aucune issue possible ».
14.22. Lorsque le décret se sera accompli, Satan dira : « Certes, Dieu vous a fait une promesse véridique, tandis que moi je vous ai fait une promesse que je n’ai pas tenue. Je n’avais sur vous aucun pouvoir, sinon celui de vous appeler ; or, vous m’avez répondu. Ne me blâmez donc pas, mais blâmez-vous vous-mêmes ! Je ne vous suis d’aucune aide, pas plus que vous ne pouvez m’aider. Moi-même, je n’ai pas cru à ce que vous m’avez associé autrefois ». Certes, aux iniques est réservé un châtiment douloureux.
14.23. Ceux qui croient et qui font des œuvres pies seront introduits dans des Jardins au-dessous desquels coulent les fleuves. Ils y demeureront à jamais avec la permission de leur Seigneur. Là, ils se salueront avec le mot : « Paix (salâm) ! »
14.24. N’as-tu pas vu comment Dieu propose la parabole d’une bonne parole ? Elle est semblable à un arbre sain dont la racine est solide et la ramure se dresse dans le ciel. Il donne ses fruits à tout moment
14.25. avec la permission de son Seigneur. Ainsi, Dieu propose aux hommes des paraboles pour qu’ils puissent réfléchir.
14.26. Quant à une parole mauvaise, elle est semblable à un arbre malsain : extirpé de la surface de la terre, il n’a pas de stabilité.
14.27. Dieu affermit ceux qui croient par la Parole ferme, dans l’ici-bas et dans l’Au-delà, et Il égare les iniques. Dieu fait ce qu’Il veut !
14.28. Ne vois-tu pas ceux qui paient de mécréance les bienfaits de Dieu et qui établissent leur peuple dans la demeure de perdition,
14.29. la Géhenne où ils brûleront ? Quel détestable séjour !
14.30. Ils ont donné à Dieu des émules afin de détourner les hommes de Son chemin. Dis : « Jouissez maintenant ; c’est vers le Feu que vous emmènent vos pas ! »
14.31. Dis à Mes serviteurs croyants de s’acquitter de la prière, de faire l’aumône, en secret ou en public, avec les biens que Nous leur avons dispensés avant que vienne le Jour où il n’y aura plus ni rachat, ni amitié.
14.32. Dieu, c’est Lui qui a créé les cieux et la terre et fait descendre du ciel une eau grâce à laquelle Il fait pousser des fruits pour votre subsistance. Il a mis à votre service le vaisseau pour que celui-ci, par Son ordre, vogue sur la mer. Il a mis à votre service les fleuves.
14.33. Il a mis à votre service le soleil et la lune qui gravitent avec régularité. Il a mis à votre service la nuit et le jour.
14.34. Il vous a donné de tout ce que vous Lui avez demandé. Si vous vouliez compter les bienfaits de Dieu, vous ne sauriez les dénombrer. L’homme est pétri d’iniquité et d’ingratitude !
14.35. Abraham dit : « Mon Seigneur ! Fais que ce pays soit en sécurité et préserve-nous, moi et mes enfants, d’adorer les idoles car,
14.36. mon Seigneur ! elles ont égaré un grand nombre d’hommes. Quiconque me suit est des miens ; mais pour qui me désobéit, tu es le Pardonneur, le Clément.
14.37. Notre Seigneur ! J’ai établi une partie de mes descendants dans une vallée stérile, auprès de Ta Maison sacrée, ô notre Seigneur ! afin qu’ils s’acquittent de la prière. Fais que les cœurs de certains hommes s’inclinent vers eux, et dispense-leur des fruits pour leur subsistance. Peut-être seront-ils reconnaissants…
14.38. O notre Seigneur ! Tu sais ce que nous dissimulons et ce que nous montrons ouvertement. Rien n’est caché à Dieu de ce qui est sur la terre et dans le ciel.
14.39. Louange à Dieu qui, dans ma vieillesse, m’a donné Ismaël et Isaac ! Certes, mon Seigneur entend la prière.
14.40. Mon Seigneur ! Fais que je m’acquitte assidûment de la prière, ainsi que ma descendance et, ô notre Seigneur, exauce ma prière !
14.41. Notre Seigneur ! Accorde-moi ton pardon ainsi qu’à mes parents et aux croyants le Jour de la reddition des comptes ».
14.42. Ne pense pas que Dieu soit indifférent à ce que font les iniques. Il ne fait que leur accorder un délai jusqu’au Jour où les regards seront figés,
14.43. où ils accourront suppliants, la tête levée, les yeux hagards et le cœur vide comme l’air.
14.44. Avertis les hommes du Jour où le châtiment les atteindra. Ceux qui auront été impies diront alors : « Notre Seigneur ! Accorde-nous un court délai pour que nous répondions à Ton appel et que nous suivions les envoyés ». N’aviez-vous pas juré autrefois que jamais vous ne changeriez,
14.45. et n’avez-vous pas habité les maisons de ceux qui s’étaient fait tort à eux-mêmes, tandis que la façon dont Nous les avons traités vous a été clairement exposée et que Nous vous avons proposé des exemples ?
14.46. Ils ont usé de stratagèmes, mais Dieu reste le maître de leurs stratagèmes, même s’ils sont assez puissants pour déplacer les montagnes.
14.47. Ne pensez pas que Dieu manque à la promesse qu’Il a faite à Ses envoyés. Dieu est puissant, Il est le Maître de la vengeance.
14.48. Le Jour où la terre sera remplacée par une autre terre et où il en sera de même pour les cieux, les hommes comparaîtront devant Dieu, l’Unique, l’Invincible.
14.49. Tu verras les coupables, ce Jour-là, enchaînés les uns aux autres.
14.50. Leur tuniques seront faites de goudron et le feu couvrira leurs visages.
14.51. Dieu rétribuera ainsi chaque âme pour ce qu’elle se sera acquis. Dieu est prompt à faire le compte.
14.52. C’est là une adresse faite aux hommes, et un avertissement pour qu’ils sachent que Lui est un Dieu unique et pour que réfléchissent les hommes sensés.

Notes

* v. 9 : geste de mépris signifiant : “Taisez-vous donc, nous n’avons rien à faire de vos discours !”

Sourate 15 : Al-Hijr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
15.1. Alif. Lâm. Râ. Voici les versets du Livre, d’une Lecture (un Coran) évidente.
15.2. Peut-être les mécréants regretteront-ils de ne pas s’être soumis à Dieu (= convertis à l’Islam).
15.3. Laisse-les manger et prendre du bon temps tandis que l’espoir les trompe ; à la fin ils sauront !
15.4. Nous n’avons détruit aucune cité sans qu’ait été pris pour elle un arrêt connu.
15.5. Nulle communauté ne peut devancer ou retarder son terme.
15.6. Ils ont dit : « O toi sur qui on a fait descendre le Rappel, tu es sûrement un possédé !
15.7. Pourquoi ne viens-tu pas à nous avec les anges, si tu es véridique ? »
15.8. Nous ne faisons descendre les anges qu’avec la Vérité et, dans ce cas, ces gens n’ont pas longtemps à attendre !
15.9. Certes, Nous avons fait descendre le Rappel et, certes, Nous en sommes le gardien.
15.10. Nous avons envoyé des messagers avant toi, pris parmi les factions des Anciens.
15.11. Aucun envoyé n’est venu à eux sans qu’ils s’en soient moqués.
15.12. Ainsi faisons-Nous passer le message dans le cœur des scélérats :
15.13. ils ne croient pas en lui, en dépit de l’exemple laissé par les Anciens.
15.14. Même si Nous leur ouvrions une porte du ciel et qu’ils en fassent l’ascension,
15.15. ils diraient : « C’est seulement nos yeux qui sont troublés par l’ivresse, ou plutôt c’est nous que l’on a ensorcelés ».
15.16. Nous avons placé des constellations dans le ciel et Nous les avons embellies pour ceux qui les regardent.
15.17. Nous les protégeons contre tout démon lapidé ;
15.18. Mais si l’un d’eux parvient subrepticement à écouter, une flamme brillante le poursuit.
15.19. Quant à la terre, Nous l’avons étendue, Nous y avons jeté des montagnes, Nous y avons fait croître toute chose de belle apparence.
15.20. Nous y avons placé des aliments pour vous et pour ceux que vous n’avez pas à nourrir.
15.21. Il n’y a aucune chose dont les trésors ne se trouvent auprès de Nous, mais Nous ne la faisons descendre que selon une mesure déterminée.
15.22. Nous envoyons les vents fécondants, puis Nous faisons descendre du ciel une eau dont Nous vous abreuvons et dont vous ne maîtrisez pas les réserves.
15.23. Oui, c’est Nous qui faisons vivre et qui faisons mourir, et Nous qui sommes l’Héritier suprême.
15.24. Nous connaissons ceux d’entre vous qui devancent les autres et Nous connaissons les retardataires.
15.25. Certes, ton Seigneur les rassemblera. Il est sage, omniscient.
15.26. Nous avons créé l’homme d’argile, d’une boue malléable.
15.27. Et les djinns, Nous les avons créés auparavant de feu subtil.
15.28. Ainsi, ton Seigneur dit aux anges : « Je vais créer un mortel d’argile, d’une boue malléable.
15.29. Lorsque Je l’aurai formé et que J’aurai insufflé en lui de Mon Esprit, tombez prosternés devant lui ! ».
15.30. Alors les anges se prosternèrent tous ensemble
15.31. à l’exception d’Iblis, qui refusa de se prosterner.
15.32. Dieu dit : « O Iblis ! Qu’as-tu donc à ne pas être avec ceux qui se prosternent ? »
15.33. Il répondit : « Je n’ai pas à me prosterner devant un mortel que Tu as créé d’argile, d’une boue malléable ».
15.34. Dieu dit : « Alors, sors d’ici, tu es proscrit !
15.35. La malédiction sera sur toi jusqu’au Jour du Jugement ! »
15.36. Il dit : « Mon Seigneur ! Accorde-moi un délai jusqu’au Jour où les hommes seront ressuscités ».
15.37. Dieu dit : « C’est bon, ce délai t’est accordé
15.38. jusqu’au Jour de l’instant fixé ».
15.39. Il dit : « Mon Seigneur ! puisque Tu m’as égaré, je multiplierai pour eux les séductions terrestres et je les pousserai tous dans l’égarement,
15.40. à l’exception de ceux de Tes serviteurs qui sont intègres ».
15.41. Dieu dit : « C’est là, pour Moi, une voie droite !
15.42. En fait, tu n’as aucun pouvoir sur Mes serviteurs, sauf sur ceux qui, étant égarés, te suivront ».
15.43. Certes, la Géhenne est le lieu où tous se retrouvent.
15.44. Elle a sept portes et près de chacune un groupe d’entre eux se tient à part.
15.45. Certes, ceux qui craignent Dieu sont au milieu de jardins et de sources :
15.46. » Entrez ici en paix et en sécurité ! »
15.47. Nous avons enlevé de leurs cœurs toute acrimonie. Ils sont des frères et reposent sur des lits disposés face à face.
15.48. Là, nulle fatigue ne les atteint et ils ne seront jamais expulsés.
15.49. Fais savoir à Mes serviteurs que Moi, Je suis le Pardonneur, le Clément,
15.50. et que Mon châtiment est le châtiment douloureux.
15.51. Et instruis-les au sujet des hôtes d’Abraham.
15.52. En entrant chez lui, ils dirent : « Salut ! » Il dit : « Vraiment, vous nous effrayez ! »
15.53. Ils dirent : « N’aie crainte ! Nous t’annonçons la bonne nouvelle d’un garçon très savant ».
15.54. Il dit : « M’annoncez-vous cette bonne nouvelle alors que la vieillesse m’a atteint ? Que veut dire cette annonce ? ».
15.55. Ils dirent : « Ce que nous t’annonçons est pure vérité. Ne sois pas de ceux qui désespèrent ».
15.56. » Mais qui pourrait désespérer de la Miséricorde de son Seigneur, sinon les égarés ?, reprit Abraham.
15.57. Et il demanda : « Quelle est donc votre mission, ô envoyés ? »
15.58. Ils dirent : « Nous sommes envoyés à un peuple de scélérats ;
15.59. seule sera épargnée la famille de Loth toute entière,
15.60. à l’exception de sa femme que nous avons destinée à rester parmi les retardataires ».
15.61. Lorsque les envoyés arrivèrent dans la famille de Loth,
15.62. celui-ci leur dit : « Vous êtes pour nous des inconnus ! »
15.63. Ils dirent : « Mais non ! Nous sommes venus à toi pour accomplir ce que ton peuple a mis en doute.
15.64. A toi nous apportons la Vérité, et nous sommes véridiques !
15.65. Pars de nuit avec les tiens ; marche derrière eux, et que nul d’entre vous ne se retourne. Dirigez-vous là où on vous l’ordonne ».
15.66. Nous lui avons signifié cet ordre parce que tout retardataire devait être anéanti jusqu’au matin suivant.
15.67. Les gens de la ville vinrent tout joyeux s’enquérir des nouveaux arrivants.
15.68. Loth leur dit : « Ceux-ci sont mes hôtes ; ne me déshonorez pas !
15.69. Craignez Dieu et ne me couvrez pas de honte ! »
15.70. Ils dirent : « Ne t’avons-nous pas mis en garde contre les [dangers des] mondes ? »
15.71. Il dit : « Voici mes filles, si vous voulez faire acte de chair ! »
15.72. Par ta vie ! Ces hommes étaient ivres et aveugles.
15.73. Le cri les saisit à l’aube.
15.74. Nous avons renversé cette cité de fond en comble et Nous avons fait pleuvoir sur ses habitants des pierres d’argile marquées de sceaux.
15.75. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui les observent attentivement.
15.76. Elle (la cité de Loth) se trouvait sur un chemin qui n’a pas disparu.
15.77. Il y a vraiment là un signe pour les croyants !
15.78. Les habitants d’Al-Aïka (« la Forêt » de Madian) étaient pétris d’iniquité ;
15.79. Nous nous sommes vengé d’eux. Ces deux cités sont un exemple flagrant.
15.80. Les habitants d’Al-Hijr ont traité les envoyés d’imposteurs.
15.81. Nous leur avions apporté Nos signes, mais ils s’en sont détournés.
15.82. Ils se creusaient des maisons dans la montagne en toute sécurité.
15.83. Le Cri les saisit au petit matin,
15.84. et rien de ce qu’ils avaient acquis ne leur a été profitable.
15.85. Nous n’avons créé les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux que par la Vérité. Certes, l’Heure viendra ! Pardonne donc d’un beau pardon !
15.86. En vérité, ton Seigneur est le Créateur sans pareil, l’Omniscient.
15.87. Nous t’avons donné sept [versets] redoublés, et aussi le Coran merveilleux.
15.88. N’étends pas tes regards vers les biens dont Nous faisons profiter certains couples d’entre eux ; ne t’afflige pas à leur sujet et penche ton aile bienfaisante sur les croyants.
15.89. Dis-leur : « Moi, je suis l’avertisseur explicite ! »
15.90. De la même façon, Nous avons fait descendre (l’annonce du châtiment) sur ceux qui semaient la division,
15.91. présentant le Coran comme des pièces rapportées.
15.92. Par ton Seigneur ! Nous les interrogerons tous
15.93. sur ce qu’ils faisaient.
15.94. Proclame ce qui t’est ordonné et détourne-toi des associateurs.
15.95. Nous te suffisons face aux railleurs,
15.96. ceux qui placent une autre divinité à côté de Dieu. A la fin ils sauront !
15.97. Nous savons que ta poitrine se serre en entendant ce qu’ils disent.
15.98. Alors, proclame la louange de ton Seigneur et sois de ceux qui se prosternent !
15.99. Adore ton Seigneur jusqu’à ce que la certitude te parvienne !

Notes

* Titre : région de l’Arabie du Nord où a prêché le prophète Câlih
* v. 74 : de telles pierres d’argile cuite marquées de sceaux (hijârat min sijjîl) lancées du ciel sur le peuple de Loth (cf. s. 11, v. 82-3) ont aussi servi à anéantir l’armée d’Abraha venue pour détruire la Kaaba (cf. sourate 105).
* v. 87 : sab`an min al-mathânî, “les sept redoublés” sont, selon l’interprétation la plus courante, les sept versets de la Fâtiha, la sourate qui ouvre le Coran (voir note du titre de s.1).

Sourate 16 : L’abeille – Al-Nahl

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
16.1. L’Ordre de Dieu viendra, ne souhaitez donc pas hâter sa venue ! Gloire à Lui et qu’Il soit exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent.
16.2. Il fait descendre les anges, avec l’Esprit qui procède de Son Commandement, sur qui Il veut parmi Ses serviteurs. Il leur enjoint de lancer cet avertissement : « En vérité, il n’y a de Dieu que Moi. Craignez-Moi donc ! »
16.3. Il a créé les cieux et la terre par la Vérité. Qu’Il soit exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
16.4. Il a créé l’homme d’une goutte de sperme, et voilà que celui-ci devient un querelleur impénitent.
16.5. Et Il a créé les bestiaux dont vous tirez des vêtements et divers avantages, et dont vous vous nourrissez.
16.6. Vous y trouvez de la beauté lorsque vous les ramenez le soir et quand vous les emmenez paître.
16.7. Ils portent vos fardeaux vers des contrées que vous ne pourriez atteindre qu’à grand’peine. Certes, votre Seigneur est compatissant, clément.
16.8. Il a créé les chevaux, les mulets et les ânes pour que vous les montiez et pour l’apparat. Et Il crée ce que vous ne savez pas !
16.9. C’est à Dieu qu’il revient de tracer le chemin droit, mais certains s’en écartent. S’Il le voulait, Il vous dirigerait tous.
16.10. C’est Lui qui fait descendre du ciel une eau qui vous sert de boisson et qui donne les plantes dont vous nourrissez les troupeaux.
16.11. Grâce à elle, Il fait encore pousser pour vous les céréales, les oliviers, les palmiers, les vignes et toutes sortes de fruits. Il y a là, vraiment, un signe pour les gens qui méditent.
16.12. Il a mis à votre service la nuit, le jour, le soleil et la lune. Les étoiles sont soumises à Son Commandement. Il y là, vraiment, des signes pour les gens qui raisonnent.
16.13. Ce qu’Il a disposé pour vous sur la terre est de couleurs variées. Il y a là, vraiment, un signe pour les gens qui réfléchissent.
16.14. C’est Lui qui a mis la mer à votre service pour que vous en mangiez une chair tendre et que vous en extrayiez des bijoux pour votre parure. Et tu vois le vaisseau fendre les flots pour que vous vous mettiez en quête de Ses bienfaits et que, peut-être, vous soyez reconnaissants.
16.15. Il a jeté sur la terre de solides montagnes pour qu’elles et vous soyez raffermis, ainsi que des rivières et des chemins pour que vous puissiez vous guider,
16.16. et des points de repère, tels les étoiles d’après lesquelles les hommes se dirigent.
16.17. Celui qui crée est-il semblable à celui qui ne crée rien ? Ne réfléchissez-vous pas ?
16.18. Si vous comptiez les bienfaits de Dieu, vous ne sauriez les dénombrer. Dieu est pardonneur, clément.
16.19. Dieu connaît ce que vous cachez et ce que vous divulguez.
16.20. Ceux qu’ils implorent en dehors de Dieu ne créent rien, alors qu’eux-mêmes sont créés ;
16.21. ils sont morts, et non pas vivants ; ils n’ont aucune idée du moment où ils seront ressuscités.
16.22. Votre Dieu est un Dieu unique. Ceux qui ne croient pas à la vie future, leurs cœurs sont fermés et ils s’enorgueillissent.
16.23. Sans nul doute, Dieu sait ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent. Il n’aime pas les orgueilleux !
16.24. Lorsqu’on leur demande : « Que votre Seigneur a-t-Il fait descendre ?, ils répondent : « Ce sont des fables venues des Anciens ! »
16.25. Qu’ils portent donc leur fardeau en entier le Jour de la Résurrection, avec une partie du fardeau de ceux qu’ils égaraient dans leur ignorance. O, comme leur fardeau est détestable !
16.26. Ceux qui ont vécu avant eux ont usé de stratagèmes. Dieu a sapé leur édifice par la base et le toit s’est écroulé sur eux ; le châtiment les a atteints, venant d’où ils ne s’y attendaient pas.
16.27. Plus tard, le Jour de la Résurrection, Dieu les couvrira d’opprobre et leur dira : « Où sont Mes associés au sujet desquels vous aviez des différends ? » Ceux qui ont reçu la science s’écrieront : « Aujourd’hui, l’opprobre et le malheur tombent sur les mécréants,
16.28. ceux que les anges font trépasser alors qu’ils se nuisent à eux-mêmes ». Mais voici qu’ils offrent leur soumission, disant : « Nous ne faisions aucun mal ! »  » Que si ! Dieu sait parfaitement ce que vous faisiez.
16.29. Franchissez les portes de la Géhenne pour y demeurer à jamais ! Qu’il est détestable le séjour des orgueilleux ! »
16.30. On dira à ceux qui craignaient Dieu : « Qu’a donc fait descendre votre Seigneur ? »  » Du bien !, répondront-ils. Pour ceux qui font le bien, il y a des bienfaits en ce monde ; mais la demeure de la vie future est meilleure. Qu’elle est belle, la demeure de ceux qui craignent Dieu !
16.31. Ils entrent dans les Jardins d’Eden sous lesquels coulent les fleuves et où ils trouvent ce qu’ils souhaitent. C’est ainsi que Dieu récompense ceux qui Le craignent,
16.32. ceux que les anges font trépasser alors qu’ils sont en état de grâce et à qui ils disent : « La paix soit sur vous ! Entrez au paradis, en récompense de vos actions ! »
16.33. Les mécréants attendent-ils seulement que les anges viennent à eux ou que l’arrêt de ton Seigneur s’accomplisse ? C’est ainsi qu’ont agi leurs devanciers : Dieu ne les a pas lésés, mais c’est eux-mêmes qui se sont fait tort.
16.34. Les méfaits qu’ils avaient commis sont retombés sur eux et ce dont ils se moquaient les a cernés de toutes parts.
16.35. » Si Dieu l’avait voulu, disent les associateurs, nous n’aurions rien adoré en dehors de Lui, ni nous, ni nos pères, et nous n’aurions pas prononcé d’interdits autres que les Siens ». Ainsi avaient agi leurs devanciers. Qu’incombe-t-il aux envoyés sinon de proclamer le message en toute clarté ?
16.36. A chaque communauté Nous avons dépêché un envoyé avec ce message : « Adorez Dieu ! Evitez les fausses divinités (les Taghout) ! » Il y en eut parmi eux que Dieu dirigea, et d’autres qui connurent l’égarement. Parcourez donc la terre et voyez quelle a été la fin de ceux qui criaient au mensonge.
16.37. Même si tu désires pour eux la guidance, Dieu ne dirige pas ceux qu’Il égare et il n’y a personne pour les secourir.
16.38. Ils ont juré par Dieu de leurs serments les plus solennels : « Dieu ne ressuscitera pas celui qui est mort ! » Que si ! C’est là une promesse qu’Il se doit d’accomplir, mais la plupart des hommes ne le savent pas.
16.39. Il s’agit de leur montrer pourquoi ils sont en désaccord et de faire savoir aux mécréants qu’ils sont des menteurs.
16.40. Notre seule Parole, lorsque Nous voulons une chose, consiste à lui dire : « Sois !, et elle est.
16.41. Ceux qui ont émigré pour Dieu après avoir subi l’oppression, Nous leur ménagerons une belle place en ce monde et une récompense plus grande encore dans la vie future ; ah, s’ils pouvaient savoir,
16.42. eux qui ont été patients et s’en sont remis à leur Seigneur !
16.43. Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous avons adressé des révélations ; si vous ne savez pas, interrogez les Gens du Rappel !
16.44. Nous les avons envoyés avec des preuves évidentes et les Ecritures. Nous avons fait descendre sur toi le Rappel pour que tu exposes clairement aux hommes ce qui a été révélé à leur intention. Peut-être réfléchiront-ils !
16.45. Ceux qui ont tramé de mauvais complots sont-ils sûrs que Dieu ne les fera pas engloutir par la terre, ou que le châtiment ne fondra pas sur eux de là où ils ne s’attendaient pas,
16.46. ou qu’il ne les saisira pas en pleine agitation sans qu’ils puissent s’en prémunir,
16.47. ou qu’il ne les saisira pas en plein désarroi ? Mais votre Seigneur est compatissant, clément !
16.48. Ne voient-ils pas que toutes les choses créées par Dieu inclinent leur ombre à droite et à gauche en se prosternant devant Dieu en toute humilité ?
16.49. Devant Dieu se prosternent dans les cieux et sur la terre tous les êtres vivants, de même que les anges, et ils ne s’enflent pas d’orgueil.
16.50. Ils craignent leur Seigneur au-dessus d’eux, et ils font ce qui leur est ordonné.
16.51. Dieu dit : « Ne révérez pas deux dieux. Il n’y a, en vérité, qu’un Dieu unique. Craignez- Moi donc, et Moi seul ! »
16.52. A Lui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre et c’est à Lui qu’est dû un culte perpétuel. Craindriez-vous donc un autre que Dieu ?
16.53. Quel que soit le bienfait qui vous échoit, il vient de Dieu. Quand, ensuite, le malheur vous touche, c’est à Lui que vous adressez vos supplications ;
16.54. puis, lorsqu’Il vous a délivrés du mal, une partie d’entre vous donnent des associés à leur Seigneur
16.55. afin de dénier ce que Nous leur avons donné. Jouissez donc [du temps présent], car en fin de compte vous saurez !
16.56. Ils affectent une part des biens que Nous leur avons dispensés à ce (des divinités) dont ils ne savent rien. Par Dieu ! Vous aurez à répondre de ce que vous avez inventé !
16.57. Ils attribuent des filles à Dieu – qu’Il soit glorifié ! – et s’arrogent ce qu’eux-mêmes préfèrent.
16.58. Lorsqu’on annonce à l’un d’entre eux la naissance d’une fille, son visage s’assombrit et il suffoque de dépit ;
16.59. il se tient à l’écart des gens à cause de la malheureuse nouvelle. Va-t-il conserver l’enfant en ravalant sa honte, ou l’ensevelira-t-il dans la poussière ? Comme leur jugement est détestable !
16.60. A ceux qui ne croient pas à la vie future s’applique l’image du mal, alors qu’à Dieu revient le symbole le plus élevé. Il est le Puissant, le Sage.
16.61. Si Dieu s’en prenait aux hommes à cause de leur injustice, Il ne laisserait sur la terre, aucun être vivant. Il les ajourne jusqu’à un terme fixé, mais lorsque leur terme viendra ils ne pourront ni le retarder d’une heure, ni l’avancer.
16.62. Ils attribuent à Dieu ce qu’eux-mêmes détestent. Leurs langues profèrent un mensonge lorsqu’ils disent détenir la meilleure part. Nul doute que c’est au Feu qu’ils sont voués et qu’ils y seront précipités les premiers.
16.63. Par Dieu ! Nous avons envoyé des messagers aux communautés avant toi, mais le Démon a séduit leurs membres en enjolivant leurs actions. Aujourd’hui, c’est lui qui est leur patron, et un châtiment douloureux les attend.
16.64. Nous n’avons fait descendre sur le toi le Livre que pour que tu leur expliques ce qui a fait l’objet de leurs discordes et pour qu’il apporte une Guidance et une Miséricorde à ceux qui croient.
16.65. Dieu a fait descendre du ciel une eau par laquelle Il a fait revivre la terre après sa mort. Certes, il y a là un signe pour ceux qui savent entendre.
16.66. En vérité, il y a dans vos troupeaux un enseignement. Nous vous donnons à boire ce qui, dans leur ventre tient le milieu entre le chyme et le sang : un lait pur, doux pour ceux qui le boivent.
16.67. Des fruits du palmier et de la vigne vous tirez une boisson enivrante et une nourriture excellente. C’est là, vraiment, un signe pour ceux qui raisonnent.
16.68. Ton Seigneur a révélé à l’abeille : « Prends demeure dans les montagnes, dans les arbres et dans ce que les hommes aménagent.
16.69. Puis, mange de tous les fruits et suis docilement les sentiers de ton Seigneur ». De leur ventre sort une liqueur diaprée en laquelle se trouve une guérison pour les hommes. Il y a vraiment là un signe pour les gens qui méditent.
16.70. Dieu vous a créés, puis Il vous rappelle. Certains parmi vous sont prolongés jusqu’à la décrépitude, en sorte qu’après avoir su quelque chose, ils ne savent plus rien. Certes, Dieu est omniscient, puissant.
16.71. Dieu a favorisé certains d’entre vous plus que d’autres en dispensant Ses dons. Mais ceux qui ont été favorisés ne sont pas prêts à partager ce qu’ils ont reçu avec leurs esclaves de peur que ceux-ci ne soient sur un pied d’égalité avec eux. Seraient-ils ingrats vis-à-vis des bienfaits de Dieu ?
16.72. Dieu vous a donné des épouses nées parmi vous. De vos épouses, Il vous a donné des enfants et des petits enfants, et Il vous a dispensé de bonnes choses. Vont-ils donc croire en ce qui est faux et dénier les bienfaits de Dieu ?
16.73. Ils adorent, en dehors de Dieu, ce qui ne peut rien leur apporter, venant des cieux ou de la terre, pour les aider à subsister, et ce qui ne possède aucun pouvoir.
16.74. Ne forgez pas d’allégories contre Dieu. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas.
16.75. Dieu propose en parabole un serviteur, un esclave qui n’a aucun pouvoir, et un homme à qui Nous avons accordé d’amples ressources dont il fait l’aumône en secret et ouvertement. Ces deux hommes sont-ils égaux ? Louange à Dieu ! Mais la plupart des hommes ne savent pas !
16.76. Et Dieu propose en parabole deux hommes : l’un est muet, il n’a pouvoir sur rien, il est entièrement à charge de son maître ; en quelque lieu que celui-ci l’envoie, il ne lui rapporte rien de bon. Est-il égal de celui qui ordonne l’équité et qui suit une voie droite ?
16.77. A Dieu appartient le mystère des cieux et de la terre. Quant à l’ordre concernant l’Heure, il sera comme un clin d’œil ou plus bref encore. En vérité, Dieu est puissant sur toute chose.
16.78. Dieu vous a fait sortir du ventre de vos mères totalement ignorants. Il vous a donné l’ouïe, la vue, les facultés internes. Peut-être serez-vous reconnaissants…
16.79. Ne voient-ils pas les oiseaux assujettis [à la Sagesse divine dans l’air du ciel où rien, hormis Dieu, ne les retient en son pouvoir ? Il y a vraiment là des signes pour ceux qui croient !
16.80. Dieu a fait de vos maisons un lieu paisible, comme Il vous a procuré des habitations faites de peaux de bêtes que vous trouvez légères le jour où vous vous déplacez et le jour où vous campez. De la laine, du poil et du crin de votre bétail Il vous a procuré des objets et des ustensiles d’usage temporaire.
16.81. Dieu vous a aussi procuré des ombrages à partir de ce qu’Il a créé ; Il vous a procuré des abris dans les montagnes ; Il vous a procuré des vêtements qui vous protègent de la chaleur et d’autres qui vous protègent contre les coups reçus au combat. C’est ainsi qu’Il parachève Ses bienfaits envers vous ; peut-être vous soumettrez-vous à Lui…
16.82. S’ils tournent le dos, sache qu’il ne t’incombe que de transmettre le Message en toute clarté.
16.83. Ils reconnaissent les bienfaits de Dieu, puis ils les nient. La plupart d’entre eux sont des mécréants.
16.84. Le Jour où Nous susciterons un témoin de chaque communauté, il n’y aura pas d’indulgence pour les mécréants, et ils n’auront pas d’excuses à faire valoir.
16.85. Lorsque ceux qui ont fait preuve d’iniquité verront le châtiment, celui-ci ne sera pas allégé pour eux et ils n’obtiendront pas de sursis.
16.86. Lorsque les associateurs verront ceux qu’ils ont associés à Dieu, ils diront : « Notre Seigneur ! Voici ceux que nous T’avons associés et que nous avons implorés en dehors de Toi ». Mais ceux-ci leur rétorqueront : « Vous êtes vraiment des menteurs ! »
16.87. Ce jour-là, ils présenteront à Dieu leur soumission, mais ce qu’ils avaient inventé les aura délaissés.
16.88. A ceux qui, ayant mécru, auront écarté les hommes du chemin de Dieu, Nous infligerons un double tourment pour prix de la corruption qu’ils auront semée.
16.89. Viendra le Jour où Nous enverrons contre chaque communauté un témoin pris parmi ses membres et où Nous t’appellerons pour témoigner contre ton peuple. Car c’est sur toi que Nous avons fait descendre le Livre afin que tout soit exposé clairement et pour qu’il soit une guidance, une miséricorde et une bonne nouvelle pour ceux qui sont soumis.
16.90. Certes, Dieu ordonne l’équité, la bienfaisance et la libéralité envers les proches parents. Il proscrit la turpitude, la transgression et la violence injustifiée. Il vous exhorte pour vous inciter à réfléchir.
16.91. Respectez le pacte de Dieu lorsque vous l’avez conclu. Ne rompez pas les serments après les avoir prêtés solennellement en ayant pris Dieu comme garant contre vous. Certes, Dieu sait ce que vous faites.
16.92. Ne soyez pas comme la femme qui effilocherait le fil de son fuseau après l’avoir solidement tordu, vous servant de vos serments pour intriguer entre vous et faire qu’une communauté l’emporte sur une autre. Dieu ne fait par là que vous éprouver. Au Jour de la Résurrection, Il vous exposera clairement ce qui faisait l’objet de vos différends.
16.93. Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une communauté unique. Mais Il égare qui Il veut et guide qui Il veut. Et vous serez interrogés sur ce que vous avez fait.
16.94. Ne prenez pas vos serments comme un moyen d’intriguer entre vous, sinon vos pas glisseraient après avoir été fermes et vous goûteriez le malheur pour avoir écarté des hommes du chemin de Dieu. Vous subiriez un châtiment terrible.
16.95. Ne troquez pas à vil prix le pacte de Dieu. Ce qui se trouve auprès de Dieu est tellement meilleur pour vous, si vous saviez !
16.96. Ce qui se trouve auprès de vous s’épuise, alors que ce qui se trouve auprès de Dieu demeure. A ceux qui auront été patients, Nous donnerons leur récompense en fonction de leurs meilleures actions.
16.97. Quiconque, homme ou femme, fait le bien en étant croyant Nous lui ferons revivre une vie excellente. Nous lui donnerons une récompense en fonction de ses meilleures actions.
16.98. Lorsque tu lis le Coran, prends refuge en Dieu contre Satan le lapidé.
16.99. Celui-ci, certes, n’a aucun pouvoir sur ceux qui croient et s’en remettent à leur Seigneur.
16.100. Son pouvoir s’exerce seulement sur ceux qui le prennent pour patron et qui, séduits par lui, deviennent des associateurs.
16.101. Lorsque Nous remplaçons un verset par un autre – et Dieu sait parfaitement ce qu’Il révèle, ils disent : « Tu n’es qu’un faussaire ! » C’est que la plupart d’entre eux ne savent pas (ce qu’il en est réellement).
16.102. Dis : « L’Esprit de sainteté l’a fait descendre (le Coran) avec la Vérité, de la part de ton Seigneur, afin d’affermir les croyants et d’apporter une guidance et une bonne nouvelle à ceux qui sont soumis (muslimûn) ».
16.103. Nous savons bien qu’ils disent : « C’est un simple mortel qui l’instruit ! » Mais celui auquel ils font une allusion perfide parle une langue étrangère, alors que ceci est une claire langue arabe.
16.104. Ceux qui ne croient pas aux signes (= aux versets) de Dieu, certes Dieu ne les dirige pas. Un châtiment douloureux les attend.
16.105. Ne forgent de tels mensonges que ceux qui ne croient pas aux signes de Dieu. Eux sont vraiment les menteurs.
16.106. Celui qui dénie Dieu après avoir cru – hormis celui qui a subi une contrainte mais dont le cœur est resté affermi dans la foi, celui dont le cœur se complaît dans la mécréance, la colère de Dieu est sur lui et un châtiment terrible l’atteindra.
16.107. Il en est ainsi parce qu’ils ont préféré la vie de ce monde à la vie future et parce que Dieu ne dirige pas les mécréants.
16.108. De ceux-là Dieu a scellé le cœur, l’ouïe et la vue, ceux-là sont les inadvertants.
16.109. Nul doute que dans la vie future ce seront eux les perdants.
16.110. Cependant, envers ceux qui ont émigré après avoir été persécutés et qui, ensuite, ont combattu et ont fait preuve de patience, ton Seigneur se montrera, après cela, pardonneur, clément.
16.111. Le jour où chaque âme viendra plaider pour elle-même, chacune sera rétribuée exactement pour ce qu’elle aura fait, et personne ne sera lésé.
16.112. Dieu propose la parabole d’une cité qui vivait en sécurité et paisiblement. Les richesses lui venaient en abondance de partout. Et voici qu’elle a dénié les bienfaits de Dieu. Dieu a alors fait goûter à ses habitants les affres de la faim et de la peur pour prix de leurs méfaits.
16.113. Un envoyé pris parmi les leurs est venu à eux, mais ils l’ont accusé de mensonge. Le châtiment les a saisis à cause de leur iniquité.
16.114. Mangez parmi les choses que Dieu vous a dispensées ce qui est licite et bon, et rendez grâce à Dieu pour Ses bienfaits si c’est bien Lui que vous adorez.
16.115. Il vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc et ce qui a été immolé au nom d’un autre qu’Allâh. Mais pour quiconque serait contraint d’en manger sans pour autant être rebelle ou transgresseur, Dieu est pardonneur, clément.
16.116. Ne dites pas, en lançant par votre langue une attribution mensongère : « Ceci est licite ; ceci est interdit ! » dans le but de forger un mensonge contre Dieu. Ceux qui forgent le mensonge contre Dieu ne connaîtront pas le bonheur,
16.117. mais une brève jouissance suivie d’un châtiment douloureux.
16.118. A ceux qui suivent le Judaïsme, Nous avons interdit ce que Nous t’avons déjà relaté ; Nous ne les avons pas lésés, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes.
16.119. Sache pourtant qu’envers ceux qui ont fait le mal par ignorance et qui se sont ensuite repentis et amendés, ton Seigneur sera, après cela, pardonneur, clément.
16.120. En vérité, Abraham fut un modèle de soumission à Dieu, un pur croyant qui n’a pas été du nombre des associateurs,
16.121. qui a été reconnaissant envers Dieu pour Ses bienfaits. Dieu l’a choisi et l’a dirigé sur une voie droite.
16.122. Nous lui avons donné une place d’excellence en ce monde, et dans la vie future il sera certainement au nombre des justes.
16.123. Nous t’avons ensuite révélé : « Suis la religion d’Abraham, un pur croyant, qui n’était pas au nombre des associateurs ! »
16.124. Le Sabbat n’a été imposé qu’à ceux qui étaient en désaccord à son sujet. Certes, ton Seigneur se prononcera entre eux, le Jour de la Résurrection, sur l’objet de leurs différends.
16.125. Appelle les hommes vers le chemin de ton Seigneur avec sagesse et une belle exhortation, et argumente avec eux de la meilleure façon. Ton Seigneur connaît parfaitement celui qui s’égare hors de Son chemin, comme il connaît ceux qui sont bien dirigés.
16.126. Si vous infligez une peine, qu’elle soit semblable à celle que vous avez subie. Mais si vous faites preuve de patience, (sachez que) la meilleure part revient à ceux qui sont patients.
16.127. Toi, sois patient ! Ta patience ne vient que de Dieu. Ne t’afflige pas à cause d’eux et ne sois pas angoissé à cause de leurs ruses.
16.128. En vérité, Dieu est avec ceux qui Le craignent et avec ceux qui font le bien.

Notes

* v. 43 : ahl al-dhikr. Ce sont les croyants qui, parmi les Gens du Livre, cherchent à se souvenir constamment de Dieu par l’étude de l’Ecriture sainte, la méditation et la pratique invocatoire (dhikr).
* v. 60 : wa lillâhi al-mathalu al-a‘lâ : cette formule, souvent commentée, ne contredit pas le dogme de l’incomparabilité divine mais elle l’appuie, puisque, en réalité, “le symbole le plus élevé” qui puisse s’appliquer à Dieu ne peut être trouvé parmi rien de ce qui existe dans la création. Seuls des Noms tels que “l’Un” : al-Ahad (s.112. v.1), “le Très-Haut” : al-‘aliy (s.2, v.255) sont capables d’évoquer la Transcendance divine.
* v. 67 : ce verset est antérieur à l’interdiction de la consommation du vin (khamr) telle qu’elle est proclamée dans s. 5, v. 60-61.
* v. 102 : rûh al-qudus désigne Gabriel (Jibrîl), l’Ange de la Révélation.
* v. 103 : “un mortel” fait allusion au fait que des Mekkois idolâtres prétendaient que le Coran était enseigné à Muhammad par quelque esclave ou artisan chrétien d’origine grecque habitant la ville et converti à l’Islam.

Sourate 17 : Le Voyage Nocturne – Al-Isrâ

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
17.1. Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée lointaine, dont Nous avons béni l’enceinte, afin de lui montrer certains de Nos signes. Certes, Dieu est Celui qui entend tout, Celui qui voit tout.
17.2. Nous avons donné à Moïse le Livre dont Nous avons fait une Guidance pour les fils d’Israël, leur enjoignant de ne pas prendre de protecteur en dehors de Moi.
17.3. Ils sont les descendants de ceux que Nous avons portés [dans l’Arche avec Noé. Il était un serviteur reconnaissant.
17.4. Nous avons décrété dans le Livre, à l’adresse des fils d’Israël : « Vous sèmerez le scandale sur la terre par deux fois, et vous vous gonflerez d’un grand orgueil ».
17.5. Lorsque vint l’accomplissement de la première de ces promesses, Nous envoyâmes contre vous certains de Nos serviteurs doués d’une force terrible. Ils ont pénétré dans les demeures et la promesse s’est accomplie.
17.6. Ensuite, Nous vous avons donné une revanche sur eux. Nous avons accru vos richesses et vos enfants, et Nous avons augmenté l’effectif de vos soldats.
17.7. Si vous faites le bien, vous le faites pour vous-mêmes, et si vous faites le mal, vous le faites contre vous-mêmes. Lorsque vint le terme de la seconde promesse, ce fut pour vous affliger, pour que vos ennemis pénètrent dans le temple comme ils l’avaient fait la première fois et détruisent tout ce qu’ils trouvaient.
17.8. Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Mais si vous recommencez, Nous recommencerons. Et Nous avons fait de la Géhenne une prison pour les mécréants.
17.9. Oui, ce Coran conduit à ce qu’il y a de plus droit. Il annonce aux croyants qui font le bien la bonne nouvelle d’une grande récompense,
17.10. et il annonce que pour ceux qui ne croient pas à la vie future Nous préparons un châtiment douloureux.
17.11. L’homme appelle au mal comme il appelle au bien. L’homme est pétri de hâte.
17.12. Nous avons fait de la nuit et du jour deux signes. Nous avons rendu obscur le signe de la nuit, et clair le signe du jour pour que vous recherchiez des bienfaits de votre Seigneur et que vous connaissiez le nombre des années et le comput. Chaque chose, Nous l’avons exposée clairement et en détail.
17.13. Nous attachons son oiseau (= son œuvre) au cou de chaque homme. Le Jour de la Résurrection, Nous lui produirons un livre qu’il trouvera grand ouvert :
17.14. » Lis ton livre ! Il suffit aujourd’hui que tu fasses toi-même ton décompte ».
17.15. Quiconque suit la bonne direction ne la suit que pour lui-même, et quiconque s’égare ne s’égare qu’à son propre détriment. Aucune âme chargée ne porte le fardeau d’une autre. Jamais Nous n’avons puni un peuple sans lui avoir dépêché un envoyé.
17.16. Lorsque Nous avons voulu détruire une cité, Nous avons d’abord lancé un ordre [d’obéissance] à ses habitants opulents, mais ils s’y sont livrés à des perversités. Alors s’est accomplie la parole prononcée contre elle, et Nous l’avons détruite de fond en comble.
17.17. Que de générations n’avons-Nous pas anéanties après Noé ! Ton Seigneur suffit pour connaître et voir parfaitement les péchés de Ses serviteurs.
17.18. Ceux qui désirent les jouissances passagères, Nous nous hâtons de leur en donner la part que Nous voulons, et ce à qui Nous voulons. Ensuite, Nous leur préparons la Géhenne pour qu’ils y brûlent réprouvés et misérables.
17.19. Quant à celui qui, étant croyant, désire la vie future et s’efforce de son mieux d’y accéder, son effort ne manquera pas d’être reconnu.
17.20. A tous, à ceux-ci et à ceux-là, Nous accordons largement les dons de ton Seigneur. Les dons de ton Seigneur ne sont refusés à personne.
17.21. Vois comment Nous avons favorisé certains par rapport aux autres. Or, il y a dans la vie future des degrés encore plus élevés et des faveurs encore plus grandes.
17.22. Ne mets pas une autre divinité à côté de Dieu, sinon tu te retrouveras réprouvé et abandonné.
17.23. Ton Seigneur a décrété que vous n’adoriez que Lui et Il a prescrit une belle conduite à l’égard de vos père et mère. Si l’un d’entre eux ou tous les deux atteignent la vieillesse auprès de toi, ne leur adresse aucune marque de mépris et ne les brusque pas, mais parle-leur avec respect.
17.24. Incline vers eux, avec compassion, l’aile de l’humilité et dis : « Mon Seigneur ! Fais-leur miséricorde, comme eux m’ont élevé quand j’étais petit ».
17.25. Votre Seigneur sait parfaitement ce qui est dans vos âmes. Si vous êtes vertueux, sachez qu’Il pardonne à ceux qui reviennent à Lui.
17.26. Donne au proche parent ce qui lui est dû, ainsi qu’au pauvre et au voyageur, mais ne sois pas prodigue.
17.27. Certes, les prodigues sont les frères des démons, et le Démon a été ingrat envers son Seigneur.
17.28. Si tu dois t’éloigner d’eux parce que tu cherches toi-même à obtenir une miséricorde de la part de ton Seigneur, adresse-leur [au moins] une parole bienveillante.
17.29. Ne garde pas la main enchaînée à ton cou et ne l’ouvre pas non plus en toute largesse, car tu t’exposerais au blâme et au regret.
17.30. Ton Seigneur, en vérité, dispense largement Ses dons, ou les mesure, à qui Il veut. Il est bien informé sur Ses serviteurs et Il les voit parfaitement.
17.31. Ne tuez pas vos enfants par crainte de la pauvreté. Nous pourvoirons à leur subsistance, ainsi qu’à la vôtre. Leur meurtre serait un très grand péché.
17.32. Et fuyez la fornication ; c’est une turpitude et un détestable chemin !
17.33. N’attentez pas à la vie d’un être humain, que Dieu a rendue sacrée, sauf pour une juste cause. Si un homme est tué injustement, Nous avons donné à son principal héritier le pouvoir [d’exiger réparation]. Mais que celui-ci ne commette pas d’excès dans l’exercice du meurtre puisqu’il bénéficie [déjà] d’une assistance [de par la loi].
17.34. Ne touchez pas à la fortune de l’orphelin, sinon pour en user au mieux de ses intérêts avant qu’il ait atteint sa majorité. Et tenez votre engagement, car de votre engagement vous aurez à répondre.
17.35. Lorsque vous mesurez, remplissez la mesure et pesez avec la balance juste. C’est là la meilleure conduite, aux conséquences les plus heureuses.
17.36. Ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. De l’ouïe, de la vue et du cœur, de tout cela il faudra répondre.
17.37. Ne marche pas sur la terre avec arrogance. Tu ne peux ni la fendre, ni atteindre à la hauteur des montagnes.
17.38. Toutes ces choses sont un mal qui est détestable pour ton Seigneur.
17.39. C’est là une partie de la Sagesse que ton Seigneur t’a révélée. Ne place aucune divinité à côté de Dieu, sinon tu seras précipité dans la Géhenne, honni et misérable.
17.40. Votre Seigneur aurait-il réservé des enfants mâles et aurait-il pris (pour Lui) des filles parmi les anges ? Vous prononcez là une parole monstrueuse !
17.41. Nous avons clairement exposé les choses dans ce Coran pour que les hommes réfléchissent, mais cela ne fait qu’augmenter leur aversion.
17.42. Dis : « S’il y avait avec Lui des divinités, comme ils le prétendent, elles chercheraient un chemin pour parvenir jusqu’au Maître du Trône.
17.43. Qu’Il soit glorifié et exalté infiniment au-dessus de ce qu’ils disent ! »
17.44. Les sept cieux, la terre et ce qu’ils contiennent Le glorifient. Il n’y a rien qui ne célèbre Sa louange, mais vous ne comprenez pas leur glorification. Dieu est plein de mansuétude, pardonneur.
17.45. Quand tu lis le Coran, Nous étendons entre toi et ceux qui ne croient pas à la vie future un voile invisible.
17.46. Nous plaçons sur leurs cœurs des rideaux qui les empêchent de le comprendre et Nous rendons sourdes leurs oreilles. Lorsque, dans le Coran, tu mentionnes ton Seigneur, l’Unique, ils tournent le dos avec répulsion.
17.47. Nous savons parfaitement dans quelle intention ils t’écoutent lorsqu’ils viennent t’écouter, et aussi quand ils tiennent leurs conciliabules et que les iniques disent : « Vous ne suivez qu’un homme ensorcelé ! »
17.48. Vois à quoi ils te comparent ! C’est ainsi qu’ils s’égarent et ne peuvent plus trouver de chemin.
17.49. Ils disent : « Quand nous serons ossements et poussière, serons-nous vraiment ressuscités en une nouvelle création ? »
17.50. Réponds : « [Oui, vous le serez, que vous] soyez pierre, ou fer,
17.51. ou toute autre chose créée qui paraisse bizarre à votre esprit ». Ils disent : « Qui donc nous fera revenir ? » Réponds : « Celui qui vous a créés la première fois ! » Ils hocheront la tête vers toi et diront : « Quand cela se produira-t-il ? » Réponds : « Il se peut que ce soit prochainement.
17.52. Le Jour où Dieu vous appellera, vous Lui répondrez en Le louant et vous penserez n’avoir séjourné que peu de temps [sur terre et dans vos tombes] ».
17.53. Dis à Mes serviteurs de parler en bien les uns des autres, car le Démon ne manque pas de se glisser parmi eux ; certes, le Démon est pour l’homme un ennemi déclaré.
17.54. Votre Seigneur vous connaît parfaitement. S’Il le veut, Il vous fera miséricorde, ou s’Il le veut, Il vous châtiera. Mais Nous ne t’avons pas envoyé pour que tu sois leur protecteur.
17.55. Ton Seigneur connaît parfaitement ce qui est dans les cieux et sur la terre. Nous avons favorisé certains prophètes par rapport à d’autres, et Nous avons donné les Psaumes à David.
17.56. Dis : « Implorez ceux que vous prenez pour des divinités en dehors de Lui : ils ne pourront ni vous délivrer du mal, ni le détourner ».
17.57. Ceux-là mêmes qu’ils implorent cherchent le moyen d’accéder à leur Seigneur : c’est à qui sera le plus proche de Lui. Ils espèrent Sa miséricorde et redoutent Son châtiment. Certes, le châtiment de ton Seigneur est effroyable.
17.58. Il n’est pas de cité que Nous ne détruirons avant le Jour de la Résurrection ou que Nous ne châtierons d’un châtiment sévère. C’est là un arrêt consigné dans le Livre.
17.59. Rien ne nous empêche d’envoyer des signes (miraculeux) si ce n’est que les Anciens les ont traités de mensonges. Nous avions donné la chamelle aux Thamoud pour les rendre clairvoyants, mais ils l’ont maltraitée. Nous n’envoyons les signes que pour inspirer la crainte.
17.60. Lorsque Nous t’avons dit : « Ton Seigneur embrasse les hommes de Sa science, Nous voulions seulement que la vision que Nous t’avons fait voir et l’arbre maudit mentionné dans le Coran servent d’épreuve pour les hommes. Nous voulions leur inspirer la crainte, mais cela n’a fait que les plonger dans une plus grande rébellion.
17.61. Lorsque Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam !, ils se sont prosternés, à l’exception d’Iblis qui s’écria : « Me prosternerai-je devant celui que Tu as créé d’argile ? »
17.62. Et il ajouta : « Que t’en semble ? Celui que Tu as honoré plus que moi, si Tu m’accordes un répit jusqu’au Jour de la Résurrection, je m’emparerai de tous ses descendants à l’exception de quelques-uns ».
17.63. Dieu dit : « Va-t-en ! Pour toi et pour chacun d’entre eux qui te suivra la Géhenne sera votre rétribution, et ce sera une ample rétribution !
17.64. Excite par ta voix ceux d’entre eux que tu pourras, et lance contre eux tes cavaliers et tes fantassins ; associe-toi à leurs richesses et à leurs enfants ; fais-leur des promesses ! Satan ne fait des promesses que pour tromper.
17.65. Assurément, sur Mes serviteurs tu n’as aucun pouvoir. Ton Seigneur suffit comme protecteur ! »
17.66. Votre Seigneur est Celui qui, pour vous, fait voguer le vaisseau sur la mer afin que vous recherchiez Ses bienfaits. Il est, en vérité, clément à votre égard.
17.67. Quand un malheur vous touche en mer, ceux que vous implorez vous échappent, sauf Lui. Mais lorsqu’Il vous a sauvés du danger et ramenés à terre, vous vous détournez. L’homme est un ingrat invétéré !
17.68. Etes-vous sûrs que Dieu ne vous engloutira pas dans quelque fissure de la terre, ou qu’Il ne vous enverra pas une tempête et que vous ne resterez pas alors sans protecteur ?
17.69. Ou êtes-vous sûrs qu’Il ne vous ramènera pas une seconde fois sur la mer, qu’Il ne vous enverra pas une tornade et ne vous noiera pas pour prix de votre mécréance ? Vous ne trouverez alors personne qui prendra, contre Nous, votre défense.
17.70. Nous avons honoré les fils d’Adam, Nous les avons portés sur la terre ferme et sur la mer, Nous leur avons dispensé d’excellentes nourritures, Nous leur avons accordé une place privilégiée par rapport à beaucoup d’êtres que Nous avons créés.
17.71. Le Jour où Nous appellerons tous les hommes par la voix de leur chef, ceux à qui leur livre sera donné dans la main droite, ceux-là liront leur livre, et ils ne seront pas lésés d’un fil.
17.72. Quiconque est aveugle dans ce monde le sera également dans l’Autre, et son égarement sera plus grand encore.
17.73. Peu s’en est fallu qu’ils te détournent de ce que Nous t’avons révélé afin que tu inventes contre Nous autre chose que ce message. Ils t’auraient alors pris pour ami.
17.74. Si Nous ne t’avions pas raffermi, tu te serais presque incliné vers eux.
17.75. Nous t’aurions alors fait goûter tous les tourments de la vie et ceux de la mort. Tu n’aurais, ensuite, trouvé aucun secours contre Nous.
17.76. Ils ont failli te faire abandonner cette contrée pour t’en chasser ; mais alors ils n’y seraient restés après toi que peu de temps,
17.77. selon la façon dont Nous avons eu coutume d’agir avec les messagers que Nous avons envoyés avant toi ; or, tu ne trouveras pas de changement dans Notre façon d’agir.
17.78. Acquitte-toi de la prière du coucher du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit ; et lis le Coran à l’aube, car la lecture de l’aube a des témoins.
17.79. Veille en prière durant la nuit : ce sera pour toi une œuvre surérogatoire ; peut-être ton Seigneur te fera-t-il accéder à une station glorieuse.
17.80. Dis : « Mon Seigneur ! Fais-moi entrer d’une entrée qui soit juste, et fais-moi sortir d’une sortie qui soit juste. Accorde-moi, venant de Toi, une autorité victorieuse ! »
17.81. Dis : « La Vérité est venue, et l’erreur s’est évanouie. Certes, l’erreur est évanescente ».
17.82. Nous faisons descendre avec le Coran ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants, mais pour les iniques cela ne fait qu’accroître leur perte.
17.83. Lorsque Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et s’écarte, et quand le malheur le touche il se désespère.
17.84. Dis : « Chacun agit à sa manière ; mais votre Seigneur connaît parfaitement celui qui suit la meilleure direction ».
17.85. Ils t’interrogent au sujet de l’Esprit. Dis : « L’Esprit procède du Commandement de mon Seigneur. Mais peu d’entre vous seulement ont reçu la science ».
17.86. Si Nous le voulions Nous retirerions ce que Nous t’avons révélé, et tu ne trouverais alors personne pour assumer ta cause contre Nous,
17.87. à moins que ton Seigneur ne t’accorde une miséricorde ; car, en vérité, Sa faveur envers toi est grande.
17.88. Dis : « Si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Coran, ils ne produiraient rien de pareil, quand bien même ils se prêteraient main forte ».
17.89. Nous avons présenté aux hommes, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples, et pourtant la plupart des gens s’obstinent dans leur mécréance.
17.90. Ils disent : « Nous ne croirons pas en toi, à moins que tu ne fasses jaillir pour nous de la terre une source d’eau vive,
17.91. ou que tu ne possèdes un jardin de palmiers et de vignes dans lequel tu feras jaillir une abondance d’eaux vives,
17.92. ou que, selon ce que tu prétends, tu ne fasses tomber le ciel en morceaux sur nous, ou que tu ne fasses venir Dieu et Ses anges pour confirmer tes dires,
17.93. ou que tu ne possèdes une maison richement ornée, ou que tu ne montes au ciel sur une échelle ; encore ne croirons-nous à ton ascension que si tu fais descendre sur nous un livre que nous puissions lire ». Dis-leur : « Gloire à mon Seigneur ! Que suis-je sinon un mortel, un envoyé ? »
17.94. Ce qui empêche les hommes de croire lorsque leur parvient la Guidance, c’est qu’ils disent : « Dieu aurait-il envoyé un mortel comme messager ? »
17.95. Dis : « S’il y avait sur la terre des anges qui marchent en toute tranquillité, c’est certainement un ange que Nous aurions fait descendre du ciel sur eux comme envoyé ».
17.96. Dis encore : « Dieu suffit comme témoin entre moi et vous. Il est, en vérité, bien informé sur Ses serviteurs et Il les voit parfaitement ».
17.97. Celui que Dieu dirige est bien dirigé. Et, pour ceux qu’Il égare, tu ne trouveras pas de protecteurs en dehors de Lui. Le Jour de la Résurrection, Nous les rassemblerons prosternés sur leurs faces, aveugles, muets et sourds. Leur demeure sera la Géhenne. Chaque fois que le feu s’éteindra, Nous en attiserons pour eux la flamme brûlante.
17.98. Telle sera leur rétribution pour n’avoir pas cru à Nos signes et pour avoir dit : « Quand nous serons ossements et poussière, se peut-il que nous ressuscitions en une nouvelle création ? »
17.99. Ne voient-ils donc pas que Dieu, qui a créé les cieux et la terre, est capable de créer leurs semblables ? Il leur a fixé un terme qui n’admet pas le doute ; et pourtant les iniques ne persistent que dans la mécréance.
17.100. Dis : « Si vous disposiez des trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous les serreriez de peur de les dépenser ». Certes, l’homme est avare !
17.101. Nous avons donné à Moïse neuf signes manifestes ; interroge donc [à ce sujet] les fils d’Israël. Lorsqu’il se présenta à Pharaon, celui-ci lui dit : « O Moïse ! Je pense que tu es ensorcelé ! »
17.102. » Tu sais fort bien, dit Moïse, que seul le Maître des cieux et de la terre a fait descendre ces choses pour vous éclairer. Et moi, ô Pharaon, je pense que tu es voué à la perdition ! »
17.103. Pharaon voulut les chasser du pays, mais Nous l’avons noyé, avec tous ceux qui étaient avec lui.
17.104. Après sa mort, Nous dîmes aux fils d’Israël : « Habitez cette terre, et lorsque s’accomplira la promesse de la vie future, Nous vous rassemblerons tous ».
17.105. Nous avons fait descendre le Coran avec la Vérité, et c’est avec la Vérité qu’il est descendu. Et toi, Nous ne t’avons envoyé que pour annoncer la bonne nouvelle et avertir les hommes.
17.106. Cette lecture, Nous l’avons fragmentée, pour que tu la récites aux hommes par pauses ; Nous l’avons révélée progressivement.
17.107. Dis leur : « Croyez-y, ou n’y croyez pas, mais il est vrai que ceux qui avaient reçu la science antérieurement tombent prosternés sur leurs faces lorsqu’on leur lit le Coran.
17.108. Ils disent : « Gloire à notre Seigneur ! La promesse de notre Seigneur s’est accomplie ! »
17.109. Ils tombent sur leurs faces en pleurant et leur humilité augmente.
17.110. Dis : « Invoquez Dieu (Allâh), ou invoquez le Miséricordieux (al-Rahmân) : quel que soit le nom sous lequel vous L’invoquez, les plus beaux Noms Lui appartiennent ». Lorsque tu pries, n’élève pas trop la voix et ne la baisse pas trop, mais cherche un mode intermédiaire.
17.111. Et dis : « Louange à Dieu qui n’a pas pris de fils, qui n’a pas d’associé dans le Royaume et qui n’a nul besoin d’un protecteur pour Le défendre contre l’humiliation ! » Proclame bien haut Sa grandeur !

Notes

* a aussi pour titre “Les fils d’Israël – Bani Isrâ’îl” par référence aux versets 2 et 101-104.
* v. 36 : cette mise en garde contre la curiosité oiseuse fait partie des règles du savoir-vivre de la communauté musulmane. Elle s’exprime également dans un hadîth du Prophète disant que “Le bon musulman est celui qui laisse de côté ce qui ne le concerne pas ” (min husni islâm al- mar’i tarkuhu mâ lâ ya‘nîh).
* v. 60 : la “vision” mentionnée ici est celle qu’a reçue le Prophète lors de son Voyage nocturne – et qui est décrite en détail dans le hadîth, tandis que “l’arbre maudit” est celui de Zaqqoum (mentionné dans s. 56, v. 52), dont les réprouvés se rempliront le ventre sans être rassasiés.
* v. 79 : ce verset constitue un encouragement des plus explicite pour ceux qui ressentent le désir d’entreprendre la quête mystique, faite de “stations” (maqâmât, sing. maqâm) qui sont des degrés de proximité avec le Seigneur. Il implique néanmoins que Dieu seul décide de la suite à donner à l’effort accompli par Son serviteur pour s’approcher de Lui par des œuvres surérogatoires (nawâfil, sing. nâfilah), dont la prière nocturne (tahajjud).
* v. 80 : ce verset se prête à diverses interprétations. Sens historique : entrée à Médine par l’Hégire, et sortie concomitante de la Mekke. Sens eschatologique : entrée dans le royaume des morts et résurrection. Sens moral : soumission aux vicissitudes du destin, conscience (sidq) que c’est Dieu qui agit à travers Son serviteur, le faisant entrer et sortir des situations et des épreuves auxquelles Il l’expose.

Sourate 18 : La Caverne – Al-Kahf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
18.1. Louange à Dieu qui a fait descendre le Livre sur Son serviteur et qui n’y a mis aucune ambiguïté !
18.2. Un Livre droit, fait pour avertir qu’une terrible rigueur peut venir de Sa part, pour annoncer aux croyants qui accomplissent les œuvres pies qu’une belle récompense les attend,
18.3. [le Paradis] où ils demeureront à jamais,
18.4. et pour lancer un avertissement à ceux qui disent : « Dieu s’est donné un fils ! »
18.5. Ils n’en savent rien, ni eux ni leurs pères. C’est une parole monstrueuse qui sort de leurs bouches ; ils ne profèrent qu’un mensonge !
18.6. Peut-être vas-tu te consumer de chagrin à cause de leur conduite s’ils ne croient pas à ce message.
18.7. Ce qui se trouve sur la terre, ce sont les ornements dont Nous l’avons parée afin d’éprouver les hommes et de voir lesquels agissent le mieux ;
18.8. puis Nous faisons de ce qui s’y trouve une plaine aride.
18.9. Ne penses-tu pas que les Compagnons de la caverne et d’al-Raqîm sont un de Nos signes merveilleux ?
18.10. Lorsqu’ils se furent retirés dans la caverne, les jeunes gens s’écrièrent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous une miséricorde venue de Toi et assure-nous une conduite droite ».
18.11. Dans la caverne, Nous avons frappé leurs oreilles de surdité pour de nombreuses années.
18.12. Nous les avons ensuite réveillés pour savoir, parmi les deux groupes qu’ils formaient, lequel avait le mieux compté la durée de leur séjour.
18.13. Nous te relatons leur histoire en toute vérité. Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur et à qui, en outre, Nous avions donné une bonne guidance.
18.14. Nous avions fortifié leurs cœurs, et lorsqu’ils se sont présentés [devant le prince], ils lui ont dit : « Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre. Nous n’implorons aucune divinité en dehors de Lui, sinon nous proférerions une abomination.
18.15. Les gens ici présents, qui sont nos concitoyens, ont adopté en dehors de Lui des divinités, pensant qu’elles leur conféreraient un pouvoir indiscutable. Y a-t-il plus inique que celui qui invente un mensonge contre Dieu ?
18.16. Lorsque vous vous serez distancés de ces gens et de ce qu’ils adorent en dehors de Dieu, réfugiez-vous dans la caverne ; votre Seigneur répandra alors Sa miséricorde sur vous et Il disposera pour le mieux de votre condition ».
18.17. Tu aurais vu le soleil, à son lever, s’écarter de leur caverne vers la droite et, à son coucher, s’en éloigner vers la gauche tandis qu’ils se tenaient dans un endroit spacieux. C’est là un des signes de Dieu ! Celui que Dieu dirige est bien dirigé, mais pour celui qu’Il égare tu ne trouveras personne pour le protéger et le guider.
18.18. Tu les aurais crus éveillés, alors qu’ils dormaient et que Nous les retournions tantôt sur la droite et tantôt sur la gauche, tandis que leur chien étendait ses pattes sur le seuil. Si tu étais tombé sur eux à l’improviste, tu t’en serais détourné et aurais pris la fuite, rempli de frayeur à leur vue.
18.19. C’est ainsi que Nous les avons réveillés afin qu’ils s’interrogent mutuellement. L’un d’entre eux demanda : « Combien de temps êtes-vous restés ici ? » Certains répondirent : « Nous sommes restés un jour, ou une partie d’un jour ». D’autres dirent : « Votre Seigneur sait mieux combien de temps vous êtes restés ici. Envoyez donc l’un de vous à la ville avec la monnaie que voici pour qu’il recherche l’aliment le plus pur et vous en rapporte quelque provision. Qu’il se comporte avec courtoisie et ne donne l’éveil à personne concernant votre présence.
18.20. Si ces gens vous découvraient, ils vous lapideraient, ou ils vous feraient revenir à leur religion et vous ne pourriez plus jamais être heureux ».
18.21. C’est ainsi que Nous avons divulgué leur histoire pour que les gens sachent que la promesse de Dieu est véridique et qu’il n’y a aucun doute en ce qui concerne l’Heure. Alors que ces gens se disputaient à leur sujet, certains dirent : « Construisez un édifice au-dessus d’eux. Leur Seigneur sait tout à leur sujet ». Ceux dont l’avis prévalut dirent : « Nous élèverons au-dessus d’eux un sanctuaire ».
18.22. Les uns diront : « Ils étaient trois, et leur chien le quatrième ». D’autres diront, cherchant à percer le mystère : « Ils étaient cinq et leur chien le sixième ». D’autres encore diront : « Ils étaient sept, et leur chien le huitième ». Dis : « Mon Seigneur connaît leur nombre mieux que quiconque, mais peu le connaissent ». N’entre donc pas en discussion à leur sujet, si ce n’est sur quelque aspect formel, et ne demande sur cette question l’avis d’aucun d’entre eux.
18.23. Et ne dis jamais, à propos d’une chose : « Je la ferai demain,
18.24. sans ajouter : « Si Dieu le veut ! » Si tu as oublié, invoque ton Seigneur et dis : « Puisse mon Seigneur me guider plus près de ce qui est juste ! »
18.25. Ils restèrent dans leur caverne trois cents ans auxquels neuf ont été ajoutés.
18.26. Dis : « Dieu sait le mieux combien de temps ils sont restés. C’est à Lui qu’appartient le mystère des cieux et de la terre. Vois et entends par Lui ! Ils n’ont pas de protecteur en dehors de Lui, et Lui-même n’associe personne à Sa juridiction. »
18.27. Récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur sans rien changer de Ses paroles, car tu ne trouverais pas de refuge en dehors de Lui.
18.28. Prends patience en compagnie de ceux qui invoquent leur Seigneur matin et soir en désirant Sa Face. Ne les lâche pas des yeux pour rechercher les attraits de la vie de ce monde. N’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur insouciant envers Notre Rappel, qui se laisse mener par ses passions et dont la conduite est débridée.
18.29. Dis : « La Vérité vient de votre Seigneur. Que celui qui le veut, croie, et que celui qui le veut, mécroie ». Certes, Nous avons préparé pour les iniques un Feu dont les flammes les encercleront. S’ils appellent à l’aide, on leur versera une eau ardente comme le métal fondu, qui leur brûlera le visage. Quelle détestable breuvage et quel abominable séjour !
18.30. En vérité ceux qui ont cru et qui ont accompli des œuvres pies verront que Nous ne laissons pas perdre la récompense de celui qui fait le bien.
18.31. A ceux-là sont destinés les jardins d’Eden sous lesquels coulent les fleuves. Ils s’y pareront de bracelets d’or, se vêtiront d’habits verts en soie et en brocart, et s’accouderont sur des lits d’apparat. Quelle belle récompense et quel magnifique séjour !
18.32. Propose-leur la parabole de deux hommes : à l’un d’eux, Nous avions donné deux jardins de vigne que Nous avions entourés de palmiers et séparés par des champs cultivés.
18.33. Les deux jardins donnaient leur récolte sans que rien n’y manquât, et Nous fîmes aussi couler au milieu d’eux une rivière.
18.34. Un des hommes fit sa récolte et dit alors à son compagnon, avec qui il conversait : « Je suis plus riche que toi et mon entourage est plus nombreux ! »
18.35. Il entra dans son jardin, se faisant tort à lui-même, et dit : « Je ne pense pas que ceci périsse jamais.
18.36. Je ne pense pas que l’Heure survienne, et si je devais être ramené vers mon Seigneur, je trouverais en échange un jardin meilleur que celui-ci ».
18.37. Son compagnon, avec lequel il conversait, lui dit : « Serais-tu ingrat envers Celui qui t’a créé de poussière, puis de sperme et qui, ensuite, t’a donné forme humaine ?
18.38. Mais pour moi Il est Dieu, mon Seigneur, et je n’associe personne à mon Seigneur.
18.39. Que n’as-tu pas dit en entrant dans ton jardin : « Ainsi Dieu l’a voulu ! Il n’y a de force qu’en Dieu ! » Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants,
18.40. il se peut que mon Seigneur me donne quelque chose de meilleur que ton jardin et qu’Il envoie sur celui-ci, du haut du ciel, une flèche qui le transformera en un coteau dénudé ;
18.41. ou que l’eau qui l’arrose disparaisse sous la terre sans que tu puisses la retrouver ».
18.42. Sa récolte fut détruite, et le matin suivant il se tordait les mains en songeant aux dépenses qu’il avait faites pour sa vigne. La voici qui pendait sur ses échalas, dépouillée de ses fruits. » Malheur à moi, s’écriait-il, jamais je n’aurais dû associer quiconque à mon Seigneur ! »
18.43. Il n’y avait aucune troupe qui puisse le secourir contre Dieu et il ne fut point secouru.
18.44. En pareil cas, la protection n’appartient qu’à Dieu, la Vérité : c’est Lui qui peut le mieux récompenser et donner la meilleure issue.
18.45. Propose-leur la parabole de la vie de ce monde : elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel. Les plantes de la terre l’absorbent, mais le lendemain elles deviennent de la paille que le vent disperse. Dieu possède le pouvoir sur toute chose.
18.46. Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde. Mais les bonnes œuvres durables recevront auprès de ton Seigneur une récompense meilleure et elles suscitent une meilleure espérance.
18.47. Un jour, Nous ferons mouvoir les montagnes, tu verras la terre nivelée comme une plaine, et Nous rassemblerons tous les hommes sans en laisser un seul.
18.48. Ils seront présentés en rangs devant ton Seigneur : « Vous voilà venus à Nous comme Nous vous avons créés une première fois. Et pourtant, vous pensiez que Nous ne vous fixions pas de rendez-vous ! »
18.49. Le Livre sera posé devant eux, et tu verras alors les coupables s’effrayer au sujet de ce qu’il contient. Ils diront : « Malheur à nous ! Quel est donc ce livre qui ne laisse aucune chose, petite ou grande, sans la compter ? ». Ils trouveront, présent devant eux, tout ce qu’ils auront fait. Ton Seigneur ne lèsera personne.
18.50. Lorsque Nous avons dit aux anges : « Prosternez-vous devant Adam ! » ils se prosternèrent, à l’exception d’Iblis qui était au nombre des djinns et qui se révolta contre l’ordre de son Seigneur. Le prendrez-vous, lui et sa descendance, comme protecteurs en dehors de Moi, alors qu’ils sont vos ennemis ? Quel mauvais échange pour les iniques !
18.51. Je ne les ai pas pris à témoins lors de la création des cieux et de la terre, ni lors de leur propre création, et Je n’ai pas pris comme aides ceux qui égarent les hommes.
18.52. Le Jour où Il dira : « Appelez ceux que vous prétendiez être Mes associés !, ils les appelleront, mais ceux-ci ne leur répondront pas car Nous les aurons séparés par une vallée de perdition.
18.53. Les criminels verront le Feu ; ils penseront y tomber et ils ne trouveront aucun moyen d’y échapper.
18.54. Nous avons vraiment adressé aux hommes toutes sortes d’exemples dans ce Coran, mais l’homme est le plus querelleur des êtres.
18.55. Les hommes n’ont été empêchés de croire, lorsque la Guidance leur est parvenue, et de demander pardon à leur Seigneur que par leur insistance à vouloir subir le sort réservé aux Anciens ou à vouloir que le châtiment les atteigne de plein fouet.
18.56. Nous ne dépêchons les envoyés que comme annonciateurs de bonne nouvelle et avertisseurs. Les mécréants usent d’arguments faux pour rejeter la Vérité. Ils prennent Mes signes et ce dont ils ont été avertis comme objets de raillerie.
18.57. Qui donc est plus inique que celui qui, après que les signes de son Seigneur lui ont été rappelés, s’en est détourné et a oublié ce que ses propres mains avaient accompli ? C’est Nous qui avons placé sur leurs cœurs des enveloppes afin qu’ils n’en saisissent pas le sens, et Nous avons mis dans leurs oreilles une surdité. Même si tu les appelles dans la bonne direction, jamais ils ne la suivront.
18.58. Ton Seigneur est Celui qui pardonne, le Maître de la miséricorde. S’Il leur tenait rigueur pour ce qu’ils ont accompli, Il hâterait leur châtiment ; mais il leur a été fixé un terme auquel nul ne peut échapper.
18.59. Ces cités Nous les avons détruites lorsqu’elles sont tombées dans l’impiété et Nous avions fixé un terme pour leur anéantissement.
18.60. Moïse dit un jour à son jeune servant : « Je n’aurai de cesse que je n’aie atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher durant quatre-vingts ans ou plus ».
18.61. Cependant, lorsqu’ils eurent atteint le confluent des deux mers, ils oublièrent leur poisson qui reprit librement son chemin dans la mer.
18.62. Lorsqu’ils eurent dépassé cet endroit, Moïse dit à son servant : « Apporte-nous notre repas, car nous avons éprouvé de la fatigue durant ce voyage ».
18.63. » As-tu remarqué, dit le servant, que lorsque nous nous sommes abrités contre le rocher j’ai oublié le poisson ? Seul le Démon a pu me faire oublier de le mentionner. Il a pris son chemin vers la mer miraculeusement ! »
18.64. Moïse dit : « C’est bien là ce que nous cherchions ! » et ils revinrent sur leurs pas avec précision.
18.65. Ils trouvèrent alors un de Nos serviteurs, que Nous avions gratifié de Notre Miséricorde et que Nous avions éclairé de Notre Science.
18.66. Moïse lui dit : « Puis-je te suivre pour que tu m’enseignes ce qu’on t’a appris concernant le chemin droit ? »
18.67. Il répondit : « Tu ne pourras sûrement pas être patient avec moi.
18.68. Comment pourrais-tu rester patient devant des choses dont tu ne saisiras pas le sens ? »
18.69. Moïse dit : « Tu me trouveras patient, si Dieu le veut, et je ne désobéirai pas à tes ordres ».
18.70. Le Serviteur dit : « Si tu m’accompagnes, ne m’interroge pas sur une chose avant que je t’en informe moi-même ».
18.71. Ils partirent tous deux et montèrent sur un bateau, dans lequel le Serviteur pratiqua une voie d’eau. Moïse lui dit : « As-tu pratiqué cette voie d’eau pour noyer les occupants ? Tu as commis là une chose bien étrange ».
18.72. Il répondit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne saurais être patient avec moi ? »
18.73. Moïse dit : « Ne me tiens pas rigueur pour mon oubli et ne m’impose pas une chose trop difficile ! »
18.74. Ils repartirent tous deux jusqu’à ce qu’ils rencontrent un jeune homme. Le Serviteur le tua. Moïse dit : « N’as-tu pas tué un homme qui était innocent de tout meurtre ? Tu as commis là une chose blâmable ! »
18.75. Le Serviteur dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne saurais être patient avec moi ? »
18.76. Moïse dit : « Si je t’interroge encore sur quoi que ce soit, ne m’accepte plus comme compagnon ; maintenant, tu as reçu mes excuses ».
18.77. Ils repartirent tous deux jusqu’à ce qu’ils arrivent chez les habitants d’une cité auxquels ils demandèrent à manger ; mais ceux-ci leur refusèrent l’hospitalité. Ils trouvèrent alors un mur de la ville qui menaçait de s’écrouler. Le Serviteur le releva. Moïse lui dit : « Si tu voulais, tu pourrais obtenir un salaire pour cela ».
18.78. Le Serviteur dit : « C’est là que nous nous séparons. Je vais te donner l’explication des choses qui t’ont fait perdre patience.
18.79. En ce qui concerne le bateau, il appartenait à de pauvres gens qui travaillaient sur la mer. J’ai voulu l’endommager, parce que derrière eux venait un roi qui s’emparait par force de tous les bateaux.
18.80. Quant au jeune homme, il avait pour père et mère deux croyants. Or, nous avons craint qu’il ne les contraigne à la rébellion et à la mécréance,
18.81. et nous avons voulu que leur Seigneur leur donne en échange un fils meilleur que lui, plus pur et plus digne d’affection.
18.82. Quant au mur, il appartient à deux jeunes orphelins de la ville. Sous ce mur se trouve un trésor qui doit leur revenir. Leur père était un homme juste, et ton Seigneur a voulu qu’à leur majorité ils découvrent leur trésor comme une miséricorde de la part de ton Seigneur. Je n’ai pas fait tout cela de ma propre initiative. Telle est l’explication de ce qui t’a fait perdre patience ! »
18.83. Ils t’interrogent au sujet de Dhou al-Qarnaïn. Dis : « Je vous ferai un récit à son sujet ».
18.84. Nous avions affermi sa puissance sur la terre et Nous lui avions ouvert un accès à toutes sortes de choses.
18.85. Il se mit donc en route
18.86. jusqu’à ce qu’il atteigne le couchant. Il vit alors le soleil se coucher dans une source bouillante auprès de laquelle se trouvait un peuple. Nous lui dîmes : « O Dhou al- Qarnaïn ! Tu peux, ou bien châtier ces gens, ou te montrer bienveillant envers eux ».
18.87. Il répondit : « Pour celui qui s’est montré inique, nous le punirons, après quoi il sera ramené à son Seigneur qui lui infligera un châtiment sévère.
18.88. Quant à celui qui croit et fait le bien, il lui sera accordé une très belle récompense, et les ordres que nous lui donnerons seront faciles à exécuter ».
18.89. Puis il poursuivit sa route
18.90. jusqu’à ce qu’il atteigne le levant. Il vit alors le soleil se lever sur un peuple auquel Nous n’avions pas donné de couvert pour s’en protéger.
18.91. Il en fut ainsi, et rien ne Nous échappe de ce qui le concerne.
18.92. Ensuite il poursuivit sa route
18.93. jusqu’à ce qu’il atteigne un pays où, entre deux barrières montagneuses, il trouva un peuple qui comprenait à peine une parole.
18.94. Ces gens dirent : « O Dhou al-Qarnaïn ! Gog et Magog sèment la corruption sur la terre. Pouvons-nous te payer un tribut pour que tu construises une barrière entre nous et eux ? »
18.95. Il dit : « Le pouvoir que mon Seigneur m’a accordé est meilleur [qu’un tribut]. Aidez-moi donc avec vigueur, et j’établirai un rempart entre vous et eux.
18.96. Apportez-moi des blocs de fer ! » Lorsque l’espace compris entre les deux montagnes eut été comblé, il dit : « Soufflez ! » Et lorsque le fer eut été porté au rouge, il dit encore : « Apportez-moi de l’airain fondu, que je le verse dessus ».
18.97. Gog et Magog ne purent ni escalader le rempart ni le percer.
18.98. Il dit : « Cet ouvrage est une miséricorde venue de mon Seigneur ! Quand s’accomplira la promesse de mon Seigneur, Il le rasera. La promesse de mon Seigneur est véridique ! »
18.99. Ce Jour-là, Nous laisserons certains hommes déferler sur d’autres, et il sera soufflé dans la trompette. Alors, Nous les rassemblerons tous.
18.100. Ce Jour-là, Nous placerons la Géhenne bien en évidence devant les mécréants,
18.101. ceux-là même dont les yeux étaient bandés devant Mon rappel et qui ne pouvaient supporter de l’entendre.
18.102. Les mécréants pensent-ils pouvoir prendre Mes serviteurs pour protecteurs en dehors de Moi ? Certes, Nous avons préparé la Géhenne pour être la demeure des mécréants.
18.103. Dis : « Vous ferai-je connaître ceux qui perdent le plus du fait de leurs œuvres,
18.104. ceux dont l’effort s’égare dans la vie de ce monde alors qu’ils pensent œuvrer en bien ? »
18.105. Tels sont ceux qui ne croient pas aux signes de leur Seigneur et à Sa rencontre. Leurs actions sont en pure perte et Nous ne leur attribuerons aucun poids au Jour de la Résurrection.
18.106. Leur rétribution sera la Géhenne, parce qu’ils ont mécru et qu’ils ont tourné en dérision Mes signes et Mes envoyés.
18.107. Certes, ceux qui auront cru et qui auront accompli les œuvres pies auront pour demeure les jardins du Paradis.
18.108. Ils y demeureront à jamais sans désirer aucun changement.
18.109. Dis : « Si la mer était de l’encre pour [écrire] les paroles de mon Seigneur, la mer se tarirait avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur, quand bien même Nous lui viendrions en aide avec une même quantité d’encre ».
18.110. Dis : « Je ne suis qu’un mortel semblable à vous. Il m’est révélé que votre Dieu est un Dieu unique. Que celui qui espère la rencontre de son Seigneur accomplisse de bonnes actions et qu’il n’associe personne dans l’adoration de son Seigneur ».

Notes

* v. 9-26 : la légende des Sept Dormants, déjà connue avec de nombreuses variantes dans la tradition rabbinique et chrétienne, reçoit une nouvelle consécration avec le récit coranique. Le plus souvent localisée à Ephèse, une caverne dite des “Ahl al-Kahf ” est aussi visitée comme un des lieux sacrés du Djebel Qassioun, à Damas, où un rocher en forme de chien est assimilé, dans l’imagination populaire, à Al-Raqîm, le chien qui gardait les Dormants. Selon une autre croyance, Al-Raqîm désigne une dalle funéraire située à l’entrée de la caverne, mais depuis longtemps disparue, sur laquelle étaient gravés les noms des sept jeunes gens.
* v. 14 : selon certains commentateurs, le Prince régnant aurait été Décianus (ou Décius).
* v. 60 : il s’agirait de Nun, père de Josué (ap. Josué, 1)
* v.65 : ce mystérieux “serviteur de Dieu” n’est autre que Al-Khidr (Al-Khadir), dont le nom évoque la couleur verte. Immortel jouvenceau, doué d’une nature à la fois angélique et humaine, il a reçu le pouvoir d’intervenir sur terre pour protéger ceux qui l’invoquent contre de graves dangers et pour encourager des chercheurs de Dieu dans leur quête spirituelle.
* v. 83 : “Le Possesseur des deux cornes” est le nom sous lequel Alexandre-le-Grand est connu dans la tradition arabe.

Sourate 19 : Marie – Maryam

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
19.1. Kâf. Hâ. Yâ. ´Aïn. Câd.
19.2. Rappel de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie,
19.3. lorsqu’il adressa à son Seigneur une imploration secrète,
19.4. disant : « Mon Seigneur, mes os me supportent avec peine et ma tête a blanchi ! Jamais, mon Seigneur, je n’ai connu la déception en Te priant !
19.5. Voici pourtant que je redoute [ce que feront] mes proches après ma mort, car ma femme est stérile. Accorde-moi donc un descendant venu de Toi.
19.6. Il héritera de moi ; il héritera de la famille de Jacob. Mon Seigneur, fais qu’il te soit agréable ! »
19.7. » O Zacharie ! Nous t’annonçons la bonne nouvelle d’un garçon ; son nom sera Jean (Yahya), nom que Nous n’avons attribué à personne avant lui ».
19.8. Zacharie dit : « Mon Seigneur ! Comment pourrais-je avoir un garçon alors que ma femme est stérile et que j’ai atteint l’âge de la décrépitude ? »
19.9. Dieu dit : « Il en sera ainsi ! Comme l’a proclamé ton Seigneur : « Cela m’est facile. Je t’ai déjà créé auparavant, alors que tu n’étais rien » »
19.10. Zacharie dit : « Mon Seigneur, donne-moi un signe ! » Dieu dit : « Ton signe, c’est que durant trois jours entiers tu ne parles pas aux hommes ».
19.11. Zacharie sortit alors du sanctuaire et rejoignit les siens, à qui il fit savoir qu’ils devaient glorifier le Seigneur matin et soir.
19.12. » O Yahya, tiens-toi fermement à l’Ecriture ! » Et Nous lui donnâmes la sagesse dès sa petite enfance,
19.13. ainsi que, venant de Nous, la tendresse et la pureté. Il craignait Dieu,
19.14. il était bon envers ses père et mère ; il n’était ni arrogant, ni rebelle.
19.15. Que la Paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra et le jour où il sera ressuscité !
19.16. Et mentionne dans le Livre Marie, comment elle quitta sa famille et se retira en un lieu situé vers l’Orient.
19.17. Elle plaça un voile entre elle et les siens. Nous lui envoyâmes alors Notre Esprit, qui lui apparut sous la forme d’un homme de belle prestance.
19.18. Elle dit : « Je prends refuge auprès du Miséricordieux contre toi, si tu crains Dieu ! »
19.19. Il dit : « Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur, venu pour te donner un garçon pur ».
19.20. Elle dit : « Comment aurais-je un garçon ? Aucun mortel ne m’a jamais touchée et je ne suis pas une dissolue ».
19.21. Il dit : « Il en est ainsi ; ton Seigneur a dit : « Cela m’est facile. Et afin que Nous fassions de lui un signe pour les hommes et une miséricorde venue de Nous. C’est là un décret irrévocable » ».
19.22. Elle devint grosse de l’enfant et se retira avec lui dans un lieu écarté.
19.23. Les douleurs de l’enfantement la surprirent auprès d’un tronc de palmier. » Malheur à moi, s’écria-t-elle, que ne suis-je déjà morte, totalement oubliée ! »
19.24. Une voix venue d’en-dessous d’elle l’appela : « Ne t’afflige pas ! Ton Seigneur a fait jaillir à tes pieds un ruisseau.
19.25. Secoue vers toi le tronc du palmier ; il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres.
19.26. Mange, bois et rafraîchis tes yeux. Et si tu vois quelque mortel, dis : « J’ai voué un jeûne au Miséricordieux ; aujourd’hui je ne parlerai à personne ! » ».
19.27. Elle se rendit ensuite auprès des siens, portant l’enfant. Ils dirent : « O Marie ! Tu as fait quelque chose de bien étrange !
19.28. O sœur d’Aaron ! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une dissolue ».
19.29. Elle leur fit alors un signe en direction du nouveau-né. Ils s’exclamèrent : « Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ? ».
19.30. Celui-ci dit : « Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et Il a fait de moi un prophète ;
19.31. Il m’a béni, en quelque lieu où je me trouve ; Il m’a recommandé la prière et l’aumône, tant que je vivrai,
19.32. et la bonté envers ma mère. Il ne m’a fait ni arrogant, ni rebelle.
19.33. Que la Paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité ».
19.34. Tel est Jésus, fils de Marie, Parole de Vérité, sur qui ils jettent le doute.
19.35. Il n’appartient pas à Dieu de se prendre un enfant. Qu’Il soit glorifié ! Lorsqu’Il a décrété une chose, Il n’a qu’à lui dire : « Sois !, et elle est.
19.36. [Jésus dit :] « Dieu est, en vérité, mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-le ! Voilà la voie droite ! »
19.37. Les factions ont eu entre elles des divergences. Malheur à ceux qui n’ont pas cru à la comparution d’un Jour solennel !
19.38. Ecoute-les, et observe-les le Jour où ils viendront à Nous. Mais les iniques se trouvent aujourd’hui dans un égarement évident.
19.39. Avertis-les du Jour de la lamentation, lorsque s’accomplira le décret et que, plongés dans l’insouciance, ils ne croiront pas.
19.40. C’est Nous, en vérité, qui hériterons de la terre et de ceux qui s’y trouvent, lesquels seront ramenés à Nous.
19.41. Mentionne Abraham dans le Livre. Ce fut un juste et un prophète.
19.42. Il dit à son père : « O mon père ! Pourquoi adores-tu ce qui n’entend pas, ne voit pas, et ne t’est d’aucun profit ?
19.43. O mon père ! Il m’est échu une portion de la science qui ne t’est pas parvenue. Suis-moi : je te guiderai sur une voie droite.
19.44. O mon père, n’adore pas Satan ! Certes, Satan le Démon est révolté contre le Miséricordieux.
19.45. O mon père ! Je crains qu’un châtiment du Miséricordieux ne t’afflige et que tu ne deviennes un suppôt de Satan ».
19.46. Il dit : « O Abraham, éprouverais-tu de l’aversion pour mes divinités ? Si tu ne cesses pas, je te lapiderai. Eloigne-toi de moi pour un temps ».
19.47. Abraham dit : « Paix sur toi ! Je demanderai pardon pour toi à mon Seigneur. Il est bienveillant envers moi.
19.48. Je m’éloigne de vous et de ce que vous implorez en dehors de Dieu. Moi, j’implore mon Seigneur ; peut-être ne serai-je pas déçu dans la supplique que j’adresse à mon Seigneur ! »
19.49. Quand Abraham se fut éloigné de ces gens et de ce qu’ils adoraient en dehors de Dieu, Nous lui avons donné Isaac et Jacob, et de chacun d’eux Nous avons fait un prophète.
19.50. Nous les avons comblés de Notre miséricorde et Nous les avons dotés d’une langue sublime exprimant la vérité.
19.51. Mentionne Moïse dans le Livre ; c’était un croyant sincère et il fut un envoyé et prophète.
19.52. Nous l’appelâmes depuis le versant droit du Mont [Sinaï], et Nous l’approchâmes de Nous en toute intimité.
19.53. Et, par un effet de Notre miséricorde, Nous lui donnâmes son frère Aaron comme prophète.
19.54. Mentionne aussi Ismaël dans le Livre ; il était fidèle dans sa promesse et c’était un envoyé, un prophète.
19.55. Il ordonnait à sa famille la prière et l’aumône, et il était agréable à son Seigneur.
19.56. Mentionne aussi Enoch (Idris) dans le Livre ; c’était un juste, un prophète
19.57. et Nous l’élevâmes à une station sublime.
19.58. Ceux-là sont ceux que Dieu a comblés de Ses grâces parmi les prophètes de la descendance d’Adam, parmi ceux que Nous avons portés [dans l’Arche]avec Noé, parmi la descendance d’Abraham et d’Israël, et parmi ceux que Nous avons dirigés et que Nous avons élus. Lorsque les versets du Miséricordieux leur étaient récités, ils tombaient prosternés en pleurant.
19.59. Mais après eux vinrent des successeurs qui délaissèrent la prière et suivirent leurs passions, ne rencontrant en fin de compte que l’égarement,
19.60. à l’exception de ceux qui se sont repentis, ont cru et ont agi avec piété : ceux-là sont entrés dans le Jardin et n’ont été lésés en rien.
19.61. Les Jardins d’Eden, le Miséricordieux les a promis à Ses serviteurs dans le Mystère, et Sa promesse ne manque pas de s’accomplir.
19.62. Ils n’y entendent aucune parole futile, mais seulement [le mot] : « Paix !, et ils y reçoivent leur nourriture le matin et le soir.
19.63. Tel est le Jardin dont Nous faisons hériter ceux de Nos serviteurs qui Nous ont craint.
19.64. [Les anges disent, s’adressant à Muhammad :] « Nous ne descendons que sur l’ordre de ton Seigneur. A Lui appartient ce qui est devant nous, ce qui est derrière nous et ce qui se trouve entre deux. Ton Seigneur n’est oublieux de rien !
19.65. Il est le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre les deux : adore-Le donc et persévère dans Son adoration. Connais-tu quelqu’un digne de porter Son Nom ? »
19.66. L’homme dit : « Lorsque je serai mort, me fera-t-on resurgir vivant ? »
19.67. L’homme ne se souvient-il pas que Nous l’avons créé auparavant, alors qu’il n’était rien ?
19.68. Par ton Seigneur ! Nous les rassemblerons tous, eux et les démons, puis Nous les présenterons agenouillés autour de la Géhenne.
19.69. Ensuite, Nous détacherons de chaque groupe ceux qui étaient les plus rebelles envers le Miséricordieux,
19.70. car Nous connaissons parfaitement ceux qui méritent le plus d’y brûler.
19.71. Il n’est aucun d’entre vous qui ne devra s’en approcher : c’est là un arrêt fixé par ton Seigneur.
19.72. Nous sauverons ensuite ceux qui craignent Dieu et Nous y laisserons les iniques agenouillés.
19.73. Lorsque Nos versets leur sont lus, portant l’évidence, ceux qui mécroient disent à ceux qui croient : « Lequel de nos deux groupes occupe-t-il la meilleure station et jouit-il de la meilleure compagnie ? »
19.74. Combien n’avons-Nous pas anéantis avant eux de générations qui les surpassaient en richesses et en splendeur !
19.75. Dis : « Que le Miséricordieux veuille prolonger d’un temps la vie de ceux qui sont égarés, jusqu’à ce qu’ils voient ce qui leur était annoncé, que ce soit le châtiment ou que ce soit l’Heure ! ». Ils sauront alors qui est dans la plus mauvaise posture et possède l’armée la plus faible.
19.76. Dieu affermira les pas de ceux qui suivent la bonne direction. Les œuvres durables, pieuses, obtiendront auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et une meilleure rétribution.
19.77. As-tu vu celui qui a refusé de croire à Nos signes, disant : « On me donnera certainement des richesses et des enfants ?
19.78. Aurait-il percé le Mystère, ou aurait-il passé un pacte avec le Miséricordieux ?
19.79. Rien de cela ! Nous consignerons ce qu’il dit et Nous prolongerons longuement son châtiment.
19.80. C’est Nous qui hériterons de ce qu’il annonce, et il viendra à Nous esseulé.
19.81. Ils ont pris des divinités en dehors de Dieu pour en tirer puissance.
19.82. Rien de cela ! Ces divinités renieront leur adoration et elles deviendront leurs adversaires.
19.83. Ne vois-tu pas que Nous envoyons contre les mécréants des démons qui les incitent sans cesse au mal ?
19.84. Ne te hâte pas de les combattre, car c’est Nous qui comptons leurs jours.
19.85. Le Jour où Nous rassemblerons auprès du Miséricordieux ceux qui Le craignent en toute dignité,
19.86. et où Nous conduirons les coupables vers la Géhenne comme un troupeau à l’abreuvoir,
19.87. seuls bénéficieront d’une intercession ceux qui auront pris un engagement auprès du Miséricordieux.
19.88. Certains ont dit : « Le Miséricordieux s’est donné un fils ! »
19.89. Vous avancez là une chose abominable,
19.90. pour laquelle peu s’en faut que les cieux ne se fendent, que la terre ne s’entrouvre et que les montagnes ne s’écroulent !
19.91. Ils ont attribué un fils au Miséricordieux,
19.92. alors que le Miséricordieux ne saurait aucunement se donner un fils !
19.93. Il n’existe aucun être, ni dans les cieux ni sur la terre, qui puisse se présenter devant le Miséricordieux autrement que comme un serviteur.
19.94. Il les a tous recensés et bien comptés.
19.95. Chacun viendra à Lui, esseulé, au Jour de la Résurrection.
19.96. Certes, ceux qui croient et pratiquent les œuvres pies, le Miséricordieux les traitera avec une pleine sollicitude.
19.97. Nous avons facilité la récitation du Coran dans ta langue, afin que, par lui, tu annonces la bonne nouvelle à ceux qui craignent Dieu et que tu avertisses les entêtés.
19.98. Combien de générations n’avons-Nous pas anéanties avant eux ! En perçois-tu quelque reste de vie ou en entends-tu quelque murmure ?

Notes

* v. 17 : rûhanâ. Il s’agit, comme dans le récit chrétien de l’Annonciation, de l’ange Gabriel, personnification de l’Esprit de Sainteté (cf. s.16, v.102 et note).
* v. 28 : l’appellation « sœur d’Aaron » est un rappel de la glorieuse lignée de prophètes, la Famille de ‘Imrân (père de Moïse et de Aaron) à laquelle appartient Marie, dont le père portait lui aussi le nom de ‘Imrân (cf. s.3, v.35).
* v. 37 : al-ahzâb – titre de la s.33 – désigne les coalisés qui se sont alliés aux Mekkois contre les musulmans au moment de la bataille du Fossé (Al-Khandaq), en l’an cinq de l’Hégire (cf. s.33, v.9-25). Ici, le même terme (plur. de hizb) semble s’appliquer aux diverses sectes qui se sont constituées au début du christianisme.

Sourate 20 : Tâ. Hâ.

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
20.1. Tâ. Hâ.
20.2. Nous n’avons pas fait descendre sur toi le Coran pour te rendre malheureux,
20.3. mais comme un Rappel pour quiconque craint Dieu,
20.4. comme une révélation de Celui qui a créé la terre et les cieux élevés,
20.5. le Miséricordieux qui siège sur le Trône.
20.6. A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, et ce qui est entre les deux, et ce qui est sous la terre.
20.7. Peu importe que tu parles à voix forte [ou faible] : Lui, certes, connaît parfaitement ce qui est secret et ce qui est le mieux caché.
20.8. Dieu ! Il n’y a de dieu que Lui. A Lui appartiennent les plus beaux noms.
20.9. L’histoire de Moïse t’est-elle parvenue ?
20.10. Lorsqu’il vit un feu, il dit à sa famille : « Restez ici ! J’ai aperçu un feu ; peut-être vous en rapporterai-je un tison ou trouverai-je grâce à ce feu une direction ? »
20.11. Comme il s’en approchait, on l’appela : « O Moïse !
20.12. Je suis, en vérité, ton Seigneur ! Ote tes sandales : tu es dans la vallée sainte de Tuwa.
20.13. Je t’ai choisi. Ecoute ce qui t’est révélé :
20.14. Moi, en vérité, je suis Dieu ! Il n’y a de dieu que Moi. Adore-Moi donc et observe la prière pour te souvenir de Moi.
20.15. Oui, l’Heure viendra ! Je veux la tenir secrète pour que chaque âme soit rétribuée selon ses œuvres.
20.16. Ne t’en laisse pas détourner par celui qui n’y croit pas et qui suit ses passions, sinon tu périras.
20.17. Que tiens-tu donc dans ta main droite, ô Moïse ? »
20.18. Il répondit : « C’est mon bâton, sur lequel je m’appuie et avec lequel je rabats le feuillage vers mes moutons ; il me sert encore à d’autres usages ».
20.19. Dieu dit : « Jette-le, ô Moïse ! »
20.20. Il le jeta, et le voici devenu un serpent qui rampait.
20.21. Dieu dit : « Saisis-le et ne crains rien ! Nous le ferons revenir à sa forme première.
20.22. Serre ta main sur ton giron ; elle en sortira blanche, indemne de tout mal. Ce sera là un autre prodige
20.23. pour que Nous te montrions quelques-uns de Nos plus grands signes.
20.24. Rends-toi auprès de Pharaon ; c’est vraiment un rebelle ! »
20.25. Moïse dit : « Mon Seigneur ! Elargis ma poitrine,
20.26. facilite ma tâche,
20.27. et dénoue le nœud de ma langue
20.28. afin qu’ils comprennent ma parole.
20.29. Donne-moi un conseiller issu de ma famille :
20.30. [que ce soit] Aaron, mon frère ;
20.31. avec lui fortifie-moi
20.32. et associe-le à ma tâche
20.33. afin que nous Te glorifiions sans cesse
20.34. et que, sans cesse, nous T’invoquions.
20.35. Certes, Tu nous connais parfaitement ! »
20.36. Dieu dit : « O Moïse, ta demande est exaucée !
20.37. Une fois déjà Nous t’avons accordé une faveur,
20.38. lorsque Nous avons révélé à ta mère ce qui lui fut révélé :
20.39. » amour afin que tu sois élevé sous Mon regard.
20.40. Ta sœur s’en vint à passer par là et dit : « Puis-je vous indiquer quelqu’un qui le prendra en nourrice ? » Nous t’avons alors ramené à ta mère afin que son œil se rafraîchisse et qu’elle cesse de s’attrister. Plus tard tu as tué un homme, mais Nous t’avons délivré de l’angoisse et t’avons soumis ensuite à maintes épreuves. Tu as séjourné plusieurs années chez les gens de Madian, après quoi tu es arrivé ici au terme fixé, ô Moïse !
20.41. Je t’ai attaché à Mon propre service.
20.42. Partez, toi et ton frère, avec Mes signes, et ne négligez pas de M’invoquer.
20.43. Allez vers Pharaon, qui est rebelle ;
20.44. parlez-lui un langage de douceur : peut-être réfléchira-t-il, ou éprouvera-t-il de la crainte… »
20.45. Tous deux dirent : « Notre Seigneur ! Nous craignons qu’il ne s’emporte contre nous ou qu’il ne commette des transgressions ».
20.46. Dieu dit : « N’ayez crainte ! Je suis avec vous ; J’entends et Je vois.
20.47. Allez donc à lui, disant : « Nous sommes en vérité deux envoyés de ton Seigneur. Renvoie donc avec nous les fils d’Israël, et ne les tourmente pas. Nous venons à toi avec un signe de ton Seigneur. Que la paix soit sur celui qui suit la bonne direction !
20.48. Il nous a déjà été révélé que le châtiment atteindra sûrement celui qui crie au mensonge et se détourne » ».
20.49. Pharaon dit : « Qui donc est votre Seigneur, ô Moïse ? »
20.50. Il répondit : « Notre Seigneur est Celui qui a assigné à chaque chose son caractère, puis a donné la bonne direction ».
20.51. » Mais qu’en est-il de la condition des anciennes générations ? » demanda Pharaon.
20.52. Moïse répondit : « Mon Seigneur en détient la science, inscrite dans un Livre. Mon Seigneur n’erre pas, et Il n’oublie pas ».
20.53. C’est Lui qui, de la terre, a fait pour vous un berceau, qui y a tracé pour vous des chemins, qui a fait descendre du ciel de l’eau avec laquelle Nous faisons pousser toutes sortes de plantes.
20.54. Mangez et paissez vos troupeaux ! En cela, il y a des signes pour ceux qui sont doués d’entendement.
20.55. De la terre, Nous vous avons créés, en elle Nous vous ramènerons et d’elle Nous vous ferons sortir une fois encore.
20.56. Nous avons fait voir tous Nos signes à Pharaon, mais il a crié au mensonge et a refusé de croire.
20.57. » O Moïse ! dit Pharaon. Es-tu venu chez nous pour nous chasser de notre pays au moyen de ta magie ?
20.58. Nous allons t’opposer une magie semblable. Fixe-nous donc un rendez-vous que ni nous, ni toi ne manquerons, dans un lieu convenable ».
20.59. Moïse répondit : « Que le rendez-vous ait lieu le jour de la fête, et que le peuple se rassemble au milieu de la matinée ! »
20.60. Pharaon se retira ; il rassembla ses artifices, puis il alla au rendez-vous.
20.61. Moïse leur parla ainsi : « Malheur à vous ! Ne forgez pas de mensonges contre Dieu, sinon Il vous frappera d’un puissant châtiment. Quiconque forge un mensonge court à sa perte ! »
20.62. Ils se concertèrent alors sur leur affaire, mais tinrent leur discussion secrète.
20.63. » Ces deux hommes, dirent-ils, sont des magiciens qui veulent vous chasser de votre pays au moyen de leurs sortilèges et abolir votre mode de vie exemplaire.
20.64. Rassemblez donc vos artifices, puis venez en rangs. Heureux, aujourd’hui, celui qui l’emportera ! »
20.65. Ils dirent encore : « O Moïse ! Est-ce toi qui jettes ou serons-nous les premiers à jeter ? »
20.66. Il dit : « C’est bon, jetez ! ». Et voici que par un effet de leur magie, il lui sembla voir que leurs cordes et leurs bâtons se mettaient à courir.
20.67. Moïse conçut une frayeur secrète.
20.68. Nous lui dîmes : « N’aie pas peur ! C’est toi qui auras le dessus !
20.69. Jette ce qui est dans ta main droite : il dévorera ce qu’ils ont fabriqué et qui n’est qu’une ruse de magicien. Où qu’il aille, le magicien ne prospère pas ! »
20.70. Les magiciens tombèrent prosternés, disant : « Nous croyons au Seigneur d’Aaron et de Moïse ! »
20.71. Pharaon dit : « Vous avez cru en lui avant que je vous y autorise ! C’est certainement lui votre maître, celui qui vous a enseigné la magie. Je vous ferai couper les mains et les pieds en alternance, puis je vous ferai crucifier sur des troncs de palmier. Vous saurez alors qui de nous est capable d’infliger le châtiment le plus sévère et le plus long ! »
20.72. Ils dirent : « Comment pourrions-nous te préférer aux évidences qui nous sont parvenues et à Celui qui nous a créés. Décide ce que tu as à décider : tu décides seulement pour la vie de ce monde !
20.73. Oui, nous croyons en notre Seigneur pour qu’Il nous pardonne nos fautes et les sortilèges auxquels tu nous as contraints. Dieu est meilleur et Il subsiste éternellement ! »
20.74. En vérité, celui qui arrive coupable devant son Seigneur, la Géhenne lui est destinée. Ni il y mourra, ni il y vivra.
20.75. Quant à ceux qui viennent à Lui croyants et ayant accompli des œuvres pies, les degrés les plus élevés leur sont attribués :
20.76. les Jardins d’Eden, sous lesquels coulent les fleuves. Ils y demeurent à jamais. Telle est la récompense de qui se purifie par le sacrifice.
20.77. Nous avons révélé à Moïse : « Pars de nuit avec Mes serviteurs. Fraye-leur dans la mer un chemin sec. Ne crains pas d’être rejoint et n’aie aucune peur ! »
20.78. Pharaon les poursuivit avec ses armées, mais tous furent submergés par les flots.
20.79. C’est ainsi que Pharaon a égaré son peuple et ne l’a pas guidé.
20.80. O fils d’Israël ! Nous vous avons délivrés de votre ennemi, Nous vous avons donné rendez-vous sur le versant droit du Mont [Sinaï] et Nous avons fait descendre sur vous la manne et les cailles,
20.81. [en vous disant :] « Mangez des bonnes nourritures que Nous vous dispensons, mais n’en abusez pas, sinon Ma colère s’abattrait sur vous. Et celui sur qui tombe Ma colère périra !
20.82. Certes, Je pardonne généreusement à celui qui se repent, qui croit, qui fait œuvre pie et qui, ensuite, est bien guidé ».
20.83. » Mais toi, Moïse, pourquoi t’es-tu éloigné précipitamment de ton peuple ? »
20.84. Il répondit : « Eux suivent de près mes traces, mais moi je me suis hâté d’aller vers Toi, mon Seigneur, afin de gagner ton agrément ! »
20.85. Dieu dit : « Sache qu’après ton départ Nous avons éprouvé ton peuple par une tentation et que le Samaritain (al-Sâmirî) l’a induit en erreur ».
20.86. Moïse revint vers son peuple, courroucé et affligé. » O mon peuple, dit-il, votre Seigneur ne vous avait-il pas fait une belle promesse ? L’engagement vous a-t-il paru trop long à s’accomplir ? Ou bien avez-vous cherché à attirer sur vous la colère de votre Seigneur et, pour cela, avez rompu la promesse que vous m’aviez faite ? »
20.87. Ils répondirent : « Nous n’avons pas rompu la promesse faite avec toi de notre plein gré ; mais nous étions lourdement chargés avec les bijoux de notre peuple et nous les avons jetés [dans le feu], comme l’a proposé le Samaritain ».
20.88. C’est alors que ce dernier a extrait [du feu] et leur a présenté un veau couleur de safran, qui mugissait. Et les gens de s’écrier : « Voici votre dieu et le dieu de Moïse, que lui a oublié ! »
20.89. N’ont-ils pas vu que ce veau ne leur renvoyait nulle parole, et qu’il ne pouvait ni leur nuire, ni leur être utile ?
20.90. Aaron leur avait pourtant dit : « O mon peuple ! Ceci n’est pour vous qu’une mise à l’épreuve. Votre Seigneur est, en vérité, le Miséricordieux. Suivez-moi donc et obéissez à mon ordre ! »
20.91. Ils dirent : « Nous ne cesserons pas de l’adorer tant que Moïse ne sera pas de retour parmi nous ».
20.92. Moïse dit : « O Aaron ! Qu’est-ce qui t’a retenu, lorsque tu les as vu s’égarer,
20.93. de venir me rejoindre ? As-tu désobéi à mon ordre ? »
20.94. Et Aaron de répondre : « O fils de ma mère ! Ne me prends ni par la barbe ni par la tête. J’ai vraiment craint que tu ne me dises : « Tu as semé la division parmi les fils d’Israël et tu n’as pas observé ma parole ! » »
20.95. Moïse dit : « Et toi, Samaritain, qu’as-tu à rétorquer ? »
20.96. Celui-ci répondit : « J’ai vu ce qu’ils ne voient pas. J’ai pris une poignée de poussière sous les pas de l’Envoyé et je l’ai lancée [dans le métal en fusion], mû par une impulsion de mon âme ».
20.97. » Va-t’en ! lui dit Moïse. Tu seras contraint de dire, durant cette vie : « Ne me touchez pas ! ». En outre, une comparution t’est assignée, à laquelle tu n’échapperas pas. Regarde ton dieu, auprès duquel tu as fait retraite tout le jour : Nous le brûlerons, puis nous en disperserons les cendres dans la mer ».
20.98. En vérité, votre seul dieu est Dieu (Allâh). Il n’y a de dieu que Lui ! Il embrasse toute chose de Sa science.
20.99. C’est ainsi que Nous te relatons les histoires du temps passé. C’est un rappel qui te parvient de Notre part.
20.100. Ceux qui s’en détournent porteront un lourd fardeau au Jour de la Résurrection
20.101. Ils le porteront à jamais : quelle détestable charge au Jour de la Résurrection,
20.102. le Jour où l’on soufflera dans la trompette ! Ce Jour-là, Nous rassemblerons les coupables, les yeux hagards.
20.103. Ils se diront à voix basse : « Vous n’êtes restés [sous terre] que dix jours ! »
20.104. Nous savons fort bien ce qu’ils diront lorsque celui d’entre eux dont la conduite est exemplaire affirmera : « De fait, vous n’êtes restés qu’un seul jour ! »
20.105. Ils t’interrogeront au sujet des montagnes. Dis : « Mon Seigneur les dispersera en poussière,
20.106. Il en fera une plaine dénudée,
20.107. sur laquelle tu ne verras ni relief, ni dépression ».
20.108. Ce jour-là, ils suivront celui qui les convoquera sans détour. Les voix s’abaisseront en présence du Miséricordieux, et tu n’entendras qu’un chuchotement.
20.109. Ce jour-là, aucune intercession ne sera valable, sauf celle de qui aura reçu une permission du Miséricordieux et de qui Il agréera les paroles.
20.110. Il sait ce qu’il y a devant eux et derrière eux, et ce que leur science ne peut englober.
20.111. Les visages s’humilieront en présence du Vivant, de Celui qui subsiste par Lui-même. Celui qui est chargé d’iniquité sera perdu,
20.112. alors que celui qui aura fait œuvre pie, s’il est croyant, ne craindra ni injustice ni frustration.
20.113. C’est ainsi que Nous avons fait descendre un Coran arabe, dans lequel Nous avons formulé des avertissements détaillés afin que, peut-être, ils craignent Dieu ou que leur survienne une remémoration.
20.114. Que Dieu, le Roi, la Vérité soit exalté ! N’aspire pas à hâter la descente du Coran tant qu’il n’est pas décrété qu’il te soit révélé, mais dis : « Mon Seigneur, augmente ma science ! »
20.115. Nous avions jadis adressé une recommandation à Adam, mais il a été oublieux et Nous ne l’avons pas trouvé résolu.
20.116. Lorsque Nous dîmes aux anges : « Prosternez-vous devant Adam !, ils se prosternèrent, à l’exception d’Iblis, qui refusa.
20.117. Nous dîmes alors : « O Adam, celui-ci est un ennemi pour toi et pour ton épouse. Qu’il ne vous chasse pas tous les deux du Jardin, car tu serais malheureux.
20.118. Ici, tu ne connais ni la faim, ni la nudité ;
20.119. tu ne souffres ni de la soif, ni de l’ardeur du soleil ».
20.120. Or, Satan lui susurra ces paroles : « O Adam ! T’indiquerai-je l’arbre de l’immortalité et un royaume qui ne passe point ? »
20.121. Tous deux mangèrent de l’arbre. Aussitôt, leurs parties honteuses leur apparurent et ils confectionnèrent des vêtements avec les feuilles du Jardin. C’est ainsi qu’Adam désobéit à son Seigneur et s’égara.
20.122. Ensuite, son Seigneur l’a élu, Il a accueilli son repentir et l’a guidé.
20.123. Il a dit : « Descendez du Jardin tous deux ensemble, ennemis l’un de l’autre. Une Guidance vous viendra de Moi. Dès lors, quiconque suivra Ma Guidance ne s’égarera pas et ne sera pas malheureux.
20.124. Mais quiconque se détournera de Mon rappel mènera une vie misérable, et Nous le ferons comparaître au Jour de la Résurrection ».
20.125. Il dira : « Mon Seigneur ! Pourquoi me fais-tu comparaître aveugle, alors que j’ai été clairvoyant ? »
20.126. Dieu dira : « De même que tu as oublié la venue de Nos signes, de même te voici oublié aujourd’hui ».
20.127. C’est ainsi que Nous rétribuons celui qui transgresse et ne croit pas aux signes de son Seigneur. Le châtiment de la vie future est le plus sévère et le plus durable.
20.128. Ne tirent-ils pas une leçon du nombre de générations que Nous avons détruites avant eux et dans les demeures desquelles ils se promènent maintenant ? Il y a pourtant là des signes pour ceux qui sont doués d’entendement.
20.129. Si ton Seigneur ne s’était pas déjà prononcé sur leur sort, leur châtiment eût été inévitable et le terme fixé serait échu.
20.130. Supporte patiemment leurs propos, et célèbre les louanges de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant son coucher. Célèbre-les aussi au cours de la nuit ainsi qu’à l’aube et au crépuscule. Peut-être trouveras-tu le contentement.
20.131. N’étends pas ton regard vers les jouissances que Nous avons accordées à certains couples mariés, comme un décor de la vie de ce monde destiné à les éprouver. Mais ce que ton Seigneur te dispense est meilleur et plus durable.
20.132. Ordonne la prière à ta famille, et pratique-la toi-même avec persévérance. Nous ne te réclamons nulle provision ; c’est Nous qui pourvoyons à tes besoins. L’issue heureuse récompense la crainte de Dieu.
20.133. Ils ont dit : « Que n’est-il venu à nous avec un signe de son Seigneur ? » La preuve évidente contenue dans les premiers Livres ne leur serait-elle pas parvenue ?
20.134. Si Nous les avions fait périr dans un châtiment antérieur à sa venue (de Muhammad), ils auraient dit : « Notre Seigneur ! Pourquoi ne nous as-tu pas dépêché un envoyé ? Nous aurions alors suivi Tes signes, avant d’être humiliés et couverts d’opprobre ».
20.135. Dis : « Chacun est dans l’attente. Attendez donc, vous saurez bientôt qui sont les compagnons de la voie droite et qui sont les bien guidés ! »

Notes

* v.1 : ces deux “lettres isolées” (cf. note à s.2, v.1) correspondraient, selon certains commentateurs, à une ancienne interpellation dialectale signifiant “ô homme !”. D’autres y voient les initiales des noms Tâhir et Hâdî, “pur” et “guide” qui, comme le sigle Tâhâ lui-même, font partie des quelque 200 noms donnés au prophète Muhammad (cf. note à s.36, v.1). Cette sourate jouit d’une faveur particulière dans la communauté musulmane parce que c’est en entendant réciter par sa sœur Fâtima et son mari Sa‘îd, puis en lisant lui-même sur un manuscrit les 14 premiers versets, que ‘Umar qui jusqu’alors avait persécuté les musulmans et était résolu à tuer le Prophète, fut soudain touché par la Grâce et devint un ardent défenseur de la nouvelle religion. Ceci se passait en 615 A.D., soit durant la troisième année de la prédication coranique et la septième année avant l’Hégire.
* v.22 : alors qu’une main blanche peut être un symptôme de la lèpre ou d’une autre maladie, celle de Moïse ressort de son giron d’une blancheur immaculée et, de toute évidence, surnaturelle.
* v. 85 : l’identité de ce Sâmirî a donné lieu à diverses interprétations. Son nom peut être rapporté à la ville de Samarie, fondée par Omri, roi d’Israël, (I Rois 16, 24), ou à la secte des Samaritains (hébreu : Shomerim, “les Gardiens” de la Loi); il pourrait aussi s’agir d’un surnom lié à l’exercice d’une fonction de gardien (hébreu : shomer ; cf. le prénom arabe samîr : “celui qui pratique la veille nocturne”). Pour la manière dont les bijoux rapportés d’Egypte ont été fondus et transformés en Veau d’Or, on peut se reporter au récit biblique (Exode 12, 35-36).

Sourate 21 : Les Prophètes – Al-Anbiyâ’

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
21.1. Le règlement de leurs comptes approche pour les hommes mais, dans leur insouciance, ils s’en détournent.
21.2. Il n’est aucun nouveau rappel qui leur parvienne de leur Seigneur sans qu’ils l’écoutent en s’en jouant.
21.3. Leurs cœurs sont frivoles, tandis que les iniques tiennent de secrets conciliabules : « Qu’est-il, celui-ci, sinon un mortel semblable à vous ? Seriez-vous dupes de la magie, vous qui êtes si clairvoyants ? »
21.4. Il a dit : « Mon Seigneur connaît toute parole prononcée dans le ciel et sur la terre. Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient ! »
21.5. Mais eux disent : « C’est là un tas de rêveries que lui-même a inventées ; oui, c’est un poète ! Qu’il nous apporte donc un signe comme il en a été envoyé aux Anciens ! »
21.6. Avant eux, pas une seule des cités que Nous avons détruites n’avait cru. Ceux-ci vont-ils croire ?
21.7. Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous adressions des révélations. Si vous ne savez pas, interrogez les Gens du Rappel.
21.8. Nous ne les avons pas formés comme des corps capables de se passer de nourriture, et ils n’étaient pas immortels.
21.9. Nous avons ensuite réalisé la promesse qui leur avait été faite : Nous les avons sauvés, eux et ceux que Nous voulions, et Nous avons anéanti les transgresseurs.
21.10. Nous avons fait descendre vers vous un Livre dans lequel se trouve le Rappel qui est le vôtre. Ne raisonnez-vous pas ?
21.11. Combien de cités n’avons-Nous pas mises en pièces en raison de leur iniquité, et Nous avons suscité un autre peuple après leur disparition.
21.12. Dès qu’ils sentaient venir Notre rigueur, ils fuyaient en hâte.
21.13. » Ne fuyez pas ! Revenez plutôt vers le luxe dont vous jouissiez dans vos demeures. Peut-être serez-vous interrogés… »
21.14. » Malheur à nous, s’écriaient-ils, nous avons été iniques ! »
21.15. Et leur clameur se fit entendre jusqu’à ce que Nous les ayons réduits à l’état de moisson desséchée.
21.16. Nous n’avons pas créé le ciel, la terre et ce qui se trouve entre les deux comme un jeu.
21.17. Si Nous avions vraiment recherché un divertissement, Nous l’aurions tiré de Nous-même.
21.18. Mais non ! Nous jetons le Vrai à la face du faux ; il l’étourdit et le faux s’évanouit. Malheur à vous pour fruit de ce que vous [Lui] attribuez !
21.19. A Lui appartiennent ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ; ceux qui sont auprès de Lui ne se considèrent pas trop grands pour L’adorer sans se lasser.
21.20. Ils Le glorifient la nuit et le jour sans s’interrompre.
21.21. Auraient-ils tiré de la terre des divinités capables de ressusciter les morts ?
21.22. S’il y avait dans le ciel et sur la terre des divinités autres que Dieu, la corruption y régnerait. Gloire à Dieu, Seigneur du Trône, bien au-dessus de ce qu’ils [Lui] attribuent.
21.23. Lui n’est pas questionné sur ce qu’Il fait, mais eux sont questionnés.
21.24. Auraient-ils pris des dieux en dehors de Lui ? Dis-leur : « Apportez donc votre preuve ! Ceci est un rappel pour qui est avec moi et un rappel de ceux qui m’ont précédé ! » Pourtant, la plupart d’entre eux ne connaissent pas la Vérité et ils s’en éloignent.
21.25. Nous n’avons dépêché avant toi aucun envoyé sans lui révéler qu' » il n’y a de dieu que Moi ; alors, adorez-Moi ! »
21.26. Ils ont dit : « Le Miséricordieux s’est donné une progéniture ! » Qu’Il soit glorifié ! Eux (les envoyés) sont, il est vrai, des serviteurs honorés !
21.27. Ils ne devancent pas Sa parole et ils agissent sur Son ordre.
21.28. Dieu sait ce qui se trouve devant et derrière eux ; ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux que Dieu agrée et ils sont pénétrés de Sa crainte.
21.29. Quant à celui d’entre eux qui dirait : « Je suis un dieu en dehors de Lui !, Nous le rétribuerions par la Géhenne. C’est ainsi que nous rétribuons les iniques.
21.30. Les mécréants ne voient-ils pas que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Nous les avons alors séparés et Nous avons produit à partir de l’eau toute chose vivante. Comment ne croient-ils pas !
21.31. Nous avons placé sur la terre des montagnes afin qu’elle s’appuie sur elles, et Nous y avons pratiqué des défilés qui sont des chemins par lesquels ils peuvent se diriger.
21.32. Nous avons fait du firmament une toiture protégée, mais ils se détournent de ces signes.
21.33. C’est Lui qui a créé la nuit et le jour, le soleil et la lune, chacun voguant dans une orbite.
21.34. A nul homme avant toi Nous n’avons donné l’immortalité. Si toi, tu dois mourir, eux seraient-ils immortels ?
21.35. Toute âme goûtera la mort. Nous vous éprouvons par le mal et par le bien en manière de tentation, et vous serez ramenés vers Nous.
21.36. Quand les mécréants te voient, ils ne font que se moquer de toi : « Est-ce là celui qui interpelle vos dieux ? ». Et eux nient le Rappel du Miséricordieux.
21.37. L’homme a été créé hâtif. Je vous montrerai Mes signes, mais ne demandez pas que Je me hâte.
21.38. Ils disent : « A quand l’accomplissement de cette promesse, si vous êtes véridiques ? »
21.39. Si ceux qui mécroient connaissaient le moment où ils ne pourront détourner le feu ni de leur visage ni de leur dos, et le moment où ils ne seront pas secourus…
21.40. Mais non ! Il viendra sur eux soudainement, les frappant de stupeur ; ils ne pourront pas le repousser et on ne leur accordera aucun répit.
21.41. On s’est moqué d’envoyés venus avant toi, mais ce dont ils se moquaient s’est retourné contre les railleurs.
21.42. Dis : « Qui peut vous défendre, la nuit et le jour, contre le Miséricordieux ? » Mais ils se détournent du rappel de leur Seigneur.
21.43. Ont-ils donc, en dehors de Nous, des dieux qui puissent les défendre ? Ils ne peuvent se secourir eux-mêmes et n’ont pas d’alliés à Nous opposer.
21.44. C’est Nous qui leur avons accordé, à eux et à leurs pères, des jouissances jusqu’au terme d’une longue vie. Ne voient-ils pas que Nous intervenons dans le pays pour en resserrer les limites ? Seront-ce eux les vainqueurs ?
21.45. Dis : « Je ne fais que vous avertir par la Révélation  » ; mais les sourds n’entendent pas l’appel quand on les avertit.
21.46. Si un souffle du châtiment de ton Seigneur les touchait, ils ne manqueraient pas de s’écrier : « Malheur à nous ! Nous avons été iniques ! ».
21.47. Nous poserons les balances justes le Jour de la Résurrection. Nulle âme ne sera lésée de la moindre chose ; n’aurait-elle que le poids d’un grain de moutarde, Nous la pèserions. Nous suffisons pour faire les comptes.
21.48. Nous avons donné à Moïse et à Aaron le discernement, une lumière et un rappel pour ceux qui craignent Dieu,
21.49. pour ceux qui redoutent leur Seigneur dans le Mystère et se préoccupent de l’Heure dernière.
21.50. Ceci est un Rappel béni que Nous avons fait descendre. Allez-vous donc le mépriser ?
21.51. Nous avions accordé auparavant à Abraham sa direction droite, et Nous le connaissions.
21.52. Il dit à son père et à son peuple : « Que sont ces statues à qui vous rendez un culte ? »
21.53. Ils dirent : « Nous avons trouvé nos pères voués à leur adoration ».
21.54. Il dit : « Certes, vous et vos pères, vous étiez dans un égarement manifeste ».
21.55. Ils dirent : « Es-tu venu à nous avec la vérité, ou bien n’es-tu qu’un plaisantin ? »
21.56. Il dit : « Tout au contraire ! Votre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre ; c’est Lui qui les a créés, et moi j’en porte témoignage.
21.57. Par Dieu ! Je tendrai un piège à vos idoles une fois que vous aurez tourné le dos ».
21.58. Il les mit en pièces, à l’exception de la plus grande, afin qu’ils puissent se tourner vers elle.
21.59. Ils dirent : « Celui qui a agi ainsi avec nos dieux est vraiment inique ! ».
21.60. Certains dirent : « Nous avons entendu un jeune homme qui les mentionnait ; il se nomme Abraham ».
21.61. Ils dirent : « Amenez-le donc sous les yeux des gens pour qu’ils puissent témoigner ».
21.62. Ils dirent : « Est-ce toi, Abraham, qui a fait cela à nos dieux ? »
21.63. Il dit : « Mais non ! C’est celui-là, le plus grand d’entre eux, qui l’a fait. Interrogez-les donc, s’ils peuvent parler ! »
21.64. S’étant ravisés, certains dirent : « C’est vous qui êtes les iniques ! »
21.65. Après quoi, ils firent volte-face, disant : « Mais tu sais bien que ceux-ci ne parlent pas ! »
21.66. Abraham dit alors : « Adorez-vous donc, en dehors de Dieu, ce qui ne peut ni vous être utile en quoi que ce soit, ni vous nuire ?
21.67. Honte à vous et à ce que vous adorez en dehors de Dieu ! Ne réfléchissez-vous pas ? »
21.68. Ils dirent : « Brûlez-le ! et secourez vos dieux, si vous en êtes capables ! »
21.69. Nous dîmes : « O feu ! Sois, pour Abraham, fraîcheur et paix ! »
21.70. Ils voulaient dresser des embûches contre lui, mais Nous en avons fait les plus misérables des perdants.
21.71. Nous l’avons sauvé, ainsi que Loth, en les conduisant dans le pays que Nous avons béni pour tous les mondes.
21.72. Nous leur avons donné par surcroît, Isaac et Jacob. De tous, Nous avons fait des justes.
21.73. Nous en avons fait des modèles (imâms) qui guident selon Notre Commandement, et Nous leur avons révélé la pratique du bien, l’accomplissement de la prière et le don de l’aumône. Pour Nous, ils étaient des serviteurs dévots.
21.74. Nous avons donné à Loth la sagesse et la science, et Nous l’avons sauvé de la cité qui se livrait aux turpitudes. Ces gens-là étaient malfaisants et pervers.
21.75. Nous l’avons fait entrer dans Notre miséricorde. Il faisait partie des gens vertueux.
21.76. Et Noé, lorsqu’auparavant il Nous a imploré, Nous lui avons répondu et Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, du terrible cataclysme.
21.77. Nous l’avons délivré du peuple qui déviait Nos signes. C’était un peuple malfaisant, et Nous les avons tous submergés.
21.78. Et David, et Salomon… Alors que tous deux arbitraient le cas du champ cultivé où les moutons d’une peuplade s’étaient égarés de nuit, Nous avons été témoin de leur jugement.
21.79. Nous avons fait comprendre l’affaire à Salomon, et, à tous deux Nous avons donné la sagesse et la science. Nous avons assujetti les montagnes et les oiseaux à célébrer Notre gloire avec David. C’est ainsi que Nous avons agi.
21.80. Nous lui avons appris, pour vous, la fabrication des cottes de mailles afin qu’elles vous protègent des coups que vous vous portez les uns aux autres. Etes-vous reconnaissants ?
21.81. A Salomon, Nous avons soumis le vent afin que, sur son ordre, il souffle impétueusement vers la terre que Nous avons bénie. Nous avons la Science de toute chose.
21.82. Certains démons plongeaient pour lui dans la mer et ils accomplissaient aussi d’autres travaux tandis que Nous assurions leur protection.
21.83. Et Job… Il implora son Seigneur : « Moi, le mal m’a touché ; mais Toi, tu es le plus miséricordieux de ceux qui font miséricorde ! »
21.84. Nous l’avons exaucé et l’avons délivré du mal qui était sur lui. Et Nous l’avons ramené à sa famille, rendue deux fois plus nombreuse par un effet de Notre miséricorde et comme un rappel pour les serviteurs dévots.
21.85. Et Ismaël, et Enoch (Idris), et Ezéchiel (Dhou al-Kifl)… Tous, ils étaient patients.
21.86. Nous les avons fait entrer dans Notre miséricorde : ils sont au nombre des vertueux.
21.87. Et Jonas (Dhou’l-Noun)… Il partit courroucé ; il pensait que Nous ne pouvions rien pour lui. Mais il appela dans les ténèbres : « En vérité, il n’y a de dieu que Toi ! Gloire à Toi ! Oui, j’étais parmi les iniques ! »
21.88. Nous l’avons exaucé, et Nous l’avons délivré de l’affliction. C’est ainsi que Nous délivrons les croyants.
21.89. Et Zacharie… Il implora son Seigneur : « Mon Seigneur, ne me laisse pas seul ! Tu es le meilleur des héritiers ! »
21.90. Nous l’avons exaucé ; Nous lui avons donné Jean (Yahya) ; Nous avons rendu son épouse féconde. Ils s’empressaient de faire le bien, ils Nous invoquaient avec amour et avec crainte. Ils étaient humbles devant Nous.
21.91. Et celle [Marie] qui a protégé sa virginité… Nous lui avons insufflé de notre Esprit et avons fait d’elle et de son fils un signe pour les mondes.
21.92. En vérité cette communauté est la vôtre, et c’est une communauté unique. Moi, Je suis votre Seigneur ! Adorez-Moi donc !
21.93. Ils ont fomenté entre eux des scissions, mais tous reviendront à Nous.
21.94. Celui qui, étant croyant, accomplit des œuvres pies, son zèle ne lui sera pas dénié car Nous en tenons registre.
21.95. Il est interdit aux habitants d’une cité que Nous avons détruite d’y faire retour
21.96. tant qu’elle ne sera pas conquise par Gog et Magog, qui déferleront de toutes les hauteurs.
21.97. Voici qu’approche la promesse véridique et que se figent les regards de ceux qui n’ont pas cru : « Malheur à nous ! Nous n’y avons pas prêté attention ; pis encore, nous avons été iniques ! »
21.98. Oui, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu serez l’aliment de la Géhenne lorsque vous y arriverez.
21.99. Si ceux-là étaient des dieux, ils n’y seraient pas conduits comme un troupeau à l’abreuvoir ; mais tous y demeureront à jamais.
21.100. Ils pousseront des gémissements et n’entendront rien.
21.101. Ceux à qui Nous aurons déjà destiné la belle récompense en seront tenus à distance.
21.102. Ils n’en entendront pas la rumeur et ils jouiront à jamais de ce que leurs âmes auront désiré intensément.
21.103. La grande frayeur ne les affligera pas et les anges viendront à leur rencontre : « Voici le Jour qui vous a été promis ! »
21.104. Ce Jour-là, Nous plierons le ciel comme est plié le rouleau d’un écrit. De même que Nous avons produit la première création, Nous la renouvellerons. C’est une promesse qui Nous incombe. Certes, Nous l’accomplirons.
21.105. Déjà, Nous avons écrit dans les Psaumes (al-Zabûr), après le Rappel [fait à Moïse] que la terre serait l’héritage de Mes serviteurs vertueux.
21.106. Il y a en cela une adresse à l’intention de ceux qui veulent [Me] servir.
21.107. Nous ne t’avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes.
21.108. Dis : « Il m’a été seulement révélé que votre Dieu est un Dieu unique. [Lui] êtes-vous soumis ? »
21.109. S’ils se détournent, dis-leur : « Je vous ai avertis en toute équité, même si j’ignore si ce qui vous est promis est proche ou lointain.
21.110. Dieu sait ce qui se dit à voix haute et Il sait ce que vous cachez.
21.111. Mais moi, j’ignore s’il s’agit pour vous d’une tentation ou d’une jouissance éphémère ».
21.112. Dis : « Mon Seigneur, juge selon la Vérité ! Notre Seigneur est le Miséricordieux, Celui dont on implore le secours contre vos assertions ».

Notes

* v.7 : cf. note de s. 16, v. 43.

Sourate 22 : Le Pèlerinage – Al-Hajj

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
22.1. O les hommes ! Craignez votre Seigneur ! Le séisme de l’Heure est certes chose terrible !
22.2. Ce jour-là, vous le verrez, toute nourrice abandonnera son nourrisson et toute femme enceinte accouchera. Tu verras les hommes en état d’ivresse alors qu’ils ne seront pas ivres; mais le châtiment de Dieu est sévère !
22.3. Parmi les hommes, il en est qui discutent au sujet de Dieu sans détenir aucune science et qui suivent tout démon rebelle,
22.4. dont il est écrit qu’il égare quiconque le prend pour allié et le dirige vers le châtiment de la Fournaise.
22.5. O les hommes ! Si vous êtes dans le doute au sujet de la Résurrection, sachez en vérité c’est Nous qui vous avons créés de poussière, puis d’une goutte de sperme, puis d’un caillot de sang, puis d’une masse de chair formée ou informe, ceci pour vous rendre manifeste Notre pouvoir. Nous déposons dans les matrices ce que Nous voulons jusqu’à un terme fixé ; puis Nous vous en faisons sortir petits enfants pour que, plus tard, vous atteigniez votre maturité. Tel d’entre vous est appelé à mourir ; un autre parvient à l’âge de la décrépitude au point de ne plus rien savoir de ce qu’il savait. Tu vois la terre desséchée, mais dès que Nous y faisons descendre de l’eau, elle tressaute, gonfle et laisse pousser toutes sortes d’espèces merveilleuses.
22.6. Il en est ainsi parce que Dieu est la Vérité, qu’Il ressuscite les morts et qu’Il est puissant sur toute chose,
22.7. parce que l’Heure viendra sans le moindre doute, et que Dieu ressuscitera ceux qui sont dans les tombeaux.
22.8. Tel, parmi les hommes, discute de Dieu sans posséder ni science, ni direction, ni Livre lumineux.
22.9. Il hausse les épaules pour détourner les hommes et les éloigner du chemin de Dieu. L’opprobre le couvrira en ce monde, et le Jour de la Résurrection Nous lui ferons goûter le châtiment de la Fournaise :
22.10. » Voilà pour les œuvres accomplies de vos mains, car Dieu n’est pas injuste envers Ses serviteurs ! »
22.11. Tel, parmi les hommes, adore Dieu sans conviction. Si un bien lui échoit, il en jouit tranquillement, mais si une épreuve l’atteint, il fait volte-face, perdant et la vie de ce monde et la vie future. Telle est la perte évidente !
22.12. Ils implorent en dehors de Dieu ce qui ne peut ni leur nuire, ni leur être utile : c’est là l’égarement total !
22.13. Ils s’adressent à qui risque plus de nuire que d’être utile. Quel mauvais allié et quel mauvais compagnon !
22.14. Certes, Dieu introduit ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. En vérité, Dieu fait ce qu’Il veut !
22.15. Celui qui pense que Dieu ne lui portera secours ni dans cette vie ni dans l’autre, qu’il tende une corde vers le ciel, puis qu’il la coupe. Et qu’il regarde alors si sa ruse a réussi à faire disparaître ce qui le met en rage !
22.16. C’est ainsi que Nous l’avons fait descendre (le Coran) en de clairs versets, et Dieu guide qui Il veut.
22.17. Assurément, entre les croyants, les Juifs, les Sabéens, les Chrétiens, les Mages et les associateurs, Dieu fera la part au Jour de la Résurrection. Certes, Dieu est témoin de toute chose.
22.18. Ne vois-tu pas que devant Dieu se prosternent ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre, ainsi que le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux et un grand nombre d’hommes. Et ils sont nombreux ceux pour qui le châtiment est inéluctable. Celui que Dieu humilie, personne ne peut l’honorer. Certes, Dieu fait ce qu’Il veut.
22.19. Voici deux adversaires qui se querellent au sujet de leur Seigneur. Des vêtements de feu sont taillés pour les mécréants et de l’eau bouillante est versée sur leurs têtes,
22.20. consumant leurs entrailles et leur peau.
22.21. Ils sont fouettés par des verges de fer.
22.22. Chaque fois que, poussés par la souffrance, ils veulent sortir de là, ils y sont ramenés : « Goûtez le châtiment de la Fournaise ! »
22.23. Certes, Dieu fait entrer ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies dans des jardins sous lesquels coulent des fleuves. Là, ils sont parés de bracelets en or et de perles, et leurs vêtements sont tissés de soie.
22.24. Ils ont été guidés vers la bonne Parole ; ils ont été guidés dans la voie de Celui qui est digne de toute louange.
22.25. A ceux qui mécroient et qui détournent [leurs semblables] du chemin de Dieu et de la Mosquée sacrée que Nous avons établie pour la gent humaine – sans distinction entre celui qui y réside et le nomade -, et à quiconque veut la profaner par iniquité, Nous ferons goûter un châtiment douloureux.
22.26. Lorsque Nous avons établi pour Abraham l’emplacement de la Maison, [Nous lui avons prescrit :]  » Ne M’associe rien ; purifie Ma Maison pour ceux qui accomplissent les circuits, pour ceux qui s’y tiennent debout, et pour ceux qui s’inclinent et se prosternent.
22.27. Appelle les hommes au Pèlerinage. Ils viendront à toi à pied ou à dos de quelque chameau efflanqué, ils traverseront toutes sortes de défilés profonds
22.28. pour rendre témoignage des bienfaits terrestres qui leur sont accordés et pour invoquer le nom de Dieu, aux jours fixés, sur la bête des troupeaux qu’Il leur aura accordée. Mangez-en et nourrissez-en le malheureux, l’indigent.
22.29. Ensuite, qu’ils mettent fin à leurs interdits, qu’ils s’acquittent de leurs vœux, et qu’ils accomplissent les circuits autour de l’antique Maison.
22.30. Agissez ainsi, car celui qui honore ce que Dieu a rendu sacré s’acquiert un bien auprès de son Seigneur. Les bêtes des troupeaux ont été déclarées licites pour vous, à l’exception de celles qui vous ont été désignées. Evitez la souillure des idoles ; évitez les paroles mensongères,
22.31. comme de purs croyants en Dieu, de ceux qui ne sont pas des associateurs. Quiconque associe [quelque chose] à Dieu se trouve comme s’il tombait du ciel et qu’un oiseau de proie le saisisse et l’emporte, ou comme si le vent le précipitait dans un endroit perdu.
22.32. Il en est ainsi. Quant à ceux qui respectent les liens sacrés que Dieu a institués, c’est par un effet de la piété présente dans les cœurs.
22.33. Vous trouverez en eux [les animaux voués au sacrifice] des utilités jusqu’au terme fixé, puis le lieu de leur immolation sera l’antique Maison.
22.34. Pour chaque communauté, Nous avons établi un rituel afin que les hommes invoquent le nom de Dieu sur chaque bête de troupeau qu’Il leur a dispensée. Votre dieu est un Dieu unique ! Soumettez-vous donc à Lui ! Annonce la bonne nouvelle aux humbles,
22.35. ceux dont les cœurs frémissent lorsque le nom de Dieu est mentionné, ceux qui endurent patiemment ce qui les atteint, ceux qui s’acquittent de la prière et dépensent en aumônes une partie de ce que Nous leur avons dispensé.
22.36. Des chameaux de sacrifice, Nous avons fait pour vous un des liens sacrés avec Dieu. Il y a en eux un bien pour vous. Invoquez le nom de Dieu quand ils sont prêts à être immolés. Et quand ils gisent sur le flanc, mangez-en et nourrissez celui qui est tempérant comme celui qui se montre insistant. C’est ainsi que Nous vous avons assujetti ces animaux ; peut-être serez-vous reconnaissants…
22.37. Ce n’est pas leur chair, ni leur sang qui atteindront Dieu, mais c’est votre piété qui L’atteindra. Ces animaux vous été soumis pour que vous proclamiez la grandeur de Dieu en ce qu’Il vous a guidés. Annonce la bonne nouvelle à ceux qui font le bien.
22.38. Oui, Dieu prend la défense de ceux qui croient. Dieu n’aime pas le traître mécréant.
22.39. L’autorisation de combattre est donnée à ceux qui ont été injustement traités – certes, Dieu a puissance pour les secourir,
22.40. à ceux qui ont été chassés de leurs maisons, sans justification, seulement pour avoir dit : « Notre Seigneur est Dieu ! » Si Dieu ne repoussait pas certains hommes en leur opposant d’autres hommes, des monastères seraient détruits, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est beaucoup invoqué. Oui, Dieu assiste ceux qui l’assistent. Dieu est, en vérité, fort et puissant.
22.41. [Il assiste] Ceux qui, si Nous leur donnons le pouvoir sur terre, s’acquittent de la prière, font l’aumône, ordonnent ce qui est convenable et interdisent ce qui est blâmable. La fin de toute chose appartient à Dieu.
22.42. S’ils t’accusent d’imposture, sache qu’avant eux le peuple de Noé, les ‘Ad, les Thamoud,
22.43. le peuple d’Abraham, le peuple de Loth,
22.44. les gens de Madian ont aussi crié au mensonge et que Moïse fut traité d’imposteur. J’ai accordé un long délai aux mécréants, puis Je les ai saisis : quelle fut alors ma réprobation !
22.45. Combien de cités n’avons-Nous pas détruites parce qu’elles étaient iniques. Elles sont maintenant désertes et ruinées. Que de puits sont abandonnés et de palais écroulés !
22.46. Ne parcourent-ils pas la terre ? N’ont-ils pas des cœurs avec lesquels comprendre et des oreilles avec lesquelles entendre ? Mais, en vérité, ce ne sont pas les yeux qui sont aveugles ; ce sont les cœurs, sis dans les poitrines, qui sont aveugles.
22.47. Ils te pressent de hâter le châtiment ; mais Dieu ne faillit jamais à sa promesse. Un seul jour, pour Dieu, est en vérité comme mille ans de votre comput.
22.48. A combien de cités n’ai-Je pas accordé un délai alors qu’elles étaient iniques ! Puis, Je les ai saisies. C’est à Moi que tout retourne !
22.49. Dis : « O les hommes ! Je ne suis pour vous qu’un avertisseur explicite ».
22.50. Ceux qui auront cru et qui auront accompli des œuvres pies recevront un pardon et une généreuse provision.
22.51. Quant à ceux qui cherchent à se prévaloir contre Nos signes, ceux-là seront les hôtes de la Fournaise.
22.52. Nous n’avons envoyé avant toi aucun envoyé ou prophète sans que le Démon interfère avec ce qu’il désire transmettre ; mais Dieu annule les interférences de Satan et Il confirme ensuite Ses signes. Dieu est omniscient, sage.
22.53. Dieu fait de ce que propose Satan une tentation pour ceux dont les cœurs sont malades et pour ceux dont les cœurs sont endurcis. Certes, les iniques sont dans une profonde scission.
22.54. Pour ceux auxquels la science a été donnée, ils savent que ceci est la Vérité venue de ton Seigneur ; ils y croient et leurs cœurs s’humilient devant elle. Certes, Dieu dirige les croyants sur la voie droite.
22.55. Ceux qui mécroient continueront à douter de Lui jusqu’à ce que l’Heure les atteigne soudainement, ou que les atteigne le châtiment d’un Jour dévastateur.
22.56. Le Royaume, ce Jour-là, appartiendra à Dieu, qui jugera parmi les hommes. Ceux qui auront cru et qui auront accompli des œuvres pies seront conduits dans les jardins du Délice,
22.57. tandis que ceux qui auront mécru et qui auront rejeté Nos signes, ceux-là subiront un châtiment ignominieux.
22.58. Ceux qui ont émigré dans le chemin de Dieu, puis qui ont été tués ou sont morts, Dieu leur dispensera une excellente provision. Dieu est, en vérité, le meilleur des dispensateurs.
22.59. Il les fera pénétrer dans un lieu qui leur sera agréable. Dieu est, en vérité, omniscient et plein de mansuétude.
22.60. Il en est ainsi : celui qui répond à une offense en s’en tenant à la façon dont il a été offensé, et qui subit ensuite de nouvelles représailles, Dieu lui portera secours. Dieu est, en vérité, celui qui efface les péchés et qui pardonne.
22.61. C’est que Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour, qu’Il fait pénétrer le jour dans la nuit, et qu’en vérité Dieu entend et voit tout.
22.62. C’est que Dieu est Vérité, alors que ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est pure vanité. Certes, Dieu est le Très-Haut, l’infiniment Grand.
22.63. Ne vois-tu pas que Dieu fait descendre du ciel de l’eau et qu’au matin la terre reverdit ? Dieu est, en vérité, bienveillant, informé de tout.
22.64. Ce qui est dans les cieux et sur la terre lui appartient. Dieu est, en vérité, le Riche (Celui qui se suffit à lui-même), Celui qui est digne de toute louange.
22.65. Ne vois-tu pas que Dieu vous a assujetti ce qui est sur la terre, ainsi que le navire qui, sur Son ordre, vogue sur la mer ? Il maintient le ciel, l’empêchant de tomber sur la terre, sauf avec Sa permission. Dieu est, en vérité, compatissant et clément envers les hommes.
22.66. C’est Lui qui vous donne la vie, puis Il vous fait mourir, après quoi Il vous fait revivre. L’homme, certes, est un mécréant invétéré !
22.67. Pour chaque communauté, Nous avons institué un rituel que ses membres observent. Qu’ils ne te cherchent donc pas querelle en cette matière ! Implore ton Seigneur ! En vérité, tu es guidé sur une voie droite.
22.68. S’ils discutent avec toi, dis : « Dieu sait parfaitement ce que vous faites.
22.69. Au Jour de la Résurrection, Dieu jugera parmi vous au sujet de vos différends ».
22.70. Ne sais-tu pas que Dieu connaît ce qui est dans le ciel et sur la terre ? Tout cela est consigné dans un Livre, chose qui, pour Dieu, est facile.
22.71. Ils adorent en dehors de Dieu ce pour quoi aucun mandat n’est venu du Ciel, et ce dont ils n’ont aucune connaissance. Pour les iniques il n’existe pas de protection !
22.72. Lorsque leur sont récités Nos versets évidents, tu vois l’aversion se peindre sur le visage de ceux qui mécroient. Peu s’en faut qu’ils ne se jettent sur les récitants. Dis : « Vous ferai-je part de quelque chose de pire que cela ? C’est le Feu que Dieu a promis aux mécréants, et quel détestable lieu de retour ! »
22.73. O vous, hommes ! Une parabole vous est proposée ; prêtez-y l’oreille ! Ceux que vous implorez en dehors de Dieu ne créeront jamais une mouche, même s’ils s’y essayent tous ensemble ; et si la mouche leur subtilise quelque chose, ils ne sauront pas le lui reprendre. Solliciteur et sollicité sont également impuissants.
22.74. Ils n’ont pas apprécié Dieu à Sa vraie valeur. Certes, Dieu est fort, puissant !
22.75. Dieu choisit des envoyés parmi les anges et parmi les hommes. Dieu, en vérité, entend tout et Il voit tout.
22.76. Il sait ce qui se trouve devant eux et derrière eux (Il connaît leur destin à venir et leur passé), et à Dieu reviennent toutes choses.
22.77. O vous qui croyez ! Inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur, et faites le bien. Peut-être atteindrez-vous le bonheur…
22.78. Menez pour Dieu le combat qui lui est dû. C’est Lui qui vous a élus sans vous imposer un fardeau dans la religion, la Tradition de votre père Abraham. C’est Lui qui vous a dénommés  » Musulmans, autrefois déjà, puis ici même, afin que l’Envoyé soit témoin contre vous et que vous soyez témoins contre les hommes. Accomplissez donc la prière, faites l’aumône, et attachez-vous fermement à Dieu : il est votre Maître, et quel excellent Maître, quel excellent Défenseur !

Notes

* v.15 : le pronom complément “lui” peut désigner le Prophète Muhammad comme il peut s’appliquer (sens réfléchi) à l’individu qui ne croit pas à la Miséricorde divine et qui enrage à l’idée qu’elle puisse s’exercer en faveur de quiconque. Le “tour de la corde” mentionné dans la suite du verset est interprété par certains commentateurs comme un suicide par pendaison occasionné par le désespoir du mécréant.
* v. 29 : il s’agit des interdictions qui s’appliquent pendant la durée du Pèlerinage et qui concernent : le port de vêtements autres que la tenue rituelle (ihrâm), les rapports sexuels, l’emploi des parfums, la coupe des ongles et des cheveux, l’acte de tuer un animal quelconque (autre que les bêtes immolées le jour du sacrifice).
* v. 30 : les “bêtes de troupeaux” offertes en sacrifice doivent être saines et sans défauts. Ce sont de préférence, pour les ovins, les mâles (béliers) et pour les camélidés et les caprins, les femelles.

Sourate 23 : Les Croyants – Al-Mu’minûn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
23.1. Bienheureux sont les croyants !
23.2. Ceux qui font acte d’humilité dans leurs prières,
23.3. ceux qui évitent les vains propos,
23.4. ceux qui pratiquent l’aumône,
23.5. ceux qui se gardent d’avoir des rapports sexuels, sauf
23.6. avec leurs épouses et leurs concubines ; on ne peut alors les blâmer,
23.7. tandis que ceux qui convoitent d’autres femmes que celles-là sont des transgresseurs ;
23.8. ceux qui respectent les dépôts à eux confiés, ainsi que leurs engagements,
23.9. ceux qui s’acquittent régulièrement de leurs prières,
23.10. ceux-là sont les héritiers :
23.11. ils hériteront du Paradis, où ils demeureront à jamais.
23.12. Nous avons créé l’homme d’une poignée d’argile,
23.13. puis Nous en avons fait une goutte de sperme placée dans un réceptacle solide ;
23.14. puis, de cette goutte, Nous avons créé un caillot de sang ; Nous avons ensuite créé du caillot une masse grumeleuse ; puis de cette masse Nous avons créé des os ; Nous avons alors revêtu les os de chair. Après quoi Nous avons produit l’homme comme une autre création. Béni soit Dieu, le meilleur des créateurs !
23.15. Par la suite, certes, vous mourrez,
23.16. et vous serez ressuscités au Jour de la Résurrection.
23.17. Nous avons créé au-dessus de vous sept voies (célestes) et Nous ne sommes pas restés indifférents à la création.
23.18. Nous avons fait descendre du ciel, avec mesure, une eau que Nous avons mise au repos sous la terre alors qu’il eût été en Notre pouvoir de la laisser se perdre.
23.19. Par elle, Nous avons fait croître pour vous des jardins de palmiers et de vignes dans lesquels vous trouvez en abondance les fruits que vous mangez,
23.20. ainsi qu’un arbre (l’olivier) qui pousse au Mont Sinaï et qui produit de l’huile et un condiment.
23.21. Assurément, il y a dans les troupeaux une leçon pour vous : Nous vous abreuvons de ce qui se trouve dans leur ventre, vous en tirez de nombreux services, et vous mangez de leur chair ;
23.22. vous êtes transportés sur eux comme vous l’êtes sur le navire.
23.23. Nous avons envoyé Noé à son peuple. Il leur dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu ! Il n’y a pour vous d’autre dieu que Lui ! Ne ressentez-vous pas de crainte ? »
23.24. Ceux des notables de son peuple qui mécroyaient dirent : « Qui donc est celui-ci, sinon un mortel comme vous ? Il veut s’élever au-dessus de vous, alors que si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait descendre des anges. Nous n’avons rien entendu de semblable chez nos premiers ancêtres.
23.25. Il n’est qu’un homme possédé par les djinns. Observez-le donc durant quelque temps ! »
23.26. Il dit : « Mon Seigneur ! Prête-moi assistance contre leurs mensonges ! »
23.27. Nous lui avons alors révélé : « Construis un vaisseau sous Nos yeux et selon ce que Nous te révélons. Lorsque Notre ordre viendra et que le four bouillonnera, embarque dans ce vaisseau un couple de chaque espèce, ainsi que ta famille, à l’exception de ceux contre qui la sentence a déjà été prononcée. Ne plaide pas auprès de Moi en faveur de ceux qui ont commis des iniquités : ils seront engloutis.
23.28. Lorsque tu seras installé dans le vaisseau, toi et ceux qui sont avec toi, dis : « Louange à Dieu qui nous a sauvés du peuple inique ! »
23.29. Et dis : « Mon Seigneur ! Fais-moi parvenir à un lieu béni ! Tu es le meilleur de ceux qui conduisent à bon port ! » »
23.30. Il y a vraiment là des signes, et c’est Nous qui mettons à l’épreuve.
23.31. Plus tard, Nous avons suscité après eux d’autres générations
23.32. auxquelles Nous avons envoyé un messager pris parmi eux : « Adorez Dieu ! Il n’y a, pour vous, d’autre dieu que Lui ! N’éprouvez-vous donc aucune crainte ? »
23.33. Les notables de son peuple qui mécroyaient et niaient la rencontre de la vie future, et que Nous avions traités avec largesse dans la vie de ce monde, dirent : « Celui-ci n’est rien d’autre qu’un simple mortel comme vous ; il mange de ce vous mangez et boit de ce que vous buvez.
23.34. Or, si vous obéissez à un simple mortel comme vous, vous serez certainement parmi les perdants.
23.35. Vous promet-il qu’une fois morts, lorsque vous serez poussière et ossements, on vous fera resurgir ?
23.36. Foin, foin des promesses qui vous sont faites !
23.37. Seule existe notre vie en ce monde : nous mourons, et nous vivons, et nous ne serons pas ressuscités !
23.38. Celui-ci n’est qu’un homme : il a inventé un mensonge contre Dieu et nous ne croyons pas en lui ! »
23.39. Il dit : « Mon Seigneur ! Prête-moi assistance contre leurs mensonges ! »
23.40. Dieu dit : « Sous peu ils éprouveront des regrets ».
23.41. Le cri les a alors saisis pour de vrai, et Nous en avons fait des débris. Arrière aux impies !
23.42. Après eux Nous avons créé d’autres générations.
23.43. Nulle communauté ne peut avancer son terme ni le reculer.
23.44. Nous fîmes ensuite se succéder Nos envoyés. Chaque fois qu’une communauté voyait arriver le sien, ses membres le traitaient d’imposteur. Nous avons ainsi fait périr un peuple après l’autre, et Nous en avons fait des récits légendaires. Arrière à ceux qui ne croient pas !
23.45. Puis Nous avons envoyé Moïse et son frère Aaron, nantis de Nos signes et d’un pouvoir manifeste,
23.46. à Pharaon et à ses notables ; mais ceux-ci se sont montrés orgueilleux et pleins d’arrogance.
23.47. Ils dirent : « Allons-nous ajouter foi à deux mortels semblables à nous et dont le peuple nous est asservi ? »
23.48. Ils les traitèrent tous deux de menteurs, mais ils furent anéantis.
23.49. Nous avons donné à Moïse le Livre pour qu’ils puissent être bien dirigés.
23.50. Nous avons fait du fils de Marie et de sa mère un signe. Nous leur avons donné asile sur une colline paisible où coulait une source.
23.51. O vous, les Envoyés ! Mangez des bonnes nourritures et agissez vertueusement ! Je sais parfaitement ce que vous faites.
23.52. Cette communauté, la vôtre, est vraiment une seule et même communauté, et Moi, Je suis votre Seigneur ! Craignez-Moi donc !
23.53. Mais les hommes se sont divisés en sectes, chaque faction se réjouissant de ce qu’elle détenait.
23.54. Laisse-les donc pour un temps dans leur confusion.
23.55. Pensent-ils que les biens et les enfants dont Nous les gratifions
23.56. sont un encouragement pressant à pratiquer le bien ? Non, ils n’en ont pas conscience.
23.57. Certes, ceux qui sont pénétrés de la crainte de leur Seigneur,
23.58. ceux qui croient aux signes de leur Seigneur.
23.59. Ceux qui n’associent rien à leur Seigneur,
23.60. Ceux qui donnent ce qu’ils donnent tandis que leurs cœurs frémissent à la pensée de retourner vers leur Seigneur :
23.61. ceux-là se hâtent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir.
23.62. Nous ne chargeons une âme que selon sa capacité. Auprès de Nous est un Livre (le Coran) qui énonce la Parole de Vérité, et ils ne seront pas lésés.
23.63. Pourtant leurs cœurs restent à cet égard dans une profonde confusion, et ils ont d’autres occupations auxquelles ils se consacrent,
23.64. jusqu’au moment où Nous viendrons châtier ceux d’entre eux qui sont prospères et où ils se mettront à crier.
23.65. Ne criez pas, aujourd’hui, car vous ne serez pas secourus contre Nous.
23.66. Mes versets vous étaient bien récités, mais vous leur tourniez résolument les talons,
23.67. enflés d’orgueil et passant la nuit à les dénigrer.
23.68. Ne prêtent-ils pas attention à la Parole ? N’ont-ils pas reçu ce qui n’avait pas été accordé à leurs ancêtres les plus lointains ?
23.69. Ne reconnaissent-ils pas leur Envoyé au point de le renier ?
23.70. Diront-ils qu’il est possédé par des djinns ? Rien de cela ! Il est venu à eux avec la Vérité, mais la plupart d’entre eux méprisent la Vérité.
23.71. Si la Vérité se pliait à leurs passions, les cieux, la terre et tout ce qui s’y trouve sombreraient dans la corruption. Nous leur avons bien apporté un Rappel (le Coran) qui s’adresse à eux, mais ils se détournent de ce rappel.
23.72. Craignent-ils que tu leur demandes de te rétribuer ? Mais la rétribution venant de ton Seigneur est meilleure, car Il est le meilleur des dispensateurs.
23.73. Certes, tu les appelles vers une voie droite,
23.74. mais ceux qui ne croient pas à la vie dernière s’écartent de cette voie.
23.75. Même si Nous leur faisions miséricorde et si Nous les délivrions du mal qui les afflige, ils continueraient à marcher aveuglément dans leur rébellion.
23.76. Nous les avons déjà saisis par le châtiment, mais ils ne se sont pas remis à leur Seigneur et n’ont montré aucune humilité.
23.77. Il faudra que Nous leur ouvrions une porte donnant sur un châtiment rigoureux. Alors, ils seront plongés dans le désespoir.
23.78. C’est Lui qui a créé pour vous l’ouïe, la vue et les cœurs. Vous êtes bien peu reconnaissants !
23.79. C’est Lui qui vous a répandus sur la terre, et c’est vers Lui que vous serez rassemblés.
23.80. C’est Lui qui fait vivre et qui fait mourir, et c’est à Lui qu’appartient la succession de la nuit et du jour. Ne raisonnez-vous pas ?
23.81. Au contraire, ils parlent comme parlaient les Anciens,
23.82. disant : « Voyons ! Lorsque nous serons morts, que nous serons poussière et ossements, se peut-il que nous ressuscitions ?
23.83. Déjà, nous et nos pères avions jadis reçu cette promesse, mais ce ne sont là qu’affabulations d’Anciens ! »
23.84. Dis : « A qui donc appartiennent la terre et ceux qui s’y trouvent ? [Dites-le] si vous savez ! »
23.85. Ils répondront : « A Dieu ! » Dis-leur : « Pourquoi, alors, ne vous souvenez-vous pas ? ».
23.86. Dis : « Qui est le Seigneur des sept cieux et le Seigneur du Trône immense ? »
23.87. Ils diront : « C’est Dieu ! » Dis leur : « Pourquoi, alors, ne [Le] craignez-vous pas ? »
23.88. Dis : « Qui tient en Sa main la Royauté de toute chose, et protège sans qu’on Le protège ? [Dites-le] si vous savez ! »
23.89. Ils répondront : « C’est Dieu ! » Dis : « Alors, [pour ne pas croire] vous devez être ensorcelés ! »
23.90. Nous leur avons apporté la Vérité, mais ce sont des menteurs.
23.91. Dieu n’a pas pris de fils, et il n’y a pas de divinité avec Lui. S’il en était autrement, chaque divinité se targuerait de ce qu’elle aurait créé et les unes seraient plus élevées que les autres. Gloire à Dieu au-dessus de ce qu’ils inventent !
23.92. Il connaît l’Invisible et le visible ; Il est bien au-dessus de ce qu’ils Lui associent.
23.93. Dis : « Mon Seigneur ! Si Tu me montrais ce qui leur est promis…
23.94. mon Seigneur, ne me place pas parmi les iniques ! »
23.95. Certes, Nous avons le pouvoir de te montrer ce que Nous leur promettons.
23.96. Repousse le mal par ce qui est meilleur. Nous savons parfaitement ce qu’ils inventent !
23.97. Dis : « Mon Seigneur ! Je prends refuge en Toi contre les séductions des démons ! »
23.98. Je prends refuge en Toi, mon Seigneur, pour qu’ils ne se présentent pas à moi ! »
23.99. Lorsque la mort vient visiter l’un d’eux, il s’écrie : « Mon Seigneur, que l’on me fasse revenir !
23.100. Peut-être accomplirai-je le bien que j’ai négligé ». Mais non ! Ce n’est là qu’une parole dite par la langue ; mais derrière eux se dresse une barrière jusqu’au Jour où ils seront ressuscités.
23.101. Ce jour-là, lorsque retentira la trompette, il n’y aura plus entre eux de filiation et ils ne se questionneront plus les uns les autres.
23.102. Ceux dont les œuvres pèseront lourd, ceux-là seront les bienheureux,
23.103. et ceux dont la balance sera légère, ceux-là se seront eux-mêmes perdus et demeureront à jamais dans la Géhenne.
23.104. Le feu consumera leur visage assombri par la douleur.
23.105. Ne vous a-t-on pas communiqué Mes signes et ne les avez-vous pas traités de mensonges ?
23.106. Ils diront : « Notre Seigneur, notre misère nous a vaincus et nous étions égarés !
23.107. Notre Seigneur, sors-nous de la Géhenne, et si nous récidivons nous serons vraiment iniques ! »
23.108. » Restez-y, dira Dieu, et ne me parlez plus ! »
23.109. Il y avait un groupe de Mes serviteurs qui disaient : « Notre Seigneur, nous croyons ! Pardonne-nous ! Fais-nous miséricorde ! Tu es le meilleur des miséricordieux ! »
23.110. Mais vous les avez pris pour objet de vos railleries, oubliant de vous souvenir de Moi tant vous étiez occupés à rire.
23.111. Certes, aujourd’hui, Je les récompense pour leur patience et ils sont heureux.
23.112. Dieu dira : « Combien d’années êtes-vous restés sur la terre ? »
23.113. Ils répondront : « Nous y sommes restés un jour, ou partie d’un jour ; interroge donc ceux qui font le comput ! »
23.114. Dieu dira : « Vous n’êtes restés que peu de temps ; ah, si vous pouviez savoir !
23.115. Pensiez-vous que Nous vous aurions créés sans but et que vous ne seriez pas ramenés vers Nous ? »
23.116. Que Dieu soit exalté, le Roi, la Vérité ! Il n’y a de dieu que Lui, le Seigneur du noble Trône !
23.117. Quiconque implore avec Dieu une autre divinité dont l’existence ne lui est aucunement prouvée devra en rendre compte à son Seigneur. Certes, il n’y a pas de félicité pour les mécréants !
23.118. Dis : « Mon Seigneur, pardonne et fais miséricorde ! Tu es le meilleur des miséricordieux ! »

Notes

* v. 6 : littéralement, “ce que possèdent leurs mains droites” (mâ malakat aymânuhum). Il s’agit de toute femme dont un homme assume la garde et l’entretien et à qui il fait partager sa couche en dehors d’une relation matrimoniale. C’était notamment le cas, dans la société arabe, des esclaves et des captives de guerre.

Sourate 24 : La Lumière – Al-Nûr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
24.1. Voici une sourate que Nous avons fait descendre en y formulant des obligations, et dans laquelle Nous avons révélé des signes évidents afin que vous puissiez réfléchir.
24.2. La fornicatrice et le fornicateur, frappez chacun d’eux de cent coups de fouet. Que la compassion ne vous détourne pas d’appliquer la Loi divine, si vous croyez en Dieu et au Jour dernier. Qu’un groupe de croyants soit témoin de leur châtiment.
24.3. Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice ou une associatrice, et la fornicatrice n’épousera qu’un fornicateur ou un associateur. Une telle union est interdite aux croyants.
24.4. Ceux qui accusent les femmes honnêtes sans pouvoir produire quatre témoins, punissez les de quatre-vingts coups de fouet et n’acceptez plus jamais leur témoignage : ceux-là sont des pervers,
24.5. à l’exception de ceux qui, par la suite, se repentent et se réforment. Dieu est, en vérité pardonneur, clément.
24.6. Quant à ceux qui accusent leurs épouses sans avoir d’autres témoins qu’eux-mêmes, le témoignage de chacun d’eux consistera à témoigner quatre fois devant Dieu qu’ils sont véridiques,
24.7. et une cinquième fois pour appeler sur eux-mêmes la malédiction de Dieu s’ils ont proféré un mensonge.
24.8. On détournera le châtiment de la femme si elle prend quatre fois Dieu à témoin que son accusateur a menti,
24.9. et la cinquième fois appelle sur elle-même la colère de Dieu si le mari a dit vrai.
24.10. C’est là un effet de la grâce de Dieu et de Sa Miséricorde à votre égard, de Dieu qui accepte le repentir, qui est juste.
24.11. Ceux qui ont émis une calomnie forment un groupe parmi vous. Ne pensez pas que ce soit là un mal pour vous ; tout au contraire, c’est un bien pour vous. Chaque membre de ce groupe assumera la part du péché qu’il s’est acquise. Quant à celui d’entre eux qui s’est chargé de la plus lourde part, il subira un châtiment terrible.
24.12. Pourquoi, lorsque l’affaire est parvenue à vos oreilles, les croyants et les croyantes n’ont-ils pas eu de bonnes pensées et n’ont-ils pas dit : « C’est là une calomnie évidente ! »
24.13. Si au moins ils avaient produit quatre témoins… Mais puisqu’ils n’ont pas produit de témoins, au regard de Dieu ce sont eux les menteurs.
24.14. N’eût été la grâce de Dieu et Sa miséricorde sur vous en ce monde et dans l’Autre, un châtiment terrible vous aurait frappés à cause des débordements auxquels vous vous êtes laissés aller
24.15. en colportant par votre langue et en disant par votre bouche des choses dont vous ne saviez rien. Pour vous il s’agissait d’une bagatelle, alors que pour Dieu la chose est grave.
24.16. Pourquoi, lorsque vous avez entendu cette calomnie, n’avez-vous pas dit : « Nous ne devons pas nous entretenir d’une telle chose ! Gloire à Toi, c’est une énorme infamie ! »
24.17. Dieu vous exhorte à ne plus jamais commettre pareille chose si vous êtes croyants !
24.18. Dieu vous expose clairement les signes. Dieu est omniscient, sage.
24.19. Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants subiront un châtiment douloureux en ce monde et dans la vie future. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas !
24.20. N’eût été la grâce de Dieu et Sa miséricorde envers vous… [vous auriez déjà subi le châtiment] Dieu est compatissant, clément.
24.21. O vous qui croyez ! Ne suivez pas les pas de Satan. A quiconque suit ses pas, Satan ordonne la turpitude et les actions blâmables. Sans la grâce de Dieu sur vous et Sa miséricorde, nul parmi vous ne serait jamais pur. Mais Dieu purifie qui Il veut. Dieu entend et sait tout !
24.22. Que ceux d’entre vous qui jouissent de la grâce et de l’aisance ne négligent pas de donner à leurs proches, aux pauvres et à ceux qui émigrent dans le chemin de Dieu. Qu’ils excusent et pardonnent : n’aimez-vous pas que Dieu vous pardonne ? Dieu est pardonneur, clément !
24.23. Ceux qui calomnient des femmes honnêtes, chastes et croyantes seront maudits en ce monde et dans l’Autre ; un châtiment terrible les attend.
24.24. Le jour où leurs langues, leurs mains et leurs pieds se porteront témoins contre eux au sujet de leurs agissements,
24.25. ce jour-là, Dieu leur versera leur juste rétribution. Ils sauront alors que Dieu est la Vérité évidente.
24.26. Les femmes impudiques sont pour les hommes impudiques, et les hommes impudiques sont pour les femmes impudiques. Les femmes vertueuses sont pour les hommes vertueux et les hommes vertueux sont pour les femmes vertueuses. Ceux-ci seront tenus innocents des diffamations lancées contre eux. Le pardon leur est acquis, ainsi qu’une généreuse rétribution.
24.27. O vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons qui ne sont pas les vôtres sans annoncer votre présence et sans saluer leurs habitants. Cela est préférable pour vous ; essayez d’y réfléchir !
24.28. Si vous n’y trouvez personne, n’y pénétrez pas avant qu’on vous l’ait permis. Si l’on vous dit : « Retirez-vous !, alors retirez-vous : vous en serez plus purs ! Dieu sait tout ce que vous faites.
24.29. Aucune faute ne vous est imputable si vous pénétrez [sans vous annoncer] dans des maisons qui ne sont pas habitées où vous savez trouver quelque commodité. Dieu sait ce que vous montrez au grand jour et ce que vous dissimulez.
24.30. Dis aux croyants de baisser leurs regards et de préserver leur sexe [de toute tentation ou rapport illicite]. Ce sera plus pur pour eux. Certes, Dieu est bien informé de ce qu’ils font.
24.31. Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de préserver leur chasteté, de ne montrer de leurs ornements que ce qui en apparaît nécessairement, de rabattre leur voile sur leur giron, de ne montrer leurs ornements qu’à leur époux, ou à leur père, ou au père de leur époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leur époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou à leurs dames de compagnie, ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles incapables d’actes sexuels, ou aux garçons impubères indifférents à la nudité féminine ; [dis-leur encore] de ne pas frapper le sol avec leurs pieds pour laisser entendre qu’elles ont des parures cachées. Et revenez tous à Dieu, ô croyants ! Peut-être atteindrez-vous le bonheur…
24.32. Mariez ceux d’entre vous qui sont célibataires ainsi que ceux de vos esclaves, hommes ou femmes, qui sont vertueux ; s’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa grâce. Dieu est omniprésent, omniscient.
24.33. Que ceux qui ne trouvent pas à se marier s’efforcent de pratiquer la continence jusqu’à ce que Dieu les enrichisse par Sa grâce. Pour ceux de vos esclaves qui désirent un acte d’affranchissement, rédigez-le si vous reconnaissez leurs mérites, et donnez-leur en prélevant sur les biens que Dieu vous a accordés. Ne contraignez pas vos jeunes esclaves à se prostituer pour que vous en tiriez un profit en ce bas-monde, alors qu’elles désirent rester chastes. Si pourtant on les y oblige, Dieu, en cas de contrainte, est pardonneur, clément.
24.34. Ainsi faisons-Nous descendre sur vous des versets clairs, des exemples tirés de ceux qui ont vécu avant vous et une exhortation pour ceux qui craignent Dieu.
24.35. Dieu est la Lumière des cieux et de la terre ! Sa Lumière est semblable à une niche dans laquelle se trouve une lampe. La lampe est placée dans un cristal. Le cristal est pareil à un astre brillant qu’allume un arbre béni, un olivier qui n’est ni d’Orient, ni d’Occident, dont l’huile pourrait presque éclairer sans que le feu la touche. Lumière sur lumière ! Dieu guide vers Sa Lumière qui Il veut. Et Dieu propose aux hommes les paraboles. Et Dieu est parfait connaisseur de toute chose.
24.36. Dans des maisons que Dieu a permis d’élever et où Il a permis que Son Nom soit invoqué, [on trouve,] célébrant Ses louanges à l’aube et au crépuscule,
24.37. des hommes que nul négoce et nul troc ne distraient du souvenir de Dieu, de l’accomplissement de la prière et du don de l’aumône. Ils redoutent un Jour où les cœurs et les regards seront bouleversés.
24.38. Ainsi, Dieu les récompensera au mieux pour ce qu’ils auront accompli et Il augmentera Sa grâce envers eux. Dieu pourvoit sans compter aux besoins de qui Il veut.
24.39. Les actions de ceux qui mécroient sont semblables à un mirage dans une plaine aride. Celui qui a soif croit voir de l’eau ; mais quand il y arrive, il ne trouve rien ; près de lui, il trouve Dieu qui lui règle fidèlement son compte. Car Dieu est prompt à régler les comptes !
24.40. De même, elles sont semblables à des ténèbres sur une mer profonde : une vague la recouvre, que vient couvrir une autre vague, que viennent couvrir des nuages. Ce sont des ténèbres amoncelées les unes sur les autres. Si quelqu’un étend sa main, il peut à peine la voir. Celui à qui Dieu ne donne pas de lumière n’a pas de lumière.
24.41. Ne vois-tu pas que les êtres qui peuplent les cieux et la terre et les oiseaux qui déploient leurs ailes célèbrent la gloire de Dieu ? Chacun d’eux sait Le prier et Le glorifier à sa manière. Et Dieu sait parfaitement ce qu’ils font.
24.42. Le Royaume des cieux et de la terre appartient à Dieu. Et c’est à Dieu que tout fait retour.
24.43. Ne vois-tu pas que Dieu pousse les nuages, puis les rassemble et les amoncelle ? Tu vois alors l’ondée sortir de leur sein. Du ciel et des montagnes, Dieu fait descendre la grêle. Il en frappe qui Il veut et Il en préserve qui Il veut. L’éclat de la foudre obnubile presque les regards.
24.44. Dieu fait alterner la nuit et le jour. Il y a vraiment en cela un enseignement pour les clairvoyants.
24.45. Dieu a créé d’eau tous les êtres vivants. Parmi eux, certains rampent sur leur ventre, d’autres marchent sur deux pattes, et d’autres sur quatre. Dieu crée ce qu’Il veut. Certes, Dieu est puissant sur toutes choses.
24.46. Certes, Nous avons fait descendre des signes explicites. Dieu dirige qui Il veut sur une voie droite.
24.47. Ils disent : « Nous croyons en Dieu et au Prophète, et nous obéissons ». Ensuite, une partie d’entre eux tournent le dos : ceux-là ne sont pas des croyants.
24.48. Lorsqu’ils sont cités devant Dieu et Son Envoyé pour que celui-ci se prononce sur leurs différends, certains d’entre eux s’esquivent.
24.49. Or, s’ils avaient le droit pour eux, ils viendraient à lui en confiance.
24.50. Y a-t-il une maladie dans leurs cœurs ? ou bien doutent-ils ? ou craignent-ils que Dieu les opprime ainsi que Son Envoyé ? Non vraiment, ceux-là sont les iniques !
24.51. Pour ce qui est des croyants, lorsqu’ils sont cités devant Dieu et Son Envoyé afin que celui-ci se prononce sur leurs différends, ils disent simplement : « Nous avons entendu et nous obéissons ! » Ceux-là sont les bienheureux !
24.52. Ceux qui obéissent à Dieu et à Son Envoyé, qui redoutent Dieu et le craignent, ceux-là sont les gagnants !
24.53. Ils jurent par Dieu en des serments solennels que si tu le leur ordonnais ils se mettraient en campagne. Dis : « Ne jurez pas ! Ce qui convient, c’est l’obéissance. Certes, Dieu est bien informé de ce que vous faites ! »
24.54. Dis : « Obéissez à Dieu et obéissez à l’Envoyé ! » S’ils font volte-face, l’Envoyé n’aura à répondre que de ce dont il a été chargé, et vous aurez à répondre de ce dont vous avez été chargés. Si vous lui obéissez, vous serez bien dirigés ; il n’incombe à l’Envoyé que de proclamer le Message en toute clarté.
24.55. Dieu a promis à ceux d’entre vous qui croient et pratiquent des œuvres pies d’en faire Ses lieutenants sur la terre, comme Il l’a fait pour ceux qui ont vécu avant eux. Il leur a aussi promis d’établir fermement leur religion, celle qu’il Lui a plu de leur donner, et de faire qu’après avoir vécu la peur ils se sentent en sécurité. Qu’ils M’adorent et ne M’associent rien ! Ceux qui, après cela, mécroiront, ceux-là seront les pervers.
24.56. Acquittez-vous de la prière, faites l’aumône, et obéissez à l’Envoyé. Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde…
24.57. Ne pensez pas que les mécréants puissent s’opposer à la puissance de Dieu sur la terre. Leur ultime demeure sera le Feu. Quel détestable lieu de retour !
24.58. O vous qui croyez ! Que vos esclaves et ceux de vos enfants qui n’ont pas atteint la puberté vous demandent la permission avant d’entrer chez vous, ceci à trois moments : avant la prière de l’aube, lorsque vous retirez vos vêtements pour la chaleur de midi, et après la prière du soir, c’est-à-dire aux trois occasions où votre nudité apparaît. En dehors de cela, il n’y a rien d’inconvenant à ce que les uns et les autres vous vous rendiez visite. Dieu vous expose ainsi les signes. Dieu est omniscient, sage.
24.59. Quand vos garçons parviennent à la puberté, qu’ils demandent la permission avant d’entrer chez vous, comme le font leurs aînés. Dieu vous expose ainsi Ses signes. Dieu est omniscient, sage.
24.60. Les femmes qui ont atteint la ménopause et n’espèrent plus le mariage ne commettent pas une faute si elles se mettent en tenue légère sans pour autant exhiber tous leurs ornements ; mais il est préférable pour elles de rester pudiques. Dieu entend et sait tout.
24.61. Il n’y a rien à reprocher à l’aveugle, ou au boiteux, ou au malade, non plus qu’à vous-mêmes si vous mangez ensemble dans vos maisons, ou dans les maisons de vos pères, ou dans les maisons de vos mères, ou dans les maisons de vos frères, ou dans les maisons de vos sœurs, ou dans les maisons de vos oncles paternels, ou dans les maisons de vos tantes paternelles, ou dans les maisons de vos oncles maternels, ou dans les maisons de vos tantes maternelles, ou dans celles dont vous possédez les clés, ou chez votre proche ami ; vous pouvez aussi bien manger à la même table que séparément sans commettre de faute. Mais lorsque vous pénétrez dans des maisons, adressez-vous mutuellement une salutation venant de Dieu, bénie et bonne. C’est ainsi que Dieu vous expose les signes afin que vous puissiez raisonner.
24.62. Certes, les croyants sont ceux qui croient en Dieu et en Son Envoyé. Lorsqu’ils sont avec lui pour une affaire qui les concerne tous, ils ne se retirent pas avant de lui en avoir demandé la permission. Ceux qui te demandent cette permission sont vraiment ceux qui croient en Dieu et en Son Envoyé. Si d’aucuns te demandent à prendre congé pour une affaire personnelle, donne la permission à ceux que tu veux et implore pour eux le pardon de Dieu. Certes, Dieu est pardonneur, clément.
24.63. Ne prenez pas l’interpellation que vous adresse l’Envoyé comme un appel que vous vous adresseriez les uns aux autres. Dieu connaît bien ceux d’entre vous qui cherchent à s’esquiver par quelque échappatoire. Que ceux qui contreviennent à Son ordre prennent garde à l’épreuve ou au châtiment douloureux qui les attendent.
24.64. Ce qui est dans les cieux et sur la terre n’appartient-il pas à Dieu ? Il sait exactement dans quelle situation vous vous trouvez et quel jour vous retournerez à Lui. Alors, Il vous renseignera sur vos actions passées. Et Dieu est parfait connaisseur de toute chose.

Notes

* v.11 : ce verset et les suivants ont été révélés en rapport avec l’incident du collier que Aïcha, la jeune épouse du Prophète, avait perdu, puis cherché dans le désert alors que le chameau portant son palanquin vide avait suivi le reste de la caravane. Ramenée par un retardataire au groupe conduit par le Prophète, Aïcha fut l’objet d’accusations diffamatoires qui sont ici dissipées en même temps que sont stigmatisés les calomniateurs. Le “bien” issu de cet incident est l’ensemble des dispositions qui sont édictées, particulièrement dans cette sourate, pour régulariser la morale et les relations sexuelles au sein de la communauté musulmane.
* v. 29 : les maisons “inhabitées” où il n’est pas nécessaire d’annoncer son arrivée peuvent être des bâtiments d’utilité publique tels que caravansérails, auberges, entrepôts. Ce verset n’autorise nullement le “squatting”, dans la mesure où celui-ci porte atteinte à la propriété privée, que protège la loi religieuse.

Sourate 25 : Le Discernement – Al-Furqân

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
25.1. Béni soit Celui qui a révélé le Discernement à Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur pour les mondes,
25.2. Celui à qui appartient le Royaume des cieux et de la terre, qui ne s’est pas donné d’enfant, qui n’a pas d’associé dans le Royaume, et qui a créé toute chose, fixant son destin avec une juste mesure.
25.3. Ils ont adopté, en dehors de Lui, des divinités qui ne créent rien et qui sont elles-mêmes créées. Elles n’ont pouvoir ni de se nuire à elles-mêmes ni de s’être utiles, et elles n’ont pouvoir de susciter ni la mort, ni la vie, ni la résurrection.
25.4. Les mécréants disent : « Ceci n’est qu’une imposture qu’il (Muhammad) a forgée, et d’autres personnes l’y ont aidé ». Ils ont ainsi perpétré de l’iniquité et de la calomnie.
25.5. Ils disent aussi : « Ce sont les fables des Anciens qu’il consigne par écrit et qu’on lui dicte le matin et le soir ».
25.6. Dis : « L’a fait descendre (le Coran) Celui qui connaît le secret caché dans les cieux et la terre. Certes, Il est pardonneur, clément ».
25.7. Ils ont dit : « Quelle sorte d’envoyé est-ce là, qui mange de la nourriture et circule dans les marchés ? Que n’a-t-on fait descendre sur lui un ange qui soit, avec lui, un avertisseur !
25.8. Ou que ne lui a-t-on lancé un trésor, ou que ne possède-t-il un jardin dont il mangerait (les fruits) ! » Et les iniques de déclarer : « Vous ne faites que suivre un homme ensorcelé ! »
25.9. Vois à quoi ils te comparent : ils s’égarent et ne peuvent plus trouver de chemin.
25.10. Béni soit Celui qui, s’Il le veut, te donnera mieux que tout cela : des Jardins sous lesquels coulent les fleuves, et aussi des palais.
25.11. Ils ont traité l’Heure de mensonge, et pour ceux qui traitent l’Heure de mensonge Nous avons préparé une fournaise.
25.12. Lorsque cette fournaise les verra de loin, ils en entendront la fureur et le mugissement.
25.13. Et quand, entravés à plusieurs, ils y seront précipités dans une resserre, ils appelleront de leurs vœux une destruction immédiate.
25.14. » Ne demandez pas aujourd’hui une destruction unique, mais demandez une multitude de destructions ! »
25.15. Dis : « Cela est-il meilleur que le Jardin d’éternité promis à ceux qui craignent Dieu pour être leur récompense et leur fin dernière ? »
25.16. Ils y trouveront ce qu’ils veulent, éternellement. C’est là une promesse dont ton Seigneur répond.
25.17. Le Jour où Il les rassemblera avec ceux qu’ils adoraient en dehors de Dieu, Il s’adressera à ceux-ci : « Est-ce vous qui avez égaré Mes serviteurs que voici, ou se sont-ils eux-mêmes dévoyés ? »
25.18. Ils répondront : « Gloire à Toi ! Jamais nous n’aurions pu prendre des protecteurs en dehors de Toi ; mais Tu leur as accordé, à eux et à leurs pères tant de bienfaits qu’ils ont oublié le Rappel et sont tombés dans l’abandon ».
25.19. [Dieu dira :]  » Voici donc qu’ils (vos faux dieux) démentent vos paroles et que vous ne pouvez trouver ni échappatoire, ni secours. Quant à celui d’entre vous qui fait preuve d’iniquité, Nous lui ferons goûter un lourd châtiment.
25.20. Nous n’avons dépêché avant toi que des envoyés qui mangeaient des aliments et circulaient dans les marchés. Nous faisons de certains d’entre vous une épreuve pour les autres, afin de savoir si vous êtes patients. Ton Seigneur voit tout ! »
25.21. Ceux qui n’espèrent pas Notre rencontre disent : « Que n’a-t-on fait descendre sur nous les anges, ou que ne voyons-nous pas notre Seigneur ! » Vraiment, ils sont gonflés d’orgueil et grande est leur arrogance.
25.22. Le Jour où ils verront les anges, ce jour-là ne sera pas un jour heureux pour les coupables. Les anges s’écrieront : « L’enceinte est interdite ! »
25.23. Nous avons considéré les œuvres qu’ils ont accomplies, mais Nous en avons fait de la poussière dispersée.
25.24. Ce jour-là, les hôtes du Jardin posséderont le meilleur séjour et le plus beau lieu de repos.
25.25. Le Jour où le ciel se fendra au passage des nuées et où les anges descendront groupés,
25.26. ce jour-là, le Royaume, le Vrai, appartiendra au Miséricordieux. Ce sera un jour pénible pour les mécréants,
25.27. le Jour où l’inique se mordra les mains en disant : « Malheur à moi ! Que n’ai-je suivi le chemin avec l’Envoyé !
25.28. Malheur à moi ! Malheur à moi ! Si seulement je n’avais pas pris un tel comme ami !
25.29. Il m’a égaré loin du Rappel, alors que celui-ci m’était déjà parvenu. Le Démon est un traître pour l’homme ».
25.30. L’Envoyé dit : « O mon Seigneur ! Mon peuple a pris ce Coran en aversion ! »
25.31. C’est ainsi qu’à chaque prophète Nous avons suscité un ennemi parmi les scélérats. Mais ton Seigneur suffit comme guide et comme défenseur !
25.32. Les mécréants disent : « Que n’a-t-on fait descendre sur lui le Coran en une seule fois ! » Nous te le révélons ainsi pour raffermir ton cœur, et Nous te le récitons avec soin.
25.33. Ils ne se présentent jamais à toi avec quelque allégorie sans que Nous t’en apportions le vrai sens et la meilleure interprétation.
25.34. Ceux qui seront traînés sur le visage et dans la Géhenne, ceux-là se retrouveront dans le lieu le plus détestable, dans le chemin le plus dévié.
25.35. [Jadis,] Nous avons donné le Livre à Moïse et Nous avons fait de son frère Aaron son conseiller (wazîr).
25.36. Puis Nous leur avons dit : « Allez tous deux vers les gens qui ont renié Nos signes, et ces gens Nous les avons ensuite totalement anéantis.
25.37. Et le peuple de Noé, lorsqu’il a renié les envoyés, Nous l’avons englouti et Nous en avons fait un signe pour les hommes : Nous avons préparé pour les iniques un châtiment douloureux.
25.38. Et les ‘Ad, les Thamoud, les habitants de Rass et de nombreuses générations intermédiaires,
25.39. à chacune Nous avions proposé des exemples et toutes Nous les avons fait périr.
25.40. Ils sont passés près de la cité sur laquelle était tombée une pluie fatale. Ne l’ont-ils pas vue ? Il est vrai qu’ils n’espéraient pas une résurrection.
25.41. Quand ils te voient, ils ne font que se moquer de toi : « Est-ce là celui que Dieu a envoyé comme messager ?
25.42. Il serait parvenu à nous éloigner de nos divinités si nous ne nous étions pas attachés à elles avec constance ». Mais ils finiront par savoir, en voyant le châtiment, qui est le plus éloigné du chemin droit.
25.43. N’as-tu pas vu celui qui prend pour divinité sa propre passion ? Serais-tu donc un protecteur pour lui ?
25.44. Penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou raisonnent ? De fait, ils ne sont comparables qu’à des bestiaux, et plus éloignés encore du chemin droit.
25.45. Ne vois-tu pas comment ton Seigneur étend l’ombre ? S’Il l’avait voulu, Il l’aurait rendue immobile. Nous avons fait du soleil son guide,
25.46. puis Nous la rétractons jusqu’à Nous avec facilité.
25.47. C’est Lui qui vous a donné la nuit pour manteau et le sommeil pour repos, et qui a établi le jour comme une résurrection.
25.48. C’est Lui qui envoie les vents pour annoncer la bonne nouvelle de Sa miséricorde. Nous faisons descendre du ciel une eau pure
25.49. pour faire revivre par elle une contrée moribonde et pour en abreuver la multitude de troupeaux et d’humains que Nous avons créés.
25.50. Cette eau, Nous la leur dispensons à Notre gré afin qu’ils se souviennent ; mais la plupart des hommes rejettent tout, excepté la mécréance.
25.51. Si Nous l’avions voulu, Nous aurions suscité dans chaque cité un avertisseur.
25.52. N’obéis donc pas aux mécréants, mais combats-les fermement au moyen du Coran.
25.53. C’est Lui qui a fait confluer les deux mers : l’une est douce, rafraîchissante, l’autre est salée, amère. Il a placé entre les deux un isthme, une barrière infranchissable.
25.54. C’est Lui qui, de l’eau, a créé un être humain, puis a tiré de celui-ci une descendance d’hommes et de femmes. Ton Seigneur est tout-puissant !
25.55. Ils adorent en dehors de Dieu ce qui ne peut ni leur être utile, ni leur nuire. Le mécréant aide les ennemis de son Seigneur.
25.56. Nous ne t’avons envoyé que pour que tu annonces la bonne nouvelle et que tu avertisses.
25.57. Dis : « Je ne vous demande pour cela aucun salaire, sinon que celui qui le souhaite prenne le chemin vers son Seigneur ».
25.58. Remets-t’en au Vivant, à Celui qui ne meurt pas et célèbre Sa louange ! Il suffit que Lui connaisse les péchés de Ses serviteurs.
25.59. Il est Celui qui a créé en six jours les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux. Puis Il s’est établi en majesté sur le Trône. C’est Lui le Miséricordieux. Interroge donc à Son sujet quelqu’un de bien informé.
25.60. Lorsqu’on leur dit : « Prosternez-vous devant le Miséricordieux, ils disent : « Qui donc est le Miséricordieux ? Faut-il que nous nous prosternions devant qui tu nous commandes ? » Et leur aversion ne fait qu’augmenter.
25.61. Béni soit Celui qui, dans le ciel, a placé des constellations et y a placé un luminaire et une lune brillante.
25.62. C’est Lui qui a établi la succession de la nuit et du jour pour ceux qui veulent se souvenir de Lui ou qui veulent lui rendre grâce.
25.63. Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent sur la terre avec humilité et qui répondent  » Paix (Salâm) ! » aux ignorants qui les interpellent,
25.64. ceux qui passent la nuit auprès de leur Seigneur, prosternés ou debout,
25.65. ceux qui disent : « Notre Seigneur ! Détourne de nous le châtiment de la Géhenne, car ce châtiment est un perpétuel tourment.
25.66. La Géhenne est détestable comme lieu de repos et de séjour. »
25.67. Ceux qui, pour leurs dépenses, ne sont ni prodigues, ni mesquins, car la juste mesure se trouve entre les deux,
25.68. ceux qui n’invoquent pas une autre divinité avec Dieu, qui ne tuent personne, car Dieu l’a interdit sauf pour une juste raison, qui ne se livrent pas à la débauche… Car si quelqu’un agit autrement il récoltera le salaire du péché.
25.69. Son châtiment sera doublé au Jour de la Résurrection et il le subira à jamais, dans l’avilissement.
25.70. Tandis qu’à ceux qui se repentent, qui croient et font des œuvres pies, à ceux-là Dieu changera leurs mauvaises actions en belles œuvres. Dieu est pardonneur, clément.
25.71. Car celui qui se repent et accomplit des œuvres pies, celui-là revient vers Dieu en pénitent sincère.
25.72. De même, ceux qui ne portent pas de faux témoignages et qui, passant auprès de futilités, s’en écartent noblement,
25.73. ceux qui, lorsqu’on leur rappelle les signes de leur Seigneur, ne les accueillent pas comme s’ils étaient sourds et aveugles,
25.74. ceux qui disent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous la fraîcheur des yeux en nos épouses et en notre descendance, et place-nous en tête de ceux qui craignent Dieu,
25.75. ceux-là auront pour récompense les salles du Paradis parce qu’ils ont persévéré, et ils y trouveront le salut et la paix ;
25.76. ils y demeureront à jamais : quel excellent lieu de repos et de séjour !
25.77. Dis : « Peu importe à mon Seigneur que vous ne L’imploriez pas ! Déjà vous avez crié au mensonge, mais il y aura une conséquence inéluctable ».

Notes

* v.38 : localisation incertaine. Il peut s’agir du peuple de Madian – à qui fut envoyé le prophète Chu‘ayb – situé au nord-ouest de l’Arabie, ou d’une oasis du Nejd, au centre de la Péninsule arabique.
* v.40 : la double cité de Sodome et Gomorrhe, anéantie par une grêle de pierres (cf. s.15, v.74,76).

Sourate 26 : Les Poètes – Al-Shu’arâ’

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
26.1. Tâ. Sîn. Mîm.
26.2. Voici les versets du Livre évident.
26.3. Peut-être te consumes-tu de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants.
26.4. Si Nous le voulions, Nous ferions descendre du ciel sur eux un signe devant lequel leurs nuques se courberaient [d’humiliation].
26.5. Aucun nouveau rappel ne leur parvient du Miséricordieux sans qu’ils s’en détournent.
26.6. Ils ont crié au mensonge, mais bientôt leur parviendront des nouvelles concernant ce dont ils se sont moqués.
26.7. Ne jettent-ils pas un regard sur la terre pour voir combien Nous y avons fait pousser d’espèces variées et abondantes ?
26.8. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.9. Ton Seigneur est, en vérité, l’Omnipotent, le Clément.
26.10. Un jour, ton Seigneur appela Moïse et lui dit : « Va trouver le peuple inique,
26.11. le peuple de Pharaon. Ne Me craindront-ils pas ?,
26.12. Il répondit : « Mon Seigneur ! Je crains qu’ils ne me traitent de menteur,
26.13. que ma poitrine se resserre et que ma langue ne se délie pas. Envoie plutôt Aaron !
26.14. Ils ont un crime à me reprocher, et j’ai peur qu’ils ne me tuent ».
26.15. Dieu dit : « Rien de cela ! Allez tous deux avec Nos signes : Nous serons avec vous, et Nous écouterons.
26.16. Rendez-vous donc tous les deux auprès de Pharaon et dites-lui : « Nous sommes les Envoyés du Seigneur des mondes
26.17. afin que tu renvoies avec nous les fils d’Israël » ».
26.18. Pharaon dit : « Ne t’avons-nous pas élevé chez nous tout enfant et n’as-tu pas passé avec nous plusieurs années de ta vie ?
26.19. C’est alors que tu as commis l’acte que tu sais, ce qui fait de toi un ingrat ».
26.20. Moïse dit : « C’est vrai, je l’ai commis, mais j’étais alors du nombre des égarés.
26.21. Je me suis enfui parce que j’avais peur de vous. Ensuite, mon Seigneur m’a fait don d’une [certaine] sagesse et Il m’a placé parmi les envoyés.
26.22. Est-ce là la faveur que tu me reproches, toi qui as réduit en esclavage les fils d’Israël ? »
26.23. Pharaon dit : « Qu’est-ce donc que ce Seigneur des mondes ? »
26.24. Moïse dit : « C’est le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux. Puissiez-vous en avoir la certitude ! »
26.25. Pharaon dit à ceux qui l’entouraient : « Est-ce que vous entendez ? »
26.26. Moïse reprit : « Il est votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres ».
26.27. Pharaon dit : « Votre envoyé, celui qui vous a été dépêché, est certes un possédé ».
26.28. Moïse poursuivit : « Il est le Seigneur de l’Orient et de l’Occident et de ce qui se trouve entre les deux. Puissiez-vous le comprendre ! »
26.29. Pharaon dit : « Si tu prends pour dieu un autre que moi, je te ferai mettre en prison ».
26.30. Moïse dit : « Et si je t’apportais une chose évidente ? »
26.31. » Apporte-la, dit Pharaon, si tu es véridique ! »
26.32. Alors, Moïse jeta son bâton, et voici qu’il se changea en un véritable serpent.
26.33. Puis il étendit la main, et voici qu’elle parut blanche à ceux qui regardaient.
26.34. Pharaon dit aux notables qui l’entouraient : « Celui-ci est un très savant magicien ;
26.35. il veut vous expulser de votre pays, au moyen de sa magie ; que décrétez-vous ? »
26.36. Ils répondirent : « Laisse-le en attente, lui et son frère ; envoie dans les cités des agents qui battront le rappel
26.37. et qui t’amèneront tous les magiciens les plus experts ».
26.38. Ainsi, les magiciens furent rassemblés à un moment précis d’un jour convenu,
26.39. et l’on dit aux gens : « Allez-vous y assister
26.40. afin que nous puissions suivre nos magiciens s’ils l’emportent ? ».
26.41. A leur arrivée, les magiciens dirent à Pharaon : « Obtiendrons-nous une récompense si nous sommes vainqueurs ? »
26.42. Il dit : « Oui, et alors vous prendrez place parmi mes proches ».
26.43. Moïse leur dit : « Jetez ce que vous avez à jeter ».
26.44. Ils jetèrent leurs cordes et leurs bâtons en disant : « Par la puissance de Pharaon, nous serons certainement vainqueurs ! »
26.45. Moïse jeta son bâton, et le voilà qui dévore leurs artifices.
26.46. Les magiciens tombèrent alors prosternés
26.47. en disant : « Nous croyons au Seigneur des mondes,
26.48. le Seigneur de Moïse et d’Aaron ! »
26.49. Pharaon dit : « Vous avez cru en lui avant que je vous l’aie permis. Moïse a été le chef qui vous a enseigné la magie, mais vous connaîtrez bientôt votre destin. Je vous ferai couper les mains gauches et les pieds droits, puis l’inverse, et vous ferai ensuite tous crucifier ».
26.50. Ils dirent : « Qu’importe, puisque c’est à notre Seigneur que nous retournerons.
26.51. Nous espérons que notre Seigneur nous pardonnera nos fautes puisque nous avons été les premiers à croire ».
26.52. Nous avons révélé à Moïse : « Pars de nuit avec Mes serviteurs ; vous serez poursuivis ».
26.53. Pharaon envoya des hérauts dans les cités :
26.54. » Ces gens (les Israélites) ne forment qu’une petite bande ;
26.55. ils sont courroucés contre nous,
26.56. mais nous sommes nombreux et vigilants ».
26.57. Nous les avons ainsi contraints à quitter jardins et fontaines,
26.58. trésors et belles demeures.
26.59. Et ces choses, Nous en avons fait hériter les fils d’Israël.
26.60. Les Egyptiens les poursuivirent alors qu’ils se dirigeaient vers l’Est.
26.61. Lorsque les deux groupes furent en vue l’un de l’autre, les compagnons de Moïse dirent : « Ils nous ont rejoints ! »
26.62. Moïse dit : « Que non ! Mon Seigneur est avec moi, Il me dirigera ».
26.63. Nous avons révélé à Moïse : « Frappe la mer avec ton bâton ». Alors elle se fendit et chacune de ses parties était comme une haute montagne.
26.64. Puis Nous fîmes approcher les poursuivants
26.65. tandis que Nous sauvions Moïse et tous ceux qui étaient avec lui.
26.66. Ensuite Nous avons submergé les autres.
26.67. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.68. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.69. Relate-leur l’histoire d’Abraham.
26.70. Il dit à son père et à son peuple : « Qu’adorez-vous ? »
26.71. Ils dirent : « Nous adorons des idoles, et nous continuerons à leur sacrifier. »
26.72. Il dit : « Vous entendent-elles, lorsque vous les implorez ?
26.73. Vous sont-elles utiles ou vous nuisent-elles ? »
26.74. Ils dirent : « Non ! mais nous avons trouvé nos pères qui agissaient de la sorte. »
26.75. Il dit : « Avez-vous bien considéré ce que vous adorez,
26.76. vous et vos plus lointains aïeux ?
26.77. Assurément, ces idoles me sont un ennemi, ce que n’est pas le Seigneur des mondes,
26.78. Celui qui m’a créé et qui me guide,
26.79. Celui qui me nourrit et me donne à boire,
26.80. Celui qui me guérit lorsque je suis malade,
26.81. Celui qui me fera mourir, puis me fera revivre,
26.82. Celui qui, je l’espère, me pardonnera mes fautes le Jour du Jugement.
26.83. Mon Seigneur ! Accorde-moi la sagesse et place-moi parmi les vertueux.
26.84. Fais que je sois mentionné par une langue de véracité jusqu’aux dernières générations.
26.85. Place-moi parmi les héritiers du Jardin du Délice.
26.86. Pardonne à mon père, qui était au nombre des égarés.
26.87. Ne jette pas sur moi l’opprobre le Jour où les hommes seront ressuscités ;
26.88. le Jour où richesses et enfants ne seront d’aucune utilité,
26.89. sauf pour ceux qui iront à Dieu avec un cœur pur ».
26.90. Le Jardin sera rapproché de ceux qui craignent Dieu
26.91. et la Fournaise sera présentée aux égarés.
26.92. On leur dira : « Où sont donc ceux que vous adoriez ?
26.93. Vous portent-ils secours en dehors de Dieu ou se portent-ils secours à eux-mêmes ? »
26.94. Ils seront précipités dans la Géhenne, eux et les égarés,
26.95. et toutes les armées d’Iblis.
26.96. Ils diront, tout en se querellant :
26.97. » Par Dieu ! Nous étions dans un égarement manifeste
26.98. quand nous vous considérions comme les égaux du Seigneur des mondes.
26.99. Seuls des scélérats ont pu nous égarer. Il n’est point
26.100. pour nous d’intercesseurs ;
26.101. nous n’avons aucun ami zélé.
26.102. S’il nous était possible de revenir en arrière, alors nous serions croyants ! »
26.103. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.104. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.105. Le peuple de Noé a traité les envoyés d’imposteurs.
26.106. Leur frère Noé leur dit : « Ne craignez-vous pas Dieu ?
26.107. Je suis pour vous un envoyé digne de foi.
26.108. Craignez donc Dieu et obéissez-moi !
26.109. Je ne vous demande en échange aucun salaire ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.
26.110. Craignez donc Dieu et obéissez-moi ! »
26.111. Ils dirent : « Croirons-nous en toi alors que ce sont les hommes les plus méprisables qui te suivent ? »
26.112. Il dit : « J’ignore tout de ce qu’ils ont pu faire.
26.113. C’est à mon Seigneur seul qu’ils auront à rendre compte. Puissiez-vous le comprendre !
26.114. Ce n’est pas moi qui repousserai les croyants ;
26.115. je ne suis qu’un avertisseur explicite ».
26.116. Ils dirent : « Si tu ne cesses pas, ô Noé, tu seras lapidé ! »
26.117. Il dit : « Mon Seigneur ! Mon peuple m’accuse de mentir.
26.118. Décide clairement entre moi et eux. Sauve-moi, et sauve les croyants qui sont avec moi ».
26.119. Nous l’avons sauvé, ainsi que ceux qui étaient avec lui, dans le vaisseau bondé.
26.120. Après quoi Nous avons noyé tous les autres.
26.121. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.122. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.123. Les ‘Ad ont traité les envoyés de menteurs,
26.124. Leur frère Houd leur dit : « Ne craignez-vous pas Dieu ?
26.125. Je suis pour vous un envoyé digne de foi.
26.126. Craignez donc Dieu et obéissez-moi.
26.127. Je ne vous demande en échange aucun salaire ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.
26.128. Allez-vous construire sur chaque colline un monument pour vous divertir ?
26.129. Occuperez-vous des châteaux, comme si vous deviez être immortels ?
26.130. Quand vous exercez l’autorité, l’exercez-vous comme des tyrans ?
26.131. Craignez donc Dieu et obéissez-moi !
26.132. Craignez Celui qui vous a comblés de ce que vous savez :
26.133. Il vous a comblés de troupeaux et d’enfants,
26.134. de jardins et de sources.
26.135. Moi, je redoute pour vous le châtiment d’un jour terrible ».
26.136. Ils rétorquèrent : « Il nous est indifférent que tu nous exhortes, ou que tu ne nous exhortes pas.
26.137. Tout cela ce sont les choses auxquelles les Anciens croyaient déjà, et
26.138. nous ne serons pas châtiés ».
26.139. Ils l’ont traité d’imposteur et Nous les avons anéantis. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.140. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.141. Les Thamoud ont traité les envoyés d’imposteurs.
26.142. Lorsque leur frère Câlih leur dit : « Ne craignez-vous pas Dieu ?
26.143. Je suis pour vous un envoyé digne de foi.
26.144. Craignez donc Dieu et obéissez-moi !
26.145. Je ne vous demande en échange aucun salaire ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.
26.146. Pensez-vous pouvoir jouir indéfiniment de l’ici-bas en tout sécurité
26.147. au milieu de jardins et de sources,
26.148. de cultures et de palmiers élancés,
26.149. et d’habitations que vous creuserez avec habileté dans les montagnes ?
26.150. Craignez donc Dieu et obéissez-moi.
26.151. N’obéissez pas aux ordres de ceux qui se livrent à tous les excès,
26.152. qui répandent la corruption sur la terre et ne s’amendent pas ».
26.153. Ils dirent : « Tu n’es qu’un homme ensorcelé ;
26.154. tu n’es qu’un mortel comme nous. Apporte-nous donc un signe, si tu es véridique ! »
26.155. Il dit : « Voici une chamelle : elle doit boire un certain jour, et à vous de boire un autre jour.
26.156. Ne portez pas la main sur elle, sinon le châtiment d’un jour terrible vous saisira ».
26.157. Ils lui coupèrent les jarrets, mais le lendemain ils s’en repentirent,
26.158. car le châtiment les saisit. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.159. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.160. Le peuple de Loth a traité les envoyés d’imposteurs.
26.161. Leur frère Loth leur dit : « Ne craignez-vous pas Dieu ?
26.162. Je suis pour vous un envoyé digne de foi.
26.163. Craignez donc Dieu et obéissez-moi.
26.164. Je ne vous demande en échange aucun salaire ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.
26.165. Parmi les êtres qui existent dans l’univers, avez-vous commerce avec ceux qui sont de sexe masculin,
26.166. et délaissez-vous les épouses que votre Seigneur a créées pour vous ? Vraiment, vous êtes un peuple transgresseur ! »
26.167. Ils dirent : « Si tu ne cesses pas de nous importuner, ô Loth, tu seras banni ! »
26.168. Il dit : « Votre façon d’agir m’inspire l’horreur.
26.169. Mon Seigneur ! Protège-moi, ainsi que ma famille, contre leurs agissements ».
26.170. Nous l’avons protégé lui et toute sa famille,
26.171. à l’exception d’une vieille femme qui était restée en arrière ;
26.172. puis Nous avons exterminé tous les autres.
26.173. Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie : quelle pluie funeste pour ceux qui avaient été avertis !
26.174. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.175. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.176. Les habitants d’al-Aïka (la forêt de Madian) ont traité les envoyés d’imposteurs.
26.177. Chu’aïb leur dit : « Ne craignez-vous pas Dieu ?
26.178. Je suis pour vous un envoyé digne de foi
26.179. Craignez donc Dieu et obéissez-moi.
26.180. Je ne vous demande en échange aucun salaire ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.
26.181. Utilisez la bonne mesure et ne soyez pas de ceux qui fraudent ;
26.182. Pesez avec la balance juste.
26.183. Ne causez de dommage à la propriété d’autrui, et ne répandez pas le désordre sur la terre.
26.184. Craignez Celui qui vous a créés : vous, et les premières générations ».
26.185. Ils dirent : « Tu n’es qu’un homme que l’on a ensorcelé,
26.186. et tu n’es qu’un mortel comme nous. Nous pensons que tu es un imposteur.
26.187. Fais donc tomber sur nous un fragment du ciel si tu es véridique ! »
26.188. Il dit : « Mon Seigneur connaît parfaitement vos agissements. »
26.189. C’est ainsi qu’ils ont traité Chu’aïb de menteur. Mais le châtiment du Jour de l’ombre les a saisis : ce fut le châtiment d’un jour terrible.
26.190. Il y a vraiment là un signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.
26.191. Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Clément.
26.192. Certes, le Coran est une révélation du Seigneur des mondes.
26.193. L’Esprit fidèle (Gabriel) est descendu avec lui [le déposant] sur ton cœur
26.194. pour que tu sois au nombre des avertisseurs.
26.195. Il est révélé en claire langue arabe.
26.196. Il était déjà présent dans les anciennes Ecritures.
26.197. N’est-ce pas pour eux un signe que les docteurs des fils d’Israël le reconnaissent ?
26.198. Si Nous l’avions révélé à quelque étranger (non-Arabe)
26.199. et que celui-ci l’ait lu devant eux, ils n’y auraient pas cru.
26.200. De même l’avons-Nous fait pénétrer dans le cœur des coupables,
26.201. mais ils n’y croiront pas avant d’avoir vu le châtiment douloureux.
26.202. Ce châtiment les atteindra à l’improviste sans qu’ils s’en soient rendus compte.
26.203. Ils diront alors : « Nous accorde-t-on un délai ? »
26.204. ou voudraient-ils plutôt que Nous hâtions Notre châtiment ?
26.205. Que t’en semble ? Si Nous leur accordons des années de jouissance
26.206. et qu’ensuite les atteigne ce qui leur était promis, en quoi
26.207. ce dont ils ont joui leur aura-t-il été profitable ?
26.208. Nous n’avons détruit aucune cité sans qu’elle ait reçu des avertisseurs
26.209. et un rappel. Nous n’avons pas agi injustement.
26.210. Ce ne sont pas les démons qui sont descendus avec le Coran : ceci n’est ni dans leur
26.211. nature ni dans leur pouvoir,
26.212. et ils restent écartés de son audition.
26.213. N’invoque aucune divinité avec Dieu, sinon tu te trouverais parmi les réprouvés.
26.214. Avertis tes partisans les plus proches.
26.215. Abaisse ton aile vers ceux des croyants qui te suivent.
26.216. S’ils te désobéissent, dis-leur : « Je suis innocent de ce que vous faites ! »
26.217. Remets-t-en au Tout-Puissant, au Clément,
26.218. à Celui qui te voit quand tu te tiens debout
26.219. et quand tu te mêles à ceux qui se prosternent.
26.220. Il est, en vérité, Celui qui entend tout, l’Omniscient.
26.221. Vous ferai-je savoir sur qui descendent les démons ?
26.222. Ils descendent sur tout pécheur calomniateur.
26.223. à qui ils colportent des rumeurs, mais la plupart d’entre eux sont des menteurs.
26.224. Quant aux poètes, les suivent ceux qui s’égarent.
26.225. Ne vois-tu pas qu’ils divaguent dans n’importe quelle direction
26.226. et qu’ils disent ce qu’ils ne font pas ?
26.227. à l’exception de ceux qui croient, qui accomplissent des œuvres pies, qui invoquent Dieu très souvent et qui se défendent lorsqu’ils sont victimes d’iniquité. Les iniques connaîtront quelque jour le destin qui les attend !

Notes

* v.33 : cf. s.20, v.22 et note ; s.28, v.32 et note.
* v.84 : que Dieu ait exaucé la demande d’Abraham d’être mentionné dans la suite des temps par une “langue de véracité” (lisân sidqin) est attesté par s.19, v.50.

Sourate 27 : Les Fourmis – Al-Naml

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
27.1. Tâ. Sîn. Voici les versets du Coran, d’un Livre clair ;
27.2. ils sont une direction et une bonne nouvelle pour les croyants,
27.3. ceux qui s’acquittent de la prière, qui font l’aumône et qui croient fermement à la vie future.
27.4. Pour ceux qui ne croient pas à la vie future, Nous avons embelli leurs actions à leurs propres yeux et voici qu’ils marchent à l’aveuglette.
27.5. C’est à eux qu’est réservé le plus dur châtiment, et ce sont eux qui seront les plus perdus dans la vie future.
27.6. En vérité, tu reçois le Coran de la part d’un Dieu sage, omniscient.
27.7. Moïse dit un jour à sa famille : « Vraiment, j’ai aperçu du feu. Je vous en apporterai bientôt une nouvelle, ou bien je vous apporterai un tison ardent pour que vous puissiez vous réchauffer ».
27.8. Lorsqu’il y parvint, une voix l’appela : « Béni soit celui qui est dans le feu et celui qui est autour du feu ! Et gloire à Dieu, le Seigneur des mondes !
27.9. O Moïse ! Je suis Dieu, en vérité, le Tout-Puissant, le Sage…
27.10. Jette ton bâton ! » Mais lorsque Moïse le vit s’agiter comme le feraient des djinns, il tourna le dos sans revenir sur ses pas. »O Moïse ! N’aie pas peur ! Les envoyés n’ont pas à avoir peur auprès de Moi,
27.11. à moins qu’ils ne se montrent injustes ; mais si, ensuite, ils remplacent par un bienfait le mal qu’ils ont commis, Je suis, en vérité, pardonneur, clément.
27.12. Introduis ta main dans ton giron ; elle en sortira blanche sans aucun mal. Ce sera un des neuf signes destinés à Pharaon et à son peuple. Ceux-là sont des gens pervers ».
27.13. Or quand nos signes leur parvinrent pour les éclairer, ils dirent : « C’est de la pure magie ! »
27.14. Ils les ont niés par iniquité et par orgueil, alors qu’en eux-mêmes ils étaient certains de leur vérité. Vois-donc comment ont fini les semeurs de corruption !
27.15. Nous avons donné à David et à Salomon une science. Ils dirent : « Louange à Dieu qui nous a favorisés par rapport à beaucoup de Ses serviteurs croyants ! »
27.16. Salomon hérita de David et il dit : « O vous, les hommes ! On nous a appris le langage des oiseaux. Nous avons été comblés de tous les biens : c’est là, vraiment, une grâce manifeste ».
27.17. Les armées de Salomon, composées de djinns, d’hommes et d’oiseaux furent rassemblées et placées en rangs.
27.18. Quand elles arrivèrent à la vallée des fourmis, l’une de celles-ci dit : « O fourmis ! Rentrez dans vos demeures de peur que Salomon et son armée ne vous écrasent sans s’en apercevoir ».
27.19. Entendant ces mots, Salomon se mit à rire et dit : « Mon Seigneur ! permets-moi de Te remercier pour les bienfaits dont Tu m’as comblé, ainsi que mes parents, et d’accomplir le bien que Tu agrées. Fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi Tes serviteurs vertueux ! »
27.20. Salomon passa en revue les oiseaux et dit alors : « Comment se fait-il que je n’aperçoive pas la huppe ? Serait-elle absente ?
27.21. Je la châtierai d’un cruel châtiment ou je l’égorgerai, à moins qu’elle ne m’apporte une excuse convaincante ».
27.22. La huppe ne tarda pas à venir et elle dit : « J’ai appris des choses que tu ne connais pas et je t’apporte de Saba une nouvelle certaine.
27.23. J’y ai trouvé une femme : elle règne sur eux, elle est comblée de tous les biens, et elle possède un trône magnifique.
27.24. Je l’ai trouvée, elle et son peuple, se prosternant devant le soleil et non pas devant Dieu. Le Démon a embelli leurs actions à leurs propres yeux ; il les a écartés du bon chemin de sorte qu’ils ne sont pas dirigés.
27.25. Comment ne se prosternent-ils pas devant Dieu qui produit au grand jour ce qui est celé dans les cieux et sur la terre, qui sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez !
27.26. Dieu !… Il n’y a de dieu que Lui ! Il est le Seigneur du Trône immense ! »
27.27. Salomon dit : « Nous allons voir si tu dis la vérité ou si tu mens :
27.28. pars avec ma lettre que voici ; lance-la aux Sabéens, puis tiens-toi à l’écart et observe leur réaction ».
27.29. La reine dit : « O notables ! Une noble lettre m’a été expédiée.
27.30. Elle vient de Salomon et voici ce qu’elle dit : « Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément,
27.31. ne vous élevez pas contre Moi, mais venez à Moi, soumis (= en musulmans) » ».
27.32. Elle dit encore : « O notables ! Conseillez-moi en cette affaire ; je ne prendrai aucune décision sans que vous l’approuviez ».
27.33. Ils dirent : « Nous avons de la force, nous détenons une puissance redoutable ; mais la décision te revient : vois donc ce que tu veux ordonner ».
27.34. Elle dit : « Quand les rois pénètrent dans une cité, ils la mettent à sac et ils font de ses plus nobles habitants les plus misérables des hommes. C’est ainsi qu’ils agissent.
27.35. Quant à moi, je leur enverrai un présent et je verrai ce que les émissaires apporteront en retour ».
27.36. Lorsque l’émissaire parvint auprès de Salomon, celui-ci dit : « Pensez-vous me venir en aide avec des richesses ? Ce que Dieu m’a donné est meilleur que ce qu’Il vous a donné. Mais vous, vous trouvez votre bonheur avec ces présents !
27.37. Retourne chez ceux qui t’ont envoyé ; nous allons marcher contre eux avec des armées contre lesquelles ils seront impuissants ; nous les chasserons de leur pays, misérables et humiliés ».
27.38. Salomon dit encore : « O notables ! Qui de vous m’apportera le trône de Saba avant que ce peuple vienne me faire soumission ? »
27.39. Un ‘Ifrit parmi les djinns dit : « Moi, je te l’apporterai avant même que tu te lèves de ton siège. J’en ai vraiment la force et je suis digne de confiance ».
27.40. Un autre qui avait une certaine connaissance du Livre dit : « Moi, je te l’apporterai en moins de temps qu’un clin d’œil. » Lorsque Salomon le vit déposé devant lui, il dit : « C’est là une faveur de la part de mon Seigneur : Il veut m’éprouver pour voir si je serai reconnaissant ou ingrat ». Quiconque est reconnaissant l’est pour son propre bien ; quant à l’ingrat, [Dieu n’a nul besoin de son remerciement, car] mon Seigneur est riche, généreux.
27.41. Salomon dit encore : « Rendez-lui son trône méconnaissable ; nous verrons alors si elle est bien dirigée ou si elle est de ceux qui ne sauraient être dirigés ».
27.42. Lorsqu’elle fut arrivée, on lui dit : « Est-ce cela ton trône ? » Elle dit : « Il semble que ce soit lui. » Nous avions reçu la science avant elle et nous étions soumis à Dieu.
27.43. Ce qu’elle adorait en dehors de Dieu l’avait égarée. Elle appartenait à un peuple mécréant.
27.44. On lui dit : « Entre dans le palais ! » Mais lorsqu’elle l’aperçut, elle le prit pour une pièce d’eau et elle se découvrit les jambes. Salomon dit : « C’est un palais dallé de cristal ! » Elle dit : « Mon Seigneur ! Je me suis fait du tort et je me soumets avec Salomon à Dieu, Seigneur des mondes ! »
27.45. Aux Thamoud Nous avons envoyé leur frère Câlih pour les exhorter à adorer Dieu ! Mais voilà qu’ils se scindèrent en deux groupes qui se querellaient.
27.46. » O mon peuple, leur dit Câlih, pourquoi vous hâtez-vous d’accomplir le mal plutôt que le bien ? Si seulement vous demandiez pardon à Dieu, peut-être vous serait-il fait miséricorde… »
27.47. Ils dirent : « Nous avons tiré un mauvais augure de toi et de ceux qui sont avec toi ». Il dit : « Votre augure relève de Dieu ; mais vous êtes un peuple mis à l’épreuve ».
27.48. Il y avait dans la ville neuf individus qui semaient la corruption sur la terre et qui ne s’amendaient pas.
27.49. Ensemble, ils firent par Dieu ce serment : « Nous l’assaillerons de nuit, lui et sa famille ; puis nous dirons au vengeur de son sang : « Nous n’avons rien vu du massacre de sa famille ; certes, nous disons vrai ! »  »
27.50. Ils ourdirent une ruse, mais Nous en avons ourdi une autre, sans qu’ils s’en rendent compte.
27.51. Vois quel a été le résultat de leur ruse : Nous les avons exterminés, eux et tout leur peuple.
27.52. Leurs demeures sont aujourd’hui désertes parce qu’ils ont été iniques. Il y a vraiment là un signe pour l’édification des hommes.
27.53. Nous avons sauvé ceux qui croyaient et qui craignaient Dieu.
27.54. Nous avons aussi envoyé Loth, qui dit à son peuple : « Vous livrez-vous à la turpitude en toute connaissance de cause ?
27.55. Aurez-vous, par concupiscence, commerce avec des hommes plutôt qu’avec des femmes ? Vous êtes vraiment des ignorants ! »
27.56. Leur seule réponse fut de dire : « Chassez de votre cité la famille de Loth : ce sont des gens qui affectent la pureté ».
27.57. Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, à l’exception de sa femme que Nous avions prédestinée à rester en arrière.
27.58. Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie, et quelle pluie : une pluie fatale pour ceux qui avaient été avertis.
27.59. Dis : « Louange à Dieu et Paix sur Ses serviteurs qu’Il a choisis ! »
27.60. N’est-ce pas Lui qui a créé les cieux et la terre et qui, pour vous, a fait descendre du ciel une eau grâce à laquelle Nous faisons croître des jardins pleins de charme dont vous ne sauriez faire pousser les arbres ? Peut-il y avoir une divinité à côté de Dieu ? Non, mais ce sont ces gens qui Lui donnent des égaux.
27.61. N’est-ce pas Lui qui a établi la terre comme un lieu de séjour, qui a fait couler des fleuves à sa surface, qui y a placé des montagnes et qui a dressé une barrière entre les deux mers ? Peut-il y avoir une divinité à côté de Dieu ? Non, mais la plupart des hommes ne savent pas !
27.62. N’est-ce pas Lui qui répond à l’appel de l’affligé, Lui qui dissipe le malheur et qui a fait de vous Ses lieutenants sur la terre ? Peut-il y avoir une divinité à côté de Dieu ? Peu nombreux sont ceux qui réfléchissent !
27.63. N’est-ce pas Lui qui vous dirige dans les ténèbres de la terre et de la mer, Lui qui envoie les vents comme une annonce de Sa miséricorde ? Peut-il y avoir une divinité à côté de Dieu ? Qu’Il soit exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
27.64. N’est-ce pas Lui qui produit la création, et qui, ensuite, la renouvelle, Lui qui vous dispense les dons du ciel et de la terre ? Ou bien existe-t-il une divinité à côté de Dieu ? Dis : « Apportez votre preuve si vous êtes véridiques ! »
27.65. Dis : « Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît le Mystère ; Dieu seul le connaît ». Ils ne savent pas à quel moment ils seront ressuscités.
27.66. Encore moins leur savoir peut-il embrasser l’Au-delà ; ils ont même un doute à son sujet, ils sont aveugles à son égard.
27.67. Ceux qui mécroient disent : « Lorsque nous serons poussière, comme nos pères, nous fera-t-on vraiment ressurgir ?
27.68. On nous l’a promis, ainsi qu’à nos pères avant nous : ce ne sont là que fables d’Anciens ! »
27.69. Dis : « Parcourez la terre, et voyez quelle a été la fin des coupables ».
27.70. Ne t’attriste pas à leur sujet, ne sois pas dans l’angoisse à cause de leurs machinations.
27.71. Ils disent : « Quand donc cette promesse se réalisera-t-elle, si vous êtes véridiques ? »
27.72. Dis : « Il se peut que ce dont vous voulez hâter la venue soit déjà sur vos talons ».
27.73. Ton Seigneur est plein de bonté envers les hommes, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.
27.74. Ton Seigneur connaît parfaitement ce que cachent leurs cœurs et ce qu’ils divulguent.
27.75. Il n’y a rien de caché dans le ciel et sur la terre qui ne soit inscrit dans un Livre explicite.
27.76. Ce Coran relate aux fils d’Israël la plus grande partie des choses sur lesquelles ils sont en désaccord.
27.77. Mais il est une Guidance et une Miséricorde pour les croyants.
27.78. Ton Seigneur les jugera par Sa Sagesse. Il est le Puissant, l’Omniscient.
27.79. Mets ta confiance en Dieu. Tu es, certes, dans la pure Vérité.
27.80. Tu ne saurais faire entendre les morts ni faire entendre l’appel aux sourds quand ils se détournent.
27.81. Tu ne saurais non plus tirer les aveugles de leur égarement. Tu ne fais entendre que ceux qui croient en Nos signes et qui sont soumis à Dieu (muslimûn).
27.82. Lorsque la Parole tombera sur eux, Nous ferons, pour eux, sortir de la terre une bête qui les interpellera, proclamant que les hommes ne croyaient pas fermement à Nos signes.
27.83. Le Jour où Nous rassemblerons, de chaque nation, une multitude de ceux qui niaient la réalité de Nos signes, ils seront placés en rangs.
27.84. Quand ils seront arrivés, Dieu leur dira : « N’avez-vous pas nié la réalité de Mes signes alors que vous ne saviez rien d’eux ? Que faisiez-vous donc ? »
27.85. La Parole tombera sur eux à cause de leurs iniquités mais ils resteront muets.
27.86. Ne voient-ils pas que Nous avons disposé la nuit pour qu’ils se reposent et le jour pour qu’ils voient clair ? Il y a vraiment là des signes pour que les gens croient.
27.87. Le Jour où l’on soufflera dans la trompette, ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre seront effrayés, sauf ceux que Dieu voudra épargner, et tous viendront à Lui humblement.
27.88. Tu verras les montagnes, que tu croyais inertes, défiler comme défilent les nuages. Telle est l’œuvre de Dieu, de Celui qui a rendu parfaite toute chose. Il est certes bien informé de ce que vous faites.
27.89. Ceux qui se présenteront avec une bonne action recevront mieux encore et seront ce jour-là à l’abri de toute frayeur.
27.90. Mais ceux qui se présenteront avec une mauvaise action seront précipités la face dans le Feu : « Etes-vous rétribués pour autre chose que ce que vous faisiez ? »
27.91. Il ne m’a été ordonné que d’adorer le Seigneur de cette contrée, Celui qui l’a sanctifiée et à Qui appartient toute chose. Et il m’a été ordonné d’être parmi ceux qui sont soumis (muslim)
27.92. et de réciter le Coran ». Quiconque est bien dirigé, est dirigé pour lui-même. Quant à celui qui s’égare, dis-lui : « Je suis seulement chargé de vous avertir ! »
27.93. Dis encore : « Louange à Dieu ! Il vous montrera Ses signes et vous les reconnaîtrez ». Car ton Seigneur n’est pas indifférent à ce que vous faites.

Notes

* v.12 : cf. s.20, v.22 et note.
* v.39 : djinn particulièrement redoutable par sa taille gigantesque et sa ruse.

Sourate 28 : Le Récit – Al-Qasas

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
28.1. Tâ. Sîn. Mîm.
28.2. Voici les versets du Livre évident.
28.3. Nous te racontons, en toute Vérité, l’histoire de Moïse et de Pharaon à l’intention de ceux qui croient.
28.4. Pharaon exerçait sa superbe sur la terre. Il avait établi des sectes parmi les habitants afin d’affaiblir un groupe d’entre eux. Il égorgeait leurs fils et laissait vivre leurs filles. C’était un vrai fauteur de désordre.
28.5. Mais Nous avons voulu favoriser ceux qui avaient été opprimés sur la terre, Nous avons voulu en faire des chefs, en faire des héritiers,
28.6. affermir leur présence sur la terre et, par eux, faire voir à Pharaon, à Hâmân et à leurs armées ce qu’ils redoutaient.
28.7. Nous avons révélé à la mère de Moïse : « Allaite-le et, si tu crains pour lui, dépose-le dans le fleuve. Ne crains pas, ni ne t’attristes ; Nous te le rendrons et Nous en ferons un envoyé ».
28.8. La famille de Pharaon le recueillit pour qu’un jour il soit pour eux un ennemi et une cause d’affliction. O, comme Pharaon, Hâmân et leurs armées étaient malfaisants !
28.9. S’adressant à Pharaon, sa femme lui dit : « Il est pour moi et toi la joie de nos yeux ; ne le tuez pas ! Peut-être nous sera-t-il utile ou le prendrons-nous pour fils ». Eux ne pressentaient rien.
28.10. Le cœur de la mère de Moïse était si accablé qu’elle aurait sans doute manifesté sa peine si Nous n’avions pas raffermi son cœur afin qu’elle reste croyante.
28.11. Elle dit à la sœur de Moïse : « Suis-le ! » Et celle-ci se mit à l’observer de loin sans que personne le remarque.
28.12. Nous avions interdit auparavant à Moïse le sein des nourrices étrangères. Sa sœur dit alors : « Puis-je vous indiquer une famille qui, pour vous, se chargera de cet enfant et lui sera dévouée ? »
28.13. Nous l’avons ainsi rendu à sa mère pour qu’elle cesse de pleurer et de s’affliger, et pour qu’elle sache que la promesse de Dieu est véridique. Mais la plupart des hommes ne le savent pas !
28.14. Lorsqu’il eut atteint sa maturité et la force de l’âge, Nous lui avons donné sagesse et science. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.
28.15. Moïse entra dans la ville sans que ses habitants lui prêtent attention. Il y trouva deux hommes qui se battaient : l’un était de sa nation, l’autre de ses ennemis. Le premier ayant demandé son aide, Moïse frappa du poing le second et le tua. Il dit : « C’est là l’œuvre du Démon : il est vraiment un ennemi qui égare les hommes ».
28.16. Il dit encore : « Mon Seigneur ! Je me suis rendu coupable envers moi-même ; pardonne-moi ! ». Dieu Lui pardonna. Il est, en vérité, Celui qui pardonne, le Clément.
28.17. Moïse dit : « Mon Seigneur ! Grâce aux bienfaits dont Tu m’as comblé, je ne serai jamais l’allié des scélérats ».
28.18. Alors qu’il se trouvait dans la ville le matin suivant, inquiet et regardant de tous côtés, celui qui, la veille, lui avait demandé secours l’appela à grands cris. » Tu es manifestement égaré !, lui dit Moïse.
28.19. Mais lorsqu’il voulut porter un coup à leur ennemi commun celui-ci dit : « O Moïse ! Veux-tu me tuer comme l’homme que tu as tué hier ? Voudrais-tu n’être qu’un tyran sur la terre et ne voudrais-tu pas être de ceux qui appellent au bien ? »
28.20. Un homme vint en courant du fond de la ville. Il dit : « O Moïse ! Les notables confèrent à ton sujet pour te tuer. Va-t’en ! C’est un bon conseil que je te donne ! »
28.21. Moïse sortit de la ville, inquiet et regardant de tous côtés. Il dit : « Mon Seigneur, sauve moi de ce peuple inique ! ».
28.22. Tandis qu’il se dirigeait vers Madian, il dit : « Peut-être mon Seigneur me guide-t-il sur le droit chemin… »
28.23. Lorsqu’il arriva au point d’eau de Madian, il y trouva un groupe de gens qui abreuvaient leurs troupeaux. Il y trouva aussi deux femmes qui se tenaient à l’écart avec leurs bêtes. » Que faites-vous là toutes les deux ? » leur demanda-t-il. Elles répondirent : « Nous n’abreuverons nos troupeaux que lorsque ces bergers seront partis. Notre père est un grand vieillard ».
28.24. Moïse fit boire leurs bêtes, puis il se retira à l’ombre. Il dit : « Mon Seigneur, j’ai grand besoin du bien que Tu m’as destiné ! »
28.25. Une des deux femmes vint à lui, s’approchant timidement, et lui dit : « Mon père t’appelle pour te récompenser d’avoir abreuvé nos bêtes ». Moïse se rendit auprès de lui et, lorsqu’il lui eut raconté son histoire, le vieillard lui dit : « Ne crains rien ! Tu as échappé aux iniques ».
28.26. Une des deux femmes dit : « O mon père ! Prends-le à ton service ! Tu ne saurais mieux engager pour te servir que cet homme fort et digne de confiance ».
28.27. Le vieillard dit : « Je veux te marier à l’une de mes deux filles que voici, à condition que tu restes huit ans à mon service ; si tu veux en accomplir dix, il ne tiendra qu’à toi. Moi, je ne veux rien t’imposer d’excessif. Tu me trouveras, si Dieu le veut, parmi les hommes intègres ».
28.28. Moïse dit : « Voilà qui est convenu entre moi et toi. Quel que soit celui des deux termes que j’accomplisse, il n’y aura de ma part nulle transgression. Et Dieu est garant de ce que nous disons ».
28.29. Lorsque Moïse eut accompli le temps fixé et alors qu’il voyageait avec sa famille, il aperçut, du côté du Mont [Sinaï], un feu. Il dit à sa famille : « Restez ici ! J’ai aperçu un feu. Peut-être vous rapporterai-je de là quelque nouvelle, ou bien un tison ardent afin que vous vous réchauffiez ».
28.30. Quand il y fut arrivé, un appel lui parvint du côté droit de la vallée, dans la plaine bénie et du milieu du buisson : « O Moïse ! Je suis, en vérité, Dieu (Allâh), le Seigneur des mondes !
28.31. Et jette ton bâton ! » Mais lorsque Moïse le vit s’agiter comme s’il était un djinn, il lui tourna le dos et passa son chemin : « O Moïse ! Approche-toi, n’aie pas peur ; tu es en sécurité.
28.32. Introduis ta main dans ton giron, elle en sortira blanche et indemne. Et serre-la contre toi, pour être rassuré. Ce sont là deux signes probants de la part de ton Seigneur, destinés à Pharaon et à ses notables. Ce sont des gens pervers ! »
28.33. Il dit : « Mon Seigneur ! J’ai tué l’un des leurs, et je crains qu’ils ne me tuent.
28.34. Mon frère Aaron est plus habile que moi à parler ; envoie-le avec moi pour m’assister et confirmer ma véracité ; je crains qu’ils ne me traitent de menteur ».
28.35. Dieu dit : « Nous affermirons ton bras par ton frère ; Nous vous donnerons une telle autorité qu’ils ne sauront vous atteindre. Grâce à Nos signes, vous serez tous les deux vainqueurs, ainsi que ceux qui vous suivront ».
28.36. Lorsque Moïse vint à eux avec Nos signes évidents, ils dirent : « Cela n’est rien d’autre qu’une magie inventée. Jamais nous n’en avions entendu parler chez nos premiers ancêtres ».
28.37. Moïse dit : « Mon Seigneur sait parfaitement qui vient de Sa part avec la Guidance et à qui appartiendra la Demeure finale ». Il n’y aura certainement pas de bonheur pour les iniques.
28.38. Pharaon dit : « O notables ! Je ne connais pour vous aucun dieu autre que Moi-même ! O Hâmân ! Allume-moi un four à briques, puis construis-moi une tour ; peut-être pourrai-je monter jusqu’au Dieu de Moïse, même si, selon moi, Moïse est un menteur ».
28.39. Pharaon, lui et ses troupes, s’enflèrent sur la terre d’un orgueil insensé, pensant que jamais ils ne reviendraient à Nous.
28.40. Or, Nous l’avons saisi, lui et ses troupes, et Nous les avons précipités dans les flots. Vois donc quelle a été la fin des iniques !
28.41. Nous avons fait d’eux des guides qui appellent [leurs semblables] vers le Feu. Et, le Jour de la Résurrection, ils ne seront pas secourus.
28.42. Nous les avons poursuivis d’une malédiction en ce monde et, le Jour de la Résurrection, ils seront au nombre des réprouvés.
28.43. Nous avons donné le Livre à Moïse après avoir anéanti les premières générations : c’était un appel à la clairvoyance pour les hommes, une guidance et une miséricorde pour les inciter à réfléchir !
28.44. Tu n’étais pas sur le versant occidental quand Nous avons fixé à Moïse sa mission, tu n’étais pas là en témoin.
28.45. Nous avons suscité des générations dont l’âge s’est prolongé. Tu n’as pas non plus séjourné parmi les Madianites pour leur réciter Nos versets, mais Nous leur avons dépêché des envoyés.
28.46. Tu n’étais pas sur le flanc du Mont [Sinaï] quand Nous avons lancé un appel. Mais voici que par l’effet d’une miséricorde de ton Seigneur tu viens prêcher à un peuple que nul avant toi n’était venu avertir. Peut-être réfléchiront-ils…
28.47. Si une calamité les atteignait pour prix de leurs œuvres, ils diraient : « Notre Seigneur ! Si seulement Tu nous avais dépêché un envoyé, nous aurions suivi Tes signes et nous aurions été croyants ».
28.48. Mais, lorsque la Vérité (le Coran) leur est venue de Notre part, ils (les Mekkois mécréants) ont dit : « Si seulement il avait reçu le semblable de ce qui a été donné à Moïse ! » Comme s’ils ne récusaient pas ce qui a été donné à Moïse ! Ils disent : « Ce sont là deux sortes de magie qui se soutiennent, ajoutant : « Nous ne croyons ni en l’une ni en l’autre ! »
28.49. Dis : « Apportez donc de la part de Dieu un Livre qui soit un meilleur guide que ces deux-là ; je le suivrai, si vous êtes véridiques. »
28.50. S’ils ne te répondent pas, sache qu’ils ne suivent que leurs passions. Qui donc est plus égaré que celui qui suit ses passions sans aucune guidance de la part de Dieu ? Certes, Dieu ne dirige pas les iniques.
28.51. Certes, Nous leur avons fait parvenir la Parole afin qu’ils puissent réfléchir.
28.52. Ceux auxquels Nous avions donné le Livre avant lui (le Coran) croient en celui-ci.
28.53. Lorsqu’on le leur récite, ils déclarent : « Nous croyons en lui ; il est la Vérité venue de notre Seigneur ; avant même qu’il arrive, nous étions soumis (muslimûn) ».
28.54. Ceux-là recevront par deux fois leur récompense pour prix de leur patience, parce qu’ils répondent au mal par le bien et parce qu’ils dépensent en aumônes une part de ce que Nous leur avons accordé.
28.55. Quand ils entendent de vains propos, ils s’en détournent en disant : « A nous nos actions, à vous vos actions. Que la paix soit sur vous ! Nous ne cherchons pas à convaincre les ignorants ! »
28.56. Il ne t’est pas donné de guider qui tu aimes, mais Dieu guide qui Il veut et Il connaît mieux que quiconque ceux qui sont bien guidés.
28.57. Ils disent : « Si nous suivions avec toi la Guidance, nous serions arrachés à notre terre ». N’avons-nous pas établi pour eux une enceinte sacrée et sûre où affluent les produits de toutes sortes que Nous dispensons pour leur subsistance ? Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.
28.58. Combien avons-Nous détruit de cités dont les habitants jouissaient insolemment de leur abondance ! Voici leurs demeures, restées presque inhabitées après leur mort. Et c’est Nous qui en avons hérité.
28.59. Ton Seigneur n’a pas détruit de cités avant d’avoir dépêché à leur chef-lieu un envoyé qui leur a lu Nos versets. Nous ne détruisons aucune cité à moins que ses habitants ne soient iniques.
28.60. Tout ce qui vous a été donné n’est que jouissance et parure de la vie de ce monde. Ce qui se trouve auprès de Dieu est meilleur et plus stable. Ne raisonnez-vous pas ?
28.61. Quoi ! N’y a-t-il pas de différence entre celui à qui Nous avons fait une belle promesse dont il rencontrera l’accomplissement [dans l’Au-delà] et celui à qui Nous avons accordé les jouissances de la vie de ce monde et qui ensuite, le Jour de la Résurrection, est appelé à comparaître ?
28.62. Le Jour où Il les interpellera, Dieu leur dira : « Où sont ceux que vous prétendez être Mes associés ? »
28.63. Ceux contre qui la sentence a été confirmée répondront : « Notre Seigneur ! Voilà ceux que nous avons égarés. Nous les avons égarés comme nous-mêmes étions égarés. Nous les désavouons devant Toi ; en fait, ce n’est pas nous qu’ils adoraient ! »
28.64. On dira [aux idolâtres] : « Implorez vos associés ! » Ils les imploreront, mais ils n’obtiendront aucune réponse et ils verront le châtiment. Que n’avaient-ils été guidés !
28.65. Le Jour où Il les interpellera, Dieu leur dira : « Qu’avez-vous répondu aux envoyés ? »
28.66. Mais ce jour-là, les messages reçus seront oblitérés à leurs yeux et ils ne parviendront pas même à s’interroger les uns les autres.
28.67. Quant à celui qui se sera repenti, qui aura cru et aura pratiqué le bien, peut-être sera-t-il parmi les bienheureux…
28.68. Ton Seigneur crée ce qu’Il veut, et Il choisit ; il n’y a pas de choix pour les hommes. Gloire à Dieu ! Il est élevé au-dessus de ce qu’ils Lui associent.
28.69. Ton Seigneur connaît ce que cachent leurs poitrines et ce qu’ils divulguent.
28.70. Il est Dieu ! Il n’y a de dieu que Lui ! A Lui la louange en cette vie et dans la vie dernière ! A Lui le Jugement, et à Lui vous retournerez.
28.71. Dis : « Ne voyez-vous pas que si Dieu étendait la nuit sur vous en permanence jusqu’au Jour de la Résurrection, il n’y aurait hormis Lui aucune divinité pour vous apporter une lumière ? N’entendez-vous pas ? »
28.72. Dis : « Ne voyez-vous pas que si Dieu étendait le jour sur vous en permanence jusqu’au Jour de la Résurrection, il n’y aurait hormis Lui aucune divinité pour vous apporter une nuit durant laquelle vous prendriez du repos ? N’avez-vous aucune clairvoyance ? »
28.73. Dans Sa miséricorde, Il a disposé pour vous la nuit pour que vous vous reposiez et le jour pour que vous recherchiez Sa faveur. Peut-être serez-vous reconnaissants ?
28.74. Le Jour où Il appellera les hommes, Il leur dira : « Où sont ceux que vous prétendez être Mes associés ? »
28.75. De chaque communauté Nous prélèverons un témoin et Nous dirons : « Apportez donc votre preuve ! » Ils sauront alors que la Vérité est à Dieu, et ce qu’ils avaient inventé les aura délaissés.
28.76. Coré (Qârûn) appartenait au peuple de Moïse, mais il le traitait avec brutalité. Nous lui avions pourtant donné des trésors si abondants que les seules clés en étaient lourdes à porter pour des hommes robustes. Ses gens lui dirent : « N’exulte pas ! Dieu n’aime pas ceux qui exultent !
28.77. Parmi ce que Dieu t’a accordé, recherche la demeure dernière, sans oublier la part qui t’est donnée en ce monde. Sois bon comme Dieu est bon pour toi. Ne sème pas le désordre sur la terre. Dieu n’aime pas les fauteurs de désordre ! »
28.78. Coré a déclaré : « Ce qui m’a été donné, je ne le dois qu’à ma propre science ». Ne savait-il pas que Dieu avait déjà fait périr parmi les générations précédentes des hommes plus forts et mieux nantis que lui ? Les coupables [tels que lui] ne seront pas [même] interrogés sur leurs forfaits.
28.79. Puis il est sorti vers son peuple avec tout son faste. Ceux qui voulaient jouir de la vie de ce monde s’exclamaient : « Ah ! Puissions-nous posséder des richesses pareilles à celles qui ont été données à Coré ! Il détient une énorme fortune ! »
28.80. Mais ceux auxquels la Science avait été donnée rétorquaient : « Malheur à vous ! La récompense de Dieu est meilleure pour celui qui croit et agit pieusement. Seuls la recevront ceux qui sont patients ».
28.81. Nous avons fait engloutir par la terre Coré et sa maison. Il n’avait, hormis Dieu, aucune troupe pour le secourir, et personne ne lui porta secours.
28.82. Et le matin suivant, ceux qui avaient souhaité se trouver à sa place s’écrièrent : « Ah, comme il est vrai que Dieu dispense largement Ses dons et les mesure à qui Il veut parmi Ses serviteurs ! Si Dieu n’avait pas répandu sur nous Ses bienfaits, Il nous aurait fait engloutir ; à Dieu ne plaise que les mécréants soient heureux ! »
28.83. Cette demeure dernière, Nous l’assignons à ceux qui ne veulent être ni altiers, ni fauteurs de désordre sur la terre. L’heureuse fin attend ceux qui craignent Dieu.
28.84. Celui qui viendra avec une bonne action obtiendra mieux qu’elle. Quant à celui qui viendra avec une mauvaise action, comme tous ceux qui commettent le mal, il ne sera rétribué que pour ce qu’il a fait.
28.85. Certes, Celui qui t’a fait une obligation de transmettre le Coran te ramènera au lieu de retour. Dis : « Mon Seigneur sait parfaitement qui est venu en suivant la bonne direction, et qui se trouve dans un égarement manifeste ».
28.86. Tu n’espérais pas que le Livre te serait envoyé ; cela n’est venu que d’une miséricorde de ton Seigneur. Ne sois donc pas l’allié des mécréants !
28.87. Qu’ils ne te détournent pas des versets de Dieu après qu’ils t’ont été révélés ! Implore ton Seigneur et ne sois pas au nombre des associateurs !
28.88. N’implore aucune autre divinité avec Dieu. Il n’y a de dieu que Lui ! Toute chose est périssable sauf Sa face. A Lui le Jugement, et à Lui vous serez ramenés.

Notes

* v.6 : le principal conseiller (vizir) du Pharaon
* v.32 : passage très concis qui correspond au récit biblique (Exode,4,6) où, sur l’ordre de l’Eternel, Moïse met la main dans son giron et la retire, une première fois blanchie par la lèpre et, une seconde fois, indemne.
* v.48 : selon les commentateurs, les “deux sortes de magie” mentionnées par les mécréants se rapportent soit aux deux prodiges accomplis par Moïse devant Pharaon : le bâton-serpent et la main blanchie, soit aux deux Livres saints : la Tora et le Coran. La première interprétation paraît cependant la plus plausible.
* v.85 : comme un grand nombre de versets, celui-ci évoque une circonstance historique qui est chargée de signification spirituelle. Révélé au moment où, sur le chemin de l’Hégire, le Prophète ressentait quelque tristesse à quitter sa ville natale, la Mekke, ici désignée comme “le lieu de retour” (ma‘âd), il enseigne que celui qui s’attache à suivre la guidance instituée par la Révélation parviendra à “l’heureuse fin” promise aux pieux serviteurs, c’est-à-dire au retour final en la présence du Tout-Puissant.

Sourate 29 : L’araignée – Al-‘Ankabût

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
29.1. Alif. Lâm. Mîm.
29.2. Les hommes pensent-ils qu’on les laissera dire : « Nous croyons ! » sans les éprouver ?
29.3. Déjà Nous avons éprouvé ceux qui les ont précédés. Dieu connaît parfaitement ceux qui sont véridiques et Il connaît les menteurs.
29.4. Est-ce que ceux qui commettent de mauvaises actions comptent pouvoir nous devancer ? Mauvais est leur jugement…
29.5. Celui qui espère la rencontre avec Dieu doit savoir que le terme fixé par Dieu est proche. Dieu est celui qui entend tout, l’Omniscient.
29.6. Celui qui lutte, ne lutte que pour lui-même. Dieu ne dépend en rien des mondes.
29.7. Ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies, Nous effaçons leurs péchés et Nous les récompensons pour ce qu’ils ont accompli de meilleur.
29.8. Nous avons recommandé à l’homme d’être bon envers ses père et mère ; mais s’ils te contraignent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, ne leur obéis pas. Votre retour se fera vers Moi, et Je vous ferai connaître vos agissements passés.
29.9. Ceux qui ont cru et ont accompli des œuvres pies, Nous les introduirons parmi les vertueux.
29.10. Parmi les hommes il en est qui disent : « Nous croyons en Dieu !, mais s’ils ont à souffrir pour Dieu, l’épreuve qui leur vient des hommes leur paraît être un châtiment de Dieu. Par contre, si un secours vient de ton Seigneur, ils disent : « Certes, nous sommes avec vous ! » Dieu ne sait-Il pas parfaitement ce que contiennent les cœurs de toutes les créatures ?
29.11. Dieu, certes, connaît parfaitement les croyants comme Il connaît parfaitement les hypocrites.
29.12. Ceux qui mécroient disent à ceux qui croient : « Suivez notre chemin, nous porterons vos fautes, alors qu’ils ne portent pas même une seule de leurs fautes ; ce sont vraiment des menteurs !
29.13. Oui, ils porteront leurs fardeaux et encore d’autres fardeaux en plus des leurs. Et le Jour de la Résurrection on les interrogera sur ce qu’ils auront inventé.
29.14. Nous avons envoyé Noé à son peuple. Il demeura avec lui durant mille ans, moins cinquante ; puis le déluge les emporta parce qu’ils étaient iniques.
29.15. Mais Nous avons sauvé Noé et ceux qui se trouvaient dans le vaisseau, et Nous en avons fait un signe pour les mondes.
29.16. Nous avons aussi envoyé Abraham, qui dit à son peuple : « Adorez Dieu et craignez- Le ! Ce sera un bien pour vous, si vous pouviez savoir ! »
29.17. Ce que vous adorez à la place de Dieu ne sont que des idoles et vous forgez une tromperie. Ceux que vous adorez en dehors de Dieu ne peuvent vous procurer aucune subsistance. Recherchez donc la subsistance auprès de Dieu. Adorez-le et remerciez- Le ! A Lui vous serez ramenés.
29.18. Si vous criez au mensonge, d’autres communautés, avant vous, ont crié au mensonge. A l’Envoyé il n’incombe que de proclamer clairement son message.
29.19. Ne voient-ils pas comment Dieu produit la création, puis la renouvelle ? Certes, cela est facile pour Dieu.
29.20. Dis : « Parcourez la terre et considérez comment Il a produit la création. Par la suite Dieu suscitera la dernière naissance. Certes, Dieu est puissant sur toute chose ! »
29.21. Il châtie qui Il veut, et Il fait miséricorde à qui Il veut. Vers Lui vous serez ramenés.
29.22. Vous ne pouvez échapper à Sa puissance ni sur la terre, ni dans le ciel, et vous n’avez, en dehors de Dieu, ni protecteur ni secoureur.
29.23. Ceux qui ont nié la réalité des signes de Dieu et de la rencontre avec Lui, ceux-là désespèrent de Ma miséricorde et un châtiment douloureux les attend.
29.24. La seule réponse du peuple d’Abraham fut de dire : « Tuez-le ou brûlez-le ! » Mais Dieu le sauva du feu. Il y a vraiment là des signes pour les hommes qui croient !
29.25. Il dit : « Vous n’avez adopté des idoles à la place de Dieu qu’en raison de l’affection mutuelle que vous vous portez en ce monde. Plus tard, au Jour de la Résurrection, vous vous renierez les uns les autres, vous vous maudirez les uns les autres ; alors, votre refuge sera le Feu et vous n’aurez personne pour vous porter secours. »
29.26. Loth crut en lui et lui dit : « Moi, je veux émigrer vers mon Seigneur ; Il est, en vérité, le Puissant, le Sage ! »
29.27. A Abraham, Nous avons donné Isaac et Jacob, et Nous avons établi dans sa descendance la prophétie et le Livre. Nous lui avons accordé sa récompense en ce monde et, dans la vie future, il sera parmi les vertueux.
29.28. Quand à Loth, il dit un jour à son peuple : « Vous commettez une turpitude que personne avant vous n’a jamais commise dans tout l’univers.
29.29. Vous vous approchez des hommes, vous coupez les chemins (pour commettre du pillage) et vous vous livrez dans vos assemblées à des actions détestables ». Or la seule réponse de son peuple fut de dire : « Fais venir sur nous le châtiment de Dieu, si tu es véridique ! »
29.30. Il dit : « Mon Seigneur ! Secours-moi contre ce peuple de corrupteurs ! »
29.31. Lorsque Nos envoyés apportèrent la bonne nouvelle à Abraham et lui dirent : « Certes, nous allons anéantir les habitants de cette cité. Ce sont vraiment des iniques,
29.32. il s’exclama : « Mais Loth s’y trouve ! ». Ils dirent : « Nous savons parfaitement qui s’y trouve ; nous le sauverons, lui et sa famille, à l’exception de sa femme, qui est destinée à rester en arrière ».
29.33. Quand Nos envoyés arrivèrent chez Loth, celui-ci fut affligé à cause d’eux, parce que son bras était impuissant à les protéger. Nos envoyés dirent : « N’aie pas peur, ne t’afflige pas, nous allons te sauver, toi et les tiens, à l’exception de ta femme, qui est destinée à rester en arrière.
29.34. Nous allons faire descendre du ciel un cataclysme sur les habitants de cette cité pour prix de leur perversité. »
29.35. Et Nous avons fait en sorte que cette cité reste un signe évident pour les gens qui savent raisonner.
29.36. Aux Madianites [Nous avons envoyé] leur frère Chu’aïb. Il dit : « O mon peuple ! Adorez Dieu et placez votre espérance dans le Jour dernier ! Ne répandez pas sur la terre la violence et la corruption ».
29.37. Mais ils le traitèrent de menteur et le cataclysme les emporta : le matin suivant, ils gisaient sans vie dans leurs demeures.
29.38. Il en fut de même pour les ‘Ad et les Thamoud, comme vous l’avez bien vu d’après l’état de leurs demeures : le Démon enjolivait leurs actions à leurs propres yeux et il les a écartés de la voie droite alors qu’ils cherchaient à être clairvoyants.
29.39. Et de même pour Coré, Pharaon et Hâmân : Moïse leur avait apporté des preuves évidentes, mais ils s’enorgueillirent sur la terre et ils n’ont pas pu devancer le châtiment.
29.40. Chacun d’entre eux, Nous l’avons saisi à cause de son péché. Il en est, parmi eux, à qui Nous avons envoyé un ouragan. Il en est, parmi eux, que le Cri a saisis. Parmi eux, il en est que Nous avons fait engloutir par la terre, et il en est que Nous avons noyés. Ce n’est pas que Dieu ait voulu leur faire tort, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes.
29.41. Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Dieu sont semblables à l’araignée : celle-ci s’est donnée une demeure, mais la demeure de l’araignée est la plus fragile des demeures. S’ils pouvaient savoir !
29.42. Dieu connaît parfaitement toute chose qu’ils invoquent en dehors de Lui. Il est le Puissant, le Sage !
29.43. Ce sont là des exemples que Nous proposons aux hommes, mais seuls ceux qui raisonnent peuvent comprendre.
29.44. Dieu a créé les cieux et la terre par la Vérité. Il y a vraiment là des signes pour les croyants.
29.45. Récite ce qui t’est révélé du Livre et accomplis la prière : certes, la prière éloigne l’homme de la turpitude et de ce qui est détestable, et l’invocation de Dieu est ce qu’il y a de plus grand. Dieu sait ce que vous faites.
29.46. Ne discutez avec les Gens du Livre que de la manière la plus convenable, sauf avec ceux d’entre eux qui commettent des iniquités. Dites : « Nous croyons à ce qui nous a été révélé et à ce qui vous a été révélé ; notre Dieu et votre Dieu ne font qu’Un, et nous Lui sommes soumis ».
29.47. C’est ainsi que Nous avons fait descendre sur toi le Livre. Ceux à qui Nous avons déjà donné une Ecriture croient en lui. Et parmi tes concitoyens, il en est aussi qui y croient. Seuls les mécréants rejettent Nos signes (versets).
29.48. Avant celui-ci, tu n’as récité d’aucun Livre et tu n’en as transcrit aucun de ta main droite ; sinon, les sceptiques pourraient avoir quelque raison de douter [de l’authenticité de la Révélation].
29.49. Mais non ! il s’agit de signes (versets) évidents [qui s’impriment] dans les poitrines de ceux auxquels la science a été donnée. Seuls les iniques rejettent Nos signes (versets).
29.50. Ils disent : « Si seulement des signes (prodiges) venant de son Seigneur étaient descendus sur lui ! » Dis : « Les signes ne sont qu’auprès de Dieu, et moi je ne suis qu’un avertisseur explicite ».
29.51. Ne leur a-t-il pas suffi que Nous fassions descendre sur toi le Livre qui leur est récité ? Il y a vraiment là une miséricorde et un rappel pour des gens qui croient.
29.52. Dis : « Dieu suffit comme témoin entre moi et vous. Il sait ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre. Quant à ceux qui croient aux faux-semblants et refusent de croire en Dieu, ceux-là sont les perdants ».
29.53. Ils te pressent de hâter la venue du châtiment. Si le terme n’en était pas fixé, le châtiment les atteindrait. Il tomberait sur eux soudainement, sans qu’ils en aient conscience.
29.54. Ils te pressent de hâter la venue du châtiment ; or, la Géhenne enveloppera bientôt les mécréants.
29.55. Le Jour où le châtiment les couvrira par-dessus leurs têtes et au-dessous de leurs pieds, Il leur dira : « Goûtez ce que vous faisiez ! »
29.56. O vous, Mes serviteurs qui croyez ! En vérité, Ma terre est vaste ; adorez-Moi donc !
29.57. Toute âme goûtera la mort. Ensuite, vous serez ramenés vers Nous.
29.58. Quant à ceux qui auront cru et qui auront accompli des œuvres pies, Nous leur préparons, dans le Jardin, des salles sous lesquelles coulent les fleuves, où ils demeureront à jamais. Combien est bonne la récompense de ceux qui agissent bien,
29.59. de ceux qui sont patients et s’en remettent à leur Seigneur.
29.60. Innombrables sont les créatures vivantes qui ne peuvent assurer leur propre subsistance : c’est Dieu qui pourvoit à leur nourriture et à la vôtre. Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient !
29.61. Si tu leur demandes : « Qui a créé les cieux et la terre ; qui a assujetti le soleil et la lune ? » Ils répondront sûrement : « C’est Dieu ! » Pourquoi alors déraisonnent-ils ?
29.62. Dieu dispense largement Ses dons à qui Il veut parmi Ses serviteurs, et Il les lui mesure : certes, Dieu connaît parfaitement toute chose.
29.63. Si tu leur demandes : « Qui a fait descendre du ciel une eau, par laquelle Il a fait revivre la terre après la mort ? » Ils répondront sûrement : « C’est Dieu ! » Dis : « Louange à Dieu !, mais la plupart des hommes ne raisonnent pas !
29.64. La vie de ce monde n’est que divertissement et jeu. C’est la demeure dernière qui est vraiment la vie : si seulement ils savaient !
29.65. Lorsqu’ils montent à bord d’un bateau, ils implorent Dieu en Lui rendant un culte sincère ; mais lorsque Dieu les sauve en les ramenant sur la terre ferme, ils Lui donnent des associés.
29.66. Qu’ils méconnaissent donc, en ingrats, ce que Nous leur avons donné et qu’ils jouissent de plaisirs éphémères ! Bientôt, ils sauront…
29.67. Ne voient-ils pas que Nous avons établi une enceinte sacrée et sûre, mais que, tout autour, des gens subissent des violences ? Vont-ils continuer à croire aux faux-semblants et à méconnaître les bienfaits de Dieu ?
29.68. Qui donc est plus inique que celui qui invente un mensonge contre Dieu, ou celui qui traite de mensonge la Vérité lorsqu’elle lui parvient ? N’y a-t-il pas dans la Géhenne une demeure pour les mécréants ?
29.69. Ceux qui auront combattu pour Nous, Nous les dirigerons sur Nos chemins. Dieu, certes, est avec ceux qui font le bien.

Notes

* v.67 : en même temps qu’une référence historique aux persécutions que subirent, à la Mekke, les premiers musulmans, ce verset évoque le contraste qui existe entre la paix du lieu saint, c’est-à-dire la vie contemplative, et le tumulte du monde extérieur où se déchaînent les passions.

Sourate 30 : Les Romains – Al-Rûm

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
30.1. Alif. Lâm. Mîm.
30.2. Les Romains ont été vaincus
30.3. dans le pays tout proche ; mais après leur défaite, ils seront vainqueurs
30.4. dans quelques années. Le commandement appartient à Dieu, avant et après. Ce jour-là, les croyants se réjouiront
30.5. de la victoire de Dieu. Il donne la victoire à qui Il veut ; il est le Puissant, le Clément.
30.6. C’est une promesse de Dieu : Dieu ne manque pas à Sa promesse, mais la plupart des hommes ne savent pas.
30.7. Ils connaissent le dehors de la vie de ce monde, mais ils sont indifférents à la vie future.
30.8. N’ont-ils pas médité en eux-mêmes ? Dieu n’a créé les cieux et la terre et ce qui se trouve entre les deux que par la Vérité et pour un temps déterminé. Pourtant, beaucoup d’hommes nient la Rencontre de leur Seigneur.
30.9. Ne parcourent-ils pas la terre et ne voient-ils pas quelle a été la fin de ceux qui les ont précédés ? Ils les surpassaient en force, ils avaient labouré la terre et ils l’avaient peuplée plus qu’eux-mêmes ne l’ont fait. Leurs envoyés sont venus avec des preuves évidentes. Ce n’est pas Dieu qui leur a fait tort, mais ils se sont fait tort à eux-mêmes.
30.10. Ensuite il y a eu la malheureuse fin pour ceux qui faisaient le mal, traitant de mensonges les signes de Dieu et faisant d’eux un objet de raillerie.
30.11. Dieu produit la création, puis Il la renouvelle, après quoi vous serez ramenés à Lui.
30.12. Le Jour où poindra l’Heure, les coupables seront désespérés.
30.13. Ils ne trouveront pas d’intercesseurs parmi ceux qu’ils associaient à Dieu et ils renieront ceux qu’ils Lui associaient.
30.14. Le Jour ou poindra l’Heure, ce Jour-là, ils se sépareront les uns des autres.
30.15. Quant à ceux qui croient et qui pratiquent les œuvres pies, ils se réjouiront alors dans un Jardin.
30.16. Quant aux mécréants, ceux qui nient Nos Signes et la rencontre de la vie future, ceux-là seront en butte au châtiment.
30.17. Glorifiez donc Dieu, quand vient le soir et quand vous vous retrouvez le matin !
30.18. Et qu’Il soit loué, dans les cieux et sur la terre, une fois la nuit tombée et lorsque vous atteignez le milieu de la journée !
30.19. Il fait sortir le vivant du mort et Il fait sortir le mort du vivant. Il rend la vie à la terre quand elle est morte : c’est ainsi que vous serez ressuscités.
30.20. C’est un de Ses signes qu’Il vous a créés de poussière ; et vous voici devenus des hommes disséminés de tous côtés.
30.21. Et c’est un de Ses signes qu’Il a créé pour vous, formées de vous-mêmes, des épouses afin que vous vous reposiez auprès d’elles, et Il a établi entre vous l’affection et la compassion. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui méditent.
30.22. Et parmi Ses signes il y a la création des cieux et de la terre et la diversité de vos langues et de vos couleurs. Ce sont vraiment là des signes pour ceux qui savent.
30.23. Et il y a parmi Ses signes votre sommeil, de nuit et de jour, et votre quête de Sa faveur. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui entendent.
30.24. Et c’est un de Ses signes qu’Il vous montre l’éclair, sujet de crainte et d’espoir, et qu’Il fait descendre du ciel une eau grâce à laquelle Il rend la vie à la terre une fois qu’elle est morte. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui raisonnent.
30.25. Et c’est un de Ses signes que le ciel et la terre subsistent sur Son ordre. Puis, lorsqu’Il vous lancera un appel de la terre, voilà que vous en surgirez.
30.26. A Lui appartiennent tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ; tous Lui sont entièrement soumis.
30.27. C’est Lui qui produit la création et, ensuite, la renouvelle. Cela Lui est facile. C’est à Lui que revient le symbole le plus élevé, [au-dessus de ce qui se trouve] dans les cieux et sur la terre. Il est le Puissant, le Sage.
30.28. Il vous propose une parabole tirée de vous-mêmes : avez-vous, parmi vos esclaves, des associés avec qui vous partagez les biens que Nous vous avons accordés, au point d’en faire vos égaux et de les craindre comme vous vous craignez les uns les autres ? Voilà comment nous exposons les signes pour les gens qui raisonnent.
30.29. Les iniques, au contraire, suivent aveuglément leurs passions. Mais qui pourrait guider ceux que Dieu égare ? Ils n’ont personne pour les secourir.
30.30. Soumets-toi donc humblement à la Religion, en pur croyant, selon la nature dont Dieu a doté les hommes en les créant. La création de Dieu n’admet pas de changement. Telle est la Religion immuable, mais la plupart des hommes ne savent pas.
30.31. Revenez repentants vers Dieu, craignez-Le, acquittez-vous de la prière, et ne soyez pas au nombre des associateurs,
30.32. de ceux qui ont scindé leur religion et ont formé des sectes, chaque faction se réjouissant de ce qu’elle détient.
30.33. Quand un malheur atteint les hommes, ils implorent leur Seigneur et reviennent vers Lui repentants. Mais ensuite, lorsqu’Il leur fait goûter une miséricorde venant de Lui, voici qu’une partie d’entre eux donnent des associés à leur Seigneur,
30.34. reniant ce que Nous leur avons apporté. Jouissez donc des plaisirs éphémères, mais un jour vous saurez !
30.35. Aurions-Nous fait descendre sur eux un mandat où il est parlé de ce qu’ils Lui associent ?
30.36. Lorsque Nous faisons goûter aux hommes une miséricorde, ils l’accueillent avec joie ; mais si un mal les atteint à cause de leurs œuvres passées, les voilà qui désespèrent.
30.37. Ne voient-ils pas que Dieu dispense largement Ses dons à qui Il veut et qu’Il les mesure ? Il y a vraiment là des signes pour ceux qui croient.
30.38. Donne au proche parent ce qui lui est dû, et de même au pauvre, au voyageur. C’est là un bien pour ceux qui aspirent à la Face de Dieu. Ceux-là sont les bienheureux.
30.39. L’intérêt usuraire que vous versez pour faire fructifier les biens d’autrui ne donne aucun profit auprès de Dieu ; mais ce que vous donnez en aumônes en aspirant à la Face de Dieu, cela vous est compté au double.
30.40. C’est Dieu qui vous a créés, puis vous a donné la subsistance, puis vous fait mourir, puis vous fait revivre. Existe-t-il parmi vos associés un seul qui puisse faire quelque chose de semblable ? Gloire à Lui, et qu’Il soit exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
30.41. La corruption est apparue sur la terre et sur la mer à cause de ce que les hommes ont accompli de leurs mains, afin qu’Il leur fasse goûter quelque conséquence de leurs agissements. Peut-être reviendront-ils [à Dieu]…
30.42. Dis : « Parcourez la terre et voyez quelle a été la fin de ceux qui vécurent autrefois ; la plupart étaient des associateurs. »
30.43. Dresse ton visage vers la Religion immuable avant que ne vienne, de la part de Dieu, un Jour que rien ne saurait écarter. Ce jour-là, les hommes seront séparés en deux groupes :
30.44. les mécréants porteront le poids de leur mécréance, et ceux qui auront agi pieusement en recueilleront le bénéfice.
30.45. Ainsi Dieu, par Sa grâce, récompensera ceux qui auront cru et pratiqué des œuvres pies ! Lui, certes, n’aime pas les mécréants !
30.46. Parmi Ses signes, Il vous envoie les vents porteurs de bonnes nouvelles pour vous faire goûter quelque chose de Sa miséricorde, pour faire voguer le vaisseau sur Son ordre et pour vous procurer Ses bienfaits. Peut-être serez-vous reconnaissants…
30.47. Déjà, avant toi, Nous avions dépêché des envoyés à leurs concitoyens auxquels ils avaient apporté des preuves patentes. Mais Nous avons dû tirer vengeance de ceux qui commettaient des crimes parce qu’il Nous incombait de secourir les croyants.
30.48. Dieu est celui qui dépêche les vents. Ceux-ci soulèvent un nuage qu’Il étend dans le ciel comme Il le veut et qu’Il déchire en morceaux : tu vois alors l’ondée sortir de ses profondeurs. Quand Il la fait tomber sur qui Il veut parmi Ses serviteurs, les voici dans l’allégresse,
30.49. même si avant la tombée de la pluie ils étaient au désespoir.
30.50. Considère donc les traces de la miséricorde de Dieu et comment Il fait vivre la terre après sa mort. Tel est, en vérité, Celui qui fait revivre les morts. Il est puissant sur toute chose.
30.51. Mais si Nous envoyons un vent qu’ils voient chargé de sable jaune, ils restent ancrés dans la mécréance.
30.52. Quant à toi, tu ne peux faire que les morts entendent, ni que les sourds entendent l’appel alors qu’ils tournent le dos.
30.53. Tu n’es pas un guide qui fait revenir les aveugles de leur égarement. Tu ne fais entendre que ceux qui croient à Nos signes et qui, alors, sont soumis [à Dieu] (muslimûn).
30.54. Dieu est Celui qui vous a créés de faiblesse, puis après la faiblesse a donné de la force, puis, après la force, a donné la faiblesse et la vieillesse. Il crée ce qu’Il veut et Il est l’Omniscient, l’Omnipotent.
30.55. Le Jour où poindra l’Heure, les coupables jureront qu’ils ne sont restés qu’une heure [dans leurs tombeaux]. Ainsi ont-ils toujours déraisonné…,
30.56. tandis que ceux qui auront reçu la science et la foi diront : « De fait, vous êtes restés, selon la prescription du Livre de Dieu, [ensevelis] jusqu’au Jour de la Résurrection. Or, voici venu le Jour de la Résurrection, mais vous n’en saviez rien ».
30.57. Ce Jour-là, l’excuse des iniques sera inutile et ils ne trouveront pas de répondants.
30.58. Dans ce Coran, Nous avons proposé aux hommes toutes sortes d’exemples ; mais quand tu leur apportes un signe, les mécréants disent : « Vous êtes des imposteurs ! »
30.59. C’est ainsi que Dieu met un sceau sur les cœurs de ceux qui ne savent pas.
30.60. Sois donc patient. Certes, la promesse de Dieu est vérité. Que ceux qui ne croient pas fermement ne t’ébranlent pas !

Notes

* v.2-4 : ces versets font allusion aux épisodes les plus récents de la longue lutte d’influence menée au Proche Orient entre les empires perse et romain (byzantin). Après une suite de victoires remportées par Chosroès II

Sourate 31 : Luqmân

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
31.1. Alif. Lâm. Mîm.
31.2. Voici les versets du Livre sage :
31.3. Guidance et Miséricorde pour ceux qui font le bien,
31.4. ceux qui s’acquittent de la prière et qui font l’aumône tout en croyant fermement à la vie future.
31.5. Ceux-là suivent la Guidance de leur Seigneur et ceux-là sont les bienheureux !
31.6. Parmi les hommes il en est qui, sans la moindre connaissance, s’emploient à colporter des discours frivoles pour éloigner du chemin de Dieu et le tourner en dérision. Ceux-là subiront un châtiment ignominieux.
31.7. Un tel, lorsqu’on lui récite Nos versets, se détourne avec orgueil comme s’il ne les entendait pas, comme si ses oreilles étaient bouchées. Annonce-lui la nouvelle d’un châtiment douloureux.
31.8. Certes, à ceux qui ont cru et ont accompli des œuvres pies sont destinés les Jardins du délice.
31.9. Ils y demeureront à jamais. La promesse de Dieu est vérité, et Il est l’Omniscient, le Sage.
31.10. Il a créé les cieux sans des piliers que vous puissiez voir ; Il a jeté sur la terre des montagnes pour lui servir d’appui, ainsi qu’à vous, et Il y a propagé toutes sortes d’animaux. Et Nous avons fait descendre du ciel une eau, puis Nous avons fait croître sur la terre toutes sortes d’espèces fécondes.
31.11. Telle est la création de Dieu ! Or, montrez-moi ce que d’autres que Lui ont créé ! Vraiment, les iniques sont dans un égarement manifeste.
31.12. Jadis Nous avons donné la Sagesse à Luqmân : « Sois reconnaissant envers Dieu. Celui qui est reconnaissant, sa reconnaissance ne profite qu’à lui-même ; quant à l’ingrat, la vérité est que Dieu se suffit à lui-même, qu’Il est digne de toute louange ».
31.13. Lorsqu’il s’adressait à son fils, Luqmân l’exhortait ainsi : « O mon fils ! N’associe rien à Dieu. Lui donner des associés est une monstrueuse iniquité ».
31.14. Et Nous avons fait à l’homme une recommandation au sujet de ses parents – sa mère l’a porté avec peine, jour après jour, le sevrant après deux ans : « Sois reconnaissant envers Moi et envers tes parents, lui avons-Nous enjoint. C’est à Moi que tout retourne.
31.15. Si tous deux veulent t’obliger à M’associer ce dont tu ne possèdes aucune connaissance, ne leur obéis pas. Accompagne-les en ce monde avec bienséance, et suis le chemin de celui qui revient à Moi. Plus tard vous retournerez tous à Moi et Je vous instruirai alors sur ce que vous avez fait ».
31.16. » O mon fils ! [dit Luqmân] Même s’il ne s’agit que du poids d’un grain de moutarde et que la chose soit cachée dans un rocher, dans les cieux ou sur la terre, Dieu la fera ressurgir. Dieu est subtil, instruit de tout !
31.17. O mon fils ! Acquitte-toi de la prière, ordonne ce qui est convenable et interdis ce qui est blâmable ; supporte patiemment ce qui t’atteint : ce sont là de fermes préceptes.
31.18. Ne fais pas aux hommes une moue dédaigneuse et ne marche pas sur la terre avec arrogance : Dieu n’aime pas l’insolent, l’outrecuidant.
31.19. Sois modeste en ta démarche, modère ta voix : la voix la plus détestable est la voix de l’âne ».
31.20. Ne voyez-vous pas que Dieu vous a assujetti ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre ? Il a répandu sur vous bienfaits apparents et cachés. Et pourtant, parmi les hommes, il en est qui discutent au sujet de Dieu sans aucune science, ni direction, ni Livre lumineux.
31.21. Si on leur dit : « Suivez ce que Dieu a révélé, ils répondent : « Que non ! Nous suivons ce que nous avons appris de nos ancêtres »… Et cela, même si le Démon les appelait au châtiment de la Fournaise ?
31.22. Celui qui soumet sa face à Dieu et qui fait le bien saisit l’anse la plus solide. C’est à Dieu qu’appartient la fin de toute chose.
31.23. Que l’incrédulité du mécréant ne t’attriste pas. Leur retour se fera vers Nous et Nous les instruirons alors sur ce qu’ils faisaient. Dieu sait parfaitement ce que contiennent les poitrines.
31.24. Nous les laisserons jouir peu de temps, puis Nous leur ferons endurer un lourd châtiment.
31.25. Si tu leur demandes : « Qui a créé les cieux et la terre ?, ils répondront certainement : « C’est Dieu ! » Dis : « Louange à Dieu ! » Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.
31.26. A Dieu appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Certes, Dieu est le Riche, Celui qui est digne de toute louange.
31.27. Si tous les arbres de la terre étaient des calames et si la mer, aidée par sept autres mers, leur fournissait de l’encre, les Paroles de Dieu ne l’épuiseraient pas. Dieu est puissant et sage.
31.28. Votre création et votre résurrection sont pour Lui comme celles d’un seul être. Dieu entend tout et voit tout.
31.29. Ne vois-tu pas que Dieu fait pénétrer la nuit dans le jour et qu’Il fait pénétrer le jour dans la nuit ; qu’Il oblige le soleil et la lune à courir vers un terme fixé, et que Dieu est informé de tout ce que vous faites ?
31.30. Il en est ainsi parce que Dieu est la Vérité et que ce qu’ils implorent en dehors de Lui est illusion et parce que Lui, Dieu, est le Sublime, l’infiniment Grand.
31.31. Ne vois-tu pas que le vaisseau vogue sur la mer par la grâce de Dieu afin qu’Il vous montre certains de Ses signes ? Il y a vraiment là des signes pour tout homme patient et reconnaissant !
31.32. Lorsqu’une vague semblable à des ténèbres les recouvre, ils implorent Dieu en Lui vouant un culte sincère. Mais lorsque Dieu les a ramenés sains et saufs vers la terre ferme, il en est parmi eux qui tiédissent. Seul, pourtant, l’inconstant, le mécréant est ingrat envers Nos signes.
31.33. O vous, les hommes, craignez votre Seigneur ! Redoutez un jour où le père ne pourra pas racheter son enfant, ni l’enfant racheter en rien son père. Certes, la promesse de Dieu est vérité ! Que la vie de ce monde ne vous séduise pas, et que le Grand Séducteur ne vous trompe pas au sujet de Dieu.
31.34. Certes, la connaissance de l’Heure est auprès de Dieu. Il fait descendre l’ondée salvatrice, et Il sait ce que contiennent les matrices. Personne ne sait ce qu’il acquerra demain et personne ne sait en quelle terre il mourra. Dieu, en vérité, est omniscient, instruit de tout. v.12,13,16-19 : Luqmân, sage antique que d’aucuns assimilent à Esope car comme celui-ci il aurait été – selon la tradition arabe – un esclave noir affranchi par son maître, personnifie la Sagesse d’inspiration divine à laquelle l’être humain est appelé à se conformer.

Notes

* v.12,13,16-19 : Luqmân, sage antique que d’aucuns assimilent à Esope car comme celui-ci il aurait été – selon la tradition arabe – un esclave noir affranchi par son maître, personnifie la Sagesse d’inspiration divine à laquelle l’être humain est appelé à se conformer.

Sourate 32 : La Prosternation – Al-Sajda

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
32.1. Alif. Lâm. Mîm.
32.2. La Révélation du Livre, sans le moindre doute, émane du Seigneur des mondes.
32.3. Diront-ils : « Il l’a forgé ? Que non ! Il est la Vérité venue de ton Seigneur pour que tu avertisses un peuple auquel nul avertisseur n’est venu avant toi. Peut-être seront-ils guidés…
32.4. Dieu est Celui qui a créé en six jours les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux ; puis Il s’est assis en majesté sur le Trône. Vous n’avez, en dehors de Lui, ni protecteur, ni intercesseur. Ne réfléchissez-vous pas ?
32.5. Du ciel, Il ordonnance les choses de la terre, puis Il fait tout remonter vers Lui en un Jour dont la durée est de mille ans selon votre comput.
32.6. Tel est Celui qui connaît le caché et l’apparent, l’Omnipotent, le Clément,
32.7. Celui qui a rendu belle toute chose qu’Il a créée et qui a commencé la création de l’homme à partir de l’argile ;
32.8. Il a ensuite produit sa descendance à partir de la quintessence d’un vil liquide ;
32.9. puis Il l’a formé harmonieusement et Il a insufflé en lui de Son Esprit. Et Il a fait pour vous l’ouïe, la vue et les viscères. Comme vous êtes peu reconnaissants !
32.10. Ils disent : « Lorsque nous aurons été dissous dans la terre, connaîtrons-nous une nouvelle création ? » De fait, ils ne croient pas à la rencontre de leur Seigneur.
32.11. Dis : « L’Ange de la mort à qui votre garde a été confiée vous recueillera ; puis vous serez ramenés vers votre Seigneur ».
32.12. Si tu pouvais alors voir les coupables courber la tête devant leur Seigneur [et s’écrier] : « Notre Seigneur ! Nous avons vu et nous avons entendu. Fais-nous donc revenir sur la terre : nous ferons le bien, nous en avons vraiment la certitude ! »
32.13. Si Nous l’avions voulu, Nous aurions donné à chaque être humain sa direction. Mais Ma parole s’est réalisée : « Je remplirai la Géhenne de djinns et d’hommes réunis.
32.14. Goûtez donc, pour l’avoir oubliée, la rencontre de votre jour que voici. Nous aussi, Nous vous avons oubliés. Goûtez le châtiment de l’éternité pour prix de vos actions ».
32.15. Seuls croient en Nos signes ceux qui, lorsqu’on les leur rappelle, tombent prosternés et exaltent les louanges de leur Seigneur ; ils ne sont pas orgueilleux.
32.16. Ils abandonnent leurs couches pour aller implorer leur Seigneur avec crainte et ardente nostalgie, et ils dépensent en aumônes une partie de ce que Nous leur avons dispensé.
32.17. Nul ne sait quelle joie leur est réservée pour prix de leurs œuvres.
32.18. Le croyant serait-il semblable au pervers ? Non, ils ne s’équivalent pas !
32.19. Ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies auront les Jardins du refuge comme lieu de séjour pour prix de leurs œuvres.
32.20. Quant aux pervers, leur refuge sera le Feu. Chaque fois qu’ils voudront en sortir, ils y seront ramenés et on leur dira : « Goûtez le châtiment du Feu, que vous traitiez de mensonge ! »
32.21. Certes, Nous leur ferons [d’abord] goûter le châtiment d’ici-bas, et non pas le grand châtiment, afin que peut-être ils s’amendent.
32.22. Qui donc est plus inique que celui qui se détourne des signes de son Seigneur après qu’ils lui ont été rappelés ? Certes, Nous Nous vengerons des coupables.
32.23. Nous avons donné le Livre à Moïse – ne doute pas de sa rencontre !, et Nous en avons fait une guidance pour les fils d’Israël.
32.24. Nous avons suscité parmi eux des chefs qui les ont dirigés sur Notre ordre quand ils étaient patients et croyaient fermement à Nos signes.
32.25. Certes, Ton Seigneur jugera entre eux au Jour de la Résurrection et tranchera leurs différends.
32.26. Ne trouvent-ils pas une indication en voyant combien, avant eux, Nous avons anéanti de générations dans les demeures desquelles ils se promènent aujourd’hui ? Il y a vraiment là des signes. N’entendent-ils pas ?
32.27. N’ont-ils pas vu que Nous conduisons l’eau vers un sol aride et que, par elle, Nous faisons sortir des bonnes plantes dont leurs troupeaux et eux-mêmes se nourrissent ? Ne voient-ils pas clair ?
32.28. Ils disent : « Quand donc viendra cette victoire, si vous êtes véridiques ? »
32.29. Dis : « Le jour de la victoire, la foi de ceux qui auront mécru leur sera inutile et ils n’auront rien à attendre ».
32.30. Alors, écarte-toi d’eux et attends ! Eux aussi sont en attente…

Notes

* v.23 : cette brève proposition peut être interprétée comme : “Ne doute pas que Moïse a bien reçu le Livre” ou « Ne doute pas que, toi aussi, Muhammad, tu recevras le Livre”, en comprenant qu’il s’agit des règles de conduite qui seront édictées plus tard, à Médine, alors que la présente sourate a été révélée à la Mekke, ou encore : « Ne doute pas, Muhammad, de ta rencontre avec Moïse”, rencontre qui eut effectivement lieu lors de la Nuit de l’Ascension (laylat al-Mi‘râj).

Sourate 33 : Les Coalisés – Al-Ahzâb

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
33.1. O Prophète ! Crains Dieu ! N’obéis ni aux incroyants ni aux hypocrites. Dieu est, en vérité, omniscient, Il est sage.
33.2. Conforme-toi à ce qui t’est révélé par ton Seigneur. Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
33.3. Remets-t-en à Dieu ! Dieu suffit comme protecteur.
33.4. Dieu n’a pas placé deux cœurs dans le giron de l’homme ; Il n’a pas fait que vos épouses, lorsque vous voulez les répudier, soient assimilées à vos mères, et Il n’a pas fait que vos enfants adoptifs soient comme vos propres enfants. Ce sont là des paroles qui sortent de votre bouche ; mais Dieu dit la Vérité et Il guide dans le chemin droit.
33.5. Appelez les enfants adoptifs du nom de leurs pères : ce sera plus juste devant Dieu ; mais si vous ne connaissez pas leurs pères, ils sont vos frères en religion et vos protégés. Il n’y a pas de faute à vous reprocher si vous avez agi par erreur, mais seulement pour ce que vos cœurs ont prémédité. Dieu est pardonneur, clément.
33.6. Le Prophète est plus proche des croyants qu’ils ne le sont entre eux, et ses épouses sont leurs mères. Parmi les parents par le sang, il en est, d’après le Livre de Dieu, qui ont [en matière d’héritage] la priorité sur les croyants et les émigrés, à moins que vous ne vouliez traiter généreusement vos protecteurs. Cela est consigné dans le Livre.
33.7. Lorsque Nous avons conclu l’alliance avec les Prophètes, et avec toi, et avec Noé, Abraham, Moïse et Jésus, fils de Marie, c’est une alliance solennelle que Nous avons conclue avec eux
33.8. afin que Dieu demande compte aux véridiques de leur sincérité ; et Il a préparé, pour les mécréants, un châtiment douloureux.
33.9. O vous qui croyez, souvenez-vous des bienfaits de Dieu envers vous : lorsque les armées fondaient sur vous, Nous avons envoyé contre elles un ouragan et des armées invisibles. Dieu voyait parfaitement ce que vous faisiez !
33.10. Quand les ennemis fondaient sur vous de toutes parts, quand vos regards se révulsaient, que les cœurs vous remontaient à la gorge et que vous vous livriez à de vaines conjectures au sujet de Dieu,
33.11. à ce moment, les croyants furent éprouvés et violemment ébranlés.
33.12. Quand les hypocrites et ceux dont les cœurs sont atteints d’une maladie disaient : « Dieu et Son Envoyé ne nous ont fait des promesses que pour nous séduire,
33.13. de même quand certains d’entre eux disaient : « O gens de Yathrib (Médine) ! Il n’y a pas de place ici pour vous : retournez donc chez vous !, il y eut une partie d’entre eux qui demandèrent au Prophète la permission de se retirer en disant : « Nos maisons sont restées sans défense  » ; en fait, elles n’étaient pas menacées, mais ils ne voulaient que s’enfuir.
33.14. Si l’ennemi avait alors fait une percée en certains points de la ville et qu’on leur eût demandé de trahir, ils y auraient consenti facilement et sans tarder.
33.15. Ils s’étaient pourtant, auparavant, engagés vis-à-vis de Dieu à ne pas tourner le dos. Et l’engagement pris avec Dieu, il en est demandé compte.
33.16. Dis : « La fuite ne vous servira à rien si vous fuyez la mort ou le combat ; votre jouissance ne sera alors que de courte durée ».
33.17. Dis : « Qui donc vous mettra hors de l’atteinte de Dieu, qu’Il veuille pour vous un mal ou qu’Il veuille pour vous une miséricorde ». Ils ne trouveront, en dehors de Dieu, ni protecteur, ni secoureur.
33.18. Dieu sait reconnaître parmi vous ceux qui prêchent le défaitisme et qui disent à leurs frères : « Venez à nous !, alors qu’eux-mêmes ne montrent guère d’ardeur au combat
33.19. et lésinent sur l’aide à vous accorder. Mais lorsque survient la peur, tu vois qu’ils te regardent les yeux révulsés comme ceux d’un moribond. Ensuite, une fois la peur dissipée, ils vous blessent de leurs langues acérées et lésinent sur le bien à accomplir. Ces gens-là ne croient pas, mais Dieu rendra vaines leurs actions : cela est facile pour Dieu.
33.20. Eux pensent que les Coalisés ne sont pas repartis. Et, si les coalisés revenaient, ils aimeraient se retirer au désert, parmi les Bédouins ; ils demanderaient alors de vos nouvelles ; et même s’ils restaient parmi vous, ils ne combattraient que faiblement.
33.21. Vous avez désormais dans l’Envoyé de Dieu un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au Jour dernier et qui pratique beaucoup l’invocation de Dieu.
33.22. Lorsque les croyants virent les Coalisés, ils dirent : « C’est bien là ce que Dieu et Son Envoyé nous avaient annoncé ! Dieu et Son Envoyé disaient la vérité ! ». Cela ne fit qu’accroître leur foi et leur soumission.
33.23. Il y a, parmi les croyants, des hommes qui ont été fidèles au pacte qu’ils avaient conclu avec Dieu. Parmi eux un tel a atteint le terme de sa vie et un autre attend encore ; mais ils n’ont varié en aucune façon.
33.24. Ainsi, Dieu récompense les sincères pour leur sincérité et Il châtie, s’Il le veut, les hypocrites ou Il accepte leur repentir. Certes, Dieu est pardonneur, clément.
33.25. Dieu a renvoyé ceux qui mécroient avec leur rage ; ils n’ont obtenu aucun bien ; Dieu a suffi aux croyants dans le combat ; Dieu est fort et puissant.
33.26. Il a fait descendre de leurs forteresses ceux des Gens du Livre qui s’étaient ralliés aux Coalisés. Il a jeté l’effroi dans leurs cœurs. Vous avez tué une partie d’entre eux et vous en avez réduit une autre en captivité.
33.27. Il vous a donné en héritage leur pays, leurs habitations, leurs richesses, et une terre que vos pieds n’avaient jamais foulée. Dieu est puissant sur toute chose.
33.28. O Prophète ! Dis à tes épouses : « Si vous désirez la vie de ce monde et son faste, venez : je vous accorderai quelques avantages et je vous donnerai un congé honorable.
33.29. Et si vous désirez Dieu, Son Envoyé et la demeure dernière, sachez que Dieu a préparé une magnifique récompense pour celles d’entre vous qui font le bien ».
33.30. O femmes du Prophète ! Celle d’entre vous qui se rendra coupable d’une turpitude manifeste recevra le double du châtiment. Cela est facile pour Dieu.
33.31. Quant à celle d’entre vous qui est dévouée à Dieu et à Son Envoyé, à celle qui agit pieusement, Nous lui accorderons sa récompense par deux fois et Nous lui avons préparé une généreuse provision.
33.32. O femmes du Prophète ! Vous n’êtes pas comme une femme parmi d’autres. Si vous craignez Dieu, ne soyez pas trop familières dans vos propos afin que celui dont le cœur est malade ne vous convoite pas. Usez d’un langage convenable.
33.33. Restez dans vos maisons, ne paradez pas comme le faisaient les femmes au temps de l’ancienne ignorance. Accomplissez la prière, faites l’aumône, obéissez à Dieu et à Son Envoyé. O gens de la Maison, Dieu veut seulement écarter de vous la souillure et vous purifier complètement.
33.34. Femmes, souvenez-vous des versets de Dieu, avec leur sagesse, qui ont été récités dans vos maisons. Dieu est, en vérité, subtil, informé de tout.
33.35. Certes, ceux qui sont soumis à Dieu et celles qui Lui sont soumises, les croyants et les croyantes, les dévots et les dévotes, les hommes sincères et les femmes sincères, ceux et celles qui sont patients, ceux et celles qui redoutent Dieu, ceux et celles qui pratiquent l’aumône, ceux et celles qui jeûnent, ceux et celles qui sont chastes, ceux et celles qui pratiquent beaucoup l’invocation, pour eux Dieu a préparé un pardon et une magnifique récompense.
33.36. Il n’appartient pas à un croyant ou une croyante, lorsque Dieu et Son Envoyé ont décidé une chose, d’exercer un choix sur leur affaire. Celui qui désobéit à Dieu et à Son Envoyé s’égare dans un égarement manifeste.
33.37. Rappelle-toi le temps où tu disais à celui que Dieu avait comblé de bienfaits et que tu avais comblé de bienfaits : « Garde ton épouse et crains Dieu ». Tu cachais en toi-même ce que Dieu allait rendre public ; tu craignais les hommes, mais Dieu est plus digne que tu Le craignes. Puis, quand Zaïd eut cessé tout commerce avec son épouse, Nous te l’avons donnée pour femme afin qu’il n’y ait pas de faute à reprocher aux croyants au sujet des épouses de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci ont cessé tout commerce avec elles. L’ordre de Dieu doit être exécuté.
33.38. Il n’y a rien à reprocher au Prophète au sujet de ce que Dieu a décrété pour lui, conformément à la coutume instituée par Dieu pour ceux qui vécurent dans le passé – l’ordre de Dieu est un décret inéluctable,
33.39. ceux qui transmettaient les messages de Dieu et qui Le craignaient, ne craignant nul autre que Lui. Dieu suffit pour tenir le compte de tout.
33.40. Muhammad n’est le père d’aucun homme parmi les vôtres, mais il est l’Envoyé de Dieu et le sceau des prophètes. Dieu est parfait connaisseur de toute chose.
33.41. O vous qui croyez ! Invoquez beaucoup Allâh,
33.42. et glorifiez-Le matin et soir !
33.43. C’est Lui qui prie sur vous, ainsi que Ses anges, pour vous faire sortir des ténèbres vers la lumière. Il est clément envers les croyants.
33.44. La salutation qui les accueillera le Jour où ils Le rencontreront sera : « Paix (salâm) ! » Il a préparé pour eux une généreuse récompense.
33.45. O Prophète ! Nous t’avons envoyé comme témoin, comme annonciateur de bonne nouvelle et comme avertisseur,
33.46. comme celui qui appelle à Dieu avec Sa permission, et comme un brillant luminaire.
33.47. Annonce aux croyants qu’une grande Faveur les attend de la part de Dieu.
33.48. N’obéis ni aux mécréants ni aux hypocrites, ne prête pas attention à leur hostilité et mets ta confiance en Dieu, car Dieu suffit comme protecteur.
33.49. O vous qui croyez ! Quand vous épousez des croyantes et qu’ensuite vous les répudiez avant de les avoir touchées, vous n’avez pas à leur imposer une période de viduité. Donnez-leur quelque bien et congédiez-les décemment.
33.50. O Prophète ! Nous avons déclaré licites pour toi les épouses auxquelles tu as donné leur douaire, les captives que Dieu t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, les filles de tes tantes maternelles qui ont émigré avec toi, ainsi que toute femme croyante qui se serait vouée au Prophète, à condition que le Prophète ait voulu l’épouser. Ceci est un privilège qui t’est accordé, à l’exclusion des autres croyants. Nous savons ce que Nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et de leurs esclaves, de manière à ce qu’il n’y ait aucun grief contre toi. Dieu est pardonneur, clément !
33.51. D’entre tes épouses, tu fais attendre celle que tu veux, tu retiens près de toi celle que tu veux, et Il n’y a pas de reproche à te faire si tu recherches de nouveau l’une de celles que tu avais délaissées. Voilà ce qui est le plus propre à les réjouir, à leur éviter la tristesse, à les satisfaire toutes de ce que tu leur accordes. Dieu sait ce qui est dans vos cœurs. Dieu est omniscient et Il est plein de mansuétude.
33.52. Il ne t’est plus permis d’épouser d’autres femmes ni d’en prendre d’autres en échange des tiennes, même si tu es charmé par la beauté de certaines d’entre elles, sauf s’il s’agit d’esclaves ou de captives en ta possession. Dieu veille parfaitement sur toute chose.
33.53. O vous qui croyez ! N’entrez pas dans les demeures du Prophète pour y prendre un repas avant qu’on vous le permette, et ne soyez pas là à attendre que le repas soit préparé. Mais lorsque vous y êtes conviés, entrez, et après avoir mangé retirez-vous sans entreprendre des conversations familières. Cela incommode le Prophète, mais il a honte de vous le dire. Dieu, Lui, n’a pas honte de la vérité. Quand vous demandez quelque faveur aux femmes du Prophète, faites-le derrière un voile. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs. Vous ne devez pas offenser l’Envoyé de Dieu, ni jamais vous marier avec ses anciennes épouses : ce serait, de votre part, une très lourde faute devant Dieu.
33.54. Que vous manifestiez une chose ou que vous la teniez secrète, Dieu connaît parfaitement toute chose.
33.55. Il n’y a nulle faute pour les croyantes [à paraître dévoilées] devant leurs pères, leurs fils, leurs frères, les fils de leurs frères, les fils de leurs sœurs et devant leurs femmes de compagnie et leurs esclaves. Qu’elles craignent Dieu ! Dieu est, en vérité, témoin de toute chose.
33.56. Certes, Dieu et Ses anges prient sur le Prophète. O vous qui croyez, priez sur lui et adressez-lui vos salutations.
33.57. Ceux qui offensent Dieu et Son Envoyé, Dieu les maudit en ce monde et dans l’Autre, et Il leur prépare un châtiment ignominieux.
33.58. Et ceux qui offensent les croyants et les croyantes sans qu’ils l’aient mérité se chargent d’une infamie et d’un péché évident.
33.59. O Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles un pan de leur mante. Ainsi, elles seront plus facilement reconnues et ne seront pas offensées. Dieu est pardonneur, clément !
33.60. Si les hypocrites, ceux dont les cœurs sont malades et ceux qui fomentent des troubles à Médine ne cessent pas leurs agissements, Nous te lancerons en campagne contre eux et ils ne seront plus longtemps tes voisins dans cette cité.
33.61. Ils seront maudits. En quelque lieu qu’ils se trouvent, ils seront capturés et mis à mort.
33.62. Telle est la coutume que Dieu a établie pour ceux qui ont vécu auparavant, et tu ne trouveras pas de changement dans la coutume de Dieu.
33.63. Les hommes t’interrogent au sujet de l’Heure : dis : « Dieu seul en a connaissance. » Qui donc pourrait te faire savoir s’il se peut que l’Heure soit proche ?
33.64. Certes, Dieu maudit les mécréants et Il a préparé pour eux une fournaise
33.65. où ils demeureront à jamais sans trouver ni protecteur, ni secoureur.
33.66. Le Jour où leurs visages se tordront de tous côtés dans le Feu, ils diront : « Malheur à nous ! Si seulement nous avions obéi à Dieu et avions obéi à l’Envoyé ! »
33.67. Et ils diront : « Notre Seigneur ! Nous avons obéi à nos chefs, à nos grands, et ils nous ont égaré du droit chemin.
33.68. Notre Seigneur ! Envoie-leur un double châtiment et jette sur eux une grande malédiction ! »
33.69. O vous qui croyez ! Ne faites pas comme ceux qui ont offensé Moïse. Dieu l’a innocenté de leurs accusations et il a reçu auprès de Dieu une place honorable.
33.70. O vous qui croyez, craignez Dieu et parlez avec droiture ;
33.71. Il rendra vos actions plus méritoires et pardonnera vos péchés. Quiconque obéit à Dieu et à Son Envoyé jouira d’un bonheur ineffable.
33.72. Nous avions, en vérité, proposé le dépôt sacré aux cieux, à la terre et aux montagnes, mais ils ont refusé de s’en charger ; ils en ont été effrayés et c’est l’homme qui s’en est chargé. Mais il s’est montré pervers, ignare.
33.73. Il a donc fallu que Dieu châtie les hypocrites, hommes et femmes, les associateurs, hommes et femmes, et qu’Il revienne vers les croyants et vers les croyantes. Dieu est pardonneur, clément !

Notes

* v.4 : cf. s.58, v.1-5 et note.
* v.9 à 27 : allusion à l’attaque lancée par la puissante armée des “Coalisés”, composée des Mekkois hostiles à l’Islam et de plusieurs tribus alliées, contre la ville de Médine, durant la cinquième année de l’Hégire (627 A.D.). Elle est connue comme la bataille du Fossé (al-Khandaq) en raison de la tranchée creusée par les musulmans devant Médine, qui les protégea contre les assauts de la cavalerie ennemie. Après la grande victoire de Badr (an 2 de l’Hégire) et la déroute partielle d’Ohod (an 3 H), l’heureuse issue du siège de Médine ouvrit une nouvelle phase de la progression de l’Islam, qui culmina, cinq années plus tard, dans le retour du Prophète à la Mekke (Pèlerinage d’Adieu, an 10 H, 632 A.D.).
* v.37-39 : l’épisode de la répudiation de la belle Zaynab par Zayd, fils adoptif du Prophète, et du mariage qui s’en est suivi a suscité dans l’entourage de Muhammad des réactions et des commérages que la Révélation est venue dissiper en apportant la justification juridique de cette autorisation et en rappelant la coutume divine (sunnat Allâh) à l’égard des anciens prophètes.
* v.72 : le “dépôt sacré” (amânah) peut désigner le Coran (comme à s.59, v.21) ou, plus généralement, les plus hautes facultés qui sont le propre de l’homme : intelligence et libre-arbitre, notamment.

Sourate 34 : Saba

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
34.1. Louange à Dieu, à qui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre ! Louange à Lui dans l’Au-delà ! Il est le Sage, Celui qui est instruit de tout.
34.2. Il sait ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, ce qui descend du ciel et ce qui y monte. Il est le Clément, le Pardonneur.
34.3. Ceux qui refusent de croire disent : « L’Heure ne nous viendra pas ». Dis : « Si fait ! Par mon Seigneur, elle viendra sûrement à vous ! » Lui connaît le Mystère insondable. Pas même le poids d’un atome, ni rien de plus petit ni rien de plus grand ne lui échappe, que ce soit dans les cieux ou sur la terre, et il n’existe rien qui ne soit inscrit dans un Livre explicite,
34.4. Lui permettant de récompenser ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies. Ceux-là recevront un pardon et une généreuse attribution.
34.5. Quant à ceux qui s’évertuent à rendre Nos Signes impuissants, ils subiront les affres d’un tourment douloureux.
34.6. Ceux qui ont reçu la science voient que ce qui est descendu sur toi de la part de ton Seigneur est la Vérité et guide vers la voie du Tout-Puissant, de Celui qui est digne de toute louange.
34.7. Les mécréants disent : « Voulez-vous que nous vous indiquions un homme qui vous annonce qu’après avoir été complètement anéantis vous réapparaîtrez dans une nouvelle création ?
34.8. A-t-il inventé un mensonge contre Dieu, ou est-il possédé par des djinns ? » Rien de cela, mais ceux qui ne croient pas à la vie future sont voués au châtiment et à l’errance la plus profonde.
34.9. Ne voient-ils pas ce qui se trouve devant eux et derrière eux, dans le ciel et sur la terre ? Si Nous le voulions, Nous ferions que la terre les engloutisse ou Nous ferions tomber sur eux un morceau du ciel. Il y a vraiment en cela un signe pour tout serviteur qui se repent.
34.10. Nous avons accordé à David une faveur spéciale : « O montagnes, et vous aussi les oiseaux, reprenez avec lui ses cantiques ! ». Et, pour lui, Nous avons rendu le fer malléable :
34.11. » Fabrique des cottes de mailles en ajustant bien les maillons. Œuvrez avec droiture ! Je vois très clairement ce que vous faites. »
34.12. A Salomon Nous avons soumis le vent : le matin il soufflait en parcourant la distance d’un mois de voyage et, le soir, il soufflait en sens inverse. Nous avons fait couler pour lui la source d’airain. Parmi les djinns, certains étaient à son service avec la permission de son Seigneur. Si l’un d’entre eux s’écartait de Notre ordre, Nous lui faisions goûter le tourment de la Fournaise.
34.13. Ils exécutaient pour lui ce qu’il voulait : des sanctuaires, des statues, des plats profonds comme des bassins et de solides marmites. O famille de David, œuvrez avec gratitude ! Parmi Mes serviteurs, il y en a peu qui soient reconnaissants.
34.14. Lorsque Nous eûmes décrété sa mort, les djinns ne s’aperçurent de son décès qu’après que les petites bêtes de la terre eurent rongé son bâton. Au moment où son corps s’écroula, les djinns comprirent que s’ils avaient percé le mystère, ils ne seraient pas demeurés aussi longtemps à subir une épreuve humiliante.
34.15. Il existait pour les Sabéens, dans la contrée où ils vivaient, un signe [de la Bonté divine] : deux jardins, l’un à droite et l’autre à gauche [de la vallée]. » Mangez de la subsistance que votre Seigneur vous a accordée et soyez-Lui reconnaissants : c’est là un excellent pays et un Seigneur qui pardonne ! »
34.16. Mais ils se détournèrent [du droit chemin] et Nous déchaînâmes contre eux l’inondation du barrage, changeant leurs deux jardins en deux autres jardins aux fruits amers, plantés de tamaris et de quelques jujubiers.
34.17. C’est ainsi que Nous avons rétribué leur mécréance. Pourrions-Nous rétribuer ainsi un autre que le mécréant ?
34.18. Entre les Sabéens et les cités que Nous avions bénies, Nous avions établi d’autres cités servant de jalons sur un itinéraire bien tracé et mesuré. Suivez leur parcours de jour et de nuit, en toute sécurité ».
34.19. Ils dirent : « Notre Seigneur ! Allonge les distances de nos parcours ! » Ils se sont fait du tort à eux-mêmes. Nous en avons fait un sujet de légendes et Nous les avons complètement anéantis. Il y a vraiment là des signes pour tout homme patient et reconnaissant.
34.20. Iblis a réalisé son dessein à leur égard et ils l’ont suivi, à l’exception d’un groupe de croyants.
34.21. Il ne possédait aucun pouvoir sur eux, si ce n’est pour que Nous puissions distinguer entre celui qui croit en la vie future et celui qui en doute. Car ton Seigneur veille attentivement sur toute chose.
34.22. Dis : « Appelez ceux que vous prétendez être des divinités en dehors de Dieu ! Ils ne possèdent le poids d’un atome ni dans les cieux, ni sur la terre ; ils ne participent en rien à leur devenir et Dieu ne reçoit de leur part aucune assistance. »
34.23. Une intercession auprès de Dieu ne pourra être utile qu’à celui en faveur de qui Il l’aura permise. Une fois que la frayeur aura été enlevée de leurs cœurs, on leur demandera : « Qu’a dit votre Seigneur ? » Ils répondront : « La Vérité !… Il est le Très-Haut, l’infiniment Grand ! »
34.24. Dis : « Qui donc vous dispense une nourriture céleste et terrestre ? » Dis : « C’est Dieu ! Assurément, soit nous, soit vous, nous suivons la voie droite ou bien nous nous trouvons dans un égarement évident ».
34.25. Dis : « Vous n’aurez pas à répondre des fautes que nous avons commises, pas plus que nous n’aurons à répondre de vos agissements ».
34.26. Dis : « Notre Seigneur nous réunira tous, puis Il décidera entre nous, selon la Vérité, car il est le Décideur suprême, l’Omniscient. »
34.27. Dis : « Montrez-moi ceux que vous Lui avez adjoints comme associés ». Rien de cela n’est vrai : Lui seul est Dieu, le Tout-Puissant, le Sage.
34.28. Nous ne t’avons envoyé à la totalité des hommes que comme annonciateur de la bonne nouvelle et comme avertisseur ; mais la plupart des gens ne savent pas.
34.29. Ils disent : « A quand cette promesse, si vous êtes véridiques ? »
34.30. Dis : « Vous avez rendez-vous un certain jour dont vous ne pouvez retarder l’heure ni l’avancer ».
34.31. Les mécréants disent : « Jamais nous ne croirons en ce Coran, ni à ce qui lui est antérieur ». Ah, si tu pouvais voir le moment où les iniques se tiendront debout devant leur Seigneur et où ils s’interpelleront mutuellement. Ceux qui étaient humiliés diront à ceux qui s’enorgueillissaient : « Sans vous, nous aurions été croyants ».
34.32. Ceux qui s’enorgueillissaient diront à ceux qui étaient humiliés : « Est-ce nous qui vous avons écartés de la bonne direction après qu’elle vous fut parvenue ? Certes non ! Vous étiez vous-mêmes coupables. »
34.33. Ceux qui étaient humiliés diront à ceux qui s’enorgueillissaient : « A vrai dire, ce sont vos ruses de nuit et de jour, quand vous nous ordonniez de ne pas croire en Dieu et de Lui donner des émules ». Ils dissimuleront leur regret lorsqu’ils verront le châtiment et que Nous mettrons des carcans au cou des mécréants. Pour quoi seraient-ils rétribués sinon pour ce qu’ils ont œuvré ?
34.34. Jamais Nous n’avons envoyé à une cité un avertisseur sans que les citoyens aisés déclarent : « Nous ne croyons pas à votre message !,
34.35. et sans qu’ils disent : « Nous sommes trop bien pourvus en richesses et en enfants pour encourir un châtiment ».
34.36. Dis : « En vérité, mon Seigneur dispense la subsistance et la mesure à qui Il veut, mais la plupart des hommes ne savent pas ».
34.37. Ni vos richesses, ni vos enfants ne sont capables de vous rapprocher de Nous, sauf pour ceux qui croient et agissent pieusement : ceux-là recevront une double récompense pour ce qu’ils auront fait et ils demeureront en sécurité dans les demeures célestes.
34.38. Quant à ceux qui s’évertuent à rendre Nos signes impuissants, ceux-là seront exposés au châtiment.
34.39. Dis : « Mon Seigneur, en vérité, dispense la subsistance et Il la mesure à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Tout ce que vous avez donné en aumônes, Il vous le rendra, car Il est le meilleur des dispensateurs ».
34.40. Le Jour où Il les rassemblera tous, Il dira aux anges : « Est-ce vous que ces gens-là adoraient ? »
34.41. Les anges répondront : « Gloire à Toi ! C’est Toi notre protecteur, et non pas eux. Ce sont les djinns qu’ils adoraient et auxquels la plupart d’entre eux croyaient. »
34.42. Ce Jour-là, aucun d’entre vous ne pourra être utile ou nuire à un autre, tandis que Nous dirons à ceux qui auront été iniques : « Goûtez le châtiment de ce feu que vous traitiez de mensonge ! »
34.43. Lorsque Nos versets évidents leur sont lus (aux Mekkois), ils disent : « Celui-ci n’est qu’un homme qui veut vous écarter de ce que vos pères adoraient, et ils ajoutent : « Ceci n’est qu’une tromperie inventée ». Les mécréants disent de la Vérité lorsqu’elle leur parvient : « Ce n’est manifestement là que de la magie ! »
34.44. Nous ne leur avions donné jusqu’ici (aux Mekkois) aucun livre à étudier et Nous ne leur avions envoyé avant toi aucun avertisseur.
34.45. D’autres peuples, avant eux, avaient déjà crié au mensonge. Ils avaient reçu [en richesses et pouvoir] le décuple de ce que Nous avons accordé aux Mekkois et avaient pourtant traité Mes envoyés de menteurs. Quelle n’avait pas été alors ma réprobation !
34.46. Dis : « Je ne vous exhorte qu’à une seule chose : tenez-vous debout devant Dieu, par deux, ou individuellement, puis méditez. Votre compagnon n’est pas un possédé ; il est seulement pour vous un avertisseur qui vous annonce un châtiment sévère ».
34.47. Dis : « Je ne vous demande aucun salaire ; ce salaire vous reste, et mon salaire n’incombe qu’à Dieu ; Lui est Témoin de toute chose ».
34.48. Dis : « Oui, mon Seigneur projette la Vérité [sur Ses Envoyés] ; Lui qui est le parfait connaisseur des mystères ».
34.49. Dis : « La Vérité est venue ; mais l’erreur ne fait rien commencer, ni rien aboutir ».
34.50. Dis : « Si je me suis égaré, je ne me suis égaré qu’à mon propre détriment. Et si je suis bien dirigé, c’est grâce à ce que mon Seigneur me révèle. Lui, en vérité, entend tout et Il est très proche ».
34.51. Ah, si tu pouvais voir lorsqu’ils seront terrifiés sans pouvoir s’échapper et qu’ils seront saisis de tout près.
34.52. Ils diront alors : « Nous croyons en Lui ! » ; mais comment atteindraient-ils la foi alors qu’ils en sont si éloignés,
34.53. alors qu’auparavant ils ont nié Son existence et que, de loin, ils rejetaient le Mystère ?
34.54. Un obstacle a été dressé entre eux et l’objet de leurs désirs, comme cela avait été fait jadis pour leurs semblables qui, comme eux, étaient plongés dans le doute.

Notes

* v. 14 : à la différence de David et des gens de sa famille qui, sur l’ordre de Dieu et avec Son encouragement, ont œuvré à la confection des armures (v.11) puis, sous le règne de Salomon, à des travaux d’architecture et de dinanderie (v.13), les djinns mis au service de Salomon ont travaillé à contrecœur, estimant que les tâches qu’on leur imposait étaient indignes d’eux. Pour que, le sachant mort, les djinns ne cessent pas d’œuvrer à la construction du Temple, on dit que Salomon adressa une prière à l’Eternel lui demandant que sa mort ne soit pas divulguée. Resté debout, appuyé sur son sceptre, le corps de Salomon donna aux djinns l’illusion qu’ils étaient surveillés, ce qui permit l’achèvement de leur œuvre titanesque.

Sourate 35 : Créateur – Fâtirou Les Anges – Al-Malâ’ikah

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
35.1. Louange à Dieu, créateur des cieux et de la terre, qui prend pour messagers les anges pourvus de deux, de trois ou de quatre ailes appariées ! Il ajoute à la création ce qu’Il veut. Dieu est puissant sur toute chose.
35.2. Ce que Dieu accorde aux hommes de Sa miséricorde, nul ne peut le retenir. Et ce que Lui détient, nul après Lui ne peut le distribuer. Il est le Puissant, le Sage.
35.3. O vous, les hommes ! Souvenez-vous des bienfaits de Dieu envers vous ! Existe-t-il, en dehors de Dieu, un créateur qui vous accorde, du ciel et de la terre, ce qui est nécessaire à votre subsistance ? Il n’y a de Dieu que Lui ! Comment pouvez-vous vous en détourner ?
35.4. S’ils te traitent de menteur, [sache que] des envoyés avant toi ont été traités de menteurs ! A Dieu reviennent toutes choses !
35.5. O vous, les hommes ! La promesse de Dieu est vraie ! Que la vie d’ici-bas ne vous séduise pas ; que le grand Séducteur (al-ghaghûr) ne vous trompe pas au sujet de Dieu !
35.6. Le Démon est un ennemi pour vous. Prenez-le donc pour ennemi. Il n’appelle ses partisans que pour en faire les hôtes de la Fournaise.
35.7. Ceux qui ont mécru subiront un châtiment sévère, tandis que ceux qui ont cru et ont accompli des œuvres pies obtiendront un pardon et une grande récompense.
35.8. Qu’en est-il de celui pour qui sa mauvaise action a été enjolivée au point qu’il la voit bonne ? Certes, Dieu égare qui Il veut et guide qui Il veut. Que ton âme ne se répande pas en regrets sur eux : Dieu sait parfaitement tout ce qu’ils font.
35.9. C’est Dieu qui envoie les vents ; ceux-ci soulèvent un nuage que Nous poussons vers une contrée morte. Par lui Nous redonnons vie à la terre après sa mort. Ainsi en est-il de la Résurrection.
35.10. Quiconque désire la puissance sache que la puissance toute entière appartient à Dieu. La bonne parole monte vers Lui et Il élève l’œuvre pie. Ceux qui trament de mauvaises actions subiront un châtiment sévère. La ruse de ces gens-là est vouée à l’échec.
35.11. Dieu vous a créés de poussière, puis d’une goutte de sperme. Il a ensuite fait de vous des couples. Nulle femelle ne porte ou ne met bas sans qu’Il en ait connaissance. Aucune vie n’est prolongée et aucune vie n’est abrégée sans que cela soit écrit dans un Livre. Cela est facile pour Dieu.
35.12. Les deux mers ne sont pas identiques : celle-ci est douce, rafraîchissante, agréable à boire, celle-là est salée, amère ; mais de chacune vous consommez une chair fraîche et vous tirez des ornements dont vous vous parez. Et tu vois le vaisseau fendre les flots pour vous permettre de gagner quelques bienfaits de Dieu et, peut-être, de Lui être reconnaissants.
35.13. Il fait pénétrer la nuit dans le jour, Il fait pénétrer le jour dans la nuit, et Il impose au soleil et à la lune de poursuivre chacun leur course vers un terme fixé. Tel est Dieu, votre Seigneur ! Le Royaume Lui appartient. Quant à ceux que vous invoquez en dehors de Lui, ils ne possèdent pas même la pellicule d’un noyau de datte.
35.14. Si vous les implorez, ils n’entendent pas votre supplique, et s’ils l’entendaient ils ne vous répondraient pas. Le Jour de la Résurrection, ils renieront votre association. Et nul ne saurait vous informer aussi bien que Celui qui est instruit de tout.
35.15. O vous, les hommes ! Vous êtes les pauvres devant Dieu, et Dieu est le Riche (al-Ghanî, Celui qui se suffit à Lui-même), Celui qui est digne de toute louange.
35.16. S’Il le veut, Il vous fera disparaître et fera surgir une nouvelle création ;
35.17. cela n’est pas difficile pour Dieu.
35.18. Nulle âme ne porte le fardeau d’une autre. Si l’une d’elles, surchargée, demande qu’on la soulage, personne, pas même un proche parent, ne l’aidera à porter sa charge. Toi, tu n’avertis que ceux qui redoutent leur Seigneur dans Son Mystère et ceux qui s’acquittent de la prière. Celui qui se purifie (qui fait l’aumône) ne se purifie que pour lui-même. Et c’est à Dieu que tout retourne.
35.19. L’aveugle n’est pas pareil à celui qui voit,
35.20. ni les ténèbres à la lumière,
35.21. ni l’ombre à la chaleur ardente ;
35.22. et les vivants ne sont pas pareils aux morts. Dieu fait entendre qui Il veut, alors que tu ne peux faire entendre ceux qui sont dans les tombeaux ;
35.23. tu n’es qu’un avertisseur.
35.24. Nous t’avons envoyé avec la Vérité, en annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur. Il n’existe aucune communauté où un avertisseur ne soit passé.
35.25. S’ils te traitent de menteur, ceux qui vécurent avant eux ont traité de menteurs les envoyés venus avec les preuves évidentes, les Psaumes et le Livre lumineux.
35.26. J’ai ensuite saisi ceux qui avaient mécru. Quelle ne fut alors ma réprobation !
35.27. Ne vois-tu pas que Dieu a fait descendre du ciel l’eau par laquelle Nous faisons sortir des fruits aux couleurs variées ; et sur les montagnes tu vois des stries blanches, rouges, aux couleurs variées, certaines noires comme les corbeaux.
35.28. De même, parmi les hommes, les animaux, les bestiaux, il y a des couleurs différentes. Les seuls à craindre Dieu parmi Ses serviteurs sont les savants. Certes, Dieu est omnipotent, pardonneur.
35.29. Ceux qui récitent le Livre de Dieu, s’acquittent de la prière et font l’aumône secrètement ou au grand jour avec une part de ce que Nous leur avons dispensé espèrent un gain qui ne périsse pas :
35.30. que Dieu leur accorde leur récompense et qu’Il les comble de Sa grâce ! Il est, certes, pardonneur et reconnaissant.
35.31. Ce que Nous t’avons révélé du Livre est la Vérité, confirmant ce qui existait avant lui. Certes, Dieu est instruit de tout et voit tout de Ses serviteurs.
35.32. Nous avons ensuite donné le Livre en héritage à ceux de Nos serviteurs que Nous avons choisis. Il en est parmi eux qui se font tort à eux-mêmes ; il en est parmi eux qui se tiennent sur une voie moyenne ; et il en est parmi eux qui, avec la permission de Dieu, devancent les autres par leurs bonnes œuvres : telle est la grâce insigne,
35.33. les jardins d’Eden où ils pénètreront parés de bracelets d’or et de perles et vêtus d’habits de soie.
35.34. Ils diront : « Louange à Dieu qui a écarté de nous la tristesse ! Certes, notre Seigneur est pardonneur, reconnaissant.
35.35. Il nous a placés par Sa grâce dans la demeure de stabilité où nulle peine ne nous touche, où nulle lassitude ne nous atteint ».
35.36. Quant aux mécréants, ils ont pour lot le feu de la Géhenne sans qu’un arrêt de mort soit prononcé contre eux, et sans que leur châtiment soit en rien allégé : c’est ainsi que Nous rétribuons quiconque s’obstine à mécroire.
35.37. De là, ils crieront : « Notre Seigneur ! Fais-nous sortir d’ici. Nous pratiquerons la vertu, contrairement à ce que nous faisions autrefois ! » Ne vous avons-Nous pas accordé une vie assez longue pour que celui qui réfléchit puisse réfléchir ? Et l’avertisseur est venu à vous. Goûtez donc le châtiment ! Il n’y a pas de secoureur pour les iniques !
35.38. Dieu connaît le mystère des cieux et de la terre. Il connaît parfaitement le tréfonds des cœurs.
35.39. C’est Lui qui vous a fait Ses lieutenants sur la terre. Quiconque mécroit, sa mécréance retombe sur lui. Aux mécréants, leur mécréance ne fait qu’accroître la réprobation de leur Seigneur. Aux mécréants, leur mécréance ne fait qu’accroître leur perte.
35.40. Dis : « Ne voyez-vous pas vos associés, ceux que vous implorez en dehors de Dieu ? Montrez-moi ce qu’ils ont créé sur la terre ! Ont-ils une part dans la création des cieux ? Leur avons-nous donné un Livre où ils trouvent des preuves évidentes ? » Certes non ! Les promesses que les iniques se font entre eux ne sont que duperie.
35.41. En vérité, Dieu retient fermement les cieux et la terre afin qu’ils ne s’affaissent pas. S’ils s’affaissaient, nul autre après Lui ne les retiendrait. Certes, Il est plein de mansuétude, pardonneur.
35.42. Ils ont juré par Dieu, en des serments solennels, que si un avertisseur venait à eux, ils suivraient la bonne direction mieux qu’aucune autre nation. Pourtant, lorsqu’un avertisseur vint à eux, cela ne fit qu’accroître leur répulsion,
35.43. leur orgueil sur la terre et leur ruse perverse. Mais la ruse perverse n’enveloppe que ses auteurs ! Ne considèrent-ils donc que la coutume de leurs ancêtres ? Or, dans la coutume de Dieu tu ne trouves ni changement ni déviation.
35.44. Ne parcourent-ils pas la terre ? Ne voient-ils pas ce qu’a été la fin de ceux qui vécurent avant eux et dont la force était plus redoutable que la leur ? Il n’y a rien, ni dans les cieux ni sur la terre, qui puisse affaiblir la Puissance de Dieu. Il est, en vérité, omniscient, tout puissant.
35.45. Si Dieu voulait punir les hommes pour ce qu’ils ont fait, Il ne laisserait sur la surface de la terre aucun être vivant ; mais Il les ajourne jusqu’au terme fixé. Lorsque leur terme arrivera, Dieu, certes, voit tout de Ses serviteurs !

Sourate 36 : Yâ-Sîn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
36.1. Yâ. Sîn.
36.2. Par le sage Coran !
36.3. Tu es, en vérité, au nombre des envoyés,
36.4. suivant une voie droite.
36.5. C’est une Révélation du Tout-Puissant, du Clément,
36.6. descendue sur toi pour que tu avertisses un peuple dont les ancêtres n’ont pas été avertis parce qu’ils n’en avaient cure.
36.7. La Parole s’est réalisée contre la plupart d’entre eux, et ils ne croient pas.
36.8. Certes, Nous avons mis des carcans à leurs cous, jusqu’à leurs mentons, et leurs têtes sont immobilisées.
36.9. Nous avons placé une barrière devant eux et une barrière derrière eux, et Nous les avons enveloppés de toutes parts de sorte qu’ils ne voient pas.
36.10. Il leur est indifférent que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses pas : ils ne croient pas.
36.11. Tu n’avertiras que celui qui suit le Rappel et craint le Miséricordieux dans le Mystère. Annonce-lui un pardon et une généreuse récompense.
36.12. Certes, Nous rendons la vie aux morts et Nous inscrivons leurs pas et leurs traces. Toute chose, Nous l’avons consignée dans un prototype évident.
36.13. Présente-leur en parabole les habitants de la cité lorsque les envoyés y sont venus,
36.14. lorsque Nous leur avons envoyé deux messagers et qu’ils les ont traité de menteurs. Nous les avons alors renforcés par un troisième et tous ont dit : « Oui, nous sommes envoyés vers vous ! »
36.15. » Vous n’êtes que des mortels comme nous ; le Miséricordieux n’a rien révélé du tout, et vous ne faites que mentir !, dirent ces gens.
36.16. » Notre Seigneur sait bien que nous sommes envoyés vers vous ;
36.17. nous ne sommes chargés que de délivrer le message explicite ».
36.18. Les autres dirent : « Nous avons tiré de vous un mauvais augure ; si vous ne cessez pas, nous vous lapiderons et vous subirez de notre part un douloureux châtiment ».
36.19. Les envoyés dirent : « Votre mauvais augure vous accompagne, quand bien même on vous a avertis ; mais vous êtes des transgresseurs ».
36.20. C’est alors qu’un homme vint en courant des extrémités de la ville et s’écria : « O mon peuple ! Suivez les envoyés !
36.21. Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont bien dirigés.
36.22. Pourquoi n’adorerais-je pas Celui qui m’a créé et vers Qui vous serez ramenés ?
36.23. Prendrais-je des divinités en dehors de Lui ? Si le Miséricordieux me voulait du mal, leur intercession ne me servirait à rien et elles ne me sauveraient pas ;
36.24. je serais alors manifestement égaré.
36.25. Mais je crois en votre Seigneur. Ecoutez-moi donc ! »
36.26. Il lui fut dit : « Entre au Paradis ! » Il dit : « O, si mon peuple pouvait savoir
36.27. comment mon Seigneur m’a pardonné et m’a placé parmi ceux qui sont honorés ! »
36.28. Après lui, Nous n’avons pas fait descendre du ciel sur son peuple une armée, ou rien d’autre de ce que Nous pouvons faire descendre.
36.29. Il n’y eut qu’un seul cri, et ils furent anéantis.
36.30. Oh ! quelle désolation pour les serviteurs ! Aucun envoyé n’est venu à eux sans qu’ils s’en soient moqués !
36.31. Ne voient-ils pas combien de générations Nous avons fait périr avant eux ; jamais plus elles ne reviendront chez eux,
36.32. alors que, tous ensembles, ils comparaîtront devant Nous.
36.33. Que leur soit un signe la terre morte que Nous faisons revivre et d’où Nous faisons sortir des grains dont ils se nourrissent.
36.34. Nous y avons placé des jardins de palmiers et de vignes ; Nous y avons fait jaillir des sources
36.35. afin qu’ils mangent de leurs fruits et des produits de leur travail. Ne seront-ils pas reconnaissants ?
36.36. Gloire à Celui qui a créé toutes les espèces : les plantes que la terre produit et celles que les hommes font pousser, celles aussi qu’ils ne connaissent pas.
36.37. Que leur soit un signe la nuit d’où Nous faisons surgir le jour alors qu’ils sont dans les ténèbres,
36.38. ainsi que le soleil qui chemine vers son lieu de séjour – tel est le décret du Tout- Puissant, de l’Omniscient,
36.39. ainsi que la lune à laquelle Nous avons fixé des stations jusqu’à ce qu’elle devienne semblable à la palme desséchée.
36.40. Il n’est pas donné au soleil de rattraper la lune, ni à la nuit de devancer le jour : chacun d’eux vogue dans son orbite.
36.41. Que leur soit un signe le fait que Nous ayons porté toute leur descendance sur le vaisseau bien chargé
36.42. et que Nous ayons créé pour eux de semblables embarcations.
36.43. Si Nous le voulions, Nous les engloutirions ; ils ne trouveraient alors aucun secours et ils ne seraient sauvés
36.44. que par une miséricorde venue de Nous et pour une jouissance éphémère.
36.45. Lorsqu’on leur dit : « Craignez ce qui est devant vous et ce qui est derrière vous ; peut-être vous sera-t-il fait miséricorde »…
36.46. Or, nul signe ne leur parvient parmi les signes de leur Seigneur sans qu’ils s’en détournent ;
36.47. et lorsqu’on leur dit : « Dépensez [en aumônes] une partie de ce que Dieu vous a dispensé, les mécréants disent aux croyants : « Est-ce à nous de nourrir celui que Dieu nourrirait s’Il le voulait ? Vous ne faites manifestement que vous égarer ! »
36.48. Ils disent encore : « A quand la réalisation de cette promesse, si vous êtes véridiques ? »
36.49. Ils n’attendront pas ! Un seul cri les saisira au milieu de leurs querelles.
36.50. Ainsi, ils ne pourront ni faire leur testament, ni retourner dans leurs familles.
36.51. On soufflera dans la trompette, et voilà que de leurs tombes ils se précipiteront vers leur Seigneur.
36.52. » Malheur à nous, s’écrieront-ils. Qui donc nous a arrachés à nos couches ? C’est là ce que le Miséricordieux avait promis, et les envoyés disaient vrai ! »
36.53. Il n’y aura qu’un seul cri, et tous comparaîtront devant nous.
36.54. Ce Jour-là, nulle âme ne sera lésée en rien et vous ne serez rétribués que pour ce que vous aurez œuvré.
36.55. Ce Jour-là, les hôtes du Paradis seront occupés à se réjouir.
36.56. Eux et leurs épouses se tiendront sous des ombrages, accoudés sur des lits d’apparat.
36.57. Ils trouveront là des fruits et tout ce qu’ils demanderont.
36.58. » Paix ! » Telle sera la parole venue d’un Seigneur clément.
36.59. Mais vous, les coupables, tenez-vous à l’écart ce Jour-là !
36.60. O fils d’Adam ! Ne vous ai-je pas engagés à ne pas adorer le Démon -il est, certes, votre ennemi déclaré –
36.61. et à M’adorer ? C’est là une voie droite.
36.62. Le Démon a déjà égaré un grand nombre d’entre vous : ne l’avez-vous pas compris ?
36.63. Voici la Géhenne qui vous a été promise :
36.64. brûlez-y aujourd’hui pour prix de votre mécréance.
36.65. Ce Jour-là, Nous apposerons un sceau sur leurs lèvres tandis que leurs mains Nous parleront et leurs pieds témoigneront de ce qu’ils auront accompli.
36.66. Si Nous le voulions, Nous jetterions un masque sur leurs yeux ; ils s’élanceraient alors à l’envi sur le chemin, mais comment pourraient-ils être clairvoyants ?
36.67. Et, si Nous le voulions, Nous les fixerions sous d’autres formes aux lieux qu’ils habitent, et ils ne pourraient plus ni partir, ni revenir.
36.68. Celui dont Nous prolongeons les jours, Nous en amenuisons la stature. Ne raisonnent-ils pas ?
36.69. Nous ne lui avons pas enseigné la poésie, car elle ne lui sied pas. Le Coran n’est qu’un Rappel, un Livre explicite,
36.70. afin qu’il avertisse les vivants et que se réalise la sentence contre les mécréants.
36.71. Ne voient-ils pas que Nous avons créé pour eux, parmi les œuvres sorties de Nos mains, des troupeaux dont ils sont devenus maîtres ?
36.72. Nous les leur avons soumis : il y en a qui leur servent de montures et il y en a dont ils se nourrissent.
36.73. Ils en tirent des produits utiles et des breuvages. Ne seront-ils pas reconnaissants ?
36.74. Ils ont pris des divinités à côté de Dieu dans l’espoir qu’elles les aideront.
36.75. Elles ne peuvent les secourir, alors que ce sont eux qui forment une armée prête à les servir.
36.76. Que leur discours ne t’attriste pas ! Nous savons parfaitement ce qu’ils cachent et ce qu’ils divulguent.
36.77. L’homme ne voit-il pas que Nous l’avons créé d’une goutte de sperme ; et le voilà devenu un querelleur invétéré !
36.78. Oublieux de sa propre création, il nous lance un trait imagé, disant : « Qui donc fera revivre les ossements lorsqu’ils seront poussière ? »
36.79. Dis : « C’est Celui qui les a créés une première fois qui les fera revivre. Il sait parfaitement ce qui concerne chaque création.
36.80. C’est Lui qui, pour vous, a fait jaillir de l’arbre vert le feu dont vous utilisez une flamme.
36.81. Celui qui a créé les cieux et la terre n’a-t-il pas le pouvoir de créer des choses semblables ? Oui, assurément, car Il est le Créateur par excellence, l’Omniscient.
36.82. Son Ordre, en vérité, est tel que lorsqu’Il veut une chose, il lui dit  » Sois ! » et elle est.
36.83. Gloire à Celui qui détient en Sa main la Royauté de toute chose et vers Qui vous serez ramenés ! »

Notes

* v.1 : comme Tâhâ (cf. s.20, v.1 et note), Yâsîn est un des noms du Prophète Muhammad, composé de l’interjection yâ (“ô”) et de la lettre sîn mise, selon deux interprétations convergentes, pour insân (“homme”) ou pour sayyid (“seigneur”). Appelée “le cœur du Coran” pour l’accent qu’elle met sur la Révélation et ses conséquences sur les hommes et leur destin posthume, cette sourate est récitée au chevet des mourants et au moment de l’ensevelissement.

Sourate 37 : Les Rangs – Al-Sâffât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
37.1. Par ceux (les anges) qui se tiennent en rangs serrés,
37.2. ceux qui réprimandent avec vigueur,
37.3. ceux qui psalmodient le rappel !
37.4. Votre Dieu, en vérité, est unique ;
37.5. Il est le Seigneur des cieux et de la terre, et de ce qui est entre les deux, le Seigneur des orients.
37.6. Nous avons orné le ciel d’ici-bas d’une parure d’étoiles,
37.7. le protégeant contre tous démons rebelles.
37.8. Ceux-ci ne peuvent écouter les chefs suprêmes sans être harcelés de tous côtés,
37.9. repoussés et affligés d’un tourment permanent ;
37.10. à moins que l’un d’eux ne parvienne à saisir quelque parole et ne soit atteint par un dard flamboyant.
37.11. Demande-leur (aux mécréants) si leur création est plus solide que celle d’autres êtres que Nous avons créés. De fait, Nous les avons créés d’argile durcie.
37.12. Toi tu t’émerveilles et eux se moquent.
37.13. Quand on leur fait entendre un rappel, ils ne se souviennent pas,
37.14. et quand ils voient un signe, ils cherchent à le tourner en dérision,
37.15. disant : « Cela n’est que magie évidente !
37.16. Lorsque nous serons morts et que nous serons poussière et ossements, serons-nous ressuscités,
37.17. nous et nos premiers ancêtres ? »
37.18. Dis : « Oui, et vous serez humiliés ! »
37.19. Il n’y aura qu’un seul cri ; alors ils verront,
37.20. et ils s’écrieront : « Malheur à nous ! Voici le Jour du Jugement ! »
37.21. C’est bien le Jour de la Décision, celui que vous traitiez de mensonge !
37.22. Rassemblez les iniques, ainsi que leurs épouses et ce qu’ils adoraient
37.23. en dehors de Dieu, puis conduisez-les sur le chemin de la Fournaise,
37.24. et arrêtez-les ! Ils vont être interrogés :
37.25. » Pourquoi ne vous prêtez-vous pas mutuellement secours ? »
37.26. Certes, ce jour-là, ils chercheront à se soumettre ;
37.27. ils se tourneront les uns vers les autres en s’interrogeant.
37.28. Ils diront : « Vous veniez nous couper le chemin de la rectitude ! »
37.29. Les séducteurs rétorqueront : « A dire vrai, vous n’étiez pas croyants ;
37.30. nous n’avions aucune autorité sur vous, mais c’est vous qui étiez un peuple rebelle.
37.31. La Parole de notre Seigneur s’est réalisée contre nous et nous allons en éprouver les effets.
37.32. Nous vous avons égarés, car nous étions égarés nous-mêmes ».
37.33. Ce Jour-là, ils seront tous associés dans le châtiment ;
37.34. c’est ainsi que Nous agissons envers les coupables.
37.35. Quand on leur disait : « Il n’y a de divinité que Dieu, ils s’enorgueillissaient
37.36. et disaient : « Allons-nous abandonner nos divinités pour un poète possédé ? »
37.37. Bien au contraire ! Il est venu avec la Vérité et il a confirmé le message des envoyés.
37.38. Certes, vous allez goûter le châtiment douloureux.
37.39. Vous ne serez rétribués que selon vos œuvres.
37.40. Quant aux fidèles serviteurs de Dieu,
37.41. leur récompense est bien connue :
37.42. des fruits leur seront offerts et ils seront à l’honneur,
37.43. installés dans les Jardins de délice,
37.44. sur des lits de repos se faisant vis-à-vis.
37.45. On leur fera circuler une coupe remplie de l’eau d’une source
37.46. limpide et délicieuse à boire,
37.47. qui ne leur causera ni ébriété ni torpeur.
37.48. Auprès d’eux se tiendront les houris aux grands yeux et au regard chaste,
37.49. qui sont comme des perles cachées.
37.50. Tournés les uns vers les autres, ils s’interrogeront.
37.51. L’un d’eux dira : « Moi, j’avais un compagnon
37.52. qui disait : « Es-tu de ceux qui proclament la vérité ?
37.53. Lorsque nous serons morts et réduits à l’état de poussière et d’ossements, est-ce que vraiment nous serons jugés ? »  »
37.54. Le même ajoutera : « Apercevez-vous quelque chose là en bas ? »
37.55. Regardant en bas, il verra son compagnon au sein de la Fournaise.
37.56. Il lui dira : « Par Dieu ! Tu as bien failli me perdre.
37.57. Sans la grâce de mon Seigneur j’eusse été du nombre de ceux qui doivent comparaître.
37.58. Ne nous est-il pas donné de ne mourir
37.59. que de notre première mort, sans avoir à subir le châtiment ? »
37.60. C’est là, certes, le bonheur suprême !
37.61. Voilà ce pour quoi doivent œuvrer ceux qui œuvrent !
37.62. N’est-ce pas là une meilleure provende que l’arbre de Zaqqoum ?
37.63. Celui-là, Nous en avons fait une épreuve pour les iniques ;
37.64. c’est un arbre qui pousse au fond de la Fournaise ;
37.65. ses branches sont comme des têtes de démons.
37.66. Les coupables en mangeront et s’en rempliront le ventre ;
37.67. par-dessus ils boiront un mélange bouillant,
37.68. puis ils retourneront dans la Fournaise.
37.69. Ils ont trouvé leurs ancêtres égarés,
37.70. et ils se sont précipités sur leurs traces.
37.71. La plupart des Anciens, avant eux, furent dans l’erreur ;
37.72. Nous leur avions cependant envoyé des avertisseurs.
37.73. Considère ce qu’a été la fin de ceux qui avaient été avertis,
37.74. à l’exception des serviteurs intègres de Dieu.
37.75. Noé Nous a imploré, [Nous qui sommes] le Meilleur de ceux qui exaucent !
37.76. Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, du terrible cataclysme,
37.77. et Nous avons laissé subsister ses descendants,
37.78. perpétuant son souvenir dans la postérité :
37.79. » Que la Paix soit sur Noé dans tous les mondes ! »
37.80. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.
37.81. Il était un de Nos serviteurs croyants.
37.82. Ensuite, Nous avons noyé les autres.
37.83. Abraham fait partie de ses continuateurs.
37.84. Il vint à son Seigneur avec un cœur pur ;
37.85. il dit à son père et à son peuple : « Qu’adorez-vous ?
37.86. Désirez-vous de fausses divinités en dehors de Dieu ?
37.87. Que pensez-vous du Seigneur des mondes ? »
37.88. Puis il regarda attentivement les étoiles
37.89. et dit : « Je suis vraiment malade ! »
37.90. sur quoi les gens lui tournèrent le dos.
37.91. Il se glissa alors vers leurs divinités et dit : « Quoi donc, vous ne mangez pas ?
37.92. Pourquoi ne parlez-vous pas ? »
37.93. Furtivement, il les frappa de sa main droite.
37.94. Les gens accoururent vers lui précipitamment.
37.95. » Adorez-vous ce que vous avez sculpté, leur dit-il,
37.96. alors que c’est Dieu qui vous a créés, vous et les œuvres de vos mains ? »
37.97. Ils dirent : « Construisez pour lui une bâtisse et jetez-le dans le brasier ».
37.98. Ils voulaient lui tendre un piège, mais c’est eux que Nous avons humiliés au dernier degré.
37.99. » Moi, je vais aller vers mon Seigneur, dit Abraham ; Il me guidera.
37.100. Mon Seigneur ! Gratifie-moi de quelqu’un qui compte parmi les justes ».
37.101. Nous lui annonçâmes comme une bonne nouvelle la naissance d’un garçon de caractère doux.
37.102. Lorsque celui-ci fut parvenu à l’adolescence, son père lui dit : « O mon fils ! J’ai fait un songe où j’ai vu que je t’immolais : vois, qu’en penses-tu ? » Il dit : « O mon père ! Fais ce qui t’est ordonné. Si Dieu le veut, tu me trouveras parmi ceux qui sont patients ».
37.103. Après que tous deux eurent fait leur soumission et qu’Abraham eut couché son fils le front contre terre,
37.104. Nous lui criâmes : « O Abraham !
37.105. Tu as vraiment cru en cette vision. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien ;
37.106. certes, c’était une mise à l’épreuve concluante ».
37.107. Nous avons racheté son fils par une généreuse immolation,
37.108. et Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité :
37.109. » Que la Paix soit sur Abraham ! »
37.110. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.
37.111. Il était vraiment un de Nos serviteurs croyants.
37.112. Nous lui annonçâmes la bonne nouvelle qu’Isaac serait un prophète parmi les justes.
37.113. Et Nous l’avons béni, ainsi qu’Isaac. Parmi leurs descendants, tel est vertueux et tel autre se fait éminemment tort à lui-même.
37.114. Nous avons comblé de faveurs Moïse et Aaron.
37.115. Nous les avons délivrés, tous les deux ainsi que leur peuple, du terrible cataclysme.
37.116. Nous les avons secourus et c’est eux qui l’ont emporté.
37.117. Nous leur avons donné le Livre parfaitement clair
37.118. et Nous les avons guidés sur la voie droite.
37.119. Nous avons perpétué leur souvenir dans la postérité :
37.120. » Paix sur Moïse et Aaron ! »
37.121. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.
37.122. Ils étaient tous deux de Nos serviteurs croyants.
37.123. Certes, Elie était un des envoyés.
37.124. Lorsqu’il dit à son peuple : « Ne craindrez-vous pas Dieu ?
37.125. Invoquerez-vous Ba’al en délaissant le meilleur des créateurs :
37.126. Dieu, votre Seigneur, le Seigneur de vos premiers ancêtres ? »
37.127. Ils le traitèrent de menteur, mais ils devront comparaître,
37.128. à l’exception des serviteurs sincères de Dieu.
37.129. Nous avons perpétué son souvenir dans la postérité :
37.130. » Paix sur Elie et ses émules ! »
37.131. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.
37.132. Il était de Nos serviteurs croyants.
37.133. Certes, Loth était un des envoyés.
37.134. Nous l’avons sauvé, lui et toute sa famille,
37.135. à l’exception d’une vieille qui était restée en arrière.
37.136. Puis Nous exterminâmes les autres.
37.137. Vous marchez sur leurs traces, le matin
37.138. et aussi la nuit. Ne raisonnez-vous pas ?
37.139. Certes, Jonas était un des envoyés.
37.140. Il gagna le vaisseau surchargé,
37.141. puis on tira au sort et il fut parmi les perdants.
37.142. Le poisson l’avala. Mais il s’était conduit de façon blâmable,
37.143. et s’il n’avait pas été de ceux qui glorifient le Seigneur
37.144. il serait resté dans le ventre du poisson jusqu’au Jour de la Résurrection.
37.145. Nous le rejetâmes, épuisé, sur la côte aride
37.146. et fîmes pousser à son côté un plant de courge.
37.147. Nous l’envoyâmes ensuite vers un peuple de cent mille âmes ou plus.
37.148. Ils crurent, et Nous leur accordâmes une jouissance temporaire.
37.149. Demande-leur donc (aux Arabes païens) de te dire si ton Seigneur a des filles tandis qu’eux-mêmes ont des fils.
37.150. Avons-Nous créé les anges du sexe féminin, ceci en leur présence ?
37.151. Dans leur imposture, ils vont jusqu’à dire :
37.152. » Dieu a engendré ! » Oui, ce sont des menteurs.
37.153. Aurait-Il préféré les filles aux fils ?
37.154. Comment pouvez-vous juger ainsi !
37.155. Ne réfléchissez-vous pas ?
37.156. Ou bien, détenez-vous une autorité incontestable ?
37.157. Produisez donc votre écrit, si vous êtes véridiques !
37.158. Ils établissent une parenté entre Lui et les djinns, mais les djinns savent qu’ils devront comparaître…
37.159. Gloire à Dieu, bien au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent !
37.160. Feront exception les dévoués serviteurs de Dieu.
37.161. Quant à vous et à ce que vous adorez,
37.162. vous n’amènerez à la rébellion contre Lui
37.163. que ceux qui sont voués à la Fournaise.
37.164. » Il n’est aucun de nous qui n’ait sa place désignée, [disent les anges].
37.165. Nous sommes rangés en ordre
37.166. et c’est nous qui célébrons les louanges de Dieu ».
37.167. Les mécréants vont jusqu’à dire :
37.168. » Si nous possédions un Rappel provenant des Anciens,
37.169. nous serions des dévoués serviteurs de Dieu ! »
37.170. Mais [ce rappel] ils l’ont rejeté, et ils finiront par savoir !
37.171. De fait, Notre Parole a déjà été adressée à Nos serviteurs, les envoyés.
37.172. Ce sont eux qui seront secourus et
37.173. Notre armée leur apportera la victoire.
37.174. Détourne-toi d’eux un certain temps ;
37.175. observe-les car, un jour, ils verront.
37.176. Cherchent-ils à hâter Notre châtiment ?
37.177. Quand celui-ci tombera à leur porte, ce sera un bien mauvais jour pour ceux qui auront été avertis !
37.178. Détourne-toi d’eux un certain temps et
37.179. observe, car un jour ils verront…
37.180. Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la Toute-Puissance, bien au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent,
37.181. et Paix sur les envoyés,
37.182. et Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !

Notes

* v.8 : al-malâ’ al-a‘lâ est généralement compris comme désignant la cohorte des anges qui se concertent au sujet de l’application des décrets divins.

Sourate 38 : Sâd

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
38.1. Sâd. Par le Coran, porteur du Rappel !
38.2. Vraiment, les mécréants sont plongés dans l’orgueil et le schisme.
38.3. Que de générations n’avons-Nous pas anéanties avant eux ! Tous suppliaient, mais il n’était plus temps d’en réchapper.
38.4. Ils s’étonnent que vienne à eux un avertisseur issu d’eux-mêmes. Les mécréants disent : « C’est un sorcier, un fieffé menteur !
38.5. Veut-il faire des divinités un Dieu unique ? Voilà bien une chose étrange ! »
38.6. Leurs chefs se séparèrent en disant : « Partez, et soyez fidèles à vos divinités ! C’est là une chose souhaitable !
38.7. Nous n’avions rien entendu de tel dans la religion précédente. Il ne s’agit que d’une invention !
38.8. Est-ce sur cet homme, pris parmi nous, que le Rappel serait descendu ? » En fait, ces gens doutent de Mon Rappel. Ils n’ont pas encore goûté à Mon châtiment.
38.9. Disposent-ils des trésors de la miséricorde de ton Seigneur, le Tout-Puissant, le Donateur suprême ?
38.10. Possèdent-ils la Royauté des cieux, de la terre et de ce qui se trouve entre les deux ? Qu’ils tentent donc d’y accéder avec des cordes !
38.11. Ce sont des factieux dont les armées seront détruites !
38.12. Avant eux, le peuple de Noé, les ‘Ad et Pharaon avec ses piliers avaient crié au mensonge.
38.13. De même les Thamoud, le peuple de Loth, et les gens d’Al-Aïka. Ce sont eux les factieux.
38.14. Il n’en est point parmi eux qui n’aient traité les envoyés de menteurs et qui n’ait encouru Mon châtiment.
38.15. Ceux-là ne doivent attendre qu’un seul cri qui n’aura pas d’écho.
38.16. Ils disent : « Notre Seigneur ! Donne-nous rapidement ce qui nous revient, sans attendre
38.17. Supporte patiemment ce qu’ils disent, et souviens-toi de notre serviteur David, qui était doué de vigueur et prompt au repentir.
38.18. Nous avons soumis les montagnes pour qu’elles célèbrent avec lui Nos louanges le soir et au lever du jour,
38.19. ainsi que les oiseaux rassemblés auprès de lui. Toutes les choses se tournent vers Dieu.
38.20. Nous avons affermi sa royauté, Nous lui avons donné la sagesse et l’art de discourir.
38.21. L’histoire des plaideurs t’est-elle parvenue ? Ils pénétrèrent dans le sanctuaire
38.22. et parvinrent auprès de David qui en fut effrayé. » N’aie pas peur ! dirent-ils. Nous sommes deux plaideurs dont un a causé du tort à l’autre. Juge entre nous selon la vérité, sans partialité, et conduis-nous sur le chemin de la droiture.
38.23. Celui-ci est mon frère : il possédait quatre-vingt-dix-neuf brebis, et moi, je n’avais qu’une seule brebis. Il me dit un jour : « Confie-la-moi » et il eut le dessus dans la dispute ! »
38.24. David dit : « Il t’a lésé en te demandant ta brebis pour l’ajouter aux siennes ». Certes, beaucoup d’associés se causent des torts réciproques, à l’exception de ceux qui croient et pratiquent des œuvres pies ; mais ceux-là sont peu nombreux ! David comprit que Nous avions seulement voulu l’éprouver. Il demanda pardon à son Seigneur, tomba prosterné et se repentit.
38.25. Nous lui avons pardonné et il a près de Nous une place éminente et un beau lieu de retour.
38.26. O David ! Nous avons fait de toi un lieutenant sur la terre : juge les hommes selon la vérité ; ne suis pas la passion car elle t’égarerait hors du chemin de Dieu. Ceux qui s’égarent hors du chemin de Dieu subiront un terrible châtiment pour avoir oublié le Jour du Décompte.
38.27. Nous n’avons pas créé le ciel, la terre et ce qui se trouve entre les deux par vain jeu, contrairement à ce que pensent les mécréants. Malheur aux mécréants qu’attend le Feu !
38.28. Traiterons-Nous ceux qui croient et qui font des œuvres pies comme ceux qui corrompent la terre ? Ou traiterons-nous ceux qui craignent Dieu comme les iniques ?
38.29. C’est un Livre béni, celui que Nous avons fait descendre sur toi afin que les hommes méditent ses versets et que réfléchissent ceux qui sont doués d’intelligence.
38.30. A David Nous avons donné Salomon : quel excellent serviteur, prompt au repentir !
38.31. Quand, un soir, on lui présenta les nobles cavales,
38.32. Il s’écria : « Voici que j’ai préféré l’amour de biens [terrestres] au souvenir de mon Seigneur ! » [et il resta à les contempler] jusqu’à ce que les juments disparaissent derrière le voile [de l’obscurité].
38.33. » Ramenez-les moi !, dit-il alors, et il se mit à leur flatter les jambes et l’encolure.
38.34. Nous avons vraiment éprouvé Salomon en plaçant sur son trône un corps [sans vie] ; après quoi il se repentit.
38.35. Il dit : « Mon Seigneur ! Pardonne-moi et accorde-moi un royaume tel que personne ne puisse posséder son pareil. Tu es, en vérité, le Donateur suprême ! »
38.36. Alors, Nous lui avons soumis le vent qui, sur son ordre, soufflait doucement là où il l’envoyait,
38.37. et aussi les démons bâtisseurs ou plongeurs,
38.38. et d’autres encore, enchaînés deux à deux :
38.39. » Voici Notre don : soit tu le dépenses, soit tu le retiens, sans avoir de compte à rendre ! »
38.40. Oui, Salomon a près de Nous une place éminente et un beau lieu de retour.
38.41. Mentionne aussi notre serviteur Job lorsqu’il interpella son Seigneur : « Le Démon m’a accablé de souffrance et de tourment ! »
38.42. » Frappe du pied ! Voici une eau fraîche pour te laver et pour boire ».
38.43. Nous lui rendîmes sa famille en en doublant le nombre, comme signe de Notre miséricorde et comme rappel pour ceux qui sont doués d’intelligence.
38.44. Prends dans ta main une botte de paille et sers-t-en pour frapper ; ne romps pas ton serment ! Certes, Nous l’avons trouvé patient !
38.45. Mentionne nos serviteurs Abraham, Isaac et Jacob, doués de vigueur et de clairvoyance.
38.46. Nous les avons purifiés en leur rappelant la demeure éternelle.
38.47. Ils se trouvent auprès de Nous parmi les élus les mieux partagés.
38.48. Mentionne Ismaël, Elisée (Al-Yasa’) et Ezéchiel (Dhû’l-Kifl) : tous font partie des meilleurs.
38.49. Voici un rappel : à ceux qui craignent Dieu un beau lieu de retour est destiné,
38.50. les jardins d’Eden dont les portes leur sont ouvertes.
38.51. Accoudés en ce lieu, ils y demanderont des fruits abondants et des boissons
38.52. tandis que se tiendront auprès d’eux celles dont les regards sont chastes et qui ont toutes
38.53. voilà ce qui vous est promis pour le Jour du Décompte.
38.54. Tels sont les dons que Nous vous dispensons et qui ne s’épuisent pas.
38.55. Il en sera ainsi. Mais, pour les rebelles, le lieu de retour sera détestable :
38.56. ce sera la Géhenne dans laquelle ils brûleront. Quel détestable lieu de repos !
38.57. Il en sera ainsi. Qu’ils goûtent donc une eau bouillante, un liquide fétide
38.58. et d’autres tourments de même espèce.
38.59. Voici qu’une multitude de gens se précipitent à la suite des rebelles. » Pas de bienvenue pour vous, leur dit-on ; vous allez brûler dans le Feu.
38.60. » Pas de bienvenue pour vous [non plus], disent [aux rebelles] ces derniers arrivés ! C’est vous qui nous avez préparé ceci, et c’est un détestable lieu de séjour ! »
38.61. Ils disent aussi : « Notre Seigneur ! Pour celui qui nous a préparé ceci, double le châtiment dans le Feu ».
38.62. Et ils s’enquièrent : « Comment se fait-il que nous ne voyons pas ici les hommes que nous estimions être parmi les pires créatures ?
38.63. En faisions-nous [à tort] un objet de risée, ou ont-ils échappé à nos regards ? »
38.64. Certes, cette querelle entre les gens du Feu est une réalité !
38.65. Dis : « Je ne suis qu’un avertisseur. Il n’y a de divinité que Dieu, l’Unique, l’Invincible,
38.66. Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux, l’Omnipotent, Celui qui pardonne généreusement ».
38.67. Dis : « C’est une annonce solennelle,
38.68. et vous vous en détournez…
38.69. Je ne détiens aucune connaissance qui viendrait des chefs suprêmes et des discussions qu’ils ont entre eux.
38.70. Ce qui m’est révélé l’est parce que je ne suis qu’un avertisseur explicite ».
38.71. Il advint donc que ton Seigneur dit aux anges : « Oui, je vais créer d’argile un mortel.
38.72. Lorsque Je l’aurai harmonieusement formé et que J’aurai insufflé en lui de Mon Esprit, tombez prosternés devant lui ».
38.73. Les anges se prosternèrent tous ensemble,
38.74. à l’exception d’Iblis qui s’enorgueillit et fut au nombre des mécréants.
38.75. Dieu dit : « O Iblis ! Qu’est-ce donc qui t’a empêché de te prosterner devant celui que J’ai créé de Mes mains ? T’es-tu enflé d’orgueil ou ferais-tu partie des êtres supérieurs ? »
38.76. Il dit : « Je suis meilleur que lui : Tu m’as créé de feu, et tu l’as créé d’argile ».
38.77. Dieu dit : « Sors d’ici, car tu es proscrit !
38.78. Ma malédiction sera sur toi jusqu’au Jour du Règlement final ».
38.79. Il dit : « Mon Seigneur ! Accorde-moi un délai jusqu’au jour où les hommes seront ressuscités ».
38.80. Dieu dit : « Oui, tu es de ceux auxquels un délai est accordé
38.81. jusqu’au jour de l’Instant bien connu ».
38.82. Iblis dit : « Par Ta puissance ! Je les pousserai tous dans l’égarement,
38.83. à l’exception de Tes serviteurs intègres  »
38.84. Dieu dit : « Il en sera bien ainsi, et Je dis la Vérité !
38.85. Je remplirai la Géhenne avec toi et avec tous ceux qui t’auront suivi ».
38.86. Dis [ô Muhammad] : « Je ne vous demande pour cela aucun salaire, et je ne suis pas de ceux qui s’arrogent à eux-mêmes une mission.
38.87. Ceci n’est qu’un Rappel adressé aux mondes,
38.88. et vous en reconnaîtrez certainement la véracité d’ici quelque temps ».

Notes

* v.1 : la lettre sâd a été interprétée comme l’initiale de al-surat al-muhammadiya. » la forme mohammadienne », qui contient et récapitule, le message de tous les prophètes antérieurs à Muhammad, dont beaucoup sont évoqués dans la présente sourate.
* v.12 : al-awtâd, les “piliers” – ou pieux, épieux, pilastres, sont un emblème de stabilité mais aussi, d’une façon négative, de la puissance que s’arrogeait Pharaon et qui s’est montrée inopérante devant les charismes accordés à Moïse.
* v.13 : cf.s.15, v.78, note.
* v.33 : certains commentateurs disent que Salomon leur fit trancher les jarrets et le cou pour en distribuer la chair aux pauvres.
* v.34 : le récit biblique traitant du règne de Salomon (I Rois, 2-11) ne mentionne pas l’épreuve de ce cadavre placé sur le trône royal. Faut-il y voir une allusion au fait que pour asseoir son règne, Salomon fit exécuter, selon ce que relate la Bible, plusieurs anciens ennemis de son père, le roi David, ainsi que son propre frère aîné ?
* v.44 : on dit qu’il avait juré de punir sa femme qui avait mal parlé de Dieu (cf. Job 2, 9-10).
* v.69 : sur cette expression, cf. s.37, v.8 et note.

Sourate 39 : Les Groupes – Al-Zumar

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
39.1. La Révélation du Livre vient de Dieu, le Puissant, le Sage.
39.2. Certes, c’est Nous qui avons fait descendre sur toi le Livre avec la Vérité. Donc, adore Dieu en Lui vouant un culte sincère.
39.3. Le culte sincère n’est-il pas dû à Dieu ? Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui disent : « Nous ne les adorons que pour qu’ils nous rapprochent de Dieu ! » Dieu, en vérité, se prononcera sur leurs différends. Dieu ne dirige pas celui qui est menteur et mécréant endurci.
39.4. Si Dieu avait voulu prendre un fils, Il aurait choisi ce qu’Il aurait voulu parmi Ses créatures. Gloire à Lui ! Il est Allâh, l’Unique, l’Invincible !
39.5. Il a créé les cieux et la terre par la Vérité. Il fait déborder la nuit sur le jour et déborder le jour sur la nuit. Il a assujetti le soleil et la lune : chacun d’eux poursuit sa course vers un terme fixé. N’est-il pas le Puissant, Celui qui pardonne généreusement ?
39.6. Il vous a créés d’un seul être dont Il a ensuite fait son consort. Et Il a fait descendre pour vous huit couples de bestiaux. Il vous crée dans les ventres de vos mères, création après création, dans trois enveloppes ténébreuses. Tel est Dieu, votre Seigneur, à qui appartient le Royaume. Il n’y a de Dieu que Lui ! Comment pouvez-vous vous en détourner ?
39.7. Si vous êtes ingrats, sachez qu’en vérité Dieu, dans Sa richesse, n’a nul besoin de vous. L’ingratitude de Ses serviteurs Lui déplaît, mais il Lui est agréable que vous soyez reconnaissants. Nulle âme déjà chargée ne portera le fardeau d’une autre. Viendra le moment où vous retournerez à votre Seigneur et où Il vous fera connaître vos œuvres passées. Car Il connaît parfaitement le contenu des cœurs.
39.8. Quand un malheur touche un homme, il implore son Seigneur et revient à Lui repentant. Mais quand, ensuite, Dieu lui accorde un de Ses bienfaits, il oublie ce pourquoi il implorait et il donne des égaux à Dieu afin d’égarer les hommes hors de Son chemin. Dis : « Jouis de ton ingratitude pour peu de temps, tu fais partie des hôtes du Feu ! ».
39.9. Celui qui prie humblement durant les heures nocturnes, prosterné et debout, qui pense avec crainte à la vie future et qui espère en la miséricorde de son Seigneur… [est-il semblable à l’impie ?] Dis : « Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? » Seuls réfléchissent les hommes doués d’intelligence.
39.10. Dis : « O Mes serviteurs qui croyez ! Craignez votre Seigneur ! A ceux qui font le bien en ce monde un bien sera donné ». La terre de Dieu est vaste. Ceux qui ont été patients recevront une récompense sans mesure.
39.11. Dis : « Oui, j’ai reçu l’ordre d’adorer Dieu avec une dévotion sincère,
39.12. j’ai reçu l’ordre d’être le premier de ceux qui Lui sont soumis (muslimûn) ».
39.13. Dis : « Oui je crains, si je désobéis à mon Seigneur, d’encourir le châtiment d’un Jour terrible ».
39.14. Dis : « C’est Dieu que j’adore en Lui vouant un culte sincère.
39.15. Vous, adorez qui vous voulez en dehors de Lui ! » Dis : « Les perdants sont ceux qui seront perdus, eux-mêmes et leurs familles, le Jour de la Résurrection. Cela n’est-il pas la perte évidente ? »
39.16. Au-dessus d’eux il y aura un nuage de feu et il y aura un nuage en-dessous d’eux. Avec cela Dieu veut inspirer l’effroi à Ses serviteurs. O Mes serviteurs, craignez-Moi donc !
39.17. Ceux qui ont évité de se laisser séduire par les Tâghout et qui reviennent à Dieu, une bonne nouvelle les attend : annonce-la à Mes serviteurs,
39.18. ceux qui écoutent la Parole et qui obéissent à ce qu’elle contient d’excellent. Voilà ceux que Dieu dirige ! Voilà ceux qui sont dotés d’intelligence !
39.19. Quant à celui contre qui se réalisera l’arrêt le condamnant au châtiment, pourras-tu le sauver alors qu’il sera dans le Feu ?
39.20. Mais ceux qui craignent leur Seigneur habiteront des salles au-dessus desquelles sont édifiées d’autres salles et sous lesquelles coulent les fleuves. Telle est la promesse de Dieu ! Dieu ne faillit pas à sa promesse.
39.21. Ne vois-tu pas que Dieu fait descendre du ciel une eau qu’Il achemine dans la terre vers des sources jaillissantes et par laquelle Il fait ensuite pousser des plantes de diverses couleurs ; puis celles-ci se fanent, tu les vois jaunir et Il finit par en faire de la paille. Il y a vraiment là un rappel pour ceux qui sont doués d’intelligence.
39.22. Celui dont Dieu a ouvert la poitrine à l’Islam et que guide une lumière venue de son Seigneur [n’est-il pas favorisé ?]… Malheur à ceux dont les cœurs sont endurcis au rappel de Dieu ! Ceux-là sont plongés dans un égarement manifeste.
39.23. Dieu a fait descendre la plus belle des paroles : un Livre riche en analogies et en antinomies. La peau de ceux qui redoutent leur Seigneur en frissonne, puis leur peau et leur cœur s’adoucissent au souvenir de Dieu. Telle est la Guidance de Dieu, par laquelle Il guide qui Il veut. Mais celui que Dieu égare n’a personne pour le guider.
39.24. Celui qui, le Jour de la Résurrection, se protégera la face contre le malheur du châtiment [est-il l’égal de celui à qui le châtiment est épargné ?] On dira aux iniques : « Goûtez ce que vous vous êtes acquis ».
39.25. Ceux qui ont vécu avant eux ont crié au mensonge ; mais le châtiment les a atteints par où ils ne le pressentaient pas.
39.26. Dieu leur a fait goûter l’opprobre en ce monde, mais le châtiment de la vie future est plus redoutable encore. S’ils savaient !
39.27. Nous avons proposé aux hommes, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples pour qu’ils puissent réfléchir.
39.28. C’est un Coran arabe, exempt d’ambiguïté ; peut-être craindront-ils Dieu !
39.29. Dieu a proposé en parabole un homme qui est attaché à plusieurs associés querelleurs, et un autre qui ne dépend que d’un seul homme : ces deux hommes sont-ils dans la même situation ? [Certes non,] Dieu soit loué ! Mais la plupart des gens ne savent pas.
39.30. Toi, tu mourras, et eux aussi mourront.
39.31. Et plus tard, le Jour de la Résurrection, vous vous querellerez en présence de votre Seigneur.
39.32. Qui donc est plus inique que celui qui ment sur Dieu et que celui qui traite de mensonge la Vérité lorsqu’elle leur parvient ? La Géhenne n’est-elle pas la demeure réservée aux mécréants ?
39.33. Celui qui apporte la Vérité, et celui qui la reconnaît : ceux-là sont ceux qui craignent Dieu.
39.34. Ils obtiendront ce qu’ils voudront auprès de leur Seigneur : telle est la récompense des hommes de bien.
39.35. Dieu effacera tout le mal qu’ils auront commis et Il les récompensera pour leurs meilleures actions.
39.36. Dieu ne suffit-il pas à Son serviteur, alors qu’ils cherchent à t’effrayer avec ce qu’ils adorent en dehors de Lui ? Celui que Dieu égare n’a personne pour le diriger,
39.37. mais celui que Dieu dirige, nul ne peut l’égarer. Dieu n’est-Il pas puissant et Maître de la vengeance ?
39.38. Si tu leur demandes : « Qui a créé les cieux et la terre ? » ils disent : « C’est Dieu ! » Dis : « Ne voyez-vous pas l’impuissance de ceux que vous invoquez en dehors de Dieu ? Si Dieu veut pour moi un mal, pourront-ils dissiper ce mal ? Ou s’Il veut pour moi une miséricorde, pourront-ils retenir Sa Miséricorde ? » Dis : « Dieu me suffit ! Ceux qui ont confiance s’en remettent à Lui ».
39.39. Dis : « O mon peuple ! Agissez selon vos possibilités. Moi aussi, j’agirai ! Et vous saurez bientôt
39.40. qui sera atteint par un châtiment ignominieux et sur qui s’abattra un châtiment sans fin. »
39.41. Certes, Nous avons fait descendre le Livre sur toi, pour les hommes, en toute Vérité. Celui qui est bien dirigé l’est pour lui-même et celui qui s’égare ne s’égare que contre lui-même. Mais toi, tu n’es pas leur garant.
39.42. Dieu reçoit les âmes au moment de leur mort ; Il reçoit aussi, dans leur sommeil, celles qui ne sont pas mortes. Il retient celles dont il a décrété la mort et Il renvoie les autres jusqu’à un terme fixé. Il y a vraiment là des signes pour ceux qui méditent.
39.43. Prendront-ils des intercesseurs autres que Dieu ? Dis : « Et s’ils n’ont pas le moindre pouvoir, s’ils n’ont pas la raison ? »
39.44. Dis : « L’intercession appartient à Dieu exclusivement. A Lui le Royaume des cieux et de la terre ! C’est à Lui qu’ensuite vous retournerez ! »
39.45. Lorsqu’est invoqué Allâh, l’Unique, les cœurs de ceux qui ne croient pas à la vie future se serrent de dépit ; mais lorsqu’on invoque ceux qu’ils adorent en dehors de Lui, ils s’épanouissent de joie.
39.46. Dis : « O Dieu, Créateur des cieux et de la terre, connaisseur du caché et de l’apparent, Tu jugeras entre Tes serviteurs dans leurs différends ! »
39.47. Si ceux qui ont commis des iniquités possédaient tout ce qui se trouve sur la terre, et encore le double, ils tenteraient de le donner en rançon pour être préservés du châtiment détestable au Jour de la Résurrection. Alors leur apparaîtra, de la part de Dieu, ce qu’ils ne pressentaient pas.
39.48. Le mal qu’ils ont commis leur apparaîtra, et ils seront enveloppés par ce dont ils se moquaient.
39.49. Quand un malheur l’atteint, l’homme Nous implore ; puis lorsque Nous lui accordons une grâce, il dit : « Je ne dois de l’avoir reçue qu’à mon propre savoir ». De vrai, c’est là une mise à l’épreuve, mais la plupart d’entre eux ne le savent pas !
39.50. C’est déjà ainsi que parlaient ceux qui vécurent avant eux ; mais ce qu’ils ont acquis ne les a pas enrichis.
39.51. Le mal qu’ils ont accumulé les a atteints, et ceux d’entre eux qui auront commis des iniquités, le mal qu’ils ont commis les frappera sans qu’ils puissent s’y opposer.
39.52. Ne savent-ils pas que Dieu répand Ses dons et les mesure pour qui Il veut ? Il y a vraiment là des signes pour ceux qui croient !
39.53. Dis : « O Mes serviteurs ! Vous avez commis des transgressions envers vous-mêmes, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu ! Dieu pardonne tous les péchés. En vérité, Il est le Pardonneur, le Clément ! »
39.54. Revenez vers votre Seigneur ! Soumettez-vous à Lui avant que le châtiment ne vous atteigne, car, ensuite, vous ne seriez pas secourus.
39.55. Suivez l’excellente Révélation qui vous est parvenue de votre Seigneur avant que le châtiment ne vous atteigne soudainement, alors que vous ne le pressentiez pas,
39.56. avant qu’un être humain ne s’écrie : « Malheur à moi pour mes manquements envers Dieu et parce que j’étais parmi les railleurs !,
39.57. ou qu’il ne dise : « Si Dieu m’avait guidé, j’aurais été de ceux qui Le craignent,
39.58. ou qu’il ne dise, à la vue du châtiment : « Si seulement je pouvais revenir en arrière, je serais de ceux qui font le bien ! »
39.59. Rien de cela ! Mes signes te sont parvenus et tu les as traités de mensonges. Tu t’es enflé d’orgueil et tu t’es rangé parmi les mécréants.
39.60. Le Jour de la Résurrection, tu verras ceux qui ont menti sur Dieu : leurs visages seront noircis. La Géhenne n’est-elle pas la demeure des orgueilleux ?
39.61. Dieu sauvera ceux qui Le craignent en leur ouvrant un heureux séjour ; nul mal ne les touchera et ils n’éprouveront pas d’affliction.
39.62. Dieu est le Créateur de toute chose et Il est le Protecteur de toute chose.
39.63. Il possède les clefs des cieux et de la terre. Ceux qui nient les signes de Dieu, ceux-là sont les perdants.
39.64. Dis : « Est-ce un autre que Dieu que vous m’ordonnez d’adorer, ô ignorants ? »
39.65. Il t’a bien été révélé, à toi et à ceux qui ont vécu avant toi, que si tu associais [quelqu’autre à Dieu], tes actions seraient vaines et tu serais certainement parmi les perdants.
39.66. Adore donc Dieu, et sois de ceux qui sont reconnaissants !
39.67. Ils n’ont pas estimé Dieu à sa juste valeur. La terre entière, le Jour de la Résurrection, sera une poignée dans Sa main et les cieux seront pliés dans Sa dextre. Qu’Il soit glorifié et exalté au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
39.68. On soufflera dans la trompette et tous les êtres des cieux et de la terre seront frappés par la foudre, sauf ceux pour qui Dieu en décidera autrement. Puis la trompette sonnera une autre fois, et voici que tous se dresseront et regarderont.
39.69. La terre brillera de la lumière de son Seigneur. Le Livre sera présenté, les prophètes et les témoins seront appelés, une juste sentence sera prononcée sur tous les différends et nul ne sera lésé.
39.70. Chaque âme recevra le prix exact de ses œuvres, et Dieu sait parfaitement ce que tous ont accompli.
39.71. Les mécréants seront conduits vers la Géhenne par groupes. Lorsqu’ils y arriveront, ses portes s’ouvriront et ses gardiens leur diront : « Plusieurs prophètes issus d’entre vous ne sont-ils pas venus vous communiquer les signes de votre Seigneur et vous avertir de la rencontre avec votre Jour que voici ? » Ils répondront : « Assurément ! » ; mais la sentence condamnant les mécréants sera devenue exécutoire.
39.72. On leur dira : « Franchissez les portes de la Géhenne pour y demeurer à jamais. » Combien est détestable le séjour des orgueilleux !
39.73. Ceux qui auront craint leur Seigneur seront conduits au Paradis par groupes. Lorsqu’ils y parviendront, ses portes s’ouvriront et ses gardiens leur diront : « Paix sur vous ! Vous avez été bons ; entrez ici pour y demeurer à jamais. »
39.74. » Louange à Dieu !, s’écrieront-ils. Il a réalisé Sa promesse envers nous et Il nous a donné la terre en héritage ; nous habitons le Paradis, partout où nous voulons ». Qu’elle est excellente la récompense de ceux qui ont bien agi !
39.75. Tu verras les anges, pressés autour du Trône, célébrer les louanges de leur Seigneur. Il sera jugé entre eux en toute équité et l’on entendra ces paroles : « Louange à Dieu, le Seigneur des mondes ! »

Notes

* v.23 : mutashâbihan mathâniya. Ces deux termes ont donné lieu à diverses interprétations. Dans un sens général, ils attirent l’attention sur deux traits caractéristiques du Livre divin : le fait qu’il présente plusieurs niveaux de lecture qui ne sont nullement contradictoires et l’insistance avec laquelle y sont rappelées des notions antinomiques : ce bas-monde et l’Au-delà, le châtiment et la récompense, les croyants et les mécréants, etc. Le premier de ces termes, qui est en rapport avec la polysémie du vocabulaire arabe, est déjà apparu dans un autre contexte (cf. s.3, v.7 et note).

Sourate 40 : Le Croyant – Al-Mu’min

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
40.1. Hâ. Mîm.
40.2. La Révélation du Livre vient de Dieu, le Puissant, l’Omniscient,
40.3. Celui qui pardonne le péché, Celui qui accueille le repentir, Celui qui est rigoureux dans Son châtiment, Celui qui est plein de longanimité. Il n’y a de Dieu que Lui ! Vers Lui s’accomplira le retour.
40.4. Seuls les mécréants disputent sur les signes de Dieu. Que l’agitation qu’ils entretiennent dans ce pays ne te trouble pas !
40.5. Avant eux, le peuple de Noé et, par la suite, les factieux ont crié au mensonge. Les membres de chaque communauté ont conçu le dessein de s’emparer de leur envoyé ! Ils ont usé d’arguments faux pour rejeter la Vérité. Je les ai donc saisis. Quel a été alors Mon châtiment !
40.6. Ainsi s’est réalisée la sentence de ton Seigneur contre les mécréants : ils sont les hôtes du Feu.
40.7. Ceux qui portent le Trône et ceux qui l’entourent célèbrent les louanges de leur Seigneur. Ils croient en Lui et demandent pardon pour les croyants : « Notre Seigneur ! Tu embrasses toute chose en Ta Miséricorde et en Ta Science ; pardonne donc à ceux qui suivent Ton chemin, et épargne-leur le châtiment de la Fournaise !
40.8. Notre Seigneur ! Introduis-les dans les Jardins d’Eden que Tu leur as promis, ainsi que ceux de leurs pères, de leurs épouses et de leurs descendants qui ont été vertueux. Tu es le Puissant, le Sage !
40.9. Et préserve-les des mauvaises actions ; car celui que Tu préserves aujourd’hui des mauvaises actions, Tu lui fais miséricorde ; et c’est là le bonheur suprême ! »
40.10. Ceux qui mécroient s’entendront dire : « La haine de Dieu envers vous est plus grande que votre haine envers vous-mêmes, lorsque vous avez été appelés à la foi et que vous avez mécru ».
40.11. Ils diront : « Notre Seigneur ! Tu nous as fait mourir deux fois et deux fois Tu nous as fait revivre. Nous reconnaissons nos péchés ; existe-t-il une issue hors de ce sentier ? »
40.12. Il en est ainsi parce que lorsque Dieu, l’Unique, était invoqué, vous avez mécru ; mais si des associés Lui sont donnés, vous y croyez. Le Jugement appartient à Dieu, le Très- Haut, l’infiniment Grand !
40.13. C’est Lui qui vous montre Ses signes et qui, pour vous, fait descendre du ciel une nourriture. Mais seul celui qui se repent est capable de réfléchir.
40.14. Implorez Dieu, Lui rendant un culte pur, n’en déplaise aux mécréants !
40.15. Lui qui élève aux degrés sublimes, le Maître du Trône, Il projette l’Esprit qui vient de Son commandement sur qui Il veut parmi Ses serviteurs afin d’avertir du Jour de la rencontre,
40.16. du Jour où ils comparaîtront. Rien de ce qui les concerne ne sera caché pour Dieu. » A qui le Royaume appartiendra-t-il en ce jour ? A Dieu, l’Unique, l’Invincible ! »
40.17. Ce Jour-là, toute âme sera rétribuée pour ce qu’elle aura accompli. Nulle ne sera lésée. Dieu est prompt à faire le compte.
40.18. Avertis-les du Jour prochain où les cœurs monteront à la gorge jusqu’à l’oppresser. Les iniques ne trouveront ni ami zélé, ni intercesseur crédible.
40.19. Dieu connaît la perfidie des regards et ce que les cœurs recèlent.
40.20. Dieu prononce Ses arrêts selon la Vérité, mais ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui ne se prononcent sur rien : Dieu seul est Celui qui entend et voit parfaitement !
40.21. Ne parcourent-ils pas la terre et ne voient-ils pas quelle a été la fin de ceux qui les ont précédés ? Ceux-ci étaient bien plus puissants qu’eux par la force et par les traces qu’ils ont laissées sur la terre. Et pourtant, Dieu les a saisis à cause de leurs péchés et rien n’a pu les protéger contre Dieu.
40.22. C’est ainsi que leurs envoyés sont venus à eux avec des preuves évidentes et qu’ils ont mécru. Alors, Dieu les a saisis ; certes, Il est fort et redoutable dans Son châtiment !
40.23. Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes et un pouvoir manifeste,
40.24. à Pharaon, à Haman et à Coré. Ils dirent : « C’est un sorcier, un imposteur ! »
40.25. Et quand il leur apporta la Vérité venant de Nous, ils dirent : « Tuez les fils de ceux qui partagent sa foi et laissez vivre leurs femmes ». Mais la ruse des mécréants ne fait que les égarer.
40.26. Pharaon dit : « Laissez-moi tuer Moïse et qu’il implore son Seigneur ! Je crains qu’il n’altère votre religion ou qu’il ne répande la subversion dans le pays ».
40.27. Moïse dit : « J’ai pris refuge auprès de mon Seigneur et du vôtre contre tout orgueilleux qui ne croit pas au Jour du Décompte ».
40.28. Un homme croyant, qui appartenait au peuple de Pharaon et qui cachait sa foi, dit : « Tuerez-vous un homme parce qu’il a dit : « Mon Seigneur est Dieu !, alors qu’il vous a apporté des preuves évidentes de la part de votre Seigneur ? S’il est menteur, son mensonge retombera sur lui, et s’il dit vrai, il tombera sur vous quelque malheur dont il vous menace. Dieu ne dirige pas celui qui est transgresseur.
40.29. O mon peuple ! La domination vous appartient aujourd’hui et vous exercez tout le pouvoir dans le pays ; mais qui donc nous secourra contre la rigueur de Dieu quand elle nous atteindra ? » Pharaon dit : « Je ne vous fais voir que ce que je vois moi-même, et je ne vous dirige que sur le chemin de la rectitude ».
40.30. Celui qui était croyant dit : « O mon peuple ! Oui, je crains pour vous un jour semblable à celui des factieux,
40.31. un sort semblable à celui du peuple de Noé, des ‘Ad, des Thamoud et de ceux qui vécurent après eux. Pourtant, Dieu ne veut pas d’iniquité envers Ses serviteurs !
40.32. O mon peuple ! Oui, je crains pour vous le Jour de l’interpellation mutuelle,
40.33. le Jour où vous tournerez le dos pour vous enfuir ; il n’y aura alors personne pour vous défendre contre Dieu. Celui que Dieu égare, personne ne le guide ».
40.34. Déjà Joseph était venu à vous avec des preuves décisives et vous n’aviez pas cessé de mettre en doute ce qu’il vous apportait. Puis, lorsqu’il eut disparu, vous vous êtes exclamés : « Dieu n’enverra plus aucun messager après lui ! » C’est ainsi que Dieu égare celui qui est transgresseur et incrédule,
40.35. ceux qui disputent sur les signes de Dieu sans qu’une autorité leur ait été conférée. Ils suscitent une vive réprobation de la part de Dieu et des croyants. C’est ainsi que Dieu met un sceau sur le cœur de tout tyran orgueilleux.
40.36. Pharaon dit : « O Haman ! Construis-moi une tour pour que j’essaie d’atteindre les voies,
40.37. les voies des cieux, et je grimperai vers le Dieu de Moïse. Mais je pense que celui-ci est un menteur ! » C’est ainsi que la mauvaise action de Pharaon a été enjolivée à ses propres yeux et qu’il a été écarté du bon chemin ; ainsi, la ruse de Pharaon n’a abouti qu’à la ruine.
40.38. Celui qui était croyant dit : « O mon peuple ! Suivez-moi ! Je vous guiderai sur le chemin de la rectitude.
40.39. O mon peuple ! La vie de ce monde n’est qu’une jouissance éphémère, mais c’est la vie future qui est la demeure de stabilité.
40.40. Celui qui fait une mauvaise action ne sera rétribué que par son équivalent. Mais quiconque, homme ou femme, fait le bien en étant croyant, ceux-là entreront au Paradis où des bienfaits leur seront dispensés sans compter.
40.41. O mon peuple ! Qu’ai-je à vous appeler au salut, alors que vous m’appelez au Feu ?
40.42. Vous m’appelez à mécroire en Dieu et à Lui associer ce dont je n’ai aucune connaissance, mais moi, je vous appelle vers le seul Puissant, Celui qui pardonne généreusement.
40.43. Il n’est pas douteux que ce vers quoi vous m’appelez n’a nul droit d’être imploré ni en ce monde, ni dans l’autre, que notre retour sera vers Dieu et que les transgresseurs sont les hôtes du Feu.
40.44. Vous vous souviendrez de ce que je vous dis. Je confie mon sort à Dieu, car Dieu voit parfaitement Ses serviteurs ».
40.45. Dieu préserva ce croyant de leurs machinations retorses et les gens de Pharaon furent enveloppés d’un dur châtiment :
40.46. le Feu, auquel ils sont exposés matin et soir. Le Jour où surviendra l’Heure, [l’ordre sera donné :]  » Faites entrer les gens de Pharaon dans le plus rigoureux châtiment ! »
40.47. Lorsqu’ils se querelleront dans le Feu, les faibles diront aux orgueilleux : « C’est vrai, nous vous avons suivis ; mais allez-vous nous délivrer d’une partie de ce feu ? »
40.48. Les orgueilleux leur répondront : « C’est que nous y sommes tous plongés ! » Dieu avait déjà prononcé Son jugement entre Ses serviteurs.
40.49. Ceux qui seront dans le feu diront aux gardiens de la Géhenne : « Implorez votre Seigneur pour qu’Il diminue d’un jour notre châtiment ».
40.50. Les gardiens diront : « Vos envoyés ne vous ont-ils pas apporté des preuves évidentes ? » Ils répondront : « Certes oui ! » Les gardiens diront : « Alors, implorez vous-mêmes ! » ; mais l’imploration des mécréants ne fait que se perdre !
40.51. Certes, Nous portons secours à Nos envoyés et aux croyants durant leur vie en ce monde, ainsi que le Jour où les témoins se présenteront,
40.52. le Jour où leurs excuses ne serviront de rien aux iniques, où ils seront maudits et auront en partage la pire des demeures.
40.53. Nous avons donné à Moïse la Guidance et Nous avons donné en héritage aux fils d’Israël le Livre
40.54. qui est une direction et un rappel pour ceux qui sont doués d’intelligence.
40.55. Sois donc patient ! La promesse de Dieu est vraie. Demande pardon pour ton péché et célèbre les louanges de ton Seigneur le soir et le matin !
40.56. Certes, ceux qui discutent au sujet des signes de Dieu sans qu’une autorité leur ait été conférée n’ont que de l’orgueil dans leurs cœurs et n’atteindront pas leur but. Prends refuge en Dieu ; Il est Celui qui entend tout, Celui qui voit tout.
40.57. La création des cieux et de la terre dépasse en grandeur la création du genre humain, mais la plupart des hommes ne le savent pas.
40.58. L’aveugle et le voyant ne sont pas sur un pied d’égalité, pas plus que ne le sont ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies et ceux qui font le mal. Peu nombreux sont ceux qui réfléchissent !
40.59. Certes, l’Heure viendra, sans le moindre doute, mais la plupart des hommes ne croient pas.
40.60. Votre Seigneur a dit : « Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, refusent de M’adorer entreront dans la Géhenne, humiliés ».
40.61. C’est Dieu qui a fait pour vous la nuit afin que vous y preniez du repos, et le jour pour que vous voyiez clair. Certes, Dieu est le Maître de la grâce envers les hommes, mais la plupart des hommes ne sont pas reconnaissants.
40.62. Tel est Dieu, votre Seigneur, le Créateur de toute chose. Il n’y a de Dieu que Lui. Comme vous êtes pervertis !
40.63. C’est ainsi que sont pervertis ceux qui nient les signes de Dieu.
40.64. Dieu est Celui qui a établi pour vous la terre comme une demeure stable et le firmament comme un édifice. Il vous a façonnés et a rendu belle votre forme, et Il vous a dispensé de bonnes nourritures. Tel est Dieu, votre Seigneur ! Béni soit Dieu, le Seigneur des mondes !
40.65. Il est le Vivant ! Il n’y a de dieu que Lui. Implorez-Le en lui vouant un culte pur. Louange à Dieu, le Seigneur des mondes !
40.66. Dis : « Il m’a été défendu d’adorer ceux que vous implorez en dehors de Dieu dès lors que les évidences me sont venues de la part de mon Seigneur et qu’il m’a été ordonné de me soumettre au Seigneur des mondes ».
40.67. C’est Lui qui vous a créés de poussière, puis d’une goutte de sperme, puis d’un caillot de sang. Ensuite, Il vous fait naître enfant pour que vous atteigniez plus tard votre maturité et pour que vous deveniez des vieillards – mais il y en a parmi vous qui sont rappelés plus tôt – et pour que vous parveniez à un terme fixé. Peut-être raisonnerez-vous…
40.68. C’est Lui qui donne la vie et qui fait mourir. Et lorsqu’Il a décrété une chose, Il n’a qu’à lui dire : « Sois !, et elle est.
40.69. Ne vois-tu pas comme ceux qui disputent sur les signes de Dieu se sont fourvoyés ?
40.70. Ceux qui ont traité de mensonge le Livre et les messages de Nos envoyés finiront par savoir
40.71. lorsque, carcan au cou, ils seront traînés avec des chaînes
40.72. dans l’eau bouillante, et précipités ensuite dans le Feu.
40.73. On leur dira alors : « Où sont donc ceux que vous avez pris comme associés
40.74. en dehors de Dieu ? » Ils répondront : « Ils se sont écartés de nous mais, en vérité, nous n’implorions auparavant rien de réel ». Voilà comment Dieu égare les mécréants.
40.75. Cela vous arrive parce que vous vous réjouissiez sur la terre sans justification et parce que vous étiez arrogants.
40.76. Franchissez les portes de la Géhenne pour y demeurer à jamais. Qu’il est détestable le séjour des orgueilleux !
40.77. Prends patience, car la promesse de Dieu est vraie. Soit que Nous te montrions une partie de ce dont Nous les menaçons, soit que Nous te fassions mourir, ils seront ramenés à Nous.
40.78. Avant toi, déjà, Nous avons envoyé des messagers. Il en est parmi eux dont Nous t’avons raconté l’histoire, et d’autres dont Nous ne t’avons rien raconté. Aucun envoyé n’est jamais venu avec un signe si ce n’est avec la permission de Dieu. Quand vient l’ordre de Dieu, tout est décrété selon la Vérité, et ceux qui vivaient dans l’illusion sont alors perdus.
40.79. C’est Dieu qui a fait pour vous les animaux afin que certains vous servent de montures et que de certains vous vous nourrissiez.
40.80. Vous en retirez divers avantages et, grâce à eux, vous pouvez satisfaire des besoins qui habitent vos poitrines. Eux, comme les navires, servent aussi à vous transporter.
40.81. Il vous montre Ses signes. Quels sont donc les signes de Dieu que vous nierez ?
40.82. Ne parcourent-ils pas la terre et ne voient-ils pas quelle a été la fin de ceux qui vécurent avant eux ? Ceux-ci étaient pourtant plus nombreux et plus puissants qu’eux, par la force et par les traces qu’ils ont laissées sur la terre. Mais ce qu’ils avaient acquis ne leur a servi à rien.
40.83. Quand leurs envoyés leur apportaient des preuves évidentes, ils se réjouissaient de la science qu’ils détenaient ; mais ce dont ils se moquaient les a enveloppés de toutes parts.
40.84. Lorsqu’ils virent Notre rigueur, ils dirent : « Nous croyons en Dieu, l’Unique, et nous renions ce que nous Lui avions associé ».
40.85. Mais leur foi ne leur servit de rien dès lors qu’ils virent Notre rigueur. Telle est la façon dont Dieu, dans le passé, a agi envers Ses serviteurs. Et c’est ainsi que les mécréants ont couru à leur perte.

Notes

* Aussi appelée “Celui qui pardonne” (Al-Ghâfir, v.3) et « Hâ-Mîm » (ap.v.1) parce qu’elle est la première de sept sourates commençant par ces deux lettres.

Sourate 41 : Les Versets Clairement Exposés – Fussilat

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
41.1. Hâ. Mîm.
41.2. C’est une révélation du Miséricordieux, du Clément
41.3. C’est un Livre dont les versets sont clairement exposés, un Coran arabe destiné à instruire les hommes,
41.4. une bonne nouvelle et un avertissement. Mais la plupart des gens se détournent et n’écoutent pas.
41.5. Ils disent : « Nos cœurs sont fermés à ce vers quoi tu nous appelles ; nos oreilles sont bouchées, et entre nous et toi est tendu un voile. Agis donc et, nous aussi, nous agirons ».
41.6. Dis : « Je ne suis qu’un mortel semblable à vous. Il m’est révélé que votre Dieu n’est autre qu’un Dieu unique. Allez donc droit vers Lui et implorez Son pardon ! » Malheur aux associateurs,
41.7. ceux qui ne font pas l’aumône et qui nient la vie future.
41.8. Assurément, ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies recevront une récompense sans limite.
41.9. Dis : « Refuserez-vous de croire en Celui qui a créé la terre en deux jours, et Lui donnerez-vous des émules ? C’est Lui, le Seigneur des mondes ! »
41.10. Il a établi sur la terre des montagnes qui la surplombent. Il l’a bénie et Il y a réparti en quatre jours des nourritures également accessibles pour tous ceux qui en demandent.
41.11. Il s’est ensuite tourné vers le ciel, qui était une fumée, et Il lui a dit ainsi qu’à la terre : « Venez tous deux, de gré ou de force ! » Ils dirent : « Nous venons de plein gré ! »
41.12. Il a établi sept cieux en deux jours et Il a révélé à chaque ciel ce qui le concerne. Nous avons orné le ciel le plus proche de luminaires et de gardiens : Tel est le décret du seul Puissant, de l’Omniscient !
41.13. S’ils se détournent, dis-leur : « Je vous ai menacés d’une foudre semblable à celle qui a frappé les ‘Ad et les Thamoud ».
41.14. Lorsque les envoyés sont venus à eux et leur ont crié, par devant et par derrière : « N’adorez que Dieu !, ils ont rétorqué : « Si notre Seigneur l’avait voulu, Il aurait fait descendre des anges ; mais nous, nous ne croyons pas à ce avec quoi vous avez été envoyés ».
41.15. Quant aux ‘Ad, ils se sont injustement enorgueillis sur la terre, disant : « Qui donc est plus redoutable que nous par la force ? » N’ont-ils pas vu que Dieu, qui les a créés, est plus redoutable qu’eux par la force ? Et voilà qu’ils ont nié Nos signes !
41.16. Nous envoyâmes contre eux un vent impétueux durant des jours néfastes, pour leur faire goûter le châtiment de l’ignominie dans la vie de ce monde. Mais le châtiment de la vie future est plus ignominieux encore, et ils ne seront pas secourus.
41.17. Quant aux Thamoud, Nous les avons dirigés ; mais ils ont préféré l’aveuglement à la bonne direction. La foudre du châtiment avilissant les a saisis pour prix de ce qu’ils avaient accompli.
41.18. Nous avons sauvé ceux qui croyaient et qui Nous craignaient.
41.19. Le Jour où les ennemis de Dieu seront rassemblés pour être conduits dans le Feu, ils iront par groupes.
41.20. Quand ils y parviendront, leurs oreilles, leurs yeux et leur peau témoigneront contre eux de leurs agissements.
41.21. Ils diront à leur peau : « Pourquoi as-tu témoigné contre nous ? » Elle répondra : « Dieu nous a fait parler, Lui qui a donné la parole à toute chose, Lui qui vous a créés une première fois et vers Qui vous serez ramenés ».
41.22. Vous ne pouviez vous cacher au point que ni vos oreilles, ni vos yeux, ni votre peau ne puissent témoigner contre vous, et vous avez pensé que Dieu ignore une bonne partie de vos actions.
41.23. Telle était la pensée que vous nourrissiez à l’égard de votre Seigneur : elle vous a ruinés et vous vous êtes retrouvés parmi les perdants.
41.24. Même s’ils font preuve de résignation, le Feu sera leur demeure. Et s’ils demandent une faveur, ils ne sont pas favorisés.
41.25. Nous leur avons assigné des compagnons qui ont enjolivé à leurs yeux ce qui se trouvait devant eux et derrière eux. Et la sentence qui avait été prononcée à l’égard des communautés de djinns et d’hommes disparues avant eux s’est réalisée contre eux ; comme ils ont été perdants !
41.26. Les mécréants disent : « N’écoutez pas ce Coran, mais couvrez-le de vos voix ; peut-être aurez-vous le dessus ! »
41.27. Nous ferons goûter aux mécréants un châtiment rigoureux et Nous les rétribuerons pour ce qu’ils auront commis de pire.
41.28. Telle est la rétribution des ennemis de Dieu : le Feu. Ils y trouveront la demeure de perpétuité comme punition pour s’être montrés ingrats envers Nos signes.
41.29. Les mécréants disent : « Notre Seigneur ! Montre-nous, parmi les djinns et les hommes, les deux êtres qui nous ont égarés ; nous les mettrons sous nos talons pour qu’ils soient foncièrement avilis. »
41.30. En vérité, ceux qui s’écrient : « Notre Seigneur est Dieu ! » et qui persévèrent dans la rectitude, les anges descendent sur eux, disant : « N’ayez crainte, ne vous affligez pas, mais accueillez avec joie la bonne nouvelle du Paradis qui vous a été promis.
41.31. Nous sommes vos protecteurs dans la vie de ce monde et dans la vie future. Vous y trouverez ce que vos âmes désirent et ce pour quoi vous priez,
41.32. comme un don de bienvenue de la part de Celui qui pardonne, qui est clément. »
41.33. Qui donc prononce de plus belles paroles que celui qui implore Dieu, agit vertueusement et s’écrie : « Certes, je suis de ceux qui sont soumis [à la Volonté divine = muslimûn] ?
41.34. L’action bonne n’est pas semblable à la mauvaise. Repousse celle-ci par une meilleure : tu verras alors celui qu’une inimitié séparait de toi devenir pour toi un ami chaleureux.
41.35. C’est là une chose à laquelle n’atteignent que ceux qui exercent la patience, ceux qui ont reçu une faveur insigne.
41.36. Si en quelque occasion le Démon t’incite à la discorde, cherche refuge en Dieu ; Il est Celui qui entend tout, l’Omniscient.
41.37. Parmi Ses signes il y a la nuit et le jour, le soleil et la lune. Ne vous prosternez pas devant le soleil, ni devant la lune, mais prosternez-vous devant Dieu qui les a créés, si c’est vraiment Lui que vous adorez.
41.38. D’aucuns peuvent se montrer orgueilleux, mais ceux qui sont proches de leur Seigneur célèbrent Ses louanges nuit et jour, sans jamais se lasser.
41.39. C’est un de Ses signes que tu voies la terre nue et désolée ; mais lorsque Nous faisons descendre sur elle l’eau du ciel, elle se ranime et redevient féconde. Certes, Celui qui lui redonne la vie fait aussi revivre les morts. Assurément, Il est puissant sur toute chose.
41.40. Ceux qui altèrent le sens de Nos signes ne sauraient se cacher de Nous. Vaut-il mieux pour l’homme être jeté dans le Feu ou parvenir en sécurité au Jour de la Résurrection ? Faites ce que vous voulez, Lui voit parfaitement ce que vous faites.
41.41. Il est des gens qui nient le Rappel lorsqu’il leur parvient. C’est pourtant un Livre précieux.
41.42. L’erreur ne peut l’atteindre ; c’est une Révélation d’un Seigneur sage et digne de louange.
41.43. Tout ce qui t’est dit, sans exception, est cela même qui a déjà été dit aux envoyés venus avant toi. Certes, ton Seigneur est le Maître du pardon, comme Il est le Maître d’un châtiment douloureux.
41.44. Si Nous en avions fait un Coran récité dans une langue étrangère, ils auraient dit : « Si au moins ses versets avaient été clairement exposés ! Et pourquoi une langue étrangère et un [messager] Arabe ? » Dis : « Il est pour les croyants une guidance et une guérison. Ceux qui ne croient pas ont les oreilles bouchées et sont atteints de cécité, comme si on les appelait de très loin.
41.45. Nous avons donné à Moïse le Livre, mais celui-ci a suscité des controverses. Si une sentence de ton Seigneur n’avait pas déjà été prononcée, leurs différends auraient été réglés ; mais ils sont restés dans un doute profond.
41.46. Quiconque fait le bien le fait pour lui-même, et quiconque fait le mal le fait contre lui-même. Ton Seigneur n’est pas un tyran envers Ses serviteurs.
41.47. C’est à Lui qu’appartient la connaissance de l’Heure. Nul fruit ne sort de son enveloppe, nulle femelle ne porte ou ne met bas, sans qu’Il le sache. Le Jour où on leur criera : « Où sont Mes associés ?, ils diront : « Nous Te le déclarons : il n’y a aucun témoin parmi nous ! »
41.48. Ce qu’ils imploraient auparavant les abandonnera, et ils sentiront alors qu’ils n’ont pas d’échappatoire.
41.49. L’homme ne se lasse pas d’appeler le bonheur, et si le malheur le touche le voilà désespéré et désemparé.
41.50. Et si Nous lui faisons goûter quelque miséricorde venue de Nous après qu’un malheur l’a atteint, il s’écrie : « Ceci m’est bien dû ! Je ne pense pas que l’Heure va venir, mais si je suis ramené vers mon Seigneur, je jouirai auprès de Lui de la plus belle récompense ». Nous informerons les mécréants de ce qu’ils auront commis et Nous leur ferons goûter un lourd châtiment.
41.51. Lorsque Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et part de son côté. Mais lorsqu’un mal l’atteint, il se livre à de longues supplications.
41.52. Dis : « Ne voyez-vous pas [la gravité de votre erreur] si ceci provient de Dieu et que vous n’y croyez pas ? Qui donc est plus égaré que celui qui s’éloigne dans la dissidence ? »
41.53. Nous leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur apparaisse avec évidence que ceci est la Vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute chose ?
41.54. Comment peuvent-ils mettre en doute la rencontre avec leur Seigneur ? Lui n’embrasse t- il pas toute chose de Sa science ?

Notes

* Aussi appelée Hâ Mîm al-sajda pour la distinguer de la sourate précédente (souvent appelée “Hâ Mîm”, sans plus) en ajoutant aux deux premières lettres le mot al-sajda (la prosternation) qui apparaît au v.37. De cette façon, une confusion est aussi évitée avec le titre de la sourate 32, Al-sajda.

Sourate 42 : La Consultation – Al-Shûrâ

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
42.1. Hâ. Mîm.
42.2. ‘Aïn. Sîn. Qâf.
42.3. C’est ainsi que Dieu, le Puissant, le Sage, t’adresse une révélation comme à ceux qui t’ont précédé.
42.4. A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Il est le Sublime, le Magnifique.
42.5. Les cieux sont près de se fendre depuis leur faîte, et les anges célèbrent les louanges de leur Seigneur, implorant Son pardon pour ceux qui sont sur la terre. Dieu n’est-il pas Celui qui pardonne, le Clément ?
42.6. Ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui, Dieu les surveille. Toi, tu n’es pas leur garant.
42.7. C’est ainsi que Nous t’avons révélé un Coran arabe afin que tu avertisses la Mère des cités et les peuples d’alentour, que tu les avertisses du Jour de la Réunion, dont on ne saurait douter. Alors, une partie d’entre eux entrera au Paradis et une autre dans la Fournaise.
42.8. Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait d’eux une seule communauté, mais Il fait entrer dans Sa Miséricorde qui Il veut. Pour les iniques, il n’existe ni protecteur, ni secoureur.
42.9. Prendront-ils des protecteurs en dehors de Lui ? C’est pourtant Dieu le seul Protecteur, Lui qui fait revivre les morts, Lui qui est puissant sur toute chose.
42.10. Quel que soit l’objet de votre désaccord, le jugement en revient à Dieu. Tel est Dieu, mon Seigneur ! Je m’en remets à Lui et je reviens vers Lui repentant !
42.11. Il est le Créateur des cieux et de la terre. Il a formé pour vous des couples issus de vous-mêmes, et Il a établi des couples parmi les animaux. C’est ainsi qu’Il vous multiplie. Rien n’est semblable à Lui ! Il est Celui qui entend tout, Celui qui voit tout !
42.12. Les clés des cieux et de la terre lui appartiennent ; Il dispense la subsistance à qui Il veut et avec mesure. Certes, Il connaît parfaitement toute chose.
42.13. Il a établi pour vous les obligations religieuses qu’Il avait prescrites à Noé, et aussi ce que Nous t’avons révélé, et ce que nous avons prescrit à Abraham, à Moïse et à Jésus : qu’ils observent la religion et que vous ne vous divisiez pas à son sujet ! Pour les associateurs, ce vers quoi tu les appelles leur paraît énorme. Dieu attire à Lui qui Il veut et Il guide vers Lui celui qui fait repentance.
42.14. Ils ne se sont divisés, s’acharnant les uns contre les autres, qu’après que la science leur eut été donnée. Si une sentence de ton Seigneur n’avait pas déjà fixé un terme irrévocable, leurs différends auraient été réglés. Ceux qui, après eux, ont reçu le Livre en héritage sont dans un doute profond à son sujet.
42.15. Ainsi donc, appelle à la foi ; tiens-toi dans la rectitude, comme on te l’a ordonné ; ne suis pas leurs passions et dis : « Je crois à tout Livre que Dieu a fait descendre. On m’a ordonné de juger entre vous avec équité. Dieu est notre Seigneur et votre Seigneur ! A nous nos œuvres et à vous vos œuvres. Il n’y a pas de différend entre nous et vous. Dieu nous réunira ; c’est vers Lui que s’accomplit le retour final. »
42.16. Ceux qui s’entêtent à disputer au sujet de Dieu après que la Vérité de Son message a été reconnue, leur argumentation est futile au regard de leur Seigneur ; Sa colère s’exercera contre eux et ils subiront un châtiment rigoureux.
42.17. Dieu est Celui qui a fait descendre le Livre avec la Vérité, ainsi que la Balance. Et comment pourrais-tu savoir si l’Heure n’est pas proche ?
42.18. Ceux qui n’y croient pas demandent que l’on hâte sa venue, tandis que les croyants la redoutent et savent qu’elle est la Vérité. O vraiment, ceux qui contestent la venue de l’Heure ne sont-ils pas dans un égarement profond ?
42.19. Dieu est bienveillant envers Ses serviteurs ; Il dispense la subsistance à qui Il veut ; Il est le Fort, le Puissant !
42.20. A celui qui désire la récolte de la vie future, Nous augmentons sa récolte, et à celui qui désire la récolte de ce bas-monde, Nous lui en donnons quelque bribe, mais il n’aura aucune part dans la vie future.
42.21. Ont-ils des associés qui auraient établi pour eux des lois religieuses que Dieu n’aurait pas sanctionnées ? Si la sentence décisive n’avait pas été prononcée, il aurait été statué entre eux. Certes, aux iniques est réservé un châtiment douloureux.
42.22. Tu verras les iniques s’effrayer de ce qu’ils ont commis et de ce qui ne peut manquer de s’abattre sur eux. Quant aux croyants qui auront accompli des œuvres pies, ils prendront place dans les parterres fleuris des jardins. Ils recevront ce qu’ils désirent auprès de leur Seigneur. Telle est la grande faveur !
42.23. Telle est la bonne nouvelle que Dieu annonce à Ses serviteurs, ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies. Dis : « Je ne vous demande pour cela aucun salaire, si ce n’est l’affection envers vos proches ». A quiconque accomplit une bonne œuvre, Nous en augmentons le bien pour lui. Dieu est pardonneur, reconnaissant.
42.24. Diront-ils : « Il a forgé un mensonge contre Dieu ? » Or, si Dieu le voulait, Il placerait un sceau sur ton cœur. Dieu efface l’erreur et Il confirme la Vérité par Ses paroles. Certes, Il connaît parfaitement le tréfonds des cœurs.
42.25. C’est Lui qui accepte le repentir de Ses serviteurs, qui excuse les mauvaises actions et qui sait ce que vous faites.
42.26. Il exauce ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies et Il leur augmente Sa faveur. Les mécréants subiront un châtiment rigoureux.
42.27. Si Dieu dispensait Ses dons avec largesse à Ses serviteurs, ils deviendraient insolents sur la terre, mais Il fait descendre avec mesure ce qu’Il veut. Il est bien instruit sur Ses serviteurs et Il les voit très clairement.
42.28. C’est Lui qui fait tomber l’ondée après qu’ils ont perdu espoir, et Il répand Sa Miséricorde. Il est le Protecteur, Celui qui est digne de toute louange.
42.29. Parmi Ses signes, il y a la création des cieux, de la terre et des êtres vivants qu’Il y a disséminés. Il a aussi le pouvoir de les rassembler s’Il le veut.
42.30. Si quelque malheur vous atteint, sachez qu’il est la conséquence de vos propres agissements, mais Dieu excuse beaucoup.
42.31. Vous ne sauriez échapper [à Sa puissance] sur la terre, et vous n’avez, en dehors de Lui, ni protecteur, ni secoureur.
42.32. Parmi Ses signes, il y a les navires qui voguent sur la mer pareils à des montagnes.
42.33. S’Il le veut, Il calme le vent et les navires demeurent immobiles à la surface de l’eau – il y a vraiment là des signes pour tout homme constant et reconnaissant,
42.34. ou bien Il les fait sombrer à cause du mal que les hommes ont commis ; mais Il excuse beaucoup !
42.35. Ceux qui polémiquent sur Nos signes doivent savoir qu’il n’y a pour eux aucune échappatoire.
42.36. Tout ce qui vous a été donné n’est que jouissance de la vie de ce monde. Mais ce qui se trouve auprès de Dieu est meilleur et plus durable, pour ceux qui croient et s’en remettent à leur Seigneur,
42.37. ceux qui évitent les péchés graves et les turpitudes, et qui pardonnent après s’être mis en colère,
42.38. ceux qui répondent aux exhortations de leur Seigneur, s’acquittent de la prière, se consultent réciproquement au sujet de leurs affaires et dépensent [en aumônes] une partie de ce que Nous leur avons accordé,
42.39. ceux qui, si violence leur est faite injustement, savent y faire front.
42.40. La sanction pour un tort subi est un tort identique ; mais pour celui qui pardonne et se réconcilie, sa récompense est auprès de Dieu, car Dieu n’aime pas les iniques.
42.41. Quant à ceux qui, ayant subi un tort, tentent de le redresser eux-mêmes, ils n’encourent aucune poursuite.
42.42. Une poursuite ne se justifie que contre ceux qui font du tort à leur prochain et, contre toute justice, agissent avec violence sur la terre. Ceux-là encourent un châtiment douloureux.
42.43. Mais celui qui endure et pardonne, fait preuve, en vérité, de l’attitude la plus ferme en toutes circonstances.
42.44. Celui que Dieu égare ne peut plus trouver de protecteur. Tu verras les iniques s’écrier, en apercevant le châtiment : « Y a-t-il un chemin pour revenir en arrière ? »
42.45. Tu verras comme ils sont amenés vers la Géhenne, courbés d’humiliation et jetant des regards furtifs. Ceux qui auront cru diront : « Certes, les perdants, au Jour de la Résurrection, sont ceux qui auront causé leur propre perte et celle de leur famille ». Vois comme les iniques sont livrés à un tourment perpétuel !
42.46. Ils n’auront, en dehors de Dieu, aucun protecteur pour les secourir. Celui que Dieu égare ne trouve plus aucun chemin.
42.47. Répondez à l’appel de votre Seigneur avant que n’arrive un Jour que Dieu ne repoussera pas. Vous ne trouverez, ce Jour-là, nul lieu où vous réfugier ni où vous innocenter.
42.48. S’ils se détournent, sache que Nous ne t’avons pas envoyé vers eux comme un gardien. Tu es seulement chargé de proclamer le Message. Lorsque Nous faisons goûter à l’homme une miséricorde venant de Nous, il s’en réjouit. Et si un mal le frappe en raison de ce que ses mains ont accompli, alors, certes, il se montre ingrat !
42.49. A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre. Il crée ce qu’Il veut. Il donne à qui Il veut des femelles et Il donne à qui Il veut des mâles.
42.50. Ou bien Il donne et des mâles et des femelles, et rend stérile qui Il veut. Certes, Il est omniscient, tout-puissant.
42.51. Il n’a pas été donné à un mortel que Dieu lui parle si ce n’est par inspiration ou derrière un voile, ou encore en lui envoyant un messager à qui est révélé, avec Sa permission, ce qu’Il veut. Il est sublime, sage.
42.52. C’est ainsi que Nous t’avons révélé un Esprit qui vient de Notre commandement. Tu ne savais pas ce qu’est le Livre, ni ce qu’est la foi. Mais Nous en avons fait une lumière grâce à laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et toi, tu dois guider vers une voie droite :
42.53. la voie de Dieu, à Qui appartient ce qui est dans le ciel et ce qui est sur la terre. Toutes les choses ne s’acheminent-elles pas vers Dieu ?

Notes

* v.7 : umm al-qurâ est un des noms de la Mekke.
* v.21 : cf. supra, verset 14.

Sourate 43 : Les Ornements D’or – Al-Zukhruf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
43.1. Hâ. Mîm.
43.2. Par le Livre évident !
43.3. En vérité, Nous en avons fait un Coran arabe pour que vous puissiez comprendre.
43.4. Il réside auprès de Nous dans la Mère du Livre ; il est sublime et source de sagesse.
43.5. Allons-Nous vous priver du Rappel parce que vous êtes des transgresseurs ?
43.6. Combien de prophètes n’avons-Nous pas envoyés aux Anciens !
43.7. Mais aucun prophète n’est venu à eux sans qu’ils l’aient tourné en dérision.
43.8. Puis Nous avons anéanti des hommes plus puissants que ceux-ci (les Mekkois), mais l’exemple des Anciens a passé [sans qu’ils en tiennent compte].
43.9. Si tu leur demandes : « Qui a créé les cieux et la terre ?, ils répondront : « Le Tout- Puissant, l’Omniscient les a créés. »
43.10. C’est Lui qui, de la terre, a fait pour vous un berceau et y a tracé des chemins afin que vous puissiez être guidés ;
43.11. c’est Lui qui fait descendre du ciel, avec mesure, une eau grâce à laquelle Nous redonnons vie à une terre morte ; ainsi serez-vous ressuscités !
43.12. C’est Lui qui a créé tous les couples et qui vous a donné les navires et les bêtes de somme sur lesquels vous montez,
43.13. pour que vous puissiez vous y tenir à l’aise. Lorsque vous êtes ainsi installés, rappelez-vous les bienfaits de votre Seigneur et dites : « Gloire à Celui qui a mis tout cela à notre service, alors que, de nous-mêmes, nous n’y serions pas parvenus.
43.14. Oui, c’est vers notre Seigneur que nous nous tournons ! ».
43.15. Mais voici qu’ils prennent des serviteurs de Dieu pour en faire une partie de Lui-même. L’homme est manifestement ingrat !
43.16. Dieu se serait-il donné des filles parmi les êtres qu’Il a créés, alors qu’à vous Il aurait choisi de donner des fils ?
43.17. Et pourtant, lorsqu’on annonce à l’un d’entre eux la naissance de ce [une fille] d’où il tire une ressemblance avec le Miséricordieux, son visage s’assombrit et il enrage intérieurement :
43.18. » Eh quoi, cet être que l’on élève parmi les colifichets et qui, dans une dispute, ne sait pas s’exprimer clairement !… »
43.19. Ils considèrent les anges, qui sont les serviteurs du Miséricordieux, comme de sexe féminin. Ont-ils été témoins de leur création ? Leur témoignage sera consigné par écrit, et ils seront interrogés.
43.20. Ils disent : « Si le Miséricordieux l’avait voulu, nous ne les aurions pas adorés ». De cela, ils ne savent rien et ils ne font que se livrer à des conjectures.
43.21. Leur aurions-Nous donné, avant celui-ci, un Livre auquel ils se seraient tenus ?
43.22. Nullement ! Ils disent : « Nous avons trouvé nos pères suivant tous une même voie, et nous nous guidons d’après leurs traces ».
43.23. C’est un fait : avant toi [ô Muhammad] Nous n’avons envoyé aucun avertisseur dans une cité sans que ceux qui y prospéraient ne disent : « Oui, nous avons trouvé nos pères suivant tous une même voie, et nous marchons sur leurs traces ».
43.24. Il dit : « Et si je vous apportais une guidance meilleure que celle que vous avez trouvée chez vos pères ? » Ils répondirent : « Nous ne croyons pas au message avec lequel vous avez été envoyés ».
43.25. Alors, Nous nous sommes vengés d’eux. Vois donc quelle a été la fin de ceux qui criaient au mensonge.
43.26. » Rappelle-toi ! Abraham dit un jour à son père et à son peuple : « Je désavoue ce que vous adorez
43.27. et n’adore que Celui qui m’a créé, car c’est Lui qui me guide ».
43.28. Cette parole, Dieu l’a perpétuée chez les descendants d’Abraham, pour qu’ils puissent revenir à Dieu.
43.29. Bien plus, J’ai accordé à eux et à leurs pères une jouissance éphémère jusqu’à ce que viennent à eux la Vérité et un Envoyé au message clair.
43.30. Or, quand la Vérité leur parvint, ils dirent : « C’est de la magie, et nous n’y croyons pas ! »
43.31. Ils dirent encore : « Si seulement on avait fait descendre ce Coran sur un personnage éminent de l’une des deux cités ! »
43.32. Est-ce eux qui répartissent la miséricorde de ton Seigneur ? C’est Nous qui avons réparti entre eux leur nourriture dans la vie de ce monde. Et Nous avons élevé certains d’entre eux de quelques degrés au-dessus des autres afin que les premiers se fassent servir par les autres. Mais la miséricorde de ton Seigneur est meilleure que ce qu’ils amassent.
43.33. N’était-ce la crainte que les hommes ne se réunissent pour former une seule communauté [de mécréants], Nous aurions garni les maisons de ceux qui ne croient pas au Miséricordieux de terrasses d’argent et d’escaliers pour y accéder.
43.34. Nous aurions aussi placé dans leurs maisons des portes [d’argent] et des lits de repos sur lesquels s’accouder,
43.35. ainsi que des ornements d’or. Mais tout cela ne serait que jouissance de la vie de ce monde, alors que la vie dernière, auprès de ton Seigneur, appartient à ceux qui Le craignent.
43.36. A quiconque se ferme au souvenir du Miséricordieux, Nous assignons un démon, qui devient son proche compagnon.
43.37. A coup sûr, les démons les détournent du droit chemin alors qu’eux se croient bien guidés,
43.38. jusqu’au moment où un tel homme vient à Nous et dit [s’adressant à son compagnon] : « Hélas ! Si seulement il y avait eu entre moi et toi la distance qui sépare les deux Orients ! Quel détestable compagnon ! »
43.39. Mais rien ne vous sera utile, ce Jour-là, puisque vous avez été iniques, et vous partagerez le même châtiment.
43.40. Et toi, feras-tu entendre le sourd ? Guideras-tu l’aveugle et celui qui est dans un égarement manifeste ?
43.41. Ou bien Nous t’éloignerons et Nous nous vengerons d’eux,
43.42. ou bien Nous te montrerons ce que Nous leur avons promis, car Nous avons tout pouvoir sur eux.
43.43. Tiens-toi fermement à ce qui t’est révélé : vraiment, tu es sur une voie droite !
43.44. Ceci est un rappel pour toi et pour ton peuple ; bientôt vous serez interrogés.
43.45. Demande à ceux de Nos messagers que Nous avons envoyés avant toi : avons-Nous établi, à côté du Miséricordieux, une divinité qu’ils devraient adorer ?
43.46. Nous avons envoyé Moïse, avec Nos signes, à Pharaon et à ses dignitaires. Il leur a dit : « Je suis l’Envoyé du Seigneur des mondes ».
43.47. Mais lorsqu’il s’est présenté à eux avec Nos signes, ils les ont tourné en dérision,
43.48. alors même que Nous ne leur montrions aucun signe qui ne fût plus grand que le précédent. Nous leur envoyâmes alors un tourment pour qu’ils viennent à résipiscence.
43.49. Ils dirent : « O toi, le magicien ! Implore pour nous ton Seigneur en vertu du pacte qu’Il a conclu avec toi. Ainsi nous serons bien guidés ! »
43.50. Mais à peine avions-Nous écarté d’eux le tourment qu’ils violèrent leurs engagements.
43.51. Pharaon fit à son peuple cette proclamation : « O mon peuple ! Le royaume d’Egypte ne m’appartient-il pas, avec ces fleuves qui coulent à mes pieds ? Ne le voyez-vous pas ?
43.52. Ne suis-je pas meilleur que cet homme méprisable qui est à peine capable de s’exprimer ?
43.53. Que ne lui a-t-on attaché des bracelets d’or, ou que n’est-il venu accompagné par des anges ! »
43.54. Pharaon rendit son peuple docile, et celui-ci lui obéit ; c’était vraiment un peuple pervers.
43.55. Mais quand ils eurent provoqué Notre courroux, Nous nous sommes vengé d’eux et Nous les avons noyés tous ensemble.
43.56. Nous en avons fait une trace du passé et un exemple pour la postérité.
43.57. Si l’on propose aux gens de ton peuple l’exemple du fils de Marie, ils le rejettent,
43.58. disant : « Nos divinités ne sont-elles pas meilleures que lui ? » Ils ne te lancent cette réponse que pour discutailler ; de fait, ce sont des gens querelleurs.
43.59. Lui [Jésus] n’est qu’un serviteur auquel Nous avons accordé Notre grâce et que Nous avons proposé en exemple aux fils d’Israël.
43.60. Si Nous le voulions, Nous ferions de vous des anges qui seraient lieutenants sur la terre.
43.61. Il existe, en vérité, une connaissance de l’Heure. Ne la mettez pas en doute, mais suivez- Moi. C’est là un chemin droit !
43.62. Que le Démon ne vous fasse pas dévier. Il est certes pour vous un ennemi déclaré.
43.63. Lorsque Jésus vint avec des preuves évidentes, il dit : « Je suis venu à vous avec la sagesse afin de vous éclairer sur plusieurs objets de vos divergences. Craignez Dieu et obéissez-moi !
43.64. Dieu est, en vérité, mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le ! C’est là une voie droite ! »
43.65. Des divergences s’élevèrent alors entre leurs sectes. Malheur aux iniques à cause du châtiment d’un Jour douloureux !
43.66. Qu’attendent-ils donc, sinon l’Heure qui viendra les surprendre sans qu’ils l’aient pressentie ?
43.67. Ce Jour-là, les amis deviendront ennemis les uns des autres, à l’exception de ceux qui craignent Dieu.
43.68. O Mes serviteurs ! Ce Jour-là vous n’aurez pas à avoir peur et vous ne serez pas affligés,
43.69. [ni vous, ni] ceux qui croient en Nos signes et qui Nous sont soumis (muslimûn).
43.70. Entrez au Paradis, vous et vos épouses, pour être rendus heureux !
43.71. On fera circuler parmi eux des plateaux en or et des coupes ; ils y trouveront tout ce que l’âme peut désirer et ce qui charme les yeux. Vous y demeurerez à jamais.
43.72. Tel est le Paradis qui vous sera donné en héritage pour prix de vos œuvres passées.
43.73. Vous y trouverez des fruits abondants dont vous mangerez.
43.74. Les coupables seront livrés pour toujours au châtiment de la Géhenne
43.75. qui ne se relâchera jamais pour eux et où ils resteront livrés au désespoir.
43.76. Nous ne les avons pas traités injustement, mais c’est eux qui ont été iniques.
43.77. Ils crieront : « O Mâlik ! Que ton Seigneur en finisse avec nous ! » Il répondra : « Vous devez rester là ! »
43.78. Nous sommes venus à vous avec la Vérité, mais la plupart d’entre vous ont de l’aversion pour la Vérité.
43.79. Ont-ils tramé quelque affaire ? S’il en est ainsi, Nous aussi Nous tramerons !
43.80. Pensent-ils que Nous n’entendons pas leur secret et leurs apartés ? Bien au contraire ! Et Nos envoyés se tiennent près d’eux et inscrivent.
43.81. Dis : « Si le Miséricordieux avait un fils, je serais le premier à l’adorer ! »
43.82. Gloire au Seigneur des cieux et de la terre, le Seigneur du Trône, bien au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent !
43.83. Laisse-les donc à leurs discours frivoles et à leurs jeux, jusqu’à ce qu’ils rencontrent le Jour qui leur a été promis.
43.84. Il est Celui qui, dans le ciel est un Dieu, et sur la terre est un Dieu. Il est le Sage, l’Omniscient.
43.85. Béni soit Celui à qui appartient le Royaume des cieux, de la terre, et de ce qui est entre les deux. Il détient la science de l’Heure, et vers Lui vous serez ramenés.
43.86. Ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui n’ont aucun pouvoir d’intercession, à l’exception de ceux qui témoignent par la Vérité et possèdent la connaissance.
43.87. [ô Muhammad] si tu leur demandes qui les a créés, ils disent : « Allâh ! » Pourquoi, alors, se sont-ils détournés ?
43.88. » O mon Seigneur,  » s’écrie le Prophète,  » ce sont des gens qui ne croient pas ! »
43.89. Alors, écarte-toi d’eux en disant : « Paix ! » Car, en fin de compte, ils sauront.

Sourate 44 : La Fumée – Al-Dukhân

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
44.1. Hâ. Mîm.
44.2. Par le Livre explicite !
44.3. En vérité, Nous l’avons fait descendre durant une nuit bénie. Certes, Nous voulions lancer un avertissement.
44.4. En cette nuit, tout ordre sage est clairement décrété,
44.5. comme un ordre venant de Nous. Certes, c’est Nous qui avons décidé d’envoyer
44.6. une miséricorde venue de ton Seigneur. Il est, en vérité, Celui qui entend tout, l’Omniscient,
44.7. le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux. Puissiez-vous croire avec certitude !
44.8. Il n’y a de dieu que Lui. Il donne la vie et Il donne la mort. Il est votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres.
44.9. Et pourtant, ils sont dans le doute et ils s’amusent.
44.10. Guette donc le jour où le ciel produira une fumée bien visible
44.11. qui enveloppera les hommes. Ce sera un châtiment douloureux !
44.12. » Notre Seigneur, s’écrieront-ils, éloigne de nous le châtiment ! Vraiment, nous sommes croyants ! »
44.13. Comment le Rappel pourrait-il les toucher alors qu’un envoyé est déjà venu à eux avec des preuves évidentes ?
44.14. Ils se sont détournés de lui, disant : « C’est un endoctriné, un possédé ».
44.15. Oui, Nous allons ajourner quelque peu le châtiment, mais vous récidiverez certainement.
44.16. Un jour Nous agirons avec une grande violence, et ce sera Notre vengeance.
44.17. Avant eux, Nous avons éprouvé le peuple de Pharaon à qui fut envoyé un noble messager.
44.18. » Remettez-moi les serviteurs de Dieu, leur dit-il ; je suis, pour vous, un envoyé digne de confiance.
44.19. Ne vous élevez pas contre Dieu. Je viens à vous nanti d’une autorité incontestable.
44.20. J’ai pris refuge en mon Seigneur et en votre Seigneur, de peur que vous ne me lapidiez.
44.21. Et si vous ne me faites pas confiance, laissez-moi partir ! »
44.22. Il implora son Seigneur : « Ces gens sont des scélérats ! »
44.23. » Pars de nuit avec Mes serviteurs. Vous serez certainement poursuivis,
44.24. mais laisse la mer s’ouvrir, car leur armée sera noyée ».
44.25. Combien ont-ils abandonné de jardins, de sources,
44.26. de champs cultivés, de somptueuses demeures,
44.27. de délices dans lesquels ils se complaisaient.
44.28. Il en fut ainsi, et Nous en avons fait hériter un autre peuple.
44.29. Ni le ciel ni la terre n’ont pleuré sur eux, et il ne leur a pas été accordé de délai.
44.30. Ainsi, Nous avons délivré les fils d’Israël du châtiment ignominieux
44.31. et de Pharaon, qui était hautain d’entre les transgresseurs.
44.32. Nous les avons choisis, en toute connaissance, parmi les peuples de l’univers,
44.33. et Nous leur avons apporté des signes qui contenaient une épreuve évidente.
44.34. Voici des gens qui disent :
44.35. » Il n’y a que notre première mort, et nous ne serons pas ressuscités.
44.36. Faites donc revenir nos ancêtres, si vous êtes véridiques ! »
44.37. Sont-ils meilleurs que le peuple de Tubba’ et que leurs prédécesseurs, que Nous avons anéantis parce qu’ils étaient coupables ?
44.38. Ce n’est pas par jeu que Nous avons créé les cieux, la terre et ce qui est entre les deux.
44.39. Nous ne les avons créés que par la Vérité, mais la plupart d’entre eux ne savent pas.
44.40. Certes, le Jour de la Décision est le terme fixé pour tous les hommes,
44.41. le Jour où un ami ne pourra en rien aider un ami et où nul ne sera secouru,
44.42. sauf celui à qui Dieu fera miséricorde. Il est, en vérité, le Puissant, le Clément.
44.43. Certes, l’arbre de Zaqqoum
44.44. est l’aliment du pécheur.
44.45. Il bout dans les entrailles comme du métal en fusion,
44.46. comme bouillonne l’eau bouillante.
44.47. » Saisissez-vous de lui et traînez-le au fond de la Fournaise,
44.48. puis versez sur sa tête le supplice d’eau bouillante ! »
44.49. » Goûte [le châtiment], toi qui te croyais puissant et noble ! »
44.50. Voilà ce que vous mettiez en doute !
44.51. Ceux qui craignent Dieu seront dans une station sûre,
44.52. au milieu de jardins et de sources.
44.53. Ils seront vêtus de satin et de brocart et se feront face.
44.54. Telle sera leur condition, et Nous leur donnerons pour épouses des houris aux grands yeux.
44.55. Là, ils se feront servir toutes sortes de fruits, à l’abri de la crainte.
44.56. Ils n’y goûteront pas la mort, sauf la première mort [déjà subie]. Dieu les a préservés du châtiment de la Fournaise.
44.57. C’est une grâce de ton Seigneur. Voilà le bonheur suprême !
44.58. Nous n’en avons facilité l’accès en l’exprimant dans ta langue que pour qu’ils réfléchissent.
44.59. Sois donc vigilant, car eux aussi sont vigilants !

Notes

* v.37 : ce nom désigne les anciens rois du Yémen (himyarites) qui rendaient un culte aux corps célestes.

Sourate 45 : L’agenouillée – Al-Jâthiya

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
45.1. Hâ. Mîm.
45.2. La Révélation du Livre vient de Dieu, le Puissant, le Sage.
45.3. Certes, il y a dans les cieux et sur la terre des signes pour les croyants.
45.4. Dans votre propre création et dans la multitude des animaux qu’Il répand, il y a des signes pour ceux qui croient avec certitude.
45.5. Et dans la succession de la nuit et du jour, dans l’eau nourricière que Dieu fait tomber du ciel et par laquelle Il fait revivre la terre après sa mort, dans l’impulsion donnée aux vents, il y a des signes pour ceux qui raisonnent.
45.6. Ce sont des versets de Dieu que Nous te récitons en toute Vérité. Après Dieu et Ses versets, à quelle prédication pourraient-ils ajouter foi ?
45.7. Malheur à tout pécheur retors :
45.8. il écoute les versets de Dieu qui lui sont récités, puis il s’obstine dans son orgueil comme s’il ne les avait pas entendus. Annonce-lui donc un châtiment douloureux.
45.9. Quand il retient quelque chose de Nos versets, c’est pour s’en moquer. De tels gens subiront un châtiment ignominieux.
45.10. Derrière eux il y aura la Géhenne. Rien de ce qu’ils auront acquis ne leur servira, pas plus que ne leur serviront les protecteurs qu’ils se sont donnés en dehors de Dieu. Un terrible châtiment les attend.
45.11. Ceci est un rappel de la bonne direction. Ceux qui refusent de croire aux signes de leur Seigneur seront châtiés par des peines douloureuses.
45.12. Dieu est Celui qui a mis la mer à votre service pour que le navire y vogue sur Son ordre, afin que vous vous mettiez en quête de Ses bienfaits et que vous soyez reconnaissants.
45.13. Il a aussi mis à votre service ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. Il y a vraiment en cela des signes pour que les gens réfléchissent.
45.14. Dis à ceux qui ont la foi de pardonner à ceux qui n’attendent pas la Faveur de Dieu, car c’est à Dieu de rétribuer chacun selon ce qu’il aura accompli.
45.15. Quiconque fait le bien le fait à son profit, et quiconque fait le mal le fait à son détriment. Par la suite vous serez ramenés vers votre Seigneur.
45.16. Nous avons donné aux fils d’Israël le Livre, la Sagesse et la Prophétie. Nous leur avons dispensé de bonnes nourritures et Nous leur avons accordé un rang de faveur parmi les mondes.
45.17. Nous leur avons donné des preuves évidentes concernant Notre commandement. Des divergences ne se sont produites entre eux qu’après que la science leur eut été donnée, soulevant entre eux de la jalousie. Certes, ton Seigneur jugera entre eux le Jour de la Résurrection et leurs différends seront tranchés.
45.18. Nous t’avons ensuite placé sur une voie légale (sharî’ah) procédant du Commandement. Suis-la donc et ne suis pas les passions de ceux qui n’ont pas la connaissance.
45.19. Ces gens ne pourront t’être d’aucune utilité contre Dieu. Les iniques se protègent les uns les autres, et Dieu est le protecteur de ceux qui Le craignent.
45.20. Ce sont là des appels à la clairvoyance pour les hommes, une guidance et une miséricorde pour ceux qui croient avec certitude.
45.21. Ceux qui cherchent à faire le mal pensent-ils que Nous les traiterons comme ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies, et qu’il n’y aura nulle différence entre eux, dans la vie comme dans la mort ? Comme leur jugement est faux !
45.22. Dieu a créé les cieux et la terre par la Vérité afin que chaque âme soit rétribuée selon ce qu’elle se sera acquis et sans que nul soit lésé.
45.23. Ne vois-tu pas que si quelqu’un prend pour divinité sa propre passion, et que si Dieu l’égare sciemment, met un sceau sur son ouïe et sur son cœur, et place un bandeau sur ses yeux, il n’y aura personne, après Dieu, qui puisse le guider ? Les gens ne réfléchissent-ils pas ?
45.24. Ils disent : « Seule existe notre vie en ce monde : nous mourons et nous vivons, mais seul le temps qui passe nous fait périr. » Ils n’ont pourtant aucune connaissance de tout cela et ne font que se livrer à des conjectures.
45.25. Lorsque Nos versets leur sont récités avec leur évidence, leur seul argument consiste à dire : « Faites venir nos pères, si vous êtes véridiques ! »
45.26. Dis : « Dieu vous fait vivre, puis Il vous fait mourir, puis Il vous réunira le Jour de la Résurrection au sujet duquel aucun doute n’est possible ; mais la plupart des hommes ne savent pas ! »
45.27. A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre. Le Jour où se lèvera l’Heure, ce Jour-là, ceux qui en auront nié la réalité seront perdus.
45.28. Tu verras chaque communauté agenouillée. Chaque communauté sera convoquée devant son Livre : « Aujourd’hui, vous serez rétribués pour ce que vous avez fait !
45.29. Voici Notre livre : il parle contre vous en toute vérité. Certes, Nous enregistrions tous vos actes ».
45.30. Mais ceux qui ont cru et ont accompli des œuvres pies, leur Seigneur les fera entrer dans Sa miséricorde : c’est là le bonheur insigne !
45.31. A ceux qui auront mécru [on dira] : « Mes versets ne vous ont-ils pas été lus ? Mais vous avez été orgueilleux et vous vous êtes rendus coupables. »
45.32. Lorsqu’on disait : « Certes, la promesse de Dieu est Vérité, et l’Heure, il n’y a aucun doute à son sujet,  » vous avez dit : « Nous ne savons pas ce qu’est l’Heure ; nous pensons qu’il ne s’agit que d’une conjecture, et nous ne sommes nullement convaincus ».
45.33. Les mauvaises actions qu’ils ont commises leur apparaîtront, et ce dont ils se moquaient les enveloppera de toutes parts.
45.34. On leur dira : « Aujourd’hui Nous vous oublions comme vous avez oublié la rencontre de votre Jour que voici. Votre demeure est le Feu et il n’y a personne pour vous secourir.
45.35. Il en est ainsi, parce que vous avez pris les signes de Dieu comme objet de raillerie et parce que la vie de ce monde vous a séduits ». Ce jour-là on ne les fera pas sortir de la Géhenne et ils ne seront pas incités à se repentir.
45.36. Louange à Dieu, Seigneur des cieux et Seigneur de la terre, Seigneur de l’univers !
45.37. A Lui la Grandeur dans les cieux et sur la terre ; Il est le Puissant, le Sage !

Notes

* v.14 : littéral. “à ceux qui n’espèrent pas les jours de Dieu”.

Sourate 46 : Les Dunes – Al-Ahqâf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
46.1. Hâ. Mîm.
46.2. La Révélation du Livre vient de Dieu, le Puissant, le Sage.
46.3. Nous n’avons créé les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux, que par la Vérité et pour un laps de temps déterminé. Mais les mécréants se détournent de ce dont ils ont été avertis.
46.4. Dis : « Considérez ceux que vous implorez en dehors de Dieu ; montrez-moi ce qu’ils ont créé sur la terre, ou s’ils ont été associés à la création des cieux ! Apportez-moi un livre plus ancien que celui-ci, ou quelque trace de science, si vous êtes véridiques ».
46.5. Qui donc est plus égaré que celui qui, au lieu de Dieu, implore ceux qui ne leur répondront pas jusqu’au jour de la Résurrection et qui resteront insensibles à leur appel,
46.6. ceux qui, lorsque les hommes auront été rassemblés, seront leurs ennemis et méconnaîtront leur adoration ?
46.7. Lorsqu’on leur récite Nos versets comme autant de preuves évidentes, ceux qui mécroient disent de la Vérité, au moment où elle leur parvient : « Il s’agit bien là de magie ! »
46.8. Ou ils disent : « Il l’a forgée ! » Dis : « Si je l’ai forgée, alors vous ne pouvez rien pour moi contre Dieu. Il sait parfaitement ce que vous propagez à ce sujet. Il suffit comme Témoin entre moi et vous. Il est Celui qui pardonne, le Clément ! »
46.9. Dis : « Je ne suis pas un innovateur parmi les envoyés, et j’ignore ce que l’on fera de moi et de vous. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé, et je ne suis qu’un avertisseur explicite ».
46.10. Dis : « Pensez-y : [qu’adviendra-t-il] si ceci vient de Dieu et que vous refusez d’y croire, alors qu’un témoin parmi les fils d’Israël atteste qu’il existe déjà des messages semblables, et que lui-même y ajoute foi tandis que vous vous enflez d’orgueil ? » Certes, Dieu ne dirige pas les iniques.
46.11. Ceux qui mécroient disent à ceux qui croient [à propos du Coran] : « S’il s’agissait d’un bien, nous aurions été les premiers à le reconnaître. » Mais comme ils ne sont pas guidés par lui, ils ajoutent : « C’est une vieille imposture ! »
46.12. Avant lui [le Coran], le Livre de Moïse était un exemple et une miséricorde. Et ce livre ci en confirme la vérité ; il est écrit en langue arabe pour avertir les iniques et annoncer la bonne nouvelle aux hommes de bien.
46.13. Certes, ceux qui disent : « Notre Seigneur est Dieu ! » et se maintiennent dans la droiture, ceux-là n’éprouveront ni peur, ni affliction.
46.14. Ils seront les hôtes du Paradis où ils demeureront à jamais en récompense de leurs actions passées.
46.15. Nous avons recommandé à l’homme la bonté envers ses père et mère. Sa mère l’a porté avec peine et elle l’a enfanté avec peine. Entre le début de la grossesse et le moment du sevrage, trente mois se sont écoulés. Plus tard, lorsqu’il est parvenu à sa pleine maturité et qu’il a atteint l’âge de quarante ans, il a dit : « Mon Seigneur ! Inspire-moi de Te remercier pour les bienfaits dont Tu m’as comblé, ainsi que mes parents, et de faire le bien que Tu agrées. Accorde-moi une descendance vertueuse. Je suis revenu à Toi et, assurément, je compte parmi ceux qui Te sont soumis (muslimûn) ».
46.16. Ceux-là sont ceux dont Nous acceptons le meilleur de ce qu’ils ont fait sans tenir compte de leurs méfaits [pour les admettre] parmi les hôtes du Paradis. Elle est véridique, la promesse qui leur a été faite !
46.17. Mais il y a celui qui dit à ses père et mère : « Fi de vous deux ! Prétendez-vous que l’on me fera sortir [du tombeau], alors que tant de générations ont passé avant moi ? » Tous deux implorent alors le secours de Dieu : « Malheur à toi ! Crois, car la promesse de Dieu est vraie ! » Et lui de répliquer : « Ce ne sont là que fables des Anciens ! ».
46.18. C’est contre lui et ses pareils que la Parole s’est réalisée comme elle s’était réalisée contre des communautés de djinns et d’hommes disparues depuis lors. Comme elles ont été perdantes !
46.19. Pour tous les êtres il existe des degrés correspondant à ce qu’ils ont accompli. Dieu rétribuera équitablement leurs actions et nul ne sera lésé.
46.20. Le Jour où ceux qui ont mécru seront exposés au Feu, on leur dira : « Vous avez dissipé durant votre vie terrestre les bonnes choses qui vous étaient données, et vous en avez joui. Mais voici qu’aujourd’hui vous êtes rétribués par le châtiment ignominieux parce que, sur la terre, vous avez été injustement orgueilleux et parce que vous avez été pervers ».
46.21. Souviens-toi du frère des ‘Ad, quand il avertit son peuple dans le pays d’al-Ahqâf (« Les Dunes »), alors que des avertisseurs étaient déjà passés avant lui et après lui : « N’adorez que Dieu seul ! Je redoute pour vous le châtiment d’un jour terrible ».
46.22. Ils dirent : « Es-tu venu à nous pour nous détourner de nos divinités ? Apporte-nous donc ce dont tu nous menaces, si tu es véridique ! »
46.23. Il dit : « Dieu seul possède la connaissance. Moi, je vous transmets ce avec quoi j’ai été envoyé ; mais je vois que vous êtes un peuple plongé dans l’ignorance ».
46.24. Quand ils virent que c’était un nuage qui se dirigeait vers leurs vallées, ils dirent : « Voici un nuage qui nous apporte la pluie ! » Que non ! Ce qui arrive, c’est ce dont vous vouliez hâter la venue : un vent qui renferme un châtiment douloureux,
46.25. qui va tout détruire sur l’ordre de son Seigneur. Le matin suivant, on ne voyait plus que leurs maisons. Voilà comment Nous rétribuons les peuples scélérats.
46.26. Nous les avions pourtant établis [sur terre] dans une position plus solide que la vôtre, leur donnant l’ouïe, la vue et un cœur. Mais ni leurs oreilles, ni leurs yeux, ni leurs cœurs ne leur ont été de quelque utilité lorsqu’ils eurent rejeté les signes de Dieu, et c’est alors que ce dont ils se moquaient les a enveloppés.
46.27. Nous avons anéanti les cités situées autour de vous alors que Nous avions déployé Nos signes pour que leurs habitants s’amendent.
46.28. Pourquoi donc ceux qu’ils avaient choisis en dehors de Dieu comme divinités et intercesseurs ne les ont-ils pas secourus ? Bien au contraire, ils leur ont faussé compagnie, juste conséquence de leur imposture et de ce qu’ils avaient inventé !
46.29. Un jour, Nous t’avons amené une troupe de djinns pour qu’ils écoutent le Coran ; une fois présents, ils dirent : « Ecoutez en silence !, et quand ce fut terminé, ils retournèrent auprès de leur peuple en avertisseurs.
46.30. Ils dirent : « O notre peuple ! Nous avons entendu un Livre révélé après Moïse, qui confirme les révélations antérieures ; il guide vers la Vérité et vers une voie droite.
46.31. O notre peuple ! Répondez à l’apôtre de Dieu et croyez en lui ! Dieu vous pardonnera une partie de vos péchés et Il vous préservera d’un châtiment douloureux ».
46.32. Celui qui ne répond pas à l’apôtre de Dieu ne saurait affaiblir la puissance de Dieu sur la terre. Il ne trouvera en dehors de Lui aucun protecteur. De tels gens sont dans un égarement manifeste !
46.33. Ne voient-ils pas que Dieu, qui a créé les cieux et la terre sans avoir été fatigué par leur création, a le pouvoir de rendre la vie aux morts. Si fait, Il est, en vérité, puissant sur toute chose !
46.34. Le Jour où les mécréants seront exposés au Feu, on leur demandera : « N’est-ce pas là la Vérité ? »  » Si fait, par notre Seigneur ! » s’écrieront-ils. Dieu dira : « Goûtez donc le châtiment pour prix de votre mécréance ! »
46.35. Et toi, sois patient, comme ont été patients les envoyés qui étaient doués d’une ferme résolution, et ne cherche pas à hâter le châtiment de ces gens-là. Le Jour où ils verront se réaliser ce dont on les menaçait, ce sera comme s’ils n’étaient restés sur terre qu’une seule heure d’une journée. C’est là une annonce solennelle : qui donc sera anéanti, sinon les pervers ?…

Notes

* v.10 : allusion au fait que des Juifs habitant la Mekke avaient très tôt reconnu l’authenticité du message coranique.

Sourate 47 : Muhammad

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
47.1. Ceux qui mécroient et qui écartent les hommes de Son chemin, Dieu rend vaines leurs actions.
47.2. Mais ceux qui croient, qui accomplissent des œuvres pies, qui croient à ce qui a été révélé à Muhammad, à ce qui est la Vérité venue de leur Seigneur, Il efface leurs mauvaises actions et Il incline leur pensée vers le bien.
47.3. Il en est ainsi parce que ceux qui mécroient s’attachent à l’erreur, tandis que ceux qui croient suivent la Vérité de leur Seigneur. Voilà pourquoi Dieu propose aux hommes leur exemple.
47.4. Lorsqu’au combat vous rencontrez les mécréants, terrassez-les en les frappant sur la nuque et ligotez-les fermement ; plus tard, vous les libérerez ou les échangerez contre une rançon en attendant que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi : si Dieu le voulait, Lui-même en finirait avec eux ; mais Il veut vous éprouver les uns par les autres. Ceux qui seront tués dans le chemin de Dieu, Il ne rendra pas vaines leurs actions.
47.5. Il les dirigera et Il inclinera leur pensée vers le bien,
47.6. puis Il les introduira dans le Jardin qu’Il leur a fait connaître.
47.7. O vous qui croyez : si vous aidez Dieu, Il vous aidera et Il affermira vos pas.
47.8. Puissent les mécréants périr, et que Dieu rende vaines leurs œuvres !
47.9. Il en sera ainsi à cause de l’aversion qu’ils ont éprouvée pour ce que Dieu a révélé. Et Il rendra stériles leurs œuvres.
47.10. N’ont-ils pas parcouru la terre et vu quelle a été la fin de ceux qui ont vécu avant eux ? Dieu les a exterminés, et voici que la même fin attend les mécréants.
47.11. Il en est ainsi parce que Dieu est le protecteur des croyants, alors que les mécréants n’ont pas de protecteur.
47.12. Certes, Dieu fera entrer ceux qui auront cru et qui auront accompli des œuvres pies dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. Quant aux mécréants, ils jouissent des biens de ce monde et mangent comme mangent les bêtes, mais leur demeure sera le Feu.
47.13. Combien de cités, plus redoutables en force que ta cité, celle qui t’a expulsé, n’avons- Nous pas détruites. Et personne n’est venu les secourir.
47.14. Est-ce que celui qui s’en tient à l’évidence fournie par son Seigneur est semblable à celui dont les mauvaises actions sont faussement embellies à ses yeux, et à ceux qui suivent leurs passions ?
47.15. Voici comment se présente le Jardin promis à ceux qui craignent Dieu : il est traversé par des fleuves dont l’eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vin délicieux à boire, des fleuves de miel pur. Ils y trouvent aussi toutes sortes de fruits et le pardon de leur Seigneur. En sera-t-il de même pour ceux qui demeureront à jamais dans le Feu et seront abreuvés d’une eau bouillante qui leur déchirera les entrailles ?
47.16. Il y a parmi eux des gens qui te prêtent l’oreille ; mais à peine t’ont-ils quitté qu’ils vont dire à ceux qui ont reçu la science : « Que vient-il de raconter ? » Tels sont les hommes sur les cœurs desquels Dieu a apposé un sceau et qui suivent leurs passions.
47.17. Quant à ceux qui suivent la bonne direction, Dieu augmente leur Guidance et Il leur inspire une crainte révérencielle.
47.18. Attendent-ils que l’Heure les prenne au dépourvu ? Déjà ses prémisses sont arrivées ; mais quand elle sera là, à quoi donc leur servira le rappel qui leur a été adressé ?
47.19. Sache qu’en vérité, il n’y a de divinité que Dieu ! Demande pardon pour ton péché, pour les croyants et les croyantes. Dieu connaît vos vicissitudes et votre lieu de repos.
47.20. Ceux qui croient disent : « Puisse une sourate être révélée ! » Mais il suffit que soit révélée une sourate péremptoire dans laquelle il est fait mention du combat, pour que tu voies ceux dont les cœurs sont malades te regarder comme celui qui défaille à l’approche de la mort. Leur seraient cependant plus profitables
47.21. l’obéissance et un langage bienséant. Lorsque l’affaire est décidée, il vaudrait mieux pour eux qu’ils soient sincères envers Dieu.
47.22. Si vous vous détournez, ne serez-vous pas capables de semer la corruption sur la terre et de rompre vos liens du sang ?
47.23. Tels sont ceux que Dieu a maudits, qu’Il a rendus muets, et dont Il a aveuglé le regard.
47.24. Ne méditeront-ils pas sur le Coran, à moins que leurs cœurs ne soient verrouillés ?
47.25. Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que la Guidance leur eut été clairement exposée ont été abusés par le Démon, qui leur a donné de faux espoirs.
47.26. Il en est ainsi parce qu’ils disent à ceux qui éprouvent de l’aversion pour ce que Dieu a révélé : « Nous allons vous obéir en certaines choses ». Mais Dieu connaît leurs pensées secrètes.
47.27. Que feront-ils lorsque les anges viendront leur ôter la vie et les frapperont au visage et sur le dos ?
47.28. Il en sera ainsi parce qu’ils suivent ce qui courrouce Dieu et qu’ils éprouvent de l’aversion pour ce qu’Il agrée. Aussi a-t-Il rendu vaines leurs œuvres.
47.29. Ceux dont les cœurs sont malades pensent-ils que Dieu ne mettra pas au grand jour leur malveillance ?
47.30. Si Nous voulions, Nous te les montrerions sous leur vrai jour en sorte que tu les reconnaîtrais à leurs marques, et tu les reconnaîtrais à la fausseté de leur langage. Et Dieu connaît vos actions !
47.31. Nous vous éprouverons afin de connaître ceux de vous qui mènent le combat et qui sont patients et afin de tester votre réputation.
47.32. Oui, ceux qui mécroient, qui détournent leurs semblables du chemin de Dieu, qui se sont séparés du Prophète après que la bonne Guidance leur eut été clairement exposée, ceux-là ne nuisent en rien à Dieu et Il rendra stériles leurs œuvres.
47.33. O vous qui croyez, obéissez à Dieu et obéissez au Prophète ! Ne rendez pas vaines vos œuvres !
47.34. En vérité, ceux qui mécroient, qui détournent leurs semblables du chemin de Dieu et qui, ensuite, meurent dans la mécréance, Dieu ne leur pardonnera pas.
47.35. Ne faiblissez pas, n’appelez pas la paix alors que vous êtes les plus forts et que Dieu est avec vous : Il ne vous privera pas du fruit de vos œuvres.
47.36. La vie de ce monde n’est que jeu et frivolité. Si vous croyez et craignez Dieu, Il vous donnera votre récompense et ne vous demandera pas vos richesses.
47.37. S’Il vous les demandait et vous pressait, vous vous montreriez avares. Alors, il mettrait au grand jour votre malveillance.
47.38. C’est bien vous qui êtes appelés à dépenser dans le chemin de Dieu ; mais il y a parmi vous des avares. Or, celui qui est avare n’est avare qu’à son propre détriment. Dieu est le Riche et vous êtes les pauvres. Si vous tournez le dos, Il mettra un autre peuple à votre place, et ces gens ne vous ressembleront pas.

Notes

* v.20 : muhkama. Cet adjectif qualifie les versets qui contiennent des dispositions légales, des injonctions catégoriques, etc. (cf. s.3, v.7 et note).
* v.22 : autre interprétation admise : “si l’on vous en donne le pouvoir”.

Sourate 48 : La Victoire – Al-Fath

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
48.1. Certes, Nous t’avons accordé une victoire éclatante
48.2. afin que Dieu te pardonne tes péchés, les anciens comme les plus récents, qu’Il parachève la grâce dont Il te comble, qu’Il te dirige sur la voie droite,
48.3. et afin que Dieu te prête un secours puissant.
48.4. C’est Lui qui a fait descendre l’influence bénissante (sakîna) dans le cœur des croyants afin que leur foi grandisse toujours davantage – à Dieu appartiennent les armées des cieux et de la terre, et Dieu est omniscient, sage,
48.5. afin aussi d’introduire les croyants et les croyantes dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et dans lesquels ils demeureront à jamais, et afin aussi d’effacer leurs mauvaises actions. C’est là, auprès de Dieu, un bonheur insigne.
48.6. Il punira les hypocrites, hommes et femmes, les associateurs, hommes et femmes, qui entretiennent de mauvaises pensées sur Dieu. Un sort malheureux les attend ! Dieu se courrouce contre eux, Il les maudit et Il leur prépare la Géhenne. Quel détestable lieu de retour !
48.7. A Dieu appartiennent les armées des cieux et de la terre. Dieu est puissant et sage !
48.8. Certes, Nous t’avons envoyé comme témoin, comme annonciateur de la bonne nouvelle et comme avertisseur,
48.9. afin que vous croyiez en Dieu et en Son Envoyé, que vous L’honoriez, que vous Le vénériez et que vous Le glorifiez à l’aube et au crépuscule.
48.10. En vérité, ceux qui te prêtent un serment d’allégeance ne font que prêter serment à Dieu. La main de Dieu est au-dessus de leurs mains. Quiconque est parjure se parjure lui-même. Mais quiconque est fidèle à l’engagement pris envers Dieu, Il lui accordera une récompense magnifique.
48.11. Ceux des Bédouins qui sont restés en arrière te diront : « Nos richesses et nos familles nous ont accaparés ; demande pardon pour nous ! » Ils disent avec leurs langues ce qui n’est pas dans leurs cœurs. Dis : « Qui donc pourrait vous aider en quoi que ce soit contre Dieu, dès lors que Lui vous voudrait un mal ou vous voudrait un bien ? » Sachez-le, Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
48.12. De fait, vous avez pensé que le Prophète et les croyants ne retourneraient jamais parmi les leurs, et cette pensée a séduit vos cœurs ; c’était pourtant une mauvaise pensée et vous avez été indignes.
48.13. Que celui qui ne croit pas en Dieu et en Son Envoyé sache que Nous avons préparé une fournaise pour les mécréants.
48.14. A Dieu appartient le Royaume des cieux et de la terre. Il pardonne à qui Il veut et Il châtie qui Il veut. Dieu est celui qui pardonne, Il est clément.
48.15. Ceux qui sont restés en arrière diront, quand vous vous mettrez en marche pour vous emparer du butin : « Laissez-nous vous suivre ! » Ils voudraient pouvoir changer la Parole de Dieu. Dis : « Non, vous ne nous suivrez pas : c’est ce que Dieu a dit auparavant. » Ils rétorqueront : « Pas du tout ! Vous êtes jaloux de nous ». En fait, ce sont eux qui ne raisonnent guère.
48.16. Dis à ceux des Bédouins qui sont restés en arrière : « Vous serez bientôt appelés à combattre des peuples très puissants jusqu’à ce qu’ils se soumettent à Dieu [= embrassent l’Islam]. Si vous obéissez, Dieu vous donnera une belle récompense ; mais si vous tournez le dos comme vous l’avez fait auparavant, Il vous infligera un châtiment douloureux ».
48.17. Il n’y a nulle faute pour l’aveugle, et nulle faute pour le boiteux, et nulle faute pour le malade [qui s’abstiennent de combattre]. Quiconque obéit à Dieu et à Son Envoyé, Dieu le fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves, mais à quiconque tourne le dos, Il infligera un châtiment douloureux.
48.18. Dieu a été satisfait des croyants lorsqu’ils t’ont fait allégeance sous l’arbre. Il a su ce qui était dans leurs cœurs. Il a fait descendre sur eux l’influence bénissante et Il les a récompensés par une proche victoire
48.19. et par l’abondant butin dont ils se sont emparés. Dieu est puissant, sage.
48.20. Dieu vous avait promis que vous vous empareriez d’un butin abondant. Il a hâté pour vous la conclusion de cette affaire ; Il a écarté de vous les mains de ces gens afin que cela soit un signe pour les croyants et serve à vous guider sur une voie droite.
48.21. Une autre chose qui n’était pas en votre pouvoir, Il l’a étreinte dans Son pouvoir. Dieu est puissant sur toute chose.
48.22. Si les mécréants vous avaient combattus, ils auraient pris la fuite et n’auraient trouvé ni protecteur, ni secoureur.
48.23. Telle est la coutume de Dieu, qui était déjà en vigueur auparavant. Tu ne trouveras dans la coutume de Dieu aucun changement.
48.24. C’est Lui qui a écarté leurs mains de vous et d’eux vos mains dans la vallée de la Mekke, après vous avoir donné l’avantage sur eux. Dieu voit très clairement ce que vous faites !
48.25. Ce sont eux, les mécréants, qui vous ont barré l’accès à la Mosquée sacrée et qui ont empêché les oblations de parvenir au lieu du sacrifice. S’il n’y avait eu, mêlés à eux, des hommes croyants et des femmes croyantes inconnus de vous que vous risquiez de piétiner à votre insu – crime qui vous aurait valu une honte imméritée, mais Dieu introduit qui Il veut dans Sa miséricorde – et si, par contre, les groupes s’étaient clairement séparés, Nous aurions infligé aux mécréants un châtiment douloureux.
48.26. Tandis que les mécréants entretenaient dans leur cœur la fureur – la fureur de l’Ignorance, Dieu fit descendre Son influence bénissante sur Son Envoyé et sur les croyants, et Il leur imposa une parole de piété parce qu’ils en étaient dignes et prêts à la recevoir. Dieu connaît parfaitement toute chose !
48.27. Dieu a bien confirmé à Son Envoyé la vérité de sa vision. » Vous pénétrerez donc dans la Mosquée sacrée, si Dieu le veut, en sécurité, la tête rasée et les cheveux coupés, et vous serez sans crainte. » Car Dieu sait ce que vous ne savez pas, et Il vous a réservé une victoire proche.
48.28. C’est Lui qui a dépêché Son Envoyé avec la bonne guidance et la religion de Vérité pour la faire prévaloir sur la religion toute entière. Et Dieu suffit comme Témoin !
48.29. Muhammad est l’Envoyé de Dieu. Ses compagnons sont sévères envers les mécréants, compatissants entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant la grâce de Dieu et Sa satisfaction. Leurs visages sont marqués par les traces de leurs prosternations. Voici à quoi ils sont comparés dans la Tora et dans l’Evangile : ils sont semblables au grain qui fait sortir sa pousse, puis il devient robuste, il grossit, il se dresse sur sa tige. Le semeur est saisi d’admiration, alors que les mécréants en sont irrités. Dieu a promis à ceux d’entre eux qui croient et qui accomplissent des œuvres pies un pardon et une récompense magnifique.

Notes

* v.26 : allusion au fait que la période qui a précédé la Révélation coranique, appelée “l’Ignorance” (Jahiliyya), se caractérisait par une intolérance vis-à-vis des porteurs d’un message céleste.
* v.28 : ce verset, qui se retrouve par trois fois dans le Coran (aussi s.9, v.33 et s.61, v.9), est trop souvent pris comme signifiant que l’Islam a été révélé pour être “élevé au-dessus de toutes les religions”, voire pour “triompher sur toute autre religion”. Une telle interprétation non seulement n’est pas autorisée par le texte lui-même (où le mot “religion” n’existe qu’au singulier, et où “autre” est un ajout injustifié), mais elle est en contradiction flagrante avec le fait, souvent rappelé dans le Coran (par exemple s.2, v.4; s.4, v.163-165), que l’Islam reconnaît l’origine divine des Révélations antérieures. C’est donc la valeur universelle du Message révélé à Muhammad en tant qu’expression de la Vérité absolue et voie providentielle vers le retour à Dieu qui est affirmée ici comme constituant le fondement essentiel de toute pratique religieuse.

Sourate 49 : Les Appartements – Al-Hujurât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
49.1. O vous qui croyez ! Ne soyez pas présomptueux envers Dieu et envers Son Envoyé ! Craignez Dieu ! En vérité, Dieu entend tout et Il sait tout.
49.2. O vous qui croyez ! N’élevez pas la voix au-dessus de celle du Prophète. Ne lui adressez pas la parole à voix haute, comme vous le faites entre vous, de crainte que vos œuvres ne deviennent stériles sans que vous en ayez conscience.
49.3. Ceux qui baissent la voix en présence de Son Envoyé sont vraiment ceux dont Dieu a sondé les cœurs pour en éprouver la crainte révérencielle. Ils obtiendront un pardon et une récompense magnifique.
49.4. Ceux qui t’interpellent de l’extérieur de tes appartements sont, pour la plupart, des gens qui n’ont pas de tête.
49.5. S’ils patientaient jusqu’à ce que tu sortes à leur rencontre, ce serait préférable pour eux. Mais Dieu est pardonneur, clément.
49.6. O vous qui croyez ! Si quelqu’un de mal intentionné vous apporte une nouvelle, soyez circonspects ; car si, par ignorance, vous nuisiez à certaines personnes, vous auriez à vous repentir d’avoir agi ainsi.
49.7. Sachez que l’Envoyé de Dieu est parmi vous. S’il vous obéissait en bien des choses, vous tomberiez dans des difficultés. Mais Dieu vous a fait aimer la foi ; Il l’a rendue belle à vos cœurs, tandis qu’Il vous a fait détester la mécréance, la perversité et la désobéissance. Ceux-là sont les bien dirigés,
49.8. par la grâce de Dieu et Son bienfait. Dieu est omniscient, sage.
49.9. Si deux groupes de croyants se combattent, réconciliez-les. Et si l’un des deux se dresse encore contre l’autre, combattez celui qui sème la discorde jusqu’à ce qu’il s’incline devant l’ordre de Dieu. S’il s’incline, rétablissez la paix entre les deux groupes avec justice et équité. Certes, Dieu aime ceux qui sont équitables !
49.10. Les croyants sont frères. Instaurez donc la paix entre vos frères, et craignez Dieu ! Peut-être vous sera-t-il fait miséricorde…
49.11. O vous qui croyez ! Qu’il n’y ait pas des hommes qui se moquent des autres ; il se pourrait que ceux-ci fussent meilleurs que les railleurs ; et que les femmes ne se moquent pas des autres femmes ; il se pourrait que celles-ci fussent meilleures que les railleuses. Ne vous diffamez pas entre vous ; et ne vous donnez pas de sobriquets. Le nom injurieux est détestable entre ceux qui ont reçu la foi. Quiconque ne se repent pas de ses fautes fait partie des iniques.
49.12. O vous qui croyez ! Evitez de trop conjecturer sur autrui : il y a des conjectures qui sont des péchés. Ne vous espionnez pas ! Ne médisez pas les uns des autres. L’un d’entre vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non, vous en auriez horreur ! Craignez Dieu ! Certes, Dieu agrée le repentir, Il est clément !
49.13. O vous, les hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez mutuellement. En vérité, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est celui qui l’emporte en piété. Dieu est omniscient, Il est instruit de tout.
49.14. Les Arabes du désert disent : « Nous croyons ! ». Dis leur : « Vous ne croyez pas, mais dites plutôt : « Nous avons embrassé l’Islam, » car la foi n’est pas encore entrée dans vos cœurs. » Si vous obéissez à Dieu et à Son Envoyé, Dieu ne vous fera rien perdre de vos [bonnes] actions. Dieu est pardonneur, clément.
49.15. Seuls sont vraiment croyants ceux qui croient en Dieu et en Son Envoyé sans jamais douter par la suite, et qui combattent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin de Dieu. Ceux-là sont les sincères.
49.16. Dis : « Enseignerez-vous à Dieu votre religion, à Dieu qui sait ce qui est dans les cieux et sur la terre, à Dieu qui connaît parfaitement toute chose ? »
49.17. Ils disent qu’en embrassant l’Islam ils t’ont fait une faveur. Réponds-leur : « Ne dites pas que votre islam est une faveur que vous m’avez faite. Non ! C’est Dieu qui vous a fait une faveur en vous guidant vers la foi, si vous êtes sincères ! »
49.18. Certes, Dieu connaît le mystère des cieux et de la terre, et Dieu voit parfaitement ce que vous faites.

Sourate 50 : Qâf

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
50.1. Qâf. Par le Coran sublime !
50.2. Ils s’étonnent que leur soit venu un avertisseur issu d’entre eux. Et les mécréants de s’exclamer : « C’est là chose bien étrange !
50.3. Se pourrait-il qu’une fois morts et devenus poussière nous allions revivre ? Ce sera revenir de loin ! »
50.4. Nous savons bien lesquels d’entre eux la terre reprend, et il y a auprès de Nous un Livre où tout se consigne.
50.5. Mais non ! Ils ont nié la Vérité lorsqu’elle est venue à eux, et les voilà dans une situation très difficile.
50.6. Ne regardent-ils pas le firmament au-dessus d’eux et ne voient-ils pas comment Nous l’avons édifié et orné, sans qu’il comporte la moindre fissure ?
50.7. Et la terre ! Nous l’avons étendue, Nous y avons jeté des montagnes et Nous y avons fait pousser toutes sortes d’espèces admirables,
50.8. comme un appel à la clairvoyance et un rappel pour tout serviteur repentant.
50.9. Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie grâce à laquelle Nous avons fait croître des jardins, le grain de la moisson
50.10. et les palmiers élancés, porteurs de régimes bien ordonnés qui sont une nourriture pour
50.11. Nos serviteurs. Par cette eau Nous avons rendu la vie à une contrée morte. Telle sera la Résurrection !
50.12. D’autres, avant eux, avaient crié au mensonge : le peuple de Noé, les habitants d’Ar- Rass, les Thamoud,
50.13. les ‘Ad, Pharaon, les frères de Loth,
50.14. les habitants d’al-Aïka, le peuple de Tubba’. Tous ont traité les envoyés d’imposteurs et Ma menace s’est alors réalisée.
50.15. Aurions-Nous été fatigué par la première création ? Que non ! Et pourtant, ils sont dans le doute au sujet d’une nouvelle création !
50.16. Nous avons créé l’homme et Nous savons ce que son âme lui susurre. Nous sommes plus proches de lui que sa veine jugulaire.
50.17. Lorsque les deux anges envoyés à sa rencontre se sont assis à sa droite et à sa gauche,
50.18. l’homme ne profère aucune parole sans que se tienne auprès de lui un observateur prêt à inscrire.
50.19. L’ivresse de la mort survient en vérité : voilà ce à quoi tu voulais échapper !
50.20. On soufflera dans la trompette. Voici le jour de la menace !
50.21. Chaque âme sera accompagnée d’un conducteur et d’un témoin.
50.22. Tu restais insouciant à cela ; mais Nous avons levé ton voile de sorte que ta vue aujourd’hui est perçante !
50.23. Son compagnon dira : « Voilà ce que je tiens prêt ! »
50.24. Vous deux, jetez dans la Géhenne tout négateur endurci, qui s’oppose au bien,
50.25. qui transgresse, qui doute.
50.26. Celui qui plaçait une divinité à côté de Dieu, jetez-le dans le terrible châtiment !
50.27. Son compagnon dira : « Notre Seigneur ! Je ne l’ai pas incité à la révolte, mais il était dans un profond égarement ».
50.28. Dieu dira : « Ne vous querellez pas devant Moi ! Je vous avais bien prévenus de la menace.
50.29. La Parole, chez Moi, ne varie pas, et Je ne suis pas un tyran pour Mes serviteurs ».
50.30. Un jour Nous dirons à la Géhenne : « Es-tu remplie ? » et elle répondra : « En viendra-t’il davantage ? »
50.31. Le Jardin sera tout proche de ceux qui craignent Dieu :
50.32. » Voici ce qui vous a été promis, comme à tous ceux qui se repentent et observent la loi divine,
50.33. qui redoutent le Miséricordieux en Son mystère et viennent à Lui avec un cœur contrit.
50.34. Entrez ici en paix : voici venu le Jour de l’éternité ».
50.35. Ils y trouveront tout ce qu’ils désirent, et bien davantage encore auprès de Nous.
50.36. Combien de générations n’avons-Nous pas anéanties avant eux, qui étaient plus puissantes qu’eux ! Parcourez donc la terre ; y trouverez-vous un abri ?
50.37. Certes, il y a là un rappel pour qui possède un cœur, ou pour qui prête l’oreille et assiste en témoin.
50.38. Nous avons créé les cieux, la terre et ce qui se trouve entre les deux en six jours, sans que la fatigue Nous atteigne.
50.39. Supporte patiemment ce qu’ils disent et célèbre les louanges de ton Seigneur, avant le lever du soleil et avant son coucher ;
50.40. glorifie-Le aussi durant une partie de la nuit et après la prosternation.
50.41. Prête l’oreille le Jour où le crieur appellera d’un lieu proche,
50.42. le Jour où ils entendront le cri : ce sera le Jour de la Résurrection !
50.43. Certes, c’est Nous qui donnons la vie et qui donnons la mort, et c’est à Nous que tout retourne.
50.44. Le Jour où la terre se fendra soudain devant eux : ce sera un rassemblement facile pour Nous.
50.45. Nous savons parfaitement ce qu’ils disent, et toi tu n’as pas à les contraindre. Avertis donc par le Coran celui qui redoute Ma menace.

Notes

* v.1 : selon une des explications proposées, la lettre qâf serait l’initiale de la phrase : qudiya al-amru, « le décret est tombé » ou l’affaire est jugée » ou « l’ordre s’est accompli », « phrase qui revient le plus souvent dans un contexte eschatologique (par ex. s. 2, v.210 ; s.6, v.8 ; s.11, v. 44 ; s.12, v.41 etc.).
* v.14 : il s’agit des Madianites – cf. s.15, v.78, note ; pour « Tubba‘, cf s.44, v.37 et note.

Sourate 51 : Ceux Qui Eparpillent – Al-Dhâriyât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
51.1. Par ceux qui éparpillent !
51.2. Par ceux qui portent une charge !
51.3. Par ceux qui courent avec agilité !
51.4. Par ceux qui répartissent sur ordre !
51.5. Certes, ce qui vous est promis est véridique.
51.6. Certes, le Jugement est inéluctable.
51.7. Par le ciel rayé de nuées !
51.8. Vous tenez [sur la vérité] des discours divergents ;
51.9. de l’insensé on se détournera.
51.10. Que périssent les menteurs,
51.11. ceux qui sont plongés dans l’insouciance !
51.12. Ils demandent : « A quand le Jour du Jugement ? »
51.13. Le jour où ils seront éprouvés par le Feu [on leur dira] :
51.14. » Goûtez votre épreuve que voici, celle dont vous vouliez hâter la venue ! »
51.15. Ceux qui craignent Dieu séjourneront au milieu de jardins et de sources,
51.16. jouissant de ce que leur Seigneur leur donnera. C’est qu’auparavant ils étaient des hommes de bien,
51.17. ils dormaient peu la nuit,
51.18. et dès l’aube ils imploraient le pardon de Dieu.
51.19. Une partie de leurs biens revenait de droit au mendiant et au banni.
51.20. Il y a sur la terre des signes pour ceux qui croient fermement,
51.21. et il y en a en vous-mêmes ; n’êtes-vous pas capables de voir ?
51.22. Et il y a dans le ciel ce qui assure votre subsistance et ce qui vous est promis.
51.23. Par le Seigneur du ciel et de la terre, c’est là une vérité, tout comme le fait que vous êtes doués de parole.
51.24. L’histoire des nobles hôtes d’Abraham ne t’est-elle pas parvenue ?
51.25. Entrant chez lui, ils dirent : « Salut ! » ;  » Salut ! » répondit Abraham. » Ce sont des inconnus  » [, se dit-il].
51.26. Puis il alla discrètement vers les siens et revint avec un veau gras.
51.27. Il le leur présenta en disant : « Ne mangerez-vous pas ? »
51.28. Il ressentait quelque crainte à leur égard. » Ne crains pas ! » lui dirent-ils, et ils lui annoncèrent la bonne nouvelle d’un garçon savant.
51.29. Sa femme s’avança avec un gémissement ; elle se frappait le visage et disait : « Une vieille femme stérile ?… »
51.30. Ils dirent : « Ton Seigneur a parlé ainsi ; Il est, en vérité, le Sage, l’Omniscient ! »
51.31. Abraham dit : « O vous les envoyés ! Quelle est donc votre mission ? »
51.32. Ils dirent : « Nous sommes envoyés vers un peuple criminel
51.33. pour lancer contre lui des pierres d’argile
51.34. marquées auprès de ton Seigneur à l’intention des pervers ».
51.35. Nous avons fait sortir de cette cité les croyants qui y demeuraient.
51.36. Nous n’y avons trouvé qu’une seule maison habitée par des gens soumis à Dieu.
51.37. Nous avons laissé là un signe pour ceux qui redoutent le châtiment douloureux,
51.38. comme Nous l’avons fait pour Moïse lorsque Nous l’avons envoyé à Pharaon avec un pouvoir évident
51.39. et que, sûr de sa puissance, Pharaon lui tourna le dos en disant : « C’est un magicien ou un possédé ! »
51.40. Nous les avons saisis, lui et ses armées, puis Nous les avons jetés dans l’abîme, le laissant se blâmer lui-même.
51.41. Il en fut ainsi pour les ‘Ad lorsque Nous avons envoyé contre eux le vent dévastateur
51.42. qui ne laissait rien sur son passage sans l’avoir réduit en poussière.
51.43. Il en fut de même pour les Thamoud lorsqu’on leur dit : « Jouissez jusqu’à un certain terme ! »
51.44. Ils transgressèrent l’ordre de leur Seigneur et la foudre les surprit tandis qu’ils avaient les yeux ouverts.
51.45. Ils ne purent alors ni se lever ni se mettre à l’abri.
51.46. Il en fut de même auparavant pour le peuple de Noé : c’étaient des gens pervers.
51.47. Et le ciel ? Nous l’avons construit puissamment et Nous lui donnons son étendue.
51.48. Et la terre ? Nous l’avons déployée comme un tapis, et quelle perfection pour Celui qui l’a ainsi étendue !
51.49. De chaque chose Nous avons créé un couple. Peut-être réfléchirez-vous ?
51.50. Fuyez auprès de Dieu ! Certes, je suis pour vous, de Sa part, un avertisseur explicite.
51.51. Ne mettez pas une autre divinité à côté de Dieu ! Oui, je suis pour vous, de Sa part, un avertisseur explicite.
51.52. Il en est ainsi : aucun envoyé n’est venu à leurs prédécesseurs sans qu’ils aient dit : « C’est un sorcier ou un possédé ! »
51.53. Se seraient-ils légués cette façon d’agir ? A vrai dire c’est un peuple rebelle !
51.54. Détourne-toi d’eux, tu n’en seras pas blâmé.
51.55. Et lance le Rappel, car vraiment le Rappel est profitable aux croyants.
51.56. Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent.
51.57. Je ne désire de leur part nulle offrande et Je ne désire pas qu’ils Me nourrissent.
51.58. C’est Dieu qui est le Dispensateur suprême, le Maître de la force, l’Invincible.
51.59. A ceux qui auront commis des iniquités, il sera infligé la même peine qu’à leurs comparses ; qu’ils ne cherchent donc pas à hâter le jugement.
51.60. Malheur aux mécréants, à cause du Jour dont ils sont menacés !

Notes

* v.1 à 4 : “ceux qui” se rapporte, selon les commentateurs, aux divers agents qui, chacun suivant sa fonction particulière, manifestent la Toute-Puissance divine, notamment les vents et les anges.

Sourate 52 : Le Mont – Al-Tûr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
52.1. Par le Mont !
52.2. Par un Livre écrit
52.3. sur un parchemin déroulé !
52.4. Par la Maison peuplée !
52.5. Par la voûte élevée !
52.6. Par la mer démontée !
52.7. Le châtiment de ton Seigneur est inéluctable ;
52.8. rien ne pourra le repousser,
52.9. le Jour où le ciel sera agité de remous
52.10. et où les montagnes se mettront en marche,
52.11. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge,
52.12. à ceux qui parlent de choses graves en se jouant.
52.13. Ce Jour-là, ils seront précipités dans le feu de la Géhenne :
52.14. » Voici le feu que vous traitiez de mensonge !
52.15. Est-ce là de la sorcellerie, ou est-ce vous qui ne voyez rien ?
52.16. Brûlez-y ! Supportez-le ou ne le supportez pas, cela revient au même pour vous. Vous n’êtes rétribués que pour ce que vous avez fait ! »
52.17. Certes, ceux qui craignent Dieu seront dans des jardins, dans des délices,
52.18. jouissant de ce que leur Seigneur leur aura donné. Et leur Seigneur leur aura épargné le châtiment de la Fournaise.
52.19. » Mangez et buvez avec profit, en récompense de vos actions,
52.20. accoudés sur des lits de repos bien alignés ». Nous leur donnerons pour épouses des houris aux grands yeux.
52.21. Quant aux croyants que leurs descendants ont suivi dans la foi, Nous les réunirons avec leur postérité et Nous ne retrancherons rien de leurs œuvres. Tout homme est pris en otage pour ce qu’il a accompli.
52.22. Nous leur procurerons les fruits et les viandes de leurs souhaits.
52.23. Ils feront circuler des coupes qui n’inciteront ni à des propos malsonnants ni au péché.
52.24. De jeunes éphèbes s’empresseront autour d’eux, semblables à des perles cachées.
52.25. Se tournant les uns vers les autres, ils s’interrogeront.
52.26. Ils diront : « Nous nous faisions jadis mille soucis pour notre famille.
52.27. Dieu nous a comblés de faveurs, Il nous a épargné le châtiment de la Fournaise.
52.28. Jadis déjà, nous L’implorions ; Il est le Compatissant, le Clément ! »
52.29. Invoque-Moi donc ! Tu n’es, par la grâce de ton Seigneur, ni un devin, ni un possédé !
52.30. Diront-ils : « C’est un poète ! Nous attendons avec lui les vicissitudes du destin ?
52.31. Dis : « Attendez ! Je serai alors, avec vous, de ceux qui attendent ! »
52.32. Est-ce leurs songes qui leur ordonnent de parler ainsi, ou sont-ils des gens rebelles ?
52.33. Ou bien diront-ils : « Il l’a inventé ! » Non vraiment, ils ne croient pas.
52.34. Qu’ils produisent donc un discours semblable à celui-ci, s’ils sont sincères.
52.35. Ont-ils été créés de rien ou sont-ils eux-mêmes les créateurs ?
52.36. Est-ce eux qui ont créé les cieux et la terre ? Non vraiment, ils ne sont sûrs de rien !
52.37. Possèdent-ils les trésors de ton Seigneur ou en ont-ils la charge ?
52.38. Ont-ils une échelle pour aller écouter ?… Que celui d’entre eux qui est à l’écoute en apporte donc une preuve irréfutable !
52.39. Dieu aurait-il des filles comme vous avez des fils ?
52.40. Leur demandes-tu un salaire alors qu’eux seraient criblés de dettes ?
52.41. Ont-ils accès au Mystère insondable et écrivent-ils [dans un Livre] ?
52.42. Veulent-ils tendre un piège ? Mais ce sont les mécréants qui seront piégés !
52.43. Ont-ils une divinité autre que Dieu ? Gloire à Dieu au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
52.44. S’ils voyaient un pan du ciel s’écrouler, ils diraient : « Ce sont des nuages amoncelés ».
52.45. Laisse-les donc jusqu’à ce qu’ils rencontrent leur Jour, celui où ils seront foudroyés ;
52.46. le Jour où leur ruse ne leur servira de rien et où ils ne seront pas secourus.
52.47. Les iniques subiront certainement un châtiment plus sévère encore, mais la plupart d’entre eux n’en savent rien.
52.48. Supporte patiemment le jugement de ton Seigneur, car tu es sous Nos yeux. Et célèbre les louanges de ton Seigneur lorsque tu te lèves.
52.49. Glorifie-le une partie de la nuit et au déclin des étoiles !

Sourate 53 : L’étoile – Al-Najm

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
53.1. Par l’étoile lorsqu’elle disparaît !
53.2. Votre compagnon n’est pas égaré et il n’est pas dans l’erreur ;
53.3. il ne parle pas par caprice.
53.4. Il s’agit uniquement d’une révélation reçue
53.5. que lui a fait connaître Celui dont la force est puissante,
53.6. qui possède la clairvoyance. Il était assis en majesté,
53.7. se tenant à l’horizon suprême.
53.8. Puis Il s’approcha et demeura suspendu.
53.9. Il se trouvait alors à la distance de deux arcs, ou plus près encore,
53.10. et Il révéla alors à Son serviteur ce qu’Il lui révéla.
53.11. Le cœur n’a pas menti sur ce qu’il a vu.
53.12. Mettrez-vous donc en doute ce qu’il voit ?
53.13. Il l’a vu, en vérité, lors d’une autre révélation,
53.14. près du jujubier de la limite,
53.15. là où se trouve le Jardin de la Demeure,
53.16. au moment où le jujubier est enveloppé par ce qui le couvre.
53.17. Son regard ne s’est pas détourné et n’a pas été abusé.
53.18. Il a vu, en vérité, le plus grand des signes de son Seigneur.
53.19. Avez-vous considéré al-Lât et al-‘Uzzâ,
53.20. et l’autre, Manât, la troisième ?
53.21. Le mâle serait-il pour vous, et pour Lui, la femelle ?
53.22. Ce serait là un partage inique !
53.23. Ce ne sont vraiment là que des noms que vous et vos pères leur avez attribués, sans que Dieu leur ait accordé un pouvoir quelconque. Ils ne font que suivre des conjectures et ce qui passionne les âmes, alors que la Guidance de leur Seigneur leur est parvenue.
53.24. L’homme obtiendra-t-il ce qu’il désire ?
53.25. La vie dernière, comme la première, appartient à Dieu.
53.26. Que d’anges dans les cieux dont l’intercession sera inutile, sinon après que Dieu l’aura permis, en faveur de qui Il voudra et de celui dont Il sera satisfait.
53.27. Ceux qui ne croient pas en la vie future donnent aux anges des noms de femmes,
53.28. alors qu’ils n’en savent rien. Ils ne font que suivre des conjectures, mais la conjecture ne sert à rien face à la Vérité.
53.29. Ecarte-toi donc de celui qui tourne le dos à Notre rappel et qui ne désire rien d’autre que la vie de ce monde.
53.30. C’est là toute la portée de leur science ! Certes, ton Seigneur sait parfaitement qui s’égare hors de Son chemin et Il sait parfaitement qui est bien dirigé.
53.31. A Dieu appartient tout ce qui existe dans les cieux et sur la terre afin qu’Il rétribue selon leurs œuvres ceux qui agissent mal et qu’Il rétribue par une belle récompense ceux qui font le bien.
53.32. A ceux qui évitent les péchés majeurs et les turpitudes, et qui ne commettent que des fautes légères ton Seigneur accorde largement Son pardon. Il vous connaît parfaitement dès qu’Il vous a produits de la terre et lorsque vous êtes encore des embryons dans le ventre de vos mères. Ne vous croyez pas purs ; Dieu connaît mieux ceux qui Le craignent.
53.33. As-tu vu celui qui a tourné le dos,
53.34. qui a peu donné et s’est durci ?
53.35. Possède-t-il la science du mystère jusqu’à être voyant ?
53.36. N’a-t-il pas été informé de ce que contiennent les pages de Moïse
53.37. et celles d’Abraham le très fidèle ?
53.38. A savoir ceci : que nul porteur de charge n’aura à porter le fardeau d’un autre,
53.39. et que l’homme n’aura que le fruit de ses efforts ;
53.40. que son effort sera reconnu à la longue
53.41. et qu’il recevra ensuite la plus équitable des récompenses ;
53.42. qu’à ton Seigneur revient le terme final ;
53.43. que c’est Lui qui fait rire et fait pleurer ;
53.44. que c’est Lui qui fait mourir et qui fait vivre ;
53.45. que c’est Lui qui crée le couple, mâle et femelle,
53.46. d’une goutte de semence lorsqu’elle est émise ;
53.47. que c’est à Lui qu’incombe la seconde création ;
53.48. que c’est Lui, en vérité, qui accorde richesse et bien-être ;
53.49. qu’Il est le Seigneur de Sirius ;
53.50. qu’Il a détruit les anciens ‘Ad
53.51. et anéanti les Thamoud,
53.52. de même qu’avant eux, le peuple de Noé qui comptait parmi les plus iniques et les plus rebelles.
53.53. La cité renversée, c’est Lui qui l’a détruite,
53.54. qui l’a recouverte de ce qui la recouvre.
53.55. Lequel des bienfaits de ton Seigneur voudrais-tu contester ?
53.56. Voici un avertisseur de la lignée de ceux d’autrefois.
53.57. Celle (l’Heure) qui doit approcher s’approche.
53.58. Nul, en dehors de Dieu, ne peut en dévoiler la venue.
53.59. Vous étonnez-vous de ces paroles,
53.60. vous font-elles rire et non pas pleurer,
53.61. et vous laissent-elles insensibles ?
53.62. Prosternez-vous donc devant Dieu et adorez-Le…

Notes

* v.53 : Al-Mu’tafikah, généralement comprise comme l’ensemble formé par Sodome et Gomorrhe, les villes du peuple de Loth (cf. s.11, v.74-83).

Sourate 54 : La Lune – Al-Qamar

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
54.1. L’Heure approche et la lune se fendra !
54.2. Mais ils voient un signe, et ils se détournent en disant : « C’est une magie qui perdure ! »
54.3. Ils crient au mensonge et suivent leurs passions ; mais toute chose a son délai fixé.
54.4. Pourtant, des annonces leur sont parvenues qui contiennent des motifs de crainte
54.5. ainsi qu’une sagesse persuasive ; mais les avertissements ne servent à rien.
54.6. Aussi, détourne-toi d’eux. Le Jour où le crieur appellera à quelque chose de terrible,
54.7. les yeux baissés ils sortiront des tombes, semblables à des sauterelles éparpillées,
54.8. et ils se précipiteront vers celui qui aura appelé. Les mécréants diront : « Voici le Jour difficile ! »
54.9. Le peuple de Noé, avant eux, avait crié au mensonge. Ils avaient traité Notre serviteur de menteur, disant : « C’est un possédé !, et il fut banni.
54.10. Il implora son Seigneur : « Je suis opprimé ; secours-moi ! »
54.11. Alors, Nous avons ouvert les portes du ciel à une eau torrentielle,
54.12. et Nous avons fait jaillir de la terre des sources dont les eaux se mêlèrent [à celles du ciel] selon un ordre préétabli.
54.13. Nous avons porté Noé sur l’arche faite de planches serrées avec des fibres de palmiers.
54.14. Elle vogua sous Nos yeux, comme récompense pour celui qui avait été renié,
54.15. et Nous l’avons laissée comme un signe. Quelqu’un retiendra-t-il l’admonestation ?
54.16. Comme J’ai châtié, et comme J’avais averti !
54.17. Certes, Nous avons rendu le Coran facile pour la mémoration (dhikr). Y aura-t-il quelqu’un pour se souvenir ?
54.18. Les ‘Ad ont crié au mensonge ; comme J’ai châtié, et comme J’avais averti !
54.19. Nous avons déchaîné contre eux un vent impétueux en un jour d’interminable désastre.
54.20. Il emportait les hommes comme s’ils étaient des souches de palmiers déracinés.
54.21. Comme J’ai châtié, et comme J’avais averti !
54.22. Certes, Nous avons rendu le Coran facile pour la mémoration. Y aura-t-il quelqu’un pour se souvenir ?
54.23. Les Thamoud ont traité de mensonges les avertissements.
54.24. Ils disaient : « Pourquoi suivrions-nous un seul mortel, pris parmi nous ? Ce serait, de notre part, égarement et folie.
54.25. Se peut-il que, parmi nous tous, ce soit sur lui que le rappel ait été lancé ? Non ! C’est un imposteur, un insolent ! »
54.26. Ils sauront demain qui est l’imposteur, l’insolent !
54.27. Nous leur enverrons la chamelle, comme une tentation pour eux ; observe-les et prends patience !
54.28. Annonce-leur que l’eau doit être partagée entre eux [et la chamelle], chacun devant boire à son tour.
54.29. Ils appelèrent alors leur compagnon, qui prit son couteau et trancha les jarrets de la chamelle.
54.30. Comme J’ai châtié, et comme J’avais averti !
54.31. Nous avons envoyé contre eux un seul cri, et ils devinrent semblables au foin desséché d’un enclos.
54.32. Certes, Nous avons rendu le Coran facile pour la mémoration. Y aura-t-il quelqu’un pour se souvenir ?
54.33. Le peuple de Loth a traité les avertissements de mensonges.
54.34. Nous avons déchaîné contre eux un ouragan, épargnant la famille de Loth que Nous avons sauvée à l’aube ;
54.35. ce fut une faveur de Notre part. C’est ainsi que Nous récompensons ceux qui sont reconnaissants.
54.36. Loth les avait prévenus de Notre violence, mais ils avaient contesté les avertissements.
54.37. Ils auraient voulu abuser de son hôte, mais Nous avons frappé leurs yeux de cécité. Goûtez donc Mon châtiment et Mes avertissements !
54.38. Dès l’aube, un tourment était prêt à fondre sur eux.
54.39. Goûtez donc Mon châtiment et Mes avertissements !
54.40. Certes, Nous avons rendu le Coran facile pour la mémoration. Y aura-t-il quelqu’un pour se souvenir ?
54.41. Les avertissements sont parvenus aux gens de Pharaon.
54.42. Ils ont traité tous Nos signes de mensonges, et Nous les avons alors saisis de l’étreinte d’un Dominateur très puissant.
54.43. Vos mécréants sont-ils meilleurs que ceux-là ? Ou une immunité vous est-elle accordée dans les Ecritures ?
54.44. Peut-être diront-ils : « Nous sommes une communauté victorieuse ! »
54.45. Cette communauté sera dispersée et ils tourneront le dos.
54.46. Assurément, l’Heure sera celle de leur rendez-vous, Heure très douloureuse et amère.
54.47. Certes, les pécheurs sont plongés dans l’égarement et la folie.
54.48. Le Jour où ils seront traînés sur leur visage dans le Feu [on leur dira] : « Goûtez au contact de la Fournaise ! »
54.49. Certes, Nous avons créé toute chose selon un décret.
54.50. Notre ordre ne tient qu’à une seule parole, prompte comme le clin d’œil.
54.51. Nous avons anéanti vos sectateurs. Y aura-t-il quelqu’un pour s’en souvenir ?
54.52. Chaque chose qu’ils ont faite est inscrite dans les Livres.
54.53. Chacune, petite ou grande, est consignée.
54.54. Certes, ceux qui craignent Dieu séjourneront dans les Jardins baignés par des fleuves,
54.55. dans un havre de sincérité, auprès d’un Roi omnipotent.

Sourate 55 : Le Miséricordieux – Al-Rahmân

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
55.1. Le Miséricordieux,
55.2. Il a fait connaître le Coran ;
55.3. Il a créé l’homme ;
55.4. Il lui a appris à s’exprimer.
55.5. Le soleil et la lune comptent le temps.
55.6. Les herbes et les arbres se prosternent.
55.7. Le ciel, Il l’a élevé et Il a établi la balance
55.8. afin que vous ne trompiez pas sur le poids.
55.9. Evaluez donc la pesée avec exactitude et ne faussez pas la balance.
55.10. La terre, Il l’a établie pour le genre humain.
55.11. Il s’y trouve des fruits et des palmiers protégés d’enveloppes,
55.12. des grains assemblés en épis et des plantes aromatiques.
55.13. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.14. Il a créé l’homme d’argile, comme le potier ;
55.15. Il a créé les djinns d’un feu sans fumée.
55.16. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.17. Il est le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants.
55.18. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.19. Il a fait confluer les deux mers : elles se rencontrent ;
55.20. entres elles est un isthme qu’elles ne dépassent pas.
55.21. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.22. De ces deux mers sortent les perles et le corail.
55.23. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.24. C’est à Lui qu’appartiennent les vaisseaux qui s’élèvent sur la mer comme les montagnes.
55.25. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.26. Tout ce qui est sur terre est voué à disparaître,
55.27. mais la face de ton Seigneur subsiste, dans sa Majesté et sa Munificence.
55.28. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.29. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre s’adresse à Lui. Chaque jour Il œuvre à nouveau.
55.30. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.31. Bientôt Nous nous occuperons de vous, ô les deux créatures à charge !
55.32. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.33. O assemblée des djinns et des hommes ! Si vous pouvez franchir les limites des cieux et de la terre, franchissez-les ! Mais vous ne les franchirez que nantis d’un pouvoir…
55.34. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.35. On lancera contre vous des jets de feu et d’airain fondu et vous ne serez pas secourus.
55.36. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.37. Quand le ciel se fendra et deviendra écarlate comme le cuir tanné…
55.38. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.39. Ce jour-là, nul homme et nul djinn ne sera interrogé sur ses péchés.
55.40. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.41. Les coupables seront reconnus à leurs marques et on les saisira pas les mèches de cheveux et les talons.
55.42. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.43. Voici la Géhenne, celle dont les coupables niaient l’existence !
55.44. Ils tournoieront entre elle et une eau bouillante.
55.45. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.46. Mais pour ceux qui ont redouté la station de leur Seigneur, il y aura deux jardins…
55.47. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.48. deux jardins ornés de fleurs…
55.49. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.50. dans lesquels coulent deux sources…
55.51. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.52. dans lesquels croissent deux espèces de chaque fruit.
55.53. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.54. Ils seront allongés sur des tapis bordés de brocart et les fruits des deux jardins seront à leur portée.
55.55. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.56. Là se tiendront celles dont les regards sont chastes et que nul homme avant eux et nul djinn n’a jamais déflorées.
55.57. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.58. Elles sont semblables à la hyacinthe et au corail.
55.59. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.60. La récompense du bien est-elle autre chose que le bien ?
55.61. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.62. Il y aura encore deux autres jardins…
55.63. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.64. deux jardins ombragés…
55.65. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.66. dans lesquels jaillissent deux sources.
55.67. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.68. Dans les deux il y a des fruits, des palmiers, des grenadiers.
55.69. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.70. Il y a là, bonnes et belles,…
55.71. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.72. des houris retirées sous les tentes…
55.73. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.74. Que nul homme avant eux et nul djinn n’a jamais déflorées.
55.75. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.76. Ils seront accoudés sur des coussins verts et sur de beaux tapis.
55.77. Lequel des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous donc tous les deux ?
55.78. Béni soit le Nom de ton Seigneur, Maître de la Majesté et de la Munificence.

Notes

* v.13 : ce verset, qui est répété 31 fois, s’adresse aux deux groupes, les hommes et les djinns, mentionnés dans les deux versets suivants (14 et 15) ainsi qu’aux versets 31 et 33.

Sourate 56 : L’événement – Al-Wâqi’a

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
56.1. Lorsque surviendra l’Evénement,
56.2. nul ne pourra nier sa venue.
56.3. Il abaissera et il élèvera.
56.4. Lorsque la terre sera ébranlée violemment,
56.5. que les montagnes voleront en éclats
56.6. et seront une poussière disséminée,
56.7. vous formerez trois groupes.
56.8. Il y aura les compagnons de la droite. Qui sont donc les compagnons de la droite ?
56.9. Et les compagnons de la gauche. Qui sont donc les compagnons de la gauche ?
56.10. Et ceux qui devancent, ceux qui devancent,
56.11. ceux-là sont les plus proches [de Dieu],
56.12. dans les Jardins du délice.
56.13. Ils seront très nombreux parmi les premières générations
56.14. et peu nombreux parmi les dernières,
56.15. étendus sur des lits de repos,
56.16. accoudés face à face.
56.17. Des éphèbes immortels circuleront autour d’eux
56.18. portant des cratères, des aiguières et des coupes remplies d’un breuvage limpide
56.19. qui ne leur causera ni torpeur ni ébriété,
56.20. offrant les fruits de leur choix
56.21. et la chair d’oiseaux selon leur bon plaisir.
56.22. Il y aura des houris aux grands yeux,
56.23. semblables à la perle cachée,
56.24. en récompense de leurs œuvres passées.
56.25. Ils n’entendront là ni discours futile, ni critique injurieuse,
56.26. mais une seule parole : « Paix !…Paix !… »
56.27. Et les compagnons de la droite ! Qui sont donc les compagnons de la droite ?
56.28. Ils séjourneront parmi des jujubiers sans épines
56.29. et des bananiers porteurs de régimes,
56.30. sous de vastes ombrages,
56.31. auprès d’une eau jaillissante,
56.32. de fruits abondants
56.33. ni déjà cueillis, ni défendus,
56.34. se reposant sur des lits élevés.
56.35. En vérité, Nous avons donné aux houris une forme parfaite.
56.36. Nous les avons faites vierges,
56.37. aimantes et d’égale jeunesse
56.38. pour les compagnons de la droite,
56.39. qui seront très nombreux parmi les premières générations
56.40. et très nombreux parmi les dernières.
56.41. Et les compagnons de la gauche ! Qui sont donc les compagnons de la gauche ?
56.42. Ils seront exposés à un vent brûlant et à une eau bouillante,
56.43. à l’ombre d’une fumée chaude,
56.44. ni fraîche, ni bienfaisante.
56.45. Ils vivaient auparavant dans le luxe
56.46. et persistaient à commettre les pires forfaits,
56.47. disant : « Lorsque nous serons morts, que nous serons poussière et ossements, serons-nous vraiment ressuscités,
56.48. nous-mêmes et nos premiers ancêtres… ? »
56.49. Dis : « En vérité, ceux des premiers et ceux des derniers temps
56.50. seront réunis à un moment fixé d’un jour connu ».
56.51. Alors vraiment, vous, les égarés, les négateurs,
56.52. vous mangerez les fruits de l’arbre Zaqqoum ;
56.53. vous vous en emplirez le ventre ;
56.54. vous boirez ensuite de l’eau bouillante ;
56.55. vous boirez comme des chameaux altérés.
56.56. Tel sera leur partage le Jour du Jugement.
56.57. C’est Nous qui vous avons créés. Pourquoi n’admettez-vous pas la vérité ?
56.58. Ne voyez-vous pas ce que vous éjaculez ?
56.59. Est-ce vous qui créez cela, ou est-ce Nous qui créons ?
56.60. Nous avons décrété que la mort survienne parmi vous, et nul ne saurait Nous devancer,
56.61. afin de vous remplacer par des êtres semblables à vous et de vous transformer en ce que vous ne savez pas.
56.62. Vous connaissez certainement la première naissance ; pourquoi donc ne réfléchissez-vous pas ?
56.63. Avez-vous considéré ce que vous cultivez ?
56.64. Est-ce vous qui le faites croître, ou est-ce Nous ?
56.65. Si Nous le voulions, Nous en ferions de la paille sèche et vous ne cesseriez pas vos récriminations :
56.66. » Nous voici chargés de dettes ;
56.67. pire, nous sommes privés de tout ! »
56.68. Avez-vous considéré l’eau que vous buvez ?
56.69. Est-ce vous qui l’avez fait descendre des nuages ? Ou est-ce Nous qui la faisons descendre ?
56.70. Si Nous le voulions, Nous la rendrions saumâtre. Pourquoi donc n’êtes-vous pas reconnaissants ?
56.71. Avez-vous considéré le feu que vous obtenez par frottement ?
56.72. Est-ce vous qui en avez produit le bois, ou est-ce Nous qui le produisons ?
56.73. Nous l’avons fait pour qu’il soit un rappel et une chose utile pour les voyageurs du désert.
56.74. Glorifie donc le Nom de ton Seigneur, le Magnifique !
56.75. J’en jure par le coucher des étoiles,
56.76. et c’est là – si vous pouviez le savoir – un serment solennel :
56.77. voici, en vérité, un noble Coran,
56.78. préservé dans un Livre caché.
56.79. Ne doivent le toucher que ceux qui sont en état de pureté.
56.80. C’est une révélation du Seigneur des mondes !
56.81. Allez-vous tenir en suspicion un tel discours
56.82. et vous nourrir de dénégations portées contre lui ?
56.83. Pourquoi, au moment où l’âme remonte à la gorge d’un mourant,
56.84. où vous êtes présents à le regarder
56.85. et où Nous sommes plus près de lui que vous sans que vous le remarquiez,
56.86. pourquoi donc, si vous-mêmes n’avez pas à comparaître en jugement,
56.87. ne feriez-vous pas revenir cette âme, si vous êtes véridiques ?
56.88. Si cet homme comptait parmi les proches de Dieu,
56.89. il jouira du repos, des parfums et des jardins du délice ;
56.90. et s’il comptait parmi les compagnons de la droite,
56.91. alors : « Paix à toi ! » disent les compagnons de la droite ;
56.92. mais s’il était du nombre des négateurs dévoyés,
56.93. il séjournera dans l’eau bouillante
56.94. et brûlera dans la Fournaise.
56.95. Ceci est la Vérité certaine.
56.96. Glorifie donc le Nom de ton Seigneur, le Magnifique !

Sourate 57 : Le Fer – Al-Hadîd

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
57.1. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre glorifie Dieu, et Il est le Tout-Puissant, le Sage.
57.2. A Lui appartient le Royaume des cieux et de la terre. Il fait vivre et Il fait mourir, et Il est puissant sur toute chose.
57.3. Il est le Premier et le Dernier, l’Apparent et l’Occulte, et Il est connaissant de toute chose.
57.4. C’est Lui qui a créé les cieux et la terre en six jours. Il s’est ensuite assis en majesté sur le Trône. Il sait ce qui pénètre dans la terre et ce qui en sort, ce qui descend du ciel et ce qui y monte. Et Il est avec vous où que vous soyez. Et Dieu voit parfaitement tout ce que vous faites.
57.5. A Lui appartient le Royaume des cieux et de la terre. Toutes choses retournent à Dieu.
57.6. Il fait pénétrer la nuit dans le jour et fait pénétrer le jour dans la nuit. Et Il connaît parfaitement le tréfonds des cœurs.
57.7. Croyez en Dieu et en Son Envoyé ! Dépensez en aumônes une partie de ce dont Il vous a fait les légataires. Car ceux de vous qui auront cru et fait l’aumône recevront une grande récompense.
57.8. Pourquoi ne croiriez-vous pas en Dieu, alors que l’Envoyé vous appelle à croire en votre Seigneur et qu’il a passé un pacte avec vous à condition que vous soyez croyants ?
57.9. C’est Lui qui révèle à Son serviteur des versets évidents pour vous faire sortir des ténèbres vers la lumière. Dieu, certes, est compatissant, clément envers vous !
57.10. Pourquoi ne dépenseriez-vous pas [de vos biens] dans le chemin de Dieu, alors que c’est à Dieu que revient l’héritage des cieux et de la terre ? Vous n’êtes pas tous égaux : il y en a parmi vous qui ont dépensé leurs biens et combattu avant la victoire ; ceux-là occupent un rang plus élevé que ceux qui n’ont dépensé leurs biens et n’ont combattu que plus tard. Mais Dieu a promis à tous la très belle récompense ; et Dieu est instruit de tout ce que vous faites.
57.11. Lequel d’entre vous fera à Dieu un beau prêt afin que Dieu le lui rende au double et qu’il reçoive une généreuse récompense ?
57.12. Un Jour tu verras les croyants et les croyantes avec leur lumière qui brillera devant eux et à leur droite. » Voici une bonne nouvelle pour vous, aujourd’hui : des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où vous demeurerez à jamais. C’est là le bonheur suprême ! »
57.13. Ce Jour-là, les hypocrites, hommes et femmes, diront aux croyants : « Attendez-nous, afin que nous empruntions de votre lumière ! ». On leur dira : « Retournez sur vos pas chercher de la lumière ! » Entre eux sera dressée une muraille percée d’une porte dont l’intérieur contiendra la miséricorde tandis que l’extérieur sera tourné vers le châtiment.
57.14. Les hypocrites crieront aux croyants : « N’étions-nous pas avec vous ? » Ceux-ci répondront : « Si fait !, mais vous êtes tombés dans la tentation, vous avez tergiversé et douté ; les vains désirs vous ont aveuglés jusqu’à ce que s’accomplisse le Décret divin ; et le séducteur vous a trompés sur Dieu. »
57.15. En ce Jour il n’est plus accepté de rançon, ni de vous, ni de ceux qui ont mécru. Votre demeure est le Feu ; c’est lui qui est votre seigneur et maître ! Quelle misérable fin ! »
57.16. Le moment n’est-il pas venu pour que les cœurs des croyants s’humilient en s’adonnant au souvenir de Dieu et de ce qui leur a été révélé de la Vérité, et pour qu’ils ne ressemblent pas à ceux qui avaient reçu le Livre avant eux ? Ceux-ci avaient vu passer le temps avec langueur, leurs cœurs s’étaient endurcis et beaucoup d’entre eux étaient devenus pervers.
57.17. Sachez que Dieu fait revivre la terre lorsqu’elle est morte. Nous vous avons explicité les signes pour que vous puissiez raisonner.
57.18. Aux hommes et aux femmes qui s’acquittent de l’aumône, à ceux qui font à Dieu un beau prêt, Dieu le rendra au double, et ils recevront une généreuse récompense.
57.19. Ceux qui croient en Dieu et en Ses envoyés, ceux-là sont les vrais fidèles ; ils seront les témoins auprès de leur Seigneur, dotés de leur récompense et de leur lumière. Quant à ceux qui auront mécru et traité Nos signes de mensonges, ils seront les hôtes de la Fournaise.
57.20. Sachez que la vie de ce monde n’est que jeu, frivolité, vaine parure, assaut de vanité entre vous et désir de multiplier à l’envi vos richesses et vos enfants. Elle est semblable à une ondée : les mécréants s’émerveillent des plantes qu’elle fait pousser ; puis elles se fanent, tu les vois jaunir et elles deviennent de la paille sèche. Dans l’autre monde, il y a un châtiment terrible et un pardon de Dieu avec Sa satisfaction. La vie de ce monde, elle, n’est qu’une jouissance illusoire.
57.21. Elancez-vous vers le pardon de votre Seigneur et vers un Jardin dont la largeur égale celle du ciel et de la terre, destiné à ceux qui ont cru en Dieu et en Ses envoyés. Telle est la grâce de Dieu ! Il la donne à qui Il veut. Dieu est le Maître de la grâce infinie !
57.22. Aucune calamité ne survient sur la terre ou en vous-mêmes sans avoir été inscrite dans un Livre avant que Nous la manifestions. C’est vraiment là chose facile pour Dieu !
57.23. Donc, ne soyez pas désespérés à cause de ce qui vous échappe et ne vous réjouissez pas outre mesure de ce qui vous est donné. Dieu n’aime pas l’insolent outrecuidant,
57.24. ni les avares qui ordonnent l’avarice aux hommes. Que celui qui se détourne sache que Dieu est le Riche, Celui qui est digne de toute louange !
57.25. Nous avons envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes. Nous avons fait descendre avec eux le Livre et la balance afin que les hommes observent l’équité. Nous avons aussi fait descendre le fer, qui est source d’une puissance terrible et de commodités pour les hommes, ceci pour que Dieu sache qui L’assiste, Lui et Ses prophètes, dans le secret. Certes, Dieu est fort, puissant !
57.26. Nous avons envoyé Noé et Abraham et Nous avons établi chez leurs descendants la prophétie et le Livre. Parmi eux, certains ont été bien dirigés, mais beaucoup se sont montrés pervers.
57.27. Plus tard, Nous avons fait suivre leurs traces par Nos envoyés, dont Jésus, fils de Marie. A lui, Nous avons donné l’Evangile, et Nous avons mis dans le cœur de ceux qui le suivent la mansuétude, la compassion et le goût de la vie monastique. Ils l’ont instaurée – Nous ne la leur avions pas prescrite – dans le seul but d’obtenir la satisfaction de Dieu, mais ils ne l’ont pas observée comme elle aurait dû l’être. A ceux d’entre eux qui ont cru, Nous avons donné leur récompense, mais beaucoup d’entre eux ont été pervers.
57.28. O vous qui croyez, craignez Dieu et faites confiance à Son Envoyé ! Il vous attribuera une double part de Sa miséricorde, Il vous donnera une lumière avec laquelle vous marcherez et Il vous accordera Son pardon – Dieu est pardonneur, clément,
57.29. afin que les Gens du Livre sachent qu’ils ne peuvent en rien disposer de la grâce de Dieu et que la grâce est dans la main de Dieu. Il la donne à qui Il veut, et Dieu est Celui qui détient la grâce infinie !

Sourate 58 : La Discussion – Al-Mujâdala

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
58.1. Dieu a entendu les propos de celle qui discutait avec toi au sujet de son époux, et qui se plaignait à Dieu. Dieu a entendu votre conversation. Certes, Dieu entend tout et voit tout.
58.2. Certains d’entre vous répudient leurs femmes en disant : « Sois pour moi comme le dos de ma mère ! » ; pourtant, elles ne sont pas leurs mères ! Ne sont leurs mères que celles qui les ont enfantés ; ils prononcent donc des paroles détestables et mensongères. Mais Dieu est indulgent, pardonneur.
58.3. Ceux qui répudient leurs femmes en disant qu’elles sont devenues pour eux comme leur mère et qui voudraient ensuite revenir sur leurs paroles devront affranchir un esclave avant de pouvoir reprendre la cohabitation. C’est là une injonction qui vous est adressée. Et Dieu est instruit de tout ce que vous faites.
58.4. Pour celui qui ne trouve pas [à s’acquitter de cette façon], qu’il jeûne durant deux mois consécutifs avant de reprendre la cohabitation. Et pour celui qui ne pourrait pas jeûner, qu’il nourrisse soixante pauvres. Il en est ainsi pour que vous croyiez en Dieu et en Son Envoyé. Telles sont les règles fixées pas Dieu. Pour les mécréants, un châtiment douloureux les attend.
58.5. Nul doute que ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Envoyé seront abaissés comme l’ont été ceux qui les ont précédés. Nous avons déjà fait descendre des signes évidents, et les mécréants subiront un châtiment avilissant.
58.6. Un jour, Dieu les ressuscitera tous et les instruira de ce qu’ils ont fait. Dieu aura fait le compte de leurs œuvres alors qu’eux les auront oubliées. Dieu est témoin de toute chose.
58.7. Ne vois-tu pas que Dieu sait ce qu’il y a dans les cieux et ce qu’il y a sur la terre ? Jamais trois individus ne s’entretiennent sans qu’Il soit le quatrième ; s’ils sont cinq, Il est le sixième. Quel que soit leur nombre, plus ou moins grand, Il est avec eux partout où ils se trouvent ; puis, le jour de la Résurrection, Il les instruira de ce qu’ils ont fait. En vérité, Dieu est connaissant de toute chose !
58.8. N’as-tu pas vu ceux auxquels on avait interdit les palabres secrètes ? Ils sont revenus à ce qui leur avait été interdit et ils tiennent des conciliabules pour s’exhorter mutuellement au péché, aux transgressions et à la désobéissance envers l’Envoyé. Lorsqu’ils t’abordent, ils te saluent en des termes qui ne sont pas ceux que Dieu utilise pour te saluer. Intérieurement, ils se disent : « Pourquoi Dieu ne nous punit-Il pas à cause de nos paroles ? » La Géhenne leur suffira ; ils en goûteront l’ardeur ; quel détestable lieu de retour !
58.9. O vous qui croyez ! Lorsque vous participez à des palabres, ne vous exhortez pas au péché, aux transgressions et à la désobéissance envers l’Envoyé ! Entretenez-vous de bonté et de piété. Craignez Dieu devant Qui vous serez rassemblés !
58.10. La palabre n’est qu’un moyen employé par le Démon pour affliger les croyants. Mais il ne peut en rien leur nuire sans la permission de Dieu. Que les croyants s’en remettent donc à Dieu !
58.11. O vous qui croyez ! Quand on vous dit : « Faites de la place !, dans les assemblées, faites-le ! Dieu fera une place pour vous ! Et quand on vous dit : « Levez-vous !, faites-le ! Dieu élèvera de plusieurs degrés ceux d’entre vous qui croient et ceux qui ont reçu la science. Car Dieu est instruit de tout ce que vous faites.
58.12. O vous qui croyez ! Lorsque vous allez vous entretenir avec le Prophète, faites précéder cet entretien d’une aumône ; vous vous en trouverez meilleurs et plus purs. Mais si vous ne trouvez pas [de quoi faire l’aumône], sachez que Dieu est pardonneur, clément !
58.13. Est-ce une crainte qui vous retient de faire l’aumône avant votre entretien ? Alors, si vous ne la faites pas et que Dieu accueille votre repentir, accomplissez la prière, acquittez-vous de l’aumône légale et obéissez à Dieu et à Son Envoyé. Car Dieu est instruit de tout ce que vous faites.
58.14. N’as-tu pas vu ceux qui ont pris pour protecteurs des gens contre lesquels Dieu est courroucé, et qui ne sont ni des vôtres, ni des leurs ? Ils prononcent de faux serments, et ils le savent.
58.15. Dieu leur a préparé un terrible châtiment parce que leurs agissements sont détestables.
58.16. Ils prennent leurs serments comme manteau et détournent les hommes du chemin de Dieu. Un châtiment avilissant les attend.
58.17. Ni leurs richesses, ni leurs enfants ne leur seront de quelque utilité contre Dieu. Ceux-là sont les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais.
58.18. Le Jour où Dieu les ressuscitera tous, ils Lui feront des serments comme ils vous en ont fait, pensant s’être assurés d’un appui solide. Mais il n’en est rien, car ce sont eux les menteurs !
58.19. Le Démon les a subjugués et leur a fait oublier le Rappel de Dieu. Ce sont les partisans du Démon. O ! les partisans du Démon ne sont-ils pas les malheureux perdants ?
58.20. Certes, ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Envoyé, ceux-là seront parmi les plus avilis.
58.21. Dieu a décrété : « Moi et Mes envoyés, nous ne pouvons que vaincre ! » Dieu est fort, puissant !
58.22. Tu ne trouveras personne, parmi les gens qui croient en Dieu et au Jour dernier, qui témoigne de l’affection à ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Envoyé, même s’il s’agit de leurs pères, de leurs fils, de leurs frères ou de membres de leur clan. Ces gens-là, Dieu a inscrit la foi dans leurs cœurs et Il les a fortifiés par un Esprit venant de Lui. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves et où ils demeureront à jamais. Dieu est satisfait d’eux, et ils sont satisfaits de Lui. Ce sont là les partisans de Dieu. O ! les partisans de Dieu ne sont-ils pas les heureux gagnants ?

Sourate 59 : Le Rassemblement – Al-Hashr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
59.1. Tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre glorifie Dieu. Il est l’Omnipotent, le Sage.
59.2. C’est Lui qui a fait sortir de leurs demeures, lors du premier rassemblement, ceux des Gens du Livre qui avaient fait preuve de mécréance. Vous ne pensiez pas qu’ils sortiraient, et eux s’imaginaient que leurs forteresses les protègeraient contre Dieu. Mais Dieu les a saisis par où ils ne s’y attendaient pas, et Il a jeté l’effroi dans leur cœurs. Ils ont démoli leurs maisons avec leurs propres mains et avec celles des croyants. Tirez-en une leçon, vous qui êtes clairvoyants !
59.3. Si Dieu n’avait pas décrété leur bannissement, Il les aurait certainement châtiés en ce monde ; mais dans l’autre monde les attend le châtiment du Feu.
59.4. Il en est ainsi, parce qu’ils ont fait scission avec Dieu et Son Envoyé. A quiconque fait scission avec Lui, Dieu réserve un châtiment terrible.
59.5. Les palmiers que vous avez coupés, comme ceux que vous avez laissés debout l’ont tous été avec la permission de Dieu et pour confondre les pervers.
59.6. Quant au butin pris sur eux, que Dieu octroie à Son Envoyé, vous n’avez fourni ni chevaux, ni montures pour y avoir droit. Dieu donne pouvoir à Ses envoyés sur qui Il veut. Dieu est puissant sur toute chose !
59.7. Le butin pris sur les habitants des cités, que Dieu octroie à Son Envoyé, est destiné à Dieu et à l’Envoyé, ainsi qu’aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres, au voyageur, et il ne doit pas être partagé avec ceux d’entre vous qui sont riches. Ce que l’Envoyé vous donne, prenez-le, et renoncez à ce dont il vous écarte. Certes, Dieu châtie sévèrement !
59.8. [Le butin est destiné] aux Emigrés (Muhâjirûn) pauvres, qui ont été expulsés de leurs maisons et privés de leurs biens en cherchant à obtenir la grâce de Dieu et Sa satisfaction et en prêtant assistance à Dieu et à Son Envoyé. Ceux-là sont des gens sincères !
59.9. Quant à ceux (les Auxiliaires – Ansâr – de Médine) qui s’étaient établis avant eux dans cette cité (Médine) et dans la foi, ils aiment ceux qui ont émigré vers eux et ne trouvent dans leurs cœurs nul motif d’envie pour ce qui a été donné à ces émigrés. Ils les préfèrent à eux-mêmes, même si l’indigence les a frappés. Quiconque prend garde à sa propre avidité… ceux-là sont les bienheureux !
59.10. Quant à ceux qui sont venus après les Emigrés, ils disent : « Notre Seigneur ! Pardonne-nous ainsi qu’à ceux de nos frères qui nous ont précédés dans la foi. Ne mets dans nos cœurs aucune rancœur envers ceux qui croient. Notre Seigneur ! Tu es, en vérité, compatissant, clément !
59.11. Ne vois-tu pas les hypocrites, comment ils disent à ceux de leurs frères qui sont devenus mécréants parmi les Gens du Livre : « Si vous êtes expulsés, nous partirons avec vous et nous n’obéirons jamais à quiconque s’en prendrait à vous. Si l’on vous attaque, nous vous porterons secours ». Mais Dieu est témoin qu’ils sont menteurs !
59.12. Si les Gens du Livre sont expulsés, les hypocrites ne partiront pas avec eux. Si on les attaque, ils ne leur porteront pas secours ; et même s’ils leur portaient secours, ils leur tourneraient ensuite le dos et les autres ne seraient plus secourus.
59.13. En fait, vous jetez dans leurs cœurs plus d’effroi que Dieu lui-même, parce que ce sont des gens qui n’entendent pas raison.
59.14. Ils ne vous combattront ensemble que retranchés dans des cités fortifiées ou derrière des murailles. Leur vaillance est grande quand ils sont entre eux ! Tu les crois unis, mais leurs cœurs sont divisés. Il en est ainsi parce que ce sont des gens qui ne raisonnent pas.
59.15. Ils sont semblables à ceux qui, peu de temps avant eux, ont goûté les conséquences de leur conduite et subi un châtiment douloureux.
59.16. Ils sont semblables au Démon quand il dit à l’homme  » Mécrois ! » Mais quand celui-ci mécroit, il dit : « Je te désavoue ! Moi, je crains Dieu, le Seigneur des mondes ».
59.17. Leur fin à tous deux sera le Feu, où ils demeureront à jamais. Telle est la rétribution des iniques.
59.18. O vous qui croyez ! Craignez Dieu, et que chacun considère ce qu’il a avancé pour demain ! Craignez Dieu ! Certes, Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.
59.19. Ne soyez pas comme ceux qui oublient Dieu ; car Dieu fait qu’ils s’oublient eux-mêmes. Ceux-là sont les pervers.
59.20. Les hôtes du Feu et ceux du Paradis ne sont pas égaux. Les hôtes du Paradis, eux, sont les bienheureux !
59.21. Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu aurais vu celle-ci s’humilier et se fendre par crainte de Dieu. Tels sont les exemples que Nous proposons aux hommes. Peut-être réfléchiront-ils !
59.22. Il est Dieu – Allâh, il n’y a de dieu que Lui ! Il est Celui qui connaît ce qui est caché et ce qui est apparent. Il est le Miséricordieux, le Clément.
59.23. Il est Dieu ; il n’y a de dieu que Lui, le Roi, le Saint, la Paix, le Fiable, le Vigilant, l’Omnipotent, l’Irrésistible, l’Inatteignable. Gloire à Dieu bien au-dessus de ce qu’ils Lui associent !
59.24. Il est Dieu ! Le Créateur, Celui qui existencie, Celui qui façonne ! A Lui les plus beaux Noms. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre Le glorifie. Il est l’Omnipotent, le Sage.

Notes

* v.2-6 : ces versets évoquent la punition infligée à la tribu juive des Banû Nadhîr, en l’an 4 de I’Hégire (626 A.D.), quelques mois après la bataille d’Ohod. Ces « Gens du Livre » s’étaient alliés aux Mekkois idolâtres et intriguaient contre le Prophète avec les hypocrites de Médine. Assiégés dans leurs forteresses pendant onze jours, ils se rendirent sans coup férir et furent contraints à l’exil.

Sourate 60 : L’éprouvée – Al-Mumtahana

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
60.1. O vous qui croyez ! Ne prenez pas pour appuis Mes ennemis et les vôtres en leur manifestant de l’amitié, alors qu’ils mécroient en la vérité qui vous est parvenue. Ils expulsent l’Envoyé et vous-mêmes parce que vous croyez en Dieu, votre Seigneur. Si vous sortez pour combattre dans Mon chemin et obtenir Mon agrément, leur témoignerez-vous secrètement de l’amitié ? Moi, Je sais parfaitement ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Quiconque, parmi vous, agit ainsi s’égare hors du chemin droit.
60.2. S’ils vous rencontrent, ils seront des ennemis pour vous ; ils vous malmèneront de leurs mains et de leurs langues ; ils aimeraient que vous mécroyiez.
60.3. Ni vos liens du sang, ni vos enfants ne vous seront utiles le Jour de la Résurrection, où Dieu tranchera entre vous ; Il voit parfaitement ce que vous faites.
60.4. Il vous a été donné un bel exemple en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, lorsqu’ils dirent à leur peuple : « Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Dieu ; nous vous renions ! Qu’entre nous et vous ne se manifestent jamais que de l’inimitié et de la haine jusqu’à ce que vous croyiez en Dieu, l’Unique ! » Néanmoins Abraham dit à son père : « Je demanderai pardon pour toi bien que je n’aie aucun pouvoir auprès de Dieu ». Notre Seigneur ! Nous nous en remettons à Toi ! Nous revenons à Toi ! Vers Toi sera le retour !
60.5. Notre Seigneur ! Ne permets pas que les mécréants nous persécutent et, notre Seigneur, pardonne-nous ! Certes, Tu es le Puissant, le Sage.
60.6. Vous avez en eux un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au Jour dernier. S’il y en a qui tournent le dos, Dieu, Lui, est le Riche, Celui qui est digne de louange.
60.7. Dieu établira peut-être de l’amitié entre vous et ceux d’entre eux que vous considérez comme des ennemis. Dieu est tout-puissant, Il est pardonneur, clément.
60.8. Dieu ne vous interdit pas d’excuser et de traiter avec équité ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons ; Dieu aime ceux qui sont équitables.
60.9. Dieu vous interdit seulement de prendre pour amis ceux qui vous ont combattus à cause de votre foi, ceux qui vous ont expulsés de vos maisons et ceux qui ont aidé à votre expulsion. Ceux qui les prennent pour amis, ceux-là sont les iniques !
60.10. O vous qui croyez, lorsque des croyantes qui ont émigré viennent à vous, éprouvez-les ! Dieu connaît mieux leur foi. Si vous les avez reconnues comme croyantes, ne les renvoyez pas vers les mécréants ; elles ne sont plus licites pour eux et ils ne sont plus licites pour elles. Donnez-leur ce qu’ils ont dépensé [pour elles]. Il n’y a pas de faute à vous reprocher si vous les épousez après leur avoir versé leur douaire. Ne conservez pas vos liens avec des mécréantes. Réclamez ce que vous avez dépensé [pour leur entretien], et qu’ils vous réclament ce qu’ils ont dépensé. Tel est le jugement de Dieu, qui juge entre vous. Et Dieu est omniscient, sage.
60.11. Si quelqu’une de vos épouses va rejoindre les mécréants et qu’ensuite vous l’emportiez sur eux, donnez [en compensation] à ceux dont les épouses sont parties l’équivalent de ce qu’ils avaient dépensé [pour leur entretien]. Et craignez Dieu en qui vous croyez !
60.12. O Prophète ! Lorsque les croyantes viennent te faire allégeance en jurant qu’elles n’associeront rien à Dieu, qu’elles ne voleront pas, qu’elles ne commettront pas d’adultère, qu’elles ne tueront pas leurs enfants, qu’elles ne proféreront aucun mensonge forgé entre leurs mains et leurs pieds, qu’elles ne te désobéiront en rien de ce qui est convenable, reçois alors leur serment d’allégeance et demande pardon à Dieu pour elles. Certes, Dieu est pardonneur, clément !
60.13. O vous, qui croyez ! Ne prenez pas pour amis des gens contre lesquels Dieu est courroucé et qui désespèrent de la vie future, comme les mécréants désespèrent des hôtes des sépulcres.

Notes

* v. 12 : expression imagée pouvant signifier qu’elles n’attribueront pas à leurs époux la paternité d’enfants conçus hors mariage et qu’elles s’abstiendront de toute accusation calomnieuse.

Sourate 61 : Le Rang – Al-Saff

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
61.1. Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifie Dieu. Il est le Tout-Puissant, le Sage.
61.2. O vous qui croyez, pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ?
61.3. C’est une grande félonie, auprès de Dieu, que de parler et de ne pas agir.
61.4. En vérité, Dieu aime ceux qui combattent dans Son chemin en rangs serrés, comme s’ils formaient un édifice bien scellé.
61.5. Moïse parla ainsi à son peuple : « O mon peuple ! Pourquoi me maltraitez-vous, alors que vous savez que je suis vraiment le messager de Dieu envoyé vers vous ? » Lorsqu’ils dévièrent, Dieu fit dévier leurs cœurs. Dieu ne dirige pas les pervers !
61.6. Et Jésus, fils de Marie, parla ainsi : « O fils d’Israël ! Je suis, en vérité, l’Envoyé de Dieu vers vous, venu pour confirmer ce qui, de la Tora, existait avant moi, et pour vous annoncer le bonne nouvelle d’un envoyé qui viendra après moi et dont le nom sera : Ahmad ». Mais lorsque celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : « C’est là manifestement de la sorcellerie ! »
61.7. Qui donc est plus inique que celui qui forge un mensonge contre Dieu alors qu’il est appelé à la soumission (al-islâm) ? Mais Dieu ne dirige pas les iniques.
61.8. Ils veulent étouffer la lumière de Dieu avec leurs bouches, mais Dieu parachèvera Sa lumière, dussent les mécréants en concevoir du dépit.
61.9. C’est Lui qui a dépêché Son Envoyé avec la bonne guidance et la religion de Vérité pour la faire prévaloir sur la religion toute entière, dussent les associateurs en concevoir du dépit.
61.10. O vous qui croyez ! Vous indiquerai-je un négoce qui vous sauvera d’un châtiment douloureux :
61.11. croyez en Dieu et en Son Envoyé, et combattez dans le chemin de Dieu avec vos biens et vos personnes. C’est là un bien pour vous, si vous saviez !
61.12. Il vous pardonnera vos péchés et Il vous fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les fleuves et dans de plaisantes demeures situées dans les jardins d’Eden. C’est là le bonheur suprême !
61.13. Il y a autre chose que vous aimerez : un secours venant de Dieu et une victoire proche. Annonce la bonne nouvelle aux croyants !
61.14. O vous qui croyez ! Soyez les auxiliaires de Dieu, comme l’a dit Jésus, fils de Marie, en s’adressant aux Apôtres : « Qui seront mes auxiliaires dans la voie de Dieu ? » Les Apôtres ont répondu : « Nous sommes les auxiliaires de Dieu ! » Un groupe des fils d’Israël crut, tandis qu’un groupe mécrut. Nous avons soutenu contre leurs ennemis ceux qui croyaient, et c’est eux qui l’ont emporté.

Notes

* v.6 : un des noms du Prophète, de la même racine (h.m.d.) que Muhammad, “le Loué”, mais avec une connotation superlative qui en fait l’équivalent exact du grec Peryclitos, “le Glorifié” – ou Paraclet – dont, selon l’Evangile de saint Jean (15,26), le Christ avait annoncé la venue.
* v.9 : voir supra s.48,v.28 et note.

Sourate 62 : Le Vendredi – Al-Jumu’a

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
62.1. Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifie Dieu, le Roi, le Saint, le Tout- Puissant, le Sage.
62.2. C’est Lui qui a dépêché parmi les illettrés un envoyé pris parmi eux qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, alors qu’ils étaient auparavant dans un égarement manifeste,
62.3. à l’instar d’autres hommes de même nature qui ne les ont pas encore rejoints. Il est l’Omnipotent, le Sage !
62.4. Telle est la grâce de Dieu ! Il la donne à qui Il veut. Et Dieu est le Maître de la grâce infinie !
62.5. Ceux qui étaient chargés de la Tora et qui, ensuite, s’en sont déchargés sont comme l’âne chargé de livres. Détestable est l’exemple des gens qui ont dénié les signes de Dieu. Dieu ne dirige pas les iniques !
62.6. Dis : « O vous qui pratiquez le Judaïsme ! Si vous prétendez être, parmi les hommes, les seuls amis de Dieu, souhaitez donc la mort, si vous êtes véridiques ! »
62.7. Mais ils ne la souhaitent jamais à cause des œuvres qu’ils ont accomplies. Et Dieu connaît les iniques !
62.8. Dis : « La mort que vous fuyez, elle vous rejoindra certainement ! Vous serez ensuite ramenés à Celui qui connaît parfaitement ce qui est caché et ce qui est apparent. Alors, Il vous instruira de ce que vous faisiez ».
62.9. O vous, qui croyez ! Quand on vous appelle à la prière du vendredi, accourez à l’invocation de Dieu ! Interrompez tout négoce : c’est un plus grand bien pour vous, si vous pouviez savoir !
62.10. Lorsque la prière est achevée, dispersez-vous sur la terre et cherchez à obtenir des bienfaits de Dieu ; invoquez beaucoup [le Nom de Dieu]. Puissiez-vous être heureux !
62.11. Mais quand ils entrevoient [la possibilité d’] un négoce ou [d’] un divertissement, ils s’y précipitent et te laissent planté là ! Dis : « Ce qui se trouve auprès de Dieu est meilleur que le divertissement et que le négoce ! » Et Dieu est le Meilleur des dispensateurs !

Sourate 63 : Les Hypocrites – Al-Munâfiqûn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
63.1. Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : « Nous attestons que tu es l’Envoyé de Dieu ! » Dieu sait que tu es Son Envoyé, et Dieu atteste que les hypocrites sont des menteurs.
63.2. Ils ont pris leurs serments comme sauvegarde, mais ils se sont écartés du chemin de Dieu. Certes, ce qu’ils ont fait est détestable.
63.3. Il en est ainsi, parce qu’ils ont cru et qu’ensuite ils ont mécru. Un sceau a alors été placé sur leurs cœurs de sorte qu’ils ne savent pas raisonner.
63.4. Pourtant, lorsque tu les regardes, ils te plaisent ; s’ils parlent, tu écoutes leurs paroles ; ils sont semblables à des solives bien ancrées. Ils pensent que chaque cri est dirigé contre eux. Ce sont eux les ennemis. Prends garde à eux ! Que Dieu les tue ! Comme ils sont pervertis !
63.5. Quand on leur dit : « Venez, l’Envoyé de Dieu demandera pardon pour vous !, ils détournent la tête et tu les vois s’éloigner enflés d’orgueil.
63.6. Il revient au même que tu demandes pardon pour eux ou que tu ne demandes pas pardon pour eux : Dieu ne leur pardonnera pas. Certes, Dieu ne dirige pas les pervers.
63.7. Ce sont eux qui disent : « Ne dépensez rien pour ceux qui sont auprès de l’Envoyé de Dieu, afin qu’ils se séparent de lui ». A Dieu appartiennent les trésors des cieux et de la terre, mais les hypocrites ne savent pas raisonner.
63.8. Ils disent : « Si nous revenions à Médine, le plus puissant de cette ville en expulserait le plus faible ». C’est à Dieu qu’appartient la puissance, ainsi qu’à son Prophète et aux croyants, mais les hypocrites ne savent pas.
63.9. O vous qui croyez, que vos richesses et vos enfants ne vous distraient pas du souvenir de Dieu ! Car ceux qui agissent ainsi sont les perdants.
63.10. Dépensez [en aumônes] une partie des biens dont Nous vous avons comblés avant que la mort n’atteigne l’un d’entre vous et qu’il ne dise : « Mon Seigneur ! Si seulement tu m’accordais un court délai, je ferais l’aumône et je serais parmi les justes ».
63.11. Dieu n’accorde de délai à aucune âme lorsque son terme est arrivé. Dieu est parfaitement instruit de ce que vous faites.

Sourate 64 : La Duperie Réciproque – Al-Taghâbun

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
64.1. Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre glorifie Dieu. A Lui le Royaume et à Lui la Louange ! Il est puissant sur toute chose !
64.2. C’est Lui qui vous a créés ; or, parmi vous, un tel est mécréant et un tel est croyant. Dieu voit parfaitement ce que vous faites !
64.3. Il a créé les cieux et la terre par la Vérité. Et Il vous a modelés, vous donnant une forme harmonieuse ; le retour sera vers Lui.
64.4. Il sait ce qu’il y a dans les cieux et ce qu’il y a sur la terre, et Il sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Dieu connaît parfaitement le contenu des cœurs.
64.5. Ne vous est-il parvenu aucune nouvelle de ceux qui avaient jadis mécru et qui ont goûté les conséquences de leur conduite, subissant un châtiment douloureux ?
64.6. Il en a été ainsi parce que leurs envoyés étaient venus à eux avec des preuves évidentes et qu’ils ont dit : « Un mortel va-t-il nous diriger ? » Ils ont mécru et se sont détournés. Dieu s’en est détaché ; et Dieu est riche, digne de toute louange !
64.7. Ceux qui mécroient s’imaginent qu’ils ne seront pas ressuscités ; dis : « Si fait ! Par mon Seigneur, vous serez ressuscités, après quoi vous serez informés de ce que vous avez fait : cela est facile pour Dieu ! »
64.8. Croyez donc en Dieu et en Son Envoyé et à la lumière que Nous avons fait descendre. Dieu est bien instruit de ce que vous faites !
64.9. Le jour où Il vous réunira pour le Jour du Rassemblement sera le jour de la duperie réciproque. De ceux qui auront cru en Dieu et qui auront accompli des œuvres pies, Il effacera les mauvaises actions et Il les fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les fleuves ; ils y demeureront à jamais. C’est là le bonheur suprême !
64.10. Ceux qui mécroyaient et traitaient Nos signes de mensonges, ceux-là seront les hôtes du Feu ; ils y demeureront à jamais, et quel détestable lieu de retour !
64.11. Jamais un malheur ne frappe sans la permission de Dieu. Celui qui croit en Dieu, Il dirige son cœur. Dieu est parfait connaisseur de toute chose.
64.12. Obéissez à Dieu et obéissez à l’Envoyé ! Si vous vous détournez, [sachez qu’] il n’incombe à Notre Envoyé que de délivrer clairement le message.
64.13. Dieu !… Il n’y a de dieu que Lui ! Que les croyants s’en remettent donc à Dieu !
64.14. O vous qui croyez ! Parmi vos épouses et vos enfants il y a des ennemis pour vous ! Prenez-y garde ! Si vous excusez, passez outre et pardonnez, Dieu est certes pardonneur, clément !
64.15. Vos richesses et vos enfants ne sont qu’une tentation alors qu’auprès de Dieu il y a une récompense magnifique.
64.16. Craignez donc Dieu du mieux que vous pouvez ! Et écoutez, obéissez, faites l’aumône ! C’est pour vous la meilleure chose ! Ceux qui se seront préservés de leur propre concupiscence, ceux-là seront les bienheureux.
64.17. Si vous faites à Dieu un beau prêt, Il vous le rendra au double et Il vous pardonnera. Dieu est reconnaissant, plein de mansuétude ;
64.18. Il connaît ce qui est caché et ce qui est apparent ; Il est le Puissant, le Sage !

Notes

* v.9 : le titre de cette sourate suggère qu’au Jour du Jugement il s’opère une remise au point des fausses idées (“duperie réciproque”) que les hommes ont pu se faire les uns et les autres, les élus comme les réprouvés, au sujet de leur destinée posthume. Selon un hadith : “Nul n’entre au Paradis sans voir la station (maq‘ad) qu’il aurait occupée dans le Feu s’il avait mal agi – ce qui augmente sa gratitude, et nul n’entre dans le Feu sans voir la station qu’il aurait occupée au Paradis s’il avait bien agi – ce qui lui fait ressentir sa perte.”

Sourate 65 : La Repudiation – Al-Talâq

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
65.1. O Prophète ! Lorsque vous répudiez vos femmes, faites-le à l’issue de leur délai d’attente, et calculez bien le délai. Craignez Dieu, votre Seigneur ! Ne les chassez pas de leurs maisons et qu’elles n’en sortent pas, à moins d’avoir commis une turpitude manifeste. Telles sont les limites prescrites par Dieu. Et quiconque transgresse les prescriptions divines se fait tort à lui-même. Tu ne le sais pas : il se peut que, plus tard, Dieu suscite autre chose.
65.2. Lorsqu’elles ont atteint le terme prescrit, retenez-les avec bienséance, ou séparez-vous d’elles avec bienséance. Appelez deux témoins équitables choisis parmi vous et rendez témoignage devant Dieu. Voilà ce à quoi est exhorté celui qui croit en Dieu et au Jour dernier. Et quiconque craint Dieu, Dieu lui assurera une issue favorable
65.3. et lui accordera des bienfaits d’une provenance inattendue. Car Dieu suffit à quiconque s’en remet à Lui. Dieu fait que Son ordre s’accomplit toujours. Dieu a fixé un décret pour chaque chose.
65.4. Pour celles de vos femmes qui n’espèrent plus la menstruation, si vous avez quelque doute à ce sujet, le délai d’attente sera de trois mois, et il en sera de même pour celles qui n’ont pas encore leurs menstrues. Pour les femmes enceintes, leur terme sera atteint lorsqu’elles déposeront leur fardeau. A qui Le craint, Dieu facilite les choses.
65.5. Tel est l’ordre de Dieu, qu’Il a fait descendre sur vous. De celui qui Le craint, Dieu efface les mauvaises actions et Il augmente sa récompense.
65.6. Logez ces femmes, là où vous demeurez, suivant vos moyens, et ne les molestez pas pour leur rendre la vie difficile. Si elles sont enceintes, pourvoyez à leurs besoins jusqu’à ce qu’elles déposent leur fardeau. Si elles allaitent l’enfant né de vous, versez-leur la rémunération qui leur est due. Mettez-vous d’accord à l’amiable ; mais si vous ne parvenez pas à vous entendre, prenez une autre nourrice pour l’enfant.
65.7. Que celui qui se trouve dans l’aisance dépense largement, et que celui dont les moyens sont restreints dépense selon ce que Dieu lui a accordé. Dieu n’impose rien à une âme qui ne soit en proportion de ce qu’Il lui a donné. Dieu fera qu’à une difficulté succède une facilité.
65.8. Que de cités ont été rebelles à l’ordre de leur Seigneur et de Ses envoyés ! Nous avons tenu pour elles un compte sévère, et Nous leur avons infligé un rude châtiment.
65.9. Elles ont goûté les fruits amers de leur conduite, et leur comportement a fini par causer leur perte.
65.10. Dieu leur a préparé un châtiment sévère. Aussi, craignez Dieu, vous qui êtes doués d’intelligence, vous qui croyez ! Dieu a fait descendre vers vous un Rappel :
65.11. un Envoyé qui vous récite les clairs versets de Dieu, pour faire sortir des ténèbres vers la lumière ceux qui croient et qui font des œuvres pies. Quiconque croit en Dieu et agit pieusement, Il le fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les fleuves ; il y demeurera à jamais. Dieu lui accordera une belle subsistance.
65.12. Dieu est Celui qui a créé sept cieux et, pour la terre, en a fait des répliques. Le Commandement descend entre eux, afin que vous sachiez que Dieu est, en vérité, puissant sur toute chose et que Dieu embrasse toute chose dans Sa science.

Sourate 66 : L’ Interdiction – Al-Tahrîm

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
66.1. O Prophète ! Pourquoi interdis-tu ce que Dieu t’a rendu licite, ceci pour obtenir la satisfaction de tes épouses ? Mais Dieu est pardonneur, clément !
66.2. Dieu vous a déjà imposé de vous libérer de vos serments, et Dieu est votre Maître ! Il est l’Omniscient, le Sage.
66.3. Lorsque le Prophète confia un secret à l’une de ses épouses et que celle-ci le divulgua [à une compagne], Dieu en informa le Prophète qui communiqua à son épouse une partie de ce qu’il venait d’apprendre et tint le reste caché. Lorsqu’il eut parlé, elle s’exclama : « Qui donc t’a informé ? » Il répondit : « Celui qui m’a informé est l’Omniscient, Celui qui est instruit de tout ».
66.4. [O femmes,] si toutes les deux vous revenez à Dieu, ce sera que vos cœurs se seront adoucis. Mais si vous vous soutenez mutuellement contre le Prophète, sachez que Dieu est son protecteur, ainsi que Gabriel et tout homme de bien parmi les croyants, et que les anges aussi le soutiennent.
66.5. Il se peut que son Seigneur, s’il vous répudie, lui donne en échange des épouses meilleures que vous, soumises à Dieu, croyantes, pieuses, repentantes, adorantes, pratiquant le jeûne, qu’elles aient été déjà mariées ou qu’elles soient vierges.
66.6. O vous qui croyez ! Préservez vos personnes et vos familles d’un Feu dont les hommes et les pierres sont l’aliment ! Des anges gigantesques et puissants se tiennent autour de ce feu ; ils ne désobéissent en rien à ce que Dieu leur ordonne, et ils font ce qui leur est commandé.
66.7. O vous qui avez mécru, ne vous excusez pas aujourd’hui ! Vous ne serez rétribués que pour ce que vous avez fait.
66.8. O vous qui croyez, revenez à Dieu avec un repentir sincère ! Votre Seigneur effacera sans doute vos mauvaises actions et Il vous fera entrer dans les Jardins sous lesquels coulent les fleuves, le Jour où Dieu n’humiliera pas le Prophète ni ceux qui auront cru avec lui. Leur lumière courra devant eux et à leur droite. Ils diront : « Notre Seigneur, parachève pour nous notre lumière et pardonne-nous ! Certes, Tu es puissant sur toute chose ».
66.9. O Prophète ! Combats les mécréants et les hypocrites ; sois dur envers eux. Leur refuge sera la Géhenne : quel détestable lieu de retour !
66.10. Dieu a proposé en exemple à ceux qui mécroient la femme de Noé et la femme de Loth. Toutes les deux dépendaient de deux hommes vertueux d’entre Nos serviteurs ; elles les trahirent, mais cela ne leur servit de rien contre Dieu. On leur dit : « Entrez dans le Feu avec ceux qui y pénètrent ».
66.11. Et Dieu a proposé en exemple aux croyants la femme de Pharaon lorsqu’elle dit : « Mon Seigneur ! Construis-moi, auprès de Toi, une maison dans le Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de ses agissements ! Sauve-moi des gens iniques ! » ;
66.12. et Marie, fille de Imrân, qui garda un corps vierge en qui Nous insufflâmes de Notre Esprit ; elle reconnut la vérité des paroles de son Seigneur et de Ses Livres. Et elle était au nombre des dévots.

Sourate 67 : Le Royaume – Al-Mulk

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
67.1. Béni soit Celui qui tient en Sa main le Royaume et qui est puissant sur toute chose !
67.2. Celui qui a créé la mort et la vie pour vous éprouver [et voir] qui de vous agit le mieux, et qui est l’Omnipotent, le Pardonneur.
67.3. Celui qui a créé sept cieux bien ordonnés. Tu ne vois dans la création du Miséricordieux aucune faille. Regarde encore ! Aperçois-tu quelque brèche ?
67.4. Puis, regarde encore par deux fois : ton regard reviendra vers toi, lassé, brouillé.
67.5. Nous avons orné le ciel de ce monde de luminaires et Nous en avons fait des projectiles contre les démons, et Nous avons préparé pour eux le châtiment de la Fournaise.
67.6. A ceux qui ont mécru en leur Seigneur est destiné le châtiment de la Géhenne. Quel détestable lieu de retour !
67.7. Quand ils y sont jetés, ils l’entendent rugir tandis qu’elle bouillonne. Elle est près
67.8. d’éclater de fureur. Chaque fois qu’un groupe y est précipité, ses gardiens lui demandent : « Un avertisseur n’est-il pas venu à vous ? »
67.9. » Si fait ! disent-ils, un avertisseur est venu à nous, mais nous avons crié au mensonge et nous avons dit : « Dieu n’a rien fait descendre ; c’est seulement que vous êtes plongés dans un profond égarement » ».
67.10. Ils ajoutent : « Si nous avions entendu ou si nous avions raisonné, nous ne serions pas parmi les hôtes de la Fournaise. »
67.11. Ils reconnaissent leurs péchés. Que soient donc exterminés les hôtes de la Fournaise.
67.12. Ceux qui craignent leur Seigneur en secret obtiendront un pardon et une grande récompense.
67.13. Que vous teniez secret votre discours ou que vous le proclamiez, Dieu sait parfaitement ce que contiennent les poitrines.
67.14. Ne connaît-Il pas ce qu’Il a créé, Lui qui est le Subtil, Celui qui est instruit de tout ?
67.15. C’est Lui qui a fait que la terre vous est soumise ; parcourez-en donc les vastes étendues et mangez de la subsistance que Dieu vous accorde. C’est vers Lui que se fera la Résurrection.
67.16. Avez-vous obtenu de Celui qui est au ciel l’assurance qu’Il ne vous fera pas engloutir par la terre ? Or, voici qu’elle tremble…
67.17. Avez-vous obtenu de Celui qui est au ciel l’assurance qu’Il ne déchaînera pas contre vous une tornade ? Vous connaîtrez alors la nature de Mon avertissement.
67.18. Ceux qui vécurent avant eux avaient crié au mensonge. Quelle ne fut pas alors Ma réprobation !
67.19. Ne voient-il pas comment les oiseaux, au-dessus d’eux, déploient leurs ailes et les replient ? Seul le Miséricordieux les soutient ; en vérité, Il voit tout !
67.20. Y a-t-il quelqu’un qui puisse, pour vous, faire office d’armée et vous secourir en lieu et place du Miséricordieux ? Certes, les mécréants ne sont que dans l’illusion.
67.21. Quel est donc celui qui pourvoira à vos besoins si Dieu retient Ses dons ? Mais non, ils persistent dans l’insolence et dans la haine.
67.22. Celui qui marche tête baissée est-il mieux dirigé que celui qui marche tranquillement droit devant lui ?
67.23. Dis : « C’est Lui qui vous a fait exister et qui vous a donné l’ouïe, la vue et les cœurs. Comme vous êtes peu reconnaissants ! »
67.24. Dis : « C’est Lui qui vous a multipliés sur la terre et vers Qui vous serez rassemblés ».
67.25. Ils disent : « Quand donc se réalisera cette promesse si vous êtes véridiques ? »
67.26. Dis : « La connaissance n’est qu’auprès de Dieu, et moi je ne suis qu’un avertisseur explicite ».
67.27. Quand les mécréants verront le châtiment de près, leurs visages seront horrifiés. On leur dira : « Voici ce que vous réclamiez ! »
67.28. Dis : « Y pensez-vous ? Soit que Dieu m’anéantisse, moi et mes compagnons, soit qu’Il me fasse miséricorde, qui donc protégera les mécréants contre un châtiment douloureux ? »
67.29. Dis : « Lui, le Miséricordieux ! Nous croyons en Lui et à Lui nous nous en remettons ! Vous saurez bientôt qui se trouve dans un égarement manifeste ».
67.30. Dis : « Y pensez-vous ? Si l’eau dont vous disposez était absorbée par la terre, qui donc vous procurerait une eau jaillissante ? »

Sourate 68 : Le Calame – Al-Qalam

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
68.1. Noun. Par le calame et par ce qu’ils transcrivent !
68.2. Par la grâce de ton Seigneur, tu n’es pas un possédé !
68.3. Pour toi, il y a une récompense sans contrepartie,
68.4. et toi tu es d’un caractère sublime.
68.5. Bientôt tu verras, et eux aussi verront
68.6. lequel d’entre vous est mis à l’épreuve.
68.7. Certes, ton Seigneur connaît le mieux ceux qui se sont égarés hors de Son chemin et Il connaît le mieux ceux qui sont bien dirigés.
68.8. N’obéis donc pas à ceux qui crient au mensonge.
68.9. Ils aimeraient que tu sois complaisant, et ils se montreraient complaisants.
68.10. Et n’obéis pas au vil prêteur de serments,
68.11. au diffamateur qui répand la calomnie,
68.12. à celui qui interdit le bien, au transgresseur, pécheur invétéré,
68.13. arrogant et bâtard par surcroît.
68.14. Ne lui obéis pas même s’il abonde en richesses et en fils.
68.15. Lorsque Nos versets lui sont lus, il dit : « Ce sont fables des Anciens ! »
68.16. Nous le marquerons sur le museau !
68.17. Certes, Nous les éprouverons comme Nous avons éprouvé les propriétaires du jardin lorsqu’ils avaient juré de faire leur cueillette au matin ;
68.18. mais ils avaient juré sans faire aucune réserve.
68.19. Le jardin reçut une visite envoyée par ton Seigneur pendant qu’ils dormaient
68.20. et ce fut, au matin, comme si tout avait été cueilli.
68.21. Au petit matin, ils s’interpellèrent :
68.22. » Partez de bonne heure à votre champ, si vous voulez faire la cueillette ».
68.23. Ils se mirent en route en se parlant à voix basse :
68.24. » Que nul pauvre ne pénètre ici à votre corps défendant ! »
68.25. Ils partirent donc de bonne heure, ainsi résolus.
68.26. Lorsqu’ils virent ce qui était arrivé, ils dirent : « Certes, nous sommes égarés !
68.27. Plus encore, nous sommes ruinés ! »
68.28. Le plus modéré d’entre eux dit : « Ne vous avais-je pas avertis ? Si seulement vous aviez rendu gloire à Dieu ! »
68.29. Ils dirent : « Gloire à notre Seigneur ! Oui, nous avons été iniques  » ;
68.30. et ils se tournaient les uns vers les autres en se faisant mutuellement des reproches.
68.31. » Malheur à nous, disaient-ils, nous avons été rebelles !
68.32. Mais il se peut que notre Seigneur nous donne en échange quelque chose de meilleur que ceci. C’est une supplique que nous adressons à notre Seigneur ! »
68.33. Tel fut le châtiment ! Mais le châtiment de la vie future est plus sévère, s’ils savaient !
68.34. Pour ceux qui Le craignent, il y a, auprès de leur Seigneur, les Jardins du délice.
68.35. Traiterons-Nous ceux qui sont soumis à Dieu à l’instar des coupables ?
68.36. Qu’avez-vous donc à juger ainsi ?
68.37. Possédez-vous un Livre qui vous enseigne
68.38. qu’un jour vous y trouverez ce que vous convoitez ?
68.39. Ou bien avez-vous reçu de Notre part un serment valable jusqu’au Jour de la Résurrection, selon lequel vous obtiendrez tout ce que vous ordonnez ?
68.40. Demande-leur lequel d’entre eux s’en porte garant.
68.41. Ont-ils des associés ? Qu’ils viennent donc avec leurs associés s’ils sont véridiques.
68.42. Le Jour où, les jambes découvertes, on les appellera à se prosterner, ils en seront incapables.
68.43. Les yeux baissés, ils seront couverts de honte, car on les avait appelés à se prosterner alors qu’ils étaient encore indemnes.
68.44. Laisse-Moi donc avec ceux qui traitent de mensonge ce discours ; Nous les mènerons par étapes par où ils ne savent pas.
68.45. Je leur accorde un délai, car Mon stratagème est sûr.
68.46. Leur demanderas-tu un salaire alors qu’ils sont chargés de dettes ?
68.47. Ou sont-ils en possession du Mystère et en train de le transcrire ?
68.48. Soumets-toi donc patiemment au décret de ton Seigneur, et ne sois pas comme l’homme au poisson lorsqu’il appelait à perdre haleine :
68.49. si un bienfait de son Seigneur ne s’était pas saisi de lui, il aurait été rejeté en réprouvé sur la terre sauvage.
68.50. Mais son Seigneur l’a élu et Il l’a placé parmi les justes.
68.51. Peu s’en faut que ceux qui mécroient ne te pourfendent du regard quand ils entendent le Rappel et qu’ils disent : « Il est sûrement possédé ! »
68.52. Pourtant, ceci n’est qu’un Rappel adressé à l’univers !

Notes

* v.48 : il s’agit du prophète Jonas (Dhûl-Nûn) sorti de la baleine qui l’avait avalé et échoué sur un rivage où la force lui a été rendue (cf. s.21,v.87-88).

Sourate 69 : L’Inéluctable – Al-Hâqqa

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
69.1. l’Inéluctable !
69.2. Qu’est-ce que l’Inéluctable ?
69.3. Qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est l’Inéluctable ?
69.4. Les Thamoud et les ‘Ad ont traité de mensonge le grand coup.
69.5. Pour les Thamoud, ils ont été détruits par la foudre.
69.6. Quant aux ‘Ad, ils ont été détruits par un vent mugissant et impétueux
69.7. que Dieu a fait souffler contre eux durant sept nuits et huit jours sans discontinuer. Alors, tu aurais pu voir ces gens couchés à terre comme des troncs de palmiers évidés.
69.8. Peux-tu en voir qui auraient subsisté ?
69.9. Pharaon, ceux qui vécurent avant lui et les cités renversées commirent des fautes :
69.10. ils désobéirent au prophète de leur Seigneur, et Celui-ci les saisit avec une force irrésistible.
69.11. Mais Nous, lorsque l’eau déborda, Nous vous portâmes sur le vaisseau,
69.12. afin d’en faire pour vous un rappel et pour qu’une oreille attentive le retienne.
69.13. Lorsqu’on sonnera une seule fois la trompette,
69.14. lorsque la terre et les montagnes seront emportées et pulvérisées d’un seul coup,
69.15. ce Jour-là surviendra l’Evénement ;
69.16. le ciel se fendra et, ce Jour-là, il sera fragile.
69.17. Les anges se tiendront sur ses confins et, ce Jour-là, huit d’entre eux porteront au-dessus d’eux le trône de ton Seigneur.
69.18. Ce Jour-là, vous serez exposés sans qu’aucun de vos secrets ne reste caché.
69.19. Celui qui recevra son livre dans la main droite dira : « Tenez, lisez mon livre !
69.20. Je pensais bien que j’aurais à rendre compte !,
69.21. et il vivra satisfait
69.22. dans un Jardin élevé,
69.23. dont les fruits seront à portée de main.
69.24. » Mangez et buvez heureux, en récompense de ce que vous avez accompli durant les jours passés ».
69.25. Quant à celui qui recevra son livre dans la main gauche, il dira : « Malheur à moi !…Puissé-je ne pas avoir reçu mon livre
69.26. et ne pas connaître mon compte !
69.27. Malheur à moi pour ce qui m’échoit !
69.28. Ma fortune ne m’a servi à rien
69.29. et mon pouvoir m’a abandonné ! »
69.30. » Saisissez-le et mettez-lui un carcan !
69.31. Puis jetez-le dans la Fournaise
69.32. et, ensuite, liez-le avec une chaîne de soixante-dix coudées ».
69.33. Il ne croyait pas en Dieu le Magnifique,
69.34. il n’encourageait pas à nourrir le pauvre.
69.35. Aujourd’hui, il ne lui reste aucun ami dévoué,
69.36. ni d’autre nourriture qu’un aliment fétide
69.37. dont seuls les pécheurs se nourrissent.
69.38. Ainsi donc, J’en jure par ce que vous voyez
69.39. et par ce que vous ne voyez pas :
69.40. c’est là, en vérité, la parole d’un noble Envoyé,
69.41. ce n’est pas la parole d’un poète ; comme votre foi est faible !
69.42. ce n’est pas non plus la parole d’un devin ; comme vous réfléchissez peu !
69.43. c’est une révélation du Seigneur des mondes !
69.44. S’il avait inventé contre Nous quelques paroles mensongères,
69.45. Nous l’aurions pris par la main droite,
69.46. puis Nous lui aurions tranché l’aorte
69.47. et nul d’entre vous n’aurait pu s’y opposer.
69.48. C’est là un rappel pour ceux qui craignent Dieu,
69.49. mais Nous savons que certains d’entre vous crient au mensonge !
69.50. C’est là un sujet de lamentation pour les mécréants !
69.51. C’est là la Vérité et la certitude absolue !
69.52. Glorifie le Nom de ton Seigneur, le Magnifique !

Notes

* v.15 : al-wâqi‘a, titre de la sourate 56.

Sourate 70 : Les Degrés Ascendants – A-Ma’ârij

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
70.1. Un questionneur a questionné sur le châtiment qui échoira
70.2. aux mécréants, que nul ne peut repousser,
70.3. qui vient de Dieu, le Maître des degrés ascendants.
70.4. Les anges et l’Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans.
70.5. Patiente avec une belle constance !
70.6. Ils le voient comme lointain,
70.7. alors que Nous le voyons tout proche.
70.8. Ce Jour-là, le ciel sera comme du métal fondu
70.9. et les montagnes comme des flocons de laine.
70.10. Nul ami dévoué ne s’enquerra de son ami
70.11. quand ils s’apercevront. Le coupable souhaiterait se racheter du châtiment de ce Jour-là en livrant ses fils,
70.12. sa compagne, son frère,
70.13. son clan qui lui donnait l’asile
70.14. et tous ceux qui sont sur la terre, afin d’être sauvé.
70.15. Mais non !… Voici le brasier :
70.16. avide de faire rôtir
70.17. il appelle celui qui s’est retourné et s’est enfui,
70.18. celui qui amassait et thésaurisait.
70.19. Certes, l’homme a été créé inquiet,
70.20. agité lorsque le malheur l’atteint,
70.21. cupide lorsqu’il est heureux ;
70.22. à l’exception de ceux qui prient,
70.23. de ceux qui sont constants dans leur prière,
70.24. de ceux sur les biens desquels il existe un droit reconnu
70.25. en faveur du mendiant et de l’indigent,
70.26. de ceux qui déclarent véridique le Jour du Jugement,
70.27. de ceux qui redoutent le châtiment de leur Seigneur
70.28. ne se sachant pas à l’abri du châtiment de leur Seigneur ;
70.29. à l’exception de ceux qui préservent leur chasteté,
70.30. sauf avec leurs épouses et avec celles que possède leur main droite, car alors ils ne sont pas blâmables,
70.31. tandis que ceux qui en convoitent d’autres sont transgresseurs ;
70.32. à l’exception de ceux qui gardent les dépôts qu’on leur a confiés et qui remplissent leurs engagements,
70.33. de ceux dont le témoignage est sûr,
70.34. de ceux qui s’acquittent de la prière :
70.35. ceux-là auront une place d’honneur dans des Jardins.
70.36. Qu’ont donc ceux qui mécroient à se tenir devant toi les yeux écarquillés,
70.37. venant par groupes de droite et de gauche ?
70.38. Chacun d’eux voudrait-il être introduit dans le Jardin du délice ?
70.39. Que non !… Nous les avons créés à partir de ce qu’ils savent.
70.40. J’en jure par le Seigneur des Orients et des Occidents : Nous avons le pouvoir
70.41. de les remplacer par des hommes meilleurs qu’eux, et nul ne peut Nous devancer.
70.42. Laisse-les donc ergoter et jouer jusqu’au moment où ils rencontreront le Jour qui leur a été promis ;
70.43. le Jour où ils sortiront des tombeaux, rapides comme s’ils couraient vers des bornes d’arrivée,
70.44. les yeux hagards, pétris d’humiliation. C’est le Jour qui leur a été promis !

Sourate 71 : Noé – Nûh

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
71.1. Oui, Nous avons envoyé Noé à son peuple : « Avertis ton peuple avant qu’un douloureux châtiment ne l’atteigne ! »
71.2. Il dit : « O mon peuple ! Je suis pour vous un avertisseur explicite.
71.3. Adorez Dieu et craignez-Le, et obéissez-moi !
71.4. Il vous pardonnera vos péchés et Il vous accordera un délai jusqu’à un terme fixé ; mais quand vient le terme fixé par Dieu, il ne peut être différé. Ah, puissiez-vous savoir ! »
71.5. Il dit : « Mon Seigneur ! J’ai appelé mon peuple nuit et jour,
71.6. mais mon appel n’a fait qu’augmenter son éloignement.
71.7. Chaque fois que je les ai appelés pour que Tu leur pardonnes, ils se sont mis les doigts dans les oreilles, ils se sont enveloppés dans leurs vêtements, ils se sont obstinés et ont fait preuve d’un orgueil invétéré.
71.8. Je les ai ensuite appelés à voix haute,
71.9. j’ai fait des proclamations et je leur ai parlé en secret.
71.10. J’ai dit : « Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est Celui qui pardonne généreusement.
71.11. Il vous fera descendre du ciel une pluie abondante ;
71.12. Il vous assistera par des richesses et des enfants ; Il vous donnera des jardins et vous donnera des rivières.
71.13. Pourquoi n’espérez-vous pas en Dieu avec révérence,
71.14. Lui qui vous a créés par phases successives ?
71.15. N’avez-vous pas vu comment Dieu a créé sept cieux superposés ?
71.16. Il y a placé la lune comme une lumière ; Il y a placé le soleil comme une lampe.
71.17. Dieu vous a fait croître de la terre comme les plantes.
71.18. Ensuite, Il vous y renverra, et Il vous en fera ressurgir.
71.19. Dieu a fait pour vous de la terre un tapis
71.20. afin que vous puissiez en parcourir les voies spacieuses » ».
71.21. Noé dit encore : « Mon Seigneur, ils m’ont désobéi et ils ont suivi celui dont les richesses et les enfants n’ont fait qu’accroître leur perte.
71.22. Ils ont tramé un vaste complot
71.23. et ils ont dit : « N’abandonnez pas vos divinités : n’abandonnez ni Wadd, ni Souwa’, ni Yaghouth, ni Ya’ouq, ni Nasr ! »
71.24. Ainsi ils ont égaré des multitudes. Mais Toi, Tu ne fais qu’accroître l’égarement des iniques ! »
71.25. A cause de leurs fautes, ils furent noyés, puis introduits dans un feu, et ils n’ont trouvé aucun protecteur à la place de Dieu.
71.26. Noé dit : « Mon Seigneur ! Ne laisse sur la terre aucun habitant qui soit du nombre des mécréants.
71.27. Si Tu les épargnais, ils égareraient Tes serviteurs et ils n’engendreraient que des négateurs pervertis.
71.28. Mon Seigneur ! Pardonne-moi ainsi qu’à mes père et mère, et à quiconque entre dans ma maison en ayant la foi, ainsi qu’aux croyants et aux croyantes. Et aux iniques, n’augmente que la perdition ! »

Sourate 72 : Les Djinns – Al-Jinn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
72.1. Dis [ô Muhammad] : « Il m’a été révélé qu’une troupe de djinns ont prêté l’oreille et se sont écriés : « Certes, nous avons entendu un Coran merveilleux !
72.2. »Il guide dans la bonne direction ; nous y avons cru et nous n’associerons aucun être à notre Seigneur.
72.3. » Notre Seigneur, en vérité, – que Sa grandeur soit exaltée ! – ne s’est donné ni compagne, ni enfant !
72.4. »L’un d’entre nous, un insensé, a prononcé au sujet de Dieu des choses aberrantes.
72.5. » Nous pensions que ni les hommes, ni les djinns ne pouvaient proférer un mensonge contre Dieu,
72.6. »mais il y a eu parmi les hommes des individus qui se sont mis sous la protection de djinns mâles, lesquels n’ont fait qu’augmenter leur trouble.
72.7. »Ils pensaient alors, comme vous, que Dieu ne ressusciterait personne.
72.8. » Nous avons touché le ciel et l’avons trouvé rempli de gardiens redoutables et de dards flamboyants.
72.9. » Nous nous étions postés sur des sièges pour écouter ; mais quiconque désormais veut écouter rencontre un dard flamboyant qui le guette.
72.10. » Nous ne savions donc pas si l’on voulait du mal aux habitants de la terre, ou si leur Seigneur voulait qu’ils soient bien guidés.
72.11. »Parmi nous, il y en a qui sont vertueux tandis que d’autres ne le sont pas ; nous suivons des voies divergentes.
72.12. » Nous pensions bien que nous ne saurions affaiblir la puissance de Dieu sur la terre et que nous ne l’affaiblirions pas en prenant la fuite.
72.13. »Aussi, lorsque nous avons entendu la Guidance, nous y avons cru. Quiconque croit en son Seigneur ne craint ni d’être lésé, ni d’être opprimé.
72.14. »Il y en a parmi nous qui sont soumis à Dieu (muslimûn) et il y en a qui sont rebelles. »  » Ceux qui se sont soumis ont embrassé avec ferveur la bonne direction.
72.15. Quant aux rebelles, ils seront du bois pour la Géhenne.
72.16. S’ils s’étaient maintenus sur la voie droite, Nous les aurions abreuvés d’une eau abondante,
72.17. façon de les mettre à l’épreuve. Mais quiconque se détourne du rappel de son Seigneur, Dieu l’achemine vers un châtiment implacable.
72.18. Les mosquées sont consacrées à Dieu. N’y invoquez donc personne à côté de Dieu.
72.19. Quand le Serviteur de Dieu s’est levé pour L’invoquer, peu s’en fallut qu’ils ne l’étouffent en se pressant autour de lui.
72.20. Dis [ô Muhammad] : « Je n’invoque que mon Seigneur et je ne Lui associe personne ».
72.21. Dis : « Je n’ai le pouvoir ni de vous faire tort ni de vous bien guider ».
72.22. Dis : « Nul ne me protège contre Dieu, et en dehors de Lui, je ne trouverai pas d’asile,
72.23. sauf en transmettant la parole de Dieu et Ses messages ». Quant à ceux qui désobéissent à Dieu et à Son Envoyé, le feu de la Géhenne leur est destiné. Ils y demeureront à jamais !
72.24. Quand ils verront enfin la réalisation de ce qui leur a été promis, ils sauront qui est le plus faible en secours et l’inférieur en nombre.
72.25. Dis : « Je ne sais si ce qui vous est promis est proche, ou bien si mon Seigneur lui assignera un délai.
72.26. Il connaît parfaitement le Mystère ; mais Il ne lève pour personne le voile de Son mystère,
72.27. sauf pour celui qu’Il agrée comme envoyé. Celui-là, Il le fait accompagner de gardiens placés devant et derrière lui,
72.28. afin de savoir s’ils [les envoyés] ont transmis les messages de leur Seigneur. Sa Science s’étend à tout ce qui les concerne, et Il fait le compte exact de toute chose ».

Sourate 73 : L’enveloppé – Al-Muzammil

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
73.1. O toi qui es enveloppé dans une étoffe !
73.2. Lève-toi pour prier durant une bonne partie de la nuit :
73.3. la moitié, ou un peu moins,
73.4. ou davantage si tu le veux, et psalmodie le Coran avec soin.
73.5. Nous allons te transmettre des paroles d’un grand poids.
73.6. Certes, la prière nocturne laisse une empreinte plus forte et les paroles y ont plus de rectitude.
73.7. Tu as, dans la journée, une longue besogne.
73.8. Invoque le Nom de ton Seigneur et dévoue-toi entièrement à Lui.
73.9. Seigneur de l’Orient et de l’Occident, il n’y a de Dieu que Lui. Prends-Le donc comme garant.
73.10. Supporte patiemment leurs discours et éloigne-toi d’eux discrètement.
73.11. Laisse-Moi avec les détracteurs qui vivent dans l’aisance, et accorde-leur quelque répit.
73.12. Il y a par devers Nous des chaînes, une fournaise,
73.13. une nourriture qui suffoque et un châtiment douloureux
73.14. pour le jour où la terre et les montagnes seront ébranlées et où les montagnes deviendront des tas de sable écroulés.
73.15. Certes, Nous vous avons dépêché un envoyé qui porte témoignage contre vous, comme Nous avions dépêché un envoyé à Pharaon.
73.16. Pharaon a désobéi à l’envoyé et Nous l’avons durement saisi.
73.17. Si vous avez mécru, comment vous prémunir du jour où les cheveux des enfants blanchiront comme ceux des vieillards ?
73.18. Devant un tel prodige, le ciel se fendra de frayeur et la promesse de Dieu s’accomplira.
73.19. C’est là vraiment un rappel ! Que celui qui le veut, prenne donc un chemin vers son Seigneur !
73.20. Oui, ton Seigneur sait que toi, et un groupe de ceux qui sont avec toi, vous restez en prière près des deux tiers, ou de la moitié, ou du tiers de la nuit. C’est Dieu qui prend la mesure de la nuit et du jour. Il sait que vous n’en faites pas le compte exact, mais Il se tourne vers vous avec indulgence. Récitez donc du Coran ce qui vous est facile ! Il sait qu’il y a parmi vous des malades, que d’autres parcourent la terre en quête de la faveur divine et que d’autres encore combattent dans le chemin de Dieu. Récitez donc du Coran ce qui vous est facile, accomplissez la prière, faites l’aumône et faites à Dieu un prêt généreux. Le bien que vous vous serez avancé à vous-mêmes, vous le retrouverez auprès de Dieu, et ce sera une récompense meilleure et plus abondante. Demandez pardon à Dieu ! Dieu, en vérité, est pardonneur, clément !

Sourate 74 : Le Couvert – Al-Muddathir

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
74.1. O toi qui es couvert d’un manteau !
74.2. Lève-toi et avertis !
74.3. Magnifie ton Seigneur !
74.4. Purifie tes vêtements !
74.5. Fuis l’abomination !
74.6. Ne donne pas pour obtenir davantage.
74.7. Sois patient envers ton Seigneur !
74.8. Lorsqu’on sonnera de la trompette,
74.9. ce Jour sera un Jour pénible,
74.10. un Jour peu facile pour les mécréants.
74.11. Laisse-Moi seul avec celui que J’ai créé à Moi seul,
74.12. que j’ai pourvu d’une vaste fortune
74.13. et de fils pour l’entourer.
74.14. Pour lui J’ai tout aplani,
74.15. et il voudrait davantage.
74.16. Rien de cela, car il s’est obstiné à nier Nos signes ;
74.17. bientôt, Je lui ferai gravir une montagne de calamités.
74.18. Il a bien réfléchi et il a décidé.
74.19. Qu’il périsse donc comme il a décidé !
74.20. De vrai, comme il a décidé !
74.21. Ensuite, il a regardé,
74.22. puis il a froncé le sourcil et s’est renfrogné ;
74.23. puis il a tourné le dos et s’est enflé d’orgueil.
74.24. Il a dit : « Ce n’est que magie apprise des Anciens !
74.25. Ce n’est que la parole d’un mortel ! »
74.26. Je vais le jeter dans le Feu ardent (Saqar)
74.27. Mais qui te fera connaître ce qu’est Saqar ?
74.28. Il ne laisse rien subsister et il ne lâche pas prise ;
74.29. il brûle la peau des mortels et la noircit.
74.30. Dix-neuf y sont assignés.
74.31. Nous n’avons pris comme gardiens du Feu que des anges, et Nous n’avons choisi ce nombre que pour éprouver ceux qui mécroient, et afin que ceux qui ont reçu le Livre acquièrent la certitude ; pour qu’augmente la foi des croyants ; pour que ceux qui ont reçu le Livre et les croyants ne doutent plus ; pour que ceux dont les cœurs sont atteints d’un mal disent, avec les mécréants : « Que Dieu veut-il signifier par cette parabole ? » C’est ainsi que Dieu égare qui Il veut et qu’Il dirige qui Il veut. Nul, en dehors de Lui, ne connaît les armées de ton Seigneur. Ceci n’est qu’un rappel adressé aux mortels.
74.32. Assurément, [J’en jure] par la lune,
74.33. et par la nuit quand elle se retire,
74.34. et par l’aurore quand elle jaunit !
74.35. Il s’agit là d’une chose gravissime,
74.36. d’un avertissement pour les mortels,
74.37. pour ceux d’entre vous qui veulent avancer ou rester en arrière.
74.38. Toute âme se porte caution pour ce qu’elle a accompli,
74.39. à l’exception des compagnons de la droite.
74.40. Ceux-ci, dans les Jardins, s’interrogent entre eux
74.41. au sujet des coupables :
74.42. » Qu’est-ce qui vous a conduits dans Saqar ? »
74.43. Ils répondront : « Nous n’étions pas au nombre de ceux qui prient ;
74.44. nous ne nourrissions pas le pauvre ;
74.45. nous discutions vainement avec des beaux parleurs ;
74.46. nous traitions de mensonge le Jour du Jugement
74.47. jusqu’à ce que nous vienne la certitude ».
74.48. La médiation des intercesseurs ne leur servira de rien.
74.49. Qu’ont-ils donc à se détourner du Rappel,
74.50. comme des onagres affolés
74.51. s’enfuient devant un lion ?
74.52. Chacun d’eux voudrait qu’on lui apporte des feuillets déployés.
74.53. Certes non !… Car ils ne redoutent nullement la vie future.
74.54. Certes non !… Ceci est vraiment un Rappel.
74.55. Quiconque le veut s’en souviendra.
74.56. Mais ils ne s’en souviendront que si Dieu le veut, Lui qui seul est digne d’être craint et capable d’accorder le pardon !

Sourate 75 : La Résurrection – Al-Qiyâma

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
75.1. Non !… Je jure par le Jour de la Résurrection !
75.2. Non !… Je jure par l’âme blâmante !
75.3. L’homme pense-t-il que Nous ne rassemblerons pas ses ossements ?
75.4. Que si ! Nous avons le pouvoir de restaurer ses phalanges.
75.5. Et pourtant, il préfère nier l’évidence.
75.6. Il demande : « Quand donc viendra le Jour de la Résurrection ? »
75.7. Lorsque la vue sera éblouie,
75.8. que la lune s’éclipsera,
75.9. que le soleil et la lune seront réunis.
75.10. Ce Jour-là, l’homme dira : « Où fuir ? »
75.11. Mais non ! Il n’y a pas de refuge !
75.12. Ce Jour-là, l’asile sera vers ton Seigneur ;
75.13. ce Jour-là, l’homme sera informé de tout ce qu’il aura accompli à l’avance ou en retard.
75.14. L’homme sera clairvoyant envers lui-même,
75.15. eût-il des excuses à présenter.
75.16. N’agite pas ta langue en lisant le Coran pour en hâter la récitation,
75.17. c’est à Nous qu’il appartient de le rassembler et de le lire.
75.18. Lorsque Nous le lisons, suis-en la lecture ;
75.19. c’est à Nous qu’il appartient, ensuite, de l’expliciter.
75.20. Mais non ! Vous aimez l’immédiat
75.21. et vous négligez la vie dernière.
75.22. Ce Jour-là, il y aura des visages lumineux
75.23. qui tourneront leurs regards vers leur Seigneur.
75.24. Ce Jour-là, il y aura des visages abattus
75.25. qui penseront qu’un terrible sort les attend.
75.26. Mais non ! Lorsque la vie remonte à la gorge,
75.27. que l’on s’interroge : « Qui est le magicien ?,
75.28. que l’on se dit : « Voici venue la séparation ! »,
75.29. que la jambe se crispe contre la jambe,
75.30. ce Jour-là, chacun est poussé vers ton Seigneur.
75.31. Il n’a pas reconnu la vérité, il n’a pas prié ;
75.32. bien au contraire, il a crié au mensonge et s’est détourné ;
75.33. puis il est parti vers les siens en marchant fièrement.
75.34. L’Heure est proche de toi, et encore plus proche !
75.35. Elle est proche de toi, et encore plus proche !
75.36. L’homme pense-t-il qu’on le laissera libre ?
75.37. N’a-t-il pas été une goutte de sperme fluide ?
75.38. Ensuite elle est devenue un caillot de sang que Dieu a formé et façonné.
75.39. De celui-ci, il a fait un couple : le mâle et la femelle.
75.40. Celui qui a agi ainsi n’a-t-il pas le pouvoir de ressusciter les morts ? »

Sourate 76 : L’homme – Al-Insân ou Le Temps – Al-Dahr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
76.1. Ne s’est-il pas écoulé pour l’homme un laps de temps durant lequel il n’était pas fait mention de lui [parmi les choses existantes] ?
76.2. Certes, Nous avons créé l’homme, pour l’éprouver, à partir d’un fluide composite, et Nous lui avons donné l’ouïe et la vue.
76.3. Nous l’avons guidé sur le bon chemin, qu’il soit reconnaissant, ou qu’il soit ingrat.
76.4. Certes, Nous avons préparé pour les mécréants des chaînes, des carcans et un brasier.
76.5. Les hommes purs boiront à une coupe dont le mélange sera de camphre,
76.6. venant d’une source à laquelle les serviteurs de Dieu boiront tout en la faisant jaillir en abondance.
76.7. Ceux-là accomplissaient fidèlement leurs vœux et redoutaient un Jour dont le mal se répandrait partout.
76.8. Ils nourrissaient le pauvre, l’orphelin et le captif, pour l’amour de Dieu, [disant :]
76.9. » Nous vous nourrissons pour plaire à Dieu, n’attendant de vous ni récompense, ni gratitude.
76.10. Oui, nous redoutons de la part de notre Seigneur un Jour menaçant et calamiteux. »
76.11. Mais Dieu les a protégés du malheur de ce jour, et Il les a baignés de clarté et de joie.
76.12. Il les a récompensés pour leur patience en leur donnant un jardin et des vêtements de soie.
76.13. Là, accoudés sur des lits d’apparat, ils n’auront à subir ni soleil ardent, ni froid mordant.
76.14. Ses ombrages les couvriront et ses grappes de fruits se pencheront vers eux pour être cueillies.
76.15. On fera circuler parmi eux des vaisseaux d’argent et des coupes de cristal,
76.16. de cristal argenté qui seront remplies à la juste mesure.
76.17. On leur en fera boire un gobelet dont le mélange sera de gingembre,
76.18. puisé à une source proche nommée  » Salsabîl ».
76.19. Des éphèbes immortels circuleront autour d’eux. Lorsque tu les verras, tu penseras que ce sont des perles détachées,
76.20. et lorsque tu regarderas là-bas, tu verras un délice et un vaste royaume.
76.21. Ils porteront des vêtements verts, de satin et de brocart. Ils seront parés de bracelets d’argent. Leur Seigneur les désaltèrera d’une boisson pure :
76.22. » Cela vous est accordé comme une récompense. Votre zèle a été reconnu ! »
76.23. Oui, Nous avons fait descendre sur toi le Coran comme Révélation.
76.24. Accepte donc patiemment le décret de ton Seigneur, et n’obéis à aucun d’entre eux qui soit pécheur ingrat ou mécréant invétéré.
76.25. Invoque le Nom de ton Seigneur le matin et le soir.
76.26. La nuit, prosterne-toi devant Lui et glorifie-Le longuement.
76.27. Ces gens aiment la vie éphémère et ils délaissent un Jour grave.
76.28. Nous les avons créés et Nous avons fixé solidement leurs jointures. Pourtant, si Nous le voulions, Nous les remplacerions par des êtres semblables à eux.
76.29. Ceci est vraiment un Rappel. Que celui qui le veut prenne donc un chemin vers son Seigneur ;
76.30. mais vous ne le voudrez que si Dieu le veut. Dieu, certes, sait tout et Il est sage.
76.31. Il fait entrer qui Il veut dans Sa miséricorde. Et pour les iniques, Il a préparé un châtiment douloureux.

Notes

* v.18 : sal sabîl, écrit en deux mots, peut signifier “cherche le chemin”. La source de gingembre qui porte ce nom constituerait, selon certains commentateurs, un encouragement donné aux “purs” à poursuivre leur quête du vrai Dieu. Elle marquerait une étape intermédiaire, chaleureuse, entre la fraîcheur symbolisée par la source de camphre (kâfûr) des versets 5 et 6 supra et l’eau pure de tout mélange qui coule de la fontaine Tasnîm mentionnée à s.83, v.27-28.

Sourate 77 : Les Emissaires – Al-Mursalât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
77.1. Par les émissaires envoyés en vagues successives,
77.2. par ceux qui soufflent impétueusement,
77.3. Par ceux qui dispersent au loin,
77.4. Par ceux qui séparent et distinguent,
77.5. Par ceux qui répandent un rappel,
77.6. en guise d’excuse ou d’avertissement,
77.7. ce qui vous est promis est inéluctable !
77.8. Lorsque les étoiles seront obscurcies,
77.9. lorsque le ciel sera fendu,
77.10. lorsque les montagnes seront dispersées en poussière,
77.11. lorsque les envoyés auront leur heure assignée.
77.12. A quel jour cela sera-t-il reporté :
77.13. au Jour de la Décision.
77.14. Mais qui te fera savoir ce qu’est le Jour de la Décision ?
77.15. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.16. N’avons-Nous pas fait périr les premiers hommes ?
77.17. Et ne leur avons-Nous pas donné les derniers comme successeurs ?
77.18. C’est ainsi que Nous agissons avec les coupables.
77.19. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.20. Ne vous avons-Nous par créés d’un liquide vil
77.21. que Nous avons placé dans un réceptacle solide
77.22. jusqu’à un terme connu ?
77.23. Nous en avons décidé ainsi, en parfait Décideur !
77.24. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.25. N’avons-Nous pas fait de la terre un lieu de réunion
77.26. pour les vivants et pour les morts ?
77.27. N’y avons-nous pas placé des cimes élevées et ne vous avons-Nous pas fait boire une eau douce ?
77.28. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.29. Allez rejoindre ce que vous traitiez de mensonge !
77.30. Allez rejoindre l’ombre scindée en une triple colonne.
77.31. Peu épaisse, elle n’est d’aucun secours contre la flamme.
77.32. Celle-ci lance des étincelles grosses comme des tours
77.33. et semblables à des chameaux couleur de soufre.
77.34. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.35. Ce sera le Jour où ils ne parleront pas,
77.36. où il ne leur sera pas permis de présenter des excuses.
77.37. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.38. Ce sera le Jour de la Décision. Nous vous avons réunis, vous et les Anciens.
77.39. Si vous possédez un stratagème, utilisez-le contre Moi !
77.40. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.41. En vérité, ceux qui craignent Dieu seront sous les ombrages et près des sources,
77.42. près des fruits qu’ils désireront :
77.43. » Mangez et buvez en paix, pour prix de vos œuvres !
77.44. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien ».
77.45. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.46. » Mangez et jouissez un peu de cette vie, vous, qui êtes coupables ! »
77.47. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.48. Quand on leur dit : « Inclinez-vous, ils ne s’inclinent pas !
77.49. Malheur, ce Jour-là, à ceux qui crient au mensonge !
77.50. A quel discours, après celui-ci, croiront-ils donc ?

Sourate 78 : L’annonce – Al-Naba’

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
78.1. Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement ?
78.2. Sur l’Annonce solennelle
78.3. au sujet de laquelle ils sont en désaccord.
78.4. Et pourtant, bientôt ils sauront !
78.5. De vrai, bientôt ils sauront !
78.6. N’avons-nous pas disposé la terre comme une couche
78.7. et les montagnes comme des piquets ?
78.8. Nous vous avons créés par couples,
78.9. Nous avons fait de votre sommeil un temps de repos,
78.10. Nous avons fait de la nuit une couverture,
78.11. Nous avons fait du jour le moment de la vie,
78.12. Nous avons construit au-dessus de vous sept [cieux] solides,
78.13. et Nous avons placé un luminaire éblouissant.
78.14. Nous avons fait descendre des nuées une eau abondante,
78.15. pour en faire sortir des céréales, des plantes
78.16. et des jardins luxuriants.
78.17. Certes, le Jour de la Décision arrivera au terme fixé.
78.18. Ce Jour-là, on soufflera dans la trompette et vous viendrez en foule.
78.19. Le ciel sera ouvert et nombreuses seront les portes ;
78.20. les montagnes seront mises en mouvement et deviendront un mirage.
78.21. Certes, la Géhenne se tient aux aguets,
78.22. comme le lieu de retour pour les rebelles.
78.23. Ils y demeureront des âges,
78.24. sans y goûter ni fraîcheur, ni boisson,
78.25. juste une eau bouillante et un liquide fétide.
78.26. Ce sera une rétribution équitable.
78.27. Ils ne pensaient pas devoir rendre des comptes,
78.28. et persistaient à traiter Nos signes de menterie.
78.29. Or, Nous avons consigné toute chose dans un livre.
78.30. Goûtez donc car, pour vous, Nous n’augmenterons rien d’autre que le tourment.
78.31. Certes, pour ceux qui craignent Dieu, ce sera une béatitude :
78.32. des vergers et des vignes,
78.33. des jouvencelles d’une égale jeunesse,
78.34. des coupes débordantes.
78.35. Ils n’entendront là ni paroles futiles, ni menteries :
78.36. c’est une récompense de ton Seigneur, un don bien décompté
78.37. de la part du Seigneur des cieux et de la terre, et de ce qui est entre les deux, du Miséricordieux avec Lequel ils ne pourront engager de discussion.
78.38. Le Jour venu, l’Esprit et les anges se tiendront debout sur un rang. Ils ne parleront pas, sauf ceux à qui le Miséricordieux l’aura permis et qui diront des paroles justes.
78.39. Ce sera le Jour de Vérité. Que quiconque le désire prenne le chemin du retour vers son Seigneur.
78.40. Certes, Nous vous avons avertis d’un châtiment prochain, pour le Jour où l’homme considérera ce que ses mains lui auront acquis et où le mécréant s’écriera : « Malheur à moi ! Que ne suis-je poussière ! »

Sourate 79 : Ceux Qui Arrachent – Al-Nâzi’ât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
79.1. Par ceux qui arrachent avec violence,
79.2. Par ceux qui s’activent avec soin,
79.3. Par ceux qui nagent avec rapidité,
79.4. Par ceux qui prennent les devants
79.5. et mettent en œuvre le décret !
79.6. Le Jour où surviendra la première commotion,
79.7. suivie d’une seconde,
79.8. ce jour-là les cœurs seront saisis de crainte,
79.9. et leurs yeux humblement baissés.
79.10. Ils diront : « Est-il vrai que nous serons ramenés à notre état antérieur
79.11. alors même que nous serons des ossements décharnés ? »
79.12. » Ce serait un retour désastreux !, diront-ils encore.
79.13. Mais il suffira que retentisse un seul cri
79.14. pour qu’ils se retrouvent éveillés.
79.15. T’est-elle parvenue, l’histoire de Moïse
79.16. lorsque son Seigneur l’appela dans la vallée sainte de Tuwa ?
79.17. » Va trouver Pharaon, qui est vraiment rebelle,
79.18. et dis-lui : « Es-tu disposé à te purifier,
79.19. à ce que je te guide vers ton Seigneur et que tu Le craignes ? »
79.20. Puis il lui montra le signe majeur.
79.21. Mais Pharaon cria au mensonge et s’insurgea ;
79.22. puis il tourna précipitamment le dos.
79.23. Il fit rassembler des hommes et lança une proclamation,
79.24. disant : « Je suis votre souverain suprême ! »
79.25. Dieu lui infligea alors le tourment de l’Au-delà et de l’Ici-bas.
79.26. Certes, il y a là un enseignement pour quiconque éprouve la crainte.
79.27. A-t-il été plus difficile de vous créer que de créer le ciel ? Il l’a édifié,
79.28. Il en a élevé la voûte et Il l’a ordonné harmonieusement.
79.29. Il a assombri sa nuit et a fait luire sa clarté matinale.
79.30. La terre, ensuite, Il l’a étendue.
79.31. Il a fait surgir son eau et ses pâturages.
79.32. Il a solidement amarré les montagnes
79.33. pour votre bien-être et celui de vos troupeaux.
79.34. Lorsque surviendra le grand cataclysme,
79.35. le Jour où l’homme se souviendra de ce qu’il s’efforçait d’atteindre
79.36. et où la Fournaise se montrera aux yeux de tous,
79.37. alors, pour celui qui se sera révolté,
79.38. pour celui qui aura donné la préférence à la vie de ce monde,
79.39. la Fournaise sera un refuge.
79.40. Mais pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur et qui aura préservé son âme de la passion,
79.41. c’est le Paradis qui sera un refuge.
79.42. Ils t’interrogent au sujet de l’Heure : « A quand sa venue ? »
79.43. Comment pourrais-tu en parler ?
79.44. C’est à ton Seigneur d’en fixer le terme.
79.45. Toi, tu n’es que l’avertisseur de ceux qui la craignent.
79.46. Le jour où ils la verront, ce sera comme s’ils n’étaient demeurés [dans leurs tombes] qu’un soir ou une matinée.

Notes

* v.29 : cf. s.93, v.1 & 2 où la clarté du matin (al-duhâ) et la nuit (al-layl) forment également les deux termes d’un couple symbolique.

Sourate 80 : Il A Froncé Les Sourcils – ‘Abasa

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
80.1. Il a froncé les sourcils et s’est détourné
80.2. parce que l’aveugle est venu à lui.
80.3. Qui te le dira ? Peut-être cet homme se purifie-t-il,
80.4. ou entre-t-il dans une réflexion qui lui est profitable ?
80.5. Quant à celui qui est largement pourvu,
80.6. tu l’abordes avec empressement ;
80.7. peu t’importe qu’il ne se purifie pas (ne fasse pas l’aumône).
80.8. Mais celui qui vient à toi rempli de zèle
80.9. et de crainte,
80.10. toi, tu t’en désintéresses !
80.11. Non, vraiment ! Ceci est un rappel.
80.12. Quiconque le veut s’en souviendra.
80.13. Il est contenu dans des feuilles vénérées,
80.14. exaltées, purifiées,
80.15. entre les mains de scribes
80.16. nobles et purs.
80.17. Que l’homme périsse ! Comme il est ingrat !
80.18. De quelle matière Dieu l’a-t-il créé :
80.19. d’une goutte de sperme. Il l’a créé et Il a fixé son destin ;
80.20. puis Il lui a facilité le chemin ;
80.21. puis Il l’a fait mourir et l’a fait mettre au tombeau ;
80.22. puis, quand Il le voudra, Il le fera renaître.
80.23. Non, vraiment ! L’homme n’accomplit pas ce que Dieu lui ordonne.
80.24. Que l’homme considère sa nourriture.
80.25. C’est Nous qui avons répandu l’eau en abondance.
80.26. Puis Nous avons fendu la terre profondément
80.27. et Nous en avons fait sortir des céréales,
80.28. des vignes et des légumes,
80.29. des oliviers et des palmiers,
80.30. des jardins touffus,
80.31. des fruits et des pâturages
80.32. dont vous jouissez, vous et vos troupeaux.
80.33. Mais lorsque viendra le grand fracas,
80.34. le Jour où l’homme fuira son frère
80.35. sa mère, son père,
80.36. sa compagne et ses fils,
80.37. ce jour-là, à chaque homme suffira ce qui le concerne.
80.38. Ce jour-là, il y aura des visages rayonnants, rieurs et joyeux.
80.39. Et des visages, ce jour-là, seront couverts de poussière,
80.40. enveloppés de ténèbres.
80.41. Ce seront ceux des mécréants, des libertins !

Sourate 81 : Le Repli – Al-Takwîr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
81.1. Lorsque le soleil sera replié,
81.2. lorsque les étoiles seront ternies,
81.3. lorsque les montagnes seront mises en marche,
81.4. lorsque les chamelles près de mettre bas seront délaissées,
81.5. lorsque les bêtes sauvages seront rassemblées,
81.6. lorsque les mers seront en ébullition,
81.7. lorsque les âmes seront accouplées,
81.8. lorsque l’on demandera à la fillette enterrée vivante
81.9. pour quel crime elle a été tuée,
81.10. lorsque les feuillets [sacrés] seront déployés,
81.11. lorsque le ciel sera dépouillé de son enveloppe,
81.12. lorsque la Fournaise sera attisée,
81.13. lorsque le Paradis sera rapproché,
81.14. toute âme saura ce qu’elle a préparé.
81.15. Non !… J’en jure par les planètes
81.16. qui gravitent et disparaissent,
81.17. par la nuit quand elle tombe,
81.18. par l’aube quand elle exhale son souffle :
81.19. cette Parole est vraiment celle d’un noble Envoyé,
81.20. doué d’une grande force et d’un rang solide auprès du Maître du Trône,
81.21. digne d’obéissance et de confiance.
81.22. Votre compagnon n’est pas un possédé !
81.23. Il l’a vu (l’ange) à l’horizon lumineux,
81.24. et il ne garde pas jalousement le mystère.
81.25. Ceci n’est pas la parole d’un démon maudit !
81.26. Où allez-vous donc ?
81.27. Ceci n’est qu’un Rappel adressé aux mondes
81.28. pour celui d’entre vous qui veut suivre la voie droite.
81.29. Mais vous ne le voudrez que si Dieu le veut, Lui, le Seigneur des mondes.

Sourate 82 : La Fissure – Al-Infitâr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
82.1. Lorsque le ciel se fissurera,
82.2. lorsque les étoiles se disperseront,
82.3. lorsque les mers déborderont,
82.4. lorsque les sépulcres seront retournés,
82.5. toute âme saura ce qu’elle a accompli et ce qu’elle a ajourné.
82.6. O toi, l’homme ! Qu’est-ce donc qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur très généreux,
82.7. Celui qui t’a créé, puis modelé et constitué harmonieusement ?
82.8. Il t’a composé dans la forme qu’Il a voulue.
82.9. Voici qu’au contraire vous traitez de mensonge le Jugement
82.10. alors que sont préposés à votre garde
82.11. de nobles scribes
82.12. qui savent ce que vous faites.
82.13. Certes, les justes seront dans un lieu de délice
82.14. et les libertins dans une fournaise
82.15. où ils brûleront le Jour du Jugement
82.16. sans pouvoir s’en absenter.
82.17. Mais qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est le Jour du Jugement ?
82.18. Une fois encore : qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est le Jour du Jugement ?
82.19. Ce Jour-là, aucune âme ne peut rien en faveur d’une autre âme. Et la décision, ce jour-là, appartient à Dieu !

Sourate 83 : Les Fraudeurs – Al-Mutaffifîn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
83.1. Malheur aux fraudeurs !
83.2. Ceux qui, lorsqu’ils se font servir par d’autres, exigent une pleine mesure,
83.3. et lorsqu’ils mesurent ou pèsent pour d’autres, leur causent une perte.
83.4. Ces gens ne pensent-ils pas qu’ils seront ressuscités
83.5. en un Jour terrible,
83.6. le Jour où les hommes se tiendront debout devant le Seigneur des mondes ?
83.7. Que non ! Certes, le Livre des libertins est dans Sijjîn ;
83.8. mais qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est Sijjîn ?
83.9. C’est un registre tenu avec soin.
83.10. Malheur, ce jour-là, à ceux qui crient au mensonge,
83.11. ceux qui traitent de mensonge le Jour du Jugement :
83.12. seul un transgresseur, un pécheur invétéré le traite de mensonge !
83.13. Quand on lui récite Nos versets, il s’écrie : « Fables d’anciens ! »
83.14. Que non ! Mais leurs cœurs ont été endurcis par leurs propres œuvres.
83.15. Que non ! Ils seront, ce Jour-là, séparés de leur Seigneur par un voile,
83.16. puis ils brûleront dans la Fournaise.
83.17. On leur dira alors : « C’est là ce que vous traitiez de mensonge ! »
83.18. Que non ! Certes, le Livre des justes est dans Illiyoun ;
83.19. mais qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est Illiyoun ?
83.20. C’est un registre tenu avec soin.
83.21. Ceux qui sont proches de Dieu le contemplent.
83.22. Certes, les justes sont placés dans un lieu de délice ;
83.23. étendus sur des lits d’apparat, ils regardent…
83.24. Tu reconnais sur leurs visages l’éclat de la béatitude.
83.25. On leur sert à boire un nectar scellé
83.26. par un cachet de musc. Que ceux qui en désirent rivalisent pour l’obtenir !
83.27. Il est mélangé à l’eau de Tasnîm,
83.28. une fontaine où s’abreuvent ceux qui sont proches de Dieu.
83.29. De vrai, les criminels riaient de ceux qui croient ;
83.30. lorsqu’ils passaient près d’eux, ils échangeaient des clins d’œil,
83.31. et ils rentraient dans leur famille en plaisantant.
83.32. Ils disaient en les regardant : « Ce sont là des égarés ! »
83.33. Pourtant, on ne les a pas envoyés pour être leurs gardiens.
83.34. Mais aujourd’hui ce sont les croyants qui rient des mécréants :
83.35. couchés sur des lits d’apparat, ils regardent…
83.36. Les mécréants ont-ils été rétribués pour leurs actions ?

Notes

* v.7,8 : Sijjîn, nom dérivé de la même racine que sijn, “prison”. Il désigne, soit un lieu mythique où le registre des mauvaises actions est bien gardé, soit ce registre lui-même.
* v.18,19 : ‘Illiyûn, littéral. “les Hauteurs”, désigne, parallèlement au Sijjîn, soit le lieu, soit le registre où s’inscrivent les bonnes actions.
* v.27,28 : Tasnîm, dérivé de sanima, idée d’élévation, de plénitude. C’est la fontaine la plus bénéfique du Paradis, accessible aux muqarrabûn, les « proches » déjà mentionnés dans s.56, v.11.

Sourate 84 : La Déchirure – Al-Inshiqâq

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
84.1. Lorsque le ciel se déchirera,
84.2. qu’il prêtera l’oreille à son Seigneur et fera son devoir,
84.3. lorsque la terre sera nivelée,
84.4. qu’elle rejettera son contenu et se videra,
84.5. qu’elle prêtera l’oreille à son Seigneur et fera son devoir,
84.6. ô homme, toi qui te tournes sans cesse vers ton Seigneur, tu Le rencontreras.
84.7. Alors, celui qui recevra son Livre dans la main droite,
84.8. un compte facile lui sera rendu
84.9. et il s’en retournera vers les siens plein d’allégresse.
84.10. Quant à celui qui recevra son Livre derrière son dos,
84.11. il appellera l’anéantissement
84.12. et il brûlera dans une fournaise.
84.13. Il était heureux au sein de sa famille ;
84.14. il pensait vraiment ne jamais retourner [vers Dieu].
84.15. Et pourtant, son Seigneur le voyait très clairement !
84.16. Non ! J’en jure par le crépuscule,
84.17. par la nuit et ce qu’elle enveloppe,
84.18. et par la lune lorsqu’elle est pleine,
84.19. vous grimperez certainement par des strates successives.
84.20. Qu’ont-ils donc à ne pas croire ?
84.21. et, lorsqu’on leur récite le Coran, à ne pas se prosterner ?
84.22. Tout au contraire, les incrédules crient au mensonge !
84.23. Dieu connaît parfaitement ce qu’ils dissimulent.
84.24. Annonce-leur un châtiment douloureux,
84.25. sauf à ceux qui auront cru et auront accompli des œuvres pies : à eux [est réservée] une récompense ininterrompue.

Sourate 85 : Les Constellations – Al-Burûj

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
85.1. Par le ciel orné de constellations !
85.2. Par le Jour promis !
85.3. Par celui qui témoigne et par ce qui est témoigné !
85.4. Périssent les Gens de la Fosse !
85.5. Leur feu était sans cesse alimenté
85.6. pendant qu’ils se tenaient assis au bord,
85.7. regardant ce qu’ils infligeaient aux croyants.
85.8. Ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Dieu, le Très-Puissant, Celui qui est digne de toute louange,
85.9. Celui à qui appartient la Royauté des cieux et de la terre. Et Dieu est témoin de toute chose !
85.10. Certes, ceux qui auront tourmenté les croyants et les croyantes et qui, ensuite, ne se seront pas repentis subiront le châtiment de la Géhenne, le châtiment brûlant.
85.11. Certes, ceux qui auront cru et accompli des œuvres pies auront des Jardins sous lesquels coulent les fleuves. C’est le bonheur parfait !
85.12. Certes, la rigueur de ton Seigneur est redoutable.
85.13. C’est Lui qui produit la création et la renouvelle.
85.14. Il est le Pardonneur, l’Aimant,
85.15. Il est le Maître du Trône, le Magnanime,
85.16. Celui qui réalise tout ce qu’Il veut.
85.17. T’est-il parvenu le récit des armées
85.18. de Pharaon et des Thamoud ?
85.19. Pourtant, les mécréants persistent à crier au mensonge,
85.20. alors que Dieu les tient à Sa merci.
85.21. Ceci est bien un Coran glorieux,
85.22. écrit sur une Table gardée !

Notes

* v.4 : ashâb al-ukhdûd désigne sans doute les sujets du roi du Yémen Dhû Nawâs qui, au milieu du 6ème siècle, avaient massacré les Chrétiens du Nejrân en les jetant dans un fossé embrasé.

Sourate 86 : L’astre Nocturne – Al-Târiq

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
86.1. Par le ciel et par l’astre nocturne !
86.2. Mais qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est l’astre nocturne ?
86.3. C’est l’étoile dont l’éclat perce la nuit.
86.4. Pour toute âme il existe un gardien qui se tient auprès d’elle.
86.5. Que l’homme considère de quoi il a été créé !
86.6. Il a été créé d’une giclée d’eau
86.7. sortie d’entre les lombes et les côtes.
86.8. Certes, Dieu a le pouvoir de le faire revenir
86.9. le Jour où les secrets seront dévoilés.
86.10. L’homme n’aura alors ni force, ni défenseur.
86.11. Par le ciel qui accomplit ses révolutions !
86.12. Par la terre qui s’entrouvre !
86.13. Voici, vraiment, une parole décisive,
86.14. et qui n’est pas un discours frivole.
86.15. Ils ourdissent un stratagème,
86.16. et Moi J’en ourdis un aussi.
86.17. Accorde donc un délai aux mécréants, accorde-leur quelque répit !

Sourate 87 : Le Très Haut – Al-A’lâ

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
87.1. Glorifie le Nom de ton Seigneur le Très-Haut,
87.2. Celui qui crée et harmonise,
87.3. Celui qui décrète, puis guide,
87.4. Celui qui fait verdir le pâturage,
87.5. puis le transforme en fourrage brunâtre !
87.6. Nous te ferons réciter [le Coran] et tu n’oublieras
87.7. que ce que Dieu voudra [te faire oublier]. Certes, Il connaît ce qui est apparent et ce qui est caché.
87.8. Nous te faciliterons l’accès au bonheur.
87.9. Lance donc le Rappel car le Rappel est profitable.
87.10. Celui qui éprouve la crainte y réfléchira,
87.11. tandis que le réprouvé s’en écartera.
87.12. Il brûlera dans le vaste Feu
87.13. où, ensuite, il ne mourra ni ne vivra.
87.14. Heureux qui se purifie,
87.15. qui invoque le Nom de son Seigneur et accomplit la prière.
87.16. Vous préférez la vie de ce monde
87.17. alors que la vie dernière est meilleure et plus stable.
87.18. Certes, ceci se trouve dans les Livres anciens :
87.19. les Livres d’Abraham et de Moïse.

Sourate 88 : Celle Qui Recouvre – Al-Ghâshiya

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
88.1. Le récit concernant celle qui recouvre t’est-il parvenu ?
88.2. Ce Jour-là, des visages humiliés,
88.3. exténués, harassés,
88.4. seront exposés à un Feu ardent.
88.5. Ils seront abreuvés à une source bouillante ;
88.6. ils n’auront pour nourriture que des épineux
88.7. qui ne les engraisseront pas et n’apaiseront pas leur faim.
88.8. Ce jour-là, des visages radieux,
88.9. satisfaits de leur zèle,
88.10. seront dans un Jardin situé en hauteur
88.11. où ils n’entendront aucune parole futile.
88.12. Il y aura là une source vive
88.13. et là aussi des lits de repos surélevés,
88.14. des coupes posées,
88.15. des coussins alignés,
88.16. des tapis étalés.
88.17. Ne considèrent-ils pas la façon dont le chameau fut créé,
88.18. dont le ciel fut élevé,
88.19. dont les montagnes furent dressées,
88.20. dont la terre fut étendue ?
88.21. Lance donc le Rappel ! Car il ne t’incombe que de lancer le Rappel.
88.22. Tu n’es pas chargé de les contrôler.
88.23. Quant à celui qui se sera détourné et aura mécru,
88.24. Dieu le châtiera du châtiment le plus grand.
88.25. Certes, c’est vers Nous que se fera leur retour !
88.26. Puis, ce sera à Nous de leur demander compte.

Sourate 89 : L’Aube – Al-Fajr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
89.1. Par l’aube !
89.2. Par les dix nuits !
89.3. Par le pair et l’impair !
89.4. Par la nuit quand elle s’écoule !
89.5. N’est-ce pas là un serment pour qui est doué d’intelligence ?
89.6. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les ‘Ad
89.7. et Iram, [la cité] aux colonnades dont
89.8. nul autre exemple ne fut jamais créé dans le pays,
89.9. et envers les Thamoud qui taillèrent le roc dans la vallée
89.10. et envers Pharaon et ses piliers,
89.11. envers tous ceux qui se sont montrés rebelles dans le pays
89.12. et y ont intensifié la corruption ?
89.13. Ton Seigneur abattit sur eux le fouet du châtiment.
89.14. Certes, ton Seigneur se tient aux aguets.
89.15. Quant à l’homme, lorsque son Seigneur, pour l’éprouver, l’honore et le comble de bienfaits, il dit : « Mon Seigneur m’a honoré ! »
89.16. Mais quand, pour l’éprouver, Dieu lui mesure Ses dons, il dit : « Mon Seigneur m’a humilié ! »
89.17. Mais non ! Vous n’honorez pas l’orphelin ;
89.18. vous ne vous incitez pas mutuellement à nourrir le pauvre ;
89.19. vous dévorez avec avidité l’héritage ;
89.20. vous aimez les richesses d’un amour sans bornes.
89.21. Mais non ! Quand la terre sera réduite en poudre,
89.22. et que ton Seigneur viendra, ainsi que les anges rangée par rangée :
89.23. ce Jour-là, on amènera la Géhenne ; ce Jour-là, l’homme se souviendra… Mais à quoi lui servira de se souvenir ?
89.24. Il dira : « Malheur à moi ! Puissé-je avoir fait une avance pour ma vie [future] ! »
89.25. Ce Jour-là, nul autre que Dieu ne châtiera comme Lui,
89.26. et nul autre que Dieu ne chargera de chaînes comme Lui.
89.27. O âme apaisée !
89.28. Retourne vers ton Seigneur, agréante et agréée ;
89.29. entre donc parmi Mes serviteurs,
89.30. et entre dans Mon Paradis !

Notes

* v. 10 : cf. s.38, v.12 et note.

Sourate 90 : La Cité – Al-Balad

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
90.1. Non ! J’en jure par cette cité !
90.2. – et toi, tu es un habitant de cette cité,
90.3. par le procréateur et ce qu’il procrée !
90.4. Certes, Nous avons créé l’homme dans l’affliction.
90.5. Pense-t-il que personne n’a pouvoir contre lui ?
90.6. Il dit : « J’ai dilapidé d’abondantes richesses ! »
90.7. S’imagine-t-il que personne ne l’a vu ?
90.8. Ne lui avons-Nous pas donné deux yeux,
90.9. une langue et deux lèvres
90.10. et ne l’avons-Nous pas guidé jusqu’au confluent des deux voies ?
90.11. Mais il ne s’est pas engagé dans la voie ascendante !
90.12. Et qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est la voie ascendante ?
90.13. C’est racheter un captif,
90.14. ou nourrir, en un jour de disette,
90.15. un proche parent orphelin,
90.16. ou un pauvre dans le dénuement.
90.17. Puis, c’est être du nombre de ceux qui croient et s’encouragent mutuellement à la patience, et s’encouragent à la mansuétude.
90.18. Ceux-là sont les compagnons de la droite.
90.19. Quant à ceux qui mécroient en Nos signes, ce sont les compagnons de la gauche :
90.20. un Feu se refermera sur eux !

Sourate 91 : Le Soleil – Al-Shams

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
91.1. Par le soleil et sa clarté !
91.2. Par la lune quand elle le suit !
91.3. Par le jour quand il le fait rayonner !
91.4. Par la nuit quand elle le recouvre !
91.5. Par le ciel et Ce[lui] qui l’a édifié !
91.6. Par la terre et Ce[lui] qui l’a étendue !
91.7. Par l’âme et Ce[lui] qui l’a ordonnée harmonieusement !
91.8. Il lui a inspiré son libertinage et sa piété ;
91.9. bienheureux qui la purifie,
91.10. et malheureux qui l’avilit !
91.11. Les Thamoud, dans leur révolte, criaient au mensonge
91.12. lorsque le plus misérable d’entre eux s’est levé…
91.13. L’Envoyé de Dieu leur avait dit : « La chamelle de Dieu !… Laissez-la boire !… »
91.14. Ils l’ont traité de menteur et ils ont tranché les jarrets de la chamelle. Leur Seigneur les a alors détruits jusqu’au dernier à cause de leur péché,
91.15. et leur disparition ne Lui cause nulle appréhension.

Sourate 92 : La Nuit – Al-Layl

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
92.1. Par la nuit, quand elle occulte !
92.2. Par le jour, quand il irradie !
92.3. Par ce qu’Il a créé : le mâle et la femelle !
92.4. Certes, vos efforts sont divergents :
92.5. à celui qui fait l’aumône et craint Dieu,
92.6. et qui déclare véridique le souverain Bien,
92.7. Nous faciliterons l’accès au bonheur.
92.8. Quant à l’avare qui se veut bien pourvu,
92.9. et qui nie l’existence du souverain Bien,
92.10. Nous lui faciliterons l’accès au malheur.
92.11. Ses richesses ne lui serviront de rien lorsqu’il périra.
92.12. Certes, c’est à Nous qu’incombe la Guidance,
92.13. et c’est à Nous qu’appartiennent la vie dernière et la vie présente !
92.14. Je vous ai donc avertis d’un Feu ardent
92.15. où ne brûlera que le réprouvé,
92.16. celui qui crie au mensonge et qui se détourne.
92.17. Mais en sera préservé celui qui craint Dieu,
92.18. celui qui donne de son bien pour se purifier.
92.19. Nul auprès de Lui ne sera récompensé par un bienfait,
92.20. sinon celui qui aura recherché la Face de son Seigneur le Très-Haut :
92.21. alors, enfin, il obtiendra satisfaction.

Sourate 93 : La Clarté Du Matin – Al-Duhâ

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
93.1. Par la clarté du matin !
93.2. Par la nuit, quand elle est calme !
93.3. Ton Seigneur ne t’a ni abandonné, ni repoussé.
93.4. Certes, la vie future est meilleure pour toi que la présente.
93.5. Le jour viendra où ton Seigneur t’accordera Ses dons et où tu seras satisfait.
93.6. Ne t’a-t-Il pas trouvé orphelin et, alors, procuré un refuge ?
93.7. Ne t’a-t-Il pas trouvé errant et, alors, guidé ?
93.8. Ne t’a-t-Il pas trouvé démuni et, alors, enrichi ?
93.9. L’orphelin, ne le traite donc pas avec dureté,
93.10. le mendiant, ne l’éconduis donc pas,
93.11. et les bienfaits de ton Seigneur, proclame-les !

Sourate 94 : La Dilatation – Al-Sharh

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
94.1. N’avons-Nous pas dilaté ta poitrine ?
94.2. Et ne t’avons-Nous pas déchargé de ton fardeau,
94.3. celui qui pesait sur ton dos ?
94.4. Et n’avons-Nous pas exalté ta renommée ?
94.5. Certes, avec la difficulté il y a une facilité !
94.6. Certes, avec la difficulté il y a une facilité !
94.7. Aussi, lorsque tu t’es acquitté [de tes occupations], fais un effort,
94.8. et vers ton Seigneur tourne-toi avec ferveur.

Sourate 95 : Le Figuier – Al-Tîn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
95.1. Par le figuier et l’olivier !
95.2. Par le Mont Sinaï !
95.3. Par cette contrée où règne la sécurité !
95.4. Certes, Nous avons créé l’homme dans la plus belle stature
95.5. puis Nous l’avons relégué au niveau le plus vil,
95.6. à l’exception de ceux qui ont cru et accompli des œuvres pies ; à ceux-là est destinée une récompense sans fin.
95.7. Après cela, quoi donc pourrait t’inciter à traiter de mensonge le Jugement ?
95.8. Dieu n’est-il pas le plus sage des juges ?

Notes

* v.4 : taqwîm, mot dérivé de la racine q.w.m, implique l’idée de rectitude (la station droite, propre de l’homme, du lieutenant de Dieu sur terre), de fermeté, de vertu inébranlable. “La plus belle stature” est l’état de l’homme primordial, crée “à l’image de Dieu” (‘alâ sourati Llâh), selon le hadîth.

Sourate 96 : Le Grumeau – Al-‘Alaq

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
96.1. Lis, au Nom de ton Seigneur qui a créé,
96.2. a créé l’homme à partir d’un grumeau.
96.3. Lis ! Car ton Seigneur est le Généreux par excellence,
96.4. Celui qui a enseigné au moyen du calame,
96.5. a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.
96.6. Or, voici que l’homme se rebelle
96.7. dès qu’il se voit bien pourvu.
96.8. Certes, c’est vers ton Seigneur que se fait le retour.
96.9. As-tu vu celui qui empêchait
96.10. un serviteur [de Dieu] d’accomplir sa prière ?
96.11. As-tu vu s’il se trouvait dans la bonne voie
96.12. et s’il ordonnait la piété ?
96.13. As-tu vu s’il criait au mensonge et se détournait ?
96.14. Ne sait-il pas que Dieu voit [tout] ?
96.15. Mais non ! S’il ne cesse pas, Nous le traînerons par le toupet,
96.16. un toupet menteur et pécheur !
96.17. Qu’il appelle alors ses partisans !
96.18. Nous appellerons les gardiens !
96.19. Non ! Ne lui obéis pas, mais prosterne-toi et rapproche-toi [de Dieu] !

Sourate 97 : La Valeur – Al-Qadr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
97.1. En Vérité, Nous l’avons fait descendre durant la Nuit de la Valeur.
97.2. Mais qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est la Nuit de la Valeur ?
97.3. La Nuit de la Valeur est meilleure que mille mois !
97.4. Les anges et l’Esprit descendent en elle avec la permission de leur Seigneur, munis de tous les décrets.
97.5. Elle est Paix jusqu’au lever de l’aube.

Notes

* v. 1 : laylatu’l-qadr a aussi été traduit par « Nuit du destin”, du “décret”, de la “puissance”, de la “Grandeur” (ou “nuit grandiose”), qui sont autant d’acceptions valables dues à la richesse sémantique de la racine q.d.r.

Sourate 98 : La Preuve Décisive – Al-Bayyina

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
98.1. Les mécréants appartenant aux Gens du Livre et aux associateurs ne peuvent cesser de mécroire tant que la Preuve décisive ne leur est pas parvenue.
98.2. [Mais voici qu’] un Envoyé de Dieu récite des feuillets purifiés
98.3. contenant des Ecritures pérennes.
98.4. Ceux qui avaient reçu le Livre ne se sont divisés qu’après que la Preuve décisive leur fut parvenue.
98.5. Pourtant, il leur a seulement été ordonné d’adorer Dieu comme des croyants sincères, Lui rendant un culte pur, de s’acquitter de la prière et de faire l’aumône. Telle est la Religion de la pérennité.
98.6. Certes, les mécréants appartenant aux Gens du Livre et aux associateurs séjourneront à jamais dans le feu de la Géhenne. Ceux-là sont les pires des êtres créés.
98.7. Certes, ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies, ceux-là sont les meilleurs des êtres créés.
98.8. Leur récompense auprès de leur Seigneur sera les Jardins d’Eden sous lesquels coulent les fleuves, où ils demeureront à jamais. Dieu sera satisfait d’eux et ils seront satisfaits de Lui. Il en est ainsi pour quiconque craint son Seigneur !

Sourate 99 : Le Tremblement – Al-Zalzala

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
99.1. Lorsque la terre sera secouée par son tremblement,
99.2. que la terre rejettera ses fardeaux
99.3. et que l’homme s’exclamera : « Qu’a-t-elle ? »
99.4. Ce Jour-là, elle relatera sa chronique
99.5. d’après ce que ton Seigneur lui aura révélé.
99.6. Ce Jour-là, les hommes surgiront par groupes pour que leur soient montrées leurs actions.
99.7. Alors, celui qui aura fait le poids d’un atome de bien le verra,
99.8. et celui qui aura fait le poids d’un atome de mal le verra.

Sourate 100 : Les Coursiers – Al-‘Adiyât

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
100.1. Par les coursiers haletants,
100.2. ceux qui font jaillir des étincelles,
100.3. et qui surgissent à l’aube,
100.4. et qui font voler la poussière,
100.5. et qui pénètrent au cœur de la mêlée,
100.6. certes, l’homme est ingrat envers son Seigneur,
100.7. et lui-même peut en témoigner ;
100.8. mais son amour des richesses est plus fort.
100.9. Ne sait-il donc pas qu’au moment où sera bouleversé le contenu des tombes
100.10. et où sera récapitulé le contenu des poitrines,
100.11. ce Jour-là, leur Seigneur sera instruit de tout à leur sujet.

Sourate 101 : Le Grand Coup – Al-Qâri’a

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
101.1. Le grand Coup !
101.2. Qu’est-ce donc que le grand Coup ?
101.3. Qu’est-ce qui te fera savoir ce qu’est le grand Coup ?
101.4. C’est le Jour où les hommes seront comme des papillons éparpillés,
101.5. et les montagnes semblables à de la laine cardée.
101.6. Celui dont les œuvres pèseront lourd
101.7. connaîtra alors une vie heureuse ;
101.8. mais celui dont la balance sera légère
101.9. s’avancera vers un abîme.
101.10. Et qu’est-ce qui te fera savoir ce qu’est cet abîme ?
101.11. C’est un Feu ardent.

Sourate 102 : L’Accumulation – Al-Takâthur

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
102.1. Vous vous préoccupez d’accumuler,
102.2. jusqu’à ce que vous visitiez les tombes.
102.3. Mais non ! Quelque jour vous saurez !
102.4. Une fois encore : quelque jour vous saurez !
102.5. Ah, si vous pouviez savoir de science certaine :
102.6. vous verrez la Fournaise ;
102.7. puis vous la verrez avec l’œil de la certitude ;
102.8. puis on vous interrogera, ce Jour-là, sur les plaisirs éphémères.

Sourate 103 : Le Déclin Du Jour – Al-‘Asr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
103.1. Par le déclin du jour !
103.2. Certes, l’homme court à sa perte,
103.3. à l’exception de ceux qui croient et accomplissent des œuvres pies, s’exhortent mutuellement à la Vérité et s’exhortent mutuellement à la patience.

Notes

* Ce titre est diversement traduit : “le siècle”, “l’instant”, “le temps ». On se souviendra que la prière du ‘asr est celle du milieu de l’après-midi et qu’elle a été désignée à la sourate 2 verset 238 comme possédant une valeur particulière.

Sourate 104 : Le Calomniateur – Al-Humaza

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
104.1. Malheur à tout calomniateur sarcastique,
104.2. qui amasse des richesses et en fait le compte !
104.3. Il pense que sa fortune le rendra immortel !
104.4. Mais non !… Il sera précipité dans Celle qui écrase (al-Hûtama).
104.5. Et qu’est-ce qui te fera connaître ce qu’est la Hûtama ?
104.6. C’est le Feu de Dieu jamais éteint,
104.7. qui pénètre dans les entrailles
104.8. jusqu’à les enfermer
104.9. dans d’immenses colonnes.

Sourate 105 : L’Eléphant – Al-Fîl

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
105.1. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les compagnons de l’éléphant ?
105.2. N’a-t-il pas déjoué leur stratagème,
105.3. et envoyé contre eux des nuées d’oiseaux
105.4. qui leur ont lancé des pierres marquées de sceaux.
105.5. Il les a alors rendus semblables à du chaume dévoré.

Notes

* v.1 : il s’agit de la troupe de guerriers conduite par Abraha, roi du Yémen qui, monté sur un éléphant, se proposait de détruire la Kaaba. Cette expédition eut lieu l’année même de la naissance du Prophète (570 AD) et échoua grâce à l’intervention miraculeuse relatée dans cette sourate.

Sourate 106 : Les Quraïchites – Quraych

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
106.1. A l’union des Quraïchites,
106.2. à leur union pour la caravane de l’hiver et celle de l’été !
106.3. Qu’ils adorent donc le Seigneur de cette Maison,
106.4. qui les a nourris et sauvés de la famine, et qui les a délivrés de la peur.

Notes

* v.1 : les Quraïchites, noble tribu arabe descendant directement d’Ismaïl, jouent un rôle de premier plan dans l’histoire sacrée de l’Islam. Non seulement Muhammad est des leurs par sa naissance, mais ils sont les gardiens de la Kaaba. Grands négociants, ils organisent chaque année deux caravanes dont une se rend en Syrie durant l’été et l’autre au Yémen durant l’hiver. Un appel est lancé ici pour que les activités commerciales ne détournent pas les Quraïchites de leur vocation spirituelle.

Sourate 107 : Le Nécessaire – Al-Mâ’ûn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
107.1. As-tu vu celui qui traite de mensonge la religion ?
107.2. C’est lui qui repousse l’orphelin
107.3. et qui n’encourage pas à nourrir l’indigent.
107.4. Malheur à ceux qui, lorsqu’ils prient,
107.5. font leur prière avec négligence,
107.6. ceux qui recherchent surtout l’ostentation
107.7. et refusent de faire l’aumône du nécessaire.

Notes

* v.1 : al-dîn. Signifie aussi “le Jugement” [dernier]. La racine d.y.n. comporte l’idée de “dette”. D’où son application à la condition de l’homme, débiteur de son Créateur et contraint d’acquitter sa dette envers Lui par le service religieux et la comparution devant le Juge suprême.

Sourate 108 : Le Fleuve d’Abondance – Al-Kawthar

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
108.1. En vérité, Nous t’avons donné le Fleuve d’abondance.
108.2. Prie donc ton Seigneur et sacrifie !
108.3. Certes, celui qui te hait, c’est lui qui sera incapable de procréer.

Notes

* Le Kawthar est un des fleuves du Paradis dont le nom, tiré de la racine k.th.r., indique la multiplicité. Il est dit que celui qui en boit n’éprouve jamais la soif.

Sourate 109 : Les Mécréants – Al-Kâfirûn

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
109.1. Dis : « O vous, les mécréants !
109.2. Je n’adore pas ce que vous adorez,
109.3. et vous n’adorez pas ce que j’adore.
109.4. Et moi, je n’adorerai pas ce que vous avez adoré
109.5. pas plus que vous n’adorerez ce que j’adore.
109.6. A vous votre religion, et à moi ma religion ».

Sourate 110 : Le Secours – Al-Nasr

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
110.1. Lorsqu’arrivent le secours de Dieu et la victoire,
110.2. et que tu vois les hommes entrer en foule dans la Religion de Dieu,
110.3. célèbre les louanges de ton Seigneur et demande-Lui pardon. Lui, en vérité, accueille tout repentir.

Notes

* v.1 : historiquement, cette sourate a annoncé la prise de la Mekke par les Musulmans et les conversions massives qui en ont résulté. Elle aurait aussi laissé entrevoir la mort du Prophète Muhammad qui survint deux ans plus tard (632 AD).

Sourate 111 : Les Fibres – Al-Masad

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
111.1. Que périssent les mains d’Abou Lahab et que lui-même périsse !
111.2. A rien ne lui serviront ses richesses et ce qu’il a acquis.
111.3. Il brûlera dans un feu ardent
111.4. ainsi que sa femme, porteuse de bois,
111.5. au cou de laquelle est attachée une corde de fibres.

Notes

* v.1 : un oncle du Prophète, qui fut son ennemi acharné, de même que sa femme ; celle-ci est mentionnée comme “porteuse de bois” parce que, dans l’Enfer, elle alimentera le feu qui consumera son mari.

Sourate 112 : Le Culte Pur – Al-Ikhlâs ou L’Unité – Al-Tawhîd

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
112.1. Dis : « Lui, Dieu, est Un !
112.2. Dieu est le Soutien universel !
112.3. Il n’engendre pas et Il n’est pas engendré,
112.4. et Il n’a pas d’égal. »

Notes

* v.2 : ce Nom divin, qui n’apparaît qu’une seule fois dans le Coran, revêt une importance particulière du fait qu’il appartient à cette sourate du “Culte sincère”, aussi appelée “sourate de l’Unité divine” (sûrat al-tawhîd), qui est ressentie comme l’expression parfaite, dans sa concision, du credo monothéiste. Il implique notamment l’idée que Dieu, considéré hors de son Essence unique et impénétrable, est le pôle substantiel de la manifestation ; s’Il s’en retirait, elle s’évanouirait totalement.

Sourate 113 : L’Aurore – Al-Falaq

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
113.1. Dis : « Je prends refuge auprès du Seigneur de l’aube
113.2. contre le mal de ce qu’Il a créé,
113.3. et contre le mal de l’obscurité lorsqu’elle s’étend,
113.4. et contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds,
113.5. et contre le mal de l’envieux lorsqu’il envie ».

Notes

* v. 1 : a’ûdhu ; ce même appel à la protection divine est lancé dans la formule «Je prends refuge en Dieu contre Satan, le lapidé », qui précède normalement la basmalah dans la récitation du Coran. Sa racine ‘â-dha se retrouve dans l’appellation al-mu’awwidhatân (« les deux refuges ») qui sert à désigner le couple formé par les deux dernières sourates du Coran, chargées d’un pouvoir protecteur contre tous les maléfices.

Sourate 114 : Les Hommes – Al-Nâs

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Clément.
114.1. Dis : « Je prends refuge auprès du Seigneur des hommes,
114.2. Roi des hommes,
114.3. Dieu des hommes,
114.4. contre le mal du tentateur sournois
114.5. qui susurre le mal dans la poitrine des hommes,
114.6. contre les djinns et contre les hommes ! »